L’effet papillon pourrait, d’une certaine façon, définir pleinement la courte vie de Connor en temps qu’androïde. Chaque acte a une conséquence entraînant des choix différents qui eux-mêmes donneront des possibilités nouvelles… Est-ce que le destin de Connor était scellé à l’instant même où il décida de remettre ce poisson dans son aquarium ? Pourquoi a-t-il eu une sorte d’empathie pour un animal aussi faible et sans intérêt ? Pourquoi, et malgré les instructions de Cyberlife, le RK800 finira par dévier de ses ordres pour servir une cause qui lui semble juste ? Comment a-t-il pu même simplement comprendre qu’elle l’était ?

En 2038, la société Cyberlife commençait à faire face au revers de la médaille de la technologie. A toujours vouloir se perfectionner dans ses machines, à vouloir les rendre plus… vivantes les unes des autres, la limite avait été franchie. Pire, certains androïdes l’avaient même éclatées. Comment étaient-ils parvenu à ce résultat ? Cette question et tout ce qu’elle sous-entend était la mission de l’androïde RK800, nommé Connor. Modélisé pour être un inspecteur aux connaissances infinies, il fut envoyé à Détroit pour enquêter avec le lieutenant Hank Anderson. Ce vieil alcoolique avait les machines en horreur et il n’était pas chose aisée pour l’envoyé de Cyberlife de se faire une place. A vrai dire, dans le commissariat, personne n’appréciait sa présence. Une machine capable de prendre leur place et de faire mieux le boulot, ça avait de quoi tétaniser tout humain.

La première enquête ne fut pas très complexe mais malgré l’arrestation du meurtrier (un androïde) certaines questions restaient sans réponses. Sur les lieux du crime, une mystérieuse inscription. RA9. Une sorte de divinité pour androïde ? Un révolutionnaire en quête de droit sociaux ? Impossible à dire, même Connor n’avait pas la réponse. Et ce n’est pas le malheureux Carlos qui allait dire quoique se soit pendant l’interrogatoire à ce sujet. Tétanisé, le robot était submergé par un flot d’émotions. Curieux pour une machine. Et pourtant, une réelle souffrance pouvait se lire sur son visage. Torturé, humilié, Carlos n’a pas tué qu’un simple homme, mais bel et bien un tortionnaire… Une tragique histoire dont la conclusion était tout aussi funeste. Alors que la tension montait, Carlos parvint à assassiner Connor avant de s’infliger le même sort.

Mais la mort est-elle réellement une finalité quand nous ne sommes pas humains ? Le lendemain,  son retour ne faisait guère des heureux. Confrontation avec Reed, choc chez les autres, voir un mort revenir à la vie n’était pas sans réaction. Une nouvelle version de lui, avec tous les souvenirs que l’ancien avait. Déconcertant pour le lieutenant, l’androïde comprit bien vite que s’il n’attirait pas la sympathie de cet homme, l’enquête allait ralentir. Alors Connor suivit les conseils d’Amanda qu’il retrouve dans son jardin zen intérieur, sa « mère créatrice », cette voix qui lui murmure une vérité, celle de Cyberlife.

Et pour cela, il profita de son retard pour en apprendre un plus sur Hank et ce grognon était bien plus sympathique qu’il ne voulait le faire croire. Rien n’était encore gagné et les démarches de l’androïde étaient clairement intéressés mais une minuscule partie de lui appréciait sa compagnie. Un sentiment étrange, unique, similaire à celui qui l’effleura quand il sauva ce poisson.

Bien évidemment rien n’était réellement au beau fixe entre et telle la marée de l’océan, cette relation nouvelle fluctuait beaucoup. Mais une certaine entente permettrait à l’enquête d’avancer. Malgré l’échec d’attraper l’androïde nommée Kara après une course poursuite, seule Amanda fut déçue de Connor. Pourquoi n’avait-il pas réussi alors qu’il possédait tous les outils en main pour ? Était-ce une sorte de compassion pour cette mère et sa fille ? Ou était-ce parce que l’androïde décida d’écouter le conseil d’Hank et évita donc de se mettre en danger ? La complexité de ce que ressentait Connor était telle qu’il lui était impossible de l’analyser ou d’émettre un seul mot à ce sujet.

Après un repas bien trop calorique pour Hank —détail dont Connor ne put s’empêcher d’émettre—, voilà que le duo se retrouva dans un appartement vide… Mais qui ne l’était pas vraiment. Encore une fois, ils trouvèrent des éléments liés à RA9. Mais tout ceci n’amenait que de nouvelles questions, les réponses se faisant absentes. A la place, c’est un nouvel androïde déviant qui fut retrouvé. Rupert. Ainsi débute une longue course poursuite bien trop vive pour le lieutenant. Ce dernier manqua même de mourir mais Connor décida qu’il était préférable de sauver Hank plutôt que de rattraper le fugitif. Officiellement, RK800 expliquera qu’il était plus judicieux de sauver la vie de Hank afin de ne pas davantage ralentir l’enquête. Mais était-ce réellement l’unique raison ? à partir de ce jour, l’humain décida d’accorder un peu plus de sympathie pour son confrère robotique.

Un peu plus tard, de nouveaux éléments arrivèrent. N’ayant pas de réponses de son partenaire alors que les lumières sont allumées, Connor décida d’entrer dans sa demeure. Une vitre brisée, et le voilà à l’intérieur en face à face avec… Sumo ? Le chien de Hank. Grosse boule d’amour de Saint Bernard. Pas le temps de s’émerveiller devant l’animal, il fallait s’occuper de son maitre. Et Hank était là… ivre, sur le sol de sa cuisine. Une image bien assez triste qui l’est encore plus quand Connor découvrit son arme de service à côté de lui. Une seule balle. Une roulette russe alcoolisée. Profitant qu’il vomisse et se remette de sa nouvelle gueule de bois, l’androïde envoyé par Cyberlife profita pour analyser certains éléments. Sumo était un chien extrêmement bienveillant et il se surprit à apprécier le fait de le caresser. En dehors de ça, il découvrit surtout l’histoire du fils Anderson, Cole, mort il y a des années. Était-ce là la raison de sa grande peine ? A n’en pas douter. Mais il était préférable de ne rien dire, tout ceci ne le concernait pas. Il était temps d’aller à l’Eden Club, et Connor ne se priva pas de proposer une chemise aux motifs douteux pour Hank. Une petite moquerie qui ne fit rire que lui, mais qui avait le mérite d’exister.

Là-bas, les choses ont très vite prit un tournant dramatique. Un client du club est décédé et une WR400 est sur le point de se désactiver complètement. Dans un état plus que déplorable, cette dernière parvient tout de même à avouer que la victime avait loué un second androïde et qu’il s’agit du meurtrier. La course contre la montre venait de commencer. Le club n’a pas de caméra de surveillance mais les androïdes sexuels se trouvant dans tout le club si. Hélas, la politique du club et que cette mémoire se réinitialise toutes les deux heures, laissant un champ d’action très limitée. Pour faire vite, Connor imposera à Hank (qui ne manquera pas de râler à ce sujet) de louer une multitude d’androïde afin de pouvoir fouiller leur mémoire et retracer la fuite du coupable… qui finira par les amener jusqu’à l’entrepôt du club.

Il s’agissait d’une Traci, aux cheveux bleues, déviante. Malgré sa volonté d’imiter un androïde inactive, Connor parvint à la trouver et une bagarre débuta. C’est à cet instant qu’une autre Traci, brune, intervint et l’altercation se fit à quatre. Tout ceci aurait pu se finir dans le sang, mais lorsque cette dernière expliqua son geste, Connor ne pu se résoudre à tirer. En effet, lors que la première androïde fut détruite par la victime, elle savait qu’elle était la suivante. Pour protéger sa vie, la sienne devait disparaître. Ses mains autour de son cou, elle serra jusqu’à lui voler son dernier souffle. Aucun plaisir dans son regard, il n’était pas difficile de comprendre que les deux Traci étaient tétanisées. C’était la crainte de trop. Elles ne voulaient plus vivre dans la terreur, leur seul désir étaient de pouvoir vivre et s’aimer à deux, ne plus être des objets...

Une décision qu’Hank appréciera mais qu’Amanda condamnera fortement. Il n’y avait aucune raison logique à une telle conclusion. Et pourtant, il le fit, ce qui provoquera une certaine déception et surtout la menace d’être désactivé. Cette élément, tel le poisson, finira par perturber Connor. Au point ou Hank finira par lui poser aussi des questions, prêt à tirer. A-t-il peur de la mort ? Pourquoi avoir laisser sauve ces deux androïdes amantes ? Et tel un battement d’ailes de papillons, la tempête interne chez l’androïde faisait rage. Il ne voulait pas mourir, pas plus que d’abandonner cette enquête. Ce qu’il fait, ce n’est que le résultat d’analyses que son processeur apporte… Pas vrai ? A moins… À moins que…

8 Novembre 2038. Une prise d’otage d’androïde est provoqué dans une tour d’une chaîne télé, la tour Starlord. L’enquête d’apportera malheureusement rien de probant. Cependant, Connor pourra écouter le discours d’un certain Markus, porte parole des androïdes désireux d’être libre et considéré comme des être vivants à part entière. Un discours que Cyberlife trouve apocalyptique mais est-ce le cas de RK800 ?

Dans l’espoir de trouver une quelconque réponse, le duo décida de poser quelques questions au fondateur de Cyberlife, Elijah Kamski. Une sensation étrange pour Connor que de rencontrer son créateur. Hélas, les plaisanteries ne furent que de courte durée car le jeune homme n’était guère emprunt à répondre. Pire encore, il décide mettre le RK800 à l’épreuve. « Le test de Kamski ». L’idée est simple. Si Connor parvient à tirer sur l’androïde Chloé, il pourra répondre à une question. Une seule. Après tout, elle n’est qu’un objet à détruire, rien de plus, pas vrai ? Dans le cas contraire, le silence continuera d’étouffer la situation. Un nouveau battement d’ailes de papillon venait de s’abattre en lui. Connor devait tirer, il le savait, c’était important pour le bien de la mission mais… Il ne parvint pas à cette conclusion. Pourquoi ? La seule chose que Kamski dira à ce sujet est « qu’il met toujours des portes de sortie dans ses programmes ». Rien de plus. Rien de concluant. Seul Hank était satisfait de cette décision, lui qui semblait réaliser que les androïdes avaient le droit à une vie libre.

Vu l’ampleur de la situation, l’enquête finira par revenir au FBI. Une décision qui poussera le lieutenant hors de lui mais qui put compter sur Connor pour trouver une solution. En effet, ce dernier profitera d’une diversion bien menée pour aller dans la salle des preuves et tenter de trouver des ultimes éléments concernant la localisation de Jericho, le refuge des déviants. Et dans cette salle, il parvint même à mettre Gavin hors état de nuire, ce dernier cherchant désespérément de se débarrer de l’androïde.  Manque de bol pour lui, ses capacités de combat n’était pas à la hauteur de celle d’une machine. Étonnamment, l’androïde trouva une certaine satisfaction à le mettre k.o. Tant ce dernier était désagréable.

La localisation en mémoire, il était temps d’y aller. Déguisé et suivit de très prêt par Cyberlife, la rencontre encore Connor et Markus fut tendue… Mais se soldera par la déviance du RK800. Telle la lumière dont il avait besoin dans l’obscurité du monde, il comprit pleinement les motivations de Jericho. De leur côté, il arriva même à les prévenir à temps que l’endroit allait être mise à mort par Cyberlife lui-même. Markus, North —sa dulcinée et complice—, Kara ainsi qu’Alice et Luther parvinrent à tous s’en sortir.

Une confiance nouvelle se fit entre lui et le leader du groupe. Une nouvel élément comme Connor était une très bonne chose mais ceci impliquait que cette fois-ci, une mort serait définitive. Pour autant, la peur de mourir fut combattu par une motivation nouvelle : celle de vivre. Pour lui et pour ses semblables. Et pour ça, il fallait frapper fort. Libérer le plus d’androïde grâce à un contact physique entre un déviant et un non-déviant. Était-ce donc ça RA9 ?

Arrivant à la tour de Cyberlife, Connor se fit passer pour ce qu’il a toujours été et parvint à atteindre l’étage -49. Là-bas, un nouvel androïde RK800 tente de l’arrêter. Fort heureusement, Hank est là et après une bataille où tout deux ont échappé à la mort de prêt ce sont des milliers d’androïdes qui sont libérés.

Forcer de constater la puissance numérique et l’aspect pacifique du groupe de Markus, ce dernier peut enfin annoncer la libération des androïdes. Mais, à ses côtés, sur le podium, une nouvelle tempête fait rage en Connor. Alors dans le jardin zen d’Amanda, la neige fit rage. S’il ne sortait pas d’ici rapidement, Cyberlife allait reprendre le contrôle. Alors que détresse allait prendre le dessus, le jeune déviant repensa à une phrase. Cette phrase « Je mets toujours des portes de sortie dans mes programmes ». Elijah Kamski. Voilà la solution. Et dans cette tempête de glace interne, il parvint à s’en libérer.

Connor était libre. Markus et les autres déviants aussi. Ce dernier parvint même à devenir le ministre des droits des androïdes. Beaucoup de choses restaient à faire pour qu’une véritable égalité puisse perdurer mais l’avenir était plus que radieux. Le dernier souvenir qu’à Connor de son histoire, ce sont ses retrouvailles avec Hank. Seuls devant ce food-truck, sans un mot, il prit l’androïde dans ses bras. Dans ses oreilles, il lui murmura ceci : « Je suis fier de toi, petite boite de conserve. » Un sourire sincère.

De son ancienne vie, Connor en conserve chaque souvenirs. Sa mémoire étant trop bonne pour le laisser respirer un peu. Son corps est quant à lui, différent… Il est… Organique. Encore aujourd’hui, être un humain le perturbe beaucoup. Pas forcément dans le mauvais sens du terme, mais il se rend bien compte de la limite des capacités humaines. Sa mémoire n’est plus illimitée, sa force n’est plus la même et surtout… Il ressent. Il ressent beaucoup et tout. La joie, la douleur, la tristesse, la solitude. Chaque seconde de sa vie est amplifiée par ce que son corps ressent. Et vivre avec ça n’est pas toujours chose aisée. Alors il tâtonne, petit à petit. Il apprend aussi à créer des relations sociales. C’est encore confus mais Hank l’aide (quand ce dernier ne décide pas éperdument de se moquer de lui). Anderson est même devenu son nom de famille, aussi étonnant soit-il. Mais c’est bien là, la plus belle chose qu’ait le jeune homme dans sa nouvelle vie. Ici, il continue de travailler dans la police, lieutenant de police étant un rôle adéquat à ses capacités, bien qu’il n’est, techniquement parlant, jamais fait l’école de la police.