méfiez-vous des apparences - pv harlan & colin

Mon sommeil fut étrangement agité la nuit dernière pour une raison que j’ignorai encore. Je ne savais pas comment faire pour ne pas être tourmentée, plus que je ne l’étais déjà ? C’était possible oui, mais parfois je laissais dépasser mes pensées les plus simples sans vraiment trop réfléchir. Je devais bien admettre que me perdre dans mes pensées avaient du bon, je pouvais m’égarer seule. Non pas que j’apprécie plus que cela la solitude mais parfois elle était rassurante et m’enveloppait dans une petite couverture que je connaissais bien et cela me convenait parfaitement. Cependant, je devais laisser mon esprit tranquil et je devais aller à l’université. J’avais des cours aujourd’hui et je ne voulais pas me mettre en retard, je tenais beaucoup à avoir mes diplômes. Je venais d’une époque où on ne demandait pas aux jeunes filles d’avoir fait des études. On attendait seulement d’elle de secouer un éventail et d’avoir de la discussion. Une discussion assez futile faut-il croire, à savoir si le temps était agréable et quand allions nous voir la modiste. Cette société-là, ne m’intéressait guère et je devais admettre qu’une fois encore il était vraiment agréable de vivre désormais dans un endroit où les hommes acceptaient nos propres choix, où il n’était pas indispensable d’être mariée pour se sentir comment déjà… « Libre ». Comme l’aurait si bien dit Eloïse, le mariage n’apportait pas la liberté.

En repensant à Eloïse, je constatais que ma meilleure amie me manquait et que j’aurai été terriblement satisfaite de la voir vivre ici, dans cette société. Cependant, je n’avais trouvée aucune nouvelle d’elle, et j’osais espérer que tout allait bien pour elle, là où elle se trouvait. Face à des souvenirs bien trop présents dans mon esprit, je décidais finalement, de partir en direction la faculté. Je suivais d’abord des cours de littérature anglaise, avant de prendre un petit morceau rapide à la cafétéria. En traversant les extérieurs de l’université, je vis au loin Harlan. Peu désireuse de l’embêter alors qu’il était entouré d’ami, je lui fis un signe de la main avant d’aller m’installer un peu plus loin un livre à la main, me délectant de ma prochaine histoire, en espérant que la fin puisse bien finir. J’adorais quand les histoires se finissaient plutôt bien. Je relevais la tête quand je le vis près de moi, Harlan n’était clairement pas la personne qui n’allait pas me saluer. J’avais cru comprendre que les études n’étaient plus d’actualité pour lui, mais il devait surement connaître des gens ici, pour cela que je le voyais encore dans le coin.

« Salut ! tu vas bien ? »

Harlan avait toujours été très gentil avec moi et je savais d’une certaine manière que je pouvais compter sur lui. J’appréciais cela et c’était assez léger et facile de converser avec lui. Je ne l’avais pas vu depuis un moment, j’étais curieuse de savoir comment il allait. Au loin, mon regard se porta sur Colin, qui sortait, en compagnie d’ami. Comme à chaque fois que je le voyais, et cela ne changeait pas avec le temps, il faut croire, je me sentais assez nerveuse et en émoi. Parfois, j’aurai aimé avoir une force de caractère bien plus imposante pour ne pas à ressentir cela. Je me sentais déboussolée et j’étais curieuse de voir avec qui il était. Je relevais la tête vers Harlan qui je crois se rendant compte que je fixais un peu trop longuement Colin, fut curieux de regarder en sa direction. Et en plus de cela, je n’étais pas douée, pour passer inaperçu. Je rougis malgré moi, me contentant juste de lui avoir.

« C’est le fameux garçon. » Sa question muette qu’il avait posé en me questionnant du regard.

Ne devais-je tout simplement pas être raisonnable, et arrêter de le regarder avec des yeux amourachées, après tout, Colin avait été et était un ami de la famille, mon ami et cela n’allait rien changer. Surement en tous les cas. NE devrais-je pas tout simplement me résigner ? Si, la raison l’emporte toujours.

Sur le papier, strictement rien n'avait changé entre Colin et moi. A vrai dire, il restait un ami, que je connaissais depuis un long moment. Je savais que moi je ne le considérais pas comme un ami depuis un moment et que j'avais ressenti pour lui des sentiments autres depuis un long temps. Sauf que... Je devais admettre que je n'étais pas idiote non plus. Je savais très bien qu'il ne partageait pas les mêmes sentiments que moi. Il ne pouvait pas, parce que de un j'étais la meilleure amie de sa petite soeur, parce qu'on ne me regarde pas comme si on était amoureuse de moi et que je pouvais plaire aux autres, et trois... Et bien... Il n'a jamais montré un quelconque intérêt pour moi. Alors pourquoi, en sachant tout cela, je continue à me comporter comme si je pouvais l'intéressé autrement que comme l'amie que je suis. Je tente tant bien que mal de laisser tout cela de côté mais c'est très compliqué quand je le fixe de cette manière, alors qu'il est entouré de ses amis. Pff, cela ne fait-il pas de moi une personne légèrement pathétique. Complètement, je dois bien l'admettre.

« Moi tout roule ! Et toi, ça va ? Pas trop difficile les cours ? »

J'adorais Harlan, il avait toujours cette façon tellement simple de dire les choses avec une certaine légèreté qui lui collait si bien. Je me rendais compte que je ne connaissais pas grand chose de lui, ni de sa vie, ni de son passé. On échangeait, on parlait mais il n'y avait rien de personnel je me rendais compte que maintenant. Je mordillais légèrement ma lèvre.

« ça va aussi. C'est un tel plaisir de suivre les cours. Enfin tu vas me prendre pour une folle. Mais j'adore les cours. »

Ce qu'il ne savait pas, c'est que dans mon monde, dans mon temps, les femmes n'étaient pas vraiment invitées à suivre des cours. Non, elle devait s'épanouir en trouvant un mari. Elles étaient faites pour cela, trouver un mari et ensuite fonder une famille. Alors, pouvoir faire autre chose dans ce monde là, était passionnant. Je pouvais suivre des cours et imaginer avoir par la suite un métier. Et là, c'était tellement passionnant de s'imaginer un avenir. Je repensais de plus en plus à reprendre l'écriture, ça me manquait de ne pas pouvoir écrire comme avant. C'était tellement important dans ma vie.

« Il sait que tu le dévores des yeux à chaque fois ? Puisque, c'est que tu fais, hein ? »

Lorsque j'entendis ses paroles, je ne m'étais pas rendu compte à quel point je pouvais le fixer. Je me sentis soudainement mal à l'aise à cette pensée et nerveuse à l'idée qu'il puisse, Colin, se rendre compte. Il y avait un fossé entre tisser des sentiments pour lui et inversement qu'il soit au courant... surtout qu'ils n'étaient pas partagés.

« Oh... Mince. » Soufflais-je entre mes lèvres. « Je ne me rendais pas compte que je le fixais autant. »

Mais je devais bien admettre que c'était plus fort que moi. Je ne m'étais pas rendu compte à quel point je pouvais fixer. Je me mordillais la lèvre alors qu'il venait à poser ses bras sur mes épaules.

« Raconte-moi ce qu'il s'est passé depuis la dernière fois… »

Je relevais la tête vers lui, appréciant sa curiosité à mon égard. Il était comme cela Harlan. Et bien je ne pensais pas qu'il se soit passé vraiment grand chose depuis la dernière fois. Vraiment, Colin me voyait vraiment comme une amie, au pire une petite soeur alors bon.

« Oh tu sais, pas grand chose. » Ressentait-il ma déception dans le son de ma voix, surement. « J'ai lu quelque chose que je n'aurai surement pas du et ça l'a mis dans une colère sans précédent à mon égard. Sauf que... » Je marquais une pause doucement. « Je crois qu'après il était plutôt content.. que j'apprécie ses écrits. Tu sais on se connait depuis tellement longtemps, que j'imagine qu'il me voit comme une petite soeur. »

Entends-tu Harlan le son du désespoir dans ma voix ? Tu t'en rends compte ? Moi je le ressens au plus profond de mon être ce regret de n'être que son ami. Même si nous avons cela, parfois, je trouve que ce n'est pas assez. Ce n'est jamais assez.

HRP : Colin nous laisse papoter ensemble pour le moment.