Il était une fois...
La famille King est une des plus grandes fortunes du Pays. Rien que l’évocation de ce nom suffisait à évoquer le prestige et l’argent pour n’importe qui. Comment s’est-elle fait une telle renommée ? Difficile à dire, car la famille, en plus de transmettre un bel héritage, investissait un peu en tout et n’importe quoi. Luxe, bourse, exploitation… C’était un bel empire qu’elle s’était forgée. Et tout le monde imaginait le seul héritier existant, poursuivre l’œuvre de la dynastie, à savoir David. Mais quand on est l’enfant d’une riche famille, les choses ne sont jamais aussi simples.
On retrouve deux grandes catégories concernant les gosses de riches. La première, l’enfant se prépare à marcher très tôt dans les traces de son parent, reprendre la couronne quand le grand jour arrive. La seconde, l’enfant est assez rebelle, profite bien de sa vie aisée et se montre insouciant. Davide lui, s’approchait de cette seconde catégorie. Il fut élevé dans la résidence principale qui se trouvait à Manchester. Ce n’était pas une mauvaise graine. Il était doué pour les études. Consciencieux, il avait très souvent de bonnes notes. Le digne fils de son père, qui ira loin. Déjà qu’avec le nom de son père, des portes allaient s’ouvrir, son niveau ne le laisserait pas désarmer s’il rejoignait plus tard une grande école.
Mais David King avait une préférence pour le sport. Il aimait se dépenser, se défouler depuis tout jeune. Football, Rugby, courses… Combats… N’importe quoi lui plaisait, car le jeune homme était rempli d’une énergie, d’une rage féroce dans le ventre. Il cherchait l’adrénaline, de quoi se défouler. Il semblait d’ailleurs souvent en colère et se montrait agressif. Pourquoi donc ? Pour des raisons qui restèrent invisibles pour tous, ou du moins, qu’on préférait ignorer.
Son père était admiré par beaucoup de monde. Mais en réalité, il faisait vivre un enfer à sa famille. Sa femme, il la frappait. Pourquoi ? Elle aurait répondu à quelque chose, et cela aurait fait sentir le patriarche mal, se sentant humilier. David assistait donc souvent à ces scènes où son père levait sa main sur sa femme. Et quand ce n’était pas le cas, David devait supporter la violence de son père, les réprimandes sévères, l’humiliation.
Le jeune homme mena en même temps une vie très aisée. Il avait des habitudes dépensières. Au moins, son père lui donna de quoi vivre. Et ses « amis » savaient en profiter. Voitures de sport, gilets de marques, voilà ses principales dépenses. Niveau carrière, il préféra poursuivre une profession dans le sport. Il rejoint une équipe de Rugby. Il se débrouillait bien, même très bien. Tout le monde pensait qu’il percerait dedans, qu’il aurait une bonne carrière. Son agressivité aida son équipe à remporter plus d’une fois la victoire. Cela aurait effectivement pu finir comme joueur professionnel. Hélas, le naturel revenait au galop. Bien trop énerver, au bord de l’explosion pendant une rencontre, David alla agresser un arbitre. Cela avait mis fin à ses chances dans le milieu.
David s’en moquait bien. Il envoyait tout cela balader. Avoir un métier pour réussir sa vie ? Il se sentait à l’abri, loin du besoin grâce à l’argent de sa famille. Il pouvait déjà prendre une retraite. Et pour tuer le temps, David pour se consacrer à quelques passe-temps qui lui conviendraient parfaitement…
David King se sentait soulager de voir qu’on n’attendait plus rien de lui. On ne s’attendait pas à le voir remplacer un jour son paternel, et encore moins le voir réussir une vie dans une grande carrière dans quoi que ce soit. Pour s’occuper, il alla trainer dans les bars. Boire oui, mais surtout échanger quelques coups. Ce n’était pas difficile de se retrouver dans une bagarre, surtout quand c’est lui qui les provoque. Cela le mena même à des combats clandestins organisés dans les rues. On pouvait parier sur l’issue du combat et King s’en sortait très souvent vainqueur. Avec son entraînement, il savait encaisser, se tenir debout et surtout rendre les coups.
Ce qui l’aidait beaucoup à remporter ses combats, et à refouler autant d’énergie et de colère, c’était parce qu’il voyait le visage de son père sur celui de chacun de ses adversaires. Alors il ne retenait pas ses coups, donnant tout ce qu’il avait et se donnant une bien sombre réputation. Mais après un énième combat, les choses finirent par changer. David rentra chez lui ce soir-là. Une fois de plus, il voit son père s’en prendre à sa mère. Pourquoi cette fois-ci ? Il n’en savait rien et il s’en fichait.
Alors qu’il levait son bras pour donner le coup, David intervint. Il arrêta le bras de son père et là, il se jeta sur lui. Il frappa son père, lui rendant ce qu’il avait subi. Fatiguer de toute cette histoire, marre pour rester poli. Il laissa son père, avec un masque ensanglanté. Il aurait pu continuer si sa mère n’avait pas criée et supplier son fils. Exaspérer, David s’en alla, laissant donc sa mère aider son paternel qui chassa son unique fils, le traitant de bâtard ingrat !
King alla se soûler dans les pubs. Comme on pouvait le deviner, son père lui coupa les vivres. Ses comptes se vidèrent comme neige au soleil. Même sa copine l’avait larguée. Déjà qu’il n’avait plus d’argent, elle avait du mal à le supporter et ne voulait plus avoir le moindre contact avec lui. Pas facile de rompre avec ses habitudes. Ses amis… Ils avaient disparu aussi vite que ses comptes en banque. Il fallait qu’il trouve à présent un travail. Les paris dans les combats pouvaient aider, mais ne suffisaient pas. Et surtout, un toit.
On disait qu’il n’avait plus personnes ? Il lui restait encore Donnie. Donnie était un ancien ami de l’école. Contrairement à King, il n’était pas issu d’une famille aisée, et vivait dans les quartiers les moins attirants. Il pariait toujours sur David, comme s’il lui faisait toujours confiance. Et quand l’héritier déchu lui parla de ses problèmes, Donnie proposa de l’aider. Il n’avait rien, un tout petit appartement, mais accepta de venir en aide à son ancien ami. David en était touché.
L’aide de son ami ne s’arrêta pas là. Il lui fit trouver un travail, dans le pub où il bossait également. King se sentait combler, il n’en demandait pas tant. Il était certain que jamais il ne retrouverait une vie comme celle d’avant, mais cela n’avait pas d’importance. Ses conditions même précaires lui suffisaient. Mais ceci n’était que les prémices de ce qui l’attendait. Donnie, comme tous les gens du quartier, avait des dettes. Et quand on tardait à les payer… Deux gorilles sont venus le chercher au bar. Ils l’attrapèrent et le traînèrent au sous-sol pour le tabasser et lui donner une mission. David avait tout vue. Sans attendre, il bondit au-dessus du bar pour aller rejoindre son ami.
Comme un fauve, il se jeta sur les deux sbires pour les rouer de coups. Ils furent rapidement amochés, mais David se retrouva à terre. Il interdisait à Donnie d’intervenir et alla les finir. Les deux se retrouvèrent à terre, mais un plus gros entra dans l’arène. Il pourrait réduire en miette cet importun, mais son « Boss » avait un autre plan. Il proposa à King d’éponger la dette de Donnie, s’il acceptait de travailler pour lui.
Par la suite, David devait aller récupérer des dettes pour son nouveau patron. Il devait donner quelques coups, mais préféra se montrer plus imaginatif. Comme la fois où il fit croire à un mauvais payeur qu’il allait le faire brûler vivant. Au moins, ça garantissait à lui et à Donnie de survivre et être à l’abri. Mais un jour… David King disparu. Son boss fut mécontent ? Apparemment non. La théorie la plus probable fut que King était tombé sur un adversaire plus coriace que lui, ayant eu raison cette fois. Même la police semblait peu intéresser par cette affaire.
*****
David King se réveil dans un curieux endroit. Il ne la jamais vu avant. Cela ressemblait à un feu de camp. Il n’était pas seul, d’autres visages l’entouraient et eux aussi, lui étaient inconnu. Où était-il ? Avait-il fini ivre, se perdant dans les bois ? Ou tabasser si fort qu’il a perdu la mémoire ? Non. C’était autre chose, bien pire. On lui parla d’elle… De l’entité. D’un jeu qu’elle raffole. Elle aime enlever des gens de leur monde depuis les âges anciens et les voir courir durant des chasses poursuivit par ses chiens fous, ces êtres maudits assoiffé se sang et de vengeance. David allait en faire très vite l’expérience.
Sa première fois se passa dans une forêt sombre. Des bois reculer, perdu au milieu de l’entité. Là, se trouvait une sinistre cabane. Mais le plus effrayant était ce chant. Une lugubre berceuse. La chasseuse… Celle qui faisait pleuvoir la mort par ses hachettes. David était tout de même ivre par l’adrénaline du danger, et n’hésitait pas à se mesurer à elle, quitte à souffrir sous les coups de haches ou accrocher à ces crocs métalliques en guise d’offrande à l’entité. En tout cas, vers la fin, King n’hésita pas à se sacrifier afin de permettre aux derniers survivants de fuir. Il pensait trouver la mort pour de bon, connaître ainsi la liberté… Mais il allait apprendre ce jour-là quel était le côté pervers de ce jeu.
Le nombre de chasses, il a arrêté de compter. Il a côtoyé de nombreux différends et affronter plusieurs tueurs sur d’autres « royaumes ». Tantôt, il remportait la partie, tantôt, il finissait en charpies. La chasseuse restait un peu sa Némésis, mais d’autres l’inquiétaient, tout comme la Spirit. Elle aussi, lors de leur première rencontre, il perdit, finissant en morceau alors qu’il protégeait un de ses nouveaux amis. Il avait créé des liens avec certains autres survivants, des bon ou mauvais. Depuis combien de temps cela avait durer ? Il ignore, certains semblent là depuis des années.
*****
Où finissait-il ? Il ne connaissait pas ce royaume. Cela ressemblait à une ville. Une ville avec… Des gens ? Une armée de survivant ? Non, cela était différends. La vie ici semblait comme normale. Il s’était réveillé d’une ruelle poisseuse, dans un caniveau un soir au milieu des détritus. Tout n’était qu’un rêve ? Il aurait aimé le croire, il avait encore le souvenir de la douleur, de la mort infligée cent fois. Du contact… De plus, il n’était pas à Winchester. Cette ville n’était pas en Angleterre, mais sur une tout autre île. Une île qui était aussi un piège, l’enfermant dans un tout autre lieu. Un autre plan de l’entité ? Une autre de ses manigances.
Pourtant, il arrivait à retrouver un peu la paix, à mener une vie qu’il avait perdu il y a longtemps. On ne cherchait plus à le tuer, plus de jeu idiot. Il gagna sa vie en faisant ce qu’il aimait depuis toujours, participer à des combats clandestins, que savait-il faire d’autres ? King aimait toujours le goût du risque, de la colère à faire sortir, mais cette fois plus contre son père, mais contre ELLE !