Lorsque la pièce de monnaie lui échappe des mains, il n’a aucun moyen de la récupérer et ce n’est pourtant pas faute d’essayer. D’un petit geste de la main, il tente de l’arrêter en plein vol avant qu’elle n’heurte le sol. Une habitude qui malgré les trois années passées ici ne s’efface pas. Erik ne compte plus après tout le nombre de fois où machinalement, il joue avec une pièce en métal. Une bille, une pièce de monnaie ou même une arme à feu. La vérité, c’est qu’il n’accepte pas d’avoir perdu ce qui fait de lui un être différent et supérieur aux humains. Être un mutant a toujours été sa fierté et il ne l’a jamais caché. Mais ce sentiment de supériorité est en réalité une réponse à l’oppression qu’il a subi durant sa jeunesse des nazis. Quoi qu’il advienne, plus jamais il n’acceptera que cela se reproduise. Il doit déjà constamment vivre avec ce douloureux souvenir qui est gravé dans sa propre chair. Un numéro parmi tant d’autres. Voilà à quoi il avait été réduit durant la seconde guerre mondiale. Son peuple, les juifs avaient été persécutés et traités comme des moins que rien. Même pas comme des animaux. À un simple numéro. À rien du tout en somme. Alors oui, il s’était promis de ne plus jamais revivre cela, quitte à déclencher une guerre. S’il y a bien une chose qu’il a retenu de son passé chaotique et malheureux, c’est bien qu’on ne prendre le pouvoir que par la force.
Durant de longues secondes, Erik fixe la pièce de monnaie qui est tombée à terre. Son pouvoir lui manque. Être un mutant lui manque. Être séparé de ses frères et sœurs lui manque. Il n’aime pas être un simple homme lambda. Il ne l’a jamais été, alors le devenir est particulièrement pénible pour lui. Trois ans. Voilà plus de trois ans qu’il vit dans ce monde sans queue ni tête. Alors oui, il peut enfin laisser le passé derrière lui d’une certaine manière, mais ce n’est pas ainsi qu’il aurait voulu que les évènements se produisent. Si au moins, il n’était pas seul dans ce monde, tout serait beaucoup plus simple. Malheureusement, ça ne l’est pas. En fait, sa vie entière n’a jamais été simple. S’il devait la résumer, ce serait probablement que chaos, désespoir, tragédie, colère. Et parfois cette vie chaotique a été parsemée de rares moments de bonheur. Charles, son plus vieil ami, lui dirait aussitôt le contraire. Il est convaincu que sa vie n’est pas que misère, mais qu’il y a du bon. Fut une époque où il avait pu s’en convaincre lui-même. Un temps où il pouvait encore se persuader qu’il pouvait connaître le bonheur. Aujourd’hui, c’est différent. Erik a accepté sa fatalité, à savoir d’être maudit. Alors quitte à ne pas avoir droit au bonheur, autant continuer le combat, à savoir défendre les siens.
Celui qui se faisait autrefois appeler Magneto finit par détacher son regard de la pièce de monnaie, toujours à terre, et attrape à la place le journal qu’il n’a pas encore feuilleté. Quelle est sa surprise lorsqu’il tombe sur un article relatant l’ouverture d’un institut pour jeunes surdoués et encore plus lorsqu’il lit le nom de Charles Xavier. S’agit-il vraiment de son vieil ami ou ce monde se moque-t-il de lui encore plus en imitant le nom et le lieu crées Charles ? Ne supportant pas de vivre plus longtemps dans cette solitude qui ne lui apporte aucune paix intérieure depuis les évènements d’En Sabah Nur, Erik se dépêche de s’habiller afin de se rendre à l’adresse donnée par l’article. Sur le chemin qui l’emmène là-bas, il se replonge dans ses souvenirs où Charles est présent. Charles. Il n’a jamais rencontré une seconde personne comme lui. Même Raven n’a jamais eu autant de poids dans sa vie, du moins pas de cette façon. En fait, c’est plutôt lui qui a exercé une influence sur elle. Mais Charles, lui, a changé sa vie. Il lui a donné la force nécessaire, mais aussi le courage pour surmonter les démons et les barrières l’empêchant d’être pleinement lui-même. C’est Charles en personne qui lui a dit qu’en trouvant le parfait équilibre entre la rage et la sérénité, il deviendrait le mutant le plus puissant de leur temps.
Erik est un survivant, comme le lui a dit une fois Wolverine. Face à l’adversité qui a croisé sa route plus d’une fois au cours de sa vie, Erik est demeuré fort. Charles est convaincu que mutants et humains peuvent coexister pacifiquement. Lui, il sait que c’est une douce utopie, une chimère, un mensonge. Non, ça ne pourra jamais arriver. L’humanité a toujours craint ce qu’elle ne connait pas. La création de ces robots de la main de Trask anti-mutants a été la preuve. La peur de ses collègues de travail dans la fonderie en Pologne après qu’il a eu utilisé ses pouvoirs pour sauver l’un d’entre eux, a été une autre preuve. Résultat ? Les mutants ont été les victimes et dans le second cas, il a perdu sa famille alors qu’il avait tenté de suivre le chemin de Charles. Non quoi qu’il arrive malheureusement, Erik ne peut pas suivre ni accepter les idéaux de Charles. Mais cela ne l’empêche pas de l’aimer et de le respecter. Il aura toujours le plus grand respect pour lui. Quelle émotion de se retrouver devant l’école de ce dernier. Tout est parfaitement identique à ses souvenirs. Il s’en souvient très bien puisqu’il avait aidé Jean à reconstruire l’école pour donner suite à sa destruction. Peu après en franchissant les portes, Erik a l’impression de retourner dans le passé littéralement, tant tout est similaire. Alors une fois de plus par habitude, il plonge sa main dans sa poche et en sort sa pièce de monnaie avec laquelle il se met à jouer aussitôt, essayant en même temps de la faire léviter autour de sa main, sans succès. Et lorsqu’au bout du couloir il aperçoit une silhouette familière assis dans un fauteuil roulant, le premier sourire apparait enfin sur ses lèvres depuis qu’il est dans ce monde.
L’institut Xavier avait été autrefois, dans un autre monde, dans une autre vie, un lieu foisonnant, vibrant du martèlement des pas de ses élèves et professeurs, et de l’écho de conversations diverses : un lieu vivant, un lieu fédérateur, un lieu à ses yeux nécessaires. Ici, dans cette dimension, il n’en est qu’un ersatz, une copie si conforme que l’illusion s’en trouve particulièrement convaincante, mais une copie tout de même. Quelques jeunes mutants, en quête de guidance et de repère, ou déjà familiers des lieux, ont trouvé leur chemin jusqu’à l’institut, mais leur nombre reste limité, et en l’absence de ses pouvoirs et de Cerebro, difficile de rendre à sa mission première son lustre d’antan. Il sait s’en contenter néanmoins, ou en tout cas, il s’efforce de s’en contenter. Vivre sans ses pouvoirs lui procure un effet similaire à celui qu’il avait ressenti au moment de perdre l’usage de ses jambes. Déparé d’une partie de lui-même avec laquelle il avait vécu depuis toujours, obligé de s’adapter, en souffrant néanmoins d’un sentiment de manque que l’habitude ne fait pas totalement disparaître. Malgré tout, la vie doit continuer, et celle-ci, dans un monde qui a si peu du sens, exige que l’on construise le sens en question soi-même. Un coup de pouce du destin, ou plus concrètement un visage familier, ne sont cependant pas de refus, bien au contraire… et ils lui avaient singulièrement manqué jusqu’ici.
Il se tient dans la grande bibliothèque du bâtiment quand il entend la porte d’entrée s’ouvrir. Attentif, vigilant, il repose immédiatement le livre qu’il avait entre les mains sur son étagère avant de diriger son fauteuil roulant jusqu’à l’entrée du bâtiment. Alors qu’il s’engage dans le couloir le plus proche, il voit se découper à l’autre bout une silhouette des plus familières, celle d’un homme qu’il n’a pas revu depuis plus de trois ans. Qu’il avait espéré retrouver, peut-être plus que tous les autres. Un sourire se dépose naturellement sur les lèvres de Charles. Peu importe leurs contentieux, leurs conflits, leurs combats opposés, Charles et Erik trouveront toujours un terrain commun sur lequel se retrouver, même si ce doit être l’espace de quelques minutes seulement.
« Erik », il le détaille du regard tandis qu’il parvient à son niveau. Un regard ne suffira pas à deviner ce qu’a pu être le parcours de vie de son ami depuis son arrivée dans ce monde. Il pense pouvoir deviner certaines choses, d’autres resteront un mystère évident. « Tu auras mis du temps à me trouver », remarque-t-il ensuite, ce qui est une façon, à sa manière, de lui signifier le plaisir qu’il a à me revoir et combien il lui a manqué. « Dois-je ta présence ici à une raison particulière ? »
Il espère que non, ou du moins aucune raison qui n’implique seulement la volonté de leurs retrouvailles. Mais dans ce monde et dans ces circonstances, l’on peut s’attendre à tout, et Charles est prêt à tout entendre si cela doit être nécessaire. D’autres questions le taraudent, notamment en ce qui concerne la vie d’Erik dans ce monde et le retour ou non de ses pouvoirs, mais chaque chose en son temps.
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Jeu 13 Oct - 21:58
I'll go easy on you.
Les années ne semblent jamais compter pour eux. Il peut bien s'écouler jusqu'à dix années, leur lien demeure aussi fort qu'au premier jour de leur rencontre. C'est comme s'ils étaient quittés la veille après une poignée de mains. La seule différence, c'est que les retrouvailles sont plus intenses. Malgré leurs différents, malgré tout ce qui a pu se passer entre eux, leur amitié n'a pas changé elle. Et c'est sans aucun doute ce qui fait leur force à tous les deux. Ils se sont disputés violemment, ils ont pris des chemins divergents mais dans les moments les plus difficiles, l'un comme l'autre a su où était sa place. Et c'est précisément tous ces bons moments partagés avec Charles qu'Erik a gardé en mémoire. Il lui est si facile d'oublier tout le reste parce que ça ne compte pas tellement finalement, même si leurs disputes ont débouché sur de lourdes pertes. Erik a bien évidemment songé plus d'une fois au futur que tout les deux auraient pu avoir, s'ils étaient restés soudés comme au départ. Leurs pouvoirs couplés, ils sont pratiquement invincible. Le premier possède la force psychique et de changer l'esprit de pratiquement n'importe qui. Le second, quant à lui, est la force physique brutale. Il peut littéralement déplacer des montagnes, des montagnes de métal et amener à lui tout seul le chaos.
Le sourire de Charles en dit long également sur ses états d'âmes. Son commentaire ne manque pas de l'amuser, étirant davantage son sourire sur son visage d'ordinaire si sérieux et renfrogné. Il ne tarde pas de le détailler à son tour, relevant avant tout que Charles n'est plus chauve. Et c'est une bonne chose ce point, il ne va pas le nier. Il semble également avoir rajeuni, tout comme lui. Un effet de ce monde ? Sans doute. Autrement, il est le même homme que dans son souvenir. Erik pose alors une main sur son épaule.
- Je te retourne la chose, Charles. Cela fait plus de trois ans, presque quatre, que je suis dans ce monde et pourtant, ce n'est que ce matin que j'ai vu passer dans le journal l'ouverture de ton école. Alors permet-moi de te demander, qu'as-tu fais pendant tout ce temps ?
Ce point, il ne se l'explique pas encore. Manifestement, l'école de Charles dans ce monde ne date pas d'hier. Alors pourquoi n'en a-t-il jamais entendu parler auparavant ? La vérité, c'est qu'il y a énormément de questions qui demeurent pour le moment encore sans réponses concernant cette ville, ce monde. Erik n'en comprend toujours pas son fonctionnement, à commencer par le fait qu'il a perdu ses pouvoirs en se réveillant ici. On lui a expliqué qu'il n'est pas le seul dans cette situation et que les pouvoirs reviennent peu à peu avec le temps. Oui, mais combien de temps au juste ? Doit-il attendre encore des années et des années avant de pouvoir clamer avec fierté haut et fort qu'il est un mutant à nouveau ?
- N'ai-je pas le droit de visiter un vieil ami simplement parce que j'en ai envie ? Dois-je forcément avoir une raison pour te voir, Charles ? Alors, tu ne m'offres pas un verre ?
En plus cette fois-ci, la dernière fois qu'ils se sont quittés, ce fut en bon terme puisque c'était juste après qu'il ait aidé Jean à reconstruire l'institut.
« J’étais très occupé à prétendre être occupé », répond Charles presque un peu trop sincère quand Erik lui fait remarquer que lui aussi aurait tout à fait pu le retrouver, et surtout, qu’il y a de quoi s’interroger sur ce qu’il a fait durant ces trois dernières années.
Il a, à vrai dire, prétendu tenir toujours un rôle dont il n’est pas totalement satisfait puisqu’il ne peut que partiellement le remplir. Sa légitimité à tenir cet institut alors qu’il n’a lui-même pas retrouvé ses pouvoirs à de quoi être remise en question. D’ailleurs, Charles s’épargne généralement de confesser aux mutants qu’il prend sous son aile qu’il n’est techniquement plus des leurs. Il garde sa mission à cœur malgré tout, mais un pieux mensonge n’a jamais fait de mal, n’est-ce pas ? Et Charles n’est, à dire vrai… pas le dernier des manipulateurs, même s’il estimera toujours agir ainsi dans le meilleur intérêt de tous.
Erik souligne néanmoins une singularité inhérente à cette ville, et que Charles avait déjà observée lui-même pour sa part : elle s’observe par les caprices de la géographie des lieux, mouvantes, ou par le nombre de retrouvailles tardives qu’il est possible d’y faire, même quand on pense avoir tout exploré, atteint les limites de ses recherches. Pourquoi seulement maintenant Erik avait-il eu connaissance de l’existence de l’institut, et pas avant ? Les questions de cet ordre, il n’est pas rare que Charles se les pose, mais en l’absence de réponse pertinente, il préfère mettre ses doutes et certaines de ses interrogations en sourdine. Il ne les laissera pas, en tout cas, interférer avec la joie de leurs retrouvailles.
« Je poursuis mes ambitions, comme tu peux le constater », reprend-t-il en adressant un regard circulaire autour de lui. « L’école était sur pied à mon arrivée ici, elle manquait seulement d’élèves », résume-t-il alors tout en faisant mouvoir son fauteuil pour l’inviter à rejoindre le salon, après qu’Erik lui ai confirmé qu’il avait simplement voulu lui rendre visite, ce qui était bien sûr la réponse qu’il avait espéré entendre.
Une fois parvenus dans cette salle à la décoration rustique, agrémentée d’une bibliothèque, d’un minibar et de quelques fauteuils confortables, il s’applique, à leur servir deux verres d’alcool ambré, non sans avoir invité au préalable son invité surprise à prendre ses aises.
« Elles ne te sont pas revenues non plus, n’est-ce pas ? » interroge Charles après s’être installé face à son vieil ami, le détaillant sans gêne d’un regard inquisiteur. « … tes capacités ? » lui demande-t-il alors sans certitude mais mu en revanche par une de ces intuitions qu’il aurait tendance à écouter tout naturellement.
Perdre ses pouvoirs a été difficile à accepter pour Charles, il devine que cela a dû être autrement plus compliqué pour Magnéto, qui avait dû se sentir limiter, diminuer, réduit à l’état de tout ce qu’il avait appris à mépriser, dès l’instant où il avait constater ne plus être en mesure d’utiliser son don.
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Sam 15 Oct - 0:49
I'll go easy on you.
S'il lui est si facile de quitter Charles, il lui est au contraire tout autant facile de le retrouver. Peu importe le temps qui s'écoule, d'une façon ou d'une autre, ils ont le chic pour se retrouver au bout du chemin. Erik aurait simplement aimé ne pas avoir eu à traverser toutes ces épreuves. Mais, il a fini par accepter une vérité simple. Celle qu'il est maudit et que les rares moments de bonheur auxquels il a droit lui sont rapidement pris. C'est peut-être pour cela qu'il évite de passer trop de temps avec Charles. Quelque part, il craint également que le jour viendra où il finira par le perdre, lui aussi. Une pensée qui le terrifie, mais qu'il se garde bien de mettre en avant lorsqu'il est face à Charles, surtout sans son casque qui le protège de ses intrusions mentales. Néanmoins, force est de reconnaître que jusqu'ici, tous les deux ont surmonté d'une manière ou d'une autre les épreuves qui leur ont été imposées. Charles, lui, a du apprendre à vivre sans l'usage de ses jambes et à poursuivre sans sa vie sans Raven. Et lui, lui n'a fait que survivre en quelques sortes, assistant à chaque fois à la mort de personnes qu'il a profondément aimé : sa mère, ses frères et sœurs mutants et sa petite fille Nina. Et pourtant, les voilà à nouveau réunis sous ce même toit où Charles l'avait autrefois aidé à développer ses pouvoirs, comme si tout cela remontait à hier.
- Tu restes fidèles à toi-même et c'est ce que j'ai toujours admiré chez toi. admet Erik tandis qu'il suit Charles à travers les différentes pièces.
Contrairement à lui, Charles n'a jamais changé, il est resté fidèle à ses projets et sa vision du monde n'a pas changé non plus. Et c'est ce qu'il a toujours le plus admiré chez lui à vrai dire. Quoi qu'il arrive, Charles ne se détourne jamais du chemin qu'il a décidé des années en arrière d'emprunter. Oh bien sûr, il ignore à quel point il a touché le fond à une époque. Il en a eu un bref aperçu en le retrouvant à sa sortie du Pentagon, mais il n'a pas connu sa souffrance. Et quand il a tenté de le lui faire comprendre, Erik a aussitôt répliqué en le traitant de lâche et qu'il les avait tous abandonné. En résumé, on ne peut pas faire plus différent l'un de l'autre. Et pourtant, leur relation fonctionne dans un sens.
- Tu as dû te sentir bien seul. dit-il en imaginant Charles arpenter les couloirs vide de son immense manoir en chaise roulante.
Charles l'emmène finalement dans un salon où il l'invite à s'asseoir sur un confortable fauteuil avant de lui servir un verre d'alcool. Il trinque avec lui avant de porter le breuvage à ses lèvres. Il ferme un instant les yeux, savourant ce petit plaisir qu'un simple verre peut procurer. Charles ne perd cependant pas le nord et lui dit sous forme de questionnement que ses pouvoirs ne lui sont pas revenus. Erik esquisse alors un petit sourire en coin, avant de reposer lentement son verre sur la table. Il sort de sa poche sa fameuse pièce de monnaie et se met à jouer avec elle, mais à aucun moment cette dernière lévite autour de sa main, venant ainsi confirmer les soupçons de Charles. Il aurait pu essayer de le lui cacher, mais honnêtement il n'en voit pas l'intérêt, d'autant plus que chaque personne dotée de pouvoirs se trouve dans la même situation dans ce monde. Alors même si Charles ne peut pas sonder ses pensées, il ne gagne rien à mentir. Au contraire, peut-être que son vieil ami pourra l'aider à y voir plus clair.
- C'est sans doute ma punition ultime pour tous mes crimes, n'est-ce pas ? Mais, j'ai entendu dire que cela arrive à tous ceux qui possèdent des super-pouvoirs. Qui l'aurait cru ? Des humains qui ne sont pas des mutants peuvent être également dotés de super-pouvoirs. Néanmoins ce monde a visiblement eu du bon pour toi, je vois que tu as retrouvé tes cheveux. Et entre nous, je te préfère ainsi.
Une fine esquisse se dépose sur les lèvres de Charles quand Erik observe qu’il est resté fidèle à lui-même en dépit des circonstances. Ce n’est pas toujours une bonne chose que de se reposer sur ses acquis, mais au fond, il trouve une certaine satisfaction au fait que son ami ne le trouve pas particulièrement changé, tout comme lui-même estime qu’Erik n’a en fin de compte pas tant changé que cela, bien qu’il serait difficile d’en faire une certitude compte tenu des années qui les a séparés de leur dernière rencontre. Il n’a pas la moindre idée de ce qu’a été la vie et le quotidien d’Erik ce temps durant. Tout ce qu’il parvient à comprendre et à deviner, c’est qu’il a probablement dû faire avec l’absence de ses pouvoirs, et que cela a dû être une épreuve à ses yeux. Erik ne lui semble pas tant changé, mais il n’est certainement pas celui qu’il était au cours de leur première rencontre. Les épreuves et l’expérience l’ont changé… jamais au point, cependant, que l’un comme l’autre ne trouvent l’occasion de tenir un rôle, même passager, dans la vie de l’autre.
Charles ne répond pas quand, alors qu’ils traversent les couloirs de l’institut, Erik remarque que Charles s’est probablement senti bien seul dans cet immense manoir. C’est le cas. Il n’est pas totalement seul, certes, quelques élèves ont rejoint l’institut, mais dans l’ensemble, il ne peut prétendre être bien entouré. Tous ceux qui constituaient son environnement social sont absents de sa vie… il n’est pas certain de les retrouver un jour… même s’il espère sincèrement le retour de nombre d’entre eux. Oui, il s’est senti seul. Il aimerait dire que le retour d’Erik dans sa vie comblera sa solitude, mais il a renoncé de longue date à l’idée qu’il demeure à ses côtés autrement que de manière partielle, fragmentée. Pouvoirs ou non, il ne pense pas que cela changera.
Car oui, Erik lui confirme ce que Charles était parvenu à comprendre sans avoir besoin de se frayer un chemin dans les pensées de son interlocuteur. Il ne commente pas quand Erik suggère que ce serait la punition à ses crimes. Charles ne le voit pas comme une malédiction ou un retour de bâton cosmique pour toutes les erreurs qu’ils auraient commises. Ce serait trop simple. Et ainsi qu’Erik l’observe lui-même, tous les individus dotés de pouvoirs ont subi la même injustice. Mais certains s’en sont, en fin de compte, mieux sorti que d’autres.
« Entre nous, moi aussi », admet Charles avec un sourire en coin quand Erik observe que si ce monde ne lui aura pas rendu l’usage de ses jambes ou n’aura pas favorisé le retour de ses pouvoirs, il aura au moins miraculeusement annulé sa calvitie un rien inesthétique. « Tu retrouveras tes pouvoirs », fait-il simplement, avec une assurance qui ne tolère pas de grands discours. « C’est une question de temps. » Charles se saisit de son verre et en prend une gorgée tout en observant Erik, saisissant le moment, la pleine conscience de sa présence ici, après plus de trois longues années de silence. « Qu’est-ce que tu as fait, ces dernières années ? Tu as retrouvé de vieilles connaissances ?... Raven ? »
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Dim 16 Oct - 19:41
I'll go easy on you.
Pour Charles, ce n'est effectivement pas la première fois qu'il est confronté à la perte de ses pouvoirs. Et cela a duré des années. Mais pour Erik, c'est différent. C'est inédit. Ses pouvoirs ont toujours fait partie intégrante de lui depuis qu'il avait 14 ans. Surtout, ses pouvoirs sont sa signature, sa fierté depuis qu'il a appris de la bouche de nul autre que Charles qu'il est un mutant. Et, il n'est pas n'importe quel mutant. Charles lui-même lui a dit un jour qu'il possède un pouvoir qui les dépasse tous. Alors se retrouver du jour au lendemain privé de ces pouvoirs qui font de lui un être supérieur aux simples humains, il le voit comme une punition malgré qu'il sache ne pas être le seul dans cette situation. Le pouvoir lui a monté à la tête, c'est une vérité également et c'est pourquoi la chute n'est plus que douloureuse pour lui, bien qu'au cours des dernières années, il a su mettre de côté sa haine pour les humains en vivant pacifiquement parmi eux. Être privé de ses pouvoirs lui rappelle également l'époque lointaine où ses parents étaient encore à ses côtés. À cette époque, il n'était encore qu'un enfant dont les pouvoirs mutants ne s'étaient pas encore réveillés.
- C'est bon d'être parfois d'accord sur un sujet. ajoute-t-il en esquissant un fin sourire.
Il n'est que trop malheureusement vrai que tous les deux, leurs opinions divergent que trop souvent. Alors les rares fois où ils arrivent à se mettre d'accord, c'est agréable. Cela le rend bien nostalgique de l'époque où ils ont travaillé ensemble côte à côte pour arrêter Shaw. Il ne demanderait que cela dans le fond, mais c'est malheureusement impossible. Charles est un idéaliste, tandis que lui est réaliste. Ils ont essayé et ça n'a pas fonctionné. Là où Charles est persuadé qu'un compromis avec les humains est possible, Erik lui n'y voit qu'une guerre sans merci. La vérité, c'est que les deux ont raison et tort en même temps. L'humanité a toujours craint ce qu'elle ne comprend pas, mais certains humains sont prêts à trouver une voie diplomatique tandis que d'autres ne veulent que l’extinction des mutants. Mais ce monde fonctionne différemment, car il y a un nombre infini de personnes dotées de super-pouvoirs et qui ne sont pas des mutants. Mais Erik y voit là néanmoins une nouvelle certaine menace. En fier mutant, il refuse de se fier aux humains, pouvoirs et magie ou non. Qui lui garantit que ce groupe d'individus ne tentera pas de prendre le pouvoir par le force ? Il préfère ainsi nettement rester sur ses gardes.
- Sûrement, oui. La véritable question est plutôt de savoir à quel moment ils reviendront.
C'est une question qu'il se pose naturellement que trop souvent à vrai dire. Mais plus les jours s'écoulent et plus il a malheureusement l'impression qu'il lui faudra encore attendre très longtemps. Baissant le regard, Erik fixe durant un long moment la pièce de monnaie qu'il a fini par poser sur la table, las de jouer avec. Il la fixe durant un bon moment, tentant une énième fois de la bouger. Mais au moment d'abandonner, il croit la voir bouger d'un millimètre, mais sûrement qu'il a rêvé.
- Si nous devons entamer une longue conversation Charles, pourquoi ne pas jouer une partie d'échecs ? Je te ménagerai, ne t'inquiète pas.
« A t’entendre, on croirait que cela n’arrive jamais, ce serait presque vexant », réplique Charles quand Erik lui fait remarquer qu’il est bon de savoir parfois se mettre d’accord sur un sujet.
Charles a beau dire, c’est effectivement Erik qui a raison sur ce point. Certes, il leur est arrivé de s’entendre sur des choses et d’autres, voire même sur des sujets importants, sans quoi leur amitié ne serait pas devenu ce qu’elle est aujourd’hui, imperméable aux aléas de leurs existences respectives, résistant même à leurs décisions les plus contradictoires. Oui, ils ont su se mettre d’accord, mais il est tout de même vrai également que leurs divergences d’opinion sont également très nombreuses, et probablement bien plus nombreuses que ne l’auront jamais été leurs points d’entente. Raison pour laquelle leurs chemins pouvaient bien se croiser, oui, mais jamais définitivement se rejoindre. Quoi qu’il advienne, l’un et l’autre sont destinés à suivre des chemins divergents, quand ils ne sont pas radicalement opposés, en dépit de tout le respect et de toute l’affection qu’ils pourront jamais éprouver l’un vis-à-vis de l’autre.
Erik admet la possibilité de retrouver ses pouvoirs un jour, il n’a probablement pas d’autre choix que de l’espérer quoi qu’il en soit… il peut probablement tolérer l’idée d’en être dispensé tant qu’il garde à l’esprit la possibilité de les retrouver un jour, c’est une chose que Charles est parfaitement à même de comprendre, au fond… S’il serait probablement plus à même que son interlocuteur d’accepter l’idée de ne plus jamais retrouver ses anciennes capacités, il sait tout de même qu’il lui serait éprouvant de vivre le restant de ces jours sans ce don qu’il a à sa manière placé au cœur de ses considérations et de son existence. Et son obstination à demeurer à la tête de l’institut ne serait plus alors qu’un leurre, une triste illusion.
« Peut-être te faut-il simplement une sorte de déclic », suggère Charles quand Erik s’interroge quant au moment où ses pouvoirs lui seront rendus.
C’est une hypothèse que Charles estime viable, même s’il ne saurait dire de quelle nature pourrait bien être ce déclic. En tout cas, Charles suppose que ce ne sera pas pour tout de suite, considérant cette pièce de monnaie qu’il finit par poser sur la table entre eux et qui par sa seule présence témoigne de son impuissance.
« Tu n’en auras pas besoin », répond Charles quand Erik, fidèle à lui-même, promet de le ménager alors qu’il lui propose une de leurs habituelles parties d’échecs.
Charles, en guise de confirmation, extirpe d’un placard un jeu d’échecs qui semblait patiemment les attendre. C’est comme un rituel entre eux, en temps de guerre comme en temps de paix, ces parties d’échec sont comme un terrain neutre sur lequel ils peuvent se retrouver y compris dans la tourmente, peu importe ce qui doit avoir lieu dans leurs vies respectives.
« Tu prends les blancs ou les noirs ? »
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Invité
Ven 21 Oct - 23:51
I'll go easy on you.
Depuis qu'ils se connaissent, c'est une sorte de rituel entre eux cette partie d'échecs. À chaque nouvelle rencontre, Erik défie Charles, c'est ainsi. Aussi hors de question de déroger à la règle, raison pour laquelle Erik suggère qu'ils en entament une, s'ils doivent se lancer dans une longue conversation. Pourtant, il ne s'est écoulé que trois ans depuis la dernière fois où ils se sont vus. Ils ont connu bien pire puisqu'entre les évènements de la crise de Cuba et l'affaire Trask, 10 ans s'étaient écoulées. Puis le même temps était passé entre Trask et En Sabah Nur. Et pourtant, Erik a effectivement bien des choses à raconter. En trois ans, il s'en est passé des évènements. Il n'a probablement jamais fait autant de rencontres en si peu de temps. Il ne saurait même pas dire s'il se souvient avec précision de chaque personne qu'il a croisé dans ce monde. Il faut dire que ce monde est riche en surprise. Outre des personnes non mutantes possédant des super-pouvoirs, il y a également des personnes pouvait utiliser la magie, avec ou sans baguette magique. Enfin, il y a également rencontré des créatures surnaturelles, littéralement tout droit sorties. Parfois, Erik a littéralement l'impression de se retrouver dans l'un de ces romans de fictions à succès.
- Peut-être, oui. répond évasivement Erik.
Il repense immédiatement à la façon dont ses pouvoirs mutants se sont déclenchés la première fois. On ne peut pas vraiment parler de déclic, mais plutôt de conséquences. À chaque fois, c'était sous le coup de la tristesse et de la colère. Il avait tenté bien évidemment de reproduire le schéma, mais sans succès. Charles suggères qu'il lui faut déclic. Il ne demande qu'à voir, mais il en doute. Erik reste convaincu qu'il est maudit et que seul le désespoir lui rendra ses pouvoirs une fois de plus, mais il se garde bien de le dire à voix haute. De toute façon, Charles connait bien sa pensée et cherche à chaque fois lui prouver le contraire. Il est bien heureux sur le moment qu'il ne possède plus ses pouvoirs, car clairement il n'a pas envie de se lancer dans ce débat auquel les deux amis ne trouverons une fois de plus, pas de terrain d'entente. Et bien que Charles connaisse son passé et dans quelles circonstances malheureuses il a éveillé ses pouvoirs, il reste sur sa position.
- Je vois que pour une fois, tu m'as devancé.
Et, il apprécie. D'habitude, c'est plutôt à lui de le motiver pour qu'ils entament une partie d'échecs. Alors, il ne peut que se réjouir. À sa question, Erik choisit les noirs, car comme il l'a dit, il va le ménager, alors autant que Charles commence en ayant la main. Mais alors que Charles commence à installer le jeu, quelque chose se produit. Sans qu'il ne se rende compte, la pièce de monnaie posée sur la table s'élève lentement dans les airs avant de venir flotter au-dessus de sa tête. L'instant d'après, c'est Charles lui-même qui commence à s'élever dans les airs, mais Erik ne le remarque pas immédiatement, trop occupé à disposer ses propres pièces sur l'échiquier. C'est seulement lorsque son ami laisse échapper un « Erik » qu'il redresse la tête. Sa bouche s’entrouvre, mais il ne dit rien sous l'effet de la surprise. Son emprise se relâche presque immédiatement et le fauteuil de Charles retombe au sol, heureusement il n'était pas très haut dans les airs, en même temps que la pièce de monnaie.
- Tu parlais d'un déclic, hein ? Je suppose que la joie de disputer une nouvelle partie d'échecs avec mon vieil ami en est un.
Sans avoir accès aux pensées d’Erik, Charles devine que son vieil ami n’est pas convaincu par ses propos, et il peut le comprendre, car quand bien même, pour sa part, il estime important de leur accorder un semblant de légitimité, il ne va pas affirmer croire à cent pour cent dans ce qu’il dit. Faut-il un déclic, vraiment ? Peut-on espérer que cela soit suffisant ? Charles en doute quelque peu, mais va savoir, après tout. Si Erik n’est pas convaincu, peut-être qu’un autre, ou autre chose en tout cas, arrivera à susciter cet effet. Quoi qu’il en soit, peu importe les circonstances qui permettront à Erik de retrouver ses pouvoir, Charles croit dans cette possibilité, comme il veut croire dans le retour de ses propres aptitudes. Il le faut, après tout. Bien sûr qu’il le faut. Charles le souhaite pour lui-même autant que pour Erik, quand bien même il sait pertinemment que son ami est bien plus inoffensif sans sa mutation, et que cela devrait être considéré comme une chance pour beaucoup. Avec des pouvoirs aussi puissants que ceux de Magnéto, il pourrait changer la face du monde. En bien ou en mal ? Là est la question… il est au fond impossible de le savoir.
Il affiche un sourire sincère quand Erik observe que, pour une fois, il l’a devancé. Effectivement. C’est généralement toujours Erik qui initie leur partie, et comme il s’y attendait, une fois encore sans avoir besoin de sonder son esprit, ce sont les noirs qu’il choisit, lui laissant donc le soin de commencer. Charles hoche la tête, approbateur, tout en installant le jeu. Cette partie et son issue n’ont pas grande importance, ce n’est jamais ce qui a importé au cours de leurs si nombreuses parties rituelles où ils ont pu se retrouver autour d’un jeu similaire. C’est un prétexte, un décorum pour leur offrir d’aborder un sujet bien différent. Le jeu est installé, de son côté, Erik est encore affairé à disposer ses pions de son côté quand…
« Erik ! »
Charles observe la pièce fétiche de son ami léviter au-dessus de la table, et un sourire franc illumine son visage. C’est souvent au moment où on l’attend le moins que ce que l’on espérait depuis très longtemps trouve un territoire propice afin de se produire. Finalement, il se pourrait, bien en effet, qu’il fallait un déclic pour qu’Erik retrouve ses pouvoirs… et Charles admet se sentir à la fois ravi et flatté d’être ni plus ni moins que ce déclic.
« J’adore avoir raison », fait Charles avec sincérité, heureux surtout de constater que les pouvoirs d’Erik lui sont revenus. Il voudrait répliquer que, dans les même temps, ses pouvoirs seraient miraculeusement revenus en retour. Mais bien sûr, il n’en est rien. « Je m’en voudrais d’interrompre notre parie avant même qu’elle ne commence, mais je me vois dans l’obligation de mettre tes pouvoirs fraîchement retrouvés à l’épreuve. »
Par curiosité, afin de constater leur ampleur, afin d’observer leurs éventuelles limites… lui seront-ils revenus pleinement ou de façon plus hésitante ? Naturellement, la question se pose.
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Invité
Mar 13 Déc - 22:05
I'll go easy on you.
Pendant un moment, Erik contemple la pièce qu'il est finalement parvenu à faire léviter dans les airs. Il est profondément heureux bien évidemment que ses pouvoirs lui sont revenus, mais quelque part légèrement troublé. Son attachement pour Charles est incontestablement bien plus profond qu'il ne veut bien l'admettre et même le reconnaître à vrai dire. Mais en voici la preuve indéniable que Charles est quelqu'un de très cher à son cœur. Au cours de ces dernières années, il a très souvent pensé à lui lorsqu'ils étaient éloignés l'un de l'autre et même s'il l'admettait parfois qu'il lui manquait, Erik pensait faire en sorte que sa vie ne dépende pas de lui. Il s'est trompé. Il a besoin de lui, plus que pratiquement n'importe qui, parce qu'en dépit de leur vision différente du monde, il a été la première personne à réellement le comprendre, à lui tendre la main et à croire en lui malgré les horreurs déjà commises dans sa vie. Charles aura toujours une place importante dans sa vie, qu'importe la distance qu'il y a entre eux et leurs points de vue divergents. Et aujourd'hui grâce à lui, il vient de retrouver ses pouvoirs auxquels il y tient tant.
- Ton optimisme m'a manque Charles, je dois bien l'admettre. rétorque Erik en affichant un petit sourire en coin.
Durant un moment, le mutant laisse son regard dériver vers son ami et se permet de le contempler, comme si c'était la première fois qu'il le voyait. Dans un sens, ce n'est pas totalement faux étant donné qu'il prend enfin conscience à quel point Charles est important pour lui. Si son cerveau refuse de le reconnaître, son cœur a parlé pour lui en lui permettant de réveiller à nouveau ses pouvoirs. Et pour ça, il lui est infiniment reconnaissant même s'il se gardera bien de lui dire à voix haute. Quant à savoir si ses pouvoirs lui sont revenus entièrement ou non, c'est une toute autre histoire que Charles semble être particulièrement curieux. Il n'hésite pas à les mettre comme pari, ce qui amuse grandement Erik. Il en viendrait presque à oublier ce qui les a séparé autrefois.
- Ce serait en effet intéressant de savoir si mes pouvoirs me sont revenus entièrement ou non. confirme Erik.
Une fois le jeu prêt, Erik fait un signe de tête à Charles afin de l'inviter à ouvrir la partie. Il a bien hâte de savoir qui va gagner, même s'il est pratiquement sûr de lui. Et puis, les échecs ça a toujours été leur truc à eux, leur manière de se vider l'esprit, de se retrouver mais aussi d'échanger et d'argumenter. Et il faut reconnaître que ça fonctionne plutôt bien à vrai dire.
- Alors dis-moi Charles, est-ce que tu as revu Raven dernièrement ? Dans ce monde ?
Pour sa part, Erik a déjà eu la chance de la revoir, mais pour le moment, il préfère garder cette information pour lui, n'étant pas encore certain de ce que souhaite Raven exactement. Par le passé, Charles et lui ont également été en désaccord la concernant et en sachant combien tous les deux tiennent à elle d'une manière différente, il préfère ne pas tout lui révéler d'autant plus qu'elle-même lui a demandé de garder pour lui leurs retrouvailles.
« Que ferais-tu sans lui », observe Charles avec un sourire au coin des lèvres quand Erik lui reconnaît que son optimisme lui avait manqué.
Que ferais-tu sans moi ? Aurait-il envie de spécifier. Il ne le fait pas. Il laisse les circonstances parler d’elles-mêmes. Peu importe combien de fois leurs intérêts divergeront, combien de fois ils rentreront en conflits et emprunteront des chemins aux antipodes, ils se retrouvent toujours… et la présence ou l’absence de l’un affecte toujours très naturellement l’autre, que ce soit consciemment ou inconsciemment. Bien sûr qu’il est présomptueux d’estimer que les pouvoirs d’Erik lui seraient revenus uniquement parce qu’il se trouve en sa présence, mais cette pensée se fait une place irrésistible dans l’esprit de Charles, comme il devine, sans savoir encore sonder de nouveau son esprit, qu’il en est également de même pour Erik. Leurs destins ont toujours été étroitement mêlés, depuis l’instant même de leur rencontre.
Ce sont des épisodes tels que celui-ci, des faits qui n’ont définitivement rien d’anodins, qui doivent asseoir cette certitude une bonne fois pour toutes. Quelques secondes d’un silence que Charles ne cherche pas à troubler s’installe entre eux. Ce n’est pas un silence pesant, pas vraiment, quelque chose de confortable et de familier… Tout en paraissant étrangement inédit. Le regard de Charles soutient celui d’Erik avant que finalement, ce dernier confirme trouver un certain intérêt à déterminer si leurs pouvoirs lui seraient entièrement revenus ou non.
« Il ne tient qu’à toi de mettre tes compétences à l’épreuve, je ne doute pas que tu ne manques pas d’idée pour ce faire », constate Charles, reportant son attention sur le jeu d’échec, avançant dans la foulée un premier pion, après un temps très court de réflexion.
Quand il relève le regard du plateau pour reporter de nouveau sa pleine attention sur Erik, ce dernier évoque Raven. Charles se fige quelques instants. Il devait probablement s’attendre à ce que le sujet soit abordé. Raven tient, à des échelles et de manières différentes, une place terriblement importante, autant dans la vie de l’un que dans celle de l’autre. Tout comme Charles avait espéré retrouver Erik ici – sans être certain que cela soit chose à souhaiter à qui que ce soit, cependant –, il a tout autant espéré retrouver celle qu’il n’a jamais cessé de considérer comme une sœur depuis l’instant où il l’a accueillie sous son toit il y a une éternité de cela.
« Si tu cherches à me déconcentrer, Erik, c’est peine perdue », répond Charles avec une contenance en grande partie factice, car le sujet l’affecte plus qu’il ne le prétend en cet instant, et Erik, qui le connaît probablement mieux que personne, ne saura probablement pas dupe de cette manœuvre. « Non, je n’ai pas revu Raven. » Mais s’il lui pose la question, c’est qu’il l’a probablement revue, n’est-ce pas ? Et que leurs propres retrouvailles ne sauraient donc tarder… Et Charles s’en réjouit, bien sûr, quand bien même il ne peut avoir aucune certitude quant à ce qu’auront été les choix de la jeune femme dans ce nouveau monde, elle qui a si longuement navigué entre deux eaux. Entre eux deux. « Comment va-t-elle ? »
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Dim 8 Jan - 19:23
I'll go easy on you.
- Probablement que je sombrerai encore et encore.
C'est peut-être un peu morbide de le dire ainsi, mais c'est pourtant une vérité. Loin de Charles, livré à lui-même, Erik a malheureusement tendance à sombrer dans ses vieux démons et à redevenir celui que le monde a craint durant une période, Magnéto. Alors que aux côtés de Charles, Erik a toujours trouvé une sorte de sérénité que lui seul parvient à lui amener. Il est la seule personne à être parvenue à véritablement le comprendre, même Raven n'y pas parvenue. En même temps, il faut admettre que lire dans l'esprit des gens, ça aide énormément. Erik n'est pas particulièrement fier de ses actes, mais il ne les regrette pas vraiment, du moins pas tous. Il est bien obligé de vivre avec ses crimes, autrement il deviendrait fou. Et s'il devait recommencer pour défendre les mutants, il n'hésiterait pas un seul. Là où Charles prône la diplomatie et qu'une entente est possible avec les humains, Erik au contraire n'y voit aucune solution pacifique. Il sait pourtant qu'ils ne sont pas tous pareil, preuve en est lorsqu'il est tombé non pas une fois mais deux fois d'une humaine. La première, une certaine Maximoff remontait à de nombreuses années en arrière maintenant, avant qu'il ne découvre sa véritable nature à vrai dire. Ensuite, il y a eu la mère de Nina, qu'il a aimé passionnément. Mais est-ce qu'aujourd'hui, il pourrait retrouver l'amour à nouveau et surtout dans les bras d'une humaine ? Rien n'est moins sûr.
- Alors quoi ? Cette fois, tu n'essaieras pas de me faire tourner une antenne satellite format géant ? se moque gentiment Erik tout en observant le mouvement de son adversaire.
Les échecs sont avant tout un jeu de stratégie. Encore faut-il que la stratégie mise en place fonctionne et ne soit pas contrecarrée par l'adversaire. Mais avant d'attaquer, il faut déjà mettre en place la défense et ça, c'est le plus simple car il n'y a pas besoin de beaucoup réfléchir. Avançant un pion devant le roi à son tour, Erik reporte ensuite son regard sur Charles, attendant sa réponse concernant Raven. Il sait mieux que quiconque à quel point elle compte pour lui. Quelque part, il sait que Charles l'aime encore plus que lui. Après tout, leur lien est d'ordre familiale. Ils se connaissent depuis qu'ils sont enfants, ils ont grandi ensemble, veillé l'un sur l'autre durant de nombreuses années. Alors que lui, il a fait irruption dans sa vie à un moment où elle se remettait en question et lui a permis de s'accepter telle qu'elle était. Il avait à son tour noué un lien fort avec elle, allant jusqu'à développer des sentiments amoureux à son égard, ce qui avait été réciproque. Mais à cause de la vision trop carrée d'Erik, leur chemin s'était également séparé.
Erik n'est pas vraiment surpris que Charles lui apprenne qu'il ne l'a pas encore revu. Il le sait, puisque pour sa part, il l'a revu plusieurs mois maintenant en arrière. À cette époque, Raven lui avait appris qu'elle n'avait pas revu Charles. Aussi, il se contente d'hocher la tête. Il sait que ce sujet est souvent difficile à aborder, notamment parce que tout les deux n'ont pas la même vision concernant la jeune mutante.
- Elle va bien. Tu l'a connais, elle est forte, elle sait se débrouiller seule. En plus pour la première fois de sa vie, elle a une apparence humaine comme elle l'a toujours voulu.
Une fine esquisse de sourire étire les lèvres de Charles à la réponse d’Erik, quand ce dernier affirme que sans son éternel optimisme (pas si éternel que cela en réalité, car plus d’une fois, au gré des circonstances, il avait pris du plomb dans l’aile), il sombrerait sans doute encore et encore. Cette réponse n’a pourtant rien d’heureuse quand on admet qu’elle n’est pas une plaisanterie, et Charles devine que ce n’en est pas une… En tout cas pas complètement. Charles a toujours voulu croire jouer pour lui un rôle qui n’était peut-être, au fond, pas le plus approprié. Il pensait pouvoir le protéger de sa part d’obscurité, mais c’était une prétention trop grande… Il ne pouvait pas non plus contrer les ambitions d’Erik, et à peine les juguler, en réalité… Il a fini par en prendre son parti… avec le regret de se dire que, peut-être, si ce dernier devait sombrer trop profondément, il atteindrait un seuil inconciliable, et il ne veut pas le voir advenir.
« J'ai bien peur de ne pas avoir d’antenne satellite géante à porter de main, mais on peut trouver autre chose, s’il n’y a que cela pour te faire plaisir », fait-il avec un sourire, songeant bien évidemment à l’épisode auquel Erik fait référence, et qui remonte aux tout débuts de leur amitié, quand cette dernière ne se voyait pas encore entachées par les aspirations et les revendications de Magnéto… A cette époque, ils travaillaient de concert, et si certaines divergences pouvaient déjà se faire voir, elles n’étaient pas notables au point d’entacher leur histoire. Quant à lui, il tenait encore convenablement sur ses deux jambes.
Ce passé lui semble ce qu’il y a de plus lointain, à présent, et en même temps très proches, peut-être parce que certaines choses n’ont pas tant changé, à commencer par leurs sempiternelles parties d’échecs. D’autres ont évolué drastiquement, et certaines sont encore à déterminer, à commencer par le retour tout récent des pouvoirs d’Erik quand Charles, de son côté, ne parvient pas à recouvrer ses aptitudes passées en dépit de toute l’énergie et toute la volonté qu’il veut déployer à ce titre.
La concentration de Charles n’est pas totalement tournée vers le jeu, encore moins à partir du moment où le sujet de Raven est déposée sur le tapis. Au fond, Charles a toujours été convaincu qu’elle se trouvait bel et bien ici, tout comme Erik, il ne s’étonne pas tant de sa présence – même s’il regrette de ne pas l’avoir trouvée plus tôt – qu’il ne s’inquiète de sa santé, autant physique que mentale. Il hoche la tête quand Erik lui apprend, sans surprise, qu’elle a parfaitement su se débrouiller par ses propres moyens dans ce nouveau monde.
« Il est vrai qu’un tel changement a dû lui être profitable », reconnaît Charles, songeur, concernant l’apparence humaine de Raven. « De quoi avez-vous parlé ? Est-ce que tu sais ce qu’elle fait, ici ? » l’interroge-t-il sans rien dissimuler non seulement de sa curiosité mais aussi du souci sincère qu’il se fait pour celle qu’il considère comme une sœur.
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Invité
Sam 4 Fév - 19:48
I'll go easy on you.
Penser à ce qu'Erik pourrait faire, si jamais il retombait dans ses vieux démons, n'a rien d'amusant ou de joyeux. Lui-même est le premier à le reconnaître parce que malgré toutes ses belles paroles d'assurance, la vérité c'est qu'Erik dans ces moments sombres, est profondément malheureux. Misère qu'il cache derrière sa noirceur, haine et colère envers les humains. Alors oui, c'est assez morbide et déprimant d'y penser. Ajouté à cela, Erik n'est vraiment fier de son passé. Même s'il recommencerait probablement sans hésiter, il admet bien volontiers néanmoins que ses actes ont été violents. Mais là où il n'est pas en accord avec Charles, c'est qu'il est sincèrement persuadé que c'est sa nature profonde. Il y a trop de chaos en lui, trop d'évènements traumatisants qui font qu'il ne parvient pas à trouver réellement la paix. Il a essayé de suivre le chemin de son ami et cela s'est terminé par la mort de sa femme et de sa fille. Il a été heureux quelques années avec elles, mais finalement son passé l'a rattrapé pour tout lui prendre. Alors oui, il estime qu'il est maudit et que quoi qu'il arrive, il ne connaîtra probablement jamais la rédemption.
Mais maintenant, il vit dans ce monde où tout est différent. Les humains normaux côtoient un tas d'individus dans son genre, c'est-à-dire avec des pouvoirs, mutants ou non. Et le plus fou, c'est que cela fonctionne. La cohabitation est pour le moment pacifique. Mais pour combien de temps au juste ? Erik reste sur sa position que la paix est éphémère et s'attend à tout moment qu'une nouvelle guerre éclate. C'est pourquoi, il veut être prêt ce jour-là. Mais cela signifie être une fois de plus en total désaccord avec Charles hélas. Aussi pour le moment, il veut pleinement profiter de ses retrouvailles avec son ami. Demain est un jour lointain et Erik décide se concentrer sur le présent.
- Je suis sûr que tu trouverais un défi à ma taille. répond Erik en souriant.
Connaissant Charles, il n'en doute pas un seul instant. Ceci dit, il est également curieux de connaître l'étendu de ses pouvoirs actuel. A-t-il retrouvé toute sa force au juste ? Ou seulement une partie ? Pour le moment, la question demeure sans réponse. Erik perd également un peu de sa concentration lorsqu'il lance sur le tapis le cas de Raven. Il sait combien elle compte pour lui, ce qu'elle représente. Alors forcément, les pensées de son ami doivent se tourner vers elle. Ironiquement, c'est lui qui est parvenu à la retrouver le premier. Le terme n'est pas vraiment correct à vrai dire, puisqu'il ne la recherchait pas vraiment le jour où il se sont retrouvés. Les deux ont partagé un moment agréable, évoquant chacun leur nouvelle ici. Puis, ils sont chacun repartis de leur côté, tout en gardant contact. Ils ont déjà essayé par le passé de s'associer, le résultat n'a pas été celui compté. Raven préfère tracer son chemin seule et Erik ne peut pas le lui reprocher, surtout quand on se rappelle qu'il a tenté de la tuer une fois.
- Nous avons évoqué le passé, nos erreurs, toi forcément. Nous avons aussi parlé de nos vies respectives ici. Ironiquement elle qui a toujours voulu ressembler physiquement à une humaine, regrette désormais ses pouvoirs. Elle travaille comme assistante sociale. Pour combien de temps ? Je ne ne sais pas.
Une fine esquisse de sourire étire les lèvres de Charles alors qu’Erik lui confirme être convaincu qu’il saura sans mal lui trouver un défi à sa taille. Est-ce que cela sera bel et bien le cas ? Pour l’heure, il ignore de quelle manière il pourrait être capable de tester les connaissances de son ami, ce qu’il sait en revanche, c’est quand cet instant, la curiosité l’étreint, et il ne demande qu’à en apprendre plus sur les compétences retrouvées d’Erik. Lui reviendront-elles progressivement, au prix d’une grande concentration et de nombreux efforts, ou la chose se fera-t-elle bien plus rapidement, bien plus intuitivement, au gré des circonstances. Oui, c’est véritablement la curiosité qui anime l’esprit de Charles, en cet instant. Mais pas seulement. Au-delà de la curiosité, il y a également autre chose, qui ressemblerait bien davantage à une certaine forme de jalousie. Jalousie car lui-même ignore quand ses pouvoirs reviendront. Et il semblerait que l’émotion des retrouvailles ne suffise pas réellement à changer quoi que ce soit. Il lui faudra peut-être une autre sorte de déclic. Mais aussi et surtout, ne lui en déplaise, qu’il prenne son mal en patience. Qu’importe, le plaisir des retrouvailles reste intact, et les souvenirs que ces dernières invoquent demeurent tout aussi réjouissants.
Il garde néanmoins ces pensées et préoccupations pour plus tard quand d’autres naissent dans son esprit au moment d’apprendre la présence de Raven en ville. Cette nouvelle n’est pas complètement surprenante à ses yeux, il s’y était, bien évidemment, attendu. Ce n’est pas pour autant qu’il n’éprouve pas une réelle sensation de soulagement au moment de comprendre qu’il ne s’était pas trompé le moins du monde et surtout, qu’il lui sera probablement donné de la revoir très prochainement, puisqu’Erik est en contact avec elle… Du moins, Si Raven doit consentir à le voir et à lui parler. Charles la considère comme une sœur, véritablement comme une sœur. Rien ne lui importe davantage que de la savoir heureuse, que de la savoir bien… Certaine de ses choix, même si ces choix doivent tristement s’opposer à ses convictions… et c’est inquiet des convictions en question d’ailleurs, que Charles interroge Erik sur ce qu’aura été la nature de leur conversation.
Erik lui apprend qu’ils ont ensemble évoqué le passé et leurs erreurs, leurs vies respectives. Le terme d’ « erreurs » n’entre pas dans l’oreille d’un sourd. S’il n’exprime verbalement aucune forme de jugement, il a tout de même une très bonne idée des erreurs qui, à ses yeux, ont été commises par ces deux personnes qui, plus que toutes les autres, importent à ses yeux.
« Je n’en suis qu’à moitié surpris », observe Charles, légèrement amusé d’apprendre que Raven, en l’absence de ses pouvoirs, se découvrirait presque le besoin de les récupérer. Ce qui est compréhensible au vu de son parcours. « Assistante sociale, c’est une profession qui ne lui va pas si mal », ajoute-t-il d’un ton songeur. « Même si comme toi, je doute qu’elle s’y cantonne… Surtout quand ses pouvoirs reviendront. Et nous savons tous les deux que cela arrivera tôt ou tard. » Il marque une pause. « Tu m’as intelligemment distrait de mes questions tout à l’heure. Tu n’as pas répondu à ma question, ne pense pas que tu y échapperais. Tu ne m’as toujours pas dit ce que tu as fait ces dernières années. »
Code by Laxy
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Jeu 9 Mar - 18:42
I'll go easy on you.
Évoquer Raven devant Charles, il sait combien ça le touche. Quoi qu'il arrive, Charles restera éternellement attaché à elle, et c'est bien normal. Mais ce qu'il a, à dire d'elle n'est que du positif. Cette fois, Charles n'a pas à trop s'inquiéter pour elle. Et puis avec tout ce qu'ils ont déjà traversé, elle est devenue suffisamment forte pour se débrouiller seule. Maintenant, la question est de savoir si Raven viendra retrouver Charles prochainement. Pour sa part, Erik n'en doute pas, parce que malgré tout, il sait qu'elle tient également énormément à celui qu'elle considère comme un frère. Et puis une fois de plus, les choses sont complètement différentes dans ce monde. Raven n'aura plus besoin de se cacher, une fois que ses pouvoirs lui reviendront. Mais la vérité, c'est qu'on s'habitue d'une certaine manière à vivre sans ses pouvoirs ici, parce que tout le monde passe par là. Même lui, bien qu'il a détesté ces quatre années, reconnaît qu'il a su s'adapter plus facilement que prévu. Néanmoins, ce point il se garde bien de l'admettre et face à Charles, c'est de toute façon parfaitement inutile car ce dernier, avec ou sans ses pouvoirs, parvient à lire en lui comme on lit dans un livre ouvert.
Charles commente le fait qu'assistante sociale correspond plutôt bien à Raven. Il le trouve aussi. Après tout, la jeune femme apprécie de venir en aide à son prochain. Elle l'a prouvé lorsqu'elle était venue le chercher avec les X-men, tandis qu'il avait laissé Apocalypse corrompre définitivement son cœur. Il ajoute qu'il partage les mêmes doutes que lui quant au fait qu'elle s'y cantonne une fois ses pouvoirs retrouvés. Erik, bien évidemment, a hâte de voir ce qu'elle fera ce jour-là. Il adorerait faire à nouveau équipe avec elle pour défendre leur peuple, mais il doute sincèrement qu'elle veuille un jour à se lancer dans ce genre de combat. Surtout avec lui. Charles lui fait ensuite remarquer, en souriant, qu'il l'a détourné de sa question initiale, se dérobant ainsi de lui répondre. Erik laisse alors échapper un « tsss », mais il esquisse un sourire en coin. Agitant légèrement son doigt, la pièce de monnaie revient flotter au-dessus de sa tête. Honnêtement, il n'y a pas grand-chose à raconter. Sans ses pouvoirs, il a vécu comme n'importe quel humain lambda.
- Il n'y a pas grand-chose à raconter à vrai dire. J'ai trouvé un travail dans une fonderie. Même si ce monde semble vivre en paix pour le moment, il faut bien gagner sa croûte pour payer son toit. dit-il.
Pendant près de 10 ans, cela a été également sa vie avant que sa femme et sa petite fille Nina ne perdent tragiquement la vie. C'est pourquoi revenir travailler dans ce genre d'endroit a été comme une évidence pour lui. Et pour être tout à fait honnête, c'est loin d'être une vie déplaisante. Elle est simple, banale mais agréable. Il s'est fait quelques compagnons à son travail avec lesquels, il lui arrive d'aller boire une bière bien fraîche après le travail. Prenant l'un des cavaliers à Charles, Erik ajoute en le regardant :
- Si je gagne, tu devras me trouver un nouveau défi à ma taille.
Charles est convaincu du fait qu’il y a toujours plus à dire que ce que l’on veut bien raconter, alors qu’Erik lui assure que, de sa nouvelle vie, il ne serait pas en mesure de lui apprendre grand-chose. Il restera sûrement en surface des choses dans un premier temps – sans grande surprise, Charles sait comment il a tendance à fonctionner, et en temps normal, cela n’a rien de dérangeant (Charles était largement en mesure de combler les vides, autrefois, en se servant de ses propres pouvoirs, chose qui lui est dorénavant impossible). Il devra se contenter de ce qu’Erik veut bien lui apprendre, mais même si ces informations devaient n’être que peu nombreuses ou succinctes, cela n’aurait pas grande importance, en réalité. Même sans ses pouvoirs, Charles se pense encore capable de lire entre les lignes, plus encore quand il est question d’Erik concernant lequel il a acquis, de longue date, un champ de compréhension remarquable et presque intuitif, sans doute parce qu’en dépit de toutes leurs divergences, à la fois d’opinion et de caractère, les deux n’en sont pas moins les deux facettes d’une même pièce, capable de s’entendre et de se comprendre dans des propensions difficilement explicables.
Charles apprend donc qu’Erik a trouvé du travail dans une fonderie, lui permettant de gagner son pain et d’avoir un toit au-dessus de la tête. L’information n’est pas si surprenante, elle fait écho à des choix de vie passée qui, malheureusement, ne lui ont pas été profitables. Est-ce que, dans ce monde aussi, Erik envisage de trouver une femme avec qui partager sa vie, ou encore de fonder une famille ? Se pourrait-il même qu’il ait rencontré quelqu’un ? Ces questions, évidemment, Charles se les pose, par curiosité pourrait-on dire amicale, mais pas seulement. Il y a quelque chose de plus intrusif dans de tels questionnements, qui justifie sans aucun doute qu’en définitive, il ne se hasarde pas à lui poser cette question qui lui brûle les lèvres et choisisse en lieu et place de cela de s’attarder sur un territoire non pas moins sûr, mais qui paraisse tout du moins davantage dans ces cordes.
« A présent que tu as retrouvé tes pouvoirs, ta carrière pourrait s’en voir probablement compromise, je me trompe ? » suggère simplement Charles sans apporter réellement de jugement moral à ses réflexions… du moins à première vue, mais Erik le connaît bien assez, lui aussi, pour savoir lire entre les lignes, sans avoir jamais eu besoin d’être un grand télépathe pour sa part.
Alors qu’il l’interroge à ce sujet, Erik, probablement plus concentré que lui sur leur partie d’échecs, en profite pour lui prendre un de ses cavaliers. Un coup de maître qui pourrait lui permettre, si Charles n’inverse pas la tendance en peu de coups, de faire échec et mat.
« Voilà qui me donnerait presque matière à te laisser gagner », affirme légèrement Charles quand Erik lui fait remarquer que s’il gagne, il devra lui trouver un nouveau défi à sa mesure. « Et si tu perds ? »
Code by Laxy
Invité
Dim 26 Mar - 15:37
I'll go easy on you.
Pour une fois, Erik n'a rien à cacher à Charles. Sans ses pouvoirs, il est monsieur tout le monde et sa vie s'est bel et bien résumée à aller travailler pour payer son loyer et avoir de quoi s'acheter à manger. Pendant près de quatre ans, ce fut sa vie et quelque part, similaire à celle qu'il a vécu peu de temps avant de se retrouver dans ce monde. À la différence qu'il avait une femme et une adorable petite fille à ses côtés, tandis qu'ici, il a vécu seul. Et la solitude peut-être bien son pire ennemi en ce bas monde, parce qu'il ressasse alors sans arrêt le passé, tout ce qu'il a subi, les nombreuses pertes au cours de sa vie. Malgré une apparence au premier abord froide, il s'avère qu'Erik a besoin des autres dans sa vie pour être heureux et aller de l'avant. Ce fut donc une chance en quelques sortes qu'il ait vécu tout ce temps sans pouvoirs, car dans le cas contraire, il aurait été bien capable des pires atrocités dans ses moments de faiblesses.
- Tout dépend de la tournure que prendra les jours à venir. Cependant, crois-moi, cette fois je ne compte pas tout gâcher en laissant mon mauvais caractère prendre le dessus. J'ai besoin de ce travail.
Il va de soit qu'Erik a très bien perçu dans la question de Charles un certain jugement. Son ami le connaît suffisamment bien pour savoir qu'à tout moment, il peut perdre le contrôle de lui-même sous l'effet de la colère. Mais Erik a retenu certaines leçons et erreurs du passé qu'il ne compte pas reproduire. Tout d'abord, ce monde est différent du leur. Ici, les gens comme eux n'ont pas à se cacher parce qu'il existe un nombre incroyable de personnes possédant des dons hors du commun, alors qu'ils ne sont pas des mutants. Quant aux humains lambda, ils semblent vivre en paix ici, parfaitement conscients de fréquenter des personnes pas comme eux. Et c'est une chance inouïe, la promesse que pour la première fois de leur vie, ils peuvent vivre en paix. Néanmoins, Erik préfère rester sur ses gardes et être prêt à tout moment à se battre. Mais cela, c'est une autre histoire qu'il préfère ne pas évoquer aujourd'hui avec Charles, alors qu'ils se retrouvent à peine.
- Si je perds, eh bien j'accéderai à une de tes requêtes, mon vieil ami. Cela fait longtemps après tout que l'on a pas passé réellement du temps ensemble. Crois-moi, je ne compte pas te lâcher maintenant que je t'ai retrouvé.
Erik aimerait en effet que leur avenir sur l'île soit différent de leur passé. Il ne voit plus de raisons à ce qu'ils se disputent et empruntent chacun un chemin différent, à condition bien sûr qu'aucun peuple de ce monde ne leur déclare la guerre. Dans ce cas-là, Erik n'hésitera pas à se montrer sans pitié et à rouvrir les hostilités. Mais sinon, il est bel et bien déterminé à faire en sorte que cela fonctionne. Il a suffisamment perdu comme cela par le passé. Il est hors de question qu'il perde Charles également. Prenant l'avantage sur la partie, Erik attend patiemment le prochain mouvement de son adversaire, avant de porter un coup qui pourrait s'avérer décisif.
« Ton mauvais caractère », répète Charles avec un sourire en coin, relevant un instant les yeux de son jeu d’échecs pour poser le regard sur son interlocuteur – pas très longtemps, seulement le temps de croiser son regard avant de faire à nouveau mine d’être totalement absorbé par leur partie. « C’est une façon comme une autre de présenter les choses », admet-il alors d’un ton léger, mais au fond satisfait de la réponse de son interlocuteur, qui semble vouloir bel et bien rester focalisé sur les ambitions qu’il s’est fixées à son arrivée sur cette île.
Qu’il tienne à garder le travail qu’il a trouvé ici est, aux yeux de Charles, un excellent signe… Bien sûr, Erik n’a pas tout à fait répondu à la question de son ami dans tout ce qu’elle sous-entendait, mais Charles n’attendait pas une telle chose de sa part quoi qu’il en soit. Erik est bien assez intelligent pour savoir lire entre les lignes quoi qu’il en soit. Charles n’est pas entièrement dupe, bien sûr, il sait naturellement que certaines choses ne changent pas, elles sont profondément ancrées en nous, trop pour qu’il soit possible de réellement les modifier en profondeur, mais n’importe quel changement, même minime, qui lui semble favorable est définitivement bon à prendre aux yeux de l’ancien télépathe, qui au-delà de ses ambitions, de leurs projets et de leurs divergences d’opinion ne demande avant tout et surtout qu’une seule et unique chose, et c’est l’opportunité de protéger et de sauver ce qui peut l’être quoi qu’il en soit… Une exigence à laquelle se mêle une pensée probablement moins louable mais ô combien sincère également : la volonté égoïste de garder Erik à ses côtés et de ne pas le perdre de vue, cette fois…
« Tu me devances, je vais presque croire que je suis prévisible », affirme Charles toujours sur le même ton tout en déplaçant son fou sur l’échiquier.
Prévisible, sans doute qu’il l’est en grande partie, même s’il n’est pas toujours aussi transparent sur ses intentions que ce qu’il veut bien affirmer, auprès de ceux qui, pourtant, seraient autrement susceptibles de lui accorder une confiance peut-être trop aveugle. Mais prévisible, il l’est surtout pour Erik, qui est probablement – avec Raven – la personne qui le connaît le mieux au monde et la plus susceptible, par conséquent, de comprendre et d’appréhender son cheminement de pensée.
« J’allais t’affirmer que si tu as besoin d’un travail, tu pourras toujours trouver une place ici. » Travail ou pas travail. Une place avec lui, surtout. « Je préfèrerais que tu t’abstiennes de me faire faux bond en effet », reconnaît Charles sans perdre son fin sourire alors qu’Erik lui promet qu’il n’a pas l’intention de le lâcher à présent qu’ils se sont retrouvés. « Tu m’as vraiment manqué, Erik. » ajoute-t-il comme s’il s’adressait à son jeu, constatant au passage que son dernier déplacement de pièce, malvenu car Charles n’était définitivement que peu concentré sur leur partie, vaudra la victoire d’Erik au coup suivant.
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Invité
Dim 23 Avr - 20:03
I'll go easy on you.
Erik a toujours été quelqu'un de dogmatique et qui s'y tient. Contrairement à Charles qui voit les nuances, Erik lui fait partie de ces personnes pour qui le monde est soit tout noir soit tout blanc. Bien sûr lorsqu'on connait son passé, notamment son enfance malheureuse, il est plus facile de comprendre pourquoi il est incapable de faire preuve d'indulgence dans la plupart des cas. À force d'être blessé et déçu par les autres, en particulier par la race humaine, il en est naturellement venu à se forger une carapace, persuadé qu'il ne pourra jamais goûter au bonheur. Néanmoins, cela ne l'empêche pas d'être parfaitement conscient de son mauvais caractère. Il n'a jamais cherché en même temps à devenir meilleur et ça lui a toujours convenu. Du moins, c'est ce qu'il veut faire croire parce qu'en réalité, Erik cache son immense tristesse et douleur au fond de lui. Il ne laisse voir aux gens que les mauvais côtés de sa personne. Les seules personnes à avoir pu réellement comprendre qui il est sont Charles et Raven. C'est d'ailleurs bien pour cela qu'il tient autant à eux, tout comme il sait que lui aussi compte pour eux. L'idée de les perdre un jour lui est insupportable, même si dans le cas de Raven, il a tenté de la tuer par le passé. Face au commentaire de Charles, Erik se contente d'esquisser un petit sourire. Il est vraiment agréable et plaisant de parler à nouveau avec Charles de façon aussi naturelle.
Erik est parvenu à un stade où il songe qu'il ne peut pas tomber plus bas. En effet s'être allié avec le mutant Apocalypse a sans doute été sa plus belle erreur dans toute sa vie. Il faut cependant souligner que c'est arrivé à un moment très sombre de sa vie. Apocalypse n'a fait qu'exploiter sa faiblesse et sa force au pire moment. Aussi, le mutant est désormais déterminé à changer. Faire du mal aux autres et mener continuellement un combat contre l'humanité, n'est assurément pas la meilleure voie. Il a fini par le comprendre, après bien des détours et des erreurs. Toutefois, Erik ne s'est pas encore débarrassé totalement de toute sa noirceur au fond de son cœur. Et puis en tant qu'ancien opprimé, il lui est impossible de rester les bras croisés si jamais un nouveau conflit entre humains et mutants éclatent. Et ça, Charles le sait très bien. Il pourra bien lui sortir son plus beau et éloquent discours, cela ne changera rien aux décisions d'Erik. Mais pour l'heure, il aspire sincèrement à mener une vie meilleure et à être davantage plus présent pour son ami.
- La télépathie est peut-être ton pouvoir Charles, mais pour moi tu as toujours été si prévisible, en effet. affirme Erik.
Il est vrai qu'il n'a jamais eu besoin de ce pouvoir pour deviner plus ou moins ce que pense Charles. Après tout, c'est un homme qui se conforme également à ses idéaux, bien qu'il soit bien plus enclin qu'Erik à revoir sa pensée. Lorsque Charles évoque le fait qu'il pourra toujours trouver un travail entre ces murs, Erik choisit de demeurer silencieux. Il sait pertinemment bien à quel point Charles se raccrocher à cette idée qu'un jour, il resterait à jamais à ses côtés dans ce lieu. Cependant, il sait également que ce ne sera probablement jamais le cas. Une part d'Erik en a envie bien sûr, mais une autre ne cesse de lui murmurer que c'est mieux ainsi. Ils ont déjà essayé après tout. Leurs divergences d'opinions est bien trop grande et Erik préfère mettre de la distance entre afin que leur relation continue tout de même à fonctionner. Charles étant moins concentré sur la partie d'échecs, il n'est pas surprenant qu'Erik la gagne. Mais maintenant qu'ils se sont retrouvés, il est clair que cette partie est la promesse d'une longue série à venir. Erik finit par répondre à son tour que Charles lui a également manqué. Sachant qu'il reviendra très certainement le lendemain ou le jour suivant, Erik décide de rester encore un peu, le temps d'un autre verre avant de prendre congé pour aujourd'hui.
Charles ne perd pas son sourire quand Erik lui confirme que si la télépathie n’est pas un pouvoir que lui-même possède, cela ne l’a jamais empêché de lire en lui comme dans un livre ouvert. Charles en a tout à fait conscience, et bien loin de s’en agacer, il a toujours trouvé particulièrement réconfortante la manière dont son ami parvenait à le comprendre avec tant d’aisance et sans détour. Il n’y avait guère de questions à se poser quand il était en sa présence, Erik était capable de le comprendre sur un plan qui était accessible à très peu d’autres. Beaucoup pouvaient bien chercher à le cerner sans jamais totalement y parvenir, ce n’était pas le cas de son interlocuteur, qui avait par ailleurs probablement cerné chez lui ce quelque chose qui avait sans doute échappé à tous les autres.
Même si c’est naturellement afficher une vulnérabilité certaine que de faire montre d’autant de transparence, Charles ne le regrette jamais un seul instant quand il est question d’Erik. C’est même tout l’inverse, et il serait au contraire toujours en mesure de lui offrir cette forme pleine, entière et sans ambages de sincérité, car quand bien même leurs opinions divergeraient, quand bien même leurs camps se diviseraient, il est des trahisons dont Charles est tout à fait convaincu qu’Erik ne serait jamais capable à son égard, quoi qu’il advienne. Charles est prévisible, mais il ne l’est que pour lui, d’autres ne seraient pas tant capables de souscrire à sa mentalité ou de véritablement comprendre ce qui l’encourage et l’anime, son mode de pensée autant que de fonctionnement. Charles ne prend même pas la peine de commenter un fait dont ils ont tous les deux si bien conscience. Il a ce privilège sur lui, comme de nombreux autres privilèges qui ne se justifient pas tout à fait.
Erik comprend sans mal le mode de fonctionnement de Charles, l’inverse est vrai également, raison pour laquelle le silence qu’il lui oppose après s’être vu proposer de trouver une place à sa convenance en ces lieux ne le surprend pas. Charles ne devrait pas insister, il sait bien qu’Erik ne se sentira probablement jamais à sa place ici… Mais par facilité, par désir… par caprice, peut-être, aussi, Charles ne peut s’empêcher d’imaginer une possibilité dont il sait pourtant qu’elle ne serait rien d’autre qu’un échec annoncé. Il est des catastrophes inévitables dans lesquelles il est bien trop tentant de se jeter, quand on songe au bonheur, même fugace, qu’elles seront susceptibles de nous apporter.
La partie emportée, les deux restent encore le temps d’un autre verre, mais il finit par s’en aller. Charles sait qu’il reviendra. Ce n’est pas ce qui l’inquiète. Ce qui l’inquiète réside dans le fait que cela ne durera peut-être pas, et que tôt ou tard, leurs chemins s’éloigneront plus longuement. Certes, leurs chemins bifurquent parfois mais se retrouvent toujours… Ce n’est pas pour autant qu’il veut leur donner l’opportunité de s’éloigner trop longtemps.
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