« C’est pas grave. » que tu réponds dans un sourire quand Regulus vient a te dire avec toute la franchise du monde qu’il n’a rien compris. Ça t’amuse. Tu le gratifies d’un baiser alors que vous vous retrouvez sur votre petit nuage. Les derniers jours ont été intenses en émotions. C’est un soulagement de pouvoir revenir à la vie normale. Tout en sachant que votre vie n’est pas destinée a être normal bien longtemps. C’est d’ailleurs pour cette raison que ses moments-là sont précieux. Cette épreuve qu’ils terminent de traverser ne les rendra que plus fort. Ton sourire ne cesse de s’agrandir et ton regard s’attendrir quand Regulus réplique que de toute manière tu serais bien incapable de plus lui accorder quoique se soit. « Tu me connais bien. » que tu réponds à ton tour. Évidemment, tu l’aimes trop. Etre avec lui, prendre soin de lui, le coller aux bask’ à tout moment de la journée est un réel bonheur pour toi. Et cette perspective d’avoir cru le perdre n’a fait que raviver une flamme déjà bien brûlante. Et alors que viens à la demander se qu’il désirait faire aujourd’hui, vos visages a une proximité toujours aussi restreinte. Il te prend de cours avec une réponse surprenante. Tu fais d’abord les gros yeux dans un premier temps avant d’en rire. Ton humour a fini par être contagieux on dirait. « Pendant un instant j’ai cru devoir te ramener à l’hôpital. » Tu l’embrasses de nouveau, prenant toujours autant plaisir a prendre ces baisers à la volée. « ça te dit de reprendre la série qu’on a commencé avant… tout ça. C’était dur de résister à la tentation de la finir sans toi. » que tu dis avant de compléter. « Je plaisante. » Bien sûr tu voudrais lui dire a quel point son absence a été difficile. Et quel point tu l’aimes et que tu espères regarder des films et des séries à ses côtés toute ta vie. Mais parfois, nul besoin de grandes déclarations. Il suffit d’un contact : ta main sur la sienne et des yeux qui en disent long. Vous finissez de manger. Tu te charges de débarrasser la table avant de t’atteler à la tâche de sortir toutes les sucreries des placards pour votre après-midi cocooning. Allonger ensemble sur le canapé devant la télévision. Il n’y a pas meilleure place au monde. Retrouver le plaisir de remettre ton nez dans ses cheveux bouclés. Cette proximité qui te rassure et rempli ton cœur de bonheur que tu exprimes aux travers de ses baisers que tu disposes de par et d’autres dans son cou. Tu ne te pardonneras jamais de n’avoir pas réussi a le protéger. Une telle chose n’arriverait pas de fois tu te fais la promesse. Vous vous faîtes la promesse solennelle. De le protéger de tous les maux du monde, et de détruire ceux susceptible de lui faire du mal.
« Ah non hein », répond Regulus avec un léger sourire quand Peter suggère qu’il avait presque envisagé de le reconduire à l’hôpital. « Mon objectif, là, c’est de pas y remettre les pieds avant un bon bout de temps », affirme-t-il du ton le plus sûr de lui possible.
Mais en réalité… son instinct lui suggère que les choses risquent fort de ne pas être si simple, bien au contraire, même. Il sait bien que quoi qu’il advienne, le danger les guettera toujours. Le mieux qu’ils puissent faire dans de telles circonstances reste encore de l’accepter et de garder la tête haute. Oui, ils ne peuvent pas avoir une vie sereine, et avoir la même vie que tout le monde, mais ils peuvent faire, du moins, du mieux qu’ils peuvent. Ce n’est pas simple, bien sûr, mais c’est un fait malgré tout. Il rencontrera de nombreuses déconvenues, mais ce qui importe, au final, reste le fait qu’ils s’en sortent à chaque fois, et en ressortent toujours plus fort. Les plus grands défis qu’ils pourraient affronter pourraient bien venir de ce qu’ils penseraient être le moins dangereux. Oui, ils ne seront jamais à l’abri… Mais ils ne vont pas s’interdire de vivre pour autant.
« Tu vas vraiment me faire croire que tu ne l’as pas continuée sans moi ? » répond Regulus d’un ton peu convaincu alors que Peter lui affirme qu’il aurait été au supplice de ne pouvoir regarder cette série sans lui. « J’ai un doute… Mais je verrais ça vite.. tu ne pourras pas résister à la tentation de me spoiler si tu as pris de l’avance sur moi », commente-t-il d’un ton complice.
Il préfère largement s’attarder sur ces sujets légers que de se focaliser sur les plus sérieux, sur les circonstances de son arrivée à l’hôpital, par exemple, ou sur ce que Peter a ressenti durant ce temps… Sans s’imaginer un seul instant que l’instinct de vengeance de Peter avait atteint un seuil qu’il serait bien incapable de soupçonner.
C’est simple de prétendre que tout va bien, que tout peut revenir à la normale, qu’il n’y a pas à se poser la moindre question. C’est simple de se bercer d’illusions. C’est simple de se dire que leurs vies seront un long fleuve tranquille, qu’ils ne savoureront que le plaisir d’être ensemble, et les préparatifs de leur mariage, sans que jamais rien ne se passe, sans que le moindre problème ne daigne jamais poindre à l’horizon. Eux l’un avec l’autre, et contre le reste du monde s’il le faut. Eux et cette chaleur qui se diffuse dans tout son être chaque fois qu’il se blottit tout contre lui.