(Terminé) We are family [PV Raiponce de Corona]

Gothel avait toujours su que sa fille était là, quelque part. Elle ne pouvait pas avoir été envoyée loin d’elle sans espoir de la revoir, ce n’était pas possible. Elle devait attendre que cette satanée ville la lui rende mais elle devait avoir de la patience. Elle avait eu cette patience et elle avait rencontré Regina. Elle avait rencontré cette femme qui lui avait dit connaître sa fille. Grâce à elle, elle savait désormais où vivait Raiponce et elle allait pouvoir la voir, lui parler, la cajoler. Elle allait pouvoir lui présenter tous ses frères et sœurs. Elle allait la retrouver.

Elle était un peu nerveuse devant le bâtiment de Artemis Security. Elle ne savait ce que sa fille avait vécu pendant ses années. Elle ne savait pas non plus de quoi elle allait se souvenir exactement. Elle s’imaginait de chaleureuses retrouvailles, mais elle ne pouvait s’empêcher de craindre qu’il en soit tout autrement. Prenant son courage à deux mains, elle pénétra dans l’entrée. Elle la vit à l’accueil et son cœur fit un bond en elle-même. Elle était si belle à répondre au téléphone, elle était magnifique, sa petite fille, son enfant chérie. Gothel, un sanglot dans la voix, se retint de se précipiter vers elle.

« Raiponce… »

Elle s’avança dans sa direction en tremblant. Elle était si émue, elle avait envie de la serrer contre elle mais elle n’arrivait pas à courir dans sa direction. Elle ne pouvait que marcher doucement vers elle, en lui tendant ses bras, en lui tendant son cœur. Elle était sa fille chérie et elles étaient désormais réunies. Elle avait plein de questions en tête, plein de cris que son cœur voulait formuler, mais les choses viendraient en leur temps. Pour l’instant, le plus important, c’était que cette enfant chère à son cœur soit là, qu’elle soit là aussi, qu’elles soient réunies.

« Mon enfant, ma toute petite… »

En allant travailler ce matin, je ne m’attendais absolument pas à ce qu’une personne que je connaisse débarque sur mon lieu de travail. De plus, cette femme venait du même monde que moi, celle que je cherchais depuis un plus de quatre ans déjà. Je me trouvais en ce moment occupée au téléphone avec un client lorsqu’une femme entra dans le bâtiment. Cette dernière se dirigea directement vers moi en disant mon prénom.

Je restai sans voix au point où je raccrochai le téléphone sans même m’en rendre compte alors que je n’avais pas terminé avec mon interlocuteur. La femme reprit à nouveau la parole, ce qui me confirma que c’était bien la personne que je pensais. Mes yeux étaient remplis de craintes comme j'avais vu sa vraie personnalité

- Gothel… Dis-je avec méfiance. Comment… Comment tu m’as retrouvée ?

Gothel était tellement émue de se retrouver face à sa chère petite qu'elle ne remarqua pas tout de suite son expression. Sans même la regarder, elle se précipita pour la prendre dans ses bras et, ne se rendant pas compte que c'était la première fois qu'elle le faisait, ce ne furent pas les cheveux de Raiponce qu'elle toucha en premier. C’était la première fois, puisqu'elle avait oublié pour quelle raison Raiponce avait été enlevée au départ. Elle était seulement persuadée d'avoir retrouvé le seul véritable trésor que la vie avait à lui offrir. Son bonheur sincère était difficile à dissimuler et elle n'avait, de toute façon, pas envie de s'en cacher.

Alors qu'elle la tenait dans ses bras, elle l'entendit lui demander de quelle façon elle l'avait retrouvée. Ce fut avec le même enthousiasme que Gothel lui répondit. Il était évident qu'elle considérait la chose comme une merveilleuse nouvelle et qu'elle ne comprenait pas pour quelles raisons Raiponce pourrait ne pas être à l'aise avec elle. De fait, elle était prête à répondre avec enthousiasme à la moindre de ses questions comme s'il n'y avait rien de plus merveilleux que de tout lui raconter depuis le début. Son air enthousiaste et son sourire lumineux quand elle s'écarta n'était pas vraiment coutumier chez elle, sauf depuis qu'elle était arrivée ici.

« Oh ma chérie, mais c'est ta collègue. Tu sais ? Celle qui me ressemble. Nous avons parlé de toi et elle t'a reconnue. N'est-ce pas merveilleux ? Et j'étais si triste sans toi, ma petite chérie, mais maintenant, nous n'aurons plus de raison d'être séparées. »

Elle regarda autour d'elle, admirant la pièce où travaillait sa fille. Il n'y avait pas à dire, c'était un bel endroit et il était évident que sa Raiponce y était valorisée. Elle espérait que sa patronne la traitait à sa juste valeur car avoir cette jeune fille qui travaillait pour elle était un véritable honneur, du point de vue de Gothel. En tout cas, elle était très élégante dans sa tenue et elle avait l'air particulièrement professionnelle. La psychologue en eut les larmes aux yeux. Sa petite fille était devenue grande et indépendante. Elle espérait seulement qu'il restait une petite place pour sa chère maman.

« Je suis tellement fière de toi, Trésor. Tu es magnifique. Je suis sûre que tu fais un travail extraordinaire ici. Cette personne a beaucoup de chance de t'avoir. »

C’était grâce à Regina que ma mère adoptive, il n’y avait qu’elle pour lui ressembler physiquement en tout cas. Gothel trouvait cela merveilleux, cependant je ne savais pas vraiment ce que je ressentais. Il est vrai que j’avais toujours souhaité la retrouver, mais je ne pensais pas que face à celle-ci, les choses serait peut-être différente.

- Oui, je vois de qui tu parles, lui répondis-je. Elle s’appelle Regina. Je ne sais pas si on peut appeler ça merveilleux ! Vient, on va dans un autre endroit !

Je ne voulais pas me faire remarquer davantage sur mon lieu de travail, je décidai de l’emmener dans le réfectoire du bâtiment. Cette dernière était certaine que je faisais du bon travail et que Dame Artemis avait une chance de m’avoir. Je ne pouvais pas la contredire à ce sujet-là puisque ma supérieure m’avait dit que mon boulot était irréprochable.

- Je ne peux pas dire le contraire parce qu'on me la dit, répondis-je. Que fais-tu ici ? Tu crois franchement que je vais te pardonner ce que tu m’as fait ?

Gothel était vraiment très excitée et enthousiaste d'avoir retrouvé sa très chère petite-fille. Mais il semblait que cet enthousiasme ne soit pas réciproque. Elle avait tout-de-suite identifié la collègue dont sa mère lui parlait et celle-ci hocha vivement la tête quand elle mentionna son nom. Il valait sans-doute mieux que sa fille ne sache pas à quel point elle s'était vautrée dans les draps avec sa collègue. Surtout que cela pouvait paraître bizarre, étant donné leur ressemblance. Mais en dehors de cette petite aventure sympa, c'était surtout une bonne personne qu'il avait aidé à retrouver quelqu'un qui lui était cher.

« Oui, Regina. Je suis tellement contente de l'avoir rencontrée, j'ai eu beaucoup de chance, mais… »

Elle fut interrompue par le geste de sa fille qui l’entraîna loin de son poste de travail en direction de la partie résidentielle de la société. Elle ne semblait vraiment pas contente de retrouver sa maman alors que Gothel était positivement comblée d'avoir retrouvé sa fille. Il y avait quelque chose d'un peu étrange dans tout cela, mais la psychologue ne s'en formalisa pas pour l'instant. Elle finirait sûrement par avoir toutes les réponses. Elle se laissa donc entraîner sans réagir et attendit simplement que sa fille veuille lui expliquer les raisons de sa réaction. Elle ne se souvenait pas du genre de maman qu'elle était, mais elle l’aimait, ça elle en était sûre.

« C'est bien, s'ils te disent ce que tu vaux. C’est important qu’ils te reconnaissent à ta juste valeur et qu'il ne t'utilise pas pour faire de l'argent sur ton dos. Il faut se méfier, tu sais, ma chérie. Les gens sont méchants et pas toujours très honnête. Mais ta patronne à plutôt l’air respectueuse de ses employées. »

Gothel était tellement heureuse de revoir Raiponce qu'elle ne se rendait pas vraiment compte de l'animosité de la jeune fille. Ou peut-être qu'elle l'interprétait d'une autre manière, comme un caprice d'adolescent. Quand elle lui demanda ce qu'elle faisait ici et qu'elle affirma ne pas pouvoir lui pardonner ce qu'elle avait fait, la mère sembla un peu déçue par cet accueil, mais elle se refusa à mettre la faute sur Raiponce. Elle ne se souvenait pas de ce qui s'était passé, mais son enfant était si exceptionnel que cela ne pouvait être qu'une erreur de sa part. Tous les parents commettaient des erreurs mais peut-être qu'elle avait fait quelque chose de plus grave que les autres.

« Oh mon ange, je ne me souviens pas de ce que j'ai bien pu te faire, mais je suis désolé si j'ai pu te faire de la peine d'une manière ou d'une autre. Je désirais vraiment te retrouver afin que nous puissions former une famille. Je suis désolée si je n'ai pas su te montrer à quel point tu comptes pour moi, mais je pourrais peut-être le faire maintenant, si tu me laisses une chance. »

Je ne pouvais pas en vouloir à Regina, elle ne savait pas ce que j’avais vécu dans mon monde. Cette dernière avait juste eu une bonne intention et je ne savais pas ce que Gothel comptait me faire, mais je ne me laissais pas faire. Je ne voulais pas non me faire remarquer sur mon lieu de travail alors je l’attirai dans une autre pièce.

- Pourquoi tu es là, qu’est-ce que tu me veux Gothel ? Je n’ai plus le même âge, les choses ne seront plus jamais les mêmes entre nous.

Ça m’énervait de voir qu’elle faisait comme si elle ne se souvenait pas de ce qui s’est passé dans notre monde. Tout ce que Gothel me disait, je l’appliquais sur cette dernière. Je ne pouvais pas oublier tout ça.

- Dame Artémis ne ferait jamais ça ! Elle m’a aidée à mon arrivée sur l’île sinon j’aurais tourné pas, mais tu n'en sauras pas davantage.

Ce n’était pas à moi de m’excuser, du moins c’est mon point de vue étant donné que j’ai tous subit. Gothel ne se souvenait de rien apparemment, ce qui me fit reculer de quelques pas par méfiance, est-ce qu’elle avait derrière la tête ? Une seconde chance, je ne pouvais pas donner une réponse dans l’immédiat.

- Comment ça ? Quelle est la dernière chose qui s’est déroulée avant que tu voies la lune rouge ? Je ne peux pas prendre une décision maintenant, j’ai vécu des choses que je ne peux pas oublier.

Raiponce la rejetait inexplicablement. Comment une fille pouvait-elle rejeter ainsi la mère qui l’avait élevée ? Gothel ne comprenait pas. Elle avait grandi, bien entendu, mais elle restait son enfant, cette enfant qu’elle chérissait de tout son cœur. Elle était spéciale, extraordinaire. Peut-être que Gothel n’était pas assez forte, qu’elle n’était pas la mère que Raiponce méritait. Mais elle faisait de son mieux. Avec un peu de chance, elle pourrait gagner un peu plus son affection. Il était vrai que Raiponce avait grandi. C’était normal que les enfants se détachent de leurs parents une fois adultes. Mais elle en était triste quand-mère.

« Bien-sûr. Tu es adulte. Mais ça peut toujours être bien d’avoir… une mère » tenta-t-elle. « Je t’aime, Raiponce. »

Il s’était passé quelque chose dans la vie de Raiponce, à son arrivée ici, quelque chose de terrible. Mais elle y avait échappé grâce à Artemis. Gothel lui était donc reconnaissante. Mais Raiponce ne voulait pas lui en dire plus. Elle soupira. Il y avait une véritable animosité, mais elle avait tellement grandi et mûri qu’elle savait ce qu’elle voulait. La seule question que se posait, c’était pour quelle raison elle se défiait tellement de sa mère, mais les réponses viendraient avec le temps. Pour le moment, il fallait qu’elle fasse preuve de patience. Elle allait s’efforcer de le faire.

« Je comprends. Je suis contente de savoir qu’elle soit intervenue à temps pour éviter le pire. Tu me raconteras quand tu le voudras. »

Raiponce se demanda de quand Gothel venait et pour quelle raison elle lui demandait une seconde chance. La quadragénaire réfléchit un moment avant de répondre, mais ses souvenirs étaient toujours aussi confus. Elle se souvenait seulement de la tendresse qu’elle avait pour la jeune fille et des moments de douceur partagés. Mais elle ne savait pas démêler les véritables impressions des fausses. C’était pour cette raison qu’elle la regarda un peu confusément et elle alla se poster à la fenêtre avec un air un peu rêveur.

« Je ne me souviens pas précisément de notre vie avant de venir ici. Je me souviens de toi, tu as toujours été si jolie et si brillante, je suis si fière de la femme que tu es. Avant la lune rouge, j’étais partie en voyage. Mais j’avait acheté des couleurs pour que tu fasses de la peinture, je crois me souvenir que tu aimais ça. Et j’ai vu la lune. C’est la seule chose dont je m rappelle précisément. Désolée, j’ai oublié ce que j’ai pu te faire de mal. »

La situation n’était pas très plaisante, Gothel ne savait pas ce qu’elle m’avait fait et pensait que j’étais sa fille biologique. Ce n’était pas le cas malheureusement et je ne savais pas trop comment réagir. Mon interlocutrice n’avait pas tort sur une chose, une mère, on en avait une même en étant adulte. Gothel m’aimait, mais comment lui expliquer les choses ? Ça allait être très long.

- Je ne peux pas te contredire concernant le fait d’avoir une mère. Il y a certaine chose qui s'est produite, que tu n’as pas vécu qui font que je ne peux pas pardonner. Nous n'avons pas le même ressenti l’une pour l’autre.

Je ne savais pas si les choses pourraient changer entre nous sur cette île. Ça n’allait pas se faire du jour au lendemain et encore, il n’y avait aucune certitude que notre relation changerait. Je ne reconnaissais pas le comportement de celle qui m’a kidnappée, devais-je me méfier ? Je l’ignorais en tous les cas, elle n’insista pas de savoir mon passé sur l’île ce qui me soulagea.

Elle se souvenait d’être partie aller chercher de la peinture pour moi peindre, j’aimais bien faire ça à cette époque. Le fait que Gothel ne se souvenait pas qu’elle m’avait kidnappé alors que j’étais bébé était très perturbant. Est-ce que la lune rouge pouvait effacer des souvenirs de notre monde d’origine ?

- C’est étrange, tu me connais depuis que je suis un nourrisson. Tu n’es pas ma mère biologique malheureusement.

Il fallait que je lui dise la vérité, mais j’y allais en douceur.

Raiponce ne l'aimait pas. Gothel s'était attendue à beaucoup de choses, beaucoup de déboires qui l'empêcheraient d'être bien avec sa chère petite, mais la dernière chose à laquelle elle aurait pensé, c'était que son enfant puisse ne pas l'aimer. Il y avait certainement quelque chose dans les souvenirs qu'elle avait oubliés qui expliquait cet état de fait, mais quoi que ce soit, Gothel le regrettait amèrement, étant donné que cela lui volait sa fille. Elle pouvait envisager d'avoir fait des erreurs dans son éducation, mais pas au point que celle dont elle s'était occupée toute sa vie se retourne contre elle.

Pourtant, elle était prête à accepter ses erreurs et à faire ce qu'il fallait pour que les choses s'améliorent, mais il était plus qu'évident qu'elle allait avoir besoin de patience. Raiponce n'était pas prête à l'accepter dans sa vie, mais il viendrait peut-être un jour où ce serait le cas. De toute façon, il n'était pas question qu’elle renonce aussi facilement alors qu'elles venaient de se retrouver. Si la perte de ses souvenirs l'avait transformée, ce ne pouvait être qu'en une meilleure personne puisqu'elle se souciait avant tout du bonheur de sa fille. Évidemment si c'était sans elle, elle préférerait se retirer plutôt que de la voir malheureuse, mais elle ne pouvait s'empêcher d'espérer gagner sa sincère affection.

« Je… ce n'est pas facile à entendre, ma chérie. Bien-sûr, s’il n'y a plus du tout de place pour moi dans ta vie, je pourrais l'accepter, mais je t'en prie, laisse-moi espérer qu'il y a une petite chance pour que nous puissions nous retrouver un jour. »

Elle éclata d'un rire très doux, un rire plein de tendresse et de sincérité comme Raiponce n'avait jamais dû en entendre de sa part, en l'entendant dire qu'elle n'était pas sa mère biologique même si elle l'avait élevée depuis qu'elle était tout bébé. Gothel ne pouvait pas vraiment dire que c'était une surprise pour elle car elle savait fort bien que Raiponce était une enfant adoptée. Malgré tout, elle l'aimait comme son enfant naturelle et si elle ne savait pas pour quelle raison elle avait été abandonnée par ses parents, elle avait la certitude d'avoir fait tout ce qu'elle pouvait pour lui donner un foyer agréable. Mais bien-sûr, elle ne se souvenait que de bribes.

« Oh mais ma chérie, je sais bien que tu n'es pas ma fille biologique. Quelle drôle d'idée, nous ne nous ressemblons même pas. Je sais que nous ne sommes pas mère et fille biologiquement parlant et que je n'ai certainement pas été la mère que tu aurais voulu. Je ne me rappelle pas tout ce qui s'est passé entre nous. En fait, je ne me rappelle pas grand-chose depuis que je suis ici, sauf ton visage et le fait que tu es la personne la plus importante pour moi. Je ne sais pas ce qui a fait que je pense ça, mais je suis sûre que tu as dû me rendre fière plus d'une fois et accomplir des choses extraordinaires pour que je garde ce souvenir de toi. »

Je pouvais comprendre que mes mots pouvaient être dur à entendre si elle ne se souvenait pas de l’enlèvement. Est-ce que je pouvais lui laisser une seconde chance après ce que Gothel m’avait fait ? J’étais bien incapable de lui donner une réponse pour le moment, je doutais encore que celle-ci se souvienne de son passé.

- Je ne peux rien te promettre pour l’instant, j’ai besoin de temps. Il faudra que tu me prouves que tu as changé. Comprends-moi que je me méfie en sachant ce que j’ai vécu à cause de toi.

Je n’étais pas complètement fermée à l’idée que cela se produise, mais ça ne se fera pas du jour au lendemain. Gothel savait que je n’étais pas sa fille biologique et qu'elle n’était pas la mère que j’aurais souhaitée. On ne se ressemblait pas, il était donc évident qu’elle s’en doute sans même se souvenir de quoi que ce soit dans notre univers. La personne la plus importante pour cette dernière, c’était une évidence aussi. Je ne préférais pas lui dire pourquoi qui s’est qu’à cause de ça, elle récupérait ses souvenir.

- Je connais les raisons pourquoi je suis importante pour toi, mais je ne préfère pas te les dire. Je ne sais pas quel impact cela pourrait avoir sur toi, cette lune rouge a des effets étranges parfois.

Gothel n'aurait jamais cru que les retrouvailles avec sa fille seraient aussi compliquées. Au moins, Raiponce n'avait rien. Elle n'était pas blessée et elle avait évolué ici sous la protection d'une femme forte et solide qui avait su la garder en sécurité. C’était de bonnes choses. Même si elle refusait à tout jamais de se rapprocher de sa mère, elle demeurerait en sécurité et c'était le plus important. Mais la mémoire qui échappait à la psychologue pour enfants ne lui permettait pas de savoir pour quelles raisons elle était si hostile à sa présence à ses côtés. Il fallait dire qu'elle avait oublié beaucoup de choses. Elle-même s'en rendait compte en essayant de retracer les choses dans son esprit.

Au moins, Raiponce ne fermait pas complètement la porte. Elle demandait des preuves. Des preuves que Gothel avait changé. Elle avait forcément changé dans un certain sens puisqu'elle ne se rappelait plus le passé et que son comportement était donc différent de celui qu'elle avait pu avoir à une époque du passé où elle se souvenait de tout et du pourquoi et du comment. Elle avait l'impression que la situation était plus compliquée que ce qu'elle aurait cru au départ et si tel était le cas, il y avait peut-être une bonne raison à la défiance de sa fille. Mais si tel était le cas, elle ne voulait surtout pas retrouver ses souvenirs.

« C'est déjà beaucoup, si vraiment, je t'ai fait souffrir. Je serai comblé si déjà, tu ne fermes pas complètement la porte. »

D'après elle, il n'y avait pas besoin de raisons particulières pour qu'une fille soit importante pour sa mère, même adoptive. Être maman, cela signifiait mettre son enfant au centre de sa vie et c'était vrai aux yeux de la quadragénaire et dans son cœur où le souvenir de sa fille n'était qu'une grosse quantité d'amour et très peu de souvenirs extrêmement concrets. C’était peut-être là le souci et en même temps une solution. Si elle était du genre à mal se comporter, elle préférait avoir oublié tout ce qui avait un rapport avec ses mauvaises actions.

« Tu as raison. Si je me suis mal comportée, il vaut mieux éviter de raviver le souvenir de cette personne là. »

Je n’avais pas complétement fermé la porte à Gothel tout simplement parce que nous étions sur cette île. Je ne savais pas quand j’accepterais pardonné, ni même si ça se fera réellement un jour. Je ne préférais toutefois de ne pas lui dire étant donné qu’actuellement, je ne savais pas comment ça évoluerait.

- Je ne peux rien te promettre que ça arrivera, seul le temps le dira et tes preuves surtout.

Il y avait tout de même une chose qui m’inquiétait, est-ce qu’elle allait encore débarquer comme ça sur mon lieu de travail ? Je devais bien avouer que je ne savais pas comment allait réagir Artémis si cela se reproduirait. Elle approuve le fait que je ne lui dise pas les raison de son mauvais comportement envers moi.

- Exactement, ça ne sert à rien. Le fait que tu ne te souviennes pas et qu’on soit sur cette île, ça laisse une chance de repartir à zéro. La balle est dans ton camps !

Je la mettais tout de même sous le fait accompli, je préférais prendre les devant.

Elle ne se souvenait absolument pas de ce qu'elle avait pu faire à sa fille, mais ce qui était certain, c'était que c'était suffisamment grave pour qu'elle ne veuille peut-être pas garder le contact. Elle pouvait se faire éjecter de la vie de la personne la plus importante pour elle et le fait de le faire ou pas ne dépendait pas complètement d'elle. Il était donc évident qu'elle allait faire tout ce qu'elle pourrait pour que les choses qui dépendent d'elle ne correspondent pas à un échec sur ce plan-là. Elle avait déjà envie de mettre sa fille au centre de ses préoccupations, mais c'était encore plus vrai maintenant.

Visiblement, il lui appartenait de trouver le moyen d'acquérir sa confiance. Elle ne savait pas ce qu'il fallait exactement faire pour convaincre Raiponce qu'elle n'avait absolument pas l'intention de lui faire du mal mais elle savait ce qu'il ne fallait pas faire. Elle ne devait surtout pas forcer sa fille à quoi que ce soit et la laisser venir à elle le moment venu. Elle devait lui ouvrir les bras, mais il n'était pas question de la manipuler ou de la forcer à faire quoi que ce soit. Elle était certaine que c'était le seul moyen pour lui faire comprendre qu'elle n'avait aucune mauvaise intention à son égard.

« Si tu veux bien, je vais te donner mon adresse et mon numéro de téléphone, le personnel et celui de mon cabinet. Tu pourras venir m'y voir quand tu voudras. Tu y seras toujours la bienvenue. »

Si la femme qu'elle avait été avant de venir dans cette ville s'était montré cruelle avec Raiponce, Gothel n'avait aucune envie de se rappeler cette femme. Elle préférait repartir de zéro et se donnait l'opportunité d'être une meilleure personne et de s'occuper mieux des enfants dont elle avait pris la charge. Ne serait-ce que pour eux, sans même parler de Raiponce, elle se devait de rester la meilleure version d'elle-même. Elle avait des devoirs et des responsabilités. Elle les avait prises sans connaître les enjeux et maintenant qu'elle les connaissait, elle ferait de son mieux pour assurer.

« C'est tout à fait ça. Si cette femme était dangereuse pour les enfants, je ne veux absolument pas la connaître. »

Gothel comprenait que j’avais besoin de temps sans pour autant que les choses changeraient entre nous. Celle-ci voulait tout de même me donner le moyen de la contacter par téléphone. Elle ajouta aussi que je pouvais venir la voir quand je voulais à son lieu de travail. Il est clair que je ne comptais pas débarquer là-bas sans prévenir comme cette dernière venait de le faire.

- Si tu veux, mais ne t’attends pas à avoir un appel demain par exemple. Il me faudra du temps comme je t’ai dit et je ne préfère pas te donner mon numéro pour le moment, j’espère que tu comprendras mon choix.

Elle restait parfaitement calme bien que je l’ai mise sous le fait accompli, elle ne cherche même pas à savoir quoi que ce soit. Cela m’arrange, mais je ne sauterai pas dans ses bras. Je reste toujours sur mes gardes malgré tout, je n’ai pas encore confiance en elle.

- C’est une bonne chose que tu ne veuilles pas savoir qui tu étais vraiment dans notre monde. Ce n’est pas pour autant que je vais sauter de joie, je vais me répéter, mais ce seront les preuves qui joueront en ta faveur ou pas.

L'absence de souvenirs impliquait de devoir faire confiance à quelqu'un et Gothel ne pourrait faire confiance à personne davantage que à sa fille chérie. Malheureusement, d'après elle, elle était une mauvaise personne qui avait fait des choses plutôt graves. Aujourd'hui, elle tenait absolument à protéger les enfants en mal d'amour et même si elle ne le faisait pas d'une manière conventionnelle ou légale, cela restait un comportement juste et bon. Si elle avait réellement été une mauvaise personne, elle n'avait pas envie de le redevenir. C'était même quelque chose qui pourrait lui faire peur. Elle espérait que cette peur serait suffisante pour empêcher ces souvenirs de remonter à la surface.

En attendant, Raiponce était méfiante et ne préférait pas donner accès à ses coordonnées personnelles ou promettre des appels et des contacts. Elle voulait simplement prendre du temps pour réfléchir à ce que son amnésie pouvait avoir comme conséquence et juger si cela était suffisant pour autoriser à lui faire un peu confiance. Gothel ne voulait pas forcer les choses. Elle avait la certitude que c'était en lui montrant le plus élémentaire respect que sa fille accepte peut-être de reprendre contact et en plus, c'était ainsi qu'elle agissait avec la plupart des enfants en mal d'amour qu'elle accueillait en son sein.

« Je comprends très bien. Prends ton temps et ne te sent pas obligé de quoi que ce soit. Je souhaite que tu viennes vers moi quand tu auras envie lorsque cela te fera bien. »

En attendant, elle avait son nom et elle connaissait son métier, elle avait tous les moyens pour la retrouver et essayer de se faire son opinion en allant parler aux personnes responsables des enfants dont elle s'occupait, voir aux enfants eux-mêmes. Ce serait plus compliqué avec les enfants du manoir mais ce serait en son temps lorsqu'elle aurait pris de la confiance. Gothel se comportait en accord avec ses principes depuis qu'elle était ici et elle était persuadée que l'on pouvait la considérer comme une bonne personne en ce qui concernait les enfants dont elle avait la charge.

« C'est toi qui décideras », conclut-elle leur entretien.