Tes yeux s’ouvrent.
Tu te redresse d’un seul coup, reprenant ton souffle d’une grande aspiration. tu réalises alors que tu es là, au milieu de ce lit qui est tiens et que tu es en sécurité. Loin du Ghostwalker, loin de l’Head in the Clouds ou encore loin de reileen.
Mais aussi loin de Kovacs. Seule.
Tu es seule.
Tu ramènes tes jambes contre toi, fermant les yeux tout en te concentrant sur ta respiration voulant réussir à contrôler celle-ci comme il le fallait. Tu restes comme ça de longues secondes, tentant de reprendre tes esprits et surtout de chasser les pensées négative. Pourtant c’est difficile, peut-être à cause des nombreuses choses qui se sont passées récemment. Tu t’extirpes de ton lit d’un geste rapide, posant alors tes deux pieds sur le carrelage froid. Tu avances en direction de la petite cuisine adjacente et tu passes tes mains sous l’eau, t’aspergeant alors le visage d’un simple geste. Tu reviens fermer le robinet, restant comme ça pendant de longues secondes immobiles. Puis tu sors une tasse que tu remplis d’eau bouillante et tu vas t’asseoir sur ta petite terrasse. Tu risques rien dans tout les cas, et tu ramènes tes jambes à toi, observant l’eau transparente prendre une coloration brune. l’air frais frappe ton visage, soulevant quelques mèches de cheveux. il pourrait faire froid, mais non. c’est agréable, trop même. Ton reflet est visible dans l’eau clapotante tandis que tu retournes ton attention sur la ville, encore éveillée sous tes pieds.

Tout est si actif et pourtant tout semble si calme. Loin de toute la perturbation de Bay City et du monde dans lequel tu avais évolué toute ces années. Retour dans des années lointaine, trop lointaine pour connaître qui que ça soit ayant pu se vanter de vivre à une telle époque. En fait, pour tout dire, tes ancêtres ayant vécue à cette époque étaient bien trop lointain. tu savais ni comment, ni pourquoi. T’étais juste là. Comme une idiote à chercher des réponses. T’avais pas mis trop d’temps avant de trouver un job de lieutenant au commissariat d’la ville, te permettant de retrouver tes anciennes habitudes, pourtant beaucoup de choses étaient perturbées.
Déjà, tu attendais avec tellement d’impatience le fait de pouvoir profiter du retour d’Elias. C’est peut-être la seule chose qui t’avais fait passer outre le départ de Kovacs. Si tu n’avais pas eu l’espoir de pouvoir retrouver ton amour de toujours, probablement que tu n’aurais même pas pu surmonter une telle perte, parce que dans l’fond, tu t’étais retrouvée seule. Trop seule. Plus d’famille, plus personne. Les seuls hommes t’ayant aidé à combattre tes démons disparaissaient, les uns après les autres. mais Elias allait revenir, tu l’savais, tu l’attendais. Un soulagement quelconque que de savoir que cet homme que tu aimais malgré ses démons et ses notions anti-destructrices allaient refaire surface, que vous alliez retrouver votre appartement, sa réputation ayant été sauvé, sa peine levée. Tu pouvais qu’être reconnaissante envers l’envoy pour t’avoir aider, pour avoir su trouver la réponse aux questions qui te hantaient. Dans l’fond, tu avais toujours douté qu’elias n’aurait jamais été capable de commettre un meurtre, mais tu connaissais aussi son caractère bien têtu, l’éternel mauvais flic dans vos longues enquêtes. Celui qui intimidait. Mais aussi celui qui cachait bien plus qu’une éternelle resting bitch face dont il était le fier détenteur. Une erreur était vite arrivée, surtout quand on sait comment Mary Lou avait terminée.
Tu l’avais attendu, ça devait prendre que quelques heures. Le temps qu’il soit réintroduit dans son enveloppe et qu’il s’éveille au monde. de là, t’aurais pu le retrouver et reprendre une vie à peu prêt normale, aussi normale soit-elle. T’avais presque réussi à te sortir Kovacs de la tête dû à l’euphorie de l’instant, mais à peine tu te réveillais ici que la solitude trop marquante frappait. Et que tu avais commencée à te perdre dans tes souvenirs, te rappelant alors cette dernière aventure en date. Et peu à peu, les rêves se mélangeaient, au point qu’à chaque réveil tu étais incapable de dire si il s’agissait d’Elias ou de Kovacs. Ton coeur appartenait éternellement à ton ancien partenaire, mais comment rester indifférente devant celui qui portait le même visage que celui-ci ? Probablement que c’est ce qui avait joué, ce qui avait fait que tu avais succombé à son charme ce soir là. Parce que t’en avais besoin, t’avais besoin de lui. De ses bras autour de ta taille, qui viennent te réchauffer, murmurer dans ton oreille. c’était un autre homme portant pourtant le corps de celui que tu connaissais par coeur. un arrière-goût de déjà vu pourtant si amère, parce qu’à cet instant, tu n’avais pas pu t’empêcher de te dire que c’était peut-être le seul moyen pour toi de retrouver les lèvres d’Elias. Tu savais même pas si l’affection que tu avais porté à Kovacs n’était pas juste un pansement, un moyen de te réconforter de l’atrocité que le manque d’une personne pouvait causer.
Probablement.
Mais dans l’fond, tu lui devais tout. C’est grâce à lui que l’enveloppe était encore intact, grâce à lui que ton ex petit ami pouvait retrouver son image. Il avait aussi respecté tes décisions de ne pas vouloir changer d’enveloppe, et autant dire que ton bras désormais cybernétique était particulièrement sympa. En fait, tu l’adorais. Un rapide regard dessus, tu souris légèrement. Il faut dire qu’outre la cicatrice au niveau de ton épaule, tu n’avais même pas vu la différence avec ton ancien bras. Sans oublier la force dont tu avais désormais possession par ce biais.

Tu amènes la tasse brulante à tes lèvres, sirotant une longue gorgée de celui-ci avant de lever les yeux au ciel et d’observer le ciel assombri, seul les quelques astres émanant. Tu réfléchissais, perdue dans tes pensées. pensées allant vers ta mère, ton père, et tes frères, tué sauvagement. Vers tes ancêtres, qui avaient pu arpenter un pays qui composaient tes origines. Un sourire qui nait sur tes lèvres quand tu repenses aux paysages de Mexico. Tu repenses à Kovacs, espérant qu’il ait retrouvé ce dont il avait besoin et surtout à Elias. A cette heure-ci, il avait sans doute retrouvé son enveloppe. T’espérait. ça serait qu’une question de temps avant que tu le retrouves, t’en étais certaine.
De toute façon, il te restait que lui.