In the light of the day

feat. Peter

« T’en a de bonnes, toi, c’est pas toi qui tient la baguette », réplique Regulus avant de réaliser le double sens qu’il pouvait être possible de donner à une telle phrase (trop pur, Regulus). « Enfin… bref, t’as compris. »

Tout ne se résout pas en un coup de baguette magique, malheureusement. Dans le cas contraire, bien des choses seraient autrement plus simples… Si vraiment, le fait d’être un sorcier vous immunisait contre toutes les conneries que vous pourriez faire, la vie des sorciers serait beaucoup plus simple… d’un autre côté, il est vrai que certains sorciers ont toujours eu tendance à agir de la sorte… Si vraiment, Peter estime qu’il peut compter après les pouvoirs de Regulus pour arranger leurs affaires s’ils devaient choper la crève du siècle, il serait assez rapidement déçu, c’est une certitude… Mais en attendant… il veut mettre la part trop pragmatique (et encombrante) de son cerveau en veilleuse ne serait-ce qu’un petit temps afin de savoir de quoi il peut bien retourner. Est-ce qu’il lui fait confiance, par conséquent ? Oui, bien sûr qu’il lui fait confiance… Regulus confierait sa vie à Peter. Et d’ailleurs, il l’a déjà plus ou moins fait. De toute façon, quand Peter lui fait ces petits yeux de chien battu, Regulus se voit totalement incapable de lui refuser quoi que ce soit.

Alors en guise de réponse, Regulus lève les yeux au ciel, avec cet air faussement blasé qui dénote de son attitude habituelle, car il ne fait que prétendre être blasé, il ne l’est pas véritablement. Il ne sait pas l’être en compagnie de son interlocuteur. Il lui cède forcément, c’est plus fort que lui, et jamais il ne sera incommodé par son attitude qu’en apparence. En réalité, Regulus ne peut que remercier son petit ami de toujours le pousser dans ses retranchements – Regulus en a le plus grand besoin en réalité.

« C’est un truc d’anglais de pas vouloir mourir congelé. Je l’avais dit, elle est super froide », réplique Regulus une fois que tous les deux sont à l’eau (et que Regulus ait conservé tous ses vêtements). « J’espère que tu as prévu quelque chose d’efficace pour me réchauffer. »

D’accord, le sous-entendu n’est pas du tout subtil et franchement scabreux, mais le jeune homme n’a guère l’intention de s’en excuser. Il considère la situation et il s’en amuse. A son arrivée sur l’île, il osait à peine approcher l’eau, qui lui rappelait trop violemment les circonstances de sa mort, et à présent, il en est là… que de progrès faits ! Surtout, il se serre aussi fort qu’il le peut tout contre son petit ami, savoure cette étreinte au maximum, affiche une joie de vivre sincère et un désir profond quand il pose ses lèvres sur les siennes. Jamais il ne se serait imaginé capable de vivre toutes ces choses-là… C’est déstabilisant, clairement… Mais aussi, c’est exceptionnellement bon.

In the light of the day

feat. Peter

« Alors je vais me fier à ton programme dans ce cas », répond Regulus avec un sourire amusé, qui se perd très vite contre les lèvres de son petit ami.

Vouloir prévoir les choses de A à Z, c’est plutôt dans les habitudes de Regulus, la plupart du temps, et pour cause, le jeune homme est quelqu’un de particulièrement nerveux (ah bon ?), maniaque (vraiment ?), ayant beaucoup de mal à se laisser aller (sans déconner ?). Quand il ne maîtrise pas complètement une situation, il se sent, par conséquent, totalement déphasé, et il n’aime vraiment pas cela. C’est difficile pour lui d’accepter que tout ne peut pas toujours être organisé, écrit et fluide, comme sur du papier à musique. Il n’a pas la moindre excuse qui plus est, c’est une chose que la vie lui a apprise maintes et maintes fois, mais cela ne l’empêche pas de l’oublier quasi systématiquement. Et là, il apprend à se laisser aller, et à accepter l’idée de pouvoir s’en remettre totalement aux mains de quelqu’un d’autre, pas par crainte ou par obligation, mais parce que cette personne est importante pour vous et vous aime sincèrement.

Il cesse de prétendre, il met de côté son cynisme de façade, qui n’est plus qu’imité quand il est en présence de son petit ami tant, en réalité, Regulus se sent bien en présence de Peter, et il s’abandonne. Inutile de penser à tout ce qui pourrait bien être une course d’angoisse pour eux, ce n’est vraiment pas la peine. Ici et maintenant, Regulus ne veut qu’une chose, et c’est aimer Peter : l’aimer pleinement, sans s’interroger, sans s’inquiéter, sans se poser la moindre question rien de la sorte. Et c’est ce qu’il fait, il s’abandonne totalement, il s’abandonne de sorte à mettre de côté toute inquiétude, tout questionnement, toute inhibition. Un Regulus d’un autre temps aurait pu s’inquiéter, peut-être, à l’idée de se retrouver ici, dans les bras de son petit ami, alors que n’importe qui pourrait les surprendre. L’ancien Regulus s’inquiéterait probablement de prendre froid… Mais le jeune sorcier ici et maintenant décide qu’il s’en moque complètement. Tout ça n’a pas la moindre importance à ses yeux. Ce qui compte pour lui, c’est la présence de Peter, et il se laisse aller, à sa merci, toute la nuit durant.

En même temps que Peter s’applique à le débarrasser de ses vêtements détrempés, qui lui collent à la peau, Regulus s’applique à faire de même (c’était bien la peine d’avoir attendu de se mettre à la flotte pour accepter de se déshabiller). Il rejette chaque couche de vêtement qu’il retire sur la plage derrière eux, daignant à peine détacher ses lèvres des siennes. Les voilà à présent totalement nu. Regulus enroule ses bras autour du cou de Peter et ses jambes autour de sa taille. Finalement, non, il n’a pas froid du tout. Ce serait même particulièrement l’inverse… Il a en fait particulièrement chaud.