(Terminé) You have the chance to become part of s]omething much bigger than yourself [Wanda

You have the chance to become part of something much bigger than yourself

feat. Wanda

Charles, en l’absence de moyens plus pratiques et efficaces, mène ses investigations, pour ainsi dire, à l’ancienne. En l’absence de ses pouvoirs et de Cerebro, il n’avait d’autre choix que d’improviser… ce qui n’est sans doute pas plus mal, comblant l’ennui profond qu’il aurait sans doute ressenti autrement, s’il ne s’échinait pas comme il le fait à poursuivre une mission qu’il s’était fixée dans son ancienne vie, bien que privé d’une partie des moyens dont il disposait autrefois (mais fort heureusement pas de son institut, qui semblait, pour une raison qui lui échappe, l’avoir suivi jusque dans ce monde). Faute de pouvoir trouver les mutants de par cette île étrange grâce à ses seules aptitudes, il avait pris pour habitude d’éplucher les articles de presse et de fouiller les réseaux sociaux, à la recherche de mutants qui pourraient, éventuellement, bénéficier de ses lumières et de sa guidance.

C’est au cours de ses recherches qu’il a eu vent d’un phénomène qui a eu le don de le rendre pour le moins curieux. Un accident matériel qui aurait eu lieu dans un refuge. Les explications avancées pour justifier les dommages n’étaient que peu recevables. Ce pouvait n’être qu’un accident incongru, rien d’autre, mais l’histoire était suffisamment intrigante pour que Charles prenne la décision d’y mettre son grain de sel. Qui que soit réellement cette Wanda Maximoff, employée du refuge d’Ahtohallan, à force de recherches, Charles s’est convaincu qu’elle avait probablement plus à dire sur sa nature et sa condition qu’elle n’acceptait de l’admettre auprès du tout-venant.

Faute de connaître son adresse, il s’était donc rendu jusqu’au refuge où elle travaille. Confortablement installé dans son fauteuil roulant, il s’est dirigé vers l’accueil, où il a demandé à rencontrer la soigneuse animalière sans donner plus de précisions quant au motif de sa visite. Bien que dépossédé de ses pouvoirs, Charles n’en garde pas moins un certain talent de persuasion, qui a suffi en l’occurrence à ce qu’il obtienne gain de cause sans avoir besoin de se confondre en explications en tout genre.

Elle finit par arriver, sans doute intriguée à l’idée de savoir ce que cet inconnu peut bien lui vouloir, d’autant que Charles n’a pas pris la peine de se présenter au moment de s’adresser à l’hôtesse d’accueil. Il la détaille un instant du regard, il y a chez elle quelque chose de familier, quand bien même il reste tout à fait persuadé qu’il ne la connaît pas le moins du monde. Il se fie à cette intuition et la garde néanmoins pour lui-même au moment de s’adresser à elle.

« Wanda Maximoff, je présume ? » Il n’attend pas réellement sa réponse, pouvoirs ou non, il sait qu’il s’agit d’elle. « Charles Xavier », se présente-t-il en tendant une main dans sa direction. « J’aimerais vous parler quelques instants, si vous me le permettez ? »

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Quelque chose dans le comportement de cette jeune femme taraude Charles sans qu’il soit capable de mettre plus précisément le doigt dessus, ce qui l’agace d’autant plus à vrai dire, car il est convaincu qu’en pleine disposition de ses dons, il aurait pu comprendre de quoi il retournait et ne pas devoir se fier simplement à une intuition qui pouvait tout à fait être fausse. Charles n’est pas infaillible, même s’il voudrait l’être, encore moins alors qu’il reste coupé de ses aptitudes, aussi, il décide de mettre de côté ce flair éventuellement trompeur pour se concentrer sur la personne qu’il a en face de lui, et qui se permet de dévisager d’un regard un peu trop insistant, comme s’il pouvait tout de même, en un regard, parvenir à transpercer les secrets de son âme.

« Oh, je ne suis pas là pour ça », répond tranquillement Charles alors que la jeune femme, professionnelle, suggère qu’il est ici pour adopter un animal.

Il n’a pas l’intention de faire semblant. Il a l’intention de se montrer très clair et très direct en présence de son interlocutrice. Il a l’intuition qu’il obtiendra forcément de meilleurs résultats en agissant de la sorte, même s’il ne peut pas avoir de réelle garantie à ce sujet malgré tout. Wanda le conduit jusqu’à l’un des bureaux, leur permettant d’être seuls, ce qui l’arrange et les arrangera probablement tous les deux, car il vaut mieux que cette discussion se produise à l’abri des oreilles indiscrètes.

Charles n’a pas la moindre idée de comment son interlocutrice pourrait réagir, il n’est pas en capacité de deviner que cette femme le connaît, ou connaît du moins une autre version de lui, qui avait eu à son encontre des intentions moins qu’honorables. Il ignore tout de cela mais il sait, en revanche, que ses pouvoirs sont très puissants, et qu’elle fait donc partie de cette catégorie d’individus avec lesquels il est préférable de prendre des pincettes autant que possible, même si ces pincettes métaphoriques ne suffiront pas forcément.

« Je veux parler de l’incident qui a affecté votre refuge. J’ai cru comprendre que les dommages étaient sérieux… » Il marque une pause. « Mademoiselle Maximoff… » Il fait le choix d’entrer dans le vif du sujet plutôt que de tergiverser. « Un pouvoir tel que le vôtre est un don précieux, mais qui peut se révéler également dangereux si personne ne devait vous aider à le contrôler. »

Il préfère être direct. Oui, il sait. Et il est préférable d’éluder le moindre jeu de dupe… même si, en réalité, il ne sera peut-être pas possible de tous les occulter. Non, certains seront probablement inévitables.

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Tout ce qu’il pouvait y avoir à lire sur l’incident en question, Charles l’avait lu des plus minutieusement, en prenant soin bien sûr de s’intéresser également à ce qui pouvait se trouver entre les lignes, ce qui n’était pas forcément perceptible au premier coup d’œil mais ne revêtait pas moins d’importance pour autant. Oui, Charles pense pouvoir se targuer d’avoir lu à peu près tout ce qu’il y avait à lire sur la question, raison pour laquelle il affiche quelques réticences à croire ce que son interlocutrice lui affirme, sans pouvoir pour autant lire dans ses pensées afin d’en avoir le cœur net. Certes, ce qu’elle dit est effectivement vrai, mais si le feu a été maîtrisé rapidement, ce sont les circonstances de cet incendie qui restent des plus suspectes à ses yeux.

Il y a définitivement des points qui lui échappent, des dissonances dans les témoignages qu’il a pu glaner çà et là, qui lui laissent à suspecter qu’il est loin encore d’avoir tout entendu sur la question… mais il est toujours temps d’y remédier, bien sûr… Et il a la ferme intention de le faire… Pour peu que Wanda Maximoff accepte de se montrer conciliante… pour cela, il n’y a pas de miracle, bien sûr, il faudra que Charles la rassure et se montre convaincant. Les réticences de Wanda sont compréhensibles, après tout, et il a déjà eu l’occasion d’en voir d’autres en afficher des similaires par le passé. Il sait que rien n’est joué, et qu’il devra se montrer particulièrement prudent.

« Fort heureusement, oui, j’ai cru comprendre que les dégâts n’avaient été que matériels, et rien de trop grave », fait-il tranquillement sans avoir le temps d’enchaîner sur quoi que ce soit, puisque son interlocutrice le prend de court en rebondissant d’elle-même sur ses propos, ce qui lui convient parfaitement. Il lui sera plus simple d’aborder le sujet avec elle si elle veut bien s’y montrer réceptive, même si la chose ne doit pas forcément être la plus intuitive à ses yeux malgré tout. « Je sais qui vous êtes, Wanda, et ce n’est pas une chose dont vous devriez avoir honte. » Il marque une pause. « Je sais quel rôle vous avez joué dans ce malencontreux accident, mais je ne suis pas là pour vous en blâmer. »

Il l’affirme avec conviction, de son ton le plus bienveillant. Le regard qu’il pose sur elle s’épargne également tout jugement. Il ne veut pas que son interlocutrice voit en lui un ennemi, mais bel et bien un allié. Ce qu’il ignore, c’est que l’opinion de Wanda à son sujet est déjà faite, et a d’excellentes raisons de l’être, qu’il n’est pas en mesure de soupçonner un seul instant.

« Au contraire, je souhaite vous aider. »

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La jeune femme est définitivement réfractaire à l’approche, on peut le dire, frontale de Charles. Ce dernier aurait peut-être pu envisager une manière de faire plus… subtile, délicate, élégante, va savoir… Mais s’il sait parfois manipuler l’esprit de ses pairs, au sens propre comme au figuré afin de s’assurer d’obtenir ce qu’il veut, il estime que quand la situation le permet, rien ne vaut mieux que la vérité nue… à la sauce que l’on désire, bien sûr… Mais la vérité malgré tout. Le directeur de l’institut Xavier s’est déjà fait une très bonne idée de qui il estimait que son interlocutrice pouvait bien être et de ce dont elle était capable.

Il ne peut pas la pousser aux aveux ou à la conciliation directe, mais il peut au moins l’inviter à la réflexion. Et qui sait si, le moment venu, elle ne réfléchira pas à leur conversation et n’admettra pas le bien-fondé de sa démarche. Bien sûr, Charles ne devine pas les excellentes raisons qui poussent tout naturellement son interlocutrice à se montrer méfiante envers lui… des raisons plus que valides, qui concernent une version alternative de lui-même dont il n’a pas encore eu, en réalité, l’occasion d’entendre parler… mais comme pour bien d’autres choses, cela ne tardera probablement pas.

« Ce n’est pas une accusation, je n’ai pas l’intention de vous blâmer de quoi que ce soit. Au risque de me répéter, je ne suis pas votre ennemi », répond posément Charles quand, naturellement sur la défensive, Wanda insiste sur le fait que tout ceci n’a jamais été qu’un accident…

Elle est en droit, bien sûr, de prendre ses accusations pour une attaque, elles n’en sont pourtant pas. Les pouvoirs les plus puissants sont généralement les plus instables, et Charles n’est que trop bien placé pour savoir combien ils peuvent être difficiles à maîtriser. Il n’incarne aucune forme d’autorité en rigueur qui pourrait éventuellement la mettre en danger, mais là encore, elle n’a que sa parole, et de bonnes raisons, probablement, de croire qu’il puisse lui être hostile… S’ils devaient être ennemis, en effet – ce qui adviendra peut-être tôt ou tard, alors oui, elle aura à craindre de lui. Et pas seulement de ses propos.

« Je comprends vos réticences, je les comprends sincèrement… mais je vous demanderai de réfléchir. Je peux sincèrement vous aider. » Il marque une pause. « Si vous devez vous sentir en difficulté, si vous vous sentez… dépassée par ses aptitudes, ou si seulement vous avez besoin d’une personne à qui parler… pensez à me contacter, d’accord ? » fait-il en tirant sa carte de visite de la poche intérieure de sa veste afin de la tendre à son interlocutrice.

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Vaste question que celle que lui pose la jeune femme, et qui ne manque certainement pas de sel, ni d’intérêt. Car après tout, elle n’a pas tort… Elle a d’excellentes raisons de s’interroger quant à ses motivations, et sans doute autant de raisons d’afficher une certaine défiance en sa présence (et encore, le professeur Xavier ignore que ses raisons sont plus variées et profondes encore qu’il n’est capable de le soupçonner de prime abord). Oui, elle est sur ses gardes, et c’est un réflexe qu’il est appréciable d’avoir. Un réflexe que Charles ne saurait que conseiller aux personnes vers qui il décide de se tourner. Pas parce qu’il représente une menace réelle, mais parce qu’il le pourrait, et qu’il est toujours de bon ton de se méfier.

« Je n’estime pas que l’on doive nécessairement connaître autrui pour vouloir lui tendre la main », répond posément Charles, en accompagnant cette réflexion d’un fin sourire qui n’aurait peut-être aucun effet sur son interlocutrice, mais il ne cessera de se montrer aimable quoi qu’il en soit.

Il est intimement convaincu du fait que Wanda aurait tout à fait sa place au sein de l’institut Xavier, et plus largement, ensuite, au sein des X-men, mais pour cela, elle doit accepter de baisser sa garde, et ce n’est pas gagné… Charles n’imagine même pas tout ce qu’elle aura probablement enduré pour se comporter avec tant de défiance, mais il devine que la tâche sera ardue avant de parvenir à lui prouver que lui peut être digne de confiance.

« Les animaux égarés et blessés que vous recueillez au sein de ce refuge, vous ne les connaissez pas avant de les accueillir ici, n’est-ce pas ? » demande-t-il rhétoriquement. « Vous n’attendez pas de savoir qui ils sont pour leur venir en aide », ajoute-t-il, étayant son exemple. « Je n’ai pas besoin de vous connaître pour vouloir vous aider », conclut-il tout naturellement.

Petit à petit, et même si ce n’est pas gagné d’avance, il ressent que son interlocutrice baisse doucement sa garde. Ce n’est peut-être pas assez encore, mais c’est un bon début, déjà. Si elle est intriguée par ce qu’il peut avoir à lui proposer, alors c’est peut-être qu’il est capable de l’atteindre, ou en tout cas d’encourager sa curiosité suffisamment pour que, si elle devait décider de ne pas le rejoindre tout de suite, elle consente à le faire plus tard.

« Je peux être à votre écoute, vous aider à contrôler ce qui pourrait vous sembler incontrôlable, encourager votre potentiel, vous permettre de rencontrer des personnes comme vous. »

Les possibilités sont nombreuses, mais pour cela, Wanda doit apprendre à accepter l’aide qui lui est offerte.

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Charles ne fait aucun commentaire quant aux différences sensibles entre animaux et humains. Ces différences existent autant qu’elles sont évidentes. Cependant, les jugements hâtifs lui semblent exister aussi chez ces êtres vivants, quant à la capacité de pardon, cela reste une chose relative, mais la question n’est pas réellement là. Charles discerne dans le discours de son interlocutrice des indices qu’il conserve précieusement sans pour autant en faire pour l’heure quoi que ce soit, si ce n’est le conserver dans l’attente d’un traitement approprié. Si besoin était vraiment, le discours de Wanda ne manque pas le moins du monde de lui confirmer ce que ses propos précédents suggéraient déjà parfaitement : elle a fait des mauvaises rencontres, avec des personnes comme elle… et ça s’est toujours mal terminé.

Dans une autre vie, s’il était encore en pleine possession de ses pouvoirs, Charles serait totalement capable de comprendre et d’appréhender tout ce qu’un tel discours peut bien sous-tendre, mais en l’occurrence, Charles ignore tout de ce qui tourmente réellement Wanda, ou plutôt de ce qui l’a tourmentée, il ne peut pas deviner la nature plus préciser et autrement plus douloureuse de ses doutes et appréhensions.

« Ce n’est pas parce que d’autres ont échoué auparavant que la chose est impossible. Je n’ai jamais dit que ce serait simple, j’ai dit que ce serait envisageable. Il faut généralement, pour réussir, essuyer un certain nombre d’échecs. Rares sont les entreprises qui réussissent du premier coup. Il faut bien souvent essuyer de nombreuses désillusions… Bien sûr, il serait préférable d’éviter que qui que ce soit ne meure, mais… »

Il sourit doucement. Il sait qu’un tel argumentaire ne suffira pas à convaincre son interlocutrice, mais il tient malgré tout à lui montrer sa bonne foi, et son désir de faire les choses au mieux. Il ne peut faire que des promesses, et espérer qu’elles réussissent, ce qui n’arrive pas toujours. Il sait que cela lui a valu plus d’une fois les foudres de ses pairs et également de certains de ses élèves, mais qu’importe. Il ne changerait pas son fusil d’épaule pour autant, sous aucune forme de prétexte.

« Tout dépend de ce pour quoi vous viendrez me trouverai. Je tâcherai de vous apporter une aide adaptée pour tous les problèmes que vous pourriez bien rencontrer. »

C’est une réponse vague mais sincère. A chaque problème, il tentera d’apporter la solution la plus adaptée, la plus susceptible de véritablement aider celui qui a probablement tant besoin de guidance.

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Avoir un discours positif n’est pas chose difficile, c’est même la chose la plus simple du monde. Cela peut sans doute vous faire passer auprès de beaucoup pour quelqu’un de naïveté, mais la naïveté peut avoir ses charmes en certaines circonstances, et même avoir une influence essentielle, car le pessimisme, la conviction que les choses ne pourront jamais aller que de mal en pis, n’est certainement pas ce qui saura arranger qui que ce soit. Non, ce n’est pas une bonne chose d’avoir constamment un discours négatif. Il faut accepter de voir les choses sous le meilleur angle possible. Bien sûr, ce n’est pas toujours évident, et dans certaines circonstances, cela peut même paraître impossible, mais rien ne saurait l’être avec un semblant de foi et beaucoup de bonne volonté. Et de la bonne volonté, Charles en a à revendre. S’il ne peut pas venir en aide aux mutants qu’il rencontre et les encourager à déployer leur plein potentiel, alors quelle utilité pourrait-il bien avoir encore ? Charles a besoin d’y croire. Impérieusement besoin d’y croire.

« Cela, c’est à moi seul d’en juger », affirme Charles d’un ton entendu quand Wanda remarque ne pas être sûre qu’il saura en réchapper s’il devait tenter de l’aider.

Ce n’est probablement pas faux, et Wanda Maximoff est sans doute très lucide sur sa situation, mais ce n’est certainement pas ce qui va retenir Charles ou l’empêcher d’agir comme bon lui semble. Certainement pas, même. Il a bien la ferme intention de l’aider, à plus forte raison qu’elle en redoute les conséquences. Si elle est si réticente, c’est définitivement qu’elle a plus besoin de son aide que de nombreux jeunes mutants à qui il sera tout autant ravi, au passage, de tendre la main, pour peu que ces derniers en expriment le besoin et la volonté sincères.

« Je dirais que le reconnaître est un bon début. » Admettre qu’elle n’a aucun contrôle sur qui elle est réellement. « Je pourrais probablement vous aider à vous sentir en coordination avec ton corps et ton esprit. » Il marque une pause. « Vos émotions te dépassent, elles prennent le dessus sur vous et sur le meilleur de ta personne, je peux le sentir. » Il avance lentement son fauteuil dans sa direction. « Mais cela n’a pas à être une fatalité. Je peux vous aider à canaliser ces émotions. Je pourrais, pour cela, accéder à cet esprit et l’ordonner par mes propres soins. Ce ne sera pas une tâche toujours agréable ou même évidente, mais… elle peut porter ses fruits. »

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Charles écoute son interlocutrice désoeuvrée avec une attention renouvelée quand cette dernière lui confesse qu'un autre Charles Xavier, par le passé, avait d’ores et déjà tenté de lui venir en aide. Le mutant n’est pas tout à fait certain d’apprécier ce qui suivra, mais il écoute la jeune femme sans l’interrompre, curieux de ce qu’elle pourra bien lui apprendre à ce sujet. Ainsi donc oui, un autre Charles, d’un autre univers, son univers, sa dimension, avait cherché à lui venir en aide… en vain…

La suite… l’interloque et le perturbe pour ce qu’elle met en exergue malgré lui les nombreuses entorses à la moralité dont il se sait capable. Il avait soumis un vote entre les X-Men et les Avengers pour décider de sa mort… Cette pensée l’horrifie terriblement. L’idée que ses X-men, alternatifs ou non, aient pris la décision de son exécution lui retourne l’estomac. Peut-il dire pour autant que ce scénario est tout à fait improbable ? Sans doute que non.

Face à un irrépressible danger, il faut parfois prendre des décisions radicales, des décisions que l’on risquera de regretter par la suite… Une vie sacrifiée pour le bien de beaucoup d’autres est malheureusement un choix presque trop fréquent quand on prétend appartenir à la catégorie des héros… Mais les héros de qui… ? A l’évidence, Charles ne saurait être le héros de Wanda Maximoff après ce qu’il vient d’entendre.

La suite a de quoi couper le souffle… preuve de la puissance ainsi que de la dangerosité de cette jeune femme… preuve de plus qu’il doit lui tendre la main afin d’éviter qu’un tel scénario se reproduise. Non, il ne tuera pas le problème dans l’œuf, au sens propre et au figuré, et il a envie de croire que son autre lui s’est senti acculé, pour en venir à une telle décision, radicale et extrême… Ici, dans ce monde, dans ces circonstances, ils peuvent faire d’autres choix, ils peuvent prendre d’autres décisions : Charles veut y croire. Ce n’est pas sans raison s’ils se sont retrouvés ici et maintenant, dans cette dimension. Certaines choses doivent être réparées, et c’est leur rôle à tous les deux, dorénavant, de dépasser l’évident traumatisme.

« Je ne peux réparer bien sûr ce que j’ai fait…Vous n’être plus cette Wanda, et je n’ai jamais été ce Charles… Ou bien je ne l’étais pas encore. » Il marque une pause, songeur. « Si vous m’en donnez l’occasion, nous pourrons modifier le cours des événements, changer les choses pour le meilleur. » Il l’observe avec intérêt. « L’histoire n’a pas pour vocation à se répéter… pas si nous décidons d’en tirer les leçons qui s’imposent. »

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Charles affiche un sourire contrit quand Wanda s’exprime au sujet de tout ce qu’elle a vécu, subi et fait subir. A l’évidence, son discours est aussi dangereux qu’alarmant. Wanda se présente ni plus ni moins que comme une bombe à retardement, mais Charles ne veut pas commettre les mêmes erreurs que cet alter-ego qui l’a injustement condamné, il n’en est absolument pas question. Il est temps d’en apprendre davantage et d’agir en conséquence. Wanda le dit elle-même, ces leçons sont pour toujours gravées dans sa mémoire. L’histoire n’est pas nécessairement immuable, elle n’a pas forcément besoin de se répéter, et encore moins dans des circonstances si éprouvantes et insoutenables.

Elle estime avoir besoin de temps, et c’est une chose que Charles et tout à fait capable de comprendre en effet. Etant donné ce qu’il vient d’apprendre, il comprend parfaitement que Wanda ne décide pas immédiatement de l’écouter ou d’accepter la main qu’il fait le choix de lui tendre… Ses griefs à son égard ont beau concerner un autre lui, cela ne les rend pas illégitimes pour autant… bien au contraire, même. Il lui laissera le temps dont elle aura besoin. Tout le temps qui lui semblera nécessaire. Ceci dit, il ne saura probablement pas s’empêcher de jeter un œil régulier dans sa direction afin de s’assurer que tout ira bien pour elle… et pour les personnes de son entourage. Il est évident que, quoi qu’elle décide, elle reste un cas particulier, et qu’il sera primordial qu’il surveille de très près quoi qu’il arrive.

Charles fouille la poche intérieure de sa veste quand Wanda l’interroge quant à la manière pour elle d’entrer en contact avec lui. Il devine quelle question sous-jacente cette requête induit, il répondra à l’une comme à l’autre alors qu’il extirpe de son portefeuille une carte de visite. Pour quiconque n’aurait pas vent de sa réelle implication dans la cause mutante, cette carte paraîtrait anodine, elle ne révèle rien de particulier au sujet de ce qui se trame réellement au sein de son institut, mais si Wanda l’a connu, ou a du moins connu une autre version de lui, elle aura forcément connu, dans le même temps, l’institut Xavier dont l’adresse est ici indiquée noir sur blanc.

« Vous me trouverez ici. Et vous serez toujours la bienvenue à l’institut Xavier », lui assure-t-il avec autant de bienveillance que de sincérité.

Sans la moindre intention de lui forcer la main, il espère que l’information fera le chemin nécessaire dans son esprit, afin qu’elle songe à se diriger vers lui si le besoin devait s’en faire sentir.