A perfect place (Charles&Annie)

A perfect place

feat. Annie

Dans ce nouveau monde, les pouvoirs peuvent prendre des formes encore plus diverses et variées que dans son monde d’origine, qui n’était pas en reste, pourtant, loin de là. Charles est loin d’avoir encore tout compris et tout assimilé à ce sujet, d’autant plus que ses connaissances sont limitées par un nouveau contexte, oui, mais aussi par l’absence, à l’heure actuelle, de ses pouvoirs, l’empêchant de mener de front des actions qui lui tiennent pourtant à cœur. Oh, il a la ferme intention de persévérer. Comme d’autres, avant lui, ont retrouvé leur don, il pense que le sien aussi lui reviendra, mais dans l’attente, il lui est plus difficile de protéger vraiment ses élèves, ceux qu’il a su trouver et rassembler en ce lieu où il tient à ce qu’ils se sentent épanouis et acceptés, et où leur plein potentiel pourra être vraiment accepté à sa juste valeur.

Parce qu’il estime nécessaire de se renseigner sur les super, ces individus exceptionnels qui ont décidé de faire régner la justice et de défendre la veuve et l’opprimé, il était naturel que son attention se reporte tout naturellement sur les Sept et sur cette entreprise, Vought, qui faisait largement parler d’elle. Difficile de passer à côté de tous ces spots télévisés, de toute cette publicité diffusé à un rythme si soutenu qu’il était difficile de ne pas s’en sentir écoeuré.

Parmi les Sept en question, une avait semblé sortir du lot, une qui, peut-être, parviendra à l’éclairer sur cette organisation qui le laisse par certains aspects circonspect. Pourra-t-il compter sur une collaboration, ou devra-t-il prendre ses distances et les surveiller à distance… il pense qu’il en aura le cœur net une fois qu’il aura fait la connaissance d’Annie January, a.k.a. Starlight.

Parfaitement ponctuelle, elle se présente à l’institut, et est conduite jusqu’au salon. Quand Charles arrive, installé dans son fauteuil roulant. Annie la gratifie d’un sourire, sourire que le professeur lui rend presque immédiatement.

« Je vous remercie », répond Charles sans perdre son sourire quand Annie admet trouver cet endroit à son goût. « Je m’efforce de rendre cet endroit le plus accueillant possible pour tous les jeunes prodiges qui en exprimeraient les besoins. » Il marque une pause. « Je suis ravi de faire votre connaissance, Annie. Votre réputation vous précède, bien sûr, mais vous savez probablement encore mieux que moi combien les médias peuvent tronquer une image. » Il marque une pause. « J’aurais beaucoup de questions à vous poser, et je suppose que vous en avez également. Mais avant toute chose… je peux vous proposer un thé ? un café ? » demande-t-il  alors.

Après tout, rien n’empêche de rendre cette conversation aussi cordiale que possible. Bien au contraire, même.

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Aux propos de la jeune femme, Charles se contente de répondre par un fin sourire. Il n’a aucune inquiétude, à la vérité, quant à la capacité d’Annie January de le décevoir ou non. Il veut se fier à son intuition (même si cette dernière n’a pas toujours été la meilleure), et ce faisant, il est convaincu du fait qu’elle saura être un atout précieux pour lui. Des Sept, elle est définitivement la seule à qui il prendrait le risque de lui faire confiance. Tous les autres… disons qu’il s’en méfie. A tort ou à raison… Difficile de le dire en l’état, mais il est du moins convaincu de ne pas avoir tort de donner raison à celle qui se fait communément appeler Starlight plutôt qu’à n’importe lequel de ses « collègues ».

« Homelander semble… autrement moins accessible que vous ne l’êtes. Autrement moins concerné également par les sujets qui me préoccupent réellement », résume Charles d’un ton courtois quand son interlocutrice lui demande pourquoi c’est à elle qu’il a voulu s’adresser plutôt que, par exemple, Homelander. « Comme vous le dites vous-mêmes, la notoriété ne fait pas tout. On ne peut lui retirer néanmoins une certaine nécessité quand on recherche un semblant d’efficacité. »

C’est un équilibre fragile qu’il faut savoir tenir. Pour s’assurer la présence et le soutien de ses pairs, il semble important – primordial, même – de faire la part des choses et de savoir attirer les projecteurs à soi dans les moments les plus appropriés. Quoi qu’il en soit, l’essentiel pour lui avait été d’attiser suffisamment la curiosité de son interlocutrice, et il semble que ce soit effectivement chose faite. C’est un premier pas, et non des moindres (sans mauvais jeux de mots compte tenu de son infirmité), mais il en reste encore d’autres à franchir, et Charles ne compte transiger sur aucun d’entre eux.

« Tout comme vous, je suis doté de capacités que l’on pourrait qualifier d’extraordinaires. J’ai bien peur de pouvoir aisément sonder votre esprit à la recherche de ces informations confidentielles que Vought souhaiterait ne pas vous voir divulguer », fait-il d’un ton aimable. « Mais je préfèrerais me l’épargner, je suppose que vous aussi ? » suggère-t-il de son ton le plus aimable. « Accepteriez-vous de me parler de vous ? De la manière dont son apparus vos pouvoirs, par exemple ? Et de quelle façon vous êtes parvenue à les appréhender et à les contrôler ? »

L’indiscrétion de telles questions sous-tendent bien évidemment d’autres interrogations encore, et Charles compte sur l’honnêteté qu’il devine chez son interlocutrice pour s’exprimer en toute transparence. La suite de leur conversation et ce qui en résultera dépend bien sûr entièrement de cela.

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Une fine esquisse de sourire se dépose sur les lèvres de Charles quand, à la recherche du terme le plus approprié pour qualifier Homelander, Annie s’arrête finalement sur le mot « nombriliste »… C’est définitivement un doux euphémisme, mais que Charles lui concède non sans une certaine légèreté. Il est plus simple de nommer, même légèrement, ce qui nous intimide ou nous effraie. A l’évidence, Homelander est un cas à part, un cas sur lequel Charles devra peut-être consentir à se pencher tôt ou tard. Mais pas tout de suite. Pour l’heure, Charles préfère largement entendre ce que la jeune femme exceptionnelle qu’il a en face de lui a à dire sans laisser sa pensée foisonnante être parasitée par des pensées certes en cohérence avec cette dernière, mais qui l’éloignerait de ce qui l’intéresse réellement.

« Je peux vous assurer que s’ils sont partout, ils ne sauraient avoir aucune autorité ici », affirme Charles avec le plus grand sérieux quand la jeune femme observe qu’elle fait naturellement preuve de défiance, car Vought est partout.

En effet, c’est à peu de choses prêt le cas. Il suffit d’allumer la télévision ou de lever les yeux vers un tableau publicitaire pour en avoir le cœur net. Cette organisation malveillante a ses entrées à de bien trop nombreux endroits… raison de plus pour ne surtout pas les laisser gagner encore davantage d’influence. Ici, au sein de l’institut Xavier, Charles caresse d’autres intérêts et d’autres espoirs, et il entend profiter des connaissances de son interlocutrice pour enrayer la menace par bien des aspects déjà trop grande que pourraient représenter ceux qui prétendent pourtant lutter pour le plus grand bien.

Charles l’écoute sans l’interrompre quand Annie lui parle du composant V et de la manière dont il a été utilisé sur des nourrissons… Cette histoire n’est pas sans lui faire penser à certaines de ses anciennes connaissances, qui elles aussi avaient dû leurs compétences exceptionnelles à des expériences qui avaient été menées malgré eux, et qu’ils avaient subi contre leur gré.

« Je devine donc que vous avez-vous-même été victime de l’une de ces expériences. » Il n’attend pas réellement de réponses de sa part. « Savez-vous si elles ont encore cours ? »

Car si tel doit être le cas, il faudra à tout pris l’empêcher, et ce par tous les moyens possibles. Peu sont probablement en mesure de lutter contre un système qui quoi qu’il en soit est protégé par un secret de polichinelle. Mais Charles est en mesure de déployer les moyens adéquats pour éviter que cela ne dure plus longtemps.

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feat. Annie

Charles écoute avec attention les paroles d’Annie, un récit de vie terriblement douloureux. La jeune femme n’a pas été décisionnaire de son sort. Ce dernier a été décidé pour elle alors qu’elle n’était encore qu’un bébé. Difficile de blâmer un père dépassé qui avait pris la décision de s’en aller faute de savoir vivre avec sa culpabilité, même si cet abandon avait dû être difficile à vivre pour l’enfant qu’était alors Annie. Quant à la mère de cette dernière… elle avait su s’arranger avec sa conscience, visiblement. Combien de temps avait-il fallu à la jeune femme pour apprendre toute la vérité ? Trop de temps, c’est ce que le professeur devine en même temps que la Super, avec une sorte de résignation courageuse, observe que la vérité finit toujours par se savoir. En effet.

Combien en a-t-il rencontré, des enfants dont les compétences, le potentiel extraordinaire, avait été exploité par des individus peu scrupuleux. Il en avait recueillis beaucoup, au sein de son institut, qui avaient des histoires à raconter qui n’auraient probablement rien à envier à celle de la jeune femme, en termes de drame et d’injustice. Charles ne peut que constater combien la femme en face de lui sait se montrer forte et courageuse. Elle reste digne en dépit des circonstances. Et surtout, moins que résignée, elle a fait le choix de se battre.

« Vous vous êtes trouvé un nouvel allié, Annie, soyez-en sûr », affirme Charles avec sincérité quand Annie lui apprend avoir des suspicions quant aux horreurs encore commises par Vought, sans avoir encore, pour autant, de preuves véritablement tangibles. « Je devine en effet que vous faites peu de cas de l’autorité, mais votre position privilégiée nous sera fort utile, évertuez-vous à la préserver autant que nécessaire. Je mènerai mes propres recherches. Vous n’êtes pas seule. »

Il le dit avec autant de conviction qu’il estime nécessaire d’en adresser à cette femme dont il discerne toute la détermination et tout le courage. Les choix qui sont les siens sont au-delà de complexes, et elle ne peut qu’avoir conscience des dangers qu’elle encourt, mais elle sait garder la tête haute quoi qu’il en soit, et c’est, bien sûr, tout à son honneur. Charles ne peut que respecter et admirer sa bravoure, et pour cette raison, il ne peut que chercher à la soutenir.

« Et l’institut sera prêt à accueillir toutes celles et ceux qui auront été les victimes de Vought. »

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La notoriété est à la fois une chance et un véritable frein pour tout individu qui souhaiterait exploiter ses talents surnaturels afin de sauver le plus grand nombre. Si les X-Men n’avaient pas parfois été sous le feu des projecteurs, certaines de leurs missions s’en seraient vu compliquées, et dans le même temps, c’est cette même notoriété qui avait valu au groupe de mutants de subir l’ire d’un gouvernement oppressif qui avait préféré les distinguer de la masse et les considérer comme dangereux plutôt que de leur laisser une chance d’exploiter leur potentiel pour le plus grand bien. On ne peut jamais – ou bien difficilement – espérer l’emporter dans de telles circonstances. Il est difficile de ne pas se laisser décourager parfois, et Charles comprend sans mal qu’Annie puisse trouver cette situation particulièrement difficile.

D’autant qu’elle se bat contre l’organisme qu’elle est supposée défendre et qui l’a engagée. Certes, il n’y a rien de plus efficace que d’infiltrer un système de l’intérieur pour en comprendre les rouages, améliorer les choses ou même en détruire certaines si besoin, mais Charles comprend assez aisément – et assez rapidement – que dans le cas qui concerne Annie, la chose est d’autant plus difficile qu’un seul homme, et non des moindres, bouleverse tout un équilibre. Cet Homelander, s’il est en pleine possession de ses pouvoirs, pourrait s’avérer excessivement dangereux.

« Donc il faudrait nous assurer qu’il possède ses pouvoirs afin de décider de la meilleure façon d’agir. »

Il emploie ce « nous » avec une assurance certaine, il lui semble convenir de manière assez évidente aux circonstances qui les préoccupent en cet instant bien précis. Il s’est imposé comme un allié auprès de la jeune femme, et c’est définitivement le rôle qu’il entend tenir auprès d’elle. Personne ne devrait avoir un poids aussi lourd à porter seul, c’est une certitude. Et Charles estime avoir déjà porté plus lourd que cela, même s’il ne se permettrait certainement pas de sous-estimer les compétences de ce Homelander. Il écoutera donc attentivement les propos de son interlocutrice, et ne manquera pas d’agir en conséquence.

« Il me suffirait d’un seul tête-à-tête avec lui pour en avoir le cœur net. » Il marque une pause. « Je sais, vous me direz sans doute qu’il sera dangereux que je me trouve seul face à lui, et que je ne dois pas sous-estimer ses pouvoirs… » Il sourit doucement. « Il ne faut pas pour autant sous-estimer les miens. »

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feat. Annie

Il y a une chance, si infime soit-elle, pour que cet homme qu’il faudra donc cataloguer de dangereux n’ait pas encore récupéré ses pouvoirs. En avoir le cœur net ne sera pas une tâche aisée, c’est un fait, mais ce ne sera pas impossible pour autant… il suffit de se donner les moyens de leurs ambitions, et tout comme Annie semble déterminée à agir, quoi qu’il lui en coûte, Charles est également bien décidé à faire sa part, quoi que cela puisse lui coûter, et il ne doute pas le moins du monde que cela puisse exiger plus d’efforts qu’il ne serait en mesure de le déterminer pour commencer.

Il a beau être un mutant puissant, il reste encore diminué, après avoir perdu ses pouvoirs pendant très longtemps, et surtout, il n’a pas les X-Men avec lui, ce qui signifie par conséquent qu’il ne fera que difficilement le poids face à cette force de la nature surprotégée… Mais à cœur vaillant rien d’impossible, n’est-ce pas ? Quelques indices semblent jouer en leur faveur, c’est un fait, mais ils vont clairement devoir être prudents s’ils ne veulent pas que tout ceci finisse par se retourner contre eux, d’une façon ou d’une autre.

« Si vous estimez cela possible », répond Charles en inclinant poliment la tête quand Annie lui demande si son intention d’obtenir un tête-à-tête avec ce Homelander. C’est ce qu’il souhaite en effet. S’il peut avoir ne serait-ce qu’une entrevue avec lui, il pourra pénétrer discrètement son esprit, et déterminé où cet homme se situe par rapport à ses compétences. Cela pourrait aussi permettre de cerner ses points faibles, voire même de lui imposer certaines barrières mentales. En somme, s’il veut faire une différence, il ne doit pas se contenter d’observer la scène de loin, il est important qu’il agisse de manière bien plus directe s’il veut espérer un résultat que l’on puisse qualifier de digne de ce nom.

« J’ignore qui est ce Stan Edgar », admet-il humblement. « Est-ce si difficile de passer par lui ? »

Apparemment, la chose est jouable, puisque la jeune femme ajoute finalement que la chose est envisageable. Bien sûr, cela exigera de faire preuve de prudence, mais ce n’est pas une chose qui lui semble infaisable. Charles a déjà fait preuve à des adversaires des plus coriaces au cours de sa carrière… Un de plus, un de moins.

« Oh, je n’ai pas l’intention de le baratiner… Une conversation cordiale avec lui me suffira à découvrir ce qu’il nous dissimule. Et s’il nous faut un alibi, nous pourrons toujours me faire passer pour un journaliste. Je poserais les questions décidées en amont par Vought, devant témoins si nécessaires. Ce sera suffisant pour… sonder le fond de sa pensée. »

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Il comprend que la situation est particulièrement compliquée pour son interlocutrice. Elle peut bien essayer de suivre ses conseils, ce n’est pas pour autant qu’ils porteront leurs fruits… C’est compréhensible, mais dans les situations les plus urgentes, il faut savoir tenter le tout pour le tout, c’est une certitude. Annie, dans sa position de co-capitaine, reste quand même relativement limitée dans ses actions et dans sa volonté, mais Charles croit dans la capacité d’Annie à faire la différence. Parce qu’elle a le courage, et la détermination… et ce sont deux choses indispensables quand on veut s’attaquer à d’aussi gros morceaux que ceux que Annie a dorénavant dans le viseur.

Pour le moment, Charles rassemble le plus d’informations possibles, il en a besoin afin de savoir comment se positionner dans tout ceci et quelle aide apporter plus spécifiquement à son interlocutrice… une aide qu’il lui apportera les yeux fermés, et sans l’ombre de la moindre hésitation.

« Je rencontrerai ce Stan Edgar si vous pouvez m’arranger un rendez-vous, dans ce cas… un simple entretien, même rapide, devrait déjà me suffire à obtenir un grand nombre d’informations dignes d’intérêt », assure-t-il.

Et en effet, ce sera moins dangereux. Il comprend bien que, pour le moment, s’adresser à Homelander ne serait rien d’autre que suicidaire – c’est donc forcément exclu. Même les capacités de Charles, qui ne sont pas moindres, restent limitées. Il ne peut certainement pas se permettre de faire dans la demi-mesure, alors qu’il met les pieds dans une histoire qu’il ne connaît pas, et dans laquelle il entend bien s’investir, parce que son interlocutrice est parvenue à lui confirmer que le jeu en valait plus que largement la chandelle, et il n’a aucun doute sur la question.

« Ne vous en faites pas, je ne suis pas si mauvais pour endormir les esprits même les plus réfractaires, ce ne sera pas un souci pour moi. »

Quitte à tricher un peu. Là encore, Charles n’est pas dérangé par cette possibilité. Dans certaines occasions, la fin justifie les moyens, et il estime qu’ils se retrouvent présentement dans une de ces situations d’urgence, qui justifient l’existence même de cet adage très spécifique.

« Et je suis habitué aux personnalités désagréables », ajoute-t-il, l’air de rien, mais une fois encore tout à fait sincère, parce que pour le coup, c’est bel et bien le cas, et il ne peut ni ne veut s’en cacher, loin de là, même. « Je comprends vos inquiétudes et vos appréhensions, mais je vous assure, Annie… vous avez toutes les cartes en main pour faire la différence. »

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« Doit-on forcément être concerné directement par un combat pour y prendre part ? » demande Charles avec un léger sourire, alors que Annie lui demande pourquoi il fait tout ça. Bien sûr, il faut choisir ses combats, car on ne peut pas être sur tous les fronts en même temps. La cause mutante est le véritable cheval de bataille de Charles Xavier, mais il est tout de même capable de diviser ses efforts et son énergie, pour ce qu’il estime être le bien commun. « Quand je pense être en mesure de mener des actions concrètes… je regretterais de ne pas mettre mes compétences au profit d’une bonne cause. » Et sur ce point, il est on ne peut plus sincère.

Il hoche la tête quand elle observe qu’il pensera probablement à elle quand il parlera à cette Ashley Barret. Il garde tous les avertissements de l’héroïne blonde à l’esprit, il estime que chacun d’entre eux à son importance, et il ne veut rien négliger ni rien mettre de côté, sous aucun prétexte. Que cette femme ait un bon ou un mauvais fond, il le découvrira très vite. Les véritables intentions de ses interlocuteurs peuvent difficilement lui échapper. Il peut toujours en prendre conscience et connaissance, avec une remarquable acuité.

« Il n’est pas toujours simple de savoir quoi faire de notre peur quand elle nous submerge », remarque Charles, rebondissant sur les propos, très justes, d’Annie quand elle affirme que la peur peut nous paralyser à moins de décider de la combattre. Face à quelque chose d’à ce point complexe et irrationnel, il est presque impossible de présumer de ses propres réactions. Les personnes comme son interlocutrice ont su en prendre leur parti, agir pour le mieux. Elle ne sera pas forcément la seule. « Je pourrais également inviter cette femme à affronter ses peurs, de manière indirecte, bien sûr. » De l’intérêt de savoir influencer la psyché d’autrui… même s’il s’agit là, bien évidemment, d’un pouvoir particulièrement dangereux.

Quant au fait de faire attention à ses élèves, il ne veut pas croire avoir attendu après ce précieux conseil pour prendre soin d’eux, mais il admet que toute exhortation à la prudence est toujours bonne à prendre – et l’on n’est jamais à l’abri de rien… Jamais, définitivement.

« Je veillerai sur eux », affirme-t-il d’un ton ce qu’i y a de plus sérieux, et avec une sincérité convaincante. Il en pense chaque mot.

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Il ne la trouve pas aussi défaitiste qu’elle peut bien l’affirmer. Si elle était véritablement défaitiste, elle renoncerait à se battre, ce n’est pas le cas. Il a face à lui une femme absolument prête à tout pour parvenir à ses fins et rétablir la justice. Et c’est une chose exceptionnelle, remarquable, et qu’il ne peut qu’admirer et encourager.

« Je n’ai pas en face de moi une personne défaitiste, j’ai en face de moi une femme magnanime, et qui ne cessera de se battre qu’une fois qu’elle n’aura plus d’armes à sa disposition… or votre détermination à toute épreuve est votre arme la plus remarquable, et je ne pense pas que qui que ce soit, y compris les grands pontes de chez Vaught, seront capables de vous le retirer. »

Quant à son inquiétude de trouver qui que ce soit qui éprouve un soucis réel de ses prochains, il devine sans le moindre mal que le milieu dans lequel elle a évolué a naturellement favorisé ce point de vue ô combien négatif et déplaisant. Elle est dans le flou et dans l’incertitude totale, mais elle reste convaincue du besoin, de la nécessité, de faire les choses bien, de faire les choses correctement… et elle a tout ce qu’il faut pour y parvenir. Quand bien même l’espoir  est parfois comme une flamme vacillante, qu’un simple coup de vent paraît susceptible d’éteindre une bonne fois pour toutes.

« Ne vous en faites pas, je sais ce que je fais », affirme-t-il quand elle lui demande surtout de ne pas se griller pour cette personne. « En effet, on a besoin de moi, ici, et je n’ai l’intention d’abandonner personne. Ni eux… » Il la regarde plus longuement, afin de lui prouver la force de sa conviction. « … ni vous. »

C’est le cas. Certes, ils ne se connaissent pas, mais Charles sait où va son devoir et où va sa loyauté, et il n’a pas l’intention d’abandonner son interlocutrice. Elle est venue ici en espérant obtenir de l’aide, et peut-être aussi quelques réponses, et bien évidemment, il n’a pas la moindre intention de faillir à la tâche. La situation est trop grave pour ne pas être prise au sérieux. Pour le bien commun, il est on ne peut plus primordial de considérer la chose de très près, et de l’apprécier à sa juste valeur.

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Il ne peut que comprendre le ressenti d’Annie, et pas seulement parce qu’il dispose d’un accès privilégié à ses pensées. Il est bel et bien capable de se mettre à sa place et de comprendre… Lui-même ne prétendra pas avoir connu un environnement à ce point toxique, en revanche, il est vrai qu’il a connu ce sentiment, proche de la paranoïa, qui vous invite à vous méfier de tous ceux qui vous entourent, et de ne plus savoir quoi ou qui croire. C’est une émotion désagréable, violente et déroutante, mais dont il a expérimenté tous les sinistres rouages, en vérité. Oui, il est bel et bien capable de comprendre en effet… Mais il sait que dans cette situation, se sentir même partiellement comprise n’est pas suffisant. Annie a besoin d’une aide concrète, la plus directe et la plus ferme possible.

« A vrai dire oui, il est très possible que je fasse appel à vos services », lui assure Charles avec un fin sourire.

Bien sûr, il devine qu’elle ne pourrait certainement pas se libérer à n’importe quel moment. Ainsi qu’elle l’affirme elle-même, elle a beaucoup à vivre et à supporter, elle ne peut pas nécessairement se permettre d’outrepasser ses obligations, mais il pense vraiment qu’ils se comprennent quoi qu’il en soit. Et qu’ils se comprennent au-delà de tout, même. Il garde malgré tout cette proposition à l’esprit plus que précieusement. Il sait pertinemment que cette dernière ne pourra que servir, à un moment ou à un autre, d’une manière ou d’une autre.

« Malheureusement, on se rend compte souvent après coup de ce qui aurait dû être fait. On ne devine pas les causes tant que la conséquence n’a pas eu lieu. J’espère en tout cas que cette école fera son office, et de la meilleure manière. Et si vous rencontrez certains de ces Supers sans repères, ils seront bienvenus entre les murs de l’institut Xavier. »

Qu’ils ne soient pas à proprement parler des mutants n’a plus guère d’importance aux yeux de Charles. Ce qui lui importe, en l’occurrence, c’est que les plus jeunes, puissants et contradictoirement vulnérables, trouvent un cadre sûr, confortable, accueillant, où ils pourront maîtriser leurs pouvoirs à leur rythme, et sans être considérés comme ni plus ni moins que des phénomènes de foire… C’est absolument inconcevable de sa part, et il ne laissera certainement pas une telle chose se reproduire à nouveau.