Malcolm était en train de tourner comme un lion en cage. Il n’avait pas pu fermer l’œil depuis plusieurs jours suite à sa dernière crise de terreurs nocturnes, malgré ses médicaments et la thérapie qu’il suivait.
Il avait pourtant tout essayé pour se fatiguer, mais rien n’arrivait à l’épuiser assez mentalement pour que ses démons le laissent tranquille au moins quelques heures. La seule chose qui aurait pu le remettre d’aplomb et lui faire oublier ses démons, c’était un meurtre.
Au moment où le jeune homme sortit de sa douche pour être prêt au cas-où, son téléphone se mit à sonner. Malcolm plongea dessus pour répondre, manquant de se casser la figure en glissant sur le sol. L’appel venait du commissariat de police, pour lui dire qu’il y avait un meurtre à résoudre et qu’il était appelé pour aller voir sur place.
Le profiler dit qu’il allait les rejoindre et raccrocha, avant de se préparer en vitesse et de prendre sa voiture pour aller sur le lieu du crime, roulant à la vitesse maximum autorisée pour ne pas risquer la vie des autres usagers de la route.
Une fois arrivé sur place, Bright sortit de sa voiture pour ensuite se diriger vers la scène de crime. Les policiers se chargeant de sécuriser le périmètre laissèrent passer le jeune homme, le connaissant maintenant depuis assez longtemps pour savoir qu’il était sur l’affaire.
Le jeune homme discuta ensuite avec les inspecteurs et le médecin légiste, essayant d’avoir le plus d’éléments possible sur les victimes tout en regardant la disposition des cadavres, cherchant à voir comment le tueur pouvait avoir commis ce meurtre.
Les deux victimes étaient un couple de riches retraités. Ils étaient tous les deux assis l’un à côté de l’autre sur leur canapé, mais ils paraissaient intacts, comme si on les avaient momifiés et remis en place, ce qui était le cas. Les éléments présents dans la pièce étaient judicieusement placés, de sorte que n’importe qui aurait pu remarquer que le meurtrier avait passé beaucoup de temps sur les lieux, et qu’il avait même pu faire le ménage et allumer des bougies, qui étaient consumées entièrement.
Retrouver ses anciennes fonctions éveille en Will deux sentiments distincts et par certains aspects contradictoires. Il ne prétendra pas s'épanouir au sein de ce poste de police où il doit combiner avec les exigences de ses collègues et supérieurs, où il retrouve ce quelque chose de l'ambiance qui régnait au FBI et qui lui a toujours profondément déplu. Ici comme à l'époque, et même s'il s'épargne de faire la moindre vague, il a très vite été perçu comme le collègue avec lequel il est difficile de travailler (Eve faisant exception, mais il a fini par comprendre par quel miracle il a su se trouver des affinités avec elle), mais qui a le mérite de faire un travail de criminologie relativement irréprochable. Non, il ne qualifierait pas ce métier d'épanouissant, mais il n'en demeure pas moins qu'il reste quelque chose de satisfaisant dans le fait de s'accomplir dans ce qu'il fait de mieux. Penser, réfléchir comme un tueur. Rien de plus simple quand on en est un soi-même. Ce qu'il est. Une réalité qu'il a complètement acceptée, à présent, et même embrassée, étreinte. Collée à lui comme une seconde peau. Non, pas une seconde peau. C'est lui. Le monstre qui s'amuse en pleine lumière des futurs crimes qu'il pourra déguiser en bénéficiant de sa position singulière. Et oui, cet aspect-là du métier est relativement satisfaisant.
Par ailleurs, Will n'est pas si mal servi, ici, dans ce commissariat ô combien labyrinthique. Il a son propre bureau, et toute la latence nécessaire pour travailler - pas toujours mais parfois - en solitaire. Même si les sollicitations sont nombreuses, et tout autant l'exigence de rendre des comptes. Son supérieur actuel n'a pas grand rapport avec Jack. Jack respectait ce qu'il estimait être son don, son talent d’imagination. Ici, on se moque du talent, on apprécie que le travail soit bien fait sans aucune marge d'excentricité. Il s'en contente, et laisse les dossiers se succéder sur son bureau, quand sa présence n'est pas exigée au pied levé sur une scène de crime (relativement nombreuses pour cette ville dont il est aussi difficile de déterminer le taux de criminalité que le nombre d'habitants).
Et aujourd’hui, c’est le cas. On le prévient certes que son collègue, Malcolm Bright, dont Will aurait tendance à se défier autant qu’il serait susceptible de l’apprécier – pour la pure et simple raison que tous deux se ressemblent peut-être un peu trop, et Will ne parvient pas encore tout à fait à déterminer dans quelles proportions plus précises –, se trouve déjà sur les lieux, mais que deux avis ne seront pas de trop. Apparemment, le crime est inhabituel. Tant mieux, il faut au moins cela pour aiguiser la curiosité de Will Graham. Rodé aux tableaux les plus morbides dans son ancienne vie, il n’est pas toujours en reste dans un monde où la profusion de créatures fantastiques autorise des crimes de nature… pour le moins fantasque, disons.
Après avoir passé la barrière de rubalise déterminant le périmètre d’investigation, Will retrouve son collègue, déjà affairé à examiner la scène de crime. Son œil attentif balaie l’espace un instant, considère les deux cadavres, les bougies consumées, l’état des corps, la disposition des différents éléments dans la pièce avant de s’adresser à son collègue.
« Une première opinion ? »
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Sam 29 Jan - 23:51
I Need A Murder
PV Will Graham
Alors que le jeune homme était en train d’examiner la scène de crime avec intérêt et se pencha vers les victimes pour les regarder de plus près, Will entra dans la pièce et examina la scène dans son ensemble avant de demander à Malcolm s’il avait une première opinion. Ce dernier releva la tête vers son collègue et lui dit avec un sourire amusé.
- « Salut Will ! J’ai effectivement une base pour le profil. Au vu de la précision de la mise en scène et du travail mis en œuvre pour maintenir les corps dans un état quasi-parfait, le meurtrier doit avoir de solides connaissances dans ce qui est embaumement et préparation des corps pour les garder en bon état. Du coup je pencherais pour une personne qui travaille ou a travaillé en tant que taxidermiste ou pompe funèbre, en plus d’être un maniaque. La scène a été nettoyée de fond en comble. »
Bright ne détestait pas Will. Il le voyait plus comme une personne qui pourrait l’aider dans le domaine du profilage, ayant tous deux été à Quantico avant d’arriver là où ils en étaient. Le jeune homme savait également que son collègue pensait que leur travail était largement sous-estimé, opinion qu’il partageait également. Mais faute de mieux, ils devaient se contenter des crimes de cette ville où des crimes sordides, comme des plus ennuyants qui soient, se tramaient.
Alors que Bright se redressa, le jeune homme remarqua qu’il manquait un objet sur la bibliothèque derrière ce dernier, laissant un espace entre deux livres. Il alla voir ça de plus près, mais il n’y avait pas de trace d’objet manquant. Le profiler regarda ensuite les techniciens de scène de crime pour leur demander s’il y avait quelque chose à cet endroit, ce à quoi les autres répondirent par la négative.
Malcolm revint ensuite sur ses pas, regardant la scène sous un angle plus large, disant à voix haute.
- « Le tueur s’est sûrement servi de ce qu’il y avait sur la bibliothèque pour assommer les victimes, avant de les embaumer et de les disposer sur le canapé, de façon à ce qu’ils regardent la télévision. Elle était allumée quand vous êtes arrivé ? »
Malcolm regarda ensuite Will et lui demanda en réfléchissant toujours à quel élément pourrait donner plus d’informations sur le déroulement de ce meurtre et l’identité du tueur.
Will aura toujours bien davantage le réflexe de se fier à son instinct, à son don, plutôt qu’à l’opinion de ses collègues, mais il sait reconnaître le talent de ceux qui en possèdent, et il est évident à ses yeux que Malcolm appartient bel et bien à cette catégorie. Ses analyses sont toujours fines, remarquables d’acuité, et il est très rare qu’il ne tape pas dans le mille. En réalité, il n’est pas sûr que ce soit déjà arrivé. Une sorte d’alter ego qui pourrait presque lui faire concurrence si Will observait vraiment ce genre de cette situation sous le jour d’un concours quelconque, mais ce n’est pas le cas. Les crimes doivent être résolu, le moyen, au fond, importe peu.
Le profiler écoute donc avec attention l’analyse de son collègue. En effet, au vu de l’état des corps, ils ont certainement affaire à quelqu’un qui s’y connaisse en embaumement, thanatopracteur ou taxidermiste, ce qui d’ores et déjà peut réduire leur champ d’expertise, un criminel extrêmement minutieux et consciencieux, également, puisque la scène a été passée au peigne fin pour laisser le moins de traces d’indices possible. Mais l’absence d’indice est déjà un indice en soi aux yeux de Will.
« Les corps n’ont pas été déplacés », reprend Will en suivant le cours de l’analyse de son interlocuteur tout en observant les cadavres de plus près alors que Malcolm suggère, à juste titre, qu’il a dû se servir de ce qu’il a trouvé sur la bibliothèque pour assommer ses victimes, ce qui laisse étonnamment suggérer que le crime, s’il était prémédité, l’avait été sans que le tueur se munisse d’une arme au préalable. « Ils étaient confiants, le tueur a pu aller et venir dans la pièce sans avoir besoin de faire preuve de réserve ou de discrétion. Soit c’était quelqu’un qu’ils connaissaient, soit quelqu’un qu’ils auraient laissé entrer chez eux sans se méfier. » On vient leur informé que non, la télévision n’était pas allumée, mais elle laissait suggérer qu’elle avait sans doute été éteinte peu de temps après le crime. « Ce qui est remarquable, c’est qu’un tel travail de thanatopraxie ait pu être effectué en l’état sans laisser aucune trace que notre assassin n’aurait pu être en mesure de nettoyer. » Il se rapproche légèrement des corps et constate en effet un léger hématome sur le crâne d’un des deux… En revanche, aucune autre qui laisserait supposer que le deuxième cadavre avait été préalablement étourdi. « L’homme a été assommé. Pas la femme », reprend-il alors, déroulant ses conclusions au fil de ses observations.
Ce n’est pas la manière dont il procède en temps normal. Il se laisse généralement le temps d’examiner la scène dans son entier avant d’en tirer ses conclusions, mais si leurs deux avis ont été exigés, cela nécessite une certaine forme de collaboration, et donc de communication. C’est par conséquent un exercice auquel Will daigne se plier.
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