(Terminé) Un bon jour pour faire plus ample connaissance [PV : Will Graham]

▿ Date de naissance : 14/08/1996

Un bon jour pour faire plus ample connaissance

@Will Graham et Aurora Morningstar

Depuis que j’étais en ville, je m’étais trouvé un boulot super dans une boutique qui vendait des disques, mais ce n’était qu’un mi-temps et j’avais besoin d’un peu plus d’argent pour subvenir à mes besoins, aussi j’avais un autre emploi en tant que dog-sitteuse, je n’avais que quelques « clients », mais c’était toujours les mêmes, ils me connaissaient et je les connaissais, si bien qu’il n’y avait pas de surprise d’un côté comme de l’autre, ils savaient que j’étais fiable et que je traitais bien leurs animaux et de mon côté je savais qu’ils me payaient toujours en temps et en heure. C’était important cette confiance qui s’était installée entre mes clients et moi, enfin à mes yeux ça l’était. Naturellement, je ne les connaissais pas comme si nous étions des amis, mais il arrivait parfois que certains se confient à moi sur leurs problèmes ou bien me fassent partager les événements agréables qui leur arrivaient.

De tous mes clients, il y en avait un qui était plutôt silencieux, réservé, très discret. Will Graham. Il avait en permanence cet air de chien battu qui faisait qu’on avait envie de le serrer dans nos bras pour un câlin réconfortant. Je ne le ferais pas bien sûr, je ne me le permettrais pas, mais j’aimerais bien savoir ce qu’il cachait derrière ce regard si tourmenté. Il y avait comme une certaine résignation, comme s’il acceptait un sort particulier, je suppose que c’est le fait d’être dans cette ville, comme nous tous il a dû s’habituer à cet endroit. En fait, je n’en sais trop rien, je ne fais que de simples suppositions. Aujourd’hui, il faisait beau et je devais justement aller promener les chiens de Monsieur Graham, enfin Will. Cela ne faisait pas longtemps qu’il m’avait autorisé à l’appeler par son prénom et j’avais encore un peu de mal à le faire, mais j’y travaillais. Si jamais il était chez lui, alors j’essayerai de le convaincre de venir se promener avec moi, cela nous donnerait l’occasion de parler un peu.

J’arrive devant sa porte d’entrée et je prends la clé sous le paillasson. J’ouvre et j’entre dans la maison. Si je fais tout ça, c’est parce qu’il m’a autorisé à le faire, je ne me serais pas permise de le faire sinon. Arrivée dans la maison, les chiens se précipitent sur moi pour me faire la fête. Je les accueille chacun avec des caresses et quelques paroles sympathiques, puis je lance un appel à la cantonade.

- Monsieur Graham ? Vous êtes là ? C’est Aurora...je viens chercher les chiens pour leur promenade.

Je baisse la tête vers les chiens et leur met à chacun leur laisse. Alors que je relève la tête, Monsieur Graham est là, il se tient dans l’encadrement de la porte, silencieux, toujours égal à lui même. Je sursaute et pose la main droite sur mon coeur.

- Monsieur Graham….Will...vous m’avez fait peur. Je me disais, comme il fait beau….vous voudriez peut-être venir vous promener un peu avec les chiens et moi ? Cela pourrait vous faire du bien vous savez, de voir un peu la lumière du jour. Lui dis-je en esquissant un petit sourire en coin. Il semblait plutôt pâle à mon goût.

HELLOPAINFUL

▿ Date de naissance : 17/11/1984

Un bon jour pour faire plus ample connaissance

feat. Aurora

Confier ses chiens à qui que ce soit n’est pas une tâche évidente pour Will, qui leur accorde une importance que beaucoup d’être humains lui envieraient sans doute. Dans une moyenne mesure, Hannibal consent à s’en occuper quand nécessaire, Abigail y met également du sien, mais il n’est pas toujours possible pour le profiler de compter sur l’un ou sur l’autre… Aussi… aussi, oui, à ses risques et périls, Will avait fait le choix de laisser aux bons soins d’Aurora, devenue sa dog-sitteuse après avoir affiché une facilité évidente avec Winston et consors, de s’occuper de ses trésors à quatre pattes. Dans les premiers temps, la confiance s’était instaurée difficilement. Certes, Aurora s’était montrée irréprochable, mais Will Graham n’est certainement pas le plus simple à convaincre et encore moins à dérider. Le temps passant, néanmoins, une certaine forme de confiance a fini par s’instaurer. Pas totale, ni aveugle, ce serait mentir… Mais une confiance sincère, néanmoins.

Will se trouve dans son bureau quand il entend la porte d’entrée s’ouvrir, un luxe qui n’est offert qu’à Aurora, qui a libre accès à la maison afin de s’occuper des chiens comme il se doit. Cela pourrait sembler inconscient, imprudent, au vu des dangers que cette demeure dissimule, et qui ne sont pas perceptible à première vue, mais Will tout comme Hannibal ont adopté pour philosophie de se cacher en pleine lumière. Il n’est pas rare qu’Hannibal organise chez eux des réceptions à rallonge qui agressent largement la fibre asociale de Will, de même que l’on est généralement bienvenu entre les quatre murs de leur demeure… ce qui doit être dissimulé l’est de sorte que même le plus avisé des fouineurs, et qui saurait précisément ce qu’il veut trouver, n’obtiendrait pas pour autant gain de cause. Qui plus est, ce jour-là, Will est en vérité chez lui. Puisqu’il a trouvé un excellent prétexte à travailler depuis sa demeure et à ne pas s’imposer la présence de ses collègues, au commissariat, autant dire qu’il a immédiatement sauté sur l’occasion. Pour cette raison, il est présent au moment de rejoindre l’entrée alors que les chiens le talonnent et le dépassent pour saluer Aurora, envers qui ils semblent tous s’être liés d’une affection que Will serait presque capable de jalouser.

« Bonjour Aurora », la salue Will sans vraiment la regarder – les chiens sont un excellent prétexte pour regarder ailleurs en ne semblant pas trop impoli. « J’ai beaucoup de travail, je ne vais probablement pas avoir le temps de t’accompagner aujourd’hui », observe-t-il en caressant distraitement l’arrière de l’oreille de Winston, toujours en quête excessive d’attention. Il ne fait aucune remarque quant au fait que son teint ô combien pâle laisse à suggérer qu’il voit rarement la lumière du jour. Si on devait lui prêter un sombre secret, nul doute qu’on choisirait de le prendre pour un vampire plutôt que d’envisager l’hypothèse tout autant romanesque du tueur en série notoire. « Vous prendrez bien un café avant d’y aller ? » suggère-t-il tout de même.

Il peut bien avoir du temps pour le minimum de bienséance requis en de telles circonstances.

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▿ Date de naissance : 14/08/1996

Un bon jour pour faire plus ample connaissance

@Will Graham et Aurora Morningstar

Certes, connaître tous les détails de la vie de son employeur n'était pas quelque chose d'obligatoire et puis je n'avais pas l'intention de savoir tout, mais au moins quelques informations de base. Bon, vous me direz, je connais son nom et cela devrait me suffire, mais je suis curieuse, d'accord et puis je ne sais pas, il a toujours l'air tellement….tellement triste. J'aimerais bien savoir pourquoi, c'est tout. Je ne pense pas à mal. Quoi qu'il en soit, je devrais penser à lui mettre une cloche autour du cou, ça m'éviterait de sursauter lorsque je le vois dans mon champ de vision. Il se déplace un peu trop silencieusement pour mes pauvres nerfs. Une fois remise de ma frayeur, j'esquisse un petit sourire à sa salutation.

Je ne perds bien sûr pas de temps et lance une invitation à venir nous accompagner pour la promenade les chiens et moi. Bien sûr il refuse, je m'en doutais un peu à dire vrai, mais je ne peux m'empêcher d'être un peu déçue.

- Oh….je vois. Dommage. Je baisse le regard vers les chiens. Vous avez entendu, les poilus, ce ne sera que nous aujourd'hui.

Je n'ajoutais pas le "comme d'habitude" que j'avais sur le bout des lèvres, mais ce n'était pas l'envie qui m'en manquait. Je relevais le regard vers Will quand il me proposa un café. Je n'allais pas insister pour le faire sortir de chez lui parce que je savais reconnaître les moments où l'on pouvait insister pour quelque chose et les moments où il ne valait mieux pas et cette fois-ci était un moment où il ne fallait mieux pas. Un sourire étira mes lèvres.

- Oui, merci. Avec plaisir.

Je donnais une petite caresse à chacun des chiens, puis je me redressais et suivis Will dans la cuisine.

- J'en prendrai un sans sucre, s'il vous plaît.

Je le regardais un instant, penchant la tête sur le côté, comme en proie à une intense réflexion. Un léger sourire compatissant étira mes lèvres.

- Corrigez-moi si je me trompe, mais…vous n'êtes pas vraiment fan des contacts sociaux, n'est-ce pas ?

HELLOPAINFUL

▿ Date de naissance : 17/11/1984

Un bon jour pour faire plus ample connaissance

feat. Aurora

« Les poilus », dit-elle non sans afficher une légère déception, quoi que le connaissant, elle devait se douter que Will déclinerait cette proposition. Il s’amuse légèrement du mot qu’elle utilise pour qualifier ses chiens, il apprécie la tendresse avec laquelle elle les considère. Ses chiens lui sont particulièrement précieux, il ne les confierait pas entre les mains de n’importe qui, mais Aurora est quelqu’un d’attentif et qui a vraiment le chic avec les canidés. Aussi, il sait qu’il peut se fier à elle sans avoir besoin de pister le moindre de ses faits et gestes comme il aurait eu la tentation de le faire dans un premier temps, quand il n’était pas tout à fait sûr de la confiance qu’il pouvait lui accorder, mais depuis, les choses ont changé. A sa manière, Aurora a intégré son quotidien et sa routine, lui qui pourtant n’a tendance qu’à faire entrer dans sa vie le minimum syndical d’individus.

Aurora accepte le café qu’il lui propose, et Will se dirige donc vers la machine à café pour laisser couler le liquide brunâtre dans deux tasses. Du café de la meilleure qualité. Comme tout ce qui se trouve dans cette cuisine, les ustensiles à disposition ont été choisis avec soin, de même que les grains de café moulus achetés dans une excellente brûlerie d’Hogwarts Place. Exit le jus de chaussette auquel Will s’était accoutumé dans son ancienne vie. Ici, son palais s’est accoutumé à la bonne cuisine et aux boissons de qualité. Des habitudes desquelles on ne revient pas si facilement. Une fois la boisson préparée, Will dépose la tasse de la jeune femme devant son nez, sur le plan de travail.

« Vous êtes observatrice », répond Will en semblant s’adresser à sa tasse de café plutôt qu’à son interlocutrice tant il prend le plus grand soin à fuir son regard comme il fuit le regard de la très grande majorité de ses interlocuteurs.

En effet, il n’apprécie pas le moins du monde les contacts sociaux, et il a plutôt tendance de les fuir un maximum. Aurora a cette chance de lui soutirer une certaine sympathie à laquelle beaucoup ne peuvent pas prétendre. Mais ce n’est pas pour autant qu’il affiche vraiment cette sympathie. La question de la jeune femme est inattendue, désarçonnante, mais elle est pausée avec beaucoup de douceur, et sans réellement de jugement ou de reproche, peut-être même plutôt une forme de compassion, ou de volonté de le comprendre.

« Je ne suis pas la meilleure compagnie que vous trouverez. Ni le plus doué pour engager la conversation », admet-il, sans lui apprendre grand-chose au demeurant. Cela, Aurora l’aura bien compris, et depuis bien longtemps. « Et vous vous n’avez pas la langue dans votre poche, je me trompe ? »

De sa part, ce n’est pas non plus un reproche. Pas nécessairement. Certes, les gens bavards peuvent avoir tendance à l’ennuyer. Mais tout dépend de ce qu’ils peuvent bien avoir à dire.

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▿ Date de naissance : 14/08/1996

Un bon jour pour faire plus ample connaissance

@Will Graham et Aurora Morningstar

C’est dommage, mais d’un autre côté, je peux le comprendre, l’être humain est une race à part et parfois, la compagnie des chiens ou des animaux en règle générale est beaucoup plus agréable que celle des hommes. Je me souviens, pendant mon adolescence, j’ai eu une période où j’avais vraiment du mal à supporter l’être humain dans sa globalité, les seuls qui trouvaient grâce à mes yeux étaient les membres de ma famille. Je ne dis pas que Will est un ado en pleine crise, absolument pas, simplement, je peux comprendre ce qu’il traverse. Moi, c’était à cause de mon père...ou plutôt de son absence que je ne m’expliquais pas, j’en voulais à tout le monde, en fait, mes griefs étaient contre lui, mais comme il n’était pas là, je m’en prenais à ceux qui étaient présents. Heureusement, j’avais la chance d’être bien entourée et grâce à ma famille, cette période rebelle se calma un peu avec le temps, il n’empêche qu’il a véritablement fallu que je vois enfin mon père pour que je puisse être apaisée. Attention, je ne compare pas ma situation à celle de Will, ce n’est absolument pas la même chose, je ne faisais simplement qu’expliquer pourquoi je pouvais comprendre son attitude.

Je le remercie quand il dépose le café devant moi. Je pose mes deux mains sur la tasse comme pour les réchauffer. Un sourire en coin étire mes lèvres quand il me qualifie d’observatrice.

- On peut dire cela comme ça, en effet.

Je prends une gorgée de café après avoir soufflé dessus bien sûr. Le liquide descend dans ma gorge et c’est tout simplement divin. Je ferme les yeux pour en apprécier tout l’arôme. Pour un peu, j’en couinerais presque de plaisir.

- Humm….c’est vraiment délicieux.

J’ouvre à nouveau les yeux et ne peux m’empêcher de rire légèrement à ce qu’il me dit. Ah ça c’est sûr on ne peut pas dire que je sois très silencieuse, c’est même plutôt l’inverse.

- Je ne peux pas vous donner tort. Ainsi, vous n’avez pas besoin de vous inquiéter, je peux parler pour deux parce que comme vous l’avez si justement fait remarquer, je n’ai pas la langue dans ma poche, mais en vérité, je ne parle jamais à tort et à travers. Tout ce que je dis à toujours du sens.

Je prends une autre gorgée de café avant d’enchaîner, nullement gênée par le fait qu’il fait tout pour ne pas croiser mon regard.

- Vous savez je comprends très bien votre réticence à nouer des contacts avec autrui...je veux dire, l’être humain est vraiment une race particulière et je dois avouer que parfois la compagnie des chiens ou tout autre animal d’ailleurs, est beaucoup plus agréable que celle de nos semblables.

HELLOPAINFUL

▿ Date de naissance : 17/11/1984

Un bon jour pour faire plus ample connaissance

feat. Aurora

Une légère – et si rare – esquisse de sourire étire brièvement les lèvres de Will quand Aurora complimente la qualité du café qu’il vient de lui servir. Ce n’est pas comme s’il avait beaucoup de mérite à ce sujet, mais il prend le compliment pour lui-même, néanmoins, quand bien même cet accès de fierté illégitime ne dure qu’un instant très bref, qui s’éclipse aussitôt qu’il est apparu, tandis que, concentré sur sa propre tasse de café, Will laisse à Aurora le soin de prendre la conversation. Il y a quelque chose de confortable dans la manière dont Aurora prend les rênes de la discussion, lui épargnant la contrariété d’avoir à le faire lui-même. Certaines personnalités bavardes et volubiles ont tôt fait de l’agacer, mais il n’a jamais eu ce sentiment avec Aurora… et c’est pour cette raison, sans aucun doute, qu’ils se sont tous les deux, contre toute attente, bien entendus, au point même que Will daigne lui confier la garde temporaire de ses précieux amis à quatre pattes.

Elle le dit elle-même, elle est capable de parler pour deux, et c’est très bien ainsi. Elle fait à la fois les questions et les réponses tandis que Will, pour sa part, se contente sans difficulté et même avec un certain plaisir de boire quelques agréables gorgées d’un café en effet excellent. Will constate en même temps qu’il l’écoute parler qu’Aurora sait procéder à une analyse assez complète et juste de son propre tempérament. D’aucuns l’estimeraient peut-être un rien prétentieuse d’affirmer qu’il n’est pas dans sa nature de parler à tort et à travers, même si elle parle effectivement beaucoup, mais Will est du même avis. Ses propos ne sont jamais dénués de sens, loin de là, et c’est ce qui rend leurs conversations plus agréables qu’incommodantes (si on décide d’appeler cela « conversation » au lieu de monologue). Chacune de ses paroles a du sens, en effet, et Will devine qu’Aurora est de ses personnalités vives qui réfléchissent beaucoup et bien, comme il n’en existe que beaucoup trop rarement.

Aux deux extrémités d’un même spectre sensible, ils seraient même capables de se trouver des points communs, en vérité – au-delà de leur attachement envers les canidés. Aurora est également quelqu’un de très empathique, Aurora est assez convaincu de cela… Elle a peut-être une manière différente de l’exprimer, mais ce n’en est pas moins vrai. Et elle affiche même, et sans détour, une opinion très tranchée envers le genre humain que l’on ne soupçonnerait pas nécessairement de la part d’une jeune femme si prompte à nouer des liens avec des inconnus comme il le fut pour elle lors de leur rencontre dans ce parc, sans se soucier de son éventuelle – et en l’occurrence très valable – dangerosité.

« Les animaux ne dissimulent pas. Ils sont transparents dans leurs émotions et dans leurs besoins. C’est… apaisant. » Il daigne la regarder plus directement. « Les humains vous ont souvent déçue, je me trompe ? »

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▿ Date de naissance : 14/08/1996

Un bon jour pour faire plus ample connaissance

@Will Graham et Aurora Morningstar

Ce café...bon sang, ce café est tout simplement délicieux, je ne peux m’empêcher de plonger à nouveau mes lèvres dans ma tasse pour en goûter encore une gorgée. Si le liquide ne finissait pas par refroidir, je le laisserais volontiers dans la tasse le plus longtemps possible pour pouvoir prendre le temps de le déguster lentement, d’en apprécier le moindre arôme, la moindre saveur. Will Graham n’était pas de ceux qui parlaient beaucoup, mais ses paroles allaient toujours droit au but et n’étaient jamais dénuées d’intérêt, tout du moins, de celles que j’ai pu entendre. Je hochais positivement la tête lorsqu’il parla des animaux.

- En effet, c’est vraiment reposant. S’ils vous aiment, vous le savez tout de suite et s’ils ne vous aiment pas, vous le savez aussi. Ils ne s’embarrassent pas des codes sociaux qui régissent notre vie. Pour être honnête, parfois je les envie.

Il me demande ensuite si les humains m’ont souvent déçu. Ce n’est pas vraiment « les humains » qui m’ont déçu, bien au contraire, les humains que j’ai fréquenté tout au long de ma vie ont toujours été sympa avec moi, non, le seul qui m’ait vraiment déçu n’était pas vraiment humain. Je prends une gorgée de mon café et affiche un petit sourire en coin.

- Et bien...oui et non. En réalité, Monsieur Graham, je ne sais pas comment a été votre enfance et votre adolescence, mais la mienne a été...comment dirais-je ? Je ne sais pas vraiment comment la qualifier, mais pour faire court, j’ai grandi sans la présence de mon père. Jamais on ne me disait clairement où il était, ni même pourquoi il nous avait laissé ma mère et moi juste après ma naissance. Au début je ressentais uniquement de la tristesse, et puis je me suis dévalorisé, pensant que je n’étais pas digne de son amour, que j’avais certainement dû faire quelque chose qui faisait qu’il ne voulait pas de moi comme fille. A mon adolescence, cette tristesse s’est transformé en colère. Ma colère était uniquement dirigée contre mon père, mais comme il n’était pas là, je m’en prenais à ceux qui l’étaient. A ma mère, mes tantes, ma sœur, aux humains en général….bref...ils en ont bavé à cause de moi, pourtant ma famille ne m’a jamais abandonné. Ils m’ont aidé à faire face.

Prenant une nouvelle gorgée, je laissais le café couler doucement dans ma gorge puis je regardais à nouveau mon interlocuteur, affichant un petit sourire.

- La fin de l’histoire, c’est que j’ai fini par retrouver mon père, j’ai voulu me battre avec lui, le tuer même, mais au moment de porter le coup final, je n’ai pas réussi. On a mis les choses à plat, j’ai compris pourquoi il était parti et que ça n’avait rien à voir avec moi, que s’il avait pu il serait resté et aujourd’hui je ne lui en veux plus. L’être humain est donc sauf. Lui dis-je en affichant un petit air amusé. Cependant, cela ne m’empêche pas de préférer parfois la compagnie des animaux à celle des humains.

HELLOPAINFUL

▿ Date de naissance : 17/11/1984

Un bon jour pour faire plus ample connaissance

feat. Aurora

Si Will n’a rien de bavard et ne s’efforce pas de l’être, même pour se montrer agréable en compagnie de ceux qui attendraient de sa part qu’il s’investisse davantage dans l’une ou l’autre conversation, il peut compter sur son interlocutrice pour combler à elle seule tous les vides d’une discussion. Les bavardages incessants de certains peuvent avoir rapidement pour effet d’user sa patience qui n’est légendaire qu’en des circonstances bien précises, mais cette jeune femme a le mérite d’être intrigante, suffisamment pour aiguiser la curiosité du profiler et l’inviter à en apprendre plus sur elle. Aussi, ce n’est pas une oreille distraite mais bel et bien attentive qu’il lui prête alors qu’elle confirme trouver également reposant la manière dont les animaux, libérés de tous codes sociaux, peuvent agir en toute transparence et sans façonner leur nature à l’exemple d’une morale qui n’a pas forcément grand-chose de naturelle. Parfois, elle les envie. Souvent, Will les envie aussi, mais il s’est depuis longtemps déjà exempté des notions de bien et de mal et des préceptes sociaux qui influencent et déterminent les actions du plus grand nombre.

Est-ce qu’Aurora avait eu des raisons d’être déçu par les humains et leur nature ? Sa réponse semble faite de contraste. Etrange comme tout remonte bien souvent à l’enfance et à l’adolescence… quand bien même, en ce qui concerne Will, il a toujours considéré qu’il n’y avait pas grand-chose à en dire, et éludé le sujet comme s’il n’était rien d’autre qu’insignifiant… Il devine qu’il n’en est pas de même pour son interlocutrice… dont l’histoire aura tôt fait de l’intriguer. Un père absent. Will peut s’identifier. Dans son cas, c’est sa mère qui a été absente, si tôt effacée de sa vie qu’il garde à peine le souvenir d’elle… quant à son père, il n’aura pas été le plus présent non plus, en fin de compte, justifiant probablement la manière dont Will avait toujours voulu se convaincre de sa propre capacité à faire office de figure paternelle digne de ce nom – ce qu’il pense être avec Abigail, même si beaucoup affirmeraient que c’est loin, bien loin d’être le cas.

« Le sentiment d’abandon est un phénomène courant… rares sont les parents qui savent endosser pleinement leur rôle, quoi qu’on puisse prétendre. » Hannibal ajouterait sans doute qu’au-delà de courant, c’est même un phénomène banal, mais Will ne cherche certainement pas à psychanalyser son interlocutrice… même si son empathie exacerbée, si singulière soit-elle, l’oblige souvent à opérer une sorte de transfert sur ceux qu’il estime digne de son intérêt. « Dans mon cas, c’était ma mère », ajoute-t-il entre deux gorgées de café, s’étonnant lui-même de révéler une information certes pas si intime mais du moins personnelle à son propre sujet. Il n’est pas dans ses habitudes d’agir de la sorte.

C’est avec prudence que Will repose sa tasse sur la surface meublée la plus proche de lui quand son interlocutrice ajoute une nouvelle information qui ne manque définitivement pas d’avoir son importance, et non des moindres. Ce n’est pas une information anodine que de confesser une intention si sincère de meurtre comme la jeune femme vient de le faire… et le naturel avec lequel elle daigne s’exprimer ne fait bien évidemment que renforcer l’intérêt de Will.

« Qu’est-ce qui t’a retenu ? » demande-t-il curieusement. « Au moment de songer à vraiment en fini avec lui, qu’est-ce qu’il a réellement arrêté ton geste ? »

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▿ Date de naissance : 14/08/1996

Un bon jour pour faire plus ample connaissance

@Will Graham et Aurora Morningstar

Je ne savais pas vraiment ce qui me poussait à me confier comme ça à Will Graham, je veux dire, à part promener ses chiens, nous n’avions pas une relation amicale très développée et je n’étais pas vraiment du genre à m’étendre sur mon passé, mais je ne sais pas, j’avais envie de lui dire qui j’étais vraiment, être complètement transparente, enfin jusqu’à une certaine mesure, parce que je ne suis pas certaine qu’il réussisse à accepter le fait que je sois une Nephelim, donc tant que je ne sais pas si je peux lui faire confiance concernant ce qui est un peu « surnaturel », je préfère éviter de communiquer des informations qui pourraient le faire douter de ma nature humaine. Par exemple, il ne sait pas mon âge véritable, il pense que j’ai 25 ou 26 ans, puisque c’est l’âge que j’ai si on s’en réfère à la carte d’identité que j’ai ici, mais en réalité, j’ai déjà dépassé quarante ans. C’est un peu dangereux ce que je fais en lui racontant tout ça sur moi, parce qu’il pourrait avoir peur, c’est vrai, étant donné que j’ai bien l’intention d’aller jusqu’au bout de mon récit et de lui parler de ce que j’ai voulu faire à mon père.

Il évoque sa mère dont il a dû subir l’absence. J’affichais une petite moue compatissante. J’avais eu la chance incroyable d’avoir une mère super présente, j’adorais ma mère et je ne m’imaginais pas vivre sans.

- J’en suis désolé pour vous, j’ai eu la chance d’avoir une mère très présente...même si je pensais pendant mon adolescence qu’elle l’était un peu trop, mais en réalité, je ne sais pas ce que je serais devenue si elle n’avait pas été là.

J’avais repris mon récit et, bien sûr, j’avais fini par lui parler du fait que j’avais voulu tuer mon père. Cela sembla l’intéresser, ce n’était pas un intérêt feint, non, il semblait vraiment attentif à ce que je disais, la question qu’il me posa ensuite me le prouva. Je ne mis pas longtemps avant de lui répondre.

- Au début, l’envie de comprendre. Je voulais vraiment savoir si j’avais fait quelque chose de mal, si c’était bien moi qui était en cause ou bien s’il n’y avait pas eu un événement extérieur qui avait fait que...Donc je me disais que si je le tuais, je n’aurais jamais ma réponse. Je la recherchais depuis tellement d’années que cela aurait été dommage de perdre l’occasion de l’avoir, vous ne pensez pas ? Et puis ensuite et bien...mon envie de meurtre s’est évaporée quand j’ai appris à le connaître et quand j’ai su la raison de son absence auprès de moi et surtout quand j’ai su qu’il le regrettait et que s’il avait pu il aurait fait autrement, mais certaines choses sont immuables.

Je terminais ma tasse de café et donnais une caresse sur la tête d’un des chiens qui s’était rapproché de moi et qui avait posé sa tête sur mon genou droit pendant mon récit.

HELLOPAINFUL

▿ Date de naissance : 17/11/1984

Un bon jour pour faire plus ample connaissance

feat. Aurora

Will rejette d’un vague mouvement de la tête les excuses d’Aurora quand cette dernière lui dit être désolée pour lui. Il ne l’est pas de son côté, il ne pourrait même pas dire que la présence d’une figure maternelle lui ait tant manqué que cela… Parfois, sans doute, et dans sa prime enfance, surtout… mais il n’a jamais vraiment recherché cette présence, pas même inconsciemment. Peut-être qu’un psychiatre aurait un certain nombre de choses à dire sur la question, mais les psys (et ils sont tristement nombreux) qu’il a côtoyés au cours de son existence avaient déjà fort à faire au nom de bien d’autres motifs pour ne pas se focaliser sur celui-ci qui, en comparaison, pouvait pour tout dire paraître bien minime.

Non, il n’y a pas à être désolé pour lui. Will n’est pas désolé pour lui-même. Aurora, elle, a eu cette chance d’avoir une mère très présente, qu’elle avait considérée comme envahissante comme le font tous les enfants assoiffés d’indépendance. Si nos parents nous définissent, alors il ne faut sans doute pas s’étonner d’être si nombreux à se sentir foncièrement déséquilibrés.

Will se rend bien compte de combien intrusive et singulière peut être sa question, il ne s’en excuse pas pour autant. Il s’en excuse d’autant moins qu’Aurora ne rechigne finalement pas à lui répondre, et ce même en faisant preuve d’une grande acuité et de beaucoup de précision. Tout d’abord, elle avait voulu comprendre. Elle s’était même tenue responsable de cette situation. « Je me disais que si je le tuais, je n’aurais jamais la réponse ». La singularité de cette affirmation, et le naturel avec lequel Aurora la formule, fait naître un fin sourire sur le visage de Will. Aurora n’est définitivement pas comme n’importe qui. C’est sans doute pour cette raison que Will lui a accordé sa confiance en premier lieu… et pour cette raison également qu’il daigne lui accorder d’un temps qu’il a tendance à ne pas – ou très peu – accorder à autrui.

« Je ne m’attendais pas à des réponses si pragmatiques », admet Will qui apprécie en réalité l’honnêteté de son interlocutrice. Cette dernière ne fait valoir aucun argument moral pour justifier de n’avoir pas tué son père. Elle invoque des arguments que Will veut croire autrement plus rationnels car ils s’exemptent des notions de bien et de mal… cela pourrait passer pour d’autant plus égoïste, certes, mais aux yeux de Will, ce n’est absolument pas le cas. « Est-ce que tu lui as pardonné ? »

La décision de lui laisser la vie sauve est une chose, bien sûr, et non des moindres, mais cela n’a que peu à voir malgré tout avec le véritable pardon, dans son sens le plus fort et le plus emblématique… Et sur ce point, Will veut croire que l’affaire doit être autrement plus complexe.

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▿ Date de naissance : 14/08/1996

Un bon jour pour faire plus ample connaissance

@Will Graham et Aurora Morningstar

Le sujet « Maman » est rapidement balayé et quelque part, cela m’arrange parce que je ne suis pas vraiment très douée pour réconforter les gens en cas de besoin, mais il semblerait que l’absence de sa mère n’ait pas trop perturbé Will. Tout du moins, si cela a été le cas, il s’en est potentiellement remis. J’aurais pu ne pas répondre à sa question concernant mon père parce que j’imaginais aisément que la manière dont j’allais répondre pouvait être déroutante. Ce n’est pas tous les jours qu’une jeune fille parle aussi ouvertement de la mort et du fait de tuer quelqu’un. En même temps, Will ne connaît pas ma vraie nature, il ne sait pas qu’il m’est arrivé de faire quelques tours en Enfer pour m’amuser avec les condamnés. J’ai même un visage démoniaque. Bon, là il est en sommeille et puis, depuis mon arrivée dans cette ville, j’ai juste récupéré mes ailes, pas encore la totalité de mes pouvoirs, mais quand bien même j’aurais récupéré mon visage démoniaque, je ne l’aurais pas « affiché », parce que pour redevenir normal après, cela me demande beaucoup d’efforts. La dernière fois, c’est grâce à papa que j’ai réussi. Bref, tout ça pour dire que cela ne m’ennuie pas de parler de la mort.

Un sourire amusé étire mes lèvres lorsqu’il me dit qu’il ne s’attendait pas à une réponse aussi pragmatique.

- Non, j’imagine...mais c’est la seule que j’ai en magasin...la seule qui soit vraie.

Sa question suivante me demandait vraiment un petit moment de réflexion. Avais-je pardonné à mon père ? Oui, bien sûr, parce que les raisons de son absence auprès de moi sont valables, elles ne sont pas dues à de la lâcheté ou un manque d’intérêt de sa part, bien au contraire, s’il avait pu, il serait resté auprès de nous, je le sais, mais malheureusement, même le Diable ne fait pas toujours ce qu’il veut dans la vie.

- Pour être honnête...et bien que j’en sois la première surprise, oui, je lui ai pardonné. Quand j’ai su les raisons de son absence auprès de moi, quand j’ai su que mon père n’était pas un lâche, qu’il n’avait pas fuit parce qu’il ne voulait pas me voir, mais que c’était plutôt une raison…professionnelle si je puis dire, j’ai un peu plus compris son acte. Le pardon n’est pas venu tout de suite, mais aujourd’hui, je peux vous dire que je le lui ai accordé oui. Je sais que j’ai bien fait et puis...tout le monde a le droit à une deuxième chance...vous ne pensez pas, Monsieur Graham ?

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▿ Date de naissance : 17/11/1984

Un bon jour pour faire plus ample connaissance

feat. Aurora

Ce n’est certainement pas Will qui va reprocher à son interlocutrice de faire preuve de pragmatisme, autant que possible. Lui-même apprécie les réponses concrètes, il a un attachement particulier aux faits. Parce qu’il a tendance à voir des éléments qui parlent à beaucoup, parce qu’il a tendance à s’attarder sur ce qui aura échappé à d’autres, on l’imaginera peut-être moins pragmatique qu’il ne l’est véritablement, c’est pourtant ce qu’il estime être une de ses attributions premières. Tout comme c’est le cas d’Aurora, il est attaché à la réalité, et pour cette raison, il apprécie véritablement la réponse de son interlocutrice pour ce qu’elle a de réelle et de précise… D’autant qu’il estime que c’est une marque de confiance que de s’exprimer de la sorte, avec à ce point de transparence, en fin de compte.

Quand Will interroge son interlocutrice sur son rapport complexe avec son père, il est certain qu’il dépasse les limites de ce qu’il est décemment admis de demander à quelqu’un auprès de qui on cherche à conserver une certaine distance, mais sa curiosité a pris le dessus, sans oublier qu’il est étrangement simple de parler avec Aurora, sans doute parce qu’elle est bavarde quand lui-même ne l’est pas, sans pour autant se contenter de dire des choses sans intérêt, mais en prenant la peine, bien au contraire, de dire des choses à dire dignes de ce nom.

Elle lui parle du fait qu’à sa propre surprise, elle est parvenue à pardonner à son père. Il est loin d’être simple, vraiment, d’accorder son pardon à qui que ce soit, et pourtant, elle a décidé que son père, si lâche soit-il, ne méritait pas son agacement et sa haine. Elle semble en paix avec elle-même et avec ses choix.

« Je pense que certaines personnes ne méritent pas d’être sauvées », répond Will avec une grande sincérité quand Aurora affirme que certaines personnes méritent d’avoir une deuxième chance. « Mais il est important de prendre compte des circonstances atténuantes de chacun. Il n’est jamais bon de vivre dans la rancœur et dans le ressentiment. » Il ne la regarde pas quand il prononce ces mots, mais il n’en est pas moins particulièrement sincère quand il lui partage son point de vue à l’heure actuelle. « C’est une bonne chose que tu aies su pardonner à ton père. Vivre avec cette rage, cette violence… ça n’aurait pas été sain pour toi. »

Il le pense… Certains peuvent être lavés de leur pulsion meurtrière, car ils endossent la monstruosité des autres… sans être des monstres eux-mêmes.

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This is my design.»

▿ Date de naissance : 14/08/1996

Un bon jour pour faire plus ample connaissance

@Will Graham et Aurora Morningstar

Pendant des années, aborder le sujet de mon père était plutôt délicat parce que cela me mettait dans une rage folle et je n’aurais jamais pu avoir cette conversation calme et posée que j’avais en ce moment avec Will Graham il y a quelques temps de cela, à l’époque où je n’avais jamais vu mon père où je n’avais fait qu’en entendre parler. Je me souviens que je ne comprenais pas pourquoi ma mère était autant amoureuse de mon père, son absence le faisait passer pour un monstre à mes yeux, surtout qu’il n’est pas venu alors que maman agonisait sur son lit d’hôpital, c’était cela plus que toute autre chose qui m’avait mise en colère. J’avais fini par presque accepter le fait que j’étais insignifiante pour lui, mais qu’il délaisse ma mère au moment où elle avait le plus besoin de lui, cela m’avait mis dans une rage incroyable qui m’avait fait faire un saut dans le temps.

Ce saut avait été bénéfique puisqu’il m’avait permis de voir quel homme était mon père et surtout de comprendre qu’il n’aurait jamais pu nous abandonner s’il n’y avait pas été contraint et forcé. Je crois que ce qui a commencé à me faire changer d’avis à son sujet, c’est lorsqu’il s’est rendu vulnérable et ma demandé de lui tirer dessus. Je lui ai tiré dans la jambe et comme il ne s’est pas écroulé, j’ai pensé qu’il avait menti, mais quand il leva sa main pleine de sang, j’ai réalisé que si j’avais visé ailleurs, j’aurais pu le tuer. Il avait fait cela pour moi. Ce qui acheva de me faire changer d’avis à son sujet, c’est quand il a foncé pour venir me sauver lorsque Vincent Le Mec m’a capturé. C’est aussi ce jour-là où papa m’a évité de succomber aux Ténèbres qui commençaient à envahir mon coeur. Il savait ce que ça faisait, il savait que si je me laissais aller à mon côté sombre, je me sentirais coupable et j’aurais du mal à m’en remettre. C’était la première fois que je l’appelais « Papa », cela m’ a fait bizarre parce que c’était la première fois que je prononçais ce mot avec autant de soulagement et d’admiration.

Alors oui, mon père faisait partie de ceux qui méritaient une deuxième chance. Je posais mon regard sur Will. Ce qu’il disait n’était pas dénué de bon sens.

- Bien sûr. Il est évident que comme toute règle, celle du « tout le monde a le droit a une deuxième chance » comporte des exceptions, mais ainsi que vous le faites judicieusement remarquer, avoir su pardonner a mon père a été une bonne chose pour moi, même si je n’ai pas toujours pensé cela.

Un des chiens s’avança vers moi en couinant, donnant un petit coup de museau sur ma main. Je levais le regard vers Will après avoir donné une petite caresse au chien.

- Je pense que je vais devoir aller les promener si je ne veux pas qu’ils ruinent le sol de votre maison. Lui dis-je en esquissant un petit sourire.

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