Five devait avouer qu'après ce qu'il s'était passé et qu'il avait dû faire preuve de ressources pour sauver Klaus de son arrêt cardiaque inopiné, il n'avait franchement pas pris le temps de rendre visite à son frère. Il savait qu'on s'occupait bien de lui et qu'il était en sécurité et il n'était pas du genre pour la visite de contrôle à l'hosto. La seule fois où il l'a croisé, c'était le soir du nouvel an car il s'était bloqué comme un con avec son petit copain sur le toit. Et ne voulant pas tenir la chandelle et assister à autant de niaiserie, il s'était rapidement tiré.
Certains pourraient trouver cela injuste, mais il faut se rappeler que c'est bien Five qui l'avait sorti de cela. Et concrètement, il était en train de bosser pour le bien de tous à essayer de les sortir de la merde dans laquelle ils s'étaient tous foutus et trouver le commanditaire de leurs agressions.
Et pour ce coup-là, tout le monde en avait marre des lubies de Five. -pour changer- Diego était ailleurs depuis quelques jours et pour la première fois de sa vie, Five n'arrivait pas à lui faire écouter ce qu'il disait à propos de menaces et de super méchant.
Bref. Il finit par se diriger vers chez Klaus vers le milieu de la mâtinée. Il devait être 10h surement ? Son frangin devait dormir mais il s'en foutait royalement. Five toqua plusieurs fois à la porte sans réponses, il finit par se téléporter jusque dans la cuisine en soupirant. Mais à peine eut il le temps de faire volte face qu'il se prit une godasse en pleine figure.
" CHIER MAIS ! "
Five fait volte face, se téléporte près de la menace pour la plaquer sur le sol, et se retrouve face à une version de son frère... pas vraiment son frère ou... il est plus jeune ?? Il grimace en observant ses traits.
" Klaus ? Comment tu... "
Le mec lui fit un grand sourire et lui dit:
" Erreur sur la personne ! Mais... Trop cool ton pouvoir mec ! Enfin normalement on frappe avant d'entrer... " Bon, c'est pas lui. Enfin c'est bizarre quand même. " Je suis son frère triple buse... Et t'es qui toi ? " Il le voit le détailler en faisant une moue. " En fait je suis pas Klaus, je viens de te le dire... Mais tu sais, toi et moi, on a plus ou moins le même âge, et puis t'es plutôt bien foutu et en terme de fraterni... " Five le lâche en le claquant au sol et se met à hurler. " KLAUS ! RAMENE TON CUL ICI ! " - " Tu sais moi aussi j'ai un pouvoir et c'est le même que Klaus, ca veut dire que je suis une version de lui d'une réalité... " Five se tourne vers lui en grimaçant. " Super ! Un second incapable et... Je m'en bats les couilles. Tu peux être la reine d'Angleterre je m'en battrais aussi les couilles ! Alors s'il te plait ferme ta grande gueule ! " Nathan se pince les lèvres comme un gosse.
Du bordel, un bordel pas possible qui le réveille brusquement… Klaus émet un grognement désapprobateur… Mutt est déjà parti, normalement, Nathan est tout seul et il se garde bien d’inviter qui que ce soit à l’intérieur, donc il n’y a aucune raison à ce qui se passe. Il tente d’abord de replonger dans le sommeil, enfonçant la tête dans ses oreillers, mais il n’arrive pas à retrouver le sommeil, c’est mort. Klaus soupire et se redresse dans son lit, jette un œil à son téléphone portable et regarde l’heure. Dix heures, à ses yeux, c’est tôt, mais soit… maintenant qu’il est réveillé, son estomac aussi, c’est donc l’heure du petit déj. Prenant la peine d’enfiler une robe de chambre en simili-soie tout à fait à son goût (ou du moins c’est ce qu’il prétend) – il fait quand même l’effort de ne pas vivre à poil depuis qu’ils hébergent Nathan, même si ce dernier n’a pas grand-chose à apprendre de son anatomie, en réalité –, il quitte la chambre et assiste au spectacle de l’altercation entre Nathan et… Five ? Mais qu’est-ce qu’il vient foutre ici ? Meh, c’est Five, il est sans doute là pour râler et s’agiter dans tous les sens, comme d’habitude.
« Pas la peine de râler comme ça de bon matin », se traîne-t-il doucement en considérant son frère et son alter ego. « Je vois que tu as eu l’immense plaisir de rencontrer Five, le rayon de soleil de la famille Hargreeves », fait-il à l’adresse de Nathan. « Tu vois à quoi t’as échappé », ajoute-t-il en adressant un clin d’œil à son sosie.
Nathan a entendu parler en long, en large et en travers des différents membres de sa fratrie, mais c’est la première fois qu’il a l’occasion de rencontrer l’un d’entre eux, et clairement, Nathan ne pourra pas dire qu’il a exagéré concernant ce qu’il lui a décrit du caractère de son frangin psychopathe, à l’évidence.
« Je veux même pas savoir ce que tu fais là tant que j’aurais pas bu mon café », ajoute-t-il. « Je t’en sers un aussi ? » Il n’attend même pas la réponse de son frère tant cette réponse est évidente avec son frangin tout à fait caféinomane. « Bien sûr que je t’en sers un. Et toi, Nathan ? »
Five peut bien parler, il parler dans le vide tant que sa tasse ne sera pas pleine et qu’il ne la portera pas à ses lèvres. Il attend donc que le café coule, et de remplir leurs tasses avant de se vautrer sur le canapé, et de boire une première gorgée avec un soupir de satisfaction. Alors, seulement, il daigne reporter son attention sur son frère, qui, comme à son habitude, est remonté comme une horloge suisse… Faudrait vraiment qu’il pense à reglisser quelque chose dans sa boisson, qu’il se détende un peu la nouille, l’énergumène.
« Bon alors, dis-moi ? Que me vaut l’immeeeeense plaisir de ton entrée par effraction ? »
Quand la porte de la chambre s'ouvre sur un Klaus encore endormi, Five ne peut s'empêcher de soupirer. Five qui était du genre à être levé aux aurores, n'avait pas la notion du temps lorsqu'il s'agissait d'une heure matinale pour un type comme son frère. Five commence à le poursuivre dans l'appartement, avant de se téléporter près de lui à côté de la machine à café. -Five reste toujours le roi de l'abus concernant ses pouvoirs, ca ne changera pas. Nathan quant à lui se laisse de nouveau tomber dans le canapé. La petite tête du chien sortit de la chambre pour aller se jeter sur les genoux de Nathan.
" On a pas le temps K... " Il lui propose un café, son regard fixe la tasse avec intensité, son addiction pour la caféine fonctionnant. " Bien volontiers. J'ose espérer que le tien sera meilleur que la pisse d'âne de Diego. "
Nathan passe commande aussi pour une tasse alors qu'il allume la télévision qui fait d'un seul coup un bruit de tous les diables. Five grimace avant d'attraper son café et le suivre jusqu'au salon. Il pose ses fesses à un endroit libre et glisse la tasse à ses lèvres. Bon, d'accord un bon café ne faisait pas de mal. Mais vu le temps que mettait Klaus à daigner boire sa première gorgée.
" Son altesse est disponible maintenant ? "
Five soupire ensuite à ses paroles.
" Par effraction ? Tu te fous de ma gueule, si je n'étais pas entré par effraction pauvre merde, tu serais refroidi sur ce parquet. " Dit-il en s'emportant. Nathan lève un doigt et répond: " Et bien non, on est immortel, on ne peut pas mourir. " Five cligne furieusement des yeux avant de reprendre. " Ho je vois que cette fabuleuse idée merdique vient de cet abruti notoire. " Nathan fait la moue et préfère s'intéresser à son café et aux dessins animés.
" J'ai une piste pour nos agresseurs et j'ai besoin de quelqu'un de disponible pour m'accompagner... ... " La télévision va vraiment très fort et Five est obligé de hausser le ton pour se faire comprendre. Ne sachant pas le nom du Klaus bis, il s'adresse à lui comme il le peut: " Hey Duncan MacLeod, tu peux baisser cette putain de télé, j'arrive même plus à m'entendre penser. " Se met il d'un seul coup à hurler pour passer au dessus du son de la télévision. Nathan pointe son torse d'un air faussement outragé avant de prendre la télécommande et obtempérer mais n'oubliant pas d'échanger un regard qui voulait tout dire avec son double.
L’avantage, avec Five, c’est que peu importe l’état dans lequel il venait vous trouver (et de manière générale, c’était toujours dans un état de colère et d’agacement intense – croyez-le ou non, on finit par s’habituer), vous pouvez être sûr de réussir à l’amadouer avec un bon café… Enfin, dans la limite du raisonnable, mais ça… D’accord, faudrait peut-être envisager de le faire passer subrepticement à la tisane histoire de lui calmer un peu les nerfs, mais Klaus a mieux à faire que de s’amuser à gérer les nerfs de son frangin. Lui, il préfère faire abstraction et laisser couler. Il a appris, avec le temps, que c’était clairement la méthode la plus sûre et la plus efficace.
« Ton altesse est toute ouïe », répond Klaus avec un sourire radieux destiné, bien sûr, à contraster avec les soupirs à répétition de son interlocuteur. Klaus n’a pas la moindre intention de laisser Five lui communiquer son stress. De toute manière, on lui a bien dit, à l’hôpital, qu’il devait se ménager : alors on ne va pas aller lui reprocher, maintenant, de ne pas le faire, pas vrai ?
Il ignore complètement les réflexions de Five quand il se plaint du fait que Klaus ait juste fait remarquer ce qui est, à savoir qu’il est rentré par effraction chez lui avant de suggérer que sans ça, il serait mort à l’heure qu’il est. Bon… si on veut. Mais eh, à l’écouter, c’est quand même une excuse facile, parce que selon Five, ils sont sur le point de mourir tous les quatre matins à peu près, alors bon, à un moment donné, ça a bon dos, comme excuse. Et puis, c’est vrai, ça, que cde toute façon il peut pas mourir, comme le fait remarquer Nathan. Klaus affiche un large sourire ravi à son alter ego avant de lui adresser un high five bien mérité, en profitant bien évidemment pour ignorer sublimement la remarque de son frère. Il adresse à Nathan une grimace qui pourrait se traduire par : « L’écoute pas, il est juste chiant » avant de reporter toute son attention sur Five.
Et l’air de rien, il devient tout de même un peu plus sérieux au moment d’entendre Five lui apprendre qu’il est sur une piste sérieuse concernant les hommes qui les ont agressés.
« Tu vas arrêter de l’engueuler, tu seras gentil », fait Klaus pour défendre Nathan quand Five s’en prend à lui sous un prétexte que Klaus trouve parfaitement gratuit. Parce qu’il est sur les nerfs, évidemment, comme les trois quarts du temps. Mais malgré tout, Nathan accepte d’obéir. « Allez, explique-moi, c’est quoi, ta piste ? »
Et oui, ça l’intéresse… Ces types ont failli mettre ses proches en danger plus d’une fois, l’inconscience a beau être une seconde nature chez lui, il veut bien reconnaître qu’il est sans doute temps d’agir. C’est sûr que Klaus ne se serait pas amusé à faire ses propres recherches de son côté, en revanche, il est effectivement prêt à aider son frère s’il a besoin de quelqu’un pour l’accompagner. Il a conscience que c’est la chose à faire.
Bon d'accord, avoir un Klaus dans les jambes c'était déjà quelque chose mais une copie presque conforme -car Five ne croyait pas du tout aux hypothèses farfelues de son frère.- était encore plus casse pied. Mais bon, il n'avait pas l'intention à ce qu'ils passent leur journée dans cet endroit et n'avait pas envie que mini-Klaus s'amuse à les suivre non plus. C'était une histoire entre eux après tout.
Five n'apprécie pas des masses lorsque Klaus le reprend car il parle un peu sèchement au plus jeune. En même temps, la télévision gueulait et il pouvait pas en placer une et puis... il le connait non ? La délicatesse c'était clairement pas son fort. Et là, Five était assez agacé pour ne pas faire d'efforts. Il soupire simplement bruyamment pour montrer qu'il n'aime guère la façon dont Klaus lui parle à cet instant. Klaus accepte finalement de l'écouter.
" J'ai une adresse; j'aimerai que tu m'accompagnes. Ca serait bien qu'on les surprenne. " Dit-il clairement. " Je ne sais pas ce qu'on va trouver par contre. On ne prend pas de risques inutiles non plus. Si on voit qu'à deux on ne peut pas gérer, on rentre et on va chercher des renforts, capiche ? "
Five était nerveux, il ne resta pas plus longtemps assit et se leva en piétinant. Il aimerait bien s'y mettre maintenant.
" Habilles toi et on y va ! " Ca n'était pas une demande, c'était clair. Klaus devait le suivre. Il ne demanda pas s'il avait des projets pour l'heure. De toute manière avec Klaus, et pour lui, ca n'était clairement pas grand chose. Il finit donc aussi de boire son café rapidement avant de le laisser sur la table de la cuisine. Il espérait que son frère se magne un peu, ce qui n'était pas gagné. Nathan pose quand même la question au cas ou:
" Et moi, j'fais quoi ? "
Five se secoue la tête en croisant les bras.
" Toi, tu mates tes dessins animés débiles et tu restes ici sagement... " Dit-il avec son sourire ironique habituel. Nathan hausse les épaules, grogne un truc inintelligible avant de remettre son nez dans son café.
Est-ce que Klaus a vraiment envie de gérer tout ça maintenant ? Pas spécialement. Mais il n’en aura pas beaucoup plus envie plus tard, et même s’il n’aime pas forcément donner raison à son frangin (pour des raisons évidentes : il est beaucoup plus amusant de le voir s’égosiller, et à force, ses charmantes réflexions insultantes parviennent presque à passer pour une douce mélodie à vos oreilles), il sait reconnaître que cette histoire est dangereuse, inquiétante, et surtout qu’elle a suffisamment traîné en longueur comme ça. Bref, il est temps d’intervenir. Comment Five est-il parvenu à dénicher cette adresse ? Klaus n’en a pas la moindre idée, et dans le fond, il n’est pas sûr de vouloir nécessairement le savoir. Il y a parfois des choses que l’on vit mieux en sachant le moins possible à leur sujet.
Donc soit, une adresse, et après…. Bah, ça, ça reste à voir parce que Five n’a pas trop l’air de savoir à quoi s’en tenir. Combien est-ce qu’ils croiseront de sales types sur leur route ? Est-ce qu’ils ne feraient pas mieux d’appeler Ben, Allison et Diego en renfort ? Est-ce qu’ils seront vraiment à la hauteur ? Aucune idée, ils se jettent littéralement dans la gueule du loup, mais Five a l’air décidé, et pour le coup, Klaus, qui se demande s’il n’est pas le dernier de la fratrie que Five vient trouver et qui accepte de le suivre, daigne se plier, mollement, aux exigences de son frère. Ils se sent pas spécialement dans le mood, là, de suite, mais ça aussi, il se doute bien que Five s’en fiche royalement.
Il s’habille vite fait, se fiche au passage quelques claques sur les joues comme pour se mettre en jambes, parce que vraiment, le fait d’être pris au dépourvu, comme ça, ça l’aide pas particulièrement à mesurer l’ampleur du danger qui les guette peut-être. Il a pas l’intention de prendre ça à la légère, hein, pas du tout, même. Mais nécessairement, il est un peu – beaucoup – à côté de ses pompes.
« Je t’appelle si y a un pépin, mais t’inquiète, ça va le faire », fait Klaus une fois convenablement – selon ses standards, donc (ce qui veut tout et rien dire) – habillé alors que Five se montre une fois encore désagréable avec Nathan, qui n’a rien demandé à personne et chercherait même à se rendre utile, pour le coup.
Five a beau dire qu’il ne croit pas une seule seconde à leurs histoires de réalités alternatives (et Klaus ne voit vraiment pas pourquoi, parce qu’on ne lui ôtera pas de la tête que ça fait beaucoup de sens, et que ça continuera toujours d’en faire), il ne le traite pas avec moins de mépris que lui… c’est un signe non ?
« Allez, je suis prêt, téléporte-moi, qu’on en finisse. »
Five était prêt à partir. Il voulait vite en finir avec cette histoire. Il attend que Klaus finisse de se préparer. Il n'a pas envie d'avoir Nathan dans les pates alors il lui dit qu'il doit rester là de sa manière à lui. C'est à dire de la manière la moins cordiale du monde.
Klaus revient vers lui après s'être adressé à Nathan. Five se secoue la tête et préfère ouvrir la porte pour faire sortir son frère avant de le suivre.
" Tu sais, on peut se servir de ses jambes aussi... Et je préfère garder mon jus pour ce qui risque de suivre... " Dit-il sagement.
Ils sortent de là, Five sort son téléphone de sa poche et trouve l'adresse. Le plus bizarre c'est que ca n'est pas si loin que ça cet endroit. Il pianote rapidement dessus avant de le ranger, et relève le nez pour demander à Klaus.
" Et toi ca va ? T'as l'air en meilleure forme... Enfin on pouvait pas faire pire que refroidi sur le tapis. " Il se râcle la gorge. " Et j'espère que Mutt va bien aussi de son côté. Il a pas mal flippé ce soir-là. "
Five n'allait jamais par quatre chemins pour parler. Que ca soit un évènement dramatique ou choquant. Il en avait tellement vu qu'il était capable de prendre une distance remarquable avec toutes les merdes qui se trouvent autour d'eux. Mais il était sincère. Il avait vu Mutt dans un sale état aussi suite à ce soucis. Mais bon, voir son mec mort sur le tapis du salon, ca n'était pas le truc le plus fun du monde.
" Je sais pas ce qu'on va trouver là. Normalement j'aurai été plus enclin à creuser avant d'y aller mais j'en ai ma claque, je veux en finir rapidement. Ces connards me cassent vraiment les couilles. Et j'ai peur pour ceux qu'on a pas encore retrouver. Toujours pas de nouvelles de Luther et de Vanya je suppose de ton côté ? "
Oui, Klaus pouvait être tellement à l'ouest parfois que ce genre d'info pouvait lui échapper.
« S’il te plaît, Fivey, j’ai vraiment pas envie de savoir ce que tu fais de ton jus », répond Klaus d’un ton faussement dégoûté quand Five suggère d’y aller à pattes…
Quand même ironique que le frangin qui passe son temps à se téléporter sans vraiment de raison lui dise une chose pareil, ceci dit, pour faire un petit brainstorming (même si son cerveau n’est pas forcément en état), c’est peut-être pas plus mal qu’ils fassent ça en marchant. En espérant que ce n’est pas trop loin tout de même, parce qu’il n’a pas du tout les chaussures adéquates pour faire une grosse rando.
Klaus zyeute l’écran du téléphone de Klaus, apparemment, il cherche leur destination sur le GPS. Bon, ouf, ce n’est pas exactement très loin. Et l’instant d’après, il lui demande comment il va… Pour le coup, Klaus ne s’y était pas attendu. C’est pas qu’il ne sait pas que Five ne s’inquiète pas pour lui, il en a bien conscience… Et il se doute que lui et Mutt ont dû avoir une peur bleue ce soir-là… Mais il ne s’attendait pas à voir Five manifester son intérêt, du moins de manière si directe.
« Oui ça va », répond Klaus en faisant preuve d’honnêteté, pour la peine. « Vraiment bien. Beaucoup mieux. » Il marque une pause. « Mutt va bien aussi. » Non, ce n’est pas tout à fait vrai, mais Klaus le garde pour lui, il ne veut pas s’entendre dire que c’est de sa faute. Parce qu’il sait très bien que ça l’est. « Il s’inquiète, forcément. Je m’en veux de lui avoir fait subir ça. »
Il détourne le regard, il sait très bien que ce n’est pas le genre de confidence que devrait lui faire Klaus. Il ne veut pas de ses commentaires, qu’il le secoue comme un prunier, ou de pointer du doigt des erreurs dont il a bien conscience et qui le torturent constamment, chaque fois qu’il y pense.
« Tu t’en sors, toi ? Et Diego, ça va ? »
Mais ils ont sans doute plus important à traiter dans tous les cas. Ils doivent gérer ces connards qui sont sur leurs cotes depuis une éternité, maintenant. Five a décidé de passer l’étape des recherches assidues, ce que Klaus peut comprendre. Klaus aussi voudrait pouvoir en finir rapidement, à vrai dire. Et en effet, ils ne peuvent pas savoir ce qui a bien pu arriver à Luther et à Vanya… Plus le temps passe sans qu’ils aient de nouvelles d’eux, plus l’inquiétude, tout naturellement, grandit.
« Non, toujours pas de nouvelles », répond Klaus qui pourrait se vexer que Five s’imagine qu’il lui cacherait une chose pareille mais… en même temps, ouais, il peut comprendre, en vérité. « Et ça commence à faire long », reprend-il alors, très sincère. Parce que oui, c’est le cas.
Bien sûr qu'il allait mieux et même si son frère ne l'avait pas écouté, Five avait eu raison. Retourner vers Mutt était une bonne chose pour lui. Il lui fait un sourire ironique qui voulait tout dire pour son frère. Pour bien lui montrer qu'il restait le plus sage dans cette maudite famille même si personne ne l'écoutait.
" J'aime quand tu finis par mettre en pratique mes conseils. Au moins aujourd'hui, ton séant me sert à me couvrir en cas de pépin. "
Klaus reprenait avec son soucis de manque de confiance en lui et du fait qu'il ne se sent pas à la hauteur. Five soupire. Ca n'était pas sa faut ce qu'il s'est passé. Ca arrive à tout le monde et il avait eu de la chance d'être vivant aujourd'hui. Five n'a pas envie de faire le malin là dessus alors il lui dit sagement.
" Arrête de t'en vouloir pour des choses que tu ne peux pas contrôler. Tu te rappelles de notre discution dans les chiottes de ce bar ? T'écoutes vraiment rien Klaus... "
Five n'allait jamais par quatre chemins, c'était sa marque de fabrique de toute manière. Il tapote doucement le bras de Klaus en signe de soutien. Un geste pas anodin surtout concernant l'énergumène de Five Hargreeves qui avait du mal à être aussi expansif avec ses proches. Klaus détourne le sujet avec Diego.
" Tu connais Diego ? Il me gave, il a une idée en tête, se foutre la clique de Vought dans les pates. Il ne fait pas le poids mais il ne m'écoute pas. J'aimerai qu'il calme sa joie. Et j'en ai marre de jouer à la maman avec vous tous là ! "
D'accord, ca l'agaçait et même après deux apocalypses, Five ne pouvait s'empêcher de courir après le cul de sa fratrie. Question personnel, il ne s'attardait jamais sur sa propre personne.
" Et quant à moi. Je fais mes recherches, je fouille pour sortir de cette merde. Que te dire de plus ? "
Five n'avait pas de vie personnelle, il ne savait pas ce que c'était et comment en avoir une. Il n'espérait pas trop. Lui, c'était comment rentrer chez eux et d'abord, trouer les connards qui en veulent à leur cul. Il était sur le chemin de la première option d'ailleurs. Five restait inquiet pour les deux derniers qui restait à trouver.
" Je suis inquiet aussi. Et je n'aime pas laisser Vanya sans surv... "
Ils arrivent au coin de la rue pour se diriger vers l'adresse et Five se fige en voyant le bâtiment devant eux.
" Bordel de merde... C'est pas... la maison ça ? la Putain d'Umbrella Academy ? " Il tourne son regard vers Klaus. Comment avait-il fait pour ne pas la repérer avant ? C'est quoi ce bordel ? Five ne sait plus quoi penser sur le coup et se fige.
Klaus choisit d’adresser à Five la plus mature des réponses quand Five se vante d’avoir eu les meilleurs conseils et que Klaus avait eu raison de les appliquer, c’est-à-dire qu’il lui adresse une grimace. D’accord, en soi, c’est vrai, mais ce n’est certainement pas pour cette raison qu’il compte lui donner la satisfaction de l’approuver. Il n’a de toute façon pas besoin de ça pour se sentir particulièrement satisfait de lui-même, c’est une seconde nature chez lui, très clairement. Alors pas la peine.
Pour ce qui est de s’en vouloir pour des choses qu’il ne peut pas contrôler, c’est une autre affaire, et clairement, Klaus n’est pas prêt d’arrêter de le faire, il ne sait pas faire autrement au bout du compte. Il sait bien que ce n’est pas forcément la chose à faire, mais ce n’est pas quelque chose qu’il sait arrêter sous prétexte qu’on le lui demande, vraiment pas.
« J’étais complètement défoncé, cette nuit-là, tu crois vraiment que je me souviens de cette conversation ? » fait Klaus avec un léger sourire.
En vérité, il ment, il se souvient bien de cette conversation, parce que ce moment a été important pour lui. Drôle de soirée que celle de ses retrouvailles avec Five, mais elle avait bel et bien été marquante, et même s’il était tout à fait vrai qu’il avait été complètement défoncé ce temps durant, il se rappelle bel et bien ce qu’ils se sont dits. Il a juste besoin, régulièrement, d’une piqûre de rappel, parce que même quand on a conscience de ses travers, c’est pas pour autant qu’on peut réussir à les dépasser ou à ne pas replonger dedans dans la seconde, ce serait trop simple. Beaucoup trop simple.
Klaus ne commente pas quand Five lui parle de Diego. En effet, on peut dire qu’il est fidèle à lui-même. S’ils cessaient d’être fidèles à eux-mêmes, Five râlerait pour cette raison. Il trouve toujours un prétexte pour râler. Quand on a pris conscience de ça, ça facilite grandement la tâche, il faut bien le dire.
« Personne ne te demande de jouer les mamans avec nous, c’est toi qui est pas fichu de nous laisser tranquillement dans notre merde comme les grands bébés que nous sommes », fait Klaus avec humour alors que Five poursuit en affirmant qu’il poursuit ses recherches, ce qui n’a bien évidemment rien de surprenant, pas le moins du monde.
Et il est vrai qu’au fond, ils ont de la chance qu’il se donne autant de mal car eux, de leur côté, ont tendance à s’éparpiller dans absolument tous les sens possibles et imaginables. Klaus grimace légèrement au moment d’entendre Five évoquer Vanya, mais il n’a pas le temps de commenter, car ils font alors face à un spectacle… incompréhensible.
« Putain… » Klaus observe le bâtiment, qui ressemble à s’y méprendre à la demeure où ils ont grandi… « On fait quoi ? On appelle les autres ? On rentre en douce ? On toque à la porte ? » Il marque une pause, hésitante, frissonne en songeant aux souvenirs que cet endroit lui évoque. « Tu penses que papa… »
Klaus fait semblant de ne pas se souvenir. Il était moins stone quand il l'avait ramené brievement chez lui. D'ailleurs Five avait culpabilisé d'avoir laissé Klaus dans la nature à ce moment là et d'avoir pété les plombs. Mais Klaus l'avait aussi poussé dans ses retranchements à ce moment là. mais ca n'était pas le moment de remettre ca sur le tapis... Ils avaient autre chose à gérer. " Je pense que tu te rappelles plus que ce tu souhaites admettre. " Lui balance Five avec un sourire ironique.
Five n'était pas du genre à cacher ses pensées. Enfin... globalement. Quand c'était nécessaire, il pouvait cacher des choses mais cette discussion avait été importante. Il espérait que Klaus avait cru bon les interpréter pour lui même.
Oui, Five essayait de veiller sur sa fratrie. Il n'avait pas été là pendant trop longtemps. Il les avait découvert mort donc oui, il voulait continuer à jouer à la maman comme Klaus lui disait. C'était important. Il aimait sa famille malgré ses airs arrogants et sa tendance à s'emporter pour tout et pour rien.
" Vous savez comment ca se termine quand je vous laisse dans votre merde ? Par une apocalypse alors non... Je serai et je resterai derrière votre cul que vous soyez content ou non. "
Dit il assez sèchement mais il le pensait. Et puis, il avait été tellement seul pendant tellement longtemps. Ceci, il ne l'avouera pas totalement. La présence, aussi chaotique soit il, de sa famille lui faisait un bien fou. Rien ne valait mieux que la compagnie d'autres humains.
Ils continuent jusqu'à l'adresse et Five s'arrête dans sa discussion quand il découvre une maison toute sauf inconnu pour nos deux Hargreeves. Five reste un instant sans voix et essaye de réfléchir à tout allure. Est-ce qu'il se pourrait que la Umbrella Academy abrite leur père ? Il n'avait qu'un moyen de le savoir. Five traverse la route en quelques grandes enjambés. Il pousse le portail et entre jusqu'au hall d'entrée. Sans se retourner. Il sait que Klaus va le suivre.
Tout est exactement pareil. Tout est identique et c'est... perturbant. Il se tourne vers Klaus enfin et lui dit:
" Je suis paumé. " C'était une première pour Five d'avouer celà. Il entend alors du bruit dans le salon, croit voir la cheminée allumée alors qu'un vinyle se met en route avec une réclame qu'il connaissait par coeur. Il croise encore le regard de Klaus longuement. " Papa... " Et si c'était un piège ? " Ca ne peut être que papa non ? " Puis il se rappela de ses recherches juste avant qui l'ont mené ici. " Ou un piège. Papa n'aurait jamais essayé de nous tuer pas vrai ? " C'était peut être naif de la part de Five de penser ça, ou de le prononcer, car il sait au fond de lui que le vieux Reginald Hargreeves en était tout à fait capable.
Klaus préfère ne faire aucun commentaire, autant sur la conversation qu’ils avaient eue le soir de leurs retrouvailles (et dont il se souvient effectivement bien plus que ce qu’il veut bien admettre – mais ce n’est pas pour autant qu’il va le reconnaître en présence de Five, ce serait lui faire un trop grand plaisir), que sur le rôle qu’il tenait au sein de la famille. Bien sûr que sans Five, ils auraient été dans la merde un bon paquet de fois, et bien sûr que dans le fond, Klaus se sent soulagé que son frangin soit présent pour lui remonter les bretelles et lui sauver les miches en temps voulu. Seulement, dans des moments comme celui-là, il préfère largement répondre au langage fleuri de son frère par le même nombre de reproches, parce que si Klaus attend des remerciements de sa part, il faudra quand même qu’ils se retrouvent dans une situation bien merdique pour qu’il les lui adresse. Comme il en faudrait sans doute une tout aussi merdique pour que Five s’excuse du comportement de merde qu’il a tendance à avoir parfois. Et que Klaus lui pardonne sans le montrer, sinon, il ne l’aurait pas accompagné, ici, et fin de l’histoire.
Leurs discussions semblent de toute façon bien futiles au moment d’arriver sur place. Parce que leur destination ressemble à s’y méprendre au manoir où ils ont vécu toute leur enfance. Alors forcément, le premier réflexe de Klaus est de songer à leur paternel ? Et s’il était là. Honnêtement, Klaus ne se sent absolument pas prêt à l’affronter, là, tout de suite (ni tout de suite, ni plus tard, au demeurant).
Sur les talons de Five, Klaus pénètre à son tour dans le manoir. Une sensation de profond malaise l’envahit tandis qu’ils font le tour du propriétaire. L’endroit ressemble à l’identique au manoir de la Umbrella. Et si Five est paumé, Klaus, n’en parlons pas. C’est suspect. Soit c’est effectivement un putain de piège, soit il se passe autre chose, mais clairement… Klaus sent le malaise augmenter encore d’un crain… Il sursaute légèrement quand il entend de la musique émaner du salon…
« Va poser cette question à Ben », réplique Klaus à voix très balsse avec une grimace quand Five suggère que leur père n’aurait jamais essayé de les tuer.
Klaus n’est absolument pas de cet avis. Reginald Hargreeves n’a jamais servi que ses propres intérêts. Il suffisait de voir ce qu’il lui avait fait subir, à lui, mais surtout ce qu’il avait fait subir à la pauvre Vanya. S’il y en a un qui ne mérite pas d’emporter le titre de père de l’année, c’est définitivement leur paternel.
« Il est pas tout seul », souffle Klaus en tendant l’oreille. « Y a quelqu’un avec lui. » Un de ses sbires où… « C’est la voix de Luther ou j’hallucine ? »
L'instinct de Five n'est pas bon. Il ne le sent pas, mais en même temps... Etait-ce une illusion ? Un piège ? Tout était possible dans ce gros bordel. Il n’y avait pas de logique après tout. Tout était exactement à l’identique, jusqu’au pot de fleurs fanés posés sur la table au milieu de la pièce. Five s’approcha et posa la main sur la table. Five était pensif et silencieux, il laissait Klaus digérer l'information de son côté aussi.
La voix de Luther non... Il se secoue la tête. Il lève la main pour demander à Klaus de se taire. Puis cette voix qu'il avait entendu au loin vint les frapper jusqu'à leurs oreilles. Five sursaute malgré lui, il se place devant Klaus en voulant l'écarter. Dans sa tête, il se sentait responsable de cette merde et si Klaus se faisait blesser dans cette illusion, il s'en voudrait. Mais non, c'était Luther. Fidèle à lui même qui se dressait devant eux.
" On vous attendait les gars. Vous en avez mis du temps… "
Five se secoua la tête tout en riant d’un air sarcastique. Il échangea un regard perplexe avec Klaus, avant de lever une nouvelle fois les yeux vers lui.
" Tu te fous de notre gueule ? C’est quoi ce bordel ? En quoi le manoir… et toi ont à voir avec nos recherches et… les attaques… "
Il connaissait la réponse mais il ne voulait pas l'admettre, c'était impensable. Five n’était pas forcément prêt à penser au pire à cet instant. Et même s’il aurait pu être heureux de voir Luther et son grand sourire niais… A cet instant, c’était plutôt flippant qu’autre chose. Même s’il avait su compter sur Luther, il se sentait bien mieux aux côtés de Klaus là tout de suite. Car ils étaient dans la même merde, dans le même flou artistique. Luther s’approcha et se posa devant eux avec son grand sourire niais. Five fit la grimace.
" Arrête de prendre ton air de macaque décérébré et balance les infos… - Commences pas Five, on est ici pour se réunir, j’ai pas envie de chercher la merde. Mais j’ai une première bonne nouvelle à vous annoncer. Papa vous attend dans le salon, il va tout vous expliquer. En fait, c’est un énorme quiproquo cette histoire. Et je me doutais bien que cette histoire de suicide, c’était du pipeau, c'est pas que je remets en doute ta parole Klaus mais tu sais... "
Ok, son cœur rata un battement et il sentit un stress monter comme jamais. Une part de lui, voulait partir. Pourquoi ? Il baissa les yeux, décontenancé et se secoua la tête. Il ne savait pas si c’était une bonne idée.
" Je ne pensais pas dire ça un jour mais j’ai un peu plus confiance aux délires de Klaus que du paternel. " Dit-il en regardant en coin son frère. " En attendant, on est dans la même merde... Et j'ai plutôt l'impression que c'est toi qui nous prend pour des cons. "
Il arrive souvent à Klaus de se tromper, et en l’occurrence, il aurait franchement été ravi que ce soit le cas, mais il est à peu près convaincu d’avoir bel et bien reconnu la voix de Luther, et il ne faut finalement pas longtemps pour que ses soupçons soient effectivement confirmés. Ce pourrait bien être une illusion, quelque chose créé de toute pièce par cette ville qui avait l’art de faire subir tout et n’importe quoi à ses habitants, mais Klaus n’y croit pas. Les attaques qu’ils ont subies étaient bien réelles, et toute cette histoire, même s’il n’en connaît pas encore tous les tenants et aboutissants, ne lui paraît pas si tirée par les cheveux quand l’on tient compte de toutes les aventures absolument délirantes qu’ils ont déjà vécu.
« Pas fou, le comité d’accueil », commente Klaus en jaugeant son frère de haut en… non, plutôt de bas en haut vu le gabarit de numéro un.
Voilà qu’il leur sort qu’« on les attendait… ». « On » ? Le paternel et lui ? Sérieusement ? Y avait d’autres façon de lancer des invitations, c’est à que ça sert les conversations Whatsapp. Klaus voudrait être heureux de retrouver Luther, celui de sa fratrie, avec Vanya, qu’ils n’avaient pas encore retrouvés, mais il ne s’attendait pas à ce que les choses se passent de cette manière. Là, la joie des retrouvailles est clairement gâchée par la tension ambiante et par ce voile de mystère bien épais qui repose sur toute cette situation.
Five, évidemment, est celui qui réagit de la manière les plus virulentes. Il pose des questions auxquelles il connaît déjà les réponses – parce que si Klaus les connaît, Five les sait forcément aussi. Mais là où Five a envie de croire que c’est impossible, Klaus, lui, est convaincu que ça l’est bel et bien. Une horreur de plus à ajouter à la longue liste des coups d’éclat du paternel. Sauf que ce qui fait une sérieuse différence, là, c’est que Klaus est bien incapable de comprendre les motivations de Reginald Hargreeves (cela dit, les a-t-il un jour véritablement comprises, c’est pas spécialement dit).
« On est ici pour se réunir. Ça veut dire que Diego, Ben et Alison sont là aussi ? » Il marque un temps d’hésitation. « … Et Vanya ? »
Le regard de Luther met fin à ce vague espoir avant qu’il ne leur apprenne que leur père va tout leur expliquer. Un quiproquo, qu’il dit. Ils ont bon dos, les quiproquos, quand ils manquent de vous exploser la tronche.
« Ouais, c’est pas que tu remets en doute ma parole mais tu la remets en doute, quoi. » Contrairement à Five, et Klaus doit admettre que ça le rassure que ce dernier se range de son côté. « Bon, désolé pour le paternel, mais il est hors de question qu’on reste une seconde de plus ici. »
D’accord, Klaus a quand même envie de comprendre ce qui se passe ici, mais pas au point de se laisser prendre dans un guet-appens à la con non plus.
« Allez viens, Five, téléporte-nous, qu’on se casse d’ici. »
Five avait pu imaginer un tas de situation mais pas celle-ci. Pas celle de ce père qui avait bien failli le buter avec ses conneries. Five avait globalement la tête sur les épaules, mais refusait toujours de croire et comprendre ce qu'il s'était passé après son départ. Oui, Reginald avait été un homme strict mais ils n'étaient pas des enfants ordinaires et Five s'était dit dans son fort intérieur que c'était pour leur bien et il en avait été persuadé. Alors notre numéro cinq fixe le premier de la fratrie.
Five pose une main sur le bras de Klaus pour lui montrer qu'il ne doit pas prendre la remarque de Luther personnellement. -bien qu'il le devrait- Five était là et bien que Klaus n'était pas tout le temps fiable à cet instant, c'était plus un allié que ce frère qui se dressait devant lui. Luther qui leur balance comme ca que ca n'est qu'un test alors que ca avait été loin cette histoire. Il ne dit rien pendant de longues secondes alors que Klaus fait mine de partir et demande à Five de l'accompagner. Son regard se perd dans le vide, il finit par lancer:
" On doit lui parler. " Il lève un regard vers Klaus. " On ne peut pas fuir Klaus. On doit lui parler. Et tu le sais, il ne foutra pas la paix sinon... "
Dans sont fort intérieur, Five avait envie de cette confrontation malgré ses réticence. Il devait savoir pourquoi ? Et... qui est ce Reginald.
" Tu peux m'attendre dehors si tu ne le sens pas, mais... je vais y aller. "
Bon il avait envie de faire bouffer le sourire naif de Luther à cet instant quand même. Il finit par le suivre jusqu'au grand salon où Reginald siégeait dans son fauteuil, un journal à la main. Il ne daigne pas lever un regard vers eux. Ca rappelle d'étranges souvenirs à Five d'ailleurs.
" Ils sont là... " Annonce Luther.
Il voit la main du vieux Reginald se lever, ne voulant être interrompu au milieu d'un chapitre. De longues secondes malaisantes passent jusqu'à ce qu'il baisse son journal, réajuste son monocle, dévisage les nouveaux venus et fini par lancer:
"Numéro Cinq ? Numéro Quatre ? Une réelle déception. Votre reflet est fidèle à la piteuse performance que vous avez faite. Numéro Quatre... Vous savez bien qu'aucune distraction n'est tolérée..." Une grimace déforme ses lèvres alors qu'un rictus s'affiche. " Vos batifolages... Quant à vous Numéro Cinq, vous avez manqué de concentration et au lieu de vous occuper du désastre que laisse les bons à rien, vous auriez dû mettre toute votre concentration sur cette mission. Vos blessures n'auraient pas été présentes si votre concentration avait été pleines. "
Five piétine, il est un peu décontenancé par le côté mordant des paroles de Reginald. Il le connaissait froid et distant mais c'était une attaque gratuite à ce niveau là. Autant pour lui que pour Klaus.
" Vous... " Il se racle la gorge, relève le menton avec fierté pour ne pas perdre la face et se reprend. " Vous... Voulez nous dire que c'était un test en fait ? - Affirmatif. Un test qui aurait dû être plus concluant. Mais comme vous préférez jouer l'adolescent en manque de sensation forte ou au bureau des pleurs, vous l'avez loupé. Avec brio. Je ne parle de pas de vous... Vous êtes une déception sans nom Numéro Quatre. Vous m'affligez de votre présence chaque jour. "
Five se secoua la tête, et grimaça. Il avait été touché en partie mais il tenait bon. Oui, il savait qu'il avait fait le con, mais... à cet instant, il n'avait pas vu le mal. Etait il en train de se sentir d'accord avec le vieux Reginald ? Il se revit dans le bar avec Klaus à faire de la merde en étant défoncé. Mais bon... Il avait courut pendant toute sa vie après une apocalypse. Ce soir là il avait appris à vivre simplement.
" Le truc c'est... qu'on est pas des machines. Vous voulez qu'on trime comme ça jusqu'à la fin de notre vie ? Autant qu'on se tire une balle dans la tête ça ira plus vite. - Excellente idée, j'ai un révolver chargé dans le tiroir du bureau à ma droite... Ca m'évitera de constater votre médiocrité à long terme. Rappelez vous ce qu'il s'est passé la dernière fois que vous ne m'aviez pas écouté. "
Five baissa les yeux. Il fronça les sourcils, son estomac se sera, il se prit le retour comme une vague dévastatrice dans la figure. C'était violent. La colère commence alors à l'envahir, ses poings se serrent. Il ne devrait pas. Five n'avait jamais eu sa langue dans sa poche face à Reggie, il se retrouvait comme l'adolescent paumé à qui on ne faisait pas confiance et à qui on brimait ses capacités.
" C'est injuste. dit-il a mi-voix, sa mâchoire se serrent, ce qui reflétait ses pensées. - 58 ans et toujours aussi immature. Je me demande même si vous comprenez le sens de vos épreu... "
Five fait un pas en avant et interrompt son père adoptif dans sa tirade. Il ne pouvait pas se laisser marcher dessus comme ça. Il savait qui il était, et ce qu'il avait fait pour sa famille.
" J'ai arrêté l'apocalypse. J'ai suivi vos directives jusqu'au bout malgré tout je... - Comment ? Après combien d'essai Numéro Cinq ? Il ne devrait pas avoir d'essai. Vous avez la chance d'avoir ce don qui permet de rembobiner le désastre que vous causez et vous osez me dire que c'est une réussite ? - C'est du passé. Okay... C'est du passé. Tout est arrangé. On l'a fait ensemble... Et... C'est pas... grâce à vous ! "
Le ton de Five continue de monter malgré lui. Il avait limite hurlé ses derniers mots en les appuyant.
" Baissez d'un ton ! Je ne peux tolérer votre insolence... "
Non. C’est ce que Klaus a immédiatement envie de répliquer sans y réfléchir une seule seconde. Il n’a aucune envie de parler à son père, il n’a aucune envie d’admettre que c’est la chose à faire, mais il ne dit rien parce que dans le fond, et même si ça l’emmerde, il sait que Five a raison : ils doivent entendre ce que Reginal Hargreeves a à leur dire, il n’y a que de cette manière qu’ils seront capables, peut-être, de démêler ce mystère et de passer à autre chose. N’empêche que… ce serait tellement simple de fuir ! On ne peut quand même pas lui reprocher d’envisager cette possibilité très sérieusement, pas vrai ? N’importe qui le ferait à sa place, n’est-ce pas ? Peut-être pas n’importe qui, bon…
« Raaaaah tu fais chier », s’agace Klaus quand Five suggère qu’il peut l’attendre dehors mais que de son côté, il y va.
Bien sûr qu’après qu’il ait dit ça, il va l’accompagner. Bon, d’accord, Five n’a absolument pas besoin de son aide pour se démerder, mais il se voit clairement pas attendre tranquillement à l’extérieur. Et puis, Five est un peu trop biaisé par l’opinion qu’il se fait de leur père, et pour le coup, Klaus se dit qu’il pourrait presque être la voix de la raison dans ces circonstances – franchement ironique, vraiment.
Klaus suit donc Five et Luther dans le grand salon, réprime une grimace en retrouvant le vieux, tranquillement installé sur son fauteuil. Bordel de merde, il a vraiment pas, mais alors vraiment pas envie d’être là. Et il leur laisse même pas le temps de le saluer d’un « Coucou papa » qu’il part directement à l’attaque en les accablant directement de remarques acerbes au sujet de la déception qu’ils représentent à ses yeux.
« Ah papa, t’as vraiment pas changé », fait Klaus avec un sourire qui n’est pas aussi heureux qu’il le prétend. « Avoue que t’aurais aimé être là pour te rincer l’… » Un regard sévère de la part du vieux Reggie le retient d’aller plus loin.
Est-ce qu’il est surpris d’entendre que tout ça était un putain de test à la con ? Il l’aurait été si il n’en était pas déjà venu à cette conclusion quelques instants plus tôt, là, il est juste… blasé. Il lève les yeux au plafond comme s’il espérait y trouver une réponse aux secrets de l’univers. En cet instant, il aimerait que son regard puisse tomber sur Ben, comme à l’époque où il le retrouvait toujours dans la même pièce que lui : il pourrait lui adresser un regard à la dérobée et ça le mettrait un peu en confiance. Il s’en branle royal, lui, d’avoir foiré un test qu’il a jamais voulu passer pour commencer. Il a juste envie qu’on lui foute la paix. Klaus a envie de répliquer à Five que ça sert à rien d’argumenter, qu’on s’en fiche de ce que le vieux veut ou pas, mais numéro Cinq a définitivement l’air de prendre ça beaucoup trop à cœur, et Klaus en a le cœur serré pour lui.
« Non mais plus sérieusement, on peut en parler un peu de ces tests ? C’est supposé servir à quoi exactement ? Non parce que moi ce que je vois, c’est juste un vieux qui s’emmerde parce qu’il a plus d’apocalypse à empêcher et de gosses à martyriser. » Il tourne son regard vers son frère. « Fivey, on s’en fiche de ce qu’il pense, sois pas aussi con que Luther. No offense, frangin. »
Five se doutait que Reginald avait pu devenir aigri mais s'en prendre gratuitement pleins la gueule comme là, c'était franchement pas l'expérience la plus géniale du siècle. Il avait attendu ce moment, il ne avait même parlé à Diego en lui confiant qu'il se demandait ce que le vieux dirait lorsqu'il le reverrait et il avait eu peur de sa réaction. Il pensait s'être imaginé les pires scénarios. Ca n'était rien face à la déferlante d'insultes qu'il se prenait au coin de la figure. Bon, Klaus aussi par la même occasion. Klaus qui prenait ca comme ca venait d'ailleurs... Et Luther aussi stupide qu'il était, laissait faire... Un sourire con sur le visage. Il lui avait fait quoi au frangin ? Un lavage de cerveau ? Merde...
Reginald, par ses paroles, venait d'ébranler Five au plus profond de lui même. Il pétinait son ego. Oui... Il savait comment il était, mais il se foutait vraiment pas mal de lui depuis tout ce temps ? Des machines de guerre, c'est tout ce qu'ils étaient pour lui. Klaus répond avec insolence au vieux. Bien entendu ca ne plait pas au principal concerné.
" Faites aller un peu votre cervelle... Vous pensez que vous êtes ici pour quoi Numéro Quatre ? Vous amuser ? Bien sûr... C'est tout ce qui vous intéresse... L'amusement... Votre mission reste la même, ces tests sont fait pour vous évaluer et constater ce que votre négligence a fait sur vos aptitudes. Et c'est bien pire que ce que je le pensais. "
Klaus lui parle en lui disant qu'il n'a pas à se comparer à Luther. Mais Five était le meilleur, il l'a toujours été. Qu'est-ce que Klaus pouvait dire là dessus ? Rien... Il avait toujours été à la traine alors il ne pouvait pas comprendre et ca l'agaçait d'être pris pour un con. Il se tourne vers son frère, en sortant de sa léthargie.
" Qu'est ce que t'en as à foutre ? T'as toujours été à la ramasse Klaus... " Dit-il de but en blanc, et il regrette tout de suite ses paroles. " C'est moi le meilleur... " Souffle-t-il. " La Umbrella a toujours eu besoin de moi. Sans moi... "
Il s'arrête et fixe le vieux Hargreeves en fronçant les sourcils. Il essaye de reprendre du poil de la bête. Il ne peut pas se faire amoidrir par ce gars qui les avait poussé à la compétition les uns contre les autres au final. C'était ca le soucis. Ils auraient dû travailler en équipe dès le début, pas les uns contre les autres.
" Je suis le meilleur. Je le sais, je n'ai pas besoin de vous le prouver. "
Un rictus peut convaincant s'affiche sur le visage de Reginald.
" Vous savez Numéro Cinq, la Umbrella s'est très bien porté sans vous et votre insolence. Vous vous êtes toujours pensé indispensable mais vous n'étiez pas une grande perte. Et vous méritez ce qui vous êtes arrivé. "
Il devrait plutôt se taire que d'essayer de remonter dans son estime. Il jouait à son jeu... Five le savait alors pourquoi il voulait s'obstiner ? Il dégluti longuement, baisse les yeux, la honte le prend. Il avait de nouveau l'impression d'être le gamin de quatorze ans qui devait rester à sa place, peut être qui dépassait souvent les limites mais que le vieux paternel remettait dans les rails. Est-ce qu'il devait accepter celà ? Ce sort ? Ou est-ce qu'il devait lui rendre la monnaie de sa pièce.
" C'est faux. " Il relève les yeux. " C'est vous qui étiez inutile. C'est vous qui avez conduit le monde à l'apocalypse par votre manque de discernement. Enfermer notre soeur... Lui faire croire des mensonges... Je vous retourne la chose. J'ai tout fait pour sauver ma famille et le monde. Vous, vous l'avez conduit dans un précipice et vous souhaitez en récolter tous les mérites ? Vous n'êtes qu'un vieil homme aigri et seul. Et vous allez finir seul... " Il se secoue la tête. " Je ne serai pas comme vous. Je ne suis pas comme vous. J'aime mes frères et mes sœurs, aussi dangereux et casse couilles qu'ils peuvent l'être. J'ai aimé Pogo. J'ai aimé maman. Peut être que je vous ai aimé comme le père que vous étiez censé être mais aujourd'hui, vous n'êtes plus personne... "
Il fait plusieurs pas en arrière. Il en avait assez entendu. Il attrape le poignet de Klaus. Il regarde une dernière fois Luther longuement avant de dire.
" On se reverra frangin... Je laisse personne derrière. " Il se tourne vers Klaus. " T'as raison on s'en fout de qui est le meilleur... On a pas besoin de lui. On se casse... "
Qu’est-ce qu’il en sait, lui, de pourquoi il est ici ? Quelles que puissent être les raisons que le paternel serait capable d’invoquer pour justifier leur présence, il n’estimerait pas qu’aucune d’elle soit justifiable, et oui, tant qu’à faire, il préfère s’amuser… Bon, en matière de grosse poilade, on repassera quand même, mais clairement, il préfère vivre sa vie et faire toutes les conneries qu’il voudra sans s’intéresser au développement de ses aptitudes. Pendant plus de deux ans, les fantômes avaient fermé leur gueule, et ça avait été la période la plus heureuse de sa vie, il donnerait honnêtement n’importe quoi pour y revenir. Non, il n’a pas envie de prouver quoi que ce soit à son père, il a juste envie de vivre sa vie, vivre ses histoires, et ne plus jamais se soucier du vieux Reggie.
Ce qui agace le plus Klaus, ce n’est même pas le discours du paternel ou l’air abruti de Luther qui a l’air complètement lobotomisé, c’est le comportement de Five face à tout ça : il rentre complètement dans le jeu de leur père, est-ce qu’il s’en rend pas compte ? C’est lui qui est supposé être le plus intelligent, il le dit lui-même. Non mais il se rend compte de ce qu’il dit ? « C’est moi le meilleur », « La Umbrella a toujours eu besoin de moi »… Bon, d’accord, il est en pleine crise existentielle, mais qu’est-ce qu’il faut pas entendre comme conneries, n’empêche. Et forcément, le paternel appuie là où ça fait mal, rappelant que la Umbrella ne s’est pas arrêtée après sa disparition : la team avait continué comme si de rien n’était… Bien sûr, tout ça, c’est juste de la pure provocation, il essaie de le toucher dans son orgueil, c’est absolument évident. Le souci, c’est que ça marche définitivement beaucoup trop bien… et Klaus, qui observe la scène comme on assiste à un match de ping pong, se demande s’il peut continuer comme ça ou s’il ne devrait pas dire quelque chose.
Et finalement, Five rétorque enfin, et Klaus se sent quand même rassuré pour l’intégrité mentale de son frangin. Les vérités qu’il lui balance, il était plus que temps qu’elles soient dites. Il y avait vraiment quelqu’un à blâmer ? Oui. Et c’était Reginald Hargreeves. C’était toujours Reginald Hargreeves. Ils n’auraient pas eu d’apocalypse à empêcher pour commencer si Vanya avait été considérée comme un être humain normal, si Alison n’avait pas été manipulée à la convaincre qu’elle était ordinaire.
« Et vlan ! Alors, on se la ramène moins, maintenant, hein papounet ! » fait Klaus en se marrant en même temps quand Five balance ses quatre vérités à Reginald. Vous n’être plus personne, ça c’est bien envoyé. « Tu vois, je te l’avais dit », fait Klaus avec un large sourire quand Five suggère enfin de se casser. « Bon ben Luther, je suis content de voir que tu vas bien… enfin… je crois ? T’inquiète, on se revoit bientôt ! Le laisse pas ronger ce qui te reste de cerveau, hein ? » Il tourne son regard vers Five. « Allez, on se tire. »
« Je ne crois pas que vous ayez été invités à partir », répond Reginald de son habituel ton ferme en leur adressant un regard glacial. « Si vous ne savez pas où est votre place, je saurais vous la rappeler », déclare-t-il du même ton avant d’adresser à Luther un regard en biais.
« Je sais pas toi mais je le sens pas du tout. Allez, on va juste… Hey ! Lâche-moi ! »
Mais Luther ne l’écoute pas, il vient d’attraper ses bras de ses grosses paluches, et ses gesticulations (très élégantes) pour se libérer ne portent aucun fruit.
Five se sentait stupide. Si stupide... Comment avait-il pu croire qu'il était si important aux yeux de Reginald Hargreeves. parce qu'il avait cru Pogo quand il lui a dit qu'il n'avait cessé de le chercher ? Parce qu'il avait eu affaire à un Reginald du passé qui n'avait pas été encore tout a fait aigri par les aléas du temps ? Ca n'avait aucun sens, mais ce sens là se trouvait sous ses yeux.
Il s'agaça pourtant ouvertement quand Klaus lui lança un " Je te l'avais dit. " Il grogna presque sous le nez de son frère en montrant les crocs et en lui lançant un regard noir qui voulait tout dire. Five avait été touché dans son ego dans cette histoire, et rajouter une couche n'arrangera rien.
" Ferme ta putain de gueule toi... " Dit-il sur le ton le plus charmant du monde.
Il commence à faire marche arrière pour s'en aller en suivant Klaus. Ils sont prêts à partir. Five, en colère, ne regarde même pas Luther. Il préfère l'ignorer car constater que leur frère est encore au stade d'abruti profond lui fait du mal. Mais il reviendra le chercher pour le sortir de là. Il s'en faisait la promesse. Five ne laisse personne derrière. Jamais.
Mais le vieux en décide autrement et invite Luther à les empêcher de partir. Il coince Klaus, alors que Five est prêt à sortir de la pièce. Notre numéro Cinq qui sent le bordel arriver se téléporte directement près de Luther et pose une main forte sur son bras. Il n'avait pas sa force mais il pouvait bien attraper Klaus pour les téléporter de force le plus loin qu'il pouvait.
" Joues pas à ca avec nous Luther... "
Son frère fixe Five longuement. Five a un air menaçant.
" Lâ-che le ! T'as pas le droit de nous garder ici. "
Luther semble perplexe et il hésite. Leur père le sent et tout en se levant, il dit à l'intention de Luther.
" Numéro Un, ne vous laissez pas intimider par cette vermine. " Five lève les yeux au ciel tout en répondant. " C'est bien, on est plus vos gosses, on est de la vermine maintenant. " Luther hésite et tire Klaus avec force derrière lui tout en le tenant. " Tu restes ici. Tu peux pas t'en aller Five. La Umbrella Academy a besoin de toi. "
Five fait une grimace ironique.
" Mais t'es con ou quoi ? On est que ses objets, t'as rien compris ? Lâche Klaus et laisse nous partir ou je vais devoir passer aux choses sérieuses parce que là, tu commences sincèrement à nous cass... "
Il ne finit pas sa phrase en sentant quelque chose se planter dans son bras. Five baisse les yeux là où il a sentit le pincement à travers sa chair et voit une sorte de flechette plantée dans son bras.
" Fais chier... " Souffle-t-il.
C'était le genre de flèche que son père utilisait lorsqu'il faisait des safaris. Trop concentré sur Luther, il ne l'avait pas vu glisser sa main sur l'arme posée près de son fauteuil. Reginald n'était pas dupe, il connaissait la façon dont Five pouvait se téléporter loin de là avec facilité.
" Vous êtes ma propriété. J'ai payé pour vous avoir alors... restez tranquille et ca va bien se passer. "
Five sent ses jambes déjà défaillir, et son regard se voler. Il tombe à genoux en essayant de retirer la flèche de son bras, sachant que le produit anesthésiant devait déjà couler dans ses veines.
" Espèce de... "
Une nappe obscure l'enveloppe et il tombe inconscient sur le sol.
La colère de Five est palpable, et dans le fond, elle est compréhensible. Klaus, lui, ne réussit même plus à être en colère. Contrairement à beaucoup d’autres au sein de sa fratrie, et peut-être parce qu’il s’était directement distingué par le fait d’être une déception pour son père, il avait de longue date renoncé à l’idée de gagner l’estime du paternel. Oh, ça l’avait bien titillé à une époque, mais pas longtemps. Leur père était un connard, pour lui, c’était admis. Qui enfermait son fils dans une crypte ? Envoyait son fils sur la lune pour… rien ? Respectait à peine le deuil de ses enfants à la mort de leur frère ? Bref… Il était sûrement grand temps pour Five de dépasser enfin tout ça et de l’accepter. Bon, Klaus se doute qu’il va en bouffer à cause de sa bonne humeur, mais au pire hein… ce qui lui importe là, surtout, c’est de se barrer aussi vite que possible. Le reste, en comparaison, ne représente finalement pas grand-chose. Bref, ils vont tracer, tracer… et ils réfléchiront à tout ça à tête reposée.
Sauf que visiblement, on veut pas les laisser faire si facilement. Luther et sa force orang-outanesque l’empêche de faire un pas de plus. Klaus, gesticule mollement sans aucune chance de réussir à s’en tirer, bien sûr, sans songer un seul instant que c’est certainement le moment d’utiliser ses pouvoirs, et peut-être même ce qui est attendu de lui (mais il a pas franchement envie de faire ce qu’on attend de lui, faut l’admettre aussi. Five, lui, a au moins la bonne idée de se téléporter, mais ça ne suffit bien évidemment pas. A un moment, Klaus ressent comme une hésitation de la part de Luther, mais elle ne dure pas bien longtemps, en fin de compte. Il s’est fait laver le cerveau à un point impressionnant : un mot du paternel, et le voilà reparti en boucle. « La Umbrella Academy a besoin de toi »… Mais qu’est-ce qu’il faut pas entendre comme conneries, vraiment.
« Five, ça sert à rien, tu vois pas qu… » Klaus veut raisonner son frère, enfin, celui qu’il est possible de raisonner, parce que pour Luther, c’est mort pour le moment, mais Five, d’un coup, s’effondre au sol… Bordel… Qu’est-ce qu’ils viennent de lui faire, là ? Le paternel vient vraiment de l’assommer avec une flèche tranquillisante, là ? « Eh papounet, si t’as envie de jouer à la poupée grandeur-nature, t’as qu’à refaire une armée de robots à martyriser et nous foutre la paix, t’en dis quoi ? » s’énerve Klaus.
Eh merde eh merde eh merde. Et c’est genre… lui qui est supposé sauver la situation, là, tout de suite ? La bonne blague ! Il est paralysé d’angoisse, là, tout de suite… puis même dans d’autres circonstances… merde, on pourrait pas juste envisager de le laisser tranquille ? Il est supposé faire quoi, entre le papulet qui se croit dans un safari et l’autre lobotomisé.
« Luther, steuplaît, j’ai vraiment besoin que tu m’aides, là », fait Klaus, quasi suppliant, mais évidemment, numéro un ne l’écoute pas même une seule seconde.
Fait chier. Il jette un regard apeuré autour de lui, en quête d’une issue, mais.
« On capitule, numéro quatre ? »
Klaus ne répond pas mais grimace et ferme les yeux. Bon. A situations extrêmes… Il se concentre, essaie de faire abstraction de cette situation de merde. Quand il rouvre les yeux, il est parvenu à s’entourer miraculeusement d’une dizaine de spectres qui semblent presque attendre son feu vert. Le reste est à son image, chaotique, un duo de macchabée fondent sur Luther, et les deux basculent en arrière avant d’immobiliser Klaus au sol. Reginald veut riposter et balancer une de ses flèches dans sa direction, mais un fantôme s’interpose et se la mange direct. Wow… il ne l’avait pas envisagé celle-là. Klaus, rassemblant son maigre courage, se précipite sur le paternel pour lui flanquer un coup de main qui le déstabilise à peine mas lui détruit les phalanges. Et pendant qu’il agite sa main blessée, ses amis-Casper reviennent à la charge, et les coups ectoplasmiques semblent déjà faire plus d’effet. Klaus frissonne et reporte son attention sur Five.
« Fivey, réveille-toi s’il te plaît, c’est vraiment pas le moment de piquer un roupillon. »
Il aurait dû le voir venir mais il ne l'avait pas vu venir... Il avait été extrêmement con pour le coup. Il s'était laissé emporté et il n'avait pas été assez vif. Mais il ne s'était jamais posé la question si son père serait capable d'utiliser une fléchette tranquillisante sur lui là tout de suite.
Et leur sort, reposait sur les épaules de Klaus. Le comble de l'ironie. Et alors que l'action se déroulait autour de lui, il se sentait au sol dans le brouillard et totalement à l'ouest. Il croit entendre des bruits de combat, une nouvelle détonation.
Klaus... souffle-t-il de manière à peine audible mais avec le peu d'énergie qu'il avait. Il se sentait clairement engourdi.
Quand Klaus revient vers lui pour l'encourager et le secouer à revenir à lui, Five doit faire preuve d'un effort surhumain pour ouvrir les yeux et sortir un minimum de son brouillard. Il se sentait nauséeux et pas du tout bien... Il essaye de faire le point mentalement sur ce qu'il se passait. Et c'est la figure imposante de Luther dans le coin de son oeil qui le fait se rappeler de où ils étaient. Le gorille fonce sur eux pour les arrêter.
Il ne sait pas s'il allait y arriver mais il n'avait pas le choix. Il tire Klaus pour qu'il s'allonge sur lui afin de minimiser l'effort donné. Il ferme les yeux et se concentre avec la force du désespoir pour qu'ils changent d'endroit. N'importe où, du moment que ca soit loin d'ici. Son pouvoir vacille et reste approximatif mais il arrive à les englober tous les deux pour les téléporter ailleurs.
Ils atterrissent à un petit mètre du sol dans une ruelle goudronnée pas très loin de la Umbrella. L'atterrissage est rude et pas du tout maitrisé pour le coup. Five sur le dos, Klaus s'affalant sur lui de tout son long, ce qui lui coupe le souffle et lance une sacré douleur dans son dos. Five repousse Klaus comme il le peut au dessus de lui, en gémissant, avant de rapidement se pencher sur le côté pour vomir son déjeuner.
Après plusieurs secondes jusqu'à se vider l'estomac, Five fini en toussant et se détourne de la flaque peu ragoûtante pour essayer de se reprendre. Il a la tête qui tourne, il ne se sent pas bien... Voilà ce qui arrivait quand il puisait de trop dans ses capacités. Rajoutons en plus la dose de produit qu'il avait dans les veines. Franchement, il avait connu mieux.
Il a mis une dose de cheval là dedans... Dit-il d'une voix roque en toussant encore un peu. Faut qu'on se tire de là... Mais si j'arrive à me foutre debout, c'est un miracle là. Il se laisse retomber sur le sol, sentant qu'il repartait dans les vapes avec cet état nauséeux.
Bon, déjà, Klaus ouvre les yeux ! Ou ! c’est déjà ça… Bon, c’est clairement pas ce qui va les sauver de cette situation merdique et rien ne lui garantit, juste parce que son frère a battu des paupières, qu’il sera capable non seulement de se relever mais de faire fonctionner ses merveilleux neurones de type qui aime rappeler constamment qu’il est le plus intelligent. Klaus a envie de dire un truc, n’importe quoi, mais il n’en a pas le temps, car déjà – et comme c’était à prévoir – Luther fonce dans leur direction, visiblement prêt à en découdre.
Five tire Klaus vers lui et ce dernier n’a que l’occasion de s’allonger rapidement au sol, l’instant d’après, tous les deux ont atterri à l’extérieur. Pour le coup, Klaus est impressionné… Il ne s’était pas imaginé que son frère serait en mesure de les téléporter. Mais s’il est impressionné, il est également inquiet. Parce que rien n’est gagné encore, et que ce n’est certainement pas l’effort que Five a dû fournir pour les éloigner de là qui vont aider Five à être d’attaque pour fuir d’ici le plus loin possible.
Klaus a atterri directement sur Five et se laisse rouler sur le côté tandis que son frère s’applique à le déjeuner. Il peut l’entendre dégueuler un peu plus loin tandis que lui-même reste allongé un instant sur le dos comme un con avant de finir par accepter de se redresser, au moment où Five, entre deux quinte de toux, remarque que le paternel aura trop forcé sur la dose.
« J’aurais dû prendre la dose à ta place, je suis quasi immunisé contre ces merdes », s’autorise-t-il à plaisanter même si c’est bien sûr entièrement faux et qu’il ne cherche pas véritablement à se montrer convaincant en cet instant.
Voyant que Five est à deux doigts de s’effondrer une fois de plus, Klaus se précipite vers lui et tente du mieux qu’il peut de le garder debout sur ses deux pieds, une tâche ardue s’il en est : d’autant plus que Five semble à deux secondes de s’écrouler de nouveau. Et lui, clairement, il ne va jamais réussir à porter son frère dans ses bras, c’est à peine s’il réussit à le garder debout en passant son bras au-dessus de ses épaules. Il tourne un regard derrière lui. La façade de la Umbrella est bien visible d’où ils se trouvent, ce qui veut dire qu’ils peuvent être visibles depuis la Umbrella également. En pensant voir la silhouette massive de Luther ouvrir la porte du manoir, Klaus tente de porter Five à moitié le traînant du mieux qu’il le tire jusqu’à l’angle d’une ruelle, où ils devraient être hors d’atteinte.
« Au choix : Ben, Diego, Alison ou Mutt, on demande à qui de venir nous chercher ? »
Parce qu’ils n’iront clairement pas très loin comme ça, et si Five est à bout de souffle, Klaus est à bout de nerfs et n’est pas du tout certain que compter sur ses seuls pouvoirs pourra réellement leur permettre d’aboutir à quoi que ce soit : non, il sait surtout que ce ne sera pas le cas. Ils ont besoin de renfort, et surtout, de s’éloigner le plus possible… Il faudra très probablement qu’ils reviennent, même si ça ne l’enchante pas. Mais ils ne pourront pas revenir sans un plan d’action, ça c’est sûr et certain.
Ca n'allait pas être gagné vu dans l'état où Five se trouvait et il n'avait pas pu les téléporter bien loin. En même temps, c'était déjà un miracle qu'il ait pu le faire. L'instinct de survie sans doute. Mais il n'ira clairement pas plus loin. Il était au bout de ce qu'il pouvait faire à cet instant. Sauf qu'ils n'étaient pas encore sortis d'affaire.
Five luttait pour ne pas retomber dans les vapes. Cette nausée qui l'envahi et il est à deux doigts de s'effondrer. Il se laisse clairement guider par Klaus qui l'entraine plus loin. Five se pose contre le mur et ferme les yeux. Il jette un oeil vers la ruelle en voyant Luther sortir de là.
Fais chier...
Il voyait et sentait que Klaus était à deux doigts de disjoncter clairement. Five essaya de se reprendre. Il était relativement calme. En même temps vu ce qu'il a dans les veines, c'est pas si étonnant. Il n'était pas au max mais il capta une échelle en hauteur donnant sur des issues de secours et du coup sur les apparts. Five la montre du doigt.
On en est pas là. On verra si ca dégénère... L'échelle. Utilise tes macchabés pour qu'ils nous la descendent, on va grimper là haut. Enfin... Il allait essayer. Il essaya de se donner une claque pour se réveiller. On va grimper et trouver une issue par le bâtiment... On sera déjà à l'abris des regards et on... Il n'arrive pas à finir sa phrase, son esprit se replongeant dans ce voile noir. Ca allait être compliqué là. La dose qu'il avait pris avait du mal à passer. Tu vas... devoir m'aider à grimper. Putain... Ca me fait chier cette histoire, t'as pas idée. Annonce-t-il la bouche pâteuse.
Il ne peut rien faire, la situation lui échappe et c'est Klaus qui devait gérer le reste. C'était bien sa veine. Mais son père avait fait exprès de s'attaquer à lui en priorité car Five avait son côté téléporteur mais aussi cette faculté à rapidement prendre des décisions qui pouvaient radicalement les aider à fuir rapidement.
Klaus observe son frère et l’état lamentable dans lequel il se trouve, main dans les cheveux, complètement impuissant. Une fois n’est pas coutume, il voudrait avoir un don plus utile et intéressant que celui qui est le sien. Il pourrait avoir le pouvoir de l’aider, de le soigner… ou va savoir quoi d’autre. Mais là, il ne sait pas ce que ses machabbées pourront lui faire à part du bouche-à-bouche. Si Klaus tient à demander de l’aide fissa, c’est parce qu’il est convaincu que si Five s’en remet à lui seul, il va crever comme un con, et ce serait quand même un comble pour un type qui a survécu à l’apocalypse (eh oui, croyez-le ou non, il a bel et bien retenu l’info). Donc si, aux yeux de Klaus, ils en sont là, et ça a déjà dégénéré. Mais Klaus a bien compris que Five n’a pas l’intention d’en rester là pour l’instant, et ça lui met une pression monumentale, à Klaus. Et la pression… c’est clairement pas quelque chose qu’il sait gérer, loin de là, même.
« Grimper là-haut ? Fivey… t’es même plus capable de tenir debout », proteste Klaus qui ne comprend pas l’obstination de son frère à s’en sortir tout seul alors qu’il est évident à ses yeux qu’ils ont besoin de renforts. Klaus ne peut rien par lui-même, Five sait bien qu’il est un cas désespéré, non ? Pourquoi il a l’air de l’avoir soudainement oublié ?
Mais Five a l’air décidé, et même si Klaus est convaincu que son frère n’aura pas la force de grimper sur cette putain d’échelle, il comprend que même à moitié clamsé, Five aura sûrement toujours de meilleures idées que lui. Alors il décide de se plier malgré tout aux exigences du grandin.
« Bon… t’as gagné. »
Il soupire et se concentre autant qu’il le peux. Il réussit à obtenir d’eux qu’il descendent l’échelle à leur hauteur. D’accord, ça c’est une partie du travail, mais ce n’est pas encore suffisant, en revanche. Parce que c’est bien d’avoir accès à l’échelle, encore faut-il que Five réussisse à y montrer, et il est totalement KO, ce con. A tout moment il risque de tourner de l’œil. Pourquoi est-ce qu’il ne s’est pas contenté de suivre son instinct plutôt que de suivre les idées de Five ? Il aura toujours tendance à penser que les idées de son frère valent mieux que les siennes, même s’il les jugera en long, en large et en travers, à coup sûr.
« Alors que moi je m’éclate, t’as pas idée », rétorque Klaus quand Five lui dit que cette situation le fait chier.
Klaus, de toutes les forces de ses bras de poulet, passe un bras de Five par-dessus ses épaules et l’aide pas à pas à monter jusqu’à trouver un passage à l’intérieur du bâtiment. Le souci, c’est que Klaus doute fort que leur petite manœuvre soit passée inaperçue pour autant.
« Bon, bonne nouvelle on est à l’intérieur, mauvaise nouvelle, c’est sûr que Luther nous a vus rentrer, et t’es à deux doigts de me claquer entre les pattes. Putain, Five ! Tu sais bien que je sais pas gérer ce genre de situations ! »
Ils étaient clairement dans une merde noire et Five avait besoin de récupérer pour mieux affronter toute cette merde. Là, l'anesthésie faisait encore des ravages et il peinait à se mettre sur ses pieds. C'était comme si ses membres étaient du chewing gum, ils répondaient à peine et son corps était affreusement lourd.
Il attrape l'échelle que Klaus a réussit à descendre grace à ses pouvoirs. Il essaye du mettre du sien mais c'est dur. Et ils grimpent. Doucement mais surement jusqu'au premier étage. Five est à deux doigts de tourner de l'oeil à chaque fois, mais il est déterminé. Il ne peut pas les laisser dans cette merde tous les deux.
Arrivé sur le palier de l'échelle de secours, il finit par se laisser glisser à l'intérieur et se laisse tomber sur le tapis d'un salon. Et Klaus paniquait, il l'entendait, il le voyait bien, mais il n'avait pas le choix que de compter sur lui.
" Putain Klaus arrête ! Je t'en prie ! Tu crois que je suis pas au courant... ? Tu veux quoi ? Qu'on se fasse trainer de force à la Umbrella et qu'on finisse enfermé dans le sous sol ? " Il s'adosse contre une commode. " Je fais des efforts là pour pas tourner de l'oeil... "
Il entend alors un bruit vers une autre pièce.
" Fais chier... " Râle Five. Il regarde Klaus un air suppliant, il est à bout, et il avait clairement envie de craquer et de chialer là tout de suite. Se sentir si faible... C'était pas son délire et il était impuissant dans cette situation. " S'il te plait, dis moi que je peux compter sur toi bordel... " Il se secoue la tête. " Le seul truc qui pourrait me remettre correctement sur pied, c'est une bonne dose d'adrénaline là... Et c'est pas le genre de truc qu'on peut trouver dans le frigo d'une maison... Mais en attendant... Essaye de servir à quelque chose putain... Faut qu'on se tire loin... Faut qu'on se tire très loin avant qu'ils nous retrouvent... "
Il était peut être un peu trop cassant dans ses paroles, mais ca ne changeait pas de d'habitude et Five était clairement en panique aussi. S'il pouvait éviter à Klaus toute cette charge et prendre le relais, il le laisserait faire mais là...