Fille de Léodagan de Carmélide et de Dame Séli, Guenièvre était connue dans son monde pour être la reine de Bretagne, et l'épouse d'Arthur Pendragon. Leur mariage ne fut pas un mariage d'amour, non, mais un mariage arrangé, offrant de nouer une alliance politique forte entre la Carmélide et la Bretagne. Pendant longtemps, Guenièvre n'en sut pourtant rien, convaincue par sa mère, soucieuse de préserver ses sentiments, du caractère romantique d'une union qui dut longtemps la décevoir. Epouse éconduite par un époux qui refusait de ne serait-ce que la toucher, et lui préférait ses maîtresses, les parents de Guenièvre lui reprochèrent bien souvent de ne pas mettre au monde un héritier... Elle se l'est souvent reprochée également... Guenièvre était portée par les nombreuses idées préconçues qu'induisaient pour elle ce mariage arrangée, convaincue qu'elle ne pouvait qu'aimer son époux par principe, consciente de son rôle et de ses fonctions, et convaincue de toujours devoir faire passer le bien-être du roi avant le sien, en dépit de son propre bonheur. Ignorante des choses de l'amour et des plaisirs de la chair, naïve, en somme. Guenièvre mena longtemps une vie relativement désenchantée, solitaire, ponctuée d'échanges bien souvent houleux avec un époux qu'elle ne cessa pourtant jamais d'estimer très sincèrement.

Peu observatrice, Guenièvre ignora longtemps le fait que, si son époux n'exprimait envers elle aucun désir, l'un de ses chevaliers, en revanche, brûlait d'amour pour elle. Lancelot du Lac semblait être sa porte de salut, l'occasion de vivre une de ces grandes romances d'oeuvres courtoises dont Guenièvre avait été abreuvée toute son enfance. Elle n'aimait pas Lancelot, mais elle pouvait s'en persuader puisque lui l'aimait. Elle ne l'aurait jamais suivi si elle n'avait pas appris la liaison entre Arthur et Mevanwi, l'épouse du chevalier Karadoc. Alors que se mettait en place un échange d'épouse, Guenièvre, elle, prenait la fuite avec Lancelot. Mais l'idylle tant espérée vira très vite au cauchemar. Lancelot, excessif et possessif, en vint même à la séquestrer. Ce fut Arthur qui, finalement, vint la libérer.

Guenièvre fut alors rétablie dans sa fonction de reine. Retour à la case départ. Ou presque. Sa relation avec Arthur n'était peut-être pas moins houleuse, mais la reine avait pris une décision : elle ne serait plus aussi passive qu'autrefois. Elle voulait s'intéresser aux affaires du royaume. Arthur semblant incapable de récupérer Arthur au rocher, Guenièvre est contrainte de nommer son père roi de Bretagne, en parallèle, elle fit le choix d'accompagner son époux, alors que ce dernier partait en quête d'une éventuelle descendance, sondant ses anciennes conquêtes. Cette expérience commune eut le don de les rapprocher, même si Guenièvre dut laisser Arthur après avoir été blessée. Au retour de sa quête infructueuse, elle prit soin de lui, avec douceur et considération. Tout bascula le jour où Arthur prit la sinistre décision de mettre fin à ses jours.

Le sang qui vous manque, moi je l'ai vu, hein. Je dors avec ma mère maintenant, en Carmélide, toutes les nuits. Parce qu'à chaque fois que je ferme les yeux, je vois tout le sang qui vous manque par terre, avec vos coupures au poignet, et puis vos yeux vides... Alors, vous m'avez jamais avoué que vous vous étiez marié une première fois, hein, mais ça, vous me l'avez laissé voir. Oh si, si, si, si. Y'en a, d'autres, hein, des moyens de se buter. Se jeter du haut d'une falaise, par exemple, ça, ça emmerde personne. Mais vous, c'est pas ça que vous avez fait. Vous vous êtes ouvert les veines dans un bain que j'avais moi-même fait couler.

Après cet événement traumatisant, la situation n'est allé qu'empirant. Dix années durant, Arthur a disparu sans donner de nouvelles. Quant à Guenièvre, elle fut enlevée par Lancelot, qui la fit enfermer dans une tour avec sa bonne pour seule compagnie... La lassitude, la solitude, l'ennui, poussé à de violentes extrémités rendait plus douloureuse chacune des visites de Lancelot. Jusqu'au moment où un soupirant se donna le défi de la libérer. Il ne l'aimait pas - il ne la connaissait pas, après tout. Elle était la dame à conquérir, la quête à accomplir. Mais ce ne fut pas lui qui la libéra de sa tour, mais Arthur, en compagnie de qui elle rejoignit le mouvement de résistance, destiné à faire tomber Lancelot. Durant cette période, Arthur et Guenièvre se rapprochèrent davantage, et échangèrent même un baiser, au sommet de cette même tour où Guenièvre avait demandé à Arthur de retourner pour y récupérer sa couronne de fleurs, celle qu'elle portait le jour de leur mariage. Guenièvre retrouva sa famille, et le combat contre Lancelot s'engagea, un combat audacieusement remporté, rétablissant le roi légitime de Kaamelott - à nouveau en possession d'Excalibur - et la reine sur le trône de Kaamelott.

Et ensuite ? Ensuite... La lune rouge. Un lumière écarlate dans l'obscurité du ciel, et elle s'est retrouvée, en compagnie d'Arthur, sur la plage, dans un lieu inconnu, une ville extra-moderne à laquelle Guenièvre a beaucoup de mal à s'adapter. Les années passant (quatre ans déjà), elle s'est créé de nouveaux repères, s'est fait quelques nouveaux amis... mais tout semble encore à reconstruire, néanmoins.