Ready or not...

feat. Strange

Il faut se méfier par-dessus tout des rumeurs. Les prendre pour argent comptant sans y réfléchir davantage, sans chercher à en mesurer la validité, serait une grave erreur stratégique. Mais ne pas en tenir compte du tout serait une erreur plus déplorable encore. Pour attester de la véracité ou de la légitimité de telles rumeurs, il n’est jamais de meilleure façon de faire que de constater les choses de ses propres yeux quoi qu’il en soit, et tout naturellement, Albus Dumbledore, en s’attardant sur les différents bruits de couloir concernant le mystérieux Stephen Strange, ne pouvait qu’y accorder une attention particulière, et aller voir de lui-même ce qu’il pourrait bien en être.

Il a entendu de nombreuses choses au sujet de cet homme, mais il a également constaté le contraste entre ces dires héroïques et la réalité. Cet homme disposerait d’une connaissance presque empirique du multivers et l’aurait même exploré de lui-même, cet homme aurait une conscience aiguisée de la situation dans laquelle ils se trouvent et la réponse à leurs questions… Mais cet homme est également un ermite que nul ne semble avoir vu et entendu jusqu’à présent. Faisant fi de cette dissonance cognitive, Albus a fait le choix de voir les choses de lui-même, d’une part parce que cet homme l’intrigue, et d’autre part car à l’heure où des conflits que l’on pensait révolus pourrait émerger de nouveau de leurs cendres, il était préférable de savoir s’entourer – et bien s’entourer.

En passant le pas du Sanctum Sanctorium, il a fait fi des réticences et des avertissements du tout-venant. On l’a prévenu, Stephen Strange ne voudra pas le recevoir, mais ceux-là mêmes qui pensaient connaître Strange ne savaient à l’évidence rien d’Albus Dumbledore. De nombreuses rumeurs circulaient aussi à son propre sujet, dont certaines qu’Albus lui-même n’était pas en mesure de confirmer ou d’infirmer. Il est convaincu qu’ils seront capables, si ce n’est de trouver un terrain d’entente, du moins d’avoir une petite conversation tous les deux, de ces conversations qui n’ont définitivement rien de superflu.

Alors une fois pénétré à l’intérieur du bâtiment, Albus prend ses aises. Il sait que Strange est là. Il ne le voit pas mais il est en mesure de capter ses pensées au vol néanmoins. Et tandis que sa curiosité le pousse à soulever tel objet ou en examiner un autre, il peut capter très distinctement la frustration et l’agacement profond de cet homme qui pour l’heure refuse de se montrer. Il sent l’énervement de Strange s’exacerber à mesure de son exploration minutieuse des lieux, qu’il fait sans afficher l’ombre de la moindre gêne, tout en sifflotant. Ce comportement n’a rien de particulièrement engageant pour Strange, et Albus s’en doute, de même qu’il se doute que la première impression qu’il aura de lui ne sera guère reluisante, mais ce n’est pas bien important à ses yeux. Ce qui importe pour l’heure, c’est surtout de parvenir à faire sortir l’homme de sa tanière, et Albus devine qu’il n’est guère loin d’y parvenir bel et bien. Constatant la présence d'un objet auquel Strange n'avait définitivement pas l'air de vouloir qu'on touche, plus encore que les autres, Albus prend soin de le prendre dans ses mains et fait même mine de s'apprêter à le lâcher.

Ready or not...

feat. Dumbledore

Depuis qu'il était ici, il tenait ses jours sur un calendrier. Il comptait chaque instant qu'il avait passé ici. Dans ce monde. Il ne sait pas comment tout ça a pu être possible. Il s'était passé quelque chose qu'il n'avait pas compris. Quelque chose qu'il avait dû oublier... Tout ce qu'il se rappelle c'est cette lune rouge, et il se demandait si ca n'était pas une combine de Wanda.

Il avait fait ses recherches. Il avait vu que plusieurs univers s'était rassemblé sur cette ile. Comme si différents mondes avaient fini par un choc ultime. ou alors il y avait quelque chose de beaucoup plus grand derrière tout ça... Mais sans ses pouvoirs... Il n'était qu'un pauvre type qui tournait en rond. Il se sentait incapable et amoindri.

Comme lorsqu'il avait perdu l'usage de ses mains, cette fois ci c'était la magie qu'on lui avait retiré. Mais la solitude le rattrapait et il pouvait continuer à lire et relire tous les ouvrages à sa disposition, il les connaissait déjà par coeur. Et il n'avait pas le temps d'écouter ces autres pauvres types qui lui demandaient de l'aide. Eux qui pensaient trouver un grand sorcier, il n'était plus que l'ombre de lui-même. Et celà le retardait dans ses recherches...

Mais ca fait bien longtemps que Stephen Strange avait fait le tour de ses grimoires. Mais il ne pouvait se résoudre à sortir de sa tanière. Il ne pouvait se résoudre à sa défaite. Il restait donc enfermé dans cette pièce à l'abris des regards et il pouvait passer son temps à observer les visiteurs derrière ses cloisons qui venait le déranger dans le Sanctum Sanctorium. Peut être espérait-il trouver des réponses par les visites...

Ce jour là, il y avait cet homme. Stephen restait attentif quand quelqu'un entrait jusqu'à chez lui. Il l'avait observé, glissant son œil dans un hanneton camouflé habillement dans un cadre, il observa l'homme commencer à tourner en rond dans la pièce adjacente à la sienne et observer et commencer à toucher à tout ce que la pièce contient. Dont des objets d'une valeur certaines et rares. Bien qu'elles aient été dépourvus de leur magie, Strange continuait à garder un œil sur eux.

Et il avait ses mains pleines de doigts qui glissaient. Et il continuait de s'aventurer. Le faisait il exprès ou était-il idiot ? Il grommelle et s'impatiente. Il ne veut pas sortir de sa cachette car ca serait devoir entamer une conversation et il met la main sur l'Amphore Légendaire. Objet qui pouvait contenir un Démon dont personne ne voulait voir arriver dans ce monde.

" Non non non... Lâche ça crétin... " Il sert les dents et quand il voit que le type laisse glisser entre ses doigts l'objet d'un manière laxiste. Il finit par pousser la porte dérobée pour sortir de sa cachette et rattrape l'objet à deux mains comme si c'était la chose la plus précieuse au monde.

" Vous êtes dans un lieu sacré, faites attention à ce que vous faites ! Ces objets magiques peuvent être incroyablement dangereux. " Se met-il à hurler sur le gars avant de reposer avec délicatesse l'objet de ses mains peu franches.

Il est loin de la fière allure qu'il a pu avoir. Une barbe pas entretenu, son costume est débraillé, il a des cernes sous les yeux et se cheveux partent dans tous les sens. Il se tourne ensuite vers l'individu, le fixe d'un regard à la fois nerveux et perdu. Les yeux rougis par le manque certain de sommeil.

" Cassez vous d'ici avant que vous ne fassiez plus de dégâts. " siffle-t-il pour chasser l'individu.

Strange fait ensuite le tour de la pièce en remettant les objets à sa place, et en leur parlant comme si un simple mot pouvait leur redonner leur gloire d'antan. En même temps, il n'avait pas grand monde à qui parler. Alors la solitude pouvait vous faire disjoncter à parler à n'importe quoi.

Ready or not...

feat. Strange

Un sourire rayonnant se dépose sur les lèvres d’Albus, ignorant complètement l’agacement latent de l’homme qui lui fait face, quand ce dernier daigne enfin s’extirper de sa tanière. D’accord, Albus peut reconnaître que sa méthode n’était peut-être pas la plus fair-play qui existe, mais elle a eu le mérite de fonctionner. En certaines circonstances – pas toutes, mais certaines –, la fin justifie largement les moyens. Et donc, il est tout à fait ravi, au moment de le voir débouler à la manière d’une véritable furie, de pouvoir s’adresser à son interlocuteur en faisant mine, au passage de négliger complètement ses réflexions colériques. Ce n’est pas comme s’il était vraiment possible de faire abstraction de ses hurlements pourtant, mais à l’agitation de cet homme qu’il avait été convaincu de réussir à voir quoi qu’on ait pu lui en dire, il oppose un calme olympien.

« Monsieur Strange. Vous avez failli me faire attendre », ajoute-t-il en le regardant remettre l’objet qu’il lui a pris des mains à sa juste place.

Il en profite pour observer son interlocuteur avec plus d’attention. Nul besoin de se frayer un chemin très avancé dans ses pensées pour juger du piteux état où se trouve cet homme à la réputation nettement plus brillante que son apparence (enfin, on a tous de mauvais jours, cela dit, mais vous avez bien compris).

« Je regrette, je n’ai pas l’intention de m’en aller. » Il marque une pause. « Quitte à me faire l’honneur de votre présence, vous me proposerez bien une tasse de thé ? Je prends le mien avec du citron », reprend-il avec la plus grande décontraction et sans esquisser le moindre mouvement pour partir en dépit des paroles agressives et sans équivoques de celui qui ne veut définitivement pas le voir ici. Il en fait aisément abstraction au nom des circonstances : ils doivent parler, ne lui en déplaise.

Et cette conversation adviendra qu’il le veuille ou non. Autant faire en sorte qu’elle se passe au mieux pour eux deux. Oui, il s’invite complètement, et il ne bouge pas. Ceci dit, à présent, plutôt qe de tout toucher à sa guise, il a le mérite de ne plus toucher qu’avec les yeux. Il a obtenu ce qu’il voulait – en partie en tout cas –, il n’a aucun besoin de provoquer davantage son interlocuteur qu’il ne l’a déjà fait, et il souhaiterait, dans la mesure du possible, que la suite de leur échange soit un tant soit peu courtois.

« J’ai entendu beaucoup de choses à votre sujet – oh, je sais, il est prudent de se tenir à l’écart des rumeurs, mais certaines m’ont intrigué, et je voudrais en discuter avec vous. » Il marque une pause. « Oh, je manque à toute convenance, j’ai omis de me présenter. » Il tend sa main en direction de son interlocuteur. « Albus Dumbledore, ravi de vous rencontrer. »

Et il l’est bel et bien, même si leur échange n’a pour le moment rien de vraiment apaisé, mais Albus veut croire que cela finira pas évoluer.

Ready or not...

feat. Dumbledore

Strange n'était que l'ombre de qui il avait pu être. Enfermé en haut de sa tour, à ressasser sa gloire passée. Sans ses pouvoirs, il n'était plus rien. Il redevenait ce pauvre type qui cherchait désespérément une raison de vivre. Sa tenue défraichie, son air fou, et sa barbe mal entretenue ne montrait qu'un aspect de lui qu'il avait pensé révolu.

Porté par la fausse maladresse de cet homme qui semblait avoir un culot phénoménal, Strange ne peut qu'en venir à se dire qu'il doit se manifester afin d'éviter toute casse inutile. Alors il remet l'objet magique en question, lui parle avec douceur, comme si c'était la 8ème merveille du monde. Car c'était aussi bien ce genre d'objet qui lui rappelait sa gloire passée. L'homme lui parle, alors Strange fait volte face et l'observe.

" Docteur Strange... Si j'ai passé mon doctorat en médecine, ca n'est pas pour faire joli. Pas de Monsieur Strange je vous prie... " Finit-il dans un rictus, tout en détournant son attention de nouveau.

Visiblement, ce gars là était un parasite et Strange n'était pas d'humeur à accueillir du monde. Enfin... Avait-il été un jour d'humeur sur cette île à accueillir qui que ce soit ?

" Il s'invite et en plus, il réclame son thé ? " Il se retourne de nouveau vers lui dans un rire ironique qu'il arrête subitement tout en ajoutant. " Il vous faut autre chose ou ca ira ? Désolé mais le service de 16h est passé. " Il fait un signe de la main un peu théâtral avant de s'avancer vers le globe qui donnait une vue sur la rue. Chose qu'il faisait rarement car il avait tendance à se couper de tout ici. " Typique d'un anglais d'ailleurs... Votre accent ne trompe pas. "

Il se perd un instant dans ses songes lorsque notre homme vint à parler de certaines choses. Alors on parle de lui en ville ? Que c'est étonnant. Strange n'avait pas envie de voir débarquer trop de visiteurs. Il les évitait en restant dans son antre et en les observant sans bouger. Ici, ca restait un cas de forces majeures.

" Vous devez être déçu. " Répond-t-il alors qu'il sait très bien en réalité de quoi les rumeurs sont faites. L'homme se présente alors sous le nom d'un certain Albus Dumbledore. " Vous savez, la convenance, c'est de ne pas s'imposer chez une personne en premier lieu. " Dit-il toujours de mauvaises humeurs mais doucement la curiosité l'emporte. Il ne regarde pas Albus, son regard est bien trop absorbé par ce qu'il se passait à l'extérieur. " Bien... Les rumeurs disent quoi à mon sujet ? Que je me marre un coup ? On joue l'ermite et d'un seul coup, une flopée d'histoires abracadabrantesques sortent de nul part. "

Ready or not...

feat. Dumbledore

Albus affiche un sourire en coin tandis qu’il entend son interlocuteur le reprendre, affirmant vouloir être appelé docteur en lieu et place de monsieur. Albus, en fin de compte, ne fera jamais que comme bon lui semble mais il note mentalement ce que la nécessité de le reprendre à ce sujet peut bien dire de qui est cet homme, de ce qu’est son caractère, et de l’ampleur de son ego… pas qu’il le lui reproche pour autant, bien au contraire, même… Ce n’est pas avoir un ego démesuré que de savoir convenablement prendre la mesure de son propre égo, après tout. Quant à Albus, il en a suffisamment à revendre également pour pouvoir s’exprimer en pleine et entière connaissance de cause. Et c’est certainement cet ego non pas déplacé mais du moins bien présent qui l’encourage à faire preuve d’un culot qu’il considère comme étant parfaitement raisonnable, fut-il mal interprété par ses pairs.

« Vous comprendrez donc qu’à partir de dix-sept heures et peu importe l’heure, il est toujours l’heure du thé pour tout Anglais qui se respecte, docteur », fait tranquillement Albus, bien déterminé à obtenir son thé quand bien même il n’a qu’un moindre rôle à jouer dans la conversation à venir.

Albus enchaîne sur la réputation de son interlocuteur, qui à l’évidence l’a nettement précédé, et a motivé la présence de son interlocuteur ici. Est-il déçu ? Non. Il l’aurait été si le docteur Strange avait décidé de ne pas pointer le bout de son nez ici, mais il est venu, et Albus sait précisément qu’au-delà de l’agacement profond qu’il lui inspire, sa présence en face de lui trahit certainement également un semblant de curiosité qu’il se plaira donc à satisfaire.

« Pas déçu, non, on m’a dit grand bien de vos talents mais on a également été très peu élogieux quant à votre capacité à accueillir les gens, et je dois bien constater que sur ce point, nul ne m’a menti, vous n’êtes pas l’hôte le plus accueillant auprès de qui il m’aura été donné de partager une bonne tasse de thé. »

Et parce qu’il comprend bien qu’il faudra faire le service lui-même, Albus tire comme si de rien n’était d’une de ses poches une boite ridiculement petite, contenant un service à thé miniature qui vient prendre une taille tout à fait raisonnable au prix de quelques sortilèges. Tout en s’affairant à faire bouillir l’eau à l’exacte bonne température d’un geste de sa baguette, il reprend la parole et se montre plus explicite au sujet des rumeurs circulant sur son interlocuteur.

« On dit de vous que vous avez été un grand sorcier par le passé. On affirme également que vous connaîtriez ce qu’on nomme le multivers sur le bout des doigts et que vous auriez d’ailleurs eu l’occasion de l’explorer. » Il marque une pause. « Oh, je sais, les rumeurs ne sont jamais que des rumeurs. Tenez, beaucoup sont par exemple convaincus que je serais le descendant direct d’une obscure vélane irlandaise. C’est flatteur, certes, mais tout à fait erroné. »

Ready or not...

feat. Dumbledore

Il fallait le dire, ce type avait un sacret toupet et du répondant. Il n'est pas donné à tout le monde d'avoir une telle répartie. Mais celà ne changeait pas encore l'avis de Strange sur la personne et sur son envie de s'isoler radicalement. Notre cher Albus Dumbledore enchaine alors sur ce qu'on dit de lui concernant son hospitalité, ce qui fait lever un sourcil ironique à Stephen qui détourne son regard acier de la rue pour le fixer sur Albus avant d'avoir un rictus sarcastique et de lui répondre de la même manière:

" Franchement... Les gens s'attendent à quoi en venant ici ? Un cinq étoiles ? "

Non il n'avait rien à voir avec le magicien d'Oz, bien qu'en y réfléchissant la comparaison pourrait être fort semblable à ce qu'il faisait vivre aux gens. Un type enfermé dans son chateau, que personne ne peut voir avec des rumeurs concernant ses capacités. Peut être que ce magicien n'est pas si étranger à ce qu'il est. En plus Dorothy étant passé sur un autre univers... Mais tel n'est pas la question ici.

Les bras derrière le dos, ne bougeant pas de l'endroit où il est, il fixe du coin de l'oeil ce qu'Albus prépare. De la magie ou de la sorcellerie. Ce mec est un sorcier. Pas la même magie que la sienne mais elle peut prendre un tas d'aspect, surtout lorsqu'on pense plus grand. Bien plus grand. Tel des nombreux Multivers. Il ne montre pas son étonnement, ou légèrement par un imperceptible mouvement de sourcil. Il détourne son regard, son ego le reprenant et ne voulant pas passer non plus pour un novice exalté. Il l'avait été, mais il avait parcouru beaucoup de chemin depuis. Il se concentre donc sur ses paroles pour lui répondre au mieux.

C'est d'abord un sourire sarcastique qui se dessine sur le coin de ses lèvres, alors qu'il lui répond comme si c'était une réponse tellement évidente.

" Prétendre connaître le Multivers sur le bout des doigts serait être d'une arrogance sans nom. On ne peut pas le connaître sur le bout des doigts. Il est aussi infini et suit ses propres règles. Il y a autant de possibilités que de nombres de chemins que la vie a décidé d'emprunter. Je suppose que vous connaissez la théorie du battement d'ailes d'un papillon. Changez le de place d'un millimètre et voyez ou le vent porte... Quel type de papillon est-ce ? " Il plisse les yeux et marque une légère pause. " Et si ça pouvait jouer sur un destin ? Si on calcule aussi la taille de ses ailes, le nombre de battements d'ailes ? Voyez le nombre de possibilités que cela peut amener. Et bien si vous voulez commencer à comprendre, essayez de méditer la dessus. Et cela commence à la création de la vie dans chaque Multivers. Des univers vastes et des gens qui le peuplent... Des créatures même... Et l'origine de la vie... Des mondes même sans aucune vie... Votre dimension peut être bien différente d'une autre. Peut être des formes de vie que vous jugez impossible et pourtant. Et je ne parle pas des couches de chaque univers et des univers entre les univers... Mais je vous prie de le croire... Le cerveau humain peut difficilement se l'imaginer. "

Il prend une grande inspiration, son regard se perd un instant, avant d'avoir un sursaut et de revenir vers Albus pour s'asseoir face à lui, le calme retrouvé. Il ne se rendait pas compte, mais il dégageait une autre image à cet instant. Simplement, parce qu'il se retrouvait. Il se sentait utile dans toute cette merde. Bien que pour lui, cela ne soit pas assez.

" Je ne sais rien. J'ai juste été un voyageur. Un voyageur bloqué ici comme vous tous. Et sans pouvoirs. Alors je suis inutile et obsolète. Parfois, je me dis que je suis juste maudit, pour avoir voulu jouer à Dieu, et avoir défié la nature. Peut être que je le mérite, mais je ne regrette pas ce que j'ai fait. Parfois, il faut suivre ses propres règles pour le bien de tous. Et j'en ai toujours assumé les conséquences. " Il marque une légère pause et reprend. " Et puis au final... Soyons clair... Je préfère encore vivre à travers vos récits absurdes. Personne n'a envie de parler à un homme désabusé comme moi. Visiblement vous, vous semblez servir à quelque chose encore... Au delà de votre capacité d'emmerdeur. " Il a un léger sourire moqueur. " Vous auriez pu commencer par ça plutôt que de trouver un prétexte que faire un tour de passe passe mais j'avoue que c'est bien joué et beaucoup moins bateau que sortir un lapin de votre chapeau. J'aurai été franchement déçu. " Il fronce les sourcils et grimace légèrement en essayant de se projeter quelques minutes avant et répond franchement. " Bien... En fait, je ne sais pas si ca aurait été efficace. "

Ready or not...

feat. Dumbledore

Bien sûr, ce n’est pas sans raison qu’Albus s’affaire à préparer le thé de la manière la moins classique qui soit – encore que pour lui, elle soit toute naturelle. C’est une manière de s’exprimer sans mot. En présence d’un individu tel que son interlocuteur, Albus pense avoir rapidement compris qu’il obtiendrait davantage de résultats par la démonstration que par le verbiage intempestif, et c’est donc ce à quoi il s’applique. Et cela semble porter certains fruits, puisque son interlocuteur, quoique sarcastique (mais le sarcasme peut être apprécié quand il est employé à bon escient), accepte de se montrer plus bavard qu’il ne l’avait été jusqu’alors. Et Albus, tout en remplissant leurs tasses de thé (sans avoir demandé à Strange s’il en voulait véritablement une, mais il ne va tout de même pas boire seul, ce serait une entorse à toute forme de bienséance), écoute cet autre sorcier lui parler plus longuement du multivers. Quelques commentaires lui viennent à l’esprit, mais il n’en fait aucun, préférant laisser Strange évoquer ses connaissances sur le multivers, naturellement lacunaires car touchant à un champ bien trop vaste pour qu’il puisse en être autrement en réalité.

« Oh, je me targue d’avoir une grande capacité d’imagination », se contente de répondre aimablement Albus quand Strange affirme que le cerveau humain pourrait difficilement se faire une idée réelle de ce que renferme le multivers de subtilités ô combien nombreuses. Albus n’en doute pas un seul instant, en réalité. Et contrairement à ce qu’il prétend, il est bien incapable de se figurer tout ceci dans son entière complexité. La notion de multivers, avant son arrivée dans ce monde, avait été abstraite, pour ne pas dire absente. « Vous prenez du citron avec votre thé ? Je vous le conseille », reprend-il, donnant peut-être par la même l’impression de n’entendre que partiellement ce que lui dit son interlocuteur, mais ce serait mal le connaître. Il retient, en réalité, chaque information, et y accorde un intérêt mérité.

Strange reprend la parole, explique qu’il a voyagé dans le multivers, ce qui ne signifie pas qu’il en sait grand-chose… mais bien plus cependant que la grande majorité d’entre eux, ça c’est une certitude. Voyageur coincé ici et démuni en l’absence de ses pouvoirs, un tel tableau ne devrait peut-être pas encourager Albus à vouloir se concentrer sur lui, mais c’est en réalité tout l’inverse… Oui… Il repose précautionneusement sa tasse au moment d’entendre Strange ajouter qu’il est parfois nécessaire de suivre ses propres règles… pour le bien de tous. Pour le plus grand bien. Naturellement, le choix de ses mots trouve un écho particulier chez le professeur, qui cependant ne commente rien et choisit de laisser son interlocuteur poursuivre.

« Vos pouvoirs reviendront », finit par répondre Albus d’un ton calme et posé. « Il ne définissent ni votre personnalité, ni le rôle que vous avez à jouer dans cette dimension. Votre expérience à travers le multivers est déjà, en elle-même, un atout précieux… » Il marque une pause. « Comme vous l’avez donc compris, je suis un sorcier, tout comme vous, bien que d’une autre nature. » Il le toise de son regard perçant. « Et j’ai besoin de vous. »

Ready or not...

feat. Dumbledore

Strange se dit qu'il ne doit pas tomber dans les vices de cet homme qui était, malgré lui, en train de le faire sortir de sa zone de confort. Celà allait occuper l'esprit de Strange mais il n'en avait guère envie. Sa seule envie pour l'heure, était de rester en retrait, peut être à se morfondre et attendre que le temps passe dans cet endroit qui le logeait depuis 3 ans maintenant.

Même s'il avait des airs arrogants dans ses explications, il ne l'était pas. Il s'estimait humble et il voulait que tout être vivant le soit. C'est en voulant se prendre pour Dieu qu'on devenait le Diable. Même si Strange dépassait régulièrement les limites de ce qui était concevable, il le faisait dans l'idéal et le bien de tous. Jusqu'à présent, les limites ne l'avaient pas encore rattrapé, mais il était le seul et le dernier de ces doubles à avoir encore la tête sur les épaule. Ce qui était effrayant en fin de compte. Alors Strange le gardait bien en tête. Il voulait être différent de ces autres Strange.

Pendant ses explications son interlocuteur lui demande s'il souhaite du citron. Strange ne s'arrête pas mais acquiesce doucement avant de prendre la tasse entre ses doigts, en essayant de trembler le moins possible. Il détestait vraiment se montrer comme ça. Il était faible, il se sentait faible.

Alors qu'il se perd dans ses pensées, Dumbledore lui affirme que ses pouvoirs reviendront. Il devait l'espérer et peut être devrait-il s'entrainer de nouveau comme lorsqu'il avait appris ? Il devait le faire. Il allait le faire.

" Mais de grands pouvoirs impliquent de grandes responsabilités... Enfin ca ne vient pas de moi, mais je sais plus où je l'ai entendu. Mais quoi qu'il en soit... J'approuve cette sagesse. "

Non les pouvoirs ne définissent pas la personne derrière mais il accentue le rôle de la personne.

" Un pouvoir est la continuité d'une personne. Prenez une raclure qui n'en a pas, c'est un criminel, donnez lui des pouvoirs ca devient une menace. Pareil pour un homme bon: Soit il devient un martyr soit un héro. "

Quand Albus lui avoue avoir besoin de lui, il ne peut s'empêcher d'avoir une exclamation sarcastique, c'est plus fort que lui. Il se racle ensuite la gorge pour se reprendre et lui dit.

" Excusez moi, je pensais que c'était une blague. Regardez moi, je peine à tenir cette tasse sans en renverser partout. Je suis faible et obsolète. Je serai un fardeau plus qu'une aide. Je ne vous servirai à rien. Disons que j'appelle ça une retraite anticipée. "

Ready or not...

feat. Dumbledore

A présent que la glace a été, pour ainsi dire, brisée, Albus est honoré de découvrir de son interlocuteur un autre visage, qui lui est automatiquement plus sympathique. Ce ne sont pas ses faiblesses affichées qui le réjouissent, mais l’humanité profonde qui les accompagnent et qu’Albus ne manque pas de prendre en considération, bien sûr. A présent, ils vont pouvoir parler directement, sans ronds de jambe et sans détours, et ce sera du temps précieux de gagné, à coup sûr. Il laisse donc Strange, après avoir bu une gorgée de son thé (qu’il a accompagné d’un peu de citron, ce qui doit naturellement doubler son capital sympathie), alors que ce dernier observe que de grands pouvoirs impliquent de grandes responsabilités. Qui sait qui a prononcé cette phrase, elle est éloquente dans tous les cas, et c’est une sagesse qu’Albus est capable d’approuver également, ce qu’il confirme d’un hochement de tête sans pour autant réagir tout de suite. Il préfère laisser à Strange le temps d’aller au bout de sa réflexion.

Il présente le pouvoir comme la continuité d’un individu, et là encore, il n’a pas tort. En possédant des pouvoirs, et de l’ampleur de son interlocuteur qui plus est, il faut être en mesure de les employer à bon escient. Cela ne signifie pas que n’en posséder aucun vous exempte de devenir un héros – Albus en a connu quelques-uns qui n’avaient guère besoin de cette distinction pour être de grands hommes, et d’autres qui l’auraient sans doute été davantage s’ils n’avaient pas placé leurs pouvoirs en général et le pouvoir en particulier au centre de leurs préoccupations (un écueil dans lequel il avait bien failli sombrer d’ailleurs, force lui est de le reconnaître).

Au moment, néanmoins, de suggérer à Strange avec tout le sérieux du monde – car Albus l’est en effet – qu’il a besoin de lui, la réaction de ce dernier ne se fait pas attendre, et elle est ce que l’on pourrait qualifier de tout à fait sarcastique. Bien sûr, cela n’échappe pas le moins du monde au sorcier. Mais il lui laisse le temps de comprendre combien il est sérieux. Non, ce n’est pas une blague – qui autrement serait très mauvaise. Non, il n’est ni faible ni obsolète.

« Vous vous trompez », répond Albus de but en blanc. « En dépit de tout ce qui se dit de vous vous n’avez qu’une conscience infinitésimale de votre valeur. » Il l’observe un instant. « C’est facinant. »

Il boit tranquillement une gorgée de temps avant de reprendre.

« Si une menace telle qu’elle pourrait bien réduire cet endroit à néant et provoquer la disparition de centaines d’innocents, penseriez-vous toujours que votre aide soit dispensable ? » demande-t-il alors, de son ton toujours tranquille, mais en le toisant d’un regard qui ne saurait qu’en dire long sur la responsabilité qui, aux yeux du professeur, doit être imputée à son interlocuteur, et sans discussion possible.

Ready or not...

feat. Dumbledore

Strange ne disait que la vérité, et il savait ce que l'ego pouvait faire sur sa conscience. Donc il souhaitait rester à sa place, ne pas se dire qu'il se trouve plus puissant qu'il ne l'est. Car sa puissance, il l'a clairement perdue.  Qu'importe les ragots qu'on annonce sur sa personne, Stephen Strange connaissait la réalité. Et il avait beau le brosser de la meilleure des manières, il n'était pas dupe. Il a un sourire en coin à ce qu'Albus Dumbledore lui dit et il lui répond:

" Ce qui est fascinant mon cher Albus Dumbledore c'est que vous vous obstinez à croire tous ces ragots. Et ce, malgré le triste personnage que je représente devant vous. " Certes, il avait la connaissance et l'expérience. Peut être que Strange se trouvait défaitiste pour l'heure et qu'à partir du moment où il retrouvera ses pouvoirs, tout changera mais à l'instant T, il n'était que l'ombre de lui-même.

Strange dépose sa tasse devant lui alors qu'Albus lance sa bombe. Il y a un long moment de flottement avant qu'il ne se secoue la tête et qu'il se mette à rire d'un rire ironique. Il se redresse, s'installe confortablement au fond de son fauteuil, et dans un sourire, lui répond:

" C'est les Avengers qu'il faut aller voir... Et je ne suis plus le Sorcier Suprême. " Il marque une pause, faut il encore savoir s'ils sont dans le coin ceux là. Car pour l'heure, Strange ne les a pas vraiment vu à l'oeuvre. La curiosité l'emporte alors quand même sur le reste. Il relève son regard gris acier, sortant de sa réflexion. " Et cette menace ? Qui est elle ? Comment se présente-t-elle ? "

La nature profonde de Strange et bien de sauver des vies, et de faire en sorte que le monde se porte bien et qu'importe le monde où il se trouve, c'est l'équilibre qui est en jeu. Et pas que celui de leur monde, mais de tous les mondes réunis. Strange se sentait encore plus inutile pour le coup. S'il avait ses pouvoirs, les choses ne seraient pas les mêmes en réalité.

Ready or not...

feat. Dumbledore

Bien sûr, il faut encore que Strange lui impose un minimum de résistance. C’était attendu, mais Albus sait aussi que cela ne durera pas. Il se laissera convaincre petit à petit du bien-fondé de sa requête. C’est déjà le cas, d’ailleurs. Il est intrigué, borné certes, mais pas au point de négliger le bien commun, certainement pas. Si bien que les vagues protestations qu’il lui impose encore ne retiennent pas l’attention du professeur, qui est convaincu de s’être adressé à la bonne personne. Albus n’est bien sûr pas exempt de faire des erreurs (et quelles erreurs), mais il veut croire également ne se tromper que rarement. Et pour la peine, il ne s’inquiète pas réellement du discours de son interlocuteur, qu’il contre avec une simplicité des plus enfantines. Il aimerait dépasser le stade des hésitations pour en venir plus concrètement au vif du sujet, puisque de toute manière, Strange finira par l’aider, qu’il en ait conscience ou non, d’ailleurs.

« Vous n’êtes pas aussi triste que vous semblez le présumer. Et sans vouloir me vanter, j’ai un flair très prononcé dans ce genre de situation, je n’ai aucune difficulté à discerner le vrai du faux. »

Il le laisse néanmoins poursuivre. S’il faut vraiment qu’il continue de protester, si cela peut lui permettre de se rassurer ensuite sur la valeur qu’il peut s’accorder à lui-même après en avoir douté, alors ces atermoiements n’auront pas été complètement vains. Albus a un peu de temps devant lui, quoi qu’il en soit. Le thé est encore chaud, et par ailleurs il est très bon, alors il peut bien concéder encore quelques minutes aux verbiages de son interlocuteur dur en affaire.

« J’ai l’intention de rencontrer ces fameux Avengers, plusieurs d’entre eux m’ont l’air particulièrement digne d’intérêt », admet-il tout de même, puisque face à l’ampleur de la menace qui se présente à eux, Albus a la ferme intention de faire appel à tous ceux qui seront susceptibles d’apporter la paix à ce monde à ce point fragile, et qui semble au bord de basculer à tout instant. « Mais pour l’heure, c’est vous qui m’intéressez. »

Quand finalement, le sorcier suprême qui n’en est plus un l’interroge sur la nature de la menace concernant laquelle son interlocuteur a voulu le prévenir, Albus sait qu’il est parvenu à gagner du terrain. Face à l’ampleur de cette menace, Stephen Strange ne saura demeurer insensible, Albus est absolument certain de cela.

« Je vous parle ici des deux mages noirs les plus puissants qui aient jamais sévi dans mon monde. Ils ont agi à des époques différentes, mais ils se trouvent tous les deux ici. Leurs méthodes ont différé, mais leurs ambitions avaient ceci de commun qu’elles plaçaient les sorciers au sommet de la pyramide sociale, et réduisaient tous les autres au silence, par la persuasion pour l’un, par la force, la destruction pour l’autre, par la violence dans les deux cas. » Il marque une pause. « Rares sont les sorciers susceptibles d’égaler leur puissance, je n’en connais à vrai dire qu’un seul qui puisse rivaliser. » Il affiche un humble sourire. « Et j’en ai peut-être un autre sous les yeux. »

Plus ou moins, sa rencontre avec Merlin a aussi été déterminante à ce titre. Leurs pouvoirs conjugués pourraient faire une vraie différence.

Ready or not...

feat. Dumbledore

" Je ne suis pas dupe, je sais ce que vous essayez de faire... " Dit-il en le regardant en coin avec un air de soupçon sur le visage. Il voit très bien que ce cher Albus Dumbledore essayait de tourner les choses à son avantage. Strange n'était né de la dernière pluie. A savoir s'il se laissait tenter par cette aventure ou non. Sachant qu'ici, il n'avait rien à faire. " Je ne suis pas du genre à rester à me morfondre éternellement. " Ajoute-t-il. " J'ai mon Ego à nourrir. Je ne le cache pas... "

Même s'il savait aussi que la réalité était tout autre. Il n'avait pas encore recouvrer ses pouvoirs, il était faible. Certes, il gardait ses connaissances, mais son corps lui était mal en point. Sa magie pouvait réparer les cellules et le rendre plus fort, mais pour l'heure, il n'était qu'un humain lambda. Peut être devrait-il tout réapprendre depuis le début ? " Faites gaffe à vos chevilles. " Dit-il avec son air de pince sans rire à Dumbledore alors qu'il porte la tasse à ses lèvres pour boire une gorgée du breuvage.

Ils parlent des Avengers, Strange acquiesce en restant silencieux. Oui, les Avengers pourraient les aider. Ils le feraient sans hésiter, tel était le mission. " Si je peux vous suggérer... le Captain... Et je ne parle pas du fait qu'il représente le cul de l'amérique pour beaucoup... Mais je peux vous faire entrer en mode VIP si vous le voulez. J'ai mes passes droits ! " Mais Albus ne lâche pas l'affaire ce qui fait rire jaune Strange sur l'instant.

Mais la curiosité de Strange l'emporte. C'est elle qui lui avait ouvert toutes ces portes depuis lors. C'est elle qui l'avait fait gagner en puissance et qui l'avait fait mettre le nez à des endroits, certes avancés et interdits, mais qui lui avait donné sa puissance avec le temps. Alors il écoute, un air grave sur le visage, son regard clair posé sur Albus tout le long de son discours, ses sourcils se fronçant légèrement et imperceptiblement. Il laisse planer un long silence derrière ces révélations. Avant de lâcher d'un seul coup:

" C'est moche ! Très moche ce que vous me dites. " Il fronce les sourcils. " Et quel est cet autre sorcier capable de les rivaliser ? Vous ? Il va falloir que vous me donniez votre tuto thé magique de poche au fait... Ca peut être pratique pour les fiestas improvisés, avec une bonne bouteille de cognac de poche... A moins que vous aillez une chaine Youtube. J'adorerai m'abonner... " Il se secoue la tête et émet un petit grognement à la fin de sa tirade en se levant de nouveau pour marcher dans la pièce, se dirigeant vers la grande baie vitrée donnant sur la rue. Il était perturbé par cette histoire et il ne pouvait clairement pas laisser faire tout ça mais il n'en avait plus les capacités. " Je pourrai... vous aider. " Il se tourne sur le côté. " Et c'est dans mon devoir de le faire. Que tout ces univers soient... à leur place. Même si ici... cet univers m'a totalement pris au dépourvu. Mais mis à part mes connaissances, je ne vous serez d'aucune utilité. Je vous l'ai dit... Mais c'est gentil ce que vous dites, ca me touche. " Finit-il d'un air ironique et moqueur.

Ready or not...

feat. Dumbledore

Albus affiche un sourire sibyllin quand son interlocuteur affirme voir pertinemment ce que le sorcier cherche à faire. Ma foi, ce n’est pas un mal en soi tant que le résultat est là, et Albus n’irait certainement pas insulter l’intelligence de son interlocuteur (qu’il estime bien au contraire remarquable – et ces quelques minutes de conversation l’ont largement prouvé) en prétendant avoir voulu faire preuve de subtilité. Souffrir d’un ego trop important est un risque, mais à dose raisonnable, ce n’est pas une tare, c’est au contraire un bénéfice. L’on ne peut espérer arriver à quoi que ce soit si l’on n’a pas au moins un peu conscience de sa valeur, raison pour laquelle Albus non plus ne manque pas de faire valoir la sienne. L’humilité n’a jamais été exactement ce qui l’étouffait, mais il ne commettait jamais l’erreur, en revanche, de se vanter dans des domaines qu’il maîtrisait en vérité trop mal.

« Ici, l’Amérique ne signifie plus grand-chose, même si je ne me permettrais pas de présumer de la qualité de son postérieur. Quoi qu’il en soit, en effet, j’apprécierais de rencontrer cet homme », admet Albus qui, dans tous les cas, estime qu’il est de son devoir le plus absolu que de rencontrer tous les alliés potentiels qui lui permettront de progresser efficacement dans sa lutte contre Lord Voldemort et… oui… contre Grindelwald également.

Albus, tranquille, et tout en se satisfaisant toujours de sa tasse de thé, laisse glisser les sarcasmes de Strange sur lui sans qu’ils aient beaucoup d’effet sur sa personne. Il avait encaissé suffisamment de reproches (souvent alimentés par la jalousie, il faut bien le dire) pour qu’aucun d’eux ne l’affectent réellement. Stephen Strange n’avait à dire vrai rien eu l’occasion de constater de son potentiel encore, et il pourrait bien être surpris le moment venu. Albus devrait-il lui faire une petite démonstration, ici et maintenant, afin que son interlocuteur puisse observer l’ampleur de ses talents magiques ? Le sorcier n’en voit guère l’utilité. Strange les découvrira en temps en en heure. Il n’est pas là pour faire montre de sa propre valeur mais pour rappeler à son interlocuteur la sienne afin que, le moment venu, il fasse les meilleurs choix possibles.

Et d’ailleurs, Strange semble finalement consentir à envisager la possibilité de les aider. C’est bel et bien ce qu’Albus avait escompté, et il apprécie de voir la situation évoluer en sa faveur. En leur faveur à tous, car les enjeux sont bien évidemment plus vastes et plus complexe encore qu’il n’y paraît.

« Vos connaissances déjà, nous serons des plus précieuses en effet. Et pour l’heure je saurais m’en contenter », reprend Albus, faisant totalement fi du cynisme de son interlocuteur, presque comme s’il n’en avait pas conscience, mais bien sûr ce n’est pas le cas. « Tout ce que vous pensez pouvoir nous être utile sera apprécié… Pour le reste… » Albus affiche un nouveau sourire cryptique. « … nous en reparlerons en temps et en heure. »

Ready or not...

feat. Dumbledore

D'instinct, Strange sentait qu'il devait faire alliance avec cet homme. Même si étant d'un naturel méfiant, il ne se dévoilait pas entièrement auprès de ce type qui semblait avoir besoin de lui que l'inverse. Oui, Strange avait ses connaissances, mais sans sa magie... Celà ne valait pas grand chose. Au tout cas de son point de vu.

Strange détenait le savoir, et il ferait ce qu'il doit pour protéger ce monde, aussi étrange soit-il. Pour protéger tous les mondes. C'était sa mission de toute manière. Visiblement, ils en sont arrivés à cet accord tous les deux. Stephen finit par acquiescer silencieusement en se perdant un instant dans ses pensées. L'homme qu'il avait en face de lui n'était pas né de la dernière pluie non plus. Il ne doit pas l'oublier et la méfiance reste de rigueur malgré son discours sur le bien de la veuve et de l'orphelin. Après de longues secondes où Strange ne dit mot, son regard acier dans la vide. Il prend une inspiration soudaine et tout en relevant le regard vers Dumbledore lui demande de but en blanc:

" Nous avons fini ? "

Le loup solitaire désirait retourner dans sa tanière, afin de faire le point et peut être commencer quelques recherches de son côté. Les mains jointes, les coudes posés sur les accoudoirs de son fauteuil, il ajoute:

" Je vous recontacterai pour vous dire ce que je décide. Permettez moi de prendre le recul nécessaire. " Dit-il simplement et franchement. Sans ses pouvoirs, il restait vulnérable et il ne donnera pas sa connaissance à n'importe qui. " Mais cet échange fut instructif. Je vous mentirai si je vous dis qu'il fut appréciable. "

Il s'était fait surprendre, Dumbledore l'avait forcé à sortir de sa cachette. Rien que la manière dont se montrait Strange en face de lui. Il finit par se lever et se détourne du sorcier. Il ne voulait pas perdre de temps. Son esprit était concentré sur un nouveau but et celà le permettrait surement de sortir de sa léthargie.