Bienvenue chez moi [PV Raiponce de Corona]

Plusieurs semaines avaient passé depuis que la brune avait retrouvé sa fille dans une entreprise de sécurité où elle était secrétaire. Si elle avait été reconnaissante à Regina Mills de l'avoir mise en contact avec de la jeune femme, elle avait eu une mauvaise surprise en se rendant compte que les souvenirs de Raiponce n'étaient pas aussi paisibles et prometteurs que les rares qu'elle avait pu avoir de cette période. Il y avait une part de son passé qui n'était pas glorieux et elle n'avait pas cherché à en savoir plus dans la mesure où cela impliquerait de peut-être redevenir quelqu'un dont elle ne serait pas fière. Elle avait aujourd'hui des valeurs, et elle tenait à les garder.

Certaines de ces valeurs étaient toujours en marge de la loi. Elle avait notamment une façon de vouloir protéger les enfants malheureux qui ne respectaient pas vraiment la loi. Mais sa volonté de prendre soin d'eux était sincère et ils étaient auprès d'elle de bon cœur. Par ailleurs, elle ne les empêchait pas de se promener même si elle leur avait fait comprendre qu'il fallait faire attention afin de préserver la sérénité de leur refuge. Elle savait que ses enfants seraient obligés de retourner dans le système si jamais ils étaient découverts auprès d'elle. Pourtant, de rares personnes avaient pu accéder à son manoir et aujourd'hui, Raiponce en ferait partie.

Elle l'avait appelé à plusieurs reprises, toujours depuis des numéros cachés et toujours en maintenant une distance de sécurité dans ce qu'elle lui racontait. Mais la distance se trouvait des deux côtés car Gothel n'avait pas parlé de tous les enfants qu'elle avait recueillis sans jamais en informer les autorités. Elle avait prévu de le dire à sa fille au moment où celle-ci viendrait au manoir et le moment était venu. Elle était très impatiente en la retrouvant à l'orée de la forêt, non loin de là où se trouvait le manoir. Elle verrait alors qu'il y avait effectivement beaucoup d'enfants en marge de la société mais que personne n'était là contre son gré.

Gothel était particulièrement nerveuse au moment où elle vit arriver Raiponce. Elle lui avait sans-doute donné assez confiance pour qu’elle accepte de visiter l'endroit où elle avait vécu depuis qu'elle se trouvait dans ce monde. Elle devrait peut-être la prévenir de ce qu'elle allait trouver en arrivant à la maison, mais elle avait un peu peur que la jeune fille le prenne mal. Il n'y avait aucune raison parce que personne ne pourrait remplacer sa fille chérie dans son cœur. Mais elle hésitait à lui en parler avant de l'avoir ramenée chez elle. Ça lui paraissait dangereux pour leur relation naissante.

Le salut de sa fille était un peu froid, mais si elle était venue, c'était qu'une partie de la confiance était rétablie. Gothel voulait le croire. En attendant, elle ne voyait aucune raison de lui montrer la moindre froideur pour ce qui la concernait. Au contraire, elle avait envie de lui montrer à quel point elle était la bienvenue dans sa maison et dans sa vie. Elle eut donc un sourire tendre et une voix bien douce pour lui parler, une voix dont elle ignorait qu'elle ne l'avait jamais eue, même quand elle essayait de garder sa fille sous son emprise. Il était facile de se montrer douce, maintenant que son cœur était ouvert en grand.

« Bonjour, ma chérie, je suis contente que tu sois venue. Je sais que tu n'es probablement pas convaincue de pouvoir me faire confiance, mais j'espère pouvoir te montrer que je suis vraiment ta maman dans mon cœur », lui dit-elle sans pourtant oser l'embrasser, avant de prendre le chemin du manoir. « Je dois te prévenir. Ce que tu découvriras au manoir te surprendra peut-être. Mais j'espère que tu voudras bien prendre le temps d'analyser la situation en détail avant de réagir. »

C’était tout ce qu'elle pouvait faire pour atténuer un peu le choc que cela pouvait représenter de découvrir une maison pour enfants non référencée. Parce que c'était finalement un peu ce que le manoir était. Tous les enfants qui se trouvaient ici étaient soit orphelins soit maltraités et elle ne faisait que prendre soin d'eux selon un système qui devait les rendre plus heureux. Elle n'avait jamais enlevé à un parent un enfant qui ne le désirait pas. Elle ignorait que c'était la principale différence entre son ancienne version d'elle-même et ce qu'elle était aujourd'hui. En entrant, elle aperçut la petite Faith qui arrivait, un dessin à la main.

« Maman Gothel ! Je te cherchais partout. J’ai fini mon dessin. Est-ce qu'il est assez réussi pour être dans ton bureau ? »
« Bien-sûr, ma chérie. Je n'ai pas besoin de le regarder pour en être sûre, mais je suis quand-même impatiente de voir ce que tu m'as dessiné. »

« C'est un lapin. Mais il habite dans une maison avec une amoureuse lapin et tous ses enfants. Ils ont décoré les murs de la maison avec des carottes, tu vois ? » dit-elle en montrant des tâches orange, certainement censées représenter les carottes.

« C'est très joli, et c'est très réussi », répondit Gothel avec bienveillance. « Au fait, je te présente Raiponce. Raiponce, ma chérie, je te présente Faith. »

« Bonjour, Madame ! », s'exclama joyeusement la petite.