A seven-foot frame, rats along his back [Tom]

A seven-foot frame, rats along his back

feat. Tom

« Toi, je vais t’appeler Gustav », décide Bruno en glissant avec précaution le rat dans la cage de transport prévue à cet effet, tandis que l’animal couine et se débat entre ses mains, imaginant sans doute un sort bien plus terrible que celui qui l’attend réellement.

Bruno a toujours eu une affinité particulière avec les rats, sans avoir besoin de disposer, comme son neveu Antonio, de la capacité de leur parler, mais dans ce nouveau monde, il a très vite remarqué que ces derniers ne réagissaient pas exactement de la même manière avec lui que par le passé. Bruno a appris, malgré tout, à s’accommoder de cela, l’essentiel, c’est que ça lui fait de la compagnie, et que tous les lieux qu’il dératise ont le mérite de ne pas signer l’arrêt de mort de ces pauvres rongeurs qui n’ont rien demandé à personne et qui se coltinent une réputation que le triplet Madrigal trouve parfaitement injustifiée.

Gustav a donc rejoint Regina, Bastian et Cristina dans la boîte. Ce n’est pas forcément la méthode la plus efficace ni la moins laborieuse que d’utiliser des stratagèmes pour récupérer ces créatures et les déposer dans leur cage de transport, et cela lui prend parfois plusieurs longues heures qu’il se fait payer une misère (parce qu’il l’a décidé), mais Bruno ne s’en formalise pas. En fait, il aime bien son  métier, il se verrait bien faire ça toute sa vie… C’est exactement le bon compromis pour l’autoriser à poursuivre cette vie d’ermite qu’il avait entamée bien, bien avant de se retrouver ici et que les circonstances ne le poussent à s’isoler encore davantage, dans la crainte constante de blesser autrui involontairement, quand bien même, sans ses pouvoirs, l’oiseau de mauvais augure a aussi, normalement, perdu le don d’angoisser inutilement les personnes qui l’entourent. Ceci dit, comme personne ne l’entoure, et puisqu’il n’a encore retrouvé aucun des membres de sa famille, c’est sans doute du pareil au même.

Il en a pour de nombreuses heures encore, et pour cause, il se trouve actuellement dans les sous-sols mal éclairés de l’hôpital, où on l’a averti que des rats avaient été aperçus, et en effet… Les sous-sols étant immenses et les méthodes de Bruno peu protocolaires, il a clairement du temps devant lui, mais ça ne le dérange pas le moins du monde. Bien au contraire, même. Il n’a rien de mieux à faire dans tous les cas. Tout ce qui l’attendra, quand il aura fini, c’est sa demeure sous les toits (qui fuient), un dîner réchauffé au micro-ondes et sa multitude de rats de compagnie. Il est tout aussi bien ici, au bout du compte.

Il est tout affairé à l’ouvrage quand il entend comme un frottement, puis des bruits de pas. Ça, c’est trop gros pour appartenir à une souris, manifestement. Bruno plisse les yeux dans la pénombre afin de déceler la présence d’une éventuelle autre personne dans les environs, et en effet, il distingue de plus en plus clairement la silhouette d’un autre homme qui se rapproche.

« Qui est là ? » demande-t-il, sur la réserve.

Bruno a presque envie de prendre la fuite. Sauf qu’il n’a aucune raison de le faire, techniquement.

J'étais à l'hôpital depuis un petit moment à présent, suite à ce qui c'était passé sur les marchés de noël, j'avais peur d'affronter l'extérieur. Alors que j'avais été complètement dans les vapes, j'ai eu comme une montrée d'adrénaline, lorsque j'ai vue que Klaus était en danger ... Pourquoi ? Sans doute parce que je le voyais un peu comme un grand frère, puis il avait le même physique que moi, enfin tuer un homme, ce n'était pas en moi et depuis, j'avais peur. D'ailleurs, en ce qui concerné l'homme qui accompagné celui que j'avais tué, il m'avait bien fait sentir mon erreur, puis tout avait tourné assez noir. Klaus avait passé un appel, je me rappelais encore de sa voix, puis plus rien, jusqu'à ce que je me réveille dans un hôpital. Si j'avais gagné des côtes cassées, puis une commotion cérébrale, j'avais aussi eu le droit à la visite de la police, ça avait été long, ça m'avait épuiser, mais je mettais contentais de dire que je ne rappelais de rien, jusqu'à ce que l'on me montre l'arme que j'avais tenu, légitime défense, mais il y avait tout de même un mort ... Oui je le savais ... Légitime défense, rien qu'à ces mots, je ne pouvais que angoisser et je ne voulais plus sortir de l'hôpital. Etant assez connu, les médecins voulaient me garder, jusqu'à ce que je me remette. J'avais passé noël à l'hôpital, peu importe, je n'avais personne ... Puis maintenant, il était temps que je sorte de cet hôpital, j'étais complètement angoissé, j'avais donné mes dernières économies pour les soins, j'avais aussi appris, que j'avais été mis à la porte de mon appartement, je me devais de récupérer mes affaires, mais ou irais-je ? Je me voyais mal retourner à la rue, je ne voulais pas embêter Klaus, je ne voulais pas retourner dehors ! J'avais retardé le temps, je savais que c'était aujourd'hui que je devais sortir, complètement mort de peur, j'avais erré dans les couloirs, évitant les médecins, et me faisant tout petit. Puis j'avais du signer les papiers de ma sortie, mon coeur cognant contre ma poitrine, j'errais dans l'hôpital sentant une angoisse arriver, alors j'allais me cacher ... La réserve, pourquoi pas ... Prenant une profonde inspiration, je tentais de calmer cette angoisse, me prenant la tête entre les mains, j'avais peur, n'ayant pas allumer la lumière, j'étais dans les ombres et je n'y voyais rien ... Puis j'entendis parler ... Je devais me rendre à l'évidence, c'était comme ça, me rapprochant la tête basse, j'aperçus un homme, visiblement il n'était pas du personnel médical, je n'avais qu'à voir le matériel derrière lui, pour comprendre ce qu'il faisait. "Hum désolé ... Je ne suis qu'un ... En faite je me cache" dis-je en baissant la tête, car le mensonge n'était tellement pas mon fort, que je n'arrivais même pas à mentir. "C'est aujourd'hui que je sors, mais j'ai nulle part ou aller alors je ... Je retarde ... Désolé de vous avoir dérangez". J'allais aussi devoir cesser de dire "désolé" tout les cinq minutes.

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« Vous vous cachez ? » demande Bruno, circonspect.

Quoi qu’en définitive, les sous-sols d’un hôpital constituaient sans doute une bonne planque, pas vrai. Bruno se dit qu’il a peut-être affaire à un sans-abri qui a trouvé là un logement de choix, et si c’est le cas, il n’a rien à craindre de notre Madrigal, Bruno n’ira certainement pas le dénoncer. Pour ce qui est de choisir de vivre caché, par ailleurs, il est clairement capable de comprendre et de s’identifier, c’est sa propre parade, de manière générale : il a fait sciemment le choix de vivre à l’écart de tout et de tous pendant si longtemps… Ici, il ne saurait dire si c’est encore un choix volontaire ou encore la force de l’habitude, mais en tous les cas…

Le jeune homme ajoute qu’il doit sortir aujourd’hui. Donc c’est un patient de l’hôpital ? Il a effectivement l’air de ne pas être en si mauvaise santé, cela explique sans doute qu’il ne puisse plus se permettre d’occuper plus longuement une chambre d’hôpital qui servira à quelqu’un qui en aura davantage besoin. Bruno ne peut s’empêcher d’éprouver un immédiat élan d’empathie pour ce pauvre jeune homme qui ne sait pas où se rendre et qui ne sait pas quoi faire.

« Non, vous ne me dérangez pas, enfin… Le bruit fait fuir les rats mais ils… Je dis pas ça pour vous chasser », précise-t-il avec un sourire un rien nerveux. « Je vous comprends, vous savez. C’est pas simple d’avoir sa place nulle part », ajoute-t-il avant de presque aussitôt plaquer son doigt sur ses lèvres en tendant excessivement l’oreille. Il a entendu gratter à quelques mètres : il est absolument convaincu que son instinct ne le trompe pas.

Il interrompt donc le fil de la conversation comme si de rien n’était pour raser les murs à pas de loup sur plusieurs mètres avant de repérer sa nouvelle protégée. De bons réflexes lui permettent de fondre sur le rongeur qui couine légèrement au moment de sentir les doigts de Bruno se refermer autour de lui. En se redressant, Bruno entrouvre ses mains pour observer l’animal. Ce dernier tente une évasion en lui mordillant l’annulaire, mais Bruno tient bon : il est habitué, à force : et ses mains sont un véritable champ de ruines, mais ça lui est bien égal.

« Toi, tu t’appelleras Theresa », ajoute-t-il avant de déposer le rat avec ses nouveaux meilleurs amis. Après quoi il reporte son attention sur son interlocuteur comme s’ils n’avaient jamais été interrompus. « Vous étiez à l’hôpital pour quelle raison ? » demande-t-il, le regard fuyant, la faute au manque d’habitudes : les interactions sociales, de manière générale, il en a complètement perdu l’habitude. Ce n’est pas un exercice facile. Il a pris l’habitude de se tenir à l’écart des gens. Ici, ni ses pouvoirs, ni sa réputation ne sont sont susceptibles de faire du mal à qui que ce soit, certes… mais pour combien de temps ?

J'hochais doucement la tête aux paroles de l'homme, je ne pouvais pas dire que j'étais fier de me cacher, la peur de retrouver le monde extérieur était paralysante, je ne savais pas quoi faire, ni même qui contacter, je n'avais pas de téléphone ... Puis même si j'aurais un téléphone, je me voyais mal m'incruster parmi mes contacts. J'eu le coeur serrer à cette pensée, mais dans le fond, j'avais toujours du agir seul, me débrouiller seul, c'était sans doute trop beau pour moi, quand j'arrivais à me faire des connaissances. Baissant légèrement la tête, je me mordis la lèvre inférieur, mince je ne voulais pas bousiller son travail, mais il faut croire que partout ou je passe, je sème la pagaille et le désordre. Puis je fus surpris par la paroles de l'homme, il ne m'en voulait pas ... Non il avait même un ton assez don, rassurant, ainsi ... Lui aussi n'arrivait pas à trouver sa place ? C'était douloureux, un moment, j'avais cru trouver comme un frère, seulement il avait mieux à faire que ... Que penser à moi, ou me coller des ses petits papiers, il était en couple, il était occupé, il y avait même des hommes qui semblaient le recherche ... Il avait des pouvoirs, puis comme un idiot, je mettais mis en travers de sa route. Après, Klaus m'avait emmené une fois à l'hôpital et la, il ne m'avait pas abandonné, je l'avais entendu appeler une ambulance, si il avait fuit, c'était normal, après tout j'avais bien tué une personne ... Ce n'était vraiment pas en moi. Puis observant à nouveau l'homme, il me fit signe de rester silencieux, je peux le voir "tendre" l'oreille, voila que maintenant il rase les murs, avant d'attraper un rat ... Pour le coup je dois admettre que ça me fait mal pour la pauvre bête ... Les rats aussi avaient le droit de vivre, puis lorsqu'il nomma le rat en question, je penchais la tête sur le côté. "Vous ... Vous nommez les rats ? Enfin oui vous nommez les rats, mais pourquoi ?" car je savais ce qui arrivé après ... Alors pourquoi donner un nom ? A sa question, j'haussais des épaules, baissant la tête, tout en me rappelant cette journée, qui pourtant avait si bien commencée. "J'étais au marché de noël et je suivi une personne assez louche ... Résultat on a du m'injecter une drogue et ensuite j'ai été tabasser ... Enfin voila ce qui arrive quand on se montre trop curieux" par chance, ma boule à neige n'avait rien ... Je l'avais retrouvé dans ma chambre, c'était ma boule à neige représentant la ville de Londres, je mettais demandé comment elle avait pu finir sur ma table de chevet, mais peu importe, elle était la, et elle était comme un réconfort. Tout en observant l'homme, je pouvais voir qu'il se tenait à l'écart, de mon côté, je retardais le plus le moment ou je devrais sortir de cet endroit.

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« Pour les différencier ? » répond Bruno sur le ton de l’évidence quand Tom lui demande pourquoi il prend la peine de nommer les rats. Il ne comprend pas que son interlocuteur doit s’imaginer que, comme tout dératiseur qui se respecte (normalement), il devrait techniquement tuer les créatures, pas les garder pour lui-même. Pour lui, garder ces animaux pour qui il a toujours eu de l’affection est quelque chose de tellement naturel qu’il n’a pas envisagé un seul instant que l’on puisse imaginer une autre intention de sa part. « Pourquoi ? Vous trouvez que ça ne lui va pas, Theresa ? » demande-t-il avant de jeter un œil à ladite Theresa afin de voir si elle ne pourrait pas lui trouver un autre nom, quelque chose qui lui conviendrait mieux. C’est vrai qu’il choisit toujours le nom de ses rats au gré de son inspiration spontanée, il n’y a pas de réflexion profonde derrière. Mais ça ne change rien à l’affection qu’il leur porte, cependant.

Après quoi le jeune homme lui parle de ce qui lui est arrivé. Il se trouvait au marché de Noël et s’est retrouvé à poursuivre une personne qu’il considérait comme suspecte (c’est vrai que c’est pas vraiment une bonne idée) : résultat des courses, il a été drogué et passé à tabac.

« Vous savez, c’est pas votre curiosité qui vous a mis dans cet état, c’est votre agresseur », remarque Bruno qui préfère s’adresser à Theresa plutôt que de regarder Tom dans les yeux, définitivement mal à l’aise.

Il trouve terrible ce qui est arrivé à son interlocuteur, et le pire c’est qu’en sortant de là, il serait toujours seul. La solitude, c’est un sentiment que Klaus connaît bien, un peu trop bien, en fait, à vrai dire. Le genre de sentiment que vous prend aux tripes et qui finit par dominer tout le reste. Mais parfois, la solitude est aussi autant un choix qu’une nécessité. Bruno sait qu’il n’avait pas eu d’autre choix que de se tenir à l’écart pour le bien de sa famille, et pour protéger Mirabel. Même s’il a beaucoup souffert de son choix, il ne l’a en revanche jamais regretté, pas même un seul instant.

« La curiosité c’est pas si mal, parfois », ajoute-t-il alors en songeant à celle de Mirabel, qui lui avait permis de retrouver sa trace, de se battre dans l’espoir de sauver Casita et l’encanto.

Certes, elle n’y est pas parvenue (c’est du moins ce que Bruno croit, alors que le spectacle de casita en ruines, de l’effondrement de leur demeure, est le dernier souvenir qu’il garde de son ancienne vie avant d’arriver dans ce nouveau monde), mais sa curiosité avait du moins permis de faire bouger les choses. Et grâce à elle, il avait pu lui parler, parler à Antonia. Ce n’était pas rien.

Penchant la tête sur le côté tout en regardant l'homme, je voulais voir si celui-ci était sérieux, et c'était bien le cas, j'eu alors un sourire, lorsqu'il me demanda mon avis, concernant le prénom de Theresa. "Non c'est parfait, juste que ... Enfin je ne m'attendais pas à ce que vous gardiez les rats ... En faite, ça me faisait même de la peine de ... Bref" , si j'étais parti à raconter ma vie, le pauvre homme serait lassé, de plus, il n'avait pas l'air d'être un grand bavard, à moins que se soit la solitude, il avait appris à rester silencieux, à quoi bon parler pour rien ? De mon côté, j'étais le roi des bavards, j'avais beaucoup de mal à rester silencieux, ça en avait agacé Hester ... Encore un bon souvenir, un souvenir qui allé rester graver à vie. D'ailleurs en pensant rat, je me rappelais que dans Londres, les rats étaient vue comme de la vermine, ça me faisait rouler des yeux, moi qui avait habité dans les bas quartiers de Londres, j'avais eu l'occasion d'en voir des rats, et la seule chose qu'ils voulaient, c'était manger, le seul hic avec ces bêtes la, c'est que les rats se reproduisaient très vite, et au bout d'un moment, il y en avait bien trop dans Londres ... Mais je ne préféré ne pas penser au reste, car pour moi, chaque vie était importante.

Parlant de l'accident du marché de noël, l'homme eu le mérite de me faire sourire, lorsqu'il me dit que ce n'était pas la curiosité qui m'avait amoché, mais l'agresseur en question, oui ... C'était bien vrai. "Oui c'est vrai ... J'ai tendance à penser de façon pessimiste, enfin ... J'ai aussi voulu protéger un ami et ..." , bon cette fois-ci j'eu cru que j'allais être malade, d'ailleurs je commencé à trembler à nouveau, alors je préféré garder le silence, tout en regardant les rats, que l'homme regardait aussi attentivement. Je me sentais coupable, coupable d'un meurtre et d'une agression supplémentaire qui aurait pu être éviter. J'avais tirer sur un homme dans un élan d'adrénaline, Klaus avait utilisé ses pouvoirs ... Tout c'était passer si vite, puis cette perte de connaissance, me retrouver à nouveau ailleurs, ne pas savoir ou pouvait se trouver Klaus et Mutt, même si je pouvais deviner qu'ils étaient en sécurité ... Bref, tout ça c'était trop, et je me faisais vraiment tout petit depuis. "Oui ... Mais cette fois-ci je pense que j'ai été très curieux, je l'ai payé cher" , dis-je tout en me mordant la lèvre inférieur, puis la perte de mon appartement, j'allais devoir aller chercher mes affaires, à moins que tout ait été jeter, au moins, j'avais toujours ma boule à neige, c'était bête mais ça me réconforter. "Combien avez vous de rat ? Vous n'avez pas peur qu'ils ne se reproduisent de trop ? J'ai grandi dans le bas Londres et il y avait beaucoup de rat et ... Désolé ..." ouais, j'étais toujours aussi curieux, c'était bien plus fort que moi. J'eu un petit sourire désolé.

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feat. Tom

Évidemment, son interlocuteur avait juste été surpris de remarquer que Bruno conservait les rats plutôt que de les tuer. Logique, normalement, un dératiseur, ça ne fait pas de quartier, et Bruno sait très bien que la concurrence ne s’embarrasse pas, comme lui, d’un tel sentimentalisme. D’autant que l’on peut facilement arguer – et à juste titre – que ses méthodes ont quand même bien moins de chances d’être efficaces que des méthodes disons plus traditionnelles, et par conséquent létales. Bruno en a tout à fait conscience, et même, il a perdu pas mal de clients à cause de cela, mais ce n’est pas demain la veille qu’il changera son fusil d’épaule, et certainement pas pour se faire plus de clients et plus d’argent (l’argent ne revêt qu’une très moindre importance à ses yeux dans tous les cas).

Bruno Madrigal entretient, il faut le dire, avec ces rongeurs un rapport tout singulier qui rend tout à fait impossible à ses yeux la perspective même de s’en prendre à eux ou de les heurter. Durant les dix années qu’il a passées à vivre cloitré entre les murs de Casita, les rats ont été sa seule et unique compagnie. Et il a bien fallu qu’il s’y attache, outre le fait qu’il avait toujours eu, dans tous les cas, des atomes crochus avec ces animaux en particulier. Plus que dans ce monde ci, d’ailleurs, où les rats se révèlent bien moins docile, mais à force d’habitudes et de cohabitation, tout le monde finit par s’entendre.

« Si vous avez voulu protéger un ami, vous n’avez rien à regretter, c’est important de protéger ses amis », affirme Bruno avec aplomb, presque comme s’il cherchait à s’en convaincre lui-même.

Les sacrifices que l’on est prêts à faire pour les gens que l’on aime, c’est certain que Bruno en sait quelque chose, de même qu’il sait combien peut être cher le prix à payer de sa curiosité. Pour avoir sacrifié à ce qu’il pensait être le bien-être de Mirabel et de sa famille son propre bien-être et ses propres liens avec sa famille, parce qu’il sait que trop vouloir en savoir peut mener à votre perte, il se reconnaît naturellement dans le discours de Tom, mais c’est sans doute une interprétation un peu trop exagérée de sa part, malgré tout, qui s’explique globalement par le fait que Bruno, même dans ce nouveau monde, ne garde que peu de contacts avec sa vie passée, si bien qu’il aura toujours tendance à se projeter dans les personnes qu’il rencontre – au-delà de l’extrême maladresse dont il fait preuve de façon un peu trop assidue et constante.

« Quarante-sept ! Enfin, quarante-neuf, maintenant », dit-il quand Tom lui demande combien il a des rats. « Et si, mais bon… c’est la nature », répond Bruno dans un haussement d’épaules. Entre les rats qui meurent, ceux qui naissent et ceux – ça arrive malheureusement – qui s’entretuent, son appartement est parfois un véritable champ de bataille, mais Bruno s’en fiche, il est heureux avec tous ses rats. « Oh vous venez de Londres. Je ne suis jamais allé en Angleterre mais j’imite super bien l’accent anglais. » Bruno se racle la gorge comme pour se mettre en jambe. « Du thé, madame la reine, s’il vous plaît », fait-il en mimant exagérément une vieille british coincée avant d’afficher un sourire embarrassé. « En fait, je crois que je suis un peu rouillé… », se défend-il aussitôt.

J'étais isolé dans mon coin, osant à peine bouger, tout en regardant l'homme avec les rats. J'avais encore cette journée sous les yeux, je me sentais coupable d'avoir suivi cette personne dans cette rue, je me sentais coupable d'avoir attiré Mutt et Klaus dans un piège ... Je mettais fait avoir tellement facilement, mais il y avait aussi cette peur, je mettais fait peur, lorsque j'avais ressenti autant de colère, en voyant que Klaus était en danger de mort. J'en avais assez qu'on tue mes amis, de perdre des proches, alors j'avais été pris d'adrénaline et j'avais tirer ... J'avais garder l'arme contre moi, pour être sur que l'autre homme n'allait pas la récupérer, puis après un moment assez douloureux, c'est une vague bleue, des morts, qui fit fuir l'homme ... Vraiment impressionnant, à la tête de Klaus, j'avais compris que ça venait de lui, puis c'était devenu confus. Puis tout en écoutant l'homme, j'hoche la tête voulant me convaincre que oui, j'avais bien fait, je préféré encore ça, que de perdre un ami ... Enfin, peut-être que Klaus me voyait comme un monstre à présent ? Après tout, tuer, ce n'était pas en moi et ... Je mettais vraiment fait peur, cette colère, de la haine même, et cette satisfaction en touchant ma cible, je ne devais plus y penser, j'irais en parler à Klaus, si celui-ci accepté de me parler ... Enfin je verrais en temps voulut. L'homme face à moi, n'était pas un dératiseur comme les autres, et j'en fus même soulager, derrière, je fus pris de curiosité tout en voyant celui-ci bien s'occuper des rats. Moi aussi je connaissais bien ces petites bêtes, il était rare de voir des autres personnes apprécier les rats. Changeant complètement de sujet, voila que j'étais parti sur celui des rats, et je ne pouvais plus m'arrêter, c'était souvent ce qui arrivé quand je laisser ma curiosité prendre le dessus. Ouahou ! c'était un grand nombre de rat ! sinon oui c'était la nature, mais c'est que ça faisait beaucoup de petit, le rythme de reproduction des rats, était tout ce qu'il y avait de plus rapide, j'étais même sur qu'il y avait plus de rat, que d'être humains. "Et où vous les mettez ? Lorsque j'étais à Londres, j'avais un rat, Matthew ! je lui avais fabriquer une grande cage, mais aussi une roue et dès qu'il en faisait ça pouvait charger les batteries en énergie, il avait de la nature, il était en sécurité, j'avais une batterie chargée, nous étions tout deux gagnant" dis-je avec un sourire nostalgique, le regard lointain. Puis j'eu un rire à l'imitation de l'homme "ça va ... En faite ... La d'où je viens le monde était mort, les villes ont donc étaient mises sur roues, je faisais parti de la locomopole de Londres, ce qu'il en resté et vous ?" , je ne pouvais que être curieux, je voyais bien que cet homme avait un accent, venait il d'un pays que j'aurais aimer voir ? J'aimais entendre parler voyage, j'avais débuter un voyage, seulement le monde qui resté était déjà mort, à présent, j'aimais avoir l'avis des autres.

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feat. Tom

« Chez moi », répond Bruno dans un haussement d’épaules, sans savoir exactement quelle réponse il pourrait donner à son interlocuteur quand il lui demande où il met ses rats. Il pourrait peut-être décrire son appartement et le soin qu’il prend de tous les rats qu’il baptise et qu’il adopte. D’accord, c’est vrai, c’est chez lui, mais chez lui, ça veut tout et rien dire. Sauf que son entre reste malgré tout son antre, c’est chez lui et pas chez lui non plus, parce que chez lui, ce devrait être Casita.

Le regard de Bruno se fait brillant quand il entend son interlocuteur lui apprendre que quand il était à Londres, lui aussi avait un rat. Il est heureux de l’entendre. Les rats sont trop souvent mal jugés, et associés aux pires troubles et maladies qui soient au monde, alors qu’ils ne sont jamais que des créatures innocentes. Si certaines sont vectrices de maladie, elles n’y sont pour rien, tout de même.

« Matthew, c’est un joli nom », confirme Bruno avec un fin sourire. Ce Tom lui est de plus en plus sympathique. Forcément, le fait de se découvrir un tel point commun avec son interlocuteur ne lui déplaît pas le moins du monde. C’est trop rare que sa passion pour les rats soient partagés. En même temps, il fallait s’attendre à ce qu’il se trouve des points communs avec un garçon préférant se terrer dans les sous-sols de l’hôpital plutôt que de rentrer chez lui. « Et il n’était pas malheureux de n’être que dans sa cage ? » demande Bruno, curieux.

Ce n’est pas du tout une forme de jugement de sa part, c’est une vraie question, vraiment. Il s’interroge. Lui, pour sa part, serait bien incapable de savoir ce qui valait le mieux pour ces bêtes qui n’étaient, dans tous les cas, pas exactement dans leur milieu naturel. Chez lui, que ce soit dans sa chambre ou entre les murs de Casita, les rats avaient plus d’espace que dans son petit appartement. Alors est-ce que ce n’était pas déjà trop, en soi ?

En tout cas, même s’il n’est pas totalement convaincant, son imitation de l’accent anglais a quand même l’air de faire son petit effet, c’est déjà ça, pas vrai ? Il veut sourire en entendant rire son interlocuteur, mais ce sourire disparaît quand il apprend que Tom vient d’un monde mort, dont les villes ont été mises sur roues.

« Je viens de Colombie », dit-il avec un fin sourire, « dans un monde qui n’était pas mort, d’une maison qui était en train de mourir », il se gratte l’arrière de la tête dans une gestuelle un peu navrée. « Ou pas. En fait, on en sait rien, pas vrai ? Et de toute façon, on est plus chez nous donc… meh », reprend-il en haussant les épaules.

Ouahou ça devait faire du monde chez lui, après chacun fait ce qu'il veut, mais je savais que ce genre petit rongeur, était du genre à tout ronger, alors je ne sais pas, si je pourrais laisser des rats vagabonder chez moi, et ronger mes meubles ... Enfin, encore fallait il que j'ai un chez moi, un rappel à la réalité qui était assez douloureux, et dont il était préférable, que j'évite d'y penser. J'allais tout de même devoir sortir de ma camisole, je ne pouvais rester dans le sous sol de l'hôpital, je ne pouvais rester à me cacher, enfin j'irais me cacher dehors et ... Non j'en aurais pas la force, je ne voulais pas retourner à la rue, je n'étais pas fait pour ce genre de mode de vie, je n'étais pas tailler pour. Oh oui il était préférable que je sorte de mes pensées, j'allais me bouffer le moral à ce rythme. Comment cet homme, arrivé à retenir le nom de tout ces rats ? Sans oublier que les rats sauvages se ressemblaient pas mal, j'avais vue des rats domestiques, et ils n'avaient pas la même couleur ... D'ailleurs, pourquoi les rats domestiques n'avaient pas la même couleur que les rats des rues ? Sans doute à cause des scientifiques, à force de trafiquer les gènes des rats, la couleur du poil devait changer, voila aussi pourquoi, il développé plus facilement des maladies ... Les pauvres bêtes ... Finalement les rats n'étaient pas plus mal en liberté. D'ailleurs, je me rappelais de Matthew, lui n'avait pas été un rat comme les autres, j'avais réussi à l'apprivoiser assez facilement, en même temps, je l'avais trouvé assez jeune, ça devait sans doute être pour ça ... Il était peut-être comme moi ... Orphelin, recherchant une famille. A la question de l'homme, je repris la parole "Je ne pense pas, lorsque j'ouvrais la cage pour la nettoyer ou le nourrir, il ne cherché pas à s'enfuir, si il aurait été malheureux je pense qu'il aurait voulut s'échapper ... Puis il était bien plus en sécurité avec moi, que en dehors, il avait de l'eau, de quoi manger, ronger, une roue pour avoir le sentiment de creuser, j'ai découvert que les rats, enfin la plupart des rongeurs aimaient faire de la roue, car ils ont cette sensation de creuser" dis je avec un sourire, même si c'était doute une information de trop, puis que je devais trop parler, alors je me fis silencieux. Je continué d'observer l'homme travailler, avant d'être à nouveau pris de curiosité, il n'y avait qu'à entendre son accent, puis lorsqu'il me dit qu'il venait de Colombie, je fis des grands yeux. Colombie l'Amérique du sud ! j'avais entendu parler de l'Amérique, un continent mort, sauf l'Amérique du sud qui visiblement avait moins souffert de la guerre de 60 minutes, j'aurais tellement aimé visiter l'Amérique avec Hester ! mais ça ne c'était pas fait ... Peu importe, cet homme venait de Colombie, mais à sa façon de parler, je pouvais deviner de la tristesse. "Votre maison vous manque ?" question bête n'est ce pas ? Mais si il y avait des personnes qui pouvaient se sentir bien ici, je ne savais pas encore si c'était mon cas, pourtant j'en faisais des rencontres, mais j'avais encore cette remise en question, et je me faisais sans doute du mal pour rien.

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feat. Tom

Bruno ne peut s’empêcher de se sentir soulagé quand Tom lui parle de comment son rat Matthew vivait la vie en captivité, comme si son interlocuteur était en train de lui donner des nouvelles d’un membre de sa famille alors même qu’il était question d’un rat qu’il n’avait pas connu et qui n’avait semble-t-il pas accompagné son interlocuteur dans ce nouveau monde. Oui, il est soulagé d’entendre que ce rat vivait très bien sa vie de rare même s’il était en cage et qu’il ne cherchait pas à s’enfuir quand l’occasion lui en était donnée. Tant mieux, tant mieux, vraiment. Effectivement, Bruno pense la même chose : si Matthew avait été malheureux, il aurait sans doute cherché à s’échapper, mais ça n’avait pas été le cas. Sans doute aussi que l’affection que ce jeune homme avait apporté à son animal de compagnie avait joué pour beaucoup aussi. Les rats demandaient de l’affection et en donnaient beaucoup, Bruno est très bien placé pour le savoir, en l’occurrence.

Il ne fait aucun commentaire de plus, il espère juste, en son fort intérieur, que où que puisse être ce Matthew à présent, il est heureux… s’il est toujours vivant dans cette dimension ou dans l’autre ? La vie et la mort n’ont plus l’air de vouloir dire grand-chose, ici, sans doute que c’est la même chose pour les rats, au final… Il vaut mieux s’intéresser à la personne bien vivante qu’il a sous les yeux, par conséquent.

« Ma maison ? » répète Bruno quand son interlocuteur lui demande si cette dernière lui manque.

Vaste question telle que celle-ci. Si on parle de sa maison en tant que demeure, il y a beaucoup de choses à dire au sujet de Casita. Et pour cause, Casita n’était pas une demeure comme les autres, elle était vivante, elle réagissait à leurs besoins, elle pouvait se montrer tantôt exigeante, tantôt conciliante, elle les aidait et les abritait, elle était à la fois une amie et une prison, pour Bruno… Il ne peut pas dire de Casita, comme d’autres le feraient peut-être, que ce n’est jamais qu’une maison : non, c’est beaucoup, beaucoup plus que ça.

« Un peu », confirme-t-elle avec un hochement de tête embarrassé. « Pas vous ? » demande-t-il alors comme si cela suffisait à occulter tout ce que contenait, en réalité, ce « un peu ».

Un peu, c’était beaucoup, parce que sa maison, l’endroit duquel il vient, c’était le cœur et l’âme de la famille Madrigal, et même après son exil volontaire, Bruno n’a jamais été rien d’autre qu’un Madrigal, comme il n’aurait pas su être autre chose. Peu importe les intempéries – provoquées ou non par les pouvoirs de Pepa –, il n’a jamais cessé d’aimer sa famille du plus profond de son cœur, et il n’a l’impression que d’être le dixième de lui-même en leur absence.

Parler ainsi du passé, ça avait quelque chose d'apaisant, oui j'étais en train de parler de Matthew, qui était un rat, mais il avait fait parti de mon passé, puis ce n'est pas parce que c'était un animal, qu'il n'avait pas forcément une place importante. Je faisais toujours en sorte que Matthew soit bien, il avait besoin de moi, puis j'avais besoin qu'il m'apport de sa force, lorsqu'il faisait de la roue, pour produire de l'énergie. Lorsque j'avais été poussé hors de la ville, qu'est ce qu'était devenu Matthew ? Peut-être que le chef du musée l'avait libéré, c'était un homme qui pouvait se montrer froid, il avait du coeur, à moins que se soit Katherine ? Je l'espérais de tout coeur en tout cas. Que Matthew soit libérer de cette cage, suite à me "prétendue" mort, d'ailleurs pour revenir à celle-ci, moi aussi j'avais été libérer, en gros, j'avais découvert la vérité, donc j'avais été libre de tout mensonge. Me perdant parfois dans mes pensées, je fini par demander à cet homme si sa maison lui manqué, ça pouvait être une question bête, mais ... J'avais besoin de le savoir, je n'étais pas très bien et je cherché à me rassurer, à moins que je ne recherche du réconfort ? Ou a gagner du temps ? Je n'en savais rien ... Je vois alors l'homme se perdre dans ses pensées, puis finalement à sa réponse, j'hoche la tête, sentant les larmes me montant aux yeux, car ma maison, c'était surtout le Jenny Haniver, puis être auprès de Hester, ici ... Ici je faisais des rencontres, mais je me sentais seul, j'avais cette peur d'être un fardeau, et je ne pouvais que me réfugier ici, car même dans cette ville, je n'avais plus de logement. "Oui ..." dis je cette fois-ci tout en gardant la tête baissée. Je ne savais pas quoi faire, j'étais complètement perdu et je ne voulais m'imposer à personne. Encore une fois, j'étais sans doute trop sensible, je pleurais bien trop facilement, je n'aimais pas la violence, d'ailleurs j'étais lamentable au combat au corps à corps. Pas que je devais forcément me battre ... Enfin j'étais en train de penser au monde extérieur, au froid de l'hiver, aux nuits glacées, j'en frissonnais de peur, je ne voulais pas y retourner, ce n'était pas un monde pour moi, vivre ainsi pendant un an avait déjà été amplement suffisant, alors en attendant, je me contentais de regarder cet homme, celui ci dératisant à sa façon, une façon qui n'était pas pour me déplaire.

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Ce n’est pas forcément très malin de s’engager sur un sujet aussi épineux que celui du foyer et d’à quel point il vous manque, parce que la réponse semble assez logique, pas vrai ? Alors oui, bon, y en a toujours un ou deux qui sont très satisfaits comme ça et qui ne voudrait pas retourner d’où ils viennent, mais dans l’ensemble, ça doit pas être une majorité quand même, non ? Alors ce n’est pas forcément une bonne idée que de remuer toutes ces choses douloureuses qui n’auront naturellement que pour effet de vous rendre plus malheureux encore… Non, il aurait dû ne pas s’exprimer sur le sujet, et encore moins retourner sa question à son interlocuteur. Parler à tort et à travers et en récolter des conséquences involontairement navrantes, c’est un peu l’histoire de sa vie, et il le regrette très sincèrement. Il sait pertinemment qu’il n’aurait surtout pas dû faire ça, que c’était vraiment une très mauvaise idée… mais souvent, il se rend compte des choses quand elles se sont déjà passées, et on peut le dire, c’est quand même un sacré comble pour quelqu’un dont le pouvoir est de lire l’avenir.

Donc, sans franchement de surprise, et avec une émotion certaine dans le regard, le jeune homme lui avoue que oui, sa maison lui manque, et le reste se devine tout seul… Bruno est bien placé pour savoir ce que cela fait, d’être isolé de tous les gens qu’on l’aime… et au moins, dans son cas, il en avait fait sciemment le choix, c’est différent quand les circonstances vous propulsent, du jour au lendemain, où vous ne devriez ni ne voudriez être et que vous vous retrouvez dans l’obligation de faire face à des conséquences qui sont bien souvent au-dessus de vos force.

« Vous savez, une maison, c’est pas grand-chose en fait », tente-t-il de se rattraper, mais il n’est pas tout à fait sûr de savoir vraiment se raccrocher convenablement aux branches, pas après avoir plongé son interlocuteur dans un certain état de déprime. Forcément, il s’en veut immédiatement. Il a clairement pas voulu ça, lui, il tentait juste, laborieusement, de faire la conversation, peu aidé par l’absence ou presque de ses interactions sociales de manière générale. Il a l’impression de voir un vieux schéma se répéter, quand chaque phrase qu’il prononçait réitérait un schéma ô combien désagréable, et quand de sa part, on présumait toujours et très naturellement le pire. « Une maison, c’est… surtout les gens qui sont à l’intérieur, vous voyez, donc même si vous avez nulle part où aller, il y a peut-être des gens que vous avez envie de rejoindre ? »

Mais là encore, Bruno s’avance sacrément, parce que dans le fond, qu’est-ce qu’il en sait ? La réponse est bien simple : il n’en sait fichtrement rien, il n’en a pas la moindre idée, même. Si ça se trouve, il va juste enfoncer le couteau dans la plaie, qu’est-ce qu’il en sait ? Mais quand il s’agit d’enchaîner les bourdes, il est rarement le dernier.

Toujours assis au sol, je me rend compte que ce n'est pas forcément, ma "maison" qui me manque, mais c'était surtout Hester, sans elle, je n'arrivais pas à vivre normalement, il me manqué quelqu'un. J'avais grandi à Londres, avec un destin déjà tracé, orphelin, avec peu d'argent, inscrit à la guilde des historiens, j'étais destiné à travailler au musée. Pas quelque chose dont tout le monde rêve, car j'y faisais surtout le ménage, après, j'aimais l'ambiance du musée, regarder ce qu'il resté, du monde des anciens, et m'imaginer vivre des grandes aventures ! évidemment il y avait toujours cet abruti de Miliphant, toujours présent pour me rappeler ce que j'étais vraiment, celui ci étalant sa fortune et prenant même le droit, de me retirer des grades, pour que je retourne travailler à la décharge. Il y en avait eu des bagarres, malheureusement Miliphant était bien plus costaud que moi, quand le directeur du musée voyait dans quel état je pouvais me trouver, j'allais directement à l'infirmerie, avec une leçon de moral, sur quoi il ne sert à rien de répondre par la violence ... Oui certes, mais il y avait des moments ou ce gars, avait vraiment besoin d'être remis à sa place, oui j'étais d'une nature pacifique, mais j'avais des limites. Enfin voila, un destin tout tracé, puis il y avait eu la capture d'une ville, la rencontre de Hester ... J'avais alors vue autre chose, enfin, j'avais vécu des aventures, comme dans les livres, c'était si excitant et effrayant à la fois. Une fois la guerre évitée, je me voyais tellement voyager avec Hester, que je n'aurais jamais imaginer finir ici. Lorsque l'homme repris la parole, j'hochais la tête, car il n'avait pas tord ... Une maison ce n'est pas grand chose, si on a pas les personnes qu'ont aiment avec nous. Je sent les larmes me venir aux yeux, le coeur lourd et brisé, mais heureux d'être compris, de ne pas être seul à posséder ce genre de sentiment.  "Oui je vois ... Seulement ... La personne que j'ai envie de rejoindre n'est pas dans cette ville, ou je ne l'ai pas trouvé ... Les autres je ... C'est différent, chacun à sa vie, je ne peux pas m'imposer, alors ... Je ne sais pas en faite ... Je suis la ... Dans ce sous sol et j'attends" dis je tout en déglutissant difficilement, me rendant compte que je ne pourrais rester ainsi, éternellement dans ce sous sol, que je devais vivre, malheureusement, j'en avais perdu le goût, j'avais peur, il c'était pas mal de chose en peu de temps, rien que ça, et voila que j'étais terrorisé, à l'idée de remettre le nez dehors ... Mais je ne pourrais pas rester ainsi cacher dans ce sous sol. Fermant les yeux, je ne pouvais que rester ainsi sur place, je ne devais pas paniquer, ne pas angoisser, mais ... C'était bien plus facile à dire qu'à faire. "Comment on peut vivre seul ?" , car je ne savais pas, et je ne savais même pas si j'en avais l'envi, seulement, je n'avais pas trop le choix.

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« Si vous cherchez cette personne, tout ce que je peux vous dire, c’est que ce n’est pas ici que vous la retrouverez », remarque Bruno en hasardant un fin sourire.

Il le voit, il a affaire à un jeune homme perdu, blessé, qui recherche désespérément sa place dans ce monde et ne la trouve pas. Bruno n’a aucun mal à comprendre combien ce doit être difficile à vivre, car lui-même n’a pas vécu quelque chose de différent. Aimer ne suffit pas toujours au bonheur, encore faut-il être en mesure de partager et répandre cet amour, et ce n’est, en revanche, jamais une chose gagnée, loin de là. Oui, ce n’est pas facile d’être loin des personnes qui comptent pour nous (ou d’en être si proche sans pouvoir les atteindre malgré tout, mais ce n’est pas toujours une fatalité). Si ça n’en a finalement pas été une, contre toute attente, pour Bruno Madrigal, alors il n’y a pas de raison que c’en soit une pour son interlocuteur, pas vrai ?

Mais une chose est certaine, en effet, c’est que si cette personne qu’il a tant envie de rejoindre se trouve bel et bien en ville, elle ne l’attend pas dans le sous-sol infesté de rats de l’hôpital. Ça non, à la place, il faut que Tom savoure la chance d’être en vie, qu’il se retrousse les manches et qu’il fasse tout le nécessaire pour parvenir à ses fins. Parce qu’il n’y a qu’une manière d’action en dehors de la fuite, et ce n’est pas la résignation, c’est l’obstination… Même si le jeune homme a l’air particulièrement malheureux, et que Bruno n’est clairement pas le mieux disposé à aider qui que ce soit à prendre sa vie en main (il aurait surtout besoin que quelqu’un s’en charge pour lui), c’est un effort auquel il peut consentir dans ces circonstances.

« Si vous voulez vraiment retrouver cette personne, alors mettez le nez dehors et continuez de chercher ! C’est vrai, parfois, les meilleures choses finissent par nous tomber dessus au moment ou on n’y croit plus pas vrai ? Enfin pas toujours mais… »

Pas de défaitisme, Bruno, surtout pas de défaitisme.

« Oh, ça se fait de vivre seul, c’est juste très… long… », reprend Bruno sans savoir de quelle autre manière répondre à la question de son interlocuteur.

Car oui, c’est une question qui lui semble toute adressée, mais à laquelle il n’a pas de vraie réponse pour autant. Parce que oui, il est la preuve que l’on peut vivre seul pendant très, très longtemps. En revanche, il est aussi la preuve vivante qu’un tel sentiment de solitude a nécessairement des conséquences, et qu’elles ne sont pas toujours très joyeuses.

Bon, ça avait au moins le mérite d'être dit, puis d'être vrai ... Ce n'était certainement pas ici que j'allais retrouver Hester, malheureusement, je doutais de pouvoir la retrouver en ville, puis j'étais aussi lasse de chercher, j'avais même peur de sortir de cet hôpital, puis de retrouver à nouveau à la rue. Bon, je pouvais aussi ravaler ma fierté, puis au moins tenter de trouver de l'aide ... Seulement je ne savais pas par où commencer ... Puis chacun avait sa vie, je ne voulais pas ainsi m'incruster, m'inviter ou ... Peu importe, je pouvais me débrouiller, je l'avais déjà fait autrefois. J'eu un sourire en réponse à l'homme, ce qu'il venait de dire était bien vrai, c'était aussi bien dit, simple et efficace. Puis tout en écoutant les prochaines paroles du brun, je ne pouvais que baisser la tête, oui il avait raison, mais non ... Je ne voulais pas sortir ... "Je suis lasse de chercher et dehors ... Bien je n'ai plus rien qui m'attend dehors, je ne veux pas retourner à la rue ..." je fronçais des sourcils, encore une fois, je pouvais tenter de chercher de l'aide, seulement je pris une profonde inspiration, secouant la tête. "Je ne veux pas non plus être un parasite, je veux ... Je veux y arriver mais j'essaye et j'essaye et ... C'est dur ..." . M*rde, je n'allais tout de même pas craquer ici ? Je devais me reprendre en main, mais comment ? Dehors se serait le froid, survivre à nouveau, et non ! non je n'irais pas demander de l'aide, il en était hors de question, je pouvais y arriver seul, j'allais le prouver, je pouvais le faire, même si j'étais complètement effrayé par cette idée ... Restant silencieux un moment, je ravalais mon trop plein d'émotions, j'étais ainsi, je pouvais même dire que ça en était lassant. Reprenant une profonde inspiration, puis me passant une main dans les cheveux, je repris la parole "Excusez moi ... " dis je tout en cherchant mes mots, car dans le fond, je ne savais même pas quoi faire, puis tout en écoutant l'homme, je voyais que celui ci semblait bien connaitre la solitude ... Mais j'étais ici à me plaindre, alors que cet homme ... Il avait quelque chose en lui de cassé ... Enfin c'était moins point de vue, je pouvais toujours me tromper, seulement rien qu'à ses gestes, sa façon de parler ... "Vous avez de la famille ? Mise à part les rats" , car oui, les rats pouvaient toujours être vue comme une famille, après tout, quand on a vraiment personne, il y a des stades ou même un rat peu devenir notre ami, je savais de quoi j'étais en train de parler, Matthew avait été un ami pour moi. Des longues heures seuls dans le musée, on finissait par se créer une sorte de monde imaginaire, puis à force de rêver, on avait plus les pieds sur terre. Est-ce que j'étais en train de gagner du temps ? Peu importe, ce n'était pas comme ci on me cherché, les médecins devaient croire que j'étais sorti depuis un moment ... Cette situation était vraiment très étrange, enfin j'en avais vécu des choses étranges, alors bon, du moment qu'il n'y avait pas danger de mort, on va dire que tout allait bien.

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Bruno est sincèrement désolé d’entendre la lassitude de son interlocuteur, il l’entend dans ses paroles, mais aussi dans le ton de sa voix, il est évident qu’il lui est douloureux de ne serait-ce que penser à cette pauvre Hester. Il doit vraiment être très amoureux. Bruno ne peut que le présumer. Lui-même n’est jamais tombé amoureux et n’est pas sûr au demeurant de comprendre quoi que ce soit au sentiment amoureux, ses connaissances en la matière s’arrêtent aux télénovelas qu’il improvise dans son appartement miteux, et dont ses rats sont les vedettes, et on ne peut pas spécialement dire que ce soit un reflet très réaliste de la réalité. Quoi qu’il en soit, oui, il est vraiment désolé pour son interlocuteur. Il sent bien qu’il est désœuvré et perdu, et malheureusement, il est sans doute tombé sur la pire personne pour lui venir en aide, car lui-même n’est pas moins paumé que son interlocuteur, bien au contraire.

« Je… comprends. C’est dur de trouver sa place, c’est… dur de ne pas être un poids pour les autres », répond sincèrement Bruno, qui se découvre, progressivement, de plus en plus de points communs avec son jeune interlocuteur.

Lui-même ne s’est jamais, à proprement parler, considéré comme un parasite, en revanche, il est certain qu’il a eu le sentiment d’être de trop, de n’apporter que du malheur autour de lui, et à partir de là, sa seule réaction avait été la fuite. C’est le cas de Tom aussi, non ? Lui aussi, il prend la fuite pour ne pas avoir à affronter ses démons. Bruno ne le comprend que trop bien… C’est dur de réaliser qu’on n’est pas à la hauteur. Quant à ses recherches effrénées… il ne peut en revanche pas s’identifier. Il a songé, bien sûr, au fait que les membres de sa famille pouvaient être présents ici, mais si c’était le cas, il avait réussi à se convaincre que dans ce monde ou dans l’ancien, ils seraient forcément mieux sans lui. Il changera d’avis, bien sûr, au moment de retrouver progressivement tous les siens, mais il en est loin encore.

« Ne vous excusez pas, il n’y a pas de raison », reprend Bruno avec un fin sourire à l’adresse de son interlocuteur.

Il n’a pas fait état de sa propre solitude pour que l’on s’apitoie sur son sort, juste pour lui faire comprendre qu’il n’était pas le seul dans sa situation.

« Ici ? » demande Bruno quand Tom l’interroge sur le fait qu’il ait de la famille ou non. Sa famille, toujours le grand sujet, le sujet diablement délicat. « Oh non, non, mais vous savez, les rats, ça demande beaucoup de temps, il faut les nourrir, les coiffer, les habiller… Qui a besoin d’une famille, hein ? »

Il émet un léger rire nerveux qui ne dissimule sans doute pas complètement le fond de sa pensée, et où il se situe véritablement dans son discours. Qui a besoin d’une famille, hein ? Eh bien lui, définitivement lui. Désespérément.

Tout en écoutant l'homme, je peux sentir qu'il sait de quoi il parle, surtout quand il dit "ne pas être un poids pour les autres" qui me sert le coeur. Il était clair que cet homme, ne semblait pas familier au monde "sociable", enfin il semble si seul, celui-ci était sans doute encore moins entouré que moi ... Oui il avait ses rats, mais la famille, les amis, c'était aussi quelque chose d'important. J'avais la chance d'avoir rencontré du monde, en faite, en allant à l'université, j'avais l'occasion de faire des rencontres, même si parfois je ne me rendais pas compte, que je repoussais les autres, tellement je me presser pour aller au travail. Il y avait eu cette rencontre avec Klaus, Druig qui avait à présent l'habitude de me voir, Poe qui me proposé d'alléger mon programme, en me formant, réalisant ainsi mon rêve. "Personne n'est un poids pour personne ... Enfin ça devrait être ainsi, vous avez votre place ici ... Ou ailleurs ... Même si il y a ce sentiment, c'est dur, mais dans le fond on a aussi le droit au bonheur" , tout en ressentant le poids de la solitude, qui devait sans doute ronger cet homme. A force de me retrouver seul, puis de prendre le temps d'observer, j'avais remarqué que je pouvais être ... Empathique ? Peut être, peu importe, si j'étais triste, mélancolique, que j'avais peur, je voyais que je n'étais pas seul et j'avais envi d'aider cet homme.

Après cet épisode au marché de noël, je me sentais mal, j'avais tellement peur d'être un poids, puis je ne faisais que finir à l'hôpital, alors j'avais fini par me sentir pesant, j'avais du mal avec mes études, mon travail, je souffrais en silence et ... Je n'avais pas trop les mots pour décrire tout ça. Je voulais retrouver Hester, mais on a pas toujours ce que l'on veut dans la vie, alors je devais faire avec. Je ne voulais inquiéter personne, je ... Oui c'était ça, je prenais peur et ça m'angoissé, je n'osais même pas sortir d'ici, je savais que j'avais perdu mon appartement, je ne voulais pas retourner à la rue et je ne voulais m'imposer à personne. Aux paroles et au sourire du brun, je pouvais sentir de la douceur dans sa voix, et ça avait un effet apaisant pour moi, j'hochais alors doucement la tête, cherchant à me détendre. Puis à nouveau je penchais légèrement la tête sur le côté, puis tout en entendant son rire nerveux, je me mordis légèrement la lèvre. "Avez vous cherchez ?" car dans le fonds, il n'avait pas vraiment répondu à ma question. "C'est bien ce que vous faites avec les rats ... Mais ils sont déjà en famille, ils doivent ressentir que vous êtes le seul humain ... Puis les habiller, j'avoue que je n'ai jamais vue ça" dis je tout en réfléchissant, tentant d'imaginer un rat habillé, même si ça ressemblait davantage à un gag. Mais qui étais je pour juger ? Après je prenais en considération, comment les rats vivaient ... Matthew, je doute qu'il aurait aimé que je l'habille, par contre, il aimer l'eau, faire sa toilette, puis je lui avais aussi cousu son petit hamac, j'eu un petit sourire à cette pensée.

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Bruno se contente d’afficher une fine esquisse de sourire, mais il ne sait pas être réellement convaincu par le discours de son interlocuteur. Il sait bien que ce dernier n’est jamais que bienveillant, mais ça ne l’empêche pas de ne pas voir les choses ainsi. Encore maintenant, en dépit de ses retrouvailles avec Camilo et de tout ce qu’il lui a appris, il continue à penser qu’il a été un poids pour l’ensemble de sa famille. Son pouvoir avait rendu malheureux les Madrigal et l’Encanto, alors il avait fait ce qu’il fallait pour le bien de sa famille, de Mirabel, pour le bien de tout le monde, il l’espérait… sauf le sien, certainement. Alors oui, il ne trouve pas sa place ici, comme il ne la trouvait pas vraiment ailleurs. Quant à son droit au bonheur, il ne sait pas trop. Il est convaincu qu’il ne serait pas capable de le trouver en dehors des membres de sa famille, et le sujet reste compliqué pour lui. Ceci dit, les paroles de son interlocuteur lui donnent un peu de réconfort, d’autant qu’il le découvre finalement plus positif et optimiste qu’il ne l’avait imaginé, et il préfère largement le voir ainsi.

Il préfère ne rien dire malgré tout, parce qu’il ne veut pas que ces mauvaises ondes aient de l’influence sur son interlocuteur. C’est qu’il a beau ne pas vraiment le connaître, il a déjà beaucoup de sympathie pour lui, et il trouve qu’il devrait mieux occuper son temps que de se réfugier dans le sous-sol d’un hôpital qui en plus était infesté de rats. Alors, clairement, il faut qu’il cherche son bonheur, lui aussi, et si Bruno ne peut pas lui garantir de savoir où il sera capable de le trouver, il y a une chose dont il est en revanche convaincu, et c’est que ce bonheur ne peut en aucun cas se trouver dans cet endroit miteux, où il fait au passage si sombre qu’ils voient à peine leurs visages respectifs à l’un et à l’autre.

« Oui… ? » fait Brno comme s’il hésitait lui-même quant à sa réponse quand Tom lui demande, à juste titre, s’il a vraiment cherché les membres de sa famille. « Enfin, pas exactement… »

Disons plutôt qu’il est resté vigilant malgré lui, mais il a eu autant envie que peur de retrouver les membres de sa famille : car après tout, est-ce que le fait qu’ils soient présent ou non doit changer quoi que ce soit à sa situation ? Il ne le pense pas. Certes, il n’a pas retrouvé ses pouvoirs, ici, mais ça ne veut pas dire qu’ils ne reviendront pas, et dans tous les cas, il a le sentiment qu’il est trop tard pour revenir, même s’il en a l’envie malgré tout. Il ne développe pas le sujet, à la place, il se réfugie derrière son excuse préférée : les rats, bien sûr.

« Oh, c’est parce que c’est des artistes, vous savez, c’est juste…. Quand ils sont sur scène, leurs costumes, quoi. »

Le sujet famille semble délicat avec cet homme, de plus, je n'osais pas trop lui en demander, car oui, j'étais curieux, mais je ne voulais pas non plus qu'il vienne à s'enfuir. Je savais que je parler beaucoup, même trop, que j'avais du mal à m'arrêter, que c'était même assez catastrophique de ce côté la mais ... Non j'avais vraiment envi d'en savoir davantage sur cet homme, déjà, quand quelqu'un aime les rats, un animal aussi rejeté, c'est que quelque part, cette personne ressent aussi ce sentiment, puis comme le dit le dicton "qui aime les animaux aime les hommes". Oui, oui, j'étais bavard, même déprimé j'arrivais à me montrer toujours aussi pipelette, quelque part, ça me fit sourire, car c'était quelque chose qui avait tellement agacé Hester, lorsque l'on c'était rencontrer. En même temps, c'était la première fois que j'étais dans les terres sauvages, alors j'en avais des questions à poser, enfin disons que dans les terres sauvages, il n'y a pas besoin de poser de question, les réponses viennent rapidement, à commencer comment trouver l'eau ... Euuuurk. Enfin bref, ici je n'étais pas dans les terres sauvages, j'étais dans un sous sol et voulais me cacher, pour ne pas affronter le monde extérieur.  Je n'avais personne à l'extérieur, voila pourquoi j'avais fini par aborder le sujet des amis et de la familles. Puis lorsque je fini par demander à l'homme, si celui-ci avait au moins chercher sa famille, la réponse du brun me fit pencher la tête sur le côté, puis je me rappelais ce que je venais de dire, ce qu'il venait de me dire aussi ... "Je crois comprendre, vous avez retrouvez des personnes de votre famille, des amis mais vous ... Vous avez peut d'être de trop ?" , car c'était exactement le sentiment que j'avais, par au monde extérieur. De nouveau assis, tout en repliant mes genoux contre moi, je regardais les rats couiner, me demandant si j'allais finir comme cet homme ... A avoir peur, m'éloignant des autres, vivant avec des rats ... Hum il est sur que le métier du brun, changer pas mal de celui que j'avais en tête. Pourrais je au moins tenir seul sans parler ? Oh je finirai par devenir fou ... J'allais devoir me battre, même si ça me faisait peur "Est-ce que vous êtes allez leur parler ? Peut-être que vous leur manquez et que vous n'en avez pas conscience" dis je tout en haussant des épaules, car après tout, c'était possible, j'allais devoir en prendre de la graine, c'était bien beau de donner des conseils, encore fallait il suivre derrière, pour le moment, j'étais bien loin d'être un exemple. Puis tout en revenant sur un détail concernant les rats, j'eu un léger rire aux paroles de l'homme, qui n'allait jamais cesser de m'étonner. "Vous avez appris aux rats à jouer des rôles ? Comme du théâtre ?" dis je à la fois étonné et complètement curieux. Cet homme était il fou ? Ou est ce qu'il avait vraiment un excellent feeling avec les rongeurs ? En tout cas, ça me faisait sourire.

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feat. Tom

« C’est… c’est pas exactement ça », fait Bruno, en se grattant l’arrière de la tête, mal à l’aise, sans trop savoir expliquer ce qu’il traverse, en fin de compte, et qui ne date pas d’hier, ou même d’il y a trois ans.

Tom a en partie identifié le problème, certes, mais il ne l’a pas totalement compris, et c’est bien normal, Bruno veut bien croire qu’il soit difficile à comprendre, et lui, de son côté, n’est pas sûr de se sentir la force de tout expliquer à son interlocuteur. Il a peur d’être de trop, oui, il s’est ressenti de trop toute sa vie, même, mais ça va bien au-delà de ça, au final. Ce n’est pas juste qu’il a peur d’être de trop, il a peur de faire du mal à sa famille comme ça a été le cas par le passé. Que Camilo lui assure que les choses avaient su s’améliorer, ça ne l’empêche pas de penser qu’il pourrait à nouveau bouleverser la vie des Madrigal pour le pire, et ça ne lui facilite pas la tâche. Il est l’oiseau de mauvais augure, et cela va bien au-delà de ses considérations personnelles. Certes, il n’a pas retrouvé son don pour le moment, mais il ne se fait aucune illusion quant au fait que ce don finira par revenir, et quand ce sera le cas, il est incapable de savoir de quelle manière il sera capable de le gérer ni quelles en seront les conséquences pour son entourage.

« C’est compliqué. Vous savez, les familles c’est toujours… compliqué… »

Il se perd en conjectures laborieuses mais il ne se voit pas donner d’explications plus fournies à son interlocuteur. C’est quelque chose qu’il garde en lui depuis si longtemps, depuis plus de dix ans, en réalité, il ne peut pas revenir dessus, il ne se sent pas capable de revenir dessus, du moins. C’est impossible pour lui. Oui, c’est compliqué, et les familles sont toujours compliquées, également. Mais la famille Madrigal, c’est encore un autre niveau.

« J’essaie en tout cas, mais ils n’en font qu’à leur tête », fait Bruno avec le sourire, plus détendu au moment de devoir parler de ses rats qu’il ne l’était quand il était question de sa famille. Et pour cause, il a eu tendance à passer plus de temps en présence de ces rongeurs qu’en celle de n’importe lequel des membres de sa famille, ce qui est un indicateur évident de son isolement social et de son rapport aux autres. « Enfin, je suis pas forcément un super metteur en scène non plus, et ils adorent improviser, mais c’est bien aussi, comme ça, on se laisse surprendre par l’intrigue. »

Bruno devrait vraiment arrêter de parler. Définitivement. Pour son propre bien. Comme s’il n’avait pas l’air suffisamment fou comme cela.

Je tentais de comprendre l'homme, pourquoi celui-ci se mettait autant à l'écart de ses proches ? Alors il est vrai que je pouvais supposer, mais visiblement, j'avais tords et cet homme ne semblait pas vouloir en parler, enfin ... Il était renfermé, puis comme angoissé rien qu'à l'idée d'en parler. Il était mal à l'aise, mais pourquoi ? Après tout c'était sa famille, je le voyais mal commettre quelque chose de grave, après les apparences pouvaient être trompeuses ... Je ne savais pas quoi dire d'autre, il était sans doute préférable que je me taise, que je laisse cet homme en paix, seulement, j'avais toujours l'envi de venir en aide aux autres, mais je devais aussi apprendre quelque chose, il y a des personnes qui ne veulent pas de cette aide, c'était comme ça et il ne servait à rien d'insister. Laissant le brun tranquille, je réfléchis, avant qu'il ne reprenne la parole, je voulais répondre, mais j'étais comme bloqué, puis je repris d'une petite voix "Je ne sais pas ce que c'est ... Enfin je veux dire, d'avoir une famille" , dis je tout en me disant c'était peut-être ça le fonds du problème, lui avait des problèmes familiaux, moi je ne savais pas ce que c'était que d'avoir une famille, alors comment pouvais je aider cet homme ? Oui j'avais eu le temps de connaitre mes parents, après j'étais aussi fils unique, puis j'avais perdu mes parents jeune, ensuite, j'avais grandi à la guilde des historiens, c'était un peu comme une famille, mais ... Enfin ça n'avait rien avoir, avec l'amour que pouvait apporter une mère e tun père. "En faite, c'est peut-être pour ça que je ne peux pas trop vous aidez ... Je ne sais pas ce qu'est d'avoir une famille, et vous en avez une ... D'ailleurs vous avez des frères ? Des soeurs ?" comme d'habitude, j'étais curieux, peut-être même un peu trop, en tout cas, tout deux nous repartions sur le sujet des rats, et j'eu un rire, lorsque celui-ci me dit que les rats n'en faisaient qu'à leur tête. Puis à nouveau, j'eu un sourire, tout en écoutant le brun parler, j'imaginais tellement la scène, des rats qui improvisent, de l'intrigue en supplément. "Je n'ai jamais eu l'occasion de voir ce genre de spectacle, et j'avoue que maintenant je suis curieux", comment se passer le temps ? Bien en regardant des mises en scène avec des rats, après tout, c'était une idée comme une autre, j'en étais amusé, car même si je savais que des gens trouvaient les rats sales, moi je savais que ce n'était pas vrai. Le rat était un animal très intelligent et propre, si celui-ci vivait dans les déchets, c'était tout simplement parce qu'il n'avait pas le choix, l'humain avait pris le dessus, il fallait bien que celui-ci se trouve une place. Puis dans les déchets il y avait de la nourriture, quelque part, les rongeurs étaient loin d'être perdants, surtout quand on voit le gaspillage alimentaire, en faite, quelque part le rat vient nettoyer les ordures des humains, bon dit ainsi ça pouvait paraitre tout rose pour les rongeurs, à la limite je pouvais leur lancer des fleurs, mais ce que je voyais chez l'être humain pouvait m'horrifier, autant de savoir pour tant de destruction, ça me faisait mal au coeur, pourquoi penser autant au pouvoir, alors que l'on possède déjà une si belle planète ? Une famille ? Des amis ? Non il en faut toujours plus, et ça, j'avais beaucoup de mal à m'y faire.

A seven-foot frame, rats along his back

feat. Tom

Bruno baisse le regard, il se sent d’un seul coup un peu ingrat d’avoir évoqué son histoire et sa volonté affichée de se tenir à l’écart des membres de sa famille quand on sait qu’en parallèle, son interlocuteur, lui, ne sait pas ce que c’est que d’avoir une famille. Est-ce qu’il est orphelin ? Bruno, qui l’est seulement de père, un père qu’il n’a jamais connu même si son portrait trônait fièrement chez Casita, ne peut qu’imaginer ce que cela doit être que de grandir sans ses parents. Alma Madrigal a été une figure parentale difficile, sévère, mais nul ne saurait lui reprocher de ne pas avoir voulu prendre soin de sa famille. Son grand tort avait plutôt été de trop vouloir en prendre soin, et pas de la meilleure des manières. Difficile de blâmer Alma pour cela… Mais au fond, Bruno ne la blâme pas de quoi que ce soit. Il a toujours estimé que le problème venait de lui bien plus que de qui que ce soit d’autre. Et encore aujourd’hui, il estime qu’il n’y avait pas d’autre solution que celle qu’il a choisie.

« Vous êtes orphelins ? Désolé… ça se pose pas, ce genre de questions mais… J’ai perdu mon père, je dis pas que c’est la même chose mais, je peux comprendre, peut-être, au moins un tout petit peu ? » suggère-t-il avec ce qui ressemble fort à de l’hésitation au creux de la voix. « J’ai deux sœurs », ajoute-t-il en répondant à sa question, soudainement plus enthousiaste au moment de discuter de tout cela. « Julieta et Pepa. Et c’est les femmes les plus braves et les plus exceptionnelles que je connaisse, vraiment. Elles sont incroyables. On est nés le même jour, tous les trois. Enfin, on est des triplets, quoi, je dis pas que ça change grand-chose mais on est… liés. »

Et elles lui ont manqué, tellement manqué. Il aurait voulu être capable de davantage pour les encourager, il aurait voulu leur dire adieu avant de partir. Il sait qu’elles ont beaucoup souffert, Pepa surtout, qui n’avait même plus été capable de tolérer que l’on prononce son nom… et il comprend. Il comprend vraiment. Même si ça a pu le blesser. Seulement, il est parti sans rien leur dire. Il sait que s’il était venu leur parler, elles l’auraient convaincu de rester. Et Bruno n’aurait pas eu la force de leur dire non.

« Oh eh bien, vous pourrez passer… si vous voulez, assister à une de leurs représentations ? » suggère Bruno quand Tom remarque qu’il n’a jamais eu l’opportunité à ce genre de spectacles.

Il est assez mal à l’aise de suggérer ça, personne ou presque ne met jamais les pieds chez lui. Mais dans le fond – Hector le lui répète suffisamment –, ça lui ferait du bien de sociabiliser.

Cet homme semblait être tout comme moi, un être assez sensible, déjà sa façon de parler, il était doux, parfois facilement distrait, puis il semblait aussi manquer de confiance, à moins que se soit la peur d'être une cause de malheur, enfin ça devait tout de même être pesant ... Oui il avait les rats, mais rien ne pouvait remplacer une famille, surtout quand tu as grandi avec une famille, puis que tu sais que celle ci est encore en vie, mieux, présente dans cette ville. Lorsque j'évoque que mes parents étaient morts, je le vois de suite baisser des yeux et je ne serais dire pourquoi, je m'en veux, de lui avoir donner cette information, mais je voulais lui faire comprendre, qu'il y avait des personnes qui n'avaient pas toute la chance, d'avoir une famille encore en vie. Il avait fait en sorte de se retirer de la sienne, il avait ses raisons, mais pourquoi continuer ? Ainsi, le brun reprend la parole, lui a perdu son père, c'est toujours quelque chose de triste, de perdre un membre de sa famille, surtout lorsqu'on est enfant, ça marque davantage. "Non ne soyez pas désolé ... D'ailleurs je suis désolé pour votre père, personne ne devrait jamais perdre un ou ses parents" je fis une pause "J'avais .. Enfin j'était petit quand mon parent sont morts dans un accidents, mais ils avaient déjà mis de l'argent de côté pour moi" dis je avec un sourire, tout en me disant, qu'ils m'avaient vraiment aimer, pour déjà mettre de côté pour mon avenir, alors que nous avions déjà très peu d'argent "Donc j'ai de suite été placé à une école et enfin voila" , dis je tout en haussant les épaules. La guilde des historiens, il y avait comme une sorte d'internat, tout comme les élèves pouvaient rentrer chez eux le soir, moi je vivais à l'internat, puis en travaillant dur, il n'était plus question d'argent pour me garder comme élève, bon évidemment, après j'avais eu le droit à des corvées, mais au moins, j'avais eu un toit et de quoi manger, c'était toujours mieux que rien, il y avait bien pire que moi. Enfin tout ça pour en venir au fait, que perdre un membre de sa famille, c'était dur, que cet homme ait perdu son père, avait du laisser un vide, puis il m'informa qu'il avait deux soeurs, et j'eu un sourire à ses paroles. "Bien justement si vous êtes liés, peut-être que vous leur manquez ... Qu'elles aimeraient revoir leur frère jumeau, ça doit laisser un vide et ... Vous êtes ici, seul ... Enfin j'aurais un frère ou une soeur, je ferais tout pour le retrouver, qu'importe le reste" tentais je avec un sourire, ne voulant que bien conseiller cet homme, qui aurait bien besoin de retrouver sa famille ... Enfin je crois ? Mais après tout, les jumeaux, triplet, on disait toujours qu'il y avait un lien unique. "Et vraiment, je vous vois mal blessez vos soeurs, il n'y a qu'à vous voir avec les rats" dis je avec un léger sourire. La plupart des gens n'aimaient pas ses animaux, alors que lui, il faisait en sorte qu'ils puissent trouver une maison, la sienne plus exactement. A nouveau j'eu un sourire à la proposition de l'homme "Se serait génial ! je serais curieux de voir ça et hum ... C'est quoi votre nom ?" car je doute qu'on se soit présenter.

A seven-foot frame, rats along his back

feat. Tom

Bruno esquisse un fin sourire contrit. Personne ne devrait subir la perte d’un parent, peut-être, mais c’est sans doute bien pire de subir la perte d’un enfant, et Bruno songe parfois que c’est ce qu’il a fait subir à sa mère en plus du reste de sa famille quand il a décidé de partir – pas très loin certes, mais où nul ne savait qu’il se trouvait encore. En vérité, c’est la vie qui est ainsi faite, et elle est rarement juste. On finit toujours par perdre quelqu’un, que ce soit volontaire ou pas. Et si c’est un rebondissement amusant dans les télénovelas, c’est de suite plus compliqué à accepter dans d’autres cas de figure.

Tom lui confie que ses parents étaient morts dans un accident quand il était petit, heureusement, au moins n’avait-il pas été complètement démuni ou livré à lui-même. L’argent n’achète certainement pas l’amour inconditionnel d’un parent (même si parfois, cet amour se dissimule derrière des atours exigeants qui vous font oublier en premier lieu que cette affection a seulement existé). Même si c’était un départ très triste dans l’existence, Bruno se réjouit pour Tom qu’il ait eu droit à un nouveau départ.

Lui, quand il a dû se séparer de toute sa famille, il n’a plus rien eu si ce n’est leur compagnie trop lointaine pour ne pas être douloureuse. Une part de lui se demande très souvent ce qu’il serait advenu de lui s’il avait eu le courage de quitter l’encanto, mais il ne le saura évidemment jamais. Il était trop lâche et trop attaché au sien pour faire ce pas de plus qui lui aurait peut-être permis de mener une nouvelle vie – ou bien, qui sait, de la perdre.

« C’est… plus compliqué qu’il n’y paraît, vous savez, parfois on fait du mal aux gens que l’on aime sans le vouloir », fait-il en songeant à Julieta et surtout à Pepa, qui ne lui avait jamais pardonné les circonstances de son mariage. « Ça n’a rien à voir avec mes sœurs, c’est les meilleures personnes du monde mais… Mais… »

Il hausse les épaules, mal à l’aise. Il ne sait pas comment finir cette phrase, en réalité. Les choses sont ce qu’elles sont, c’est tout, et il ne parvient tout bonnement pas à l’expliquer.

« Oh c’est vrai… on ne s’est même pas présentés », s’étonne le concerné quand son nouvel ami lui demande son nom. « Bruno… Madrigal. »

Un nom qu’en tant normal on évite de prononcer, un nom qui a longtemps été proscrit…

« Et vous, c’est quoi votre nom ? »