Amélie Lacroix est née Comtesse Amélie Guillard, en France, près d’Annecy. Mais le monde dans lequel elle a vécu et évolué était un monde néo-futuriste, dans lequel a eu lieu une guerre – appelée Crise des Omniums - impliquant robots et humains, qui s’est déroulée en 2047 et a duré un peu plus de trois ans. C’est à cette période que fut créée l’organisation d’Overwatch, dans le but d’éradiquer la menace que représentaient les Omniaques (robots) insurgés. Malgré le succès de l’intervention d’Overwatch, des suspicions de corruption commencèrent à planer sur l’agence et entraînèrent sa dissolution en 2072. Mais le scientifique Winston, après avoir été attaqué par l’organisation criminelle Talon (La Griffe), a rappelé les anciens membres d’Overwatch cinq ans après la dissolution.

Amélie, pour sa part, a été danseuse étoile à Paris durant de nombreuses années. Elle a par la suite épousé Gérard Lacroix, un agent d’Overwatch responsable des opérations contre Talon, une organisation terroriste. Cette dernière, après plusieurs tentatives infructueuses d’assassinat contre Gérard, décida de changer de tactique et enleva Amélie pour atteindre Gérard. Remise entre les mains des scientifiques de Talon, elle fut soumise à un programme intense de reformatage neuronal. Talon balaya sa volonté, effaça sa personnalité et la reconditionna pour faire d’elle un agent dormant. Elle fut retrouvée par des agents d’Overwatch et renvoyée à sa vie civile, auprès de son mari, puisqu’elle était apparemment sans séquelle.

Mais si elle n’avait en apparence aucune séquelle, les expériences effectuées sur son mental avaient été un véritable succès.

Deux semaines plus tard, elle tua Gérard dans son sommeil.

Sa mission était accomplie, et Amélie retourna donc auprès de Talon. Elle venait de faire sa première victime. S’était rendue veuve elle-même. On acheva de la transformer en véritable arme vivante. Elle reçut un entraînement intensif ainsi que des altérations physiologiques : les battements de son cœur furent ralentis, ce qui donna une teinte bleutée à sa peau et atténua sa capacité à ressentir des émotions humaines. C’était l’objectif de Talon. Lui ôter toute émotion pour pouvoir la manipuler à loisir. Amélie n’existait plus, avait été effacée pour devenir le redoutable assassin de Talon, Widowmaker, qui tirait son nom de la veuve noire, cette araignée dont elle finit par faire son costume. Lors de ses missions, elle s’équipait d’une arme d’assaut automatique, le « baiser de la veuve », qui contenait un mode Sniper, son favori. Afin de compléter la panoplie de l’araignée et donc de mieux intimider ses adversaires, elle s’équipait également d’une mine venimeuse ainsi que d’un casque à infravision dont l’apparence ressemblait à s’y méprendre aux multiples yeux des araignées. Elle possède un tatouage d'araignée dans le dos, ainsi qu'un tatouage de toile d'araignée sur le bras droit où l'on peut lire l'adage réinventé "Araignée du soir, cauchemar".

Widowmaker ne ressentait aucune émotion positive. Une véritable femme fatale. Ce n’aurait pas été une exagération que d’affirmer qu’elle ne ressentait rien hormis une profonde satisfaction après une mission réussie, qui frôlait le plaisir sadique lorsqu’elle voyait ses victimes s’écrouler au sol. Elle s’installa au Château Guillard, demeure qui appartenait à sa famille depuis des siècles et qui était situé près d’Annecy, en France. La devise de la famille Guillard avait été, par le passé, « Chasseurs Toujours ». Devenue Widowmaker, elle s’attacha très littéralement à respecter cette devise. Elle était devenue le parfait agent de Talon. Elle était patiente, efficace, impitoyable. Sans remord.

Et pourtant… Parfois, le souvenir de Gérard s’imposait brutalement à son esprit. Car les expérimentations de Talon avaient des failles. Sujette régulièrement aux tests et traitements des scientifiques de Talon, Amélie parvenait par moments à refaire suffisamment surface pour influencer les actions et les décisions de Widowmaker. Le cas le plus probant d’émotion humaine, tristement douloureuse, fut lorsqu’elle trouva en elle suffisamment d’émotion pour aller déposer une rose sur la tombe de Gérard lors d’un soir de Noël.

C’était durant l’un de ces moments de rare vulnérabilité qu’elle aperçut une lueur rouge anormale par la fenêtre de sa chambre. Elle n’eut pas le temps de dégainer son arme de prédilection qu’elle était transportée dans un autre monde où elle se réveilla étendue dans un lit d’hôpital. Un monde où elle ressentait. Vivement. Douloureusement. Libérée des traitements de Talon, ses battements de cœur étaient redevenus réguliers. Sa poitrine lui sembla être en feu, les premiers temps. Son séjour à l’hôpital fut prolongé tant ce retour à « la normale » fut éreintant à la fois physiologiquement et psychologiquement pour elle.

Sans l’emprise de Talon, Widowmaker n’était plus. Ou plutôt… Si, elle était présente. Mais elle possédait désormais ses souvenirs et ses émotions, ce qui changeait drastiquement les choses. Amélie était incapable d’oublier la quantité considérable de victimes qui lui étaient dues, et plus important encore, elle était incapable de se pardonner pour le meurtre de Gérard. Mais elle devait vivre avec. Elle qui avait passé des années à ne plus se sentir vivante hormis au moment d’achever ses proies, son humanité s’imposait soudainement et violemment jusqu’à lui donner la tentation, par moments, de devenir sa dernière victime.

Elle est régulièrement tourmentée par l’impression que deux personnalités s’opposent en permanence dans son esprit. C’était une sensation qu’elle avait déjà du temps où elle appartenait à Talon, mais qui ne lui avait alors pas été si douloureuse étant donné la domination écrasante de Widowmaker sur Amélie. Mais à présent, cette dernière a repris les rênes. Elle sent pourtant bien qu’elle a récupéré un équilibre mental fragile. Passer de l’apathie au retour brutal de ses émotions et de ses souvenirs les plus douloureux, retrouver progressivement sa personnalité d’antan, sont des épreuves du quotidien qui la tourmentent régulièrement lors de ses nuits cauchemardesques.

Elle a naturellement mis l’assassinat de côté et y songe le moins possible, trop effrayée par le plaisir qu’elle ressent toujours malgré elle, malgré sa volonté, par la possibilité d’ôter la vie à nouveau. Elle ne parvient pas à oublier cette sensation fascinante de puissance et de domination qu’elle avait au moment d’achever ses proies.

Pour éviter de succomber à ces dangereuses tentations, elle s’est plongée dans ses anciennes passions et est devenue professeure de danse classique, en hommage à son ancienne vie. Elle ne se sent plus l’étoffe d’une ballerine, pas après toutes les horreurs dont elle s’est rendue coupable, mais consent à enseigner son art, qui a le mérite d’apaiser les tourments de son esprit brisé.