Chers lecteurs adorés, n'est-t-il pas plaisant de lire tranquillement, sous un délicieux soleil un pamphlet parfait sur notre très chère société. Il m'a fallu du temps pour revenir vers vous, mais voilà... J'ai en ma possession, des informations croustillantes sur le nouveau voisin sexy qui s'est installée en face de notre très chère...

Je laisse en suspension mes doigts au dessus du clavier de l'ordinateur, consciente qu'il est osée de donner directement le nom de cette femme. Mais n'est-il pas demandé aux rubriques rumeurs de donner tous les détails que nous connaissons bien évidemment que si. Une pointe de culpabilité glisse le long de ma colonne vertébrale. La dernière fois que j'ai fait ce genre de choses, j'avais soigneusement entiché la réputation de ma meilleure amie, afin de lui éviter le pire des traquas. Elle ne me pardonnera jamais, c'était une certitude. Quoiqu'il en soit elle ne savait rien de mes nouvelles activités et j'étais bien décidée à ne pas lui en parler. Je l'adore, je suis très proche d'elle, mais il faut arrêter de croire que je suis naïve ou bien faible, la petite dernière des Featherington est bien loin derrière.

Depuis mon arrivée ici, depuis quatre ans maintenant, j'ai vécu une vie, que je dois avouer somme toute très agréable. J'aime l'idée et c'est assez égoïste de dire cela, de pouvoir terminer mes études, dans une société où on ne recherche pas à tout prix à vous marier. Je n'ai pas revu ma mère, mes soeurs et j'en suis plus qu'heureuse. J'aime le sentiment d'indépendance que je peux ressentir, choisir mes propres tenues sans être obligé de porter celles de mes soeurs. Ne pas me conformer au moule qu'on attend de moi. J'aime cette vie et je compte bien continuer dans cette lancée.

Le seul point négatif si je peux en appeler un c'est le sentiment étrange que je ressens lorsque je pense aux Bridgerton. Il est difficile de ne pas penser à eux, voisins, amis de la famille depuis si longtemps, je vois Eloïse assez régulièrement pour ne pas me leurrer. Sauf que malgré mes bonnes intentions je n'arrive pas à me sortir Colin de la tête. Il a été très clair sur le sujet, je ne suis qu'une amie, la meilleure amie de sa petite soeur, cela veut tout dire. Il n'arrivera jamais à me voir autrement que comme tel. Et je dois définitivement tourner une page sur le sujet. Cependant, il n'est pas aisé. Mais dans cette vie que j'ai depuis désormais quatre ans, je dois me rendre  à l'évidence. Je suis bien plus forte que je ne veux le laisser croire, ni pas aussi gentille que cela.  Je regarde de nouveau l'écran de mon ordinateur...

Je fus un temps une certaine Lady, qui écrivait des ragots. J'ai été à plusieurs reprises, prise dans un étau, où je risquais de me faire prendre, j'ai eu des désaccords avec mon entourage, la jalousie a parfois parcouru mon corps mais je n'allais pas renoncer à ce pourquoi je me sentais tout simplement vivante. Du coup... Mes doigts glissent de nouveaux sur le clavier de mon ordinateur, prête à en découdre avec les petits rumeurs de notre société, si chère à nos coeurs...

... Sophie de Réan et son si joli petit minois... histoire à suivre... Votre très dévouée Lady Whistledown.