(terminé) You did'nt die enough (Will)

You did'nt die enough

feat Will Graham

Plusieurs plaisirs dans la vie te sont singulièrement agréables, mais le plaisir d'avoir eu raison, sur toute la ligne, est certainement celui que tu savoures avec le plus de bonheur. Certes, avoir raison sur un sujet qui, spécifiquement, a de très bonnes chances de vous mettre en danger, ce n'est pas exactement ce qu'il y a de mieux, mais il n'empêche que tu ne peux te sentir que victorieuse au moment de voir ces deux noms qui si souvent ont trouvé leur place dans les articles provocateurs de TattleCrime.com, inscrits sur la même plaque au-dessus de cette sonnette... Tu le savais.

Certes, tu n'aurais pas pu prédire la nature très exacte de la relation que Will Graham entretenait avec Hannibal Lecter, en revanche, tu as toujours été convaincue qu'elle était bien trop personnelle, bien trop intime, pour être honnête, et tu avais raison. Les amants meurtriers, tels que tu les avais décrits sur les pages de ton blog, se sont arrogé le droit de vivre une vie douce et harmonieuse dans ce nouveau monde où... quoi ? Ils pourraient tranquillement tuer à leur guise ? Manipuler Abigail pour qu'elle revienne dans leur giron ? Eh bien ça, c'était avant le grand retour de Freddie Lounds dans leurs existences. Car toi, tu es bien décidée à ne rien lâcher, n'est-ce pas Freddie ? Peu importe les risques que tu encours. Tu as survécu - assez miraculeusement, on va le reconnaître - à leur rage meurtrière plus d'une fois, tu peux bien survivre encore un peu.

Tu sonnes, tu entends du mouvement à l'intérieur, et quelque chose qui ressemble à un aboiement ? (pas de doute, Will Graham vit ici), mais personne ne vient ouvrir. Pas grave. Tu es déterminée, Freddie, et bien décidée à faire le pied de grue s'il le faut, ce que tu n'hésites donc pas à faire un seul instant, campée sur tes deux pieds. Attendant dans la froid que quelqu'un vienne ouvrir ou que quelqu'un fasse son apparition... Il faudra bien un bon quart d'heure pour qu'une voiture se gare à proximité et que tu le vois en sortir.

"Will. Je prétendrai bien être ravie de vous revoir, mais à quoi bon ?" Tu lui adresses un fin sourire. "Vous me faites entrer ?"

PrettyGirl

You did'nt die enough

feat. Freddie

A mesure que les acteurs de sa vie passée (Hannibal et Abigail bien sûr, mais que dire d’Alana, Margot, Mason Verger, Garret Jacob Hobbs, Randall Tier…. Molly…) faisaient progressivement leur grand retour dans leur vie, Will s’était naturellement interrogé sur le destin de ceux qu’il n’avait pas encore croisés mais qui pourraient bien être là, malgré tout… Bien sûr, sa première pensée a été pour Jack. Que de tous ceux qu’il aurait pu revoir, il ne se soit toujours pas manifesté, tiendrait presque d’une certaine incohérence à ses yeux. Est-ce que Will voudrait vraiment se retrouver face à Jack Crawford dans les circonstances actuelles ? Difficile à dire… Le chemin qu’il a emprunté n’est pas de ceux sur lesquels on s’engage en marche arrière, même si on devait en avoir l’envie – et Will n’en a pas la moindre envie, au demeurant. Mais il voudrait le revoir, et peut-être obtenir ce sentiment de clôture à laquelle il a l’intuition que tous d’eux n’ont jamais été capable d’accéder.

D’autres noms lui sont venus également en tête, comme Beverly, à qui il voudrait souhaiter une seconde chance plus heureuse que celle qui s’offre à Abigail… Et il y a les autres. Bedelia, bien sûr, qu’il n’aurait envie de retrouver que pour mettre à exécution ses menaces à son adresse. Et Freddie Lounds. Pour à peu près les mêmes raisons.

L’éventualité de revoir l’une ou l’autre s’est bien évidemment présentée à son esprit, et il l’a gardé dans un coin de ses pensées comme une éventualité de laquelle il faudrait très probablement se méfier. Ce n’est pas pour autant que, au moment de revoir l’une d’entre elles, il devait accueillir la chose avec sérénité ou bonne humeur. Et quand ce soir-là, il la vit faire le pied de grue devant sa porte, il a senti très rapidement le peu de bonne humeur qu’il lui restait se dissoudre dans le néant. Freddie Lounds, cette journaliste trop fouineuse, trop orgueilleuse, trop intrépide, trop insolente… trop tout, et qui à présent l’observe avec ce je ne sais quoi de victorieux qui ne lui laisse que trop soupçonner quel doit être le fond de sa pensée quant à ce qu’un simple regard aux noms inscrits près de la porte peut laisser suggérer concernant ses hypothèses qu’elle doit jubiler de pouvoir valider enfin.

Freddie Lounds n’est pas seulement une femme incommodante, elle représente une véritable menace, et à bien des titres. Quand d’autres, sachant pourtant pertinemment la vérité, peuvent être réduits au silence sans recourir à la violence, l’on peut être certain que Freddie parlera toujours. A croire qu’elle ne sait rien faire d’autre.

« Pourquoi m’en donnerais-je la peine, Freddie ? » répond-il d’un ton railleur et désagréable dont elle a bien souvent le privilège plus que n’importe qui d’autre. « Pourquoi ne pas plutôt gagner un temps précieux et vous allez tant que vous en avez la possibilité. Je ne répondrai à aucune de vos questions », fait-il en se postant face à elle et sans ouvrir la porte malgré l’agitation des chiens qu’il peut entendre de l’autre côté. Elle serait capable de se faufiler dans un entrebâillement de quelques centimètres d’épaisseur pour la suivre à l’intérieur, il en est convaincu.

You did'nt die enough

feat Will Graham

Tu dois reconnaître être satisfaite de l'exaspération que tu sais toujours lui exaspérer, même après tant d'années. Certaines dynamiques sont faites pour ne jamais évoluer : le feu et la glace. Tu l'as trouvé terriblement suspect dès l'instant où tes yeux se sont posés sur lui et tu as été déterminée à percer ses secrets à jour, et il t'a trouvé désagréable et incommodante dès les premiers instants. Ici et maintenant, les choses n'ont pas spécialement changé, à une différence près, peut-être, malgré tout : car tu sais à présent que tes suspicions n'étaient pas que de folles suspicions comme on a parfois voulu le faire croire pour discréditer ton travail, et aujourd'hui, tu n'est pas seulement incommodante aux yeux de Will Graham, tu es dangereuse, et tu en as pertinemment conscience.

Ce n'est pas forcément une bonne chose en soi, tu le sais bien, tu sais tout aussi bien, par ailleurs, que tu ne devrais sûrement pas pavoiser alors que, si tu peux être dangereuse pour lui, il est sans doute doublement dangereux pour toi, mais tu es comme ça, Freddie, tu entres dans le vif du sujet, tu n'hésites pas à dire frontalement ce que tu penses, et pas un seul instant tu n'hésiteras à l'attaquer directement. Tu ne te cacheras pas, et encore moins en sa présence. D'autant plus que, oui, tu veux goûter à la satisfaction d'avoir eu raison. C'est peut-être assez vain voire ridicule comme manière d'agir, mais tu n'as pas l'intention de t'excuser d'agir ainsi. Tu considères, en ce qui te concerne, que tu ne fais jamais que ce qui devrait naturellement être attendu de toi.

"Tant que j'en ai la possibilité... Ce sont des menaces ? Ce ne seraient pas les premières", tu observes sans bouger de ta place. Tu n'as pas l'intention d'aller où que ce soit. Tu comptes bien asseoir ta position jusqu'au bout. Tu ne comptes rien lâcher, et si cela doit déplaire à Wil Graham, tu estimes que ce n'est pas un moindre mal. "Il faudra bien y répondre, pourtant. Bien sûr, je pourrais me contenter de rédiger un article sur vous et Hannibal Lecter à partir des seules informations dont je dispose déjà, mais je vous donne l'occasion en or de vous justifier, ce serait dommage de passer à côté, n'est-ce pas ?" Tu fixes la demeure en face de toi. "Même si je ne pense pas que quoi que ce soit puisse justifier... ça." Tu reportes ton attention sur Will. "Quand est-ce que ça a commencé ? Avant ou après votre arrivée ici. Avant, à coup sûr..."

PrettyGirl

You did'nt die enough

feat. Freddie

« Avec un peu de chance, ce seront les dernières. »

Ça, c’est des menaces, bien réelles. Avec Freddie, Will n’a jamais été capable de prendre le moindre gant, et ça ne s’est certainement pas arrangé avec le temps. A mesure qu’il a gagné en assurance, et cette dernière a sûrement atteint son paroxysme, il hésite de moins en moins à faire preuve d’une franchise tranchante. À quoi bon prendre des pincettes avec elle ? Peu importe qu’il cherche à se montrer conciliant ou non, cela ne l’empêchera pas pour autant de cracher son venin et d’écrire des lignes d’insanités dans ce torchon qu’est TattleCrime. Alors autant faire fi de toute patience et lui dire franchement ce qu’il pense. Ça ne sert certes pas à grand-chose, mais ça a le mérite de le défouler, et c’est toujours bon à prendre. Alors oui, ses menaces sont directes, car si Freddie a miraculeusement survécu à sa vie précédente, il ne saurait être toléré qu’il survive à cette vie-ci : Will ne le permettra pas, pas le moins du monde. Il ne sait pas ce qu’il adviendra de Freddie Lounds dans cette vie, mais il est certain qu’Hannibal aura vent de cette entrevue, et il y a peu de chances pour que les décisions qu’ils prendront en conséquence lui seront forcément fatales. Will n’envisage pas qu’elle survive, pas cette fis, et ça lui est égal de le lui faire comprendre.

Non, il ne doit rien à Freddie, et certainement pas de répondre à ces questions. Elle va rédiger un article sur eux, peu importe les informations qu’elle possède (du moins s’ils lui en laissent le temps), alors à quoi bon, pas vrai ? Non, il n’est clairement pas question pour lui de faire du mal à son interlocutrice. Il ne veut pas lui parler, il ne considère pas avoir quoi que ce soit à lui dire, pas le moins du monde. De même qu’il n’a pas l’intention de lui donner le détail de sa relation avec Hannibal. Qu’importe de quel imaginaire elle alimentera ses propres théories, elles se rapprocheront sans doute de trop près de la réalité pour que cela change quoi que ce soit. Alors, plutôt que de lui répondre, parce qu’il n’a pas l’intention de se justifier (ni n’estime avoir la nécessité de se justifier, pas le moins du monde). Quand est-ce que ça a commencé plus exactement ? Lui-même n’a pas de réponse, ce qu’il sait en revanche, c’est que c’était inévitable. Eh oui tout a très probablement commencé avant son arrivée ici, mais là encore, il n’a pas la moindre intention de donner satisfaction à Freddie Lounds pour en dire davantage.

« Je suis sûre que vous avez déjà une théorie très élaborée à ce sujet, je me trompe ? »

Qu’elle la déblatère et qu’elle la rende publique si elle le veut. Leur histoire, elle, ne variera pas. Ils ont tué sans laisser de trace. Elle n’a plus de preuves concrètes, toutes celles dont elle aurait pu disposer appartenaient à leur ancienne vie. Alors, quelle importance, n’est-ce pas ?

You did'nt die enough

feat Will Graham

Dois-tu te sentir rassurée de constater à quel point certaines choses ne changent pas ? Le terme serait sans doute un peu exagéré, mais il n'empêche que oui, certaines choses ne changent définitivement pas, et dans un monde en constant mouvement, difficile à appréhender mais où il est fascinant de fourrer son nez, avoir ce genre de repères familiers, même s'ils sont odieux, a presque quelque chose de rassurant.

L'animosité profonde de Will Graham à ton adresse traverse les âges et les dimensions, quelle drôle de constante, mais ça ne te déplaît pas le moins du monde. Tu as l'impression, quelque part, que ça te donne une certaine forme de supériorité morale sur lui qui te donne l'illusion, sûrement à tort, de ne pas avoir grand-chose à craindre de cet homme, en fin de compte. Tu sais bien pourtant qu'il est dangereux, tu l'as su avant tout le monde, et il est sans doute bien plus dangereux encore aujourd'hui qu'il ne l'a été autrefois, mais tu ne changes pas ton fusil d'épaule pour autant. Tu es venue pour une raison précise, du veux lui arracher une vérité qu'il t'a longtemps refusée quand bien même elle t'a sautée aux yeux.

"Vous ne vous trompez pas", tu fais en soutenant son regard glacial avec une assurance qui frôle presque l'arrogance (mais dans ton cas, les deux ont toujours été intrinsèquement corrélés). "Vous et Hannibal avez assassiné Francis Dolarhyde avant de partir jouer les Bonnie et Clyde tous les deux dieu sait où. Vous avez traqué Bedelia Du Maurier, l'avez forcée à manger sa propre jambe avant de l'assassiner froidement, et maintenant, vous vous retrouvez ici, et vous vous êtes sans doute imaginé que cette ville serait un long chemin pavé d'or pour vous deux, où vous pourriez enfin vous abandonner à vos instinct, filer le parfait amour et massacrer à tour de bras sans avoir Jack Crawford, le FBI, ou qui que ce soit d'autre aux trousses."

Tu as prononcé ces mots sans ciller, mais ton coeur bat un peu plus vite tandis que tu laisses à Graham le soin d'encaisser le poids de tes accusation. Un poids bien assez violent pour que cette même violence resurgisse sur toi.

"Mais la roue tourne."

PrettyGirl

You did'nt die enough

feat. Freddie

Savoir que Freddie dispose bel et bien d’une théorie très élaborée quant aux événements et à la nature de sa relation avec Hannibal ne signifie pas que Will ait nécessairement envie de l’entendre, mais Will, à son grand regret, connaît bien la journaliste forcenée qu’est Freddie Lounds, et sait qu’elle n’est pas de nature à se taire quand pourtant tout l’inviterait à le faire. A l’évidence, elle préfère largement faire porter sa voix à l’écrit ou à l’oral, et plus encore à ceux qui n’ont ni envie de la lire, ni envie de l’entendre, et qui n’ont d’autre choix que de faire avec ce constat des plus contrariants, par bien des aspects.

Alors, sans soutenir son regard mais en affichant nettement son agacement, Will daigne l’écouter, mais l’écouter ne signifie pas qu’il veuille véritablement l’entendre, loin de là. Freddie est une sensationnaliste née, mais elle a souvent eu de très bonnes intuitions, c’est d’ailleurs ce qui l’a bien souvent mise dans les situations les plus déplorables imaginables. Will en a tout à fait conscience, et c’est pour cette raison qu’il reste là malgré tout plutôt que de rentrer chez lui en lui fermant la porte au nez. Et l’intuition de Freddie ne l’a en effet pas trompée… Du moins en ce qui concerne Francis Dolarhyde, le grand dragon rouge, il ne peut en revanche faire autrement que d’afficher sa circonspection quand elle évoque le docteur Du Maurier, que l’on aurait forcée à manger sa propre jambe avant de l’assassiner.

Intrigué par cette information qui ne sait avoir le moindre sens à ses yeux, il écoute à peine ce qu’elle ajoute, quand, non sans pertinence, en réalité, elle expose ce qu’a dû être leur grand projet, enfin eux-mêmes l’un avec l’autre, transparents et fidèles à leurs instincts. Elle a vu juste, sur ce point et les suivants également. Car elle a raison, la route tourne, et elle a très sérieusement tourné pour eux, dans un sens puis dans l’autre, sans savoir où se fixer précisément. L’intervention d’acteurs de leur passé, dont Freddie fait inévitablement partie, dans cette vie qui n’aurait dû appartenir qu’à eux n’a bien évidemment rien arrangé du tout, c’est même tout l’inverse. Mais cela n’a pas grande importance, et Will ne compte pas y prêter une oreille ne serait-ce qu’un minimum attentive.

« Bedelia est décédée ? » demande-t-il sans même chercher à se justifier de ce que son interlocutrice a bien pu suggérer le concernant.

Inutile de tenter de lui suggérer un avis autre que le sien, il le sait. Son opinion et ses théories ne varieront pas pour autant, aussi n’a-t-il pas spécialement envie de faire cet effort pour… eh bien rien, cela ne lui semble pas nécessaire le moins du monde. En revanche, glaner ces informations qui lui échappent, c’est autre chose.

You did'nt die enough

feat Will Graham

Un sourire cynique décore tes lèvres tandis qu'il se contente de répondre à une seule de tes réflexions après que tu en aies fait tout un étalage consciencieux. La vérité est souvent plus tangible quand elle naît du silence. Tu n'avais pas vraiment besoin de cette confirmation, tu savais que tu avais vu juste au sujet de Will Graham, tu as toujours su qu'il était quelqu'un de dangereux, et qui tôt ou tard succomberait aux démons qui l'habitaient.

La grande différence entre vos anciens échanges et celui-ci, c'est qu'il ne s'embarrasse même plus de nier auprès de toi. C'est bien, c'est un progrès, mais tu as encore du mal à cerner ce que cela représentera plus concrètement pour toi : dois-tu t'attendre, en conséquence, à ce que ce soit d'autant plus difficile à gérer pour toi ? Peut-être bien que oui... Mais tu te confortes dans l'idée que cette vraie nature qu'il affiche sans mal en ta compagnie, il aurait tout de même plus de difficultés à l'assumer auprès d'autrui.

Ainsi donc, il te laisse dérouler ton discours sans le remettre en question, mais ce qu'il dit ensuite et proprement déroutant. Parce qu'il a l'air sincère. Certes, ça ne veut rien dire, tu ne dois pas te fier à son discours, mais tu ne vois pas au nom de quelles raisons il aurait souligné ce point quand il a laissé glissé tous les autres comme s'ils ne représentaient finalement pas grand-chose, pour ne pas dire rien du tout.

"Sa jambe a été tranchée et cuisinée méticuleusement, ça ne vous dit rien ?" tu fais en soutenant son regard comme si tu espérais découvrir quelque chose au creux de ses prunelles, soit un mensonge éhonté, soit une vérité éclatante. "Pas que ça signifie grand-chose ici, n'est-ce pas ? Regardez Hobbs. Vous pensez qu'il reviendra une seconde fois après que vous l'ayez tué de sang froid à deux reprises déjà ?" tu suggères en continuant de porter sur lui le plus appuyé des regards.

Tu ne mâches pas tes mots mais ton intention est de le faire réagir, et pour le coup, tu es un peu rassurée que vous ne soyez pas chez lui (chez eux) mais toujours en pleine rue, ce qui te permets un minimum de sécurité.

PrettyGirl

You did'nt die enough

feat. Freddie

Sa jambe a été tranchée et cuisinée méticuleusement. Non, ça ne lui dit rien, et cette information le laisse perplexe. En aucun cas Freddie ne semble se jouer d’elle quand elle suggère que c’est bel et bien là le sort qui a été réservé à Bedelia Du Maurier, de même qu’elle ne semble pas davantage savoir quel sort a véritablement été celui du duo qu’elle avait autrefois qualifié d’amants meurtriers (Freddie pouvait avoir le nez creux, s’il ne la haïssait pas à ce point, Will pourrait presque consentir à cet état de fait). Non, elle est pétrie de convictions qui ne sont pas les bonnes – pour changer… Mais cette histoire, elle ne peut pas l’avoir inventée. Plusieurs déductions viennent alors à l’esprit de Will, et il n’est pas totalement certain de savoir, à cette heure, laquelle il préfère.

Il est possible que Freddie invente toute cette histoire ou s’en soit convaincue pour une raison obscure, mais Will n’envisage pas réellement que ce soit possible, en vérité. Par trop d’aspect, cette possibilité ne lui paraît pas convenir et surtout elle n’apporterait rien de particulier à Freddie en cet instant. Sinon, il est possible d’envisager que la Freddie qu’il a sous les yeux n’est pas celle qu’il a connue mais vienne d’une dimension parallèle, comme Clarice Starling connaît une version alternative de lui et d’Hannibal… Mais se peut-il réellement que tant d’éléments coïncident et que seule la conclusion diffère ? Reste alors la dernière solution, celle qui laisse à Will un sentiment à la fois rassurant et, contradictoirement, oppressant : lui et Hannibal avaient survécu. Est-ce que ce serait vraiment possible ? Pouvaient-ils avoir survécu non seulement à la chute mais aux multiples blessures infligées par le Grand Dragon rouge ? En toute honnêteté, cela paraît bien peu probable à Will, mais qu’en sait-il ? S’il se souvient de les avoir précipité, lui et Hannibal, dans le vide, il ne se souvient pas de leurs corps heurtant l’eau, il ne se souvient de rien si ce n’est de son réveil douloureux… Douloureux physiquement, certes, mais douloureux surtout parce que Hannibal ne s’était pas réveillé à ses côtés.

Tout à coup, il songe à cette multitude de possibles qu’il n’avait jamais envisagé jusqu’alors. A quoi aurait ressemblé leurs vies, s’ils avaient bel et bien survécu ? A l’évidence, c’est une chose qu’ils ne sauront jamais, à présent : ils doivent en faire le deuil.

« Je n’ai pas tué Bedelia du Maurier », réplique posément Will en toisant Freddie avec une froideur glaçante. « Et je n’ai jamais tué Garret Jacob Hobbs de sang froid », ajoute-t-il. Parce que c’est vrai. Ni la première fois, ni la deuxième. « Freddie, si vous cherchez à obtenir de moi le récit détaillé de ce qui s’est passé cette nuit-là, vous savez déjà que vous perdez votre temps, n’est-ce pas ? Alors qu’est-ce que vous voulez exactement ? »

Il y a bien longtemps, il lui avait signalé qu’il n’était guère intelligent d’importuner quelqu’un dont le métier est d’entrer dans la tête de tueurs. Cette affirmation est plus vraie que jamais. Et plus dangereuse pour elle qu’elle ne l’a jamais été.

You did'nt die enough

feat Will Graham

La conviction avec laquelle il affirme ne pas avoir assassiné Bedelia du Maurier ne laisse pas forcément douter de son discours... Tu n'as pas beaucoup d'estime pour Will Graham, mais tu estimes qu'il n'est pas un menteur-né, contrairement à Hannibal. Il peut dissimuler si il le doit, mais s'il n'en a pas la nécessité, il se distinguera plutôt par sa franchise désarmante, cette franchise qui l'a toujours rendu très désagréable à ton encontre... Et là, il ne semble pas mentir. Malgré tout, tu restes sur ta réserve. Tu as suivi l'affaire de près, on ne te fera pas croire que c'est sans raison. Non, même s'il ne dissimule rien, ça ne veut pas dire que tu es dans le faux, et Graham devra répondre de ses erreurs.

"Ne pas vous souvenir l'avoir fait ne signifie pas que ce n'est pas le cas", tu rétorques d'un ton ferme, en croisant les bras.

Il peut dire ce qu'il veut, mais toi tu n'en démordras pas : tu sais ce que tu as vu, et on ne te laissera pas imaginer autre chose. Elle est vraiment contente de cette situation. De pouvoir mettre en valeur ses doutes. Et oui, les cas d'amnésie sont nombreux ici... Certains en abusent, c'est évident, mais c'est le cas quand même, et il faut bien l'admettre.

Pour ce qui est de Garret Jacob Hobbs, il joue avec les mots, et tu n'es pas dupe. Tu devines dans le même temps qu'il ne cherche pas forcément à te convaincre pour autant, loin de là.

"Je veux juste donner de la matière à mon article. Que vous acceptiez de me répondre ou non n'a pas beaucoup d'importance", tu dis quand Will te demande plus concrètement ce que tu recherches exactement... comme si tu allais répondre à cette question. Non, tu ne le feras pas. "Votre silence en dit long, monsieur Graham. Je saurai leur donner de la voix." Tu marques une pause. "Je ne vous laisserai pas vous en sortir impunément, ni vous ni Hannibal, et je ne vous laisserai pas entraîner Abigail dans votre sillage... Mais il est déjà trop tard pour elle, n'est-ce pas ?" Tu l'observes un instant. "Dites-moi, comment prend-elle le fait que vous ayez littéralement recraché son oreille et que vous couchiez impunément avec l'homme qui vous l'a fait ingérer de force ?"

PrettyGirl

You did'nt die enough

feat. Freddie

Il n'y aurait rien de pire pour Will que de devoir donner raison à Freddie, mais le fait est que cette dernière est loin d'être toujours dans le faux, quand bien même sa fâcheuse tendance à extrapoler est absolument insupportable... Et en l'occurrence, elle soulève un point que Will n'avait pas envisagé un seul instant. Il avait été convaincu, absolument convaincu, de ne pas avoir survécu à la chute, et Hannibal non plus... Comment aurait-ils pu y survivre, en même temps ? Tomber d'une telle hauteur avait été la mort assurée, Will les avait précipités dans le vide en étant convaincu que ce serait la mort assuré, et pourtant...

Face à ce constat, Will se sent sincèrement désemparé... Car même si l'hypothèse est fortement improbable, elle n'est pas complètement à exclure non plus. Et s'ils avaient survécu... et que pour une raison ou une autre, ils en aient perdu le souvenir ? Pis encore... et si Hannibal se souvenait de tout et qu'il avait décidé de le lui dissimuler, pour une raison ou pour une autre ? Il avait fait une promesse : plus de mensonge, plus de dissimulation. Et Will ne devrait pas douter de cette promesse... Mais dans de telles circonstances, il ne peut s'empêcher malgré tout d'afficher certaines réticences dont il ne sait pas se départir sous peine de passer pour plus naïf qu'il ne saurait l'être au regard de la vie qu'il a décidé de mener...

Oui, ce qu'il apprend de la part de Freddie l'intrigue, mais il ne peut rien en dire ni en déduire. Il a déjà trop affiché de son ignorance. Cela laisse à la journaliste un avantage, même infime, sur lui, et c'est quelque chose qu'il n'est pas en mesure de tolérer.

"Vous avez déjà brassé beaucoup de vent, pourtant... étant donné que c'est la matière première de tous vos articles, j'estimerais que vous en avez déjà bien assez", affirme Will en la toisant avec toute l'animosité qu'elle lui inspire - et ce n'est clairement pas peu dire.

Quand elle affirme que ses "silences qui en disent long" ne donnent que d'autant plus de matière à ses articles, Will est tenté d'affirmer que la jeune femme ne fait que confirmer ce qu'il vient de dire. Elle se gargarise de silences pour leur donner le sens qu'elle souhaite. Mais il est vrai que dans son cas en particulier, ses silences sont bel et bien éloquents, ils retranscrivent la sincère envie qu'il ressent de passer ses mains autour de son cou et de la faire taire pour de bon.

"Je vous conseillerai, pour votre propre bien, de ne pas vous approcher d'Abigail", fait Will d'un ton plus ferme quand la journaliste évoque son nom. Qu'elle présume (à raison) de l'influence que lui et Hannibal peuvent avoir sur elle n'est pas la question... Et il préfère faire l'impasse sur ses réflexions complètement déplacées. Il ne veut pas que Freddie lorgne à nouveau sur elle telle la sangsue qu'elle est.

You did'nt die enough

feat Will Graham

Un sourire ironique déforme les traits de ton visage quand ton interlocuteur, comme à son habitude, cherche à remettre en question ta rigueur journalistique et la qualité de ton travail. Alors oui, tu l'admets, tu ne passes pas par quatre chemins, ce n'est pas ton genre, et il peut même t'arriver parfois de prêcher le faux pour savoir le vrai, ce qui pourrait être difficilement qualifié de rigoureux, mais les résultats sont ce qui importe, et peut-il véritablement prétendre qu'ils ne sont pas au rendez-vous.

Il peut te reprocher ton flair parce qu'il le met dans une position particulièrement inconfortable, il n'empêche qu'il ne t'a que rarement trompée, et en l'occurrence, tu peux te féliciter d'avoir su cerner Will Graham quand personne, pas même les grands pontes du FBI, n'acceptait de le faire. Que dire de Jack Crawford qui laissait tranquillement ce psychopathe notoire arpenter de véritables scènes de crime quand il était supposé être un des grands tributaires des sciences du comportement. Tu sais quelles sont les raisons de sa colère. Il t'en veut d'avoir vu clair dans son jeu, il t'en veut d'être sur le point de faire s'effondrer son univers... et il est en droit de t'en vouloir, parce qu'il a entièrement raison. Tu n'as guère l'intention de lui épargner quoi que ce soit. C'est même tout l'inverse.

"Et que se passera-t-il si je refuse ?" tu réponds en toisant son regard sans détourner les yeux en dépit de ce que le sien a d'une froideur monstrueuse. "Prenez garde à la nature de vos menaces. Elles pourraient vous coûter cher." Tu marques une pause. "Abigail est une innocente - jusqu'à preuve du contraire. Je ne la laisserai pas sombrer par votre faute."

Tu peux donner l'air investie, sincèrement soucieuse, tu l'es même en partie, mais ne nous leurrons pas... rallier Abigail à ta cause, c'est d'une part une manière de te protéger, toi, d'autre part la meilleure façon de récolter les informations les plus précieuses et sulfureuses au sujet du trio cannibale dont la vie étalée sur un bouquin pourrait te rapporter une charmante et coquette petite fortune.

PrettyGirl

You did'nt die enough

feat. Freddie

Will pose sur la journaliste un regard des plus éloquents quand cette dernière a l’indécence de lui demander ce qui pourrait bien se passer si elle décidait de refuser ce qu’il lui suggérer, c’est-à-dire se tenir à l’écart d’eux, et surtout se tenir à l’écart d’Abigail dont il ne redoute que trop, évidemment, qu’elle se montre à son égard d’une impertinence violente à bien des égards. Il ne redoute pas qu’elle soit en mesure de retourner l’opinion de sa fille sur ce cœur – non, à ce sujet il n’a pas le moindre doute –, en revanche il s’inquiète sincèrement de ce qui pourrait advenir pour elle si elle devait lui laisser le privilège démérité de déterrer de vieux souvenirs qui avaient tout intérêt à demeurer enfouis.

« Vous répondez à la menace par des menaces. De votre part, c’est nouveau », remarque posément Will qui, dans la position actuelle de celui qui n’a au fond rien à perdre ne s’inquiète pas tant, en définitive, de ce qu’elle pourrait décider de mettre à exécution… Sa vie est suspendue à un fil ténue, Will est convaincue qu’il ne suffira que d’un souffle pour que le fil cède. Et oui, quand ce moment adviendra, nul scrupule ni remords ne viendront gâcher le festin qu’elle représentera pour eux dès lors. « Ceci dit, nous n'en sommes plus au stade des menaces vous et moi, n’est-ce pas ? Uniquement des promesses », reprend-il toujours d’un ton égal.

Elle pourrait bien grapiller quelques jours de vie supplémentaires, mais Will gage que ces derniers seront forcément compromis pour peu qu’elle s’intéresse de trop près au cas d’Abigail – ce qui est, à l’évidence, le cas. Abigail n’est pas une innocente, ce n’est pas pour autant qu’elle ne mérite pas d’être protégée. La garder auprès d’eux, ce n’est pas la laisser sombrer, c’est lui offrir le seul foyer qui puisse véritablement l’accepter pour tout ce qu’elle est. Nul autre ne serait sans doute en mesure de la comprendre comme lui et Hannibal l’ont toujours intuitivement compris, même si cette réalisation spécifique avait été, pour Will, plus longue et plus complexe qu’elle ne l’avait été pour Hannibal, bien conscient de ce qui se jouait tandis qu’il brisait la tasse et attendait patiemment que les morceaux s’en reconstituent d’eux-mêmes.

« Abigail est plus innocente que vous ne le serez jamais. Tentez seulement de l’approcher ou de lui nuire, de quelque manière que ce soit, et votre réputation, la qualité de vos articles et vos piètres enquêtes deviendront le cadet de vos soucis. » C’est assez à présent, il se moque d’être clair avec elle. Ce n’est pas comme si mentir apporterait à la journaliste une quelconque preuve d’une innocence dans laquelle elle ne croit pas quoi qu’il en soit. Autant être franc. Les conséquences ne l’inquiète plus le moins du monde. C’est même une perspective qu’il sait accueillir avec une surprenante sérénité. « Nous nous ferons un plaisir de vous accueillir à notre table. »

You did'nt die enough

feat Will Graham

"Il a bien fallu que je m'adapte, tout comme vous", tu répliques en soutenant le regard de Will quand il te fait remarquer que tu réponds à la menace par des menaces.

Ce n'est pas dans tes méthodes, en effet, mais tu te sens dans l'obligation de répliquer avec les armes que l'on te fournit : avec des adversaires tels que ceux que tu dois affronter, tu dois accepter de changer les choses, d'agir d'une façon différente. Un sourire étire le coin de tes lèvres quand il ajoute que vous deux, vous n'en êtes plus au stade des menaces mais à celui des promesses. En effet, la nuances est différente. Peu importe ce qui adviendra, vous vous présentez ostensiblement comme des ennemis, l'un et l'autre. Et le sort de l'un décidera forcément celui de l'autre. Tu as conscience d'avoir affaire à des ennemis redoutables, Freddie. Mais tu es une survivante. Et tu as bien l'intention de le rester.

Que Will prenne la défense d'Abigail ne plaide pas en faveur de cette dernière. Associer la jeune femme au couple criminel, c'est reconnaître son implication, mais pour l'heure tu te tais.

"Vous pensez être à même de la protéger et de défendre ses intérêts ? Dois-je vous rappeler qu'Abigail Hobbs est morte à cause de vous et votre... grand ami ? ... fiancé ?" Tu daignes afficher une légère esquisse de sourire, même s'il n'a rien de véritablement heureux. "Si vous prétendez vraiment tenir à elle et veiller à ses intérêts, vous savez ce que vous devriez faire." Tu l'observes avec un mélange de dégoût et de fascination. Will Graham a tant changé depuis vos premiers échanges. L'influence qu'Hannibal Lecter a su avoir sur lui et intrigante, proche de fascinante. Il l'a changé en profondeur, pour une autre sorte de personne. "Combien y en a-t-il eus ? D'invités à votre table ?" tu demandes en soutenant son regard.

Tu prends ses menaces au sérieux, tu sais qu'il serait capable de les mettre à exécution. Mais tu n'oublies pas tes armes de prédilection. Et tu n'as pas l'intention de les abandonner, même sous la menace. Surtout sous la menace.

PrettyGirl

You did'nt die enough

feat. Freddie

Une fine esquisse de sourire cynique étire les lèvres de Will quand Freddie lui fait remarquer qu’elle avait bien dû s’adapter, tout comme eux. En effet, tout ici n’est jamais qu’affaire d’adaptation, il faut bien le reconnaître, et c’est une vertu essentielle pour survivre. Freddie a bien des défauts qui insupportent le profiler mais il ne peut nier en effet cette capacité d’adaptation qu’elle possède et qui lui a permis de – miraculeusement – survivre à toutes les circonstances, y compris celles qui pouvaient sembler les plus absurdes. Cependant, c’est bien le seul point commun qu’il lui concèderait, en dehors peut-être de cette tendance à la provocation quand ils sont en présence l’un de l’autre.

Bien sûr, il fallait qu’elle évoque Abigail, et rappelle, comme si cela était vraiment nécessaire, qu’il était en grande partie responsable de sa mort, pour ne pas dire qu’il en a été tout à fait coupable. Pas au sens que l’on avait pu entendre au cours de ce procès qui cherchait à l’inculper pour des crimes qu’il ne commettait pas encore, mais dans un sens plus insidieux encore. Bien sûr, ce que dit Freddie a ceci de particulièrement désagréable et blessant que ce n’est jamais rien d’autre que la vérité. Il y a souvent pensé lui-même, au danger que représente le fait d’accepter de nouveau Abigail dans sa vie, cette dualité entre son envie sincère de la protéger et sa peur de ne pas y parvenir. Être près d’elle pour la protéger et savoir en même temps qu’il est sans doute l’une des plus grandes menaces qu’elle ait à redouter.

« Je saurais mieux veiller à ses intérêts que vous n’avez jamais su le faire en dépit de tout ce que vous n’avez cessé de prétendre », lui claque-t-il sèchement, faute de savoir dissimuler son agacement et son impatience quant à cette situation qui commence à très sérieusement lui taper sur le système. Il sait qu’il ne doit pas répondre aux provocations de Freddie, mais c’est plus fort que lui, il est incapable de rester indifférent face à son insistance.

Il se contente d’un sourire cryptique quand Freddie lui demande combien d’invités se sont présentés à leur table : c’est bien évidemment une question à laquelle il n’a pas la moindre intention de répondre. Il le sait, en présence de Freddie Lounds, chacun de ses propos peut être déformé et répété, et c’est dangereux de poursuivre plus loin, mais il est en même temps tentant de répondre à chacune de ses provocations malgré tout. Et il doit se retenir de ne pas poursuivre.

« Chacune de vos phrases ou presque s’achèvent en interrogatives. Déformation professionnelle ? » Il la toise d’un regard définitivement agacé. « Je pense que nous devrions nous arrêter là, Freddie. »

You did'nt die enough

feat Will Graham

Tu fronces les sourcils, tout sauf convaincue quand Graham affirme qu'il sera plus à même de veiller aux intérêts de la jeune Abigail que tu ne le seras jamais. Le pire dans tout cela, ce n'est pas seulement la nature de son propos, c'est la conviction avec laquelle il s'exprime : et qui ne laisse aucun doute quant au fait que ton interlocuteur est absolument certain de ce qu'il avance.

Il est aveuglé par des convictions totalement erronées, et pour la pauvre Abigail, c'est d'autant plus dangereux. Que Will ait de l'affection ou non pour la jeune femme n'est pas vraiment la question, en l'occurrence. Qu'il la considère comme sa fille est en fait d'autant plus dangereux pour elle. Garret Jacob Hobbs aimait sa fille, après tout, et on a bien vu ce que ça a donné.

"Nos rapports ne peuvent pas être amicaux, à peine cordiaux, j'essaie au moins de faire en sorte qu'ils soient professionnels, vous n'envisagez pas de me le reprocher, tout de même ?"

Et à nouveau, comme il te l'a fait remarquer plus tôt, tu lui réponds par une interrogative. C'est vrai que tu ne cesses de le harceler de questions, et ce n'est pas sans raison, bien sûr, tu le fais au nom d'un motif très spécifique, tu le fais dans l'intention pure et certaine de le déstabiliser, tu le fais dans l'espoir et l'intention de l'acculer. Tu te demandes si cela fonctionne. Tu sais que tu ne dois pas forcer ta chance non plus, au risque de te prendre le violent revers de la médaille.

"Mais oui, je pense également que vous avez raison." Tu le toises de haut en bas. "Nous nous reverrons prochainement, je n'en doute pas. La prochaine fois il y aura peut-être des barreaux entre nous", tu reprends avec un mélange d'assurance et de cynisme alors qu'il pourrait bien te répliquer que la prochaine fois, tu pourrais bien te retrouver dans son assiette. Tu ne lui laisseras pas le temps de répliquer quoi que ce soit dans tous les cas.

Tu décides donc de tourner les talons sans attendre et sans demander ton reste.

PrettyGirl