« D’acc, je m’approcherai pas du grand blondinet, même si crois-moi, j’ai ma petite expérience en matière de psychopathe », répond Klaus avec un sourire amusé.
Ceci dit, il entend bien que son interlocutrice est sérieuse, et lui, ça le rassure pas franchement, pour tout dire. C’est vrai qu’il ne connaissait pas Annie il y a quelques heures, mais il l’apprécie déjà, et sa future belle-sœur ne deviendra pas grand-chose si elle doit côtoyer au quotidien des psychopathes et des tarés de violeurs. Il aime pas la savoir dans cette situation, même si elle est sûrement plus en mesure de la gérer que lui, bon… ce serait surtout bien qu’elle puisse s’épargner cette atmosphère de travail qui la pusse au quotidien dans les plus terribles retranchements.
Il préfère ne pas insister, mais il garde quand même ça à l’esprit, même s’il reconnaît que c’est tout de même plus simple de parler de Mutt, même si c’est pour admettre une chose qu’il n’avait étrangement jamais accepté de reconnaître avant sa rencontre avec la jolie blonde. En vérité, si elle pouvait l’aiguiller sur le fond de la pensée de son colocataire, il ne dirait pas non, même si à ses yeux, c’est déjà tout décidé : il lui semble assez évident qu’il n’y a rien… On ne peut pas lutter contre ce terrible fléau qu’est l’hétérosexualité. En tout cas, elle a raison sur ce point, Klaus n’a aucune envie de se prendre la tête, et il est carrément d’avis que ça doit être le secret, la meilleure manière de faire pour ne surtout pas péter un câble ô combien légendaire.
Annie, au sujet de The Deep, lui apprend qu’elle l’a déjà fait virer par le passé. Un comble, quand même, qu’elle soit obligée de recommencer, à présent, alors qu’elle avait sans doute dû se donner du mal pour y arriver la première fois. Clairement, ce n’est pas juste du tout. Mais les injustices les plus crasses ont malheureusement la vie dure, peu importe le monde duquel l’on vient, et peu importe le monde où ils se trouvent.
« Et tu peux pas recommencer ça ? Profiter d’une conférence de presse pour l’accuser publiquement ? Faut pas qu’un mec comme ça reste en liberté, en plus on sait pas s’il s’en est pas pris à d’autres filles depuis ! »
C’est clair que ce genre de situation e peut pas durer, Annie a eu la force et le courage d’intervenir une première fois, elle pourrai intervenir une seconde fois. A ses yeux, c’est une absolue certitude.
« Enfin, je vais pas t’ennuyer avec les sujets qui fâchent ! En plus je t’accapare depuis tout à l’heure ! » Il marque une pause. « J’accepte de te rendre à ceux qui ont plus besoin de toi uniquement si tu me donnes ton numéro. »
Elle a le numéro de Diego et même pas le sien… Quelle idée, sérieusement !
Homelander était... terrifiant quand il s'y mettait. Annie en avait eu sa petite expérience. C'était un psychopathe capricieux avec des super pouvoirs. Il pouvait tuer et faire ce qu'il voulait... Il se fichait des conséquence car il se pensait au dessus de tout. Annie savait qu'elle devait faire attention près de lui. Il l'avait à l'oeil. Mais elle avait du mal à laisser faire Vought et ses magouilles. Elle ne voulait pas que Klaus soit mis en danger par cette firme démoniaque.
Ils veulent se foutre de la gueule de ses congénères à la tour. Le sujet dérive sur The Deep... Et Annie le hait plus que tout et ca se sent bien. Et c'est relativement compréhensible quand on y pense. The Deep était de retour dans les parages et Annie avait envie de lui faire bouffer son petit air à la fois arrogant et de chien battu qu'il prenait depuis qu'il s'était fait défoncé.
" Je sais pas... Ca marche pas deux fois ce genre de trucs... Même si je suis d'accord... " Elle soupire. " Et l'éliminer ca n'est pas dans mes principes. Sinon je ne vaudrai pas mieux qu'Homelander et sa clique. Je veux faire la différence. Mais si... d'autres filles ont été victime de cette ordure, il faut qu'elles parlent. Ensemble on pourrait faire quelque chose je pense. "
En attendant, The Deep évite Annie. Il avait peur d'elle au final. Avec ce qu'elle avait fait, il faisait moins le malin quand elle était aux alentours.
" Déjà, il m'évite. Je crois qu'il a compris qu'il ne devait plus me faire chier. "
Annie fait un sourire amical à Klaus quand il lui dit qu'il ne veut pas lui faire penser à ces mauvaises choses et qui l'accapare. Elle se sentait bien avec l'homme. Il était très gentil et ca fait longtemps qu'elle n'avait pas parlé à coeur ouvert comme ca avec quelqu'un. Elle pose une main sur la sienne et la serre doucement avec un sourire délicat.
" Tu ne m'accapares pas. Et... ca fait du bien d'en parler. Ca fait longtemps que je ne pouvais pas me confier. Klaus tu es... un ami en or ! " Elle grimace. " C'est p'tet un peu rapide pour ce genre de déclaration. " Elle rigole, se redresse et dépose un baiser sur sa joue. " Voilà et bien entendu que je te donne mon numéro ! Je veux qu'on se fasse une bouffe ! Tu n'y échapperas pas. Être mon ami, c'est avoir ce genre d'obligation ! " Elle se redresse et pose une main sur son épaule. " Je vais te chercher un donuts pour la route si tu veux ! Comme ca quand tu le mangeras tu penseras à moi ! "
Elle va vers le comptoir, prends un donuts et l'emballe pour lui glisser entre les mains.
Peut-être en effet que ce genre de choses ne marche pas deux fois, mais ça ne marche peut-être pas deux fois dans un même monde. Ici, est-ce que ce ne serait pas possible ? Klaus parle sans savoir, le monde dans lequel gravite Annie lui échappe complètement. Certes, du temps de l’heure de gloire de la Umbrella Academy (ça n’avait pas duré très longtemps au bout du compte), ils avaient été exposés, eux aussi, mais ça ne comptait pas vraiment, ils n’étaient pas du tout encadrés par une structure aussi gargantuesque que Vought. Klaus fronce les sourcils, pas sûr de ce que sa nouvelle amie entend par « éliminer », cependant, il estime que témoigner publiquement contre des violences aussi infâmes, parler au nom de toutes les victimes qui n’en ont pas eu le courage ou n’ont pas eu la tribune pour être entendues, c’est libérer la parole.
« Elles parleront peut-être si une personne influente, importante, prend la parole en premier. T’es une fille inspirante, Annie, je suis sûr que d’autres oseront prendre ta suite si tu parles en premier. »
Mais en même temps, Klaus ne peut pas prétendre pouvoir se mettre à la place de son amie, alors dans le fond, mieux vaut qu’elle n’en parle pas, tant qu’à faire.
« En même temps, t’es super impressionnante, il a carrément raison de raser les murs quand t’es dans les parages », reprend Klaus quand Annie lui apprend qu’il l’évite, à présent. Ben tu m’étonnes… L’homme-poisson se fait sûrement tout tout petit. Et tout petit, c’est pas encore assez.
Il affiche un sourire quand Annie lui assure qu’il ne l’accapare pas et qu’elle est contente d’avoir pu parler avec lui. Un sourire qui s’agrandit quand elle lui assure qu’il est un ami en or. Ce n’est pas souvent qu’on lui fait ce genre de remarques. En même temps, c’est vrai aussi qu’il n’a jamais eu beaucoup d’amis. Pas assez… fiable. Mais oui, il est ravi de pouvoir considérer Annie comme une amie. C’est une fille sympa, intelligente, avec qui bavarder est agréable et facile.
« Écoute, les coups de foudre amicaux, ça se commande pas, pas vrai ? » dit-il avec un sourire.
Parce que c’est le cas, oui. A ses yeux, c’est vraiment un coup de foudre amical qui vient d’avoir lieu. Il sait que cette rencontre est belle, et il devine que sa rencontre aura de quoi le marquer.
« Et puis, si tu deviens ma belle-sœur, mieux vaut qu’on soit amis, pas vrai ? » ajoute-t-il en lui adressant un clin d’œil. « Et je ne dis jamais non à une bonne bouffe, encore moins si c’est ma nouvelle amie superstar est forcément blindée qui paye », reprend-il en souriant. « Merci pour le donuts », reprend-il en récupérant la sainte pâtisserie. « Et merci pour cette conversation. T’es vraiment une fille bien, Annie. »