▲ Né au sein d'une meute au fonctionnement pour le moins particulier, Maëlan n'est pas en mesure de parler avec certitude de ses origines. Il ne connaît ni l'identité de son père, ni l'identité de sa mère - bien que depuis peu, il est convaincu de l'avoir décelé. Néanmoins, cela reste encore à prouver - bien qu'il se risquerait à la colère foudroyante de son Alpha s'il en venait à réellement à le faire, car au sein de leur clan, il leur est tout bonnement interdit d'avoir connaissance de ces choses-là. Ainsi, à chaque nouvelle naissance, l'enfant est aussitôt pris en charges par toutes les femmes du clan. De cette façon, ils reçoivent tous la même éducation et sont également, de manière parfaitement inconsciente, peut-être bien plus lié les uns aux autres par cette façon de vivre. Puisque chaque homme est le père de tous, que chaque femme est la mère de tous. C'est une façon de vivre qui peut sembler étrange, peut-être même carrément hors du temps où Dieu ne sait quoi d'autre, à la limite l'aberration... Mais, pour Maëlan qui a toujours vécu ainsi, c'est quelque chose qui lui semble normal, peut-être même banale ou alors, peut-être qu'il s'y est simplement fait au fil du temps et cela, même en dépit de ses nombreux questionnements ?

▲ Toute la meute est donc sa famille - par extension certes, mais outre cela, elle l'est réellement. Car pour lui, la famille n'est pas qu'une question de sang. Dagnìs - lui plus qu'un autre, dans la mesure où il est l'exemple parfait pour illustrer ses propos - est clairement le petit frère qu'il n'a jamais eu, ou du moins, il le voit comme tel - parce qu'étant donné qu'au sein de la meute personne ne connaît réellement l'identité de ses parents biologiques peut-être bien qu'il l'est réellement finalement...? Quoi qu'il en soit, pour Maëlan, Dagnìs est son frère. Il donnerait sa vie sans hésiter pour le protéger, même s'il préfère mille fois le charrier - bêtement parfois - plutôt que de le lui dire sans détours. Mais est-ce vraiment nécessaire ? Après tout, il était évident qu'il le sache déjà, non ? A contrario, Lonso et Linus, ils les considèrent davantage comme les cousins un poil irritants qui auraient sans cesse quelque chose à prouver à tous et à chaque instant. Il n'est pas impossible, d'ailleurs, qu'ils se voient davantage comme de potentiels rivaux que comme des frères.

▲ Le clan dont il est issu est nommé la Belle Lune et n'est autre qu'une meute de Guerrier-Loup qui s'est établi à Iphandenel, il y a plusieurs générations de cela. La ville même d'Iphandenel est comment dire ? Plutôt triste en apparence, pour ne pas dire terne. Pourtant, la ville pourrait être très belle avec ses jolies rues pavées, son campus universitaire et son immense et belle forêt - plus d'un aime à prétendre le contraire cela dit et tend davantage à affirmer que la forêt aux mille arbres, c'est ainsi qu'elle est nommée, n'est rien d'autre qu'humide, sombre et lugubre. Pour Maëlan en revanche, qui y avait vécu toute sa vie, ces bois sont bien plus que cela - à commencer par sa maison. Depuis plusieurs générations, la meute y a trouvé refuge sous la coupe de Dhraelos, leur Alpha. Ce dernier dirige la meute d'une main de fer, n'hésitant guère à imposer sa domination par la peur, justifiant le moindre de ses choix en usant d'histoires du passé et n'hésitant guère même, à réduire les femmes du clan à de vulgaires servantes simplement bonnes à porter les futurs guerriers et à se charger de leurs éducations. Seulement, Maëlan avait toujours haï cette façon d'agir envers elles, car elles aussi étaient bien plus que cela - à commencer la leur mère à tous ! C'était ignoble de réduire une femme - ses femmes-là tout particulièrement - à si peu, de les traiter comme des êtres inférieurs et possiblement moins que cela encore alors qu'on leur devait tout - la vie en autre. Car sans elle et leur bon vouloir, l'avenir des Guerriers-loups serait en péril. Déjà, parce qu'aucun d'eux n'auraient la patience d'éduquer correctement les plus jeunes et/ou ne s'aurait sûrement tenir convenablement la clairière ou ils se sont établis, sans même parler du fait de leurs incapacités à procréer sans elle - et ça même s'ils y mettraient toute la volonté du monde.

▲ Maëlan, les porte bien plus en estime encore depuis que l'une d'elles lui a fait part qu'il était considéré comme "l'espoir" - autrement dit, l'avenir du clan et bien davantage encore, lorsque plusieurs d'entre elles se sont alliées pour le sortir du sous-sol un soir de pleine lune - la seule soirée au cours de laquelle les Guerriers-loups deviennent réellement des bêtes sauvages en n'ayant littéralement aucun contrôle de leurs pouvoirs, sur leur transformation. Or, ce soir-là, Maëlan avait pourtant réussi à le faire. À maîtriser la bête sauvage qui sommeillait en lui et qui ne demandait qu'à sortir. Alors, luttant pour garder sa forme humaine, les femmes du clan auraient très bien pu choisir de l'abandonner à son sort, au fin fond de ce sous-sol empli de loup assoiffé de chair fraîche. Mais elles n'en firent rien et risquèrent leurs vies, mais aussi la colère de l'Alpha afin de le sortir de là.

▲ Comme tous les Guerriers-loups, Maëlan possède un don qui lui est propre. Lui, n'est autre qu'un pisteur. Autrement dit, il est le seul de son clan à pouvoir pister et différencier l'odeur unique de chaque espèce existante sur Terre. Un don assez rare et extrêmement utile aux yeux de son Alpha qui n'aspire qu'à une chose : réduire à néant les Grimuites (qui de nos jours, n'étaient plus censés exister), mais aussi le peuple des Vagabonds - des immortels, tout comme eux, mais avec qui ils sont en conflit depuis la nuit des temps, car ils (les Grimuites en majeure partie) sont responsables de la malédiction lunaire des Guerriers-loups.

▲ Autrefois étudiant à l'Université d'Iphandenel, il pratiquait également, au sein de cette école, le bō-jutsu - qui n'est autre qu'un art martial japonais qui enseigne le maniement du bâton long. Ce fut là qu'il fit la rencontre d'Elinaë et de sa meilleure amie Lùna - la première étant une Vagabonde - ou quelque chose qui s'en rapproche drôlement - et l'autre étant une Grimuites, il n'est donc pas anodin de dire, que ce fut précisément à la suite de ses rencontres que la vie de Maëlan changera du tout au tout, entraînant avec lui dans ce tourbillon de changement son petit protégé, Dagnìs.

▲ A la suite de bien des péripéties, d'engueulades, de courses-poursuites incessantes et de mise en danger parfois inutiles, Maëlan et le jeune Dagnìs furent finalement considérés comme des traîtres au sein de leurs propres clans pour s'être alliés à leurs ennemis. Prétendre que d'être considéré comme tel par les siens et que le fait d'avoir ainsi exposés son jeune frère au danger, à la colère, mais aussi à la folie meurtrière de leur Alpha ne le toucher pas au plus haut point, serait un terrible mensonge. Pourtant, paradoxalement, si cela devait être refait, il referait sûrement les choses de la même façon ou presque. Les sentiments qu'ils éprouvaient à l'égard d'Elinaë le pousseraient sans aucun doute à agir de la même manière en souhaitant la protéger coûte que coûte.

D'ailleurs, c'était en essayant de la sauver - une fois de plus - qu'il avait fini par se retrouver ici, piégé au cœur d'un monde qui n'était pas le sien. Piégé ici sans avoir la possibilité de retourner de là où il venait, sans avoir la certitude que Dagnìs, Elinaë et Lùna aillent bien. C'était à la fois étrange et terriblement frustrant de savoir qu'en l'espace d'un instant, il était sorti d'une situation compromettante - alors que ses amis et lui se retrouvaient pris au piège au bord d'une falaise, sans solution de replis apparente - pour finalement se retrouver dans un nouveau traquenard plus seul que jamais.

▲ Et ce n'était pas - ou pas uniquement, du moins - la chose la plus déroutante. Ici, il n'avait guère de pouvoir. Il semblait n'être rien d'autre qu'un homme des plus "normal" et on ne peut plus âgé que ce qu'il ne semblait être dans son monde. Profondément perdu aujourd'hui, Maëlan essaye de reprendre le cours d'une vie à peu près normal. Mais sans les siens, sans Eli, sans ses pouvoirs... Il n'était pas certain d'y parvenir. Après tout, qui pouvait-il bien être s'il n'était plus un Guerrier-loup ? Jamais, ô grand jamais, il ne s'en était soucié auparavant, parce qu'en aucune façon, il n'avait supposé qu'une telle chose pourrait lui arriver un jour.