Le Monocle traversa la rue a toute vitesse. Lui qui n’aimait pas le contact humain il était servi les gens se collaient, se serraient et s’agglutinaient autour de lui. L’air était irrespirable, il avait l’impression que chaque personne qui passait et qui violait son espace vital lui prenait aussi le mélange dioxygène et de diazote qui lui revenait de droit. Il s’enfonça dans le bidonville suivant aussi bien que mal le petit gamin qui lui servait de guide. Le Monocle évita sans bien trop de mal les fils électriques sauvages qui tapissaient la rue et les envoie de selle que balançaient les femmes et qui habitaient dans les habitations plus hautes. Vieux, mais agile ! Il se retrouva après une petite dizaine de minutes de marche devant une jeune demoiselle, joues rondes, hanches peu développés et pas plus haute que son buste elle devait avoir quinze ans grands maximum. Elle tenait dans ses bras un bébé, il ne devait avoir que quelques jours. Le Monocle l’observa attentivement il lui fallut que dix secondes, ses yeux s’ouvrirent en grand et un petit sourire satisfait put se lire sur son visage. Il regarda la femme droit dans les yeux avant de s’adresser à elle dans sa langue maternelle :

-Combien ?

Cette réplique courte et glaciale est parfaite pour résumer la vie de numéro six. Enfant adopté par Sir Reginald Hargreeves il avait donc des pouvoirs. Basiquement un monstre à tentacule venu d’une autre dimension prenait forme dans son ventre et il pouvait le contrôler à sa guise. Un pouvoir assez létal, numéro six apprit donc bien avant ses frères et sœurs comment vivre après avoir prit une vie. Il le vécu bien entendu très mal et c’est seulement maintenant qu’il est mort que cette douleur c’est un peu atténuée. Réginald lui a bien sur tout apprit, il lui refourgua même des victimes. L’emploi du temps des enfants était strict et chargé, ils devaient devenir de grands supers héros. Pour Réginald, il n’y avait que des soldats devant lui rien d’autre. C’est pour cela que ce fut seulement après treize ans d’existence sur cette planète que numéro six reçu un nom. Ben, d’après sa mère robot ce prénom lui allait à merveille. Néanmoins de son vivant jamais son père ne l’appela ainsi. Dans la fratrie Ben était le petit dernier timide dont tout le monde se moquait un peu, bon après Vanya mais Vanya c’est Vanya, elle est ordinaire il n’a rien à dire sur elle. Passionné de lecture, le samedi de midi à midi et demi c'est à dire durant leur demi-heure ou ils avaient droit de s'amuser comme des enfants normaux on pouvait souvent le voir à la bibliothèque avec Pogo le majordome. Malgré leur enfance non conventionnel et le fait qu’ils soient complètement tarés, Ben tient à ses frères et sœurs plus que tout au monde et même si ils ne l’admettaient pas eux aussi. C’est d’ailleurs pour cela que sa mort fut une perte pour immense pour chacun d’entre eux. J’imagine que maintenant il faudrait que je vous décrive l’horrible façon dont Ben Hargreeves est mort. Mais à quoi bon ? Il est mort.

Son après-vie était encore plus détestable que sa vie. Ce qui vous tue une deuxième fois ce n’est pas plus la solitude que la sensation d’impuissance sur le monde des vivants. Ne pas pouvoir interagir avec eux un bel enfer. Après son décès, les membres de sa famille se sont éparpillés et ont dissout l’Umbrella Academy. Si seulement une personne pouvait le ressusciter pour qu’il puisse aller les voir et qu’ils puissent former une famille certes dysfonctionnelle mais uni. Personne ne le peut et personne ne le pourra jamais.

La seule personne avec qui Ben peut communiquer c’est Klaus, le frère de Ben qui peut parler avec les esprits. Du moins ils peuvent communiquer quand ce dernier n’est pas complètement défoncé avec n’importe quelle drogue qu’il a pu trouver. Si seulement une personne pouvait le ressusciter pour qu’il puisse baffer son frère et l’empêcher de gâcher sa vie inutilement. Personne ne le peut et personne ne le pourra jamais.

Au bout d’un moment sa famille se réunit pour stopper l’apocalypse, comme au temps de l’Umbrella Academy. Si seulement quelqu’un pouvait le ressusciter pour qu’il puisse juste les aider. Personne ne le peut et personne ne le pourra jamais.

Si seulement quelqu’un pouvait le ressusciter pour qu’il puisse faire juste un seul câlin à n’importe quel membre de sa famille. Sentir sa chaleur son étreinte pendant juste quelques secondes. Personne ne le peut et personne ne le pourra jamais…

Ce rêve fou devint accessible après la lune rouge. Même les fantômes semblaient avoir été touché par cet étrange phénomène. Le plus dingue étant que cet événement l'avait ressuscité. Enfin ! Le voilà qui respirait à nouveau ce bon vieil air pollué et manger des pizzas industrielles. Ben était de nouveau en vie et certains de ses frères et soeurs étaient là avec lui. Le destin semblait vouloir lui rendre justice et arrêter d'être aussi dur avec ce pauvre Hargreeve.