Comment a-t-il arrivé là ? Lui-même n’en a pas la moindre idée, et les explications qu’il a pu obtenir ont été jusqu’ici bien floues ou insatisfaisantes. Dans tous les cas, il n’a pas eu réellement le temps de s’y attarder : et pour cause, il y a bien plus important à gérer, là, tout de suite. Et par plus important, il entend le chaos. Absolu. Total… Des ennemis familiers, d’autres inconnus au bataillon se partagent le privilège de plonger New York dans la peur et les ténèbres. Peut-il, à lui seul, y changer quoi que ce soit ? Sans doute pas, non, mais le justicier n’est pas seul, ou pas tout à fait… une autre version de lui-même se débat vaillamment contre un surnombre d’agresseurs qui finira sans doute par avoir raison de lui s’il ne fait rien pour l’empêcher.

Regulus avait cherché à se rapprocher le plus discrètement possible, aidé de son costume (excessivement noir, vous vous attendiez à quoi). L’attention des deux bouffons (carrément deux, super) complètement accaparé par celui qu’ils martyrisaient, ils ne l’avaient pas vu venir. Dans un premier temps, en tout cas, mais sa marge de manœuvre reste restreinte face à de tels ennemis… et il n’est vraiment, mais alors vraiment pas sûr de faire le poids en présence de tels adversaires. Ce qui ne l’empêche pas, bien évidemment, de tenter le tout pour le tout.

« Et toi ? tu veux mourir rapidement ou douloureusement ? » s’annonce-t-il en arrivant enfin au niveau de Peter.

Il n’attend pas de réaction de la part de ce dernier avant de partir directement à l’attaque. Ses toiles de spider-sorcier emprisonnent le planeur d’Osborn père pour le déstabiliser et détourner l’attention du fils. Malheureusement, son geste n’a qu’un résultat relatif. Tout en pestant tous les jurons de l’univers, le plus âgé des deux bouffons parvient à se redresser et alors que Regulus s’apprête à repartir à la charge, c’est lui qui se fait charger… littéralement. Electro lui envoie un magistral cou de foudre qui le met à terre l’espace de quelques secondes. Bordel ce que ça peut faire mal… Il se redresse difficilement, et visiblement, ce petit numéro a eu le don d’énerver plus encore Osborn fils qui, sans l’ombre de la moindre hésitation, décide de provoquer le destin.

« Trop lent à te décider, Peter. »

L’instant d’après, un cri déchirant retentit, la jeune femme, peut-être la petite amie de cette version de Spider-Man, va savoir (l’heure n’est vraiment pas aux présentations, pour le coup, il faut quand même le dire) est précipitée hors du planeur. A cette hauteur, la chute lui sera fatale à coup sûr. A moins d’un miracle ?

Encore perturbé par le choc électrique qu’il vient de recevoir, c’est péniblement que Regulus retrouve prise avec la réalité et prend la mesure de la situation… Aussitôt, il pense à cette pauvre jeune fille que le plus jeune des bouffons a précipitée dans le vide. Il n’aura pas le temps ni l’occasion de faire quoi que ce soit, il est trop tard… Du moins c’est ce qu’il pense avant de réaliser qu’un troisième Spider-Man s’est mêlé à leur joyeuse bande de gens-araignées. Grâce à lui, la miss s’en tire saine et sauve, ce qui ne veut pas dire pour autant qu’ils sont sains et saufs, loin, très loin de là.

Le nouveau Peter arrivé semble du genre à avoir la parlote. Le genre à vouloir détendre l’atmosphère et avoir un bon petit trait d’esprit quand la situation est chaotique. Pas le genre de Regulus, mais bon, on ne peut pas faire autrement. Ceci dit, il ne dirait clairement pas non à un café, là, tout de suite… mais à l’évidence, il va devoir attendre. Deux bouffons sur leurs côtes plus d’autres cinglés du même acabit, ils n’ont vraiment pas de temps à perdre. Electro lui a fait passer un sale quart d’heure, mais quand il s’attaque au nouveau venu, il n’a pas le même succès. Ses toiles ont l’air de renvoyer son électricité : comment est-ce possible ? Ils se poseront la question plus tard. Une bonne chose qu’il ait débarqué.

Par contre, est-ce qu’ils ont un plan pour autant ? Pas franchement. Et il est tenté d’adresser une remarque absolument cynique de type : bien sûr qu’on a un plan, tu crois quoi, la situation est i-dé-ale, mais l’heure n’est pas à l’ironie non plus, au bout du compte, et elle serait malvenue tout compte fait, puisque le premier spider leur apprend que si, en fait, il a un plan, ou qu’il croit en avoir un, en tout cas. Regulus aura tendance à trouver ce « je crois » pas franchement engageant, loin de là. Mais bon, un « je crois » vaut tout de même mieux qu’un « je ne sais pas ». Le plan est basique, ceci dit, il peut fonctionner.

« Il faut qu’on attaque en même temps, on aura plus de chances comme ça », dit-il dans un hochement de tête. Pas le temps de réfléchir à un plan B : ils doivent agir, et le plus vite possible, tant qu’à faire. « A trois », dit-il en décidant de donner des directives, ce qui n’est pas du tout un exercice naturel pour lui, bien sûr. « Un. Deux. Trois. »

Ni une ni deux, et sans attendre d’observer le comportement de ses alter egos, il lance une voler de toiles en direction du planeur afin de le déséquilibrer.