Dépasser ses peurs - Charles

Dépasser ses peurs

feat. Wanda

Au moment de confier son contact à Wanda Maximoff et de lui proposer son aide, Charles n’avait pas été certain que cette dernière accepterait réellement. Il s’attendait à ce qu’elle hésite, il devinait qu’elle n’était peut-être pas aussi réticente qu’elle pouvait le prétendre, mais il ne faisait pas abstraction du passif complexe de la pauvre femme avec cette version alternative de lui qui ne devait naturellement pas l’inviter à lui confier son destin avec une confiance aveugle… mais quand bien même la chose est des plus difficile à Wanda, il avait voulu croire que si elle devait vraiment ressentir le besoin impérieux d’obtenir de l’aide, elle se rappellerait cette main tendue et accepterait de se tourner vers lui, et de se rendre à l’adresse qu’il lui avait confiée… celle de l’institut Xavier.

Il ne l’attendait pas beaucoup plus tôt… ni beaucoup plus tard… quand cette dernière s’est finalement décidée à sauter le pas et à venir frapper à la porte de son bureau. C’est avec autant de calme que de curiosité que Charles est venu lui ouvrir, pour découvrir la silhouette de la sorcière rouge dans l’encadrement de la fameuse porte.

« Wanda, bonjour. Je suis ravi de t’accueillir ici. » Il s’écarte sur le côté pour laisser à la jeune femme l’espace d’entrer dans son bureau, sobrement décoré. « Entre, je t’en prie. Entre. »

Lui-même fait rouler sou fauteuil jusqu’à son bureau, et désigne d’un signe de tête la place laissée face au meuble en bois, pour qu’elle daigne s’y asseoir. Il lui laisse le temps, tout le temps dont elle a besoin pour s’exprimer et li dire le fond de sa pensée, devinant que la chose est importante pour elle.

« Vous ne me dérangez pas le moins du monde », lui assure-t-il, un fin sourire sibyllin s’accrochant à ses lèvres quand Wanda lui affirme être prête à accepter sa proposition.

Charles hoche la tête, approbateur, mais il ne dit pas grand-chose de plus, il est curieux d’entendre ce que son interlocutrice peut avoir à lui apprendre de plus. Il comprend sans mal que si elle s’est décidée à accepter son offre, c’est qu’il a dû se passer quelque chose, et il a à cœur de comprendre quoi.

« Je vous apporterai toute l’aide dont vous pourrez avoir besoin. » Il lui adresse un sourire bienveillant. « Je me dois de vous poser la question… s’est-il passé quelque chose… qui aurait précipité votre décision ? »

Dépasser ses peurs

feat. Wanda

Charles écoute Wanda attentivement, et sans l’interrompre, quand elle lui dit avoir fait la rencontre de plusieurs personnes qui l’auront convaincue en ce qui concerne sa personne et ses méthodes. En dépit de sa curiosité, il ne l’interroge pas concernant la professeure à qui elle se sera adressée, il se contente de la laisser dérouler son récit. Il comprend sans mal que cette dernière avait besoin de confronter ses opinions, pour commencer négatives, à celles d’autres personnes, afin de savoir sur quel pied danser avec lui, afin de savoir si elle pouvait se permettre de lui faire confiance ou non. Il ne le lui reprochera pas – il comprend parfaitement sa position et son état d’esprit.

Cela n’a pas suffi à Wanda, du moins pas à obtenir la réponse à certaines de ses questions, des questions auxquelles Charles lui-même ne sera probablement pas capable de répondre, quand bien même il le voudrait. Elle semble néanmoins plus sûre d’elle, plus sereine avec ses choix et ses opinions, et ça a son importance. Parfois, oui, le mieux que l’on puisse faire, c’est en effet se jeter à l’eau et voir où tout cela pourra bien nous mener… Ce n’est pas toujours un conseil simple, ni à assimiler, ni à appliquer, mais Charles l’en pense définitivement capable.

Tout est plus clair dans son esprit : les on-dit le concernant, l’opinion que les autres ont d’elle, la peur qu’elle ressent de blesser les personnes autour d’elle… Elle a besoin de lui afin de parvenir à maîtriser au mieux ses pouvoirs. Elle paraît résignée, sûre d’elle… surtout, elle paraît prête à agir, sans afficher le moindre regret, et sur ce point, il ne peut qu’être rassuré. Il est des résolutions auxquelles il n’aurait pas consenti s’il n’avait pas constaté que Wanda semblait tout à fait prête à faire le nécessaire. Il n’est pas le Charles qu’elle a connu, c’est à lui de le lui prouver… et il le fera bel et bien, et ce sans l’ombre de la moindre hésitation.

« J’ai en effet les mêmes pouvoirs que le Charles que vous avez connu », dit-il avec empathie. Mais pas les mêmes intentions. « Pour vous aider à contrôler et appréhender vos pouvoirs, il semble en effet essentiel de me laisser les appréhender, et je n’y parviendrais efficacement qu’en me… frayant un chemin dans votre esprit. » Il l’observe un long instant. « Ce sont toujours vos émotions qui sont à l’origine e votre perte de contrôle n’est-ce pas ? »

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feat. Wanda

Ce qu’il demande à Wanda n’est pas évident et il le sait. Il n’est pas seulement question de lui faire accepter la main qu’il lui tend, il est également question de rétablir entre eux un climat de confiance qui a été naturellement brisé par une autre version de lui-même. Charles est capable de ressentir combien la détresse de cette jeune femme est sincère, et à quel point elle a besoin de lui… de n’importe qui qui sera susceptible de l’aider… alors il doit accepter cette responsabilité dans tout ce qu’elle a de réelle, d’immense et de complexe. Elle se livre et lui facilite la tâche, offrant à Charles de découvrir cette jeune femme sous toutes ces facettes… elle qui, contrôlée par ses émotions les plus négatives, peine à conserver le plein contrôle de ses pouvoirs – des pouvoirs au-delà de tout ce que l’on pourrait imaginer.

Elle évoque également ces entités qui l’auraient possédée. Des entités démoniaques, et qui seraient naturellement attirées par son aura. La puissance de Wanda fait d’elle la cible de puissances violentes et vengeresse… en somme… son autre lui avait probablement raison de la considérer comme une sorte de bombe à retardement, mais ce n’est pas ici que Charles Xavier entend considérer les choses, loin s’en faut.

« Vous ne ferez de mal à personne », Charles pose sur Wanda un regard apaisant.

Ce n’est pas, bien sûr, des paroles qu’il ne peut prononcer à la légère, tant les risques sont nombreux, et pour le moins évidents, mais formuler cette promesse l’engage à s’y tenir, et c’est bel et bien son intention.

« Vos pouvoirs sont-ils tous revenus ? Ou certains vous manquent-ils encore ? »

Charles beaucoup de questions. Il sait que cela pourra sembler déroutant, voire agaçant, mais il le fait à dessein, il le fait afin que la jeune femme se sente suffisamment en confiance pour s’exprimer, et pour que lui-même ne se sente pas pris de court par une situation qu’il n’aurait pas été en mesure d’anticiper. Cela l’obligera, bien sûr, et sans l’ombre d’un doute, à faire preuve d’une indiscrétion qu’elle n’appréciera peut-être pas.

« Vous parliez d’un sentiment de vide… », complète-t-il, qui n’en a toujours pas fini avec ses questions, loin s’en faut.

Il ne cherche pas à insister, ni à l’accabler… Il tient seulement à comprendre, du mieux qu’il le peut, afin d’intervenir aussi efficacement que cela sera nécessaire. Si Wanda se sent seule, il doit lui faire comprendre que cela n’arrivera plus. Car elle pourra compter sur lui. Ils pourront compter l’un sur l’autre.

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feat. Wanda

Wanda a raison, bien sûr, affirmer qu’elle ne fera de mal à personne est faire une vaine promesse… Il peut lui assurer de tout mettre en œuvre pour parvenir à maîtriser ses pouvoirs, mais il ne peut pas lui assurer qu’il ne se passera rien de mal, qu’elle ne fera souffrir personne.

« Chaque initiative induit une part d’incertitude. En effet, vous avez raison de me corriger, je ne peux pas être sûr à cent pour cent… mais disons, à un pourcentage plus confortable que vous ne l’envisagez peut-être au moment où nous parlons. »

Wanda a trop souffert de leurs expériences passées, il est normal qu’elle ait peine à faire la part des choses, il est normal qu’elle ait du mal à ne pas contempler ses travers et à ne pas avoir peur de cela. Ses pouvoirs, par ailleurs, ne sont pas tous revenus, ce qui peut ajouter à son inquiétude, quoique Wanda lui assure que ses pouvoirs les plus violents et les plus dangereux sont ceux qui lui ont été rendus en premier. Charles estime de son côté qu’il est préférable en effet que ces pouvoirs lui aient été rendus en premier. Cela rendra plus facile et évident le fait d’appréhender les pouvoirs qui suivront, et lui permet probablement de mieux canaliser, en attendant, les pouvoirs dont elle dispose déjà.

Il ne lui offre pas son point de vue néanmoins… il ne peut prétendre encore en savoir plus qu’il n’en comprend véritablement. Alors il la laisse parler de cette équipe de personnes aux desseins sombres qu’elle avait rejoint, mais d’une autre également, plus lumineuse, de la famille qu’elle était parvenue à construire, de tous ceux qu’elle a perdus… La souffrance, l’abandon, le deuil, la solitude… sont autant d’émotions auxquelles Charles n’a guère de difficulté à s’identifier. La douleur de Wanda est manifeste, bien au-delà de cette larme qui roule le long de sa joue et suscite en Charles un élan fort et sincère de compassion pure.

« La solitude est un fléau et un fardeau… Je sais quelle tentation peut être la nôtre, de se renfermer sur soi-même. Mais vous n’êtes pas seule, moins seule que vous ne le pensez. Nous nous connaissons trop peu, Wanda, mais je suis là pour vous. Je vous soutiendrai, je vous aiderai… à maîtriser vos pouvoirs si je le peux, mais à pallier ce sentiment de solitude avant tout. » Il lui adresse un sourire, aussi rassurant que possible. « Venez à l’institut aussi souvent que possible, chaque fois que la solitude ou la peur vous guettera, ou uniquement parce que vous en ressentiriez l’envie. Je serai là pour vous accueillir. »

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feat. Wanda

La défiance, naturelle, de Wanda, est tout à son honneur. L’optimisme de Charles pourrait, de son côté, presque passer pour de la naïveté… Ce n’est pas le cas, du moins il ne le considère pas. Il a eu accès, par l’intermédiaire de Wanda, à son histoire et à son expérience, en conséquence, il s’étonnerait de la voir afficher moins de méfiance qu’elle se permet de lui en adresser, quant à lui… l’expérience lui a largement appris que l’histoire n’abondait pas toujours dans votre sens. Mais il sait également que ce n’est pas en se montrant hautement défaitiste que l’on aboutit au moindre résultat probant, et Charles veut miser sur le devenir de Wanda, au-delà de ses propres appréhensions. Si cette dernière ne croit pas en elle-même, il persévérera jusqu’à ce que ce soit le cas.

« J’ai tout le temps du monde. »

Plus ou moins. Plus qu’avant, en tout cas. Mais oui, elle a du temps à lui consacrer, et il devine en effet que ce sera, à coup sûr, une entreprise de longue haleine. Encourageant, il la laisse poursuivre alors que Wanda évoque ce groupe fondé par son père, et son père, qui serait en vérité, une version alternative de l’homme qu’elle a connu… Cette information n’est que partiellement surprenante. Après tout, eux-mêmes ne viennent pas exactement de la même dimension ni de la même ligne temporelle si l’on doit se fier à ce que son interlocutrice lui avait appris quant à la nature de leur relation dans le passé de la Sorcière rouge.

Il envisage de faire un commentaire quand Wanda évoque le fait que son père, mutant, n’avait que peu d’égards à l’adresse des mutants, qui selon lui devraient diriger le monde… Autant dire qu’un tel discours lui est au-delà de familier. Il l’a déjà entendu, et de la part de personnes qui lui étaient particulièrement proches… ll n’a cependant pas le temps d’articuler le fond de sa pensée qu’elle poursuit… Son expression se fige quand elle prononce le nom d’Erik… Est-ce qu’elle avait rencontré son Erik ? Il la dévisage comme s’il s’attendait soudainement à lui trouver des traits communs avec Magnéto.

« Je peux peut-être t’aider sur ce point… », répond prudemment Charles. « Je connais bien Erik. » Sa voix perd un peu de son assurance, alors qu’il prend la pleine conscience d’une situation qu’il n’avait pas le moins du monde appréhendé. « Ou du moins l’homme que tu as rencontré, puisque j’ai l’intuition que nous parlons du même. » Il marque une pause. « Je ne pourrais pas te répondre mieux qu’il ne le ferait lui-même, mais je peux du moins essayer. »

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feat. Wanda

Le discours de Wanda passerait, au fond, pour très démoralisant… Mais il n’a rien de surprenant. Peu importe les circonstances et les dimensions, il semble évident, et acté, qu’Erik et Charles ne pourront qu’être séparés par leurs différends idéologique, en dépit de l’amitié profonde qui pouvait les lier. L’histoire que son interlocutrice lui répète est une histoire que Charles a déjà vécue… Une histoire qu’il vit encore, en réalité. Charles ne peut s’empêcher de sourire discrètement quand Wanda ajoute qu’elle estime que cette amitié était importante pour son père, même s’il ne l’avait pas dit clairement. C’est un fait étrangement apaisant, même s’il ne s’agit pas du même Magnéto. La fatalité qui pèse sur leur relation n’a rien d’heureuse… mais la pérennité de cette relation forte en dépit de ces conflits insurmontables… serait presque apaisantes.

« Nos choix, nos erreurs, notre entourage décident nos cheminement de vie et en permettent une multitude », confirme-t-il avec un ton simple et léger, quoique presque philosophique. « Ceux que tu as connus ne seront jamais tout à fait ceux que tu as rencontrés, ici, mais de toute évidence… certains faits demeurent. » Il marque une pause. « Oui, cet Erik et votre père ne sont probablement pas bien différents. Erik… est convaincu de la nécessité de faire valoir la cause mutante au mépris du reste des humains », commente Charles d’un ton qui se fait plus sombre.

Il s’épargnera de donner à Wanda le détail des événements qui ont mené à cette situation… Il doute fort que cela aura le moindre intérêt quoi qu’il en soit. Le résultat est ce qui importe. Les circonstances, elles… sont encore trop douloureuses… Encore maintenant, Charles peine à l’accepter entièrement, même s’il le devrait sans l’ombre d’un doute.

« Quelle était votre vision, par rapport à la Confrérie ? Est-ce que vous en faisiez partie ? » demande-t-il avec curiosité.

Il n’y a aucune forme de jugement dans son discours. D’une certaine manière, Charles a toujours été capable de comprendre les motivations des Confréristes (et il a suffisamment vu de personnes qui lui étaient proches, à commencer par Raven, en faire partie). L’on peut comprendre certaines idéologies sans pour autant y souscrire… Et c’est probablement pour cette raison, d’ailleurs, que son amitié avec Erik a survécu à leurs trop nombreux conflits. Malgré tout, ils ont toujours été capables de se comprendre. Peut-être même se sont-ils toujours compris mieux que personne.

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feat. Wanda

Si tous les deux n’ont pas connu le même Erik, ils peuvent tout de même se fier aux traits communs qui existent manifestement entre ces deux hommes, et qui font que Charles n’a pas la moindre difficulté à entendre ce que Wanda exprime au moment d’évoquer son souhait de le voir aborder les choses différent. En effet, dans un monde où plus puissant que lui existe, il serait dangereux de se focaliser sur ses anciennes habitudes, et de mener à l’identique ses anciens combats. Cela dit… Il y avait déjà eu plus puissant que lui, y compris dans leur monde, même si Erik avait probablement voulu se persuader d’autre chose. Sur ce point, il ne fait aucun commentaire. Erik avait tout fait pour s’assurer que son esprit soit rarement accessible à Charles, et pour cette raison, ce dernier ne pouvait se fier qu’à son intuition pour se faire une quelconque idée de ce qui pouvait bien traverser l’esprit de Magnéto.

Wanda lui apprend qu’elle et son frère jumeau avaient rejoint la Confrérie après la mort de leur père. De leur père adoptif, du moins. Erik avait su leur parler, faire en sorte que leur drame personnel trouve un écho dans le combat qu’il entendait le voir mener. Cela faisait partie de ses méthodes. Charles ne le lui reproche pas, ni ne le lui a jamais reproché par ailleurs. Lui-même n’use pas nécessairement de méthodes bien différentes… Toujours est-il quand dans un cas comme dans l’autre, ces manipulations ne peuvent durer qu’un temps. Plus Wanda lui en apprend au sujet de son père et de son implication dans la confrérie, plus il se fait une idée précise de qui elle est, de son caractère, de sa mentalité et de ses aspirations… et plus il y puise une certaine forme d’admiration. Qu’Erik ait su faire la part des choses en temps et en heure et être le meilleur père possible pour son fils alors ne le surprend pas…

« Personne ne devrait avoir à vivre des drames aussi lourds et douloureux que ceux que vous avez endurés. Je suis rassuré de savoir que vous avez pu compter sur lui dans les moments les plus difficiles. » Il esquisse un léger sourire. « Tu sais faire la part des choses entre ce qui est bon pour toi et ce qui à la longue pourrait te détruire. Je ne doute pas qu’en temps voulu, tu sauras faire les bons choix. » Et il estime qu’elle en fait déjà un, en venait vers lui, en acceptant la main qu’il lui tend, et en sachant apprécier son aide. « Je veux être en mesure de t'aider, comme il t'a aidée autrefois. »