Tu jouais nerveusement avec tes doigts. Tu t'faisais un peu mal avec ces peaux relativement désagréable que tu trouvais toujours le moyen de triturer, mais pour être honnête, ça t'étais bien égal. Toi, t'attendais juste le verdict. Verdict qui serait prononcer dans les prochaines minutes. Tu déglutis nerveusement tandis que seul le bruit de vos respirations et des pages qui se tournent raisonnent dans cette pièce.

Ton regard se tourne vers la fenêtre et tu remarques rapidement que la nuit est déjà tombé. Tu sens ta respiration s'accélerer tandis que ton sixième sens s'alerte, comme pour te mettre en garde contre un danger. Quelqu'un tape contre la porte qui jusqu'à preuve du contraire n'était pas fermé. Pourtant, elle tient, ce qui t'étonne mais t'as pas vraiment le temps de te préoccuper d'ça. Parce que ça t'inquiète. Parce que l'atmosphère devient d'autant plus lourde autour de toi et qu'un frisson de peur se fait ressentir au plus profond d'toi. Tu t'lèves, observant cette porte, ton regard fixant celle-ci de manière excessivement intense. Tu commences à reculer doucement, sentant que ce qui se cache derrière la porte semble s'énerver d'autant plus. "Docteur?" tu dis d'une petite voix, comme pour t'assurer que t'avais un ancrage à la réalité. Mais aucune réponse. "Docteur ?" ta voix monte un peu plus dans les aïgue, comme pour démontrer l'inquiétude, preuve que quelque chose ne va pas. "Doc..?" t'as pas l'temps de finir ta phrase que tu entends un gémissement bien particulier derrière toi. Tu retiens ton souffle, hésitant presque à te retourner.
Tu tournes légèrement la tête, comme pour laisser ta vision périphérique s'occuper du reste. Et c'est là qu'tu comprends. Les gemissements proviennent de ce docteur, contaminé par le virus. Et alors qu'il avance en ta direction, la porte cède pour laisser place au tyran qui est là, devant toi. Un pas de plus en arrière et tu tombes dans la chaise. Et alors que le tyran avance dangereusement vers toi, tu fermes les yeux, comme pour ne pas avoir comme dernière vision le traumatisme d'une mort violente.

"- Jill !" Tu te redresses en sursaut, te redressant presque immédiatement et tu attrapes la première chose qui se trouve sous ta main pour finalement la pointer en face de toi, prête à tirer. Pourtant, rien. Tu remarques que t'es toujours dans ce cabinet médical, que le soleil est là, que tout est calme et assise sur cette chaise le docteur te regarde avec un air terriblement inquiet. Tu tardes pas à observer tes mains pour voir que se tient entre celles-ci un téléphone fixe et que de toute évidence, tu tueras pas grand monde avec ça. Tu trembles légèrement quand le docteur en question t'interpelle encore. Tu dis rien. Tu restes un peu honteuse et tu t'installes sur le canapé de la psychologue tandis qu'elle t'observe les sourcils froncés. "- C'est quand la dernière fois que vous avez fait une nuit complète?" "- Cette nuit." C'est répondu du tac o tac, comme si tu avais préparé tes réponses, et c'est exactement ce que tu avais fait. Tu avais répété ces réponses dans ton miroir pour avoir l'air le plus crédible possible. Tu vois bien dans le regard du médecin qu'elle lit à travers tes mensonges et tu joues de nouveau nerveusement avec tes doigts. Pour de vrai cette fois. Elle ferme le dossier, décidé sur ton sort. "- Non." Ton visage se décompose tandis qu'elle range celui-ci. "- Comment ça non?" Tu demandes. Elle, elle écrit sur une ordonnance, un air totalement détaché de la situation. "-Non, vous ne retournerez pas travailler." Tu sens ton coeur louper un battement tandis que toi, t'attendais que ça. Tu te tapais la tête contre les murs chez toi, tu tournais en rond et même ton chien ne semblait pas être suffisant pour te tenir compagnie. "- Mais ..." "- Y a pas de mais qui tiennent Jill. Vous êtes encore un danger pour les autres, mais surtout pour vous." Ton visage se décompose par ces mots. T'étais pas si dangereuse, t'étais juste ... traumatisé. Tu pourrais pleurer. L'ancienne toi aurait pleurer. Mais pas celle qui avait vécu autant de traumatisme qui étaient désormais ancré en toi de manière si vive. " - Et j'vous prescrit des somnifères à dose légère. S'il vous plait, dormez. Où vous allez devenir folle." Elle arrache le papier et te le tends. Tu l'attrapes, un peu tremblante avant d'acquiescer d'un simple signe de tête et de balancer les quelques dollars sur la table pour finalement partir en attrapant ton perfecto au passage. Tu claques la porte derrière toi et t'observes cette ordonnance qui écrit clairement le nom d'un somnifère imprononcable. Un soupire et te voilà roulant en boule le papier pour finalement le jeter dans la poubelle le plus proche avant de reprendre ta route.

Aujourd'hui, Raccoon City Police Departement.

Ca avait été facile. Peut-être trop.
T'avais débarqué ici sans réelles explications. Tout c'que tu savais, c'est qu'il avait été relativement facile de s'adapter, peut-être car tu avais des capacités d'adaptations qui dépassaient de manière générale les gens lambda. Il fallait dire que ton training militaire, suivi de ton rôle au sein de TASK et surtout, les expériences plus ou moins négatives que tu avais vécu t'avaient permise de pouvoir t'adapter. Et surtout survivre. Tu devais admettre que ton instinct de survis avait pris le dessus ces dernières années, que ça soit pour te sortir vivante du Manoir Spencer, de Raccoon City au bord de l'explosion, pourchassée par un Tyran au seul et unique but de te descendre, ou même des mains de Wesker. Hell, les choses que tu avais vécue étaient inexplicable pour beaucoup, d'autres se seraient simplement laissé mourir.
Dans tout les cas, tes talents d'adaptations avaient été utile. Mais surtout, tu avais vu ici l'opportunité pour enfin réussir à reprendre le boulot. Sans ta psychiatre qui insisterait pour que tu dormes plus, ou que tu apprennes à ne pas chercher ton arme au moindre coup de pression, tu pouvais simplement reprendre la route du commissariat. Et tu t'étais pas faite prier.
Tu avais pourtant eu quelques souvenirs qui étaient remontés, pour le fait que cet endroit s'appelait et ressemblait comme deux goûtes d'eaux à celui où toi même et les autres membres du TASK aviez établis vos quartiers. C'était relativement intéressant, de voir la manière dont les choses étaient à la fois si similaire, mais à quel point cette ville ou ce monde était différent. Mais ton PTSD, lui, il était là. Bien présent. T'étais traumatisée Jill. Les souvenirs marqués au fer rouge qui s'imprimaient sur ton cerveau, qui avaient simplement détruit toute sanité de ton esprit pour te rendre aussi paranoïaque au moindre bruit derrière toi. Tu détestais les portes qui claquait et surtout, tu passais plus de temps à dormir dans des hotels ou chez des collègues plutôt qu'chez toi. En même temps comment faire ? Quand lors de tes derniers jours à Raccoon City t'avais été attaquée chez toi par Nemesis. C'est pas facile de cacher ces traumatismes, mais personne n'a besoin d'savoir. Ils ont pas besoin d'connaître ton passif. D'ailleurs tu restes relativement silencieuse et discrète à ce propos.
Ouais non.
Ils ont pas besoin d'savoir. Et surtout, tu préfères pas donner des idées à des scientifiques fou, ou pire encore avoir Wesker ou quelqu'un d'autre à tes trousses. Parce que tu sais très bien que finir entre les mains d'Umbrella où d'un timbré comme Albert signerait ta mort.
Quoi que. Dans l'fond, la mort semble être un meilleur sort que finir comme Lisa Trevor.

Enfin.
Après un ultime regard de ton reflet dans le miroir, tu t'extirpes enfin des toilettes pour te rendre jusqu'à ton bureau, histoire de reprendre un peu ton dossier. Mais avant, pourquoi ne pas aller embêter Chris un peu, hm ?