(RP Fun) Morals and ethics session || ft. Harlan Briggs

▿ Date de naissance : 30/01/1979

△ Morals and ethics session △

feat   @Harlan Briggs   

La forêt s'étendait devant nous, silencieuse, enveloppée d'une brume légère qui flottait paresseusement entre les arbres. Le silence n'était troublé que par le craquement sous mes bottes, un écho discret dans cette immensité de verdure. Harlan me suivait à quelques pas, ses pas tout aussi mesurés, mais je sentais son énergie palpable, contenue à peine. Ce n’était pas la première fois que je l’emmenais ici, loin de la maison, loin des regards indiscrets. Pourtant, aujourd’hui avait une importance particulière. Je n’étais pas certain qu’il le comprenne immédiatement, mais cette leçon, elle, ne pouvait attendre.

J’avais toujours su que Harlan possédait en lui une force brute, quelque chose de sauvage, bien avant qu’il ne comprenne lui-même ce qu’il était. Quand il était encore petit, je me disais souvent que, malgré tout, il y avait dans son regard quelque chose qui me rappelait la meute, quelque chose que je ne pouvais expliquer qu'avec des mots que d’autres ne comprendraient pas. J’avais adopté un garçon, mais j’avais hérité d’un loup.

Je pris une inspiration lente, sentant l’air froid me remplir les poumons, ramenant mes pensées au moment présent.

« Tu sais pourquoi on est ici, Harlan ? » lui demandai-je sans me retourner.

Le silence qui s’installa derrière moi ne m’étonna pas. Il ne répondait jamais tout de suite, préférant d’abord mesurer mes mots, les peser pour mieux les comprendre. Ça faisait partie de sa nature, cette méfiance, cette façon de garder ses cartes près du cœur. Parfois, je me demandais si cette méfiance venait de ce qu’il était, ou si c’était simplement l’homme qu’il devenait.

Je m’arrêtai, scrutant les environs. Le soleil se levait lentement, projetant des ombres étranges entre les arbres. Un bruissement me fit tourner la tête vers la droite. Une biche, immobile à une cinquantaine de mètres, son regard fixé sur nous. Je ne bougeai pas, et elle non plus. Nos regards se croisèrent un instant avant qu’elle ne disparaisse silencieusement dans la forêt, comme un fantôme.

« Le bien et le mal, Harlan… Ils ne sont pas toujours aussi clairs qu'on aimerait le croire, » continuai-je en m’avançant de quelques pas. « Tu peux vivre ta vie à chercher des réponses faciles, à croire que tout est noir ou blanc. Mais la vérité, c’est qu’il y a beaucoup plus de gris que tu ne l’imagines. »

J’avais prononcé ces mots souvent, mais cette fois, ils me pesaient davantage. Peut-être parce que je sentais que le temps nous échappait, ou peut-être parce que je savais que la vie qu’il menait l’amenait sur des chemins que je ne pouvais plus entièrement contrôler.

Nous nous enfonçâmes plus profondément dans la forêt, là où les arbres devenaient plus denses, où la lumière perçait à peine à travers le feuillage. Mon cœur battait plus fort, non pas à cause de l’effort, mais parce que je savais ce que j’allais devoir dire.

Je m’arrêtai net, me tournant enfin vers lui. Ses yeux me fixèrent avec une intensité que j’avais appris à reconnaître. Un mélange de défi et de curiosité. Il était toujours prêt à écouter, mais toujours avec cette petite flamme, celle qui disait qu’il choisirait toujours sa propre voie, peu importe ce que je dirais.

« Être fort, ce n’est pas seulement avoir du pouvoir, Harlan. C’est savoir quand l’utiliser et, surtout, quand ne pas l’utiliser. Ce que tu ressens, cette rage, cette puissance qui bouillonne en toi, elle te pousse à agir parfois… de la mauvaise manière. » Je marquai une pause, cherchant mes mots. « J’ai vu comment tu regardes ceux qui te défient, comment tu réagis quand tu sens que quelqu’un te manque de respect. C’est comme un feu qui couve, prêt à dévorer tout sur son passage. Mais ce feu, si tu ne l’apprends pas à le contrôler, il te consumera. Tu comprends ce que je veux dire ? »

Mon regard se posa sur lui, scrutant ses traits pour y déceler une réaction. Mais comme à son habitude, Harlan restait impassible, ne laissant rien transparaître. C’était frustrant, mais c’était aussi une de ses forces. Il ne laissait pas ses émotions le trahir, du moins, pas facilement.

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PRETTYGIRL

(688 mots)

▿ Date de naissance : 22/06/2003

Morals and ethics session

just believe in yourself. even if you don't, pretend that you do and, at some point, you will. -- feat. @Garrett Briggs

Cette forêt, il avait comme une impression de la connaître comme sa poche, ce qui n'était pas du tout le cas. Il n'y avait pas remis les pieds depuis… Il ne saurait réellement le dire. Disons plutôt qu'il y mettait les pieds que lorsqu'il semblait y être obligé. Et rarement seul. Comme en cet instant où tête baissée, il marcha derrière Garrett. Qu'il lui paraissait si délicat, si difficile de le nommer papa depuis que l'adolescence avait pointé le bout de son nez. Même le nom sur son téléphone indiqué Garrett. Il ignorait ce que cela représentait, ce que ça pouvait bien faire à son père adoptif, mais c'était plus fort que lui. Non pas qu'il serait prêt à lui cracher au visage tel un sale gosse ingrat. Loin de là. Seulement, il ne se sentait plus aussi proche de Garrett, plus dans ce besoin de l'avoir comme père. Ou peut-être que si. Cependant, intérieurement, il était si en colère, et si méfiant à la fois. Contre Garrett, contre tout le monde. Peut-être que Luna y passait rarement sous le coup de sa colère. Dans le fond, il savait très bien qu'il avait un comportement indigne. Indigne de frère, indigne de fils. Et encore, parfois, il se demanda réellement comment Garrett les voyait. Lui et sa sœur. Il n'espérait pas qu'ils puissent être vus que comme des animaux, ça briserait sûrement Luna. Lui en revanche, ça le rendrait plus coléreux.

Il releva légèrement la tête lorsque Garrett prit la parole. Non, il n'en avait pas la moindre idée, en revanche, il n'était pas aussi idiot qu'il en avait l'air, et il se doutait bien que derrière cette balade — en surface — attendrait sagement une leçon. Il ne savait pas trop de quel genre. À la finalité, il préféra ne rien répondre. Il savait à peu près tout en ne sachant pas du tout le thème de cette leçon qui approchait un peu plus lorsqu'il faisait des pas. Écrasant des feuilles mortes sous ses chaussures. Parfois même quelques branches, sèches, qui cédèrent sous son poids. Faire du bruit, il s'en moquait pas mal. Si un ou plusieurs petits cailloux devaient croiser sa route, il shooterait bien volontiers dedans. Il serait bien resté sous la couette d'ailleurs. N'était-il pas un peu trop tôt pour une balade en forêt et une leçon d'il ne savait trop quoi. Pourvu que ce ne soit pas une leçon de moral, pensa-t-il en cet instant, alors que son regard se porta sur une biche.

Il leva les yeux au ciel, ce qu'il craignait arriva bien plus rapidement qu'il ne l'aurait cru. Un soupir se fit entendre. ❝Qu'est-ce que j'en ai à foutre ?❞ Marmonna-t-il en serrant les dents. Traînant à présent des pieds tandis qu'il s'obligea à suivre son père adoptif, s'enfonçant toujours plus dans la forêt. Même s'il ne comprenait pas trop la raison d'aller aussi loin juste pour une leçon de moral. Tous parents normaux ne feraient-ils pas ça à la maison, tranquillement, assis autour d'une table ? Quoi ? C'est parce que lui n'était pas normal, que Garrett faisait tout ça ? Quelque chose qui pourrait fortement l'agacer. Mais il ne saurait dire pour quelle raison, il préférait ne rien dire. Sûrement par curiosité, même s'il savait par avance qu'il ne tiendrait pas plusieurs minutes sans s'énerver. Sans mal répondre. Sans avoir un regard qui en dirait long.

Il s'arrêta lorsque Garrett cessa de marcher, et qu'il se retourna face à lui. Même si au début, Harlan le fixa d'un regard autant intrigué, car il voulait tout de même savoir ce qu'il foutait là, qu'autant un air de défi. Du genre, tu pourras faire tout ce que tu veux, je m'en fous. D'ailleurs, à l'instant même où il se mit à parler, ce qui ressemblait plus à du simple blabla pour Harlan, ce dernier se mit à observer les environs. Lâchant un petit bâillement par ailleurs. ❝Non. Je ne vois pas où tu veux en venir. Quoi ? Je ne peux pas les regarder de travers quand quelqu'un me gonfle ?❞ Demanda-t-il en haussant les épaules, fourrant ensuite ses mains dans les poches de sa veste. Ce n'était pas comme s'il se jetait sur les autres pour les frapper. Pas encore tout du moins. Il répondait mal, il lança quelques regards noirs à quiconque lui casserait les noisettes, mais en général, il n'avait pas forcément besoin d'aller plus loin. Pas encore. Était-ce ça que désirait souligner Garrett ? Le pas encore, mais prochainement ? ❝Sérieusement, si tu m'as fait venir ici, juste pour ça. Tu aurais très bien pu t'abstenir.❞ C'était une perte de temps selon lui. Naturellement, à cet âge-là, tout lui semblait plus important qu'une simple leçon de moral qu'il ne prendrait jamais en compte, car bien trop borné pour ça.

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❛ The wolf cub ❜

❝Wolves are like me misunderstood, beautiful and wild, never able to be tamed, the epitome of freedom. All we want is to be accepted and loved for who we are.❞

▿ Date de naissance : 30/01/1979

△ Morals and ethics session △

feat   @Harlan Briggs   

La forêt s’étendait toujours, épaisse et silencieuse, autour de nous. L’aube commençait à percer, filtrant à travers les branches en une lumière dorée qui semblait étrangère à ce lieu. C’était toujours ici que je me sentais le plus ancré, où la nature parlait un langage que les autres ne comprenaient pas. C’est un terrain familier pour moi, mais pour Harlan, je savais que cela pouvait être une prison. Ses pas traînants derrière moi, son énergie contenue à peine, étaient autant de signes que cette conversation ne serait pas facile.

Je ralentis mon allure, laissant mes pensées vagabonder un instant. Il y avait toujours ce conflit, cette ligne fine que je marchais avec lui. L’éducation d’un garçon qui était plus qu’humain, qui portait en lui la puissance d’un loup, demandait des leçons que d’autres pères n’auraient jamais à enseigner. J’avais appris à m’adapter, à composer avec ces forces qui nous dépassaient tous, mais Harlan… Il restait une énigme à déchiffrer, un brasier de colère sous la surface.

Je jetai un coup d’œil furtif derrière moi, notant la façon dont il s’éloignait mentalement, peut-être en proie à cette colère qu’il refusait de reconnaître. Il n’avait pas besoin de dire un mot pour que je sente cette tension. J’avais connu cette rage autrefois, cette incapacité à comprendre pourquoi le monde était si injuste, pourquoi les choses devaient être aussi difficiles. Ce qu’il ne savait pas encore, c’était que cette colère le dévorerait s’il ne la contrôlait pas.

Je me stoppai brusquement, me retournant pour lui faire face, les mains sur les hanches. Il releva les yeux, ce défi brûlant dans son regard, une provocation silencieuse. Il ne le dirait pas, mais tout son corps criait qu’il n’avait aucune envie d’entendre ce que j’avais à dire.

« Ce n’est pas une question de regard, Harlan. » Ma voix sortit plus sèche que prévu, marquée par l’impatience. « Ce que je veux que tu comprennes, c’est que ce n’est pas seulement une histoire de confrontation.»

Il plissa les yeux, ce qui ressemblait à un soupçon d’incompréhension sur son visage. Je poussai un soupir, sentant la frustration monter en moi. Avec lui, chaque pas, chaque mot, était une bataille.
« On ne parle pas simplement de regarder quelqu’un de travers, de lui faire comprendre que tu ne te laisses pas marcher dessus. Non…» Je pris une inspiration, cherchant à canaliser mes propres émotions. « Tu te rappelles cette histoire que je t’ai racontée sur les loups, celle de la meute qui a fini par s’entretuer parce qu’ils ne savaient plus qui ils étaient ? Ça commence par des choses simples, des regards, des gestes, des malentendus. Et avant même de t’en rendre compte, tu te retrouves piégé par ta propre violence. »

Je me tournai un instant, fixant un point dans l’horizon brumeux, comme si la forêt elle-même pouvait m’apporter une réponse. J’avais déjà vu cela de trop près. J’avais vu les yeux d’un loup changer, leur humanité s’étioler au profit de l’instinct brut, et cela me terrifiait plus que tout.
« Ce que je crains pour toi, Harlan, c’est que tu sois aveuglé par ce besoin de prouver ta force. Que tu finisses par oublier pourquoi tu es vraiment fort. La vraie force ne vient pas de ta capacité à intimider ou à frapper le premier. Elle vient du contrôle. Et si tu ne peux pas contrôler ce qui bouillonne en toi… alors c’est lui qui te contrôlera. »

Je marquai une pause, le fixant intensément. Il restait silencieux, ses traits figés dans une sorte de défi mutin, mais je savais que mes mots trouvaient leur chemin quelque part sous cette carapace. Il ne le montrerait pas, pas maintenant, mais il écoutait. Il écoutait toujours.

Je pris une autre inspiration, sentant la tension retomber un peu. Il me fallait aborder cela différemment, sinon cette conversation ne mènerait à rien.
« Tu veux savoir pourquoi je t’ai amené ici, hein ? » Ma voix s’adoucit légèrement. « C’est parce que dans cette forêt, dans cet espace loin du monde, tu es plus proche de ce que tu es vraiment. Ici, il n’y a pas de règles humaines, pas de pressions sociales. C’est juste toi et la nature. Et cette nature, elle te rappelle quelque chose, même si tu refuses de l’admettre.»

Je fis un pas en avant, rétrécissant la distance entre nous. « Tu as grandi dans un endroit comme celui-ci, pas seulement physiquement, mais mentalement. Chaque fois que tu reviens dans les bois, quelque chose en toi se reconnecte, même si tu ne veux pas l’accepter. C’est pour ça que je t’emmène ici, pas pour te faire une leçon de morale, comme tu le penses.»

Un silence s’installa entre nous, le chant distant d’un oiseau coupant l’air paisible. Je scrutai son visage, essayant de percer cette carapace qu’il portait en permanence. Ce n’était pas facile. Il avait hérité de cette même obstination que j’avais jadis, cette même envie de repousser tout ce qui ressemble à de l’autorité. Mais il ne réalisait pas encore que je n’étais pas son ennemi.
« Je ne peux pas te protéger de toi-même, Harlan.» Je laissai ces mots en suspens, plus lourds qu’ils ne l’auraient été si j’étais un autre homme. « Et tu ne devrais pas avoir à te protéger de moi non plus. »

J’attendis, espérant une réaction, un signe, mais il ne laissait rien transparaître. C’était toujours le même jeu, le même cycle. Mais un jour, il comprendrait. Un jour, il verrait que tout ce que je faisais, toutes ces leçons, ce n’était pas pour lui dire quoi faire ou comment agir, mais pour lui apprendre à se comprendre lui-même. Parce qu’à la fin, il n’y aurait que lui, face à son propre reflet dans ces bois sombres.

Je reculai, laissant l’espace se creuser à nouveau entre nous. Il avait besoin de temps. Peut-être que je devais arrêter de pousser pour qu’il vienne de lui-même. Mais le temps, ce n’était pas quelque chose que l’on pouvait gaspiller éternellement.
« Harlan, il faut vraiment que tu intègres ces quelques règles… C’est la base, mais tu en as besoin. Sans elles, tu vas te mettre directement dans des situations délicates et c’est la dernière chose qu’on souhaite. »

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PRETTYGIRL

▿ Date de naissance : 22/06/2003

Morals and ethics session

just believe in yourself. even if you don't, pretend that you do and, at some point, you will. -- feat. @Garrett Briggs

Il était probablement plus teigneux, plus têtu que sa sœur. Il ne savait plus trop où il se positionnait au milieu de tout ça. Avait-il réellement sa place ? Luna, intérieurement, elle se sentait seule, mais Harlan lui, il ne se sentait juste pas à sa place tout court. Ou alors, il était juste paumé ? Lui-même n'en savait trop rien, mais il se refusait à se prendre la tête, trouvant cela plus amusant de s'en prendre aux autres. D'être blessant. Parfois, il l'était avec Luna, pourtant il l'aimait vraiment. Il ne se rendait juste pas compte qu'il pouvait l'offenser. Était-ce la raison pour laquelle Garrett l'avait amené ici, lui et pas elle ? Parce que comparé à Luna, il était plus impulsif, plus méchant sans l'être véritablement ? Il avait un bon fond, c'était évident, mais il se refusait à le montrer, à lâcher prise. C'était bien plus amusant d'être un petit con.

Il était tellement parti dans ses pensées, ses questionnements et surtout le fait qu'il serait bien resté sous la couette à faire la grasse matinée, qu'il ne prêta plus attention à Garrett. Pas jusqu'à ce qu'il se tourne vers lui. Comme s'il savait. Comme s'il se doutait que les pensées d'Harlan divaguait et qu'il ne serait plus trop apte à écouter quoi que ce soit. Mais était-ce déjà trop tard ? Harlan posa son regard sur lui, mais ensuite, il observa les environs. Il écoutait ses propos, mais que d'une seule oreille. Et cette dernière n'était pas très attentive à ce qu'il tentait — en vain — de lui expliquer. ❝La seule confrontation que j'ai actuellement, c'est avec toi de toute façon.❞ Ses propos étaient sortis bien plus vite que ses pensées. Et de nouveau, il posa ses yeux sur son père adoptif. Comme pour en lire la réaction qu'il aurait face à ses paroles. Comme s'il l'avait un peu attaqué. Comme s'il voulait lui reprocher quelque chose.

Un sourire passa sur ses lèvres, assez furtivement en réalité. Et ce n'était pas un sourire parce qu'il était content d'entendre ce genre de discours. Non, loin de là. C'était probablement là tout le problème. Lorsque Garrett voulait s'adresser à lui, il ne faisait sans cesse que des métaphores incluant des loups. Pourquoi ne pouvait-il pas lui parler comme à un gosse normal ? Oui, Harlan le savait, il n'était pas un enfant comme les autres, mais il ne demandait pas non plus qu'on le traite différemment. Il baissa la tête, et son regard se perdit sur cette terre foulée, sur ce tas de feuilles mortes qu'ils avaient piétinées quelques instants auparavant. Il serra les dents. Il ne voulait pas se montrer mauvais d'entrer de jeu, mais il n'aimait pas la tournure de cette conversation. Pourquoi ça tombait toujours sur lui ? Pourquoi pas Luna ?

Il resta silencieux. Peut-être un peu trop longtemps. Comme s'il était en train de se battre intérieurement avec lui-même. Il voulait faire mal. Mais il savait qu'on pouvait faire mal de plusieurs manières, et d'un autre côté, il avait peur d'aller trop loin. Qu'il ne puisse pas retourner en arrière. Et comme il était souvent butté, avec tout du même une sacrée fierté, il ne saurait comment s'excuser. Il ne le ferait même pas. Il voulait bien faire des efforts, et encore, il préférait rester la tête de con qu'il était. Mais il ne faudrait pas trop lui en demander. Mais plus il écoutait les paroles de Garrett et plus, il sentait une émotion l'envahir. Et ce n'était pas de la colère, même si c'était généralement celle-ci qui ressortait. Parce que c'était sa carapace à lui. Puisqu'il ne voulait pas montrer de faiblesse. Il ne voulait pas montrer qu'il était vexé. Blessé, perdu et parfois, il avait cette impression d'être lamentable.

❝Tu aimes Luna plus que moi ?❞ Cette question était restée ancrée dans sa tête depuis un bon bout de temps, qu'elle était sortie comme ça, sans fioritures. Et même si ça n'avait strictement rien à voir avec la conversation de base, qui pour lui restait toujours une leçon de morale malgré le fait que Garrett puisse voir ça autrement. Il l'observa donc un long moment. Autant son visage, son expression, que son comportement plausible à la suite de cette question. Harlan tâcha de rester de marbre, le plus neutre possible, mais une faible petite lueur dans son regard pourrait le trahir. Trahir qu'il appréhendait la réponse. Il détourna alors le regard, et il commença même à marcher vers le tronc d'un arbre, et il posa sa main sur l'écorce. ❝Tu ne t'es jamais dit que ma colère venait peut-être de toi ? Par ta faute ?❞ Là, il passa à l'offensive, il voulait lui faire un peu de mal, il devait bien l'admettre. Il voulait lui faire mal comme lui. Il se sentait tellement mal à l'intérieur de lui, qu'il voulait que Garrett ressente la même chose.

Il se retourna alors vers lui, le regard plus sombre, moins enclin à écouter ses idioties. Car pour lui ça l'était. ❝Tu me traites davantage comme un animal qu'autre chose ! Et je déteste ça. Je déteste tes leçons, je déteste ta morale, je déteste tes métaphores avec les loups. Je ne veux rien de tout ça !❞ Il prit une pause. Une petite pause silencieuse. S'il voulait vraiment lui faire mal, il n'avait plus qu'à ajouter une autre petite phrase. Même s'il ne la pensait pas, il voulait voir ce que ça ferait s'il devait la dire. ❝Je te déteste.❞ Ces mots avaient eu du mal à trouver le courage de franchir ses lèvres. Parce que naturellement, il ne le pensait pas, mais il était tellement enfermé dans son mal-être qu'il désirait que son père adoptif le soit tout autant. Comme s'il espérait qu'ainsi, il finirait par le comprendre.

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▿ Date de naissance : 30/01/1979

△ Morals and ethics session △

feat   @Harlan Briggs   

Les mots d’Harlan flottèrent dans l’air comme un coup de vent glacial. Mon corps resta immobile, mon visage impassible, mais à l’intérieur, ses paroles m’atteignirent. Cette attaque, aussi brutale que le grondement d’un orage, résonnait en moi plus profondément que tout ce qu’il avait pu dire jusque-là. Il me détestait. Du moins, il voulait me faire croire qu’il le détestait. Je savais que cette colère, ces mots prononcés dans un accès de rage, n’étaient pas vraiment les siens. Ils étaient le reflet d’un gamin perdu, en proie à ses propres démons, cherchant une échappatoire à ce tourbillon d’émotions qui le dévorait.

Je laissai passer quelques instants, sentant la tension entre nous se tendre comme une corde prête à céder. Je ne pouvais pas répondre à la colère par la colère. Ce serait trop facile. Trop destructeur. J’avais déjà vu où cela menait, avec d’autres, avec moi-même. Et je ne voulais pas que Harlan suive ce chemin.

« Tu ne me détestes pas, Harlan, » dis-je calmement, en fixant son regard, même s’il tentait de l’éviter. « Tu es en colère, oui. Mais pas contre moi. Pas vraiment. Tu es en colère contre ce que tu es, contre ce que tu crois que tu es. »

Je fis un pas vers lui, doucement, mes mains relâchées le long de mon corps. Il était planté là, près de cet arbre, la main posée sur l’écorce rugueuse, comme s’il cherchait à se connecter à quelque chose de stable, quelque chose qui ne bougerait pas sous la tempête qui grondait en lui.

« Ta colère ne vient pas de moi, Harlan. Elle vient de l’intérieur. De ce feu que tu refuses de contrôler. » Je marquai une pause, cherchant à capter un signe, une brèche dans cette armure de rancune qu’il portait. Mais pour l’instant, il restait fermé, hermétique.

« Je sais que tu penses que je préfère Luna. Que je t’ai abandonné d’une certaine manière. Mais c’est faux. Je ne t’aime pas moins, Harlan. Vous êtes tous les deux différents. Et c’est là que réside le cœur du problème. Je ne peux pas vous aimer de la même manière parce que vous n’êtes pas les mêmes. Luna a besoin de moi d’une façon que tu ne comprendrais peut-être pas, et toi, tu as besoin de moi d’une manière différente. Mais ça ne veut pas dire que tu comptes moins à mes yeux. »

Mon regard scruta ses traits, essayant de deviner ce qu’il pouvait ressentir à cet instant. Derrière sa fierté, je sentais une vague de vulnérabilité, de peur, que je connaissais trop bien. Il était là, enfermé dans sa douleur, et il voulait que je la partage. Mais ce n’était pas la solution.

« Si tu me détestais vraiment, tu ne serais pas ici, Harlan. Tu ne continuerais pas à chercher des réponses, même si tu refuses de l’admettre. Tu penses que je te traite comme un animal ? » Je laissai échapper un léger soupir. « Ce n’est pas parce que je te vois comme un animal. C’est parce que je te vois comme quelqu’un qui a en lui une part sauvage qu’il doit apprendre à contrôler. Et ça… c’est bien plus dur que tout ce que tu peux imaginer. »

Je fis un pas de plus, mes bottes craquant sur les feuilles mortes. « Je ne suis pas là pour te donner des leçons, pour te faire des sermons que tu détestes. Je suis ici pour te montrer que cette rage, cette douleur que tu ressens, elle peut être un atout, pas une malédiction. Si tu apprends à la maîtriser. Si tu refuses de la laisser te dominer. »

Je me tus un instant, laissant mes mots résonner dans l’air. Le chant des oiseaux avait cessé, comme si la forêt elle-même écoutait. « Tu ne veux pas que je te parle de loups ? Très bien. Parlons d’Harlan. Tu es un garçon, pas un loup. Mais tu as des instincts que beaucoup d’autres n’ont pas. Cette force, cette puissance qui grandit en toi, elle est dangereuse si tu ne la comprends pas. Elle va te pousser à te battre, à te défendre quand tu n’en as pas besoin. Elle va te faire croire que la violence est la solution, alors que ça ne l’est jamais. Pas pour toi. »

Je me rapprochai encore, doucement, lentement. « Est-ce que tu crois vraiment que je ne te comprends pas ? Que je ne ressens pas ce que tu ressens ? Harlan, j’ai vu des choses… j’ai vécu des choses qui m’ont montré à quel point il est facile de céder à cette colère, à ce besoin de tout détruire autour de soi pour ne plus souffrir. Mais ce n’est pas la solution. Ça ne l’est jamais. »

Je levai une main, hésitant un instant avant de la poser sur son épaule. « Tu es plus fort que tu ne le crois. Mais la vraie force, celle qui fait de toi un homme, c’est de savoir quand il est temps de se battre, et quand il est temps de reculer. De savoir que tu n’as rien à prouver à personne. »

Je fis une pause, cherchant ses yeux, cherchant à capter cette lueur, cette étincelle de compréhension. « Tu n’es pas un monstre, Harlan. Tu n’es pas une bête sauvage. Tu es mon fils. Et je t’aime, quoi que tu en penses. » Mon regard s’attarda sur lui, espérant que ces mots feraient écho en lui, qu’ils résonneraient quelque part, sous cette armure de fierté et de colère.

Je retirai doucement ma main, reculant d’un pas pour lui laisser de l’espace, tout en gardant mon regard ancré dans le sien. « Je ne suis pas parfait. Je fais des erreurs. Peut-être que j’en fais encore en ce moment. Mais je ne te laisserai pas tomber. Jamais. »

Le silence retomba, lourd, presque palpable. Je le regardai, attendant de voir ce qu’il ferait, ce qu’il dirait. Au fond, je savais qu’il ne détestait pas vraiment. Il avait besoin d’une réponse, d’une preuve qu’il n’était pas seul dans cette bataille intérieure. Et je comptais bien être là, à ses côtés, même s’il ne voulait pas l’admettre.

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