C'est bientôt Noël ▿ Elsa.

Elsa n'était pas prête pour cette journée. Ça, tu en étais certaine. Tu avais absolument tout prévu pour que cette journée soit parfaite et qu'il ne manque rien. Tu avais commencé ta journée en te préparant, puis tu t'étais dirigée dans la cuisine pour préparer des petits biscuits de Noël en pain d'épices. La recette parfaite en main, tu t'étais lancée dans la préparation et tu les avais enfournés. Afin de ne pas perdre de temps, tu t'étais ensuite dirigée dans ta cave pour remonter les nombreux cartons contenant les décorations de Noël. Ton sapin, encore vide, trônait dans ton salon et n'attendait plus que d'être décoré.

Sauf que tu avais été trop longue. Beaucoup trop longue. Tu t'en étais rendu compte lorsqu'une odeur de brûlé était parvenue à tes narines. Tu t'étais souvenue : tes biscuits ! Dans le four ! Alors, tu avais couru pour les retirer du four, mais c'était déjà trop tard. Ils étaient complètement brûlés. Et immangeables. Alors, déçue, tu avais jeté toute la fournée dans la poubelle, sans pour autant perdre ton sourire et la joie qui t'animait aujourd'hui.

Bon, puisque tu n'étais pas capable de les faire toi-même, il te faudrait en acheter. Tu enfilais donc de quoi te protéger du froid de l'hiver et tu te dirigeais dans une boulangerie. Après avoir acheté ce qu'il te fallait, tu étais ressortie, toute joyeuse. Non seulement, tu avais pris ce qu'il te fallait, mais tu avais, en plus de tout, commandé un nombre incroyable de biscuits à faire livrer à l'orphelinat du coin. Ce n'était pas grand-chose, mais tu imaginais déjà la joie des enfants en voyant ce cadeau. Après tout, c'était ça aussi l'esprit de Noël, non ? Faire des cadeaux, faire plaisir, aider, être généreux...

Un peu trop joyeuse, un peu trop ailleurs, tu n'avais pas vu la plaque de verglas - il y avait de la neige de la veille pourtant, tu aurais dû être plus prudente. Alors, tu avais marché dessus, tu avais glissé et tu étais tombée. Heureusement pour toi, tu ne t'étais pas fait mal. Au pire, tu allais avoir un beau bleu. En revanche, les biscuits étaient cassés et en miettes. Décidément, peut-être que ce n'était pas au programme de la journée d'avoir le droit d'en manger ! Mais qu'importe, en miettes ou non, tu les dégusterais avec Elsa. Après tout, ce n'était rien et rien ne t'arrêterait.

Puis, ce n'était pas ça qui allait te ruiner le moral. Ni cette chute, ni ces miettes. Noël était ta fête préférée. Tu adorais décorer, écrire ta liste de cadeaux pour le Père Noël, faire plaisir autour de toi et attendre les cadeaux au pied du sapin. Alors, quelques maladresses n'y changeraient rien.

Avec impatience, après t'être relevée, tu t'étais précipitée chez toi. Il te fallait tout préparer avant l'arrivée d'Elsa. D'abord, tu avais allumé un bon feu de cheminée, histoire de réchauffer la pièce. Puis, quoi de tel qu'une cheminée et un bon chocolat chaud pour entrer dans l'ambiance de Noël ? Rien, selon toi. Une fois fait, tu avais ouvert un premier carton, tu avais observé les décorations qui s'y trouvaient. Du premier coup, tu tombais sur le carton qui contenait boules et guirlandes pour décorer le sapin. Tu en étais ravie, ça t'éviterait de chercher pendant des heures.

Tu ouvrais les cartons les uns après les autres - tu avais l'impression qu'une véritable tempête avait eu lieu dans ton salon tellement il y en avait partout - et tu disposais tout en ordre - enfin, dans un ordre que tu trouvais logique, mais qui paraissait bordélique pour d'autres. Tu faisais le point et malgré les nombreuses décorations achetées au fil des années, tu t'imaginais déjà compléter ta collection en te rendant au marché de Noël - avec un peu de chances, tu pourrais même y entraîner Elsa au prétexte qu'il te fallait absolument des bougies et tu en profiterais pour prendre d'autres choses.

Noël était la fête préférée d’Elsa. Même si elle ne le montrait que peu, elle était toujours contente d’entrer dans cette période. Surtout que cela lui permettait de partager un moment agréable avec sa petite sœur. Depuis leurs retrouvailles, elles venaient l’une chez l’autre pour aider à la décoration. Un moment qu’Anna appréciait plus qu’Elsa. Un moment qu’Elsa craignait malgré son impatience. Si la blonde craignait tant ce moment, c’était parce qu’elle devait se rendre seule chez Anna qui habitait dans une zone bien trop peuplé pour l’ancienne reine d’Arendelle. Un moment qu’elle craignait également parce que sa petite sœur était bien trop enthousiaste. Anna aimait plus que de raison les décorations de Noël et voulait en accrocher absolument partout. Beaucoup trop au goût d’Elsa qui préférait rester raisonnable. Un mot qu’Anna ne devait pas connaître

Après une longue marche, Elsa avait fini par arriver chez sa petite sœur qui devait l’attendre impatiemment chez elle. Elsa s’était préparée à devoir passer une journée épuisante. Une journée où elle allait devoir passer son temps à essayer de raisonner sa sœur. Une journée où elle allait devoir courir dans chaque coin de la maison pour chercher une décoration en particulier ou pour combler un petit vide sur un mur ou un meuble. Mais dans le fond, Elsa savait qu’elle allait passer un moment agréable avec Anna. Un moment qu’elle aimait partager avec elle. Un moment où elles allaient pouvoir profiter d’un feu de cheminée - la fumée qui sortait de la toiture en était la preuve - d’un chocolat chaud et de quelques rires.

« Bonjour Anna. » Dit-elle une fois que sa sœur était venue lui ouvrir la porte – puisqu’elle venait de frapper quelques coups manifestant sa présence. « J’ai un petit cadeau pour toi. Ce n’est pas grand-chose, mais en la voyant, j’ai pensé à ma petite sœur adorée et je me suis dit que tu allais sans doute être contente de l’avoir avec toi. Tu sais que tu es très importante pour moi et je sais que je ne te le dis pas souvent, mais… Enfin, voilà, c’est pour toi. » Dit-elle en lui tendant une petite boîte – contenant une décoration de Noël ressemblant quelque peu à leur ami Olaf – enveloppée d’un papier cadeau. Pour Elsa, les déclarations n’étaient jamais simples, mais, malgré la difficulté, ça restait plus évident quand elle était en face de sa sœur.

La cheminée dégageait une chaleur agréable et les flocons tombaient lentement à l'extérieur, ce qui créait l'ambiance parfaite pour la décoration du sapin. Les décorations qu'Anna possédait étaient éparpillées un peu partout autour d'elle, dans un salon bien trop surchargé par les cartons sortis de la cave. Et Anna attendait patiemment - non, impatiemment, plutôt - l'arrivée de sa grande soeur pour se mettre au travail. Elle imaginait déjà la journée parfaite : décorer toute la maison, déguster de délicieux petits biscuits, échapper au froid en se réchauffant près de la cheminée, boire de bons chocolats chauds, rire et discuter... Oui, ce serait la journée parfaite ! Anna avait tout prévu pour ça.

Elsa arrivait enfin. Elle n'était pas en retard, mais Anna l'attendait avec une telle impatience que c'était tout comme. « Bonjour. » Répondit-elle, en l'invitant vite à entrer après lui avoir ouvert la porte. Il faisait trop froid pour rester à l'extérieur - enfin, même pour celle qui contrôlait la neige et la glace ? « Un cadeau ? Merci. » répéta-t-elle en attrapant la boite, joyeuse comme une enfant. « Attends, tu viens de me faire une déclaration, là ? » Ajouta-t-elle en se retournant vers sa soeur, oubliant un instant le cadeau, un sourire amusé - mais touché - en coin. « Merci, Elsa. » Répondit-elle avec sincérité, émue. « Tu es un peu comme le Père Noël. » Ajouta la jeune femme, plus amusée qu'autre chose cette fois-ci, pour ne pas mettre Elsa mal à l'aise après ces quelques mots gentils.

« Pose ton manteau, ton écharpe, enfin tout ce qu'il y a posé juste ici. » Dit-elle en désignant une chaise qui traînait dans l'entrée - histoire de ne pas tremper les autres manteaux. Et, enfin, elle avait ouvert la boite pour y découvrir une petite décoration à l'effigie d'Olaf - enfin d'un bonhomme de neige, mais il ressemblait tellement à Olaf que c'en était presque troublant. « Elle est magnifique, Elsa ! Je l'aime beaucoup ! Je vais la poser juste ici... » Souffla-t-elle en la déposant à côté d'un petit pingouin déguisé en Père Noël qui traînait sur l'un de ses meubles. « On lui trouvera une vraie place à tout à l'heure. » Lorsque la décoration aurait avancé dans la pièce.

Toujours aussi bavarde, Anna ne s'arrêtait plus tandis qu'elle conduisait sa soeur jusqu'au canapé. « J'ai tout prévu ! J'ai de quoi grignoter, j'ai des biscuits de Noël, une tonne de chocolat chaud et j'ai sorti toutes les décorations que j'avais ! » Commençait-elle. « Tu veux quelque chose avant de commencer ? » Ou préférait-elle s'attaquer à la décoration immédiatement pour ne pas perdre de temps - et se débarrasser de cette corvée au plus vite ? « Et tout à l'heure, nous irons au marché de Noël - je te préviens, seule une tempête de neige me retiendra ici ! » C'était une façon de lui faire comprendre qu'elle n'avait pas le droit de refuser. Anna connaissait Elsa, mieux valait être directe tout de suite.

Elsa avait pensé à sa petite sœur avant de venir ici. Elle savait à quel point Anna aimait les décorations. Elle savait à quel point ce petit bonhomme de neige - ressemblant étrangement à leur ami Olaf - allait lui faire plaisir. Alors à peine arrivée, elle lui avait offert le cadeau qu’elle était impatiente de lui offrir. Sans savoir pourquoi, elle avait dit quelques mots gentils - qu’elle pensait sincèrement - qu’elle n’avait pas l’habitude de dire. Lorsque Anna s’était amusée à relever ce que sa sœur venait de dire, Elsa s’était contenté de sourire légèrement en haussant les épaules. Oui, elle avait bien entendu, mais Elsa n’allait pas confirmer ce que sa sœur avait déjà compris. Comprenant, certainement, que sa sœur était gênée, la jeune femme avait changé de conversation, s’amusant à dire qu’elle était un peu comme le Père Noël, ce qui fit sourire Elsa. Si offrir un cadeau signifiait être le Père Noël, alors oui, elle l’était.

Anna était très certainement pressée de décorer, alors elle invita Elsa à se débarrasser de son manteau, de son écharpe et de sa paire de gants sur une chaise qui traînait dans l’entrée. Puis Elsa avait suivi sa petite sœur - qui avait déposé le cadeau de sa sœur sur un meuble, à côté d’un petit pingouin qui se trouvait déjà là. « Je suis contente de voir que tu l’aimes. » Elsa n’avait aucun doute là-dessus. Elle connaissait sa sœur par coeur et elle savait que cette décoration allait lui faire vraiment plaisir.

Comme toujours, Anna parlait beaucoup et semblait ne pas vouloir s’arrêter. Elsa avait l’habitude de l’entendre, sa sœur avait toujours été très bavarde et Elsa n’aimait pas trop parler, alors finalement, elles se complétaient. Comme toujours, Anna avait tout prévu, elle avait surtout prévu la nourriture et le chocolat chaud, rien d’étonnant et bien évidemment, elle n’avait pas oublié l’essentiel, elle avait pensé à la décoration. Elsa s’apprêtait à répondre, mais sa sœur avait enchaîné sur une question, puis sur la suite du programme. Comme d’habitude, la blonde n’allait pas avoir son mot à dire. D’après Anna, seule une tempête de neige allait pouvoir les empêcher d’aller au marché de Noël. Avec un peu de chance, ça allait peut-être arriver. Après tout, dehors, il faisait extrêmement froid et les flocons tombaient depuis des heures, alors la tempête n’allait peut–être pas tarder. Dans ce cas, elles allaient pouvoir se mettre devant la cheminée pour discuter un peu toutes les deux. « Je veux bien une tasse de chocolat chaud s’il te plait. » Elle disait en avoir acheté des tonnes, alors il fallait bien commencer à en boire. Et puis elles allaient pouvoir boire leur tasse tout en décorant. « Je vois que tu as toujours beaucoup de décorations. » Sa sœur ne changeait pas. Elle avait toujours beaucoup trop de décorations, mais chaque année, elle continuait de faire les magasins et elle continuait d’en acheter des tas.

La journée d'Anna commençait merveilleusement bien. Décorer faisait partie de ses activités préférées. Sa soeur venait de lui offrir un magnifique cadeau. Et, pour couronner le tout, elle lui avait offert des mots qui lui allaient droit au coeur. Comment ne pas aimer cette journée et ne pas la graver dans son esprit, à tout jamais ? Elle faisait partie de ces moments incroyables et dont le souvenir ne disparaissait jamais totalement.

Préférant ne pas trop insister, à propos de ses mots gentils, pour ne pas mettre sa soeur mal à l'aise, Anna s'était précipitée dans son salon pour trouver une place temporaire à son nouveau petit bonhomme de neige. Elle l'aimait tellement - c'était incroyable comme il ressemblait à Olaf. Il deviendrait certainement sa décoration préférée. Alors tout en l'installant, comme à son habitude, très bavarde, la jeune femme n'arrêtait pas de parler. Elle racontait donc à Elsa tout ce qu'elle avait prévu. La nourriture, le chocolat chaud, les décorations et le marché de Noël - qu'Elsa le veuille ou non, Anna ne lui laissait pas le choix. Le programme était chargé.

Mais elle aurait tout le temps de faire qu'Elsa se réjouisse d'y aller. Pour le moment, il fallait décorer. Elsa était là pour ça, après tout. Et quoi de mieux pour décorer que de le faire avec une bonne tasse de chocolat chaud ? Alors, aussitôt, Anna s'était mis à l'oeuvre et avait préparé deux tasses bien chaudes. De quoi se réchauffer, bien sûr, et retrouver l'ambiance qu'elle aimait tant à ce moment de l'année. Tout était parfait !

« Je n'ai pas trop de décorations ! Pas du tout. » Protesta-t-elle quand sa soeur se plaignit, consciente pourtant d'en avoir plus qu'assez - mais pas trop ! Il n'y en avait jamais trop. « Je n'arrêterai jamais d'en acheter, sache-le. » Ainsi, plus les années passeraient, plus les cartons s'accumuleraient, pour le plus grand bonheur d'Anna - et le plus grand malheur d'Elsa. « J'ai une grande maison, tu sais. Il faut bien en avoir beaucoup pour pouvoir tout décorer. » Souffla-t-elle, amusée à cette idée et par son excuse. « J'espère que tu n'es pas fatiguée parce que nous allons avoir beaucoup de travail aujourd'hui. » Et ça, c’était bien peu dire, en réalité. Elles finiraient épuisées, c'était évident. « Alors, par quoi veux-tu commencer ? » Parce qu'elle était l'invitée, Anna pouvait bien la laisser choisir. D'autant qu'Anna aimait tout et ne savait pas par quoi commencer.

Anna ne changeait pas. Elle aimait beaucoup Noël et aimait avoir des décorations pour cette fête. Un peu trop pour Elsa, qui pourtant, aimait vraiment Noël, elle aussi. Les cartons étaient nombreux et ils étaient vraiment bien remplis, trop sans doute. À chaque fois, décorer prenait plusieurs heures et au final, il n’y avait plus aucune place de libre, ni sur les meubles, ni sur les murs. Pourtant, la jeune femme continuait d’acheter sans cesse et elle n’allait sans doute jamais s’arrêter. « Si tu le dis. » Lâcha-t-elle pour ne pas contrarier sa sœur. Elsa ne partageait pas ses pensées, mais elle n’était pas chez elle ici. Si Anna voulait décorer en excès, elle était libre de le faire. « Tu n’avais pas besoin de le dire, je m’en doutais déjà. » Non, elle n’allait jamais arrêter parce qu’à chaque fois qu’elle sortait elle trouvait tout trop adorables, disait que ça irait parfaitement bien avec le reste de la décoration ou que ça irait parfaitement à une place précise chez elle… Elle trouvait toujours d’excellentes excuses pour pouvoir acheter tout ce qu’elle voulait.

Elsa se contentait d’un haussement d’épaule, accompagné d’un très léger sourire lorsque sa sœur lui affirma que sa maison était grande et que, par conséquent, il lui fallait beaucoup de décorations. Une excuse de plus. Mais Elsa savait que sa sœur était véritablement capable de décorer toute sa maison, y compris la cave, surtout si c’était pour pouvoir continuer d’acheter des décorations et pour donner tort à Elsa. « Pour le moment, ça va. » Pour le moment… Mieux valait utiliser ces mots précis, parce qu’Elsa savait que bientôt, elle allait être épuisée de sa journée. Anna avait bien trop d’énergie pour elle et surtout, la journée promettait d’être bien trop chargée, il fallait espérer que la jeune femme abandonne l’idée d’aller se promener après le travail de décoration qui les attendait, mais il fallait sans doute ne pas compter là-dessus. « On pourrait peut-être commencer par le plus important ? Le sapin ? » Pour Anna, tout était sans doute important, mais il fallait bien commencer quelque part et sans sapin, ce n’était pas vraiment Noël, alors que sans décorations superflues, Noël pouvait toujours être fêté et les cadeaux pouvaient toujours être déposés.

Arrêter d'acheter de la décoration pour Noël ? Jamais ! Et pourquoi ne pas arrêter de respirer aussi ? Bon, elle exagérait un peu - beaucoup - mais c'était Anna et sa passion dévorante pour les fêtes de Noël. Sa soeur en avait l'habitude, à force. Puis elle ne manquait pas de bonnes raisons et d'excuses. Elle avait une grande maison, par exemple, et il fallait bien la remplir de décoration. Il serait triste de voir une pièce moins remplie qu'une autre, non ?

Bref, les choses étaient dites. Désormais, il fallait passer aux choses sérieuses : la décoration. Pour cela, il lui fallait une Elsa en pleine forme et, surtout, pas fatiguée. Cette dernière lui annonçait aller bien, pour l'instant. Elle avait plutôt tout intérêt à l'être pour tout le reste de la journée parce que les choses risquaient de durer de très nombreuses heures. Comme toujours. Et Anna était infatigable.

Mieux valait, donc, ne pas perdre de temps. Il fallait commencer avant que l'énergie ne retombe et que la fatigue de ne rien faire apparaisse. Comme une hôte bien élevée, Anna laissait à Elsa le soin de choisir par quoi elles allaient commencer - et aussi parce qu'elle était incapable de décider par elle-même, tellement tout lui donnait envie. Elsa jugeait donc qu'il était préférable de commencer par le plus important, le sapin. Tout était important, en réalité, mais elle comprenait le point de vue de sa soeur. Le sapin, c'était un peu... Le centre de tout. La base. L'esprit de Noël. Sans sapin, pas de cadeaux, après tout. « Très bien, commençons par le sapin. » Et sur ces mots, la jeune femme avait poussé des cartons jusqu'à devant le fameux sapin. « Ici, ce sont les guirlandes. Lumineuses ou non. » Dit-elle en désignant un premier carton. « Ici, des suspensions en tout genre. » Boules, flocons de neige et autres accessoires occupés deux autres gros cartons. « Cette année, je te laisse même le privilège de mettre l'étoile. » Souffla-t-elle, tout en décorant. « Et je pourrai venir quand chez toi pour t'aider à décorer ? » Sa soeur n'y échapperait pas, Anna débarquerait pour en faire trop, comme chaque année.