Après avoir sauvé in extremis Manon des griffes de ses séquestrateurs sans être pour autant parvenu à les arrêter, les laissant tristement filer dans la nature (mais pas pour longtemps), Charles a pris le plus grand soin de celle qu’il ne se cache plus de considérer comme nulle autre que sa fille… sa fille qu’il a échouée à protéger au moment où elle avait eu le plus besoin de lui. Ce qu’il s’est passé là-bas, Charles le reproche autant aux Osborn qu’à lui-même. Il aurait dû être capable d’intervenir, il aurait dû savoir agir, anticiper cette situation catastrophique, qui aurait pu aboutir à une conclusion des plus sinistres s’il n’était intervenu à temps.
Manon va bien. Les jours progressent et son état physique s’est stabilisé, mais il se doute en revanche que son état mental, lui, doit être au plus bas. Il la connaît, bien assez pour savoir combien elle éprouve à l’origine d’antagonismes pour ceux qui ne sont pas comme eux, et qui les fustigent à l’inversent parce qu’ils ne leur ressemblent pas en retour… Difficile, après ce qu’elle a vécu, de lui reprocher son animosité exacerbée envers les non-mutants. Pour autant, pour l’heure, ce n’est pas là ce qui l’inquiète le plus…
Pour l’heure, il veut surtout s’assurer du bien-être autant physique qu’émotionnel de l’adolescente, dont il sait pertinemment qu’il devra veiller sur elle avec plus d’attention et d’assiduité qu’il ne le faisait déjà afin de s’assurer que plus rien ne lui arrive. En laissant les récents événements se produire, Charles a le vif et déplaisant sentiment d’avoir manqué à tous ses devoirs, sans exceptions… C’est un manque honteux auquel il veut à présent pallier à tout prix… à sa propre échelle, et avec tout le temps et l’attention que ceci exigera.
Quand il rejoint la chambre de Manon, c’est après avoir frappé plusieurs coups rapides à la porte et en ouvrant cette dernière avec prudence qu’il daigne se manifester, prêt à rebrousser chemin si Manon devait décider vouloir rester seul, comportement compréhensible autant qu’il pouvait être alarmant, parfois.
« Comment te sens-tu, aujourd’hui ? »
La question peut paraître d’une banalité terrible – elle l’est en partie – mais ce qu’elle renferme est en revanche autrement plus profond, un souci véritable et inextinguible, qui ne sera apaisé que par la réponse, qu’il espère franche, de sa fille de cœur… Malheureusement, cette réponse, il la devine avant même que Manon n’ait pris la parole. Elle ne va pas bien. Et il faudra probablement beaucoup de temps – un temps bien trop long – pour que les choses s’arrangent enfin.
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Petruccio Auditore
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Mar 10 Oct - 21:33
♛ I failed to protect you
Crying does not indicate that you are weak. Since birth, it has always been a sign that you are alive.
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Manon avait perdu la notion du temps. Que ce soit le matin, l’après-midi ou même la soirée, elle était restée sur son lit, les genoux entourés de ses bras, le regard fixé sur le vide. Elle ne s’était pas non plus habillée de la journée, constamment dans sa robe de nuit, son visage non maquillé, les cheveux tombant le long de ses hanches… elle avait sûrement l’air d’un fantôme. D’une Sadako avec les cheveux blancs. Et même son image ne faisait plus partie de ses priorités.
Elle réfléchissait. Enfin, elle ne saurait pas dire à quoi elle réfléchissait, mais il y avait constamment quelque chose dans sa tête. Une pensée à avoir, une question, des souvenirs.
Parfois il n’y avait rien du tout, mais elle réfléchissait quand même.
Et puis elle attendait.
Cette chambre était son monde à présent : elle n’en était pas sortie depuis cet… incident. Ce n’était pas qu’elle en soit incapable – dans un sens, si – mais elle l’avait constamment refusé. Sa toilette se faisait dans la salle d’eau attachée à la chambre, et ses repas… du peu qu’elle mangeait, elle le faisait ici.
Puis elle attendait encore jusqu’à ce qu’elle entendit le son quotidien du professeur qui toquait à sa porte. Un petit son approbateur sortit de sa gorge, et la porte s’ouvrit. Il y avait quelque chose de familier dans le bruit que faisait le fauteuil roulant sur le parquet, puis le tapis… et la familiarité, c’était rassurant.
« Comment te sens-tu, aujourd’hui ? »
Manon tourna mollement la tête vers lui, sa tempe reposant encore contre ses bras.
« Bien… » répondit-elle, de manière un peu automatique.
Ce n’était pas tant un mensonge que ça : elle n’avait pas eu mal aujourd’hui, et elle avait dormi. Dans un sens, c’était plutôt positif ! Pas qu’elle s’en réjouisse réellement… si elle oubliait la douleur, alors peut-être qu’elle oublierait aussi la colère. Et ça, elle ne pouvait pas se le permettre.
« Et vous ? » Elle lui offrit un petit sourire maladroit. « Vous prenez dix ans avec les traits tirés comme ça… »
Charles sait qu’elle ment. Il le saurait même s’il devait avoir des doutes à ce sujet, mais c’est une évidence si frappante qu’il n’estime même pas nécessaire de la souligner… Parce qu’il ne pouvait pas vraiment s’attendre à une autre réponse de la part de Manon. Sa question avait été d’une banalité sans nom, même si elle avait appelé quelque chose de plus profond, et avait été motivée par une volonté sincère de s’enquérir de son état, de s’assurer que tout allait pour le mieux.
Oui, elle ne peut qu’aller mal, les cernes sous ses yeux, la faiblesse de son ton, sa volonté plus ferme que jamais de ne pas quitter les quatre murs de sa chambre sont en ce sens plus parlant que des milliers de mots. Elle ne va pas bien, dans le cas contraire, elle serait dehors, dans le cas contraire, elle serait elle-même. Mais au moins… elle est en vie, et sa santé physique, quoi que fragile, semble s’être au moins un peu amélioré, Charles a même l’intuition qu’elle est parvenue à trouver un semblant de sommeil, et c’est loin d’être rien.
« J’aurais peut-être l’air plus sage et respectable, de cette manière », répond Charles avec un fin sourire, quand Manon lui fait remarquer qu’avec les traits tirés comme ils le sont à l’heure actuelle, il semble avoir dix années de plus.
Puisque Manon semble ouverte à la conversation, Charles s’engouffre dans la brèche. Il fait rouler son fauteuil à l’intérieur de la chambre, en s’assurant de ne rien écraser sous ses roues au passage, et s’applique à refermer la porte derrière lui, afin d’éviter au possible de s’attirer la moindre oreille indiscrète.
« Je pensais faire un tour, aller voir les décorations d’Halloween, je me suis dit que tu voudrais peut-être m’accompagner », commente-t-il sans s’attendre nécessairement à une réponse positive, mais ouvrant du moins la porte au dialogue et… à tout ce qu’ils pourraient décider de faire ensemble, un moment privilégié, qui lui permettrait de penser à autre chose.
Charles ne veut pas l’obliger à ressasser les événements, encore et encore, à moins qu’elle n’en ait véritablement l’envie. Il gage que ce ne serait absolument pas sain pour elle. Mais il veut du moins l’encourager à voir les choses différemment… plus sereinement, peut-être, va savoir.
« Ou bien je peux commander à dîner et on mangera ensemble devant un film, comme tu préfères. »
Dans tous les cas, le résultat est le même, ce qu’il veut, c’est simplement lui sortir la tête de l’eau, même temporairement.
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Ven 27 Oct - 16:58
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Plus sage et respectable... Manon eut l’ombre d’un sourire amusé à cette pensée. Même si le professeur ne prenait plus aucune douche ou ne toucherait plus à un peigne, il aurait toujours l’air sage et respectable. C’était peut-être dans ses traits, c’était marqué comme au fer rouge chez lui.
« N’en soyez pas si sûr, » lui répondit-elle cependant, avec une insolence fatiguée.
Et puis elle se rappela qu’elle n’avait jamais été douée pour faire de l’humour. Elle finissait toujours par blesser les autres. Alors son sourire s’effaça.
La présence du professeur dans sa chambre ne la dérangeait pas, il était bien le seul qui avait ce privilège. Manon ne comprenait pas vraiment pourquoi elle ne ressentait pas ce sentiment de danger et de violation quand c’était lui qui s’approchait... peut-être que c’était parce qu’elle et lui étaient liés maintenant.
« Je pensais faire un tour, aller voir les décorations d’Halloween, je me suis dit que tu voudrais peut-être m’accompagner. »
Ce n’était pas sa première tentative, mais elles avaient le mérite d’être toutes différentes. De titiller sa curiosité sur quelque chose d’aussi banal qu’Halloween pour la distraire. Le pire, c’est qu’elle aurait envie d’accepter, et puis ensuite elle se rappela qu’Halloween ça se passait dehors. Que les rues qu’ils visiteraient étaient dehors. À cette pensée, ses muscles se raidirent et son cœur commençait à paniquer dans sa poitrine.
Cela dit, refuser, c’était décevoir ses efforts.
Et Manon ne voulait pas le décevoir.
Alors elle s’enfonça le visage entre ses genoux, espérant vainement que ça suffise pour changer de sujet.
Ce qu’il fit.
« Ou bien je peux commander à dîner et on mangera ensemble devant un film, comme tu préfères. »
elle découvrit son visage lentement, reposant ses yeux noirs et gris sur lui. Le bruit de son cœur se calmait, et ses doigts semblaient retrouver une certaine mobilité. Il lui fallut bien quelques secondes avant de pouvoir articuler une réponse.
« Quel film... ? »
Elle chercha dans son esprit un titre qu’elle aurait envie de voir, mais pour être honnête, sa culture cinématographique était très limitée. Les occasions lui avaient manquées avant, et maintenant c’était le vide dans son esprit.
« Un film romantique ? »
Ses lèvres se pinçaient un peu, c’était peut-être un petit peu trop cliché...
Il prend des gants, avec elle… peut-être un peu trop… il n’en sait rien. Ce n’est pas tout que d’avoir accès aux pensées et aux émotions d’autrui, encore faut-il savoir les gérer convenablement. La plupart du temps, Charles y parvient sans trop de difficultés. La force de l’expérience aidant, il pensait s’être exposé à une grande quantité de scénarios et de situations, mais rien ne l’avait préparé réellement à celle-ci. La personnalité de Manon n’a pas toujours été facile, et à présent, cette dernière, si fragilisée par les événements, pourrait bien s’en trouver encore plus difficilement accessible.
Il sait que ses efforts doivent paraître pour le moins maladroits, en cet instant… il veut seulement inviter Manon à quitter les quatre murs de sa chambre pour savoir mieux apprécier ce qui l’entoure, et surtout ne pas sombrer dans un repli qui pourrait certainement lui être fatal. Il ne peut affirmer que c’est là la solution idéale – en de telles circonstances, force lui est d’admettre que la solution idéale n’existe tout simplement pas, en réalité. Il comprendrait sans mal qu’elle rejette sa proposition, mais il fait de son mieux pour, au moins, occuper son esprit.
A sa proposition d’aller voir les décorations d’Halloween, il ne répond pas… Au fond, il devait s’y attendre, et ce n’était pas une proposition incroyable non plus… Il pouvait très clairement faire mieux… en faisant un petit effort… qu’il n’a pas fait. Mais il essaie de se rattraper en suggérant un programme qui n’oblige pas Manon à sortir dehors et affronter le monde extérieur. Ils doivent y aller progressivement, par étapes, c’est important, et il le sait. Ils n’y arriveront que de cette manière, en ne brûlant pas trop rapidement et dangereusement ces étapes pour le moins essentiel.
« Le film que tu voudras. Je te laisse le choisir », il confirme en souriant. « Je ne suis pas un immense cinéphile, mais justement, j’ai toute une culture à me faire », ajoute-t-il avec un fin sourire.
Une comédie romantique ne devrait pas, normalement, les déprimer ou intensifier les traumatismes de sa pauvre protégée… Autant ne pas choisir un drame un peu trop larmoyant ou un film d’action un peu bourrin. Autant s’assurer qu’elle se sente le mieux possible, et mettre toutes les chances de son côté en ce sens.
« Et je t’autorise aussi à choisir le menu du soir, dans ma très grande générosité. »
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Dernière édition par Charles Xavier le Dim 21 Jan - 9:13, édité 1 fois
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Entendre que Charles ne connaissait pas grand-chose en matière de films romantiques ne devrait pas l’étonner. Il passait tant de temps à travailler, le nez plongé dans ses thèses, ou dans la gestion du manoir, la gestion des leurs, ça ne laissait pas beaucoup de temps à la cinématographie. Un petit sourire amusé lui apparut sur le visage, observant cet homme un peu plus. Elle aimait le voir ainsi : à l’écoute, ouvert, en parlant de quelque chose de léger.
« Moi non plus… je ne m’y connais pas beaucoup, » admit-elle alors, avec un haussement d’épaule désolé. Pas qu’elle ne s’en excuse réellement, cela dit. Tout comme lui, son passé et sa vie récente n’avaient pas vraiment laissé la place à quelques films. Juste une petite poignée, à l’occasion, quand il y avait encore des soirées cinéma à l’Institut.
Elle avait vu La Reine des Neiges (le professeur Drake en avait entendu parler pendant des mois entiers), Star Wars Un Nouvel Espoir qu’elle n’avait pas apprécié, et deux ou trois autres… avant d’avoir vu Titanic.
Et Titanic avait changé sa vie, pour un moment.
Maintenant que l’idée avait effleuré son esprit, elle ne pourrait pas s’en défaire. Oh elle connaissait bien la fin, toute la tragédie du film ! Mais… c’était si beau.
« Vous avez déjà vu Titanic ? » demanda-t-elle finalement, sans se douter que ce serait bien plus probable qu’il ait déjà vu le film que l’inverse. Comment pouvait-on comprendre la notion de ce qui est culte quand rien ne l’est pour elle ? « J’aimerais bien revoir Titanic… »
Il lui proposait même de choisir le menu. Manon ne pouvait nier tous les efforts qu’il faisait pour elle.
« Je ne sais pas… qu’est-ce que vous aimez manger, vous, le soir ? »
Une soupe lui irait. Un bouillon de quelque chose. Peut-être un petit peu de pain. Ce n’était pas comme si elle avait très faim.
« Je l’ai déjà vu, oui », répond Charles avec un léger sourire, ravi d’avoir su trouver avec Manon un terrain de conversation suffisamment neutre pour qu’ils puissent tous deux s’y faufiler et trouver matière à changer, autant que possible, les idées de la pauvre Manon.
Oui, Charles n’a peut-être pas une si grande culture cinématographique, par manque de temps avant tout, mais Titanic est un classique à côté duquel il ne pouvait pas passer (et oui, il a versé sa petite larme à la fin du film… il est humain après tout). Il ne sait pas si un film dramatique à l’issue tragique sera la meilleure manière de remonter le moral de sa protégée, mais en même temps, il n’y aurait normalement aucun sujet critique d’abordé qui pourrait cruellement la replonger dans le drame qu’elle a vécu. Le destin de ces personnages fictifs est si éloigné des leurs que, normalement, ce point ne devrait poser aucune sorte de problème.
« Mais cela fait un moment. Je ne suis plus certain de savoir comment ça finit », ajoute-t-il dans l’intention de la faire sourire, ne serait-ce qu’un peu. « Il est temps de me rafraîchir la mémoire », dit celui dont la mémoire peut se révéler particulièrement et dangereusement redoutable, en réalité. « De la soupe, c’est une très bonne idée », ajoute-t-il, quand bien même Manon n’a pas manifesté à voix haute ses préférences culinaires pour le soir.
Il comprend qu’elle ait l’estomac noué et des difficultés à s’alimenter, mais tout effort qu’elle peut faire dans ce sens est déjà louable. Déjà que Manon n’était pas bien épaisse, Charles a le sentiment que sa fille de cœur maigrit de jour en jour. A ce stade, et s’il ne fait rien, elle finira par devenir aussi fine que du papier.
« Je préparerai des pop corns. Juste au cas où », ajoute-t-il, d’un ton complice, surtout soucieux d’instaurer entre eux un cadre simple, agréable et chaleureux.
Il fait du mieux qu’il le peut pour apaiser le cœur profondément brisé et meurtri de sa protégée, malheureusement, il sait très bien que ces quelques artifices ne sont pas encore assez. Il fera pour le mieux, il le faudra, mais ils ne doivent pas se leurrer.. Tout ceci exigera de leur part du temps, et de la patience… une patience qu’il est parfois difficile d’avoir quand la situation paraît à ce point insoutenable.
« Et si tu as besoin de quoi que ce soit d’autre, tu n’as qu’à demander. »
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Le professeur évoqua alors la soupe, et Manon sut immédiatement qu’il l’avait lu dans ses pensées. Lui, le plus grand télépathe du monde, c’était plutôt évident ! Mais ça ne la gênait pas, pas cette fois. Visualiser ses envies était déjà quelque chose de difficile, et parfois les exprimer était de trop. Charles ne faisait que lire ses pensées immédiates, ça l’aidait à communiquer.
« De la soupe, oui… » répéta-t-elle avec un petit sourire.
Quand la nourriture lui venait de lui, elle arrivait maintenant à la manger correctement. C’étaient des plats faits dans leur cuisine, par des gens qui sont des leurs, et qui étaient partagés avec le professeur. Elle lui faisait confiance…
Ses sentiments envers lui n’avaient pas toujours été aussi positifs, mais maintenant que le monde entier pouvait être son ennemi, elle avait réalisé à quel point le professeur était différent. À quel point il était unique. À quel point il comptait pour elle.
À quel point il était son seul repère et son seul soutien.
Manon délia alors ses bras, et se mit à se pencher vers Charles. Ses mains l’entourèrent, elle se serra contre lui. Juste un moment. Juste comme ça.
« Je ne veux pas mourir, vous savez… » lui murmura-t-elle, le serrant un petit peu plus. Lui qui ne craignait pas le contact physique avec elle, même en connaissant ses pouvoirs. « Je veux survivre. »
Si elle se laissait mourir, alors elle ne pourrait pas se venger d’Osborn un jour, et de chaque humain qui lui voudront du mal. C’était dur, pour elle, pour lui… elle était encore incapable de se sentir en sécurité à l’extérieur, ou même de manger un plat qui ne venait pas de Charles, mais elle survivrait. D’une façon ou d’une autre.
Certes, elle n’avait pas toujours voulu cela. Charles le savait. Elle avait changé. Du moins, elle l’espérait.
Un fin sourire, un peu tendre, un peu triste, s’esquisse sur les lèvres de Charles quand Manon vient enrouler ses bras autour de lui, seulement le temps de puiser dans cette étreinte le réconfort paternel dont elle a tant besoin. Et lui-même y trouve tout autant de réconfort, à vrai dire. Ce genre d’élan de tendresse lui donnent un peu d’espoir, l’espoir qu’elle finira par redresser la tête, et d’aller mieux, le mieux possible. De cette manière, il lui confirme ce qu’elle pense déjà. Oui, il veut être son soutien… Pas le seul, sur le long terme, bien sûr, mais pour le moment, alors qu’elle a besoin d’un point d’ancrage fort et évident.
« Je ne veux pas que tu te contentes de survivre », répond Charles en retour quand, dans un murmure qui lui déchire le cœur, elle lui affirme ne pas vouloir mourir.
Il le sait. Il sait qu’elle a en elle la force de vivre, au-delà de survivre, mais ce genre de choses prennent du temps… Et il le sait. Il a connu la détresse émotionnelle, le sentiment qu’on ne se relèvera jamais (sans mauvais jeu de mots, dans son cas, car il ne pouvait concrètement plus se relever après ça). Il ne peut pas s’approprier sa détresse, ni il ne pénétrera son esprit au point de s’accaparer ses émotions, des émotions qui n’appartiennent qu’à elle-même.
Il peut entrevoir, en revanche ses désirs de vengeance… Et cet esprit de vengeance, lui aussi, est bien trop familier à ses yeux, mais il garde la chose pour lui-même. Cette rage de vaincre est probablement, en premier lieu, ce qui l’aidera à maintenir la tête hors de l’eau. Et pas la suite…. Par la suite, il fera ce qu’il peut pour l’apaiser autant que possible.
« Prends ton temps. Rejoins-moi dans la cuisine quand tu es prête, ça me laissera le temps de nous préparer quelque chose… d’à peu près comestible. »
Il n’ajoute rien de plus et se retourne alors pour traîner son fauteuil hors de la pièce et laisser à Manon tout le temps et tout le loisir de se préparer à sa guise. Il fera au mieux pour que cette soirée soit la plus agréable, la plus douce et la plus sereine possible.
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Manon ne lui ferait pas l’affront de prétendre ne ressentir aucune colère ou désir de vengeance. Il était Charles Xavier, il la connaissait, et il savait lire dans les esprits. Depuis qu’il avait retrouvé ce don, elle savait qu’il l’utilisait naturellement, et qu’il pouvait lire ses émotions aussi facilement qu’un livre ouvert. La colère était la première chose qui lui avait permis de ne pas sombrer... La colère était saine, salvatrice, et Manon pouvait maintenant la considérer comme une leçon. Si elle oubliait la colère, alors elle se retrouverait comme elle l’a été : à oublier que la sécurité et la paix n’existaient pas et que le danger se trouvait partout. Surtout chez ceux qui se prétendaient nos amis.
C’était bien quelque chose sur lequel elle et le professeur ne tomberaient jamais d’accord, alors même s’il pouvait le lire, elle ne le mentionnait plus. Ça ne servait à rien de se lancer dans une énième dispute, et ce n’était pas ce qu’elle désirait. Il n’était pas son ennemi, il était le dernier ancrage qui lui restait dans ce monde. Elle voulait juste... passer de bons moments avec lui. Comme si tout était normal.
« Prends ton temps. Rejoins-moi dans la cuisine quand tu es prête, ça me laissera le temps de nous préparer quelque chose... d’à peu près comestible. »
Manon le libéra lentement, lui répondant par un petit sourire entendu. Il sait que ses plats sont les seuls qu’elle mangerait. Et il agissait comme si c’était la chose la plus naturelle du monde.
« Je ne serai pas longue, » assura-t-elle doucement.
D’ordinaire, s’habiller, se maquiller, se coiffer étaient la partie la plus importante de sa journée. Manon voulait paraître sous son meilleur jour, quelle que soit la situation ! Chaque tenue était étudiée, adaptée, ce n’était jamais une course à ce qui brillait le plus. Mais depuis qu’elle était revenue, cette étape essentielle s’était fait trop rare... Elle ressemblait à une fille négligée. Pour ce soir, ce ne sera pas acceptable.
Quand Charles eut quitté la pièce, Manon s’était levée vers son armoire, et sa coiffeuse. Il lui fallait quelque chose de simple mais de distingué.
Une robe de nuit en soie. Centrée à la taille, blanche, avec une veste kimono noire avec des imprimés floraux. Une tresse qui retombait sur son épaule, sécurisée par un ruban noir. Quand elle s’admira devant le miroir, elle retrouvait facilement ses réflexes d’avant, à ajuster un pli ou à arranger une petite mèche.
Peut-être que personne ne fera la différence, mais elle, elle savait. Elle était parfaite pour cette soirée. Parfaite, et confiante.
Quand elle arriva dans le couloir donnant à la cuisine, elle entendait déjà les bruits familiers de quelqu’un qui préparait de la soupe. Comme s’ils n’étaient que tous les deux dans ce grand manoir. Manon poussa la porte et le vit, faisant de son mieux pour attraper la crème.
Quand Manon revient auprès de lui, c’est élégamment habillée d’une tenue que l’on pourrait qualifier de bien trop distinguée pour les circonstances… Mais après tout, c’est à tout un chacun de décider des circonstances qui en vaillent la peine.
Charles sait pertinemment à quel point la mode a son importance dans la vie de sa protégée, il sait que c’est pour elle une manière d’expression et d’affirmation, et le simple fait qu’elle ait pris le temps de s’habiller et de se pomponner est déjà une très bonne chose, la preuve qu’elle veut faire des efforts. C’est une manière indirecte pour elle de se prendre en mains. Prendre soin de son apparence comme une manière de prendre soin de son esprit.
« Tu es très élégante », la complimente-t-il sans avoir besoin le moins du monde. « Installe-toi dans le salon et lance le film, le repas est presque prêt. »
Il n’a pas fait dans le compliqué, il faut dire. Quelques légumes mixés dans un peu d’eau et du pop-corn micro-ondable en guise de dessert… Ce n’est certainement pas aujourd’hui (ni demain, ni le jour suivant), que Charles Xavier ouvrira un grand restaurant, mais ça fera l’affaire pour la soirée malgré tout. Une façon d’apprécier cette soirée, de leur mettre un peu de baume au cœur et d’encourager quelque chose qui ressemble à… du quotidien.
Car oui, ainsi qu’il l’a dit à Manon, Charles n’a pas la moindre intention de laisser Manon simplement survivre. Elle vivra, elle vivra vraiment, pleinement… Et cet instinct de vie, pur et naturel, passe par ce constat simple : les petits rien, les habitudes qui ponctuent le quotidien et son susceptibles de nous donner le sourire… nous fournissent autant d’excellentes raisons de vivre.
Une fois le repas près, Charles leur remplit à ras bord deux grands bols de soupe et vient rejoindre Manon dans le salon, en s’efforçant de ne rien renverser. Il dépose le tout sur la table basse et installe son fauteuil roulant à côté du canapé.
« Le dîner est servi, mademoiselle. Est-ce que tout y est ? »
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At the trial of God we will ask : why did you allow all this ? And the answer will be an echo : why did you allow all this ?
Elle sourit à son compliment, avec cette sorte de sourire sincère et timide. Il savait ce que ça signifiait pour elle de bien s’apprêter, même pour une séance de cinéma à la maison. Il savait ce que ça lui demandait, et ce que ça montrait. Il savait…
En s’installant dans le salon, les jambes rempliées entre ses bras, elle se rendait alors pleinement compte de sa situation, ce soir. Ce n’était pas seulement ce que le professeur savait, c’était aussi ce qu’il comprenait. Et elle était dans ce salon, le sien, à prendre sa propre place sur le canapé, à mettre le film qu’elle avait choisi, à attendre la seule personne avec qui elle se sentait comprise, en sécurité et aimée… Y avait-il réellement un sentiment plus doux que celui-là ? Si paisible, coupés du monde dangereux et mauvais qui les entourait.
Lentement elle libéra ses genoux, venant écarter les bras sur le canapé. La texture sous ses doigts, un duvet si doux… et elle n’était plus une cible.
Il revint alors avec un plateau, leurs deux bols, leurs desserts, et même si elle s’était levée pour l’aider il avait déjà tout déposé sur la table face à eux. La musique commençait déjà, avec les plus belles images de Titanic. Si mémorables ! Manon se remit rapidement sur le canapé, la partie la plus proche du fauteuil du professeur dont elle vint attraper le bras.
« C’est parfait… » lui sourit-elle dans un murmure, pour ne pas gâcher la musique.
Elle laissa un petit silence, les personnages parlaient.
« Vous vous souvenez de la fin, n’est-ce pas ? » Question rhétorique, maintenant qu’elle avait sa main autour du bras de Charles, elle sentait bien qu’il connaissait la tragédie du film. Bah, ce n’était pas grave… La fin n’était pas le plus important. Toute l’histoire était l’intérêt ! Tous les personnages, les images, la musique, la beauté de ces instants…
Manon laissait retomber sa tempe contre l’épaule de son protecteur.
« Je crois que je pourrais revoir ce film encore et encore sans jamais me lasser… Il y en a qui vous font cet effet ? »
« Difficile de l’oublier », s’amuse Charles en réponse à la question toute rhétorique de son interlocutrice.
Ce film ne laissait pas beaucoup de suspense quant à sa fin, et surtout, il n’était pas nécessaire d’avoir une grande culture cinématographique pour se faire largement spoiler la mort de ce pauvre Leonardo DiCaprio. Cela ne gâche absolument rien au visionnage de ce film au dénouement tragique, il y avait bien assez à apprécier dans ce chef-d’œuvre intemporel.
Charles se surprend à apprécier ce revisionnage plus qu’il ne l’aurait soupçonné. Ça fait du bien, parfois, de se livrer aux activités les plus normales que l’on puisse concevoir, un vrai moment durant lequel il pouvait aussi convaincre sa protégée que tout irait bien, et que les épreuves endurées ne l’empêcheraient pas de vivre, de vivre vraiment, heureuse au possible.
« Honnêtement, je ne prends plus assez le temps de regarder des films », il admet avec un léger sourire quand Manon lui demande s’il serait capable de citer l’un ou l’autre de ces films-bonbons qu’il serait capable de regarder encore et encore, indéfiniment, sans se lasser.
La culture cinématographique de Charles n’est pas exactement au meilleur fixe, il a toujours tendance à considérer avoir mieux à faire, des tâches plus « essentielles », plus importantes… Ce qui restait très relatif quand on considérait l’état de désuétude dans lequel sombrait son institut, qui n’avait rien de commun avec son lustre d’antan.
« Tu as déjà vu le film Forrest Gump ? Je dirais que c’est mon film préféré. »
Et il le lui fera découvrir si elle ne l’a jamais vu. A vrai dire, il commence à songer qu’institutionnaliser ces soirées films pourrait ne pas être une mauvaise idée du tout.
Les yeux rivés rivés sur le grand écran, Manon se prenait à se détendre. C’était inattendu, et même elle s’en surprenait. Pourtant elle savait que ça devrait être normal : elle était chez elle, avec la seule compagnie en qui elle faisait encore confiance. Il n’y avait que peu d’endroits où de contextes où elle se sentait en sécurité à présent. Ça avait toujours été une épreuve pour elle, et même si ça avait été pire il n’y a pas si longtemps, ce n’était toujours pas quelque chose d’acquis.
« C’est ce que la directrice disait, » répondit-elle doucement, quand il évoqua qu’il ne prenait pas le temps de regarder des films. Ou plus généralement, que Charles Xavier n’accordait pas vraiment de créneaux aux divertissements. « Elle avait organisé une soirée cinéma, un soir. Maxime et moi, nous étions d’un côté de la pièce… »
Elle se remémorait ce moment comme si elle le redécouvrait elle aussi. C’était un souvenir qu’elle aurait pu juger insignifiant avant, mais à présent, chaque partie de mémoire où Maxime apparaissait était devenu aussi précieux que de l’or.
« Je ne me souviens plus de quel film il s’agissait, mais Maxime l’avait bien aimé. Il n’avait pas réussi à deviner la fin… » contrairement à tout le monde. Il avait toujours été trop naïf, mais ce soir-là il n’y avait pas de mal à l’être. Ils étaient en sécurité, à l’Institut, et même s’ils n’étaient pas très appréciés des autres étudiants cela restait quand même leur maison.
« Je suis sûre… qu’il ne devinerait par à l’avance ce qui arrivera au Titanic, » sourit-elle timidement, maladroitement. Et puis elle releva ses yeux vers lui, soudainement soucieuse. « Est-ce que vous trouvez que je parle trop souvent de lui ? »
Une partie d’elle avait conscience que ce n’était pas très sain : parler sans cesse de Maxime, c’était aussi une façon de ne pas avancer. Regarder constamment le passé. Ce n’était pas ce que Charles voulait… Manon le savait.
« Non, je suis désolée. Je… Je ne connais pas Forrest Gump, » répondit-elle, davantage comme une technique de diversion. « Pourquoi vous l’aimez? »
Charles écoute Manon attentivement, alors que cette dernière autorise les sentiments à affleurer, au risque de remuer des émotions qu’elle avait jusqu’alors eu quelque difficulté à observer… A juste titre. Il sait qu’aborder le sujet de son frère jumeau n’est jamais chose anodine pour la jeune mutante, et à chaque fois qu’elle s’autorise à en parler, il se montre le plus attentif et prévenant possible.
Ce n’est pas si rare, bien sûr – comment cela pourrait-il l’être alors que Maxime occupe une place si importante dans ses pensées et ses souvenirs ? Mais toujours, il devine l’épreuve que cela représente, au nom de tout ce qui lui manque.
Elle lui parle de cette soirée cinéma passée avec Maxime, et le fait qu’il n’était pas parvenu à deviner comment il se terminerait, alors que manifestement, cette fin était ostensible. Sans chercher à accéder aux pensées de Manon, il devine sans mal qu’elle convoque à ce moment précis un sentiment bien particulier, un réconfort qui n’a été que fugace, où Manon s’était sentie bien, en sécurité, avec son frère.
Le professeur sourit doucement quand Manon ajoute que son frère ne devinerait peut-être même pas le scénario de Titanic à l’avance. Cette possibilité l’amuse, même s’il doute tout de même que ce soit vrai… Il se promet de réorganiser une soirée ciné quand le frère et la sœur seront réunis… En espérant que le frère et la sœur se réuniront bien un jour… S’il peut seulement être capable de les réunir.
« Je pense que tu n’as pas à te poser la question, et que tu peux parler de lui autant que tu le désire. »
Peut-être que Manon redoute que la chose ne soit pas saine, mais il ne serait pas beaucoup plus sain d’effacer pour de bon la mémoire de Maxime dans son esprit. « C’est un film sur la persévérance et sur l’espoir. Je le trouve très inspirant », reprend-t-il quand elle lui demande de lui parler de son film préféré, et de pourquoi celui-ci lui plaît, chose à laquelle il n’avait pas tant songé jusqu’alors.