Alina pourrait se laisser aller à l'ennui. Elle pourrait. Heureusement pour elle, elle a choisi d'être active et de ne pas procrastiner. La journée va bientôt se terminer et il y a de moins en moins de monde dans les rues. Ce qui veut par conséquent dire, qu'il y a beaucoup moins de clients dans la boutique également. Ce qui laisse le temps à Alina de tout ranger, de réorganiser l'espace près de la caisse, de changer les stocks de tickets, de scotch et autres fournitures de ce genre. Tout en rangeant, elle jette un coup d'oeil dehors et remarque que le temps est en train de se couvrir. Et comme si ce n'était pas assez, voilà que l'ampoule dans la réserve grésille violemment, avant de s'éteindre alors qu'elle entend des trombes d'eau s'abattre sur le toit de la boutique. Magnifique. Non seulement elle est dans le noir alors qu'elle a les mains chargées d'un carton rempli de feuilles dans lesquelles elle emballe les bouquets, et en plus il se met à pleuvoir dehors ! Elle roule des yeux et prend une profonde inspiration, s'évertuant au calme. La journée est bientôt terminée. Demain sera un autre jour et tout ira bien mieux !

Elle libère une de ses mains et libère un peu de son pouvoir. Immédiatement, une orbe lumineuse comme le soleil sort de sa paume et lévite jusqu'au plafond. Elle illumine l'entièreté de la réserve comme si elle se trouvait dehors, en pleine journée d'été. Elle ressent même la chaleur des rayons du soleil ici et ça suffit à lui donner un peu de baume au coeur. Elle pose ensuite le carton à sa place, attrape une ampoule et change celle qui a grillé avant d'entendre la sonnerie familière que fait la clochette de l'entrée, lorsqu'une personne arrive dans la boutique. Rapidement, elle fait disparaître l'orbe brillante, la lumière artificielle étant de retour et elle se dépêche de revenir dans la boutique. Là, elle remarque un homme qu'elle n'a jamais vu. Propre sur lui, il est classe et parait important. Du moins, c'est l'effet qu'il fait à Alina. Elle le salue avec politesse et le laisse regarder autour de lui, puis sourit lorsqu'il fait des compliments sur la boutique. "Merci beaucoup. Si c'est la pluie qui vous a mené ici, peut-être était-ce le destin ?" demande-t-elle avec un sourire avenant. Elle ne sait pas si elle croit vraiment à ses histoires de destin. Mais après tout ce qu'elle a vécu et surtout le fait d'atterrir dans cette ville, l'a poussée à ce poser des questions. Ici, rien n'arrive pas hasard. Rien. "Vous aimez les fleurs ?"

Alina sourit poliment. Elle ne sait pas et ne saura peut-être jamais ce qui a mené cet homme jusqu'ici. En tout cas, elle est heureuse de voir un nouveau visage... Après tout, dans cette ville, ce n'est pas tellement monnaie courante ! Bien évidemment, il y a du monde, mais comme elle l'a appris avec Will, un de ses clients, la ville bouge et apparemment beaucoup de quartiers disparaissent et réapparaissent au bout d'un moment, comme par enchantement. Il en est donc sans doute pareil avec les gens, ça Alina n'en doute que très peu, voir pas du tout. Voilà donc pourquoi elle est toujours si contente de croiser la route de quelqu'un qu'elle n'a encore jamais vu. L'inconnu lui apprend alors qu'effectivement, il aime les fleurs mais qu'il n'y connait pas grand chose. Enfin, "pas grand chose", tout est relatif ! "Oh, je trouve déjà que vous ne vous en sortez pas trop mal alors, pour quelqu'un qui n'y connait rien" plaisante-t-elle en s'approchant de lui gentiment. "Eh bien, disons que les fleurs sont beaucoup plus puissantes qu'il n'y parait... Elles peuvent non seulement faire parvenir des messages, mais également montrer des sentiments, un état d'esprit. Dans certaines cultures, elles peuvent s'avérer dangereuses ou encore d'une grande aide pour les personnes souhaitant faire passer un message à quelqu'un d'autre. En temps de guerre, par exemple... elles étaient souvent utilisées comme code." Elle s'approche d'un bouquet de rose et en effleure un pétal. "Après tout, personne ne se méfie d'une simple fleur, n'est-ce pas ? C'est si fragile et inoffensif..." On dirait presque une métaphore faite sur mesure pour elle ! Beaucoup ont sous estimé Alina, pendant longtemps dans le monde qui lui appartenait avant. Beaucoup l'ont pensée trop faible, trop fragile, trop... trop innocente et sans importance. Mais Alina était comme une de ces fleurs : jolies, inoffensive au premier regard et finalement mortelle si on la malmène. Puis elle regarde son tout nouveau client, sortant de sa rêverie lorsqu'il lui demande de lui conseiller des fleurs, pourtant sans le connaitre lui ou ses goûts. "Mmh... Je dirais que vous êtes sans doute quelqu'un de généreux... Donc vous ne prendrez pas de fleurs pour vous-même, mais pour quelqu'un d'autre." dit-elle. C'est vrai, cet homme transpire la générosité et la politesse à des kilomètres, Alina peut le sentir. Puis elle fait quelques pas et tire la tige d'une fleur qui compte en réalité plein de bourgeons en forme de clochettes blanches. "Mais si c'est effectivement pour vous que vous cherchez, alors je pencherai plutôt pour ceci. C'est un Sceau de Salomon. Il représente la prudence, la sagesse et le secret bien gardé." Peut-être Alina fait-elle totalement fausse route ? Mais là, il faut bien avouer qu'elle y va à l'instinct, parce que jamais personne ne lui a demandé de choisir une plante ou fleur sans qu'elle ne sache quoi que ce soit sur la personne en question ! "Par contre, si c'est pour quelqu'un que vous aimez à qui vous souhaitez faire passer un message... Alors ce serait celle-ci que je choisirai" Elle attrape une fleur ressemblant à une grosse marguerite colorée. "Beaucoup pensent que la rose rouge est la fleur de l'amour, mais ils se trompent. Celle-ci représente l'amour éternel et elle s'appelle le Zinnia Rose." Elle lui tend les deux fleurs avec un sourire "Alors ? J'ai bon, ou je suis totalement à côté de la plaque ?"

Alina mentirait si elle disait qu’elle n’est pas au moins un minimum intriguée par l’homme qui est entré dans sa boutique. Non pas qu’elle n’ait pas l’habitude de voir des visiteurs, mais généralement, ceux-ci savent parfaitement ce qu’ils veulent. Ou si ce n’est pas le cas, ils se contentent de choisir une pièce préparée dans l’avance et disponible dans le magasin… Mais une demande de ce genre ? Oui c’est bien la première fois qu’on lui la fait et Alina espère ne s’en être pas trop mal sortie !
En tout cas, la réponse arrive bien assez vite et elle esquisse un sourire, infiniment soulagée. La dernière chose qu’elle voudrait, c’est de décevoir ses clients, ou futurs clients. « Oh non, rassurez-vous, ce n’est pas encore dans mes aptitudes ! » Clame-t-elle avec un rire. Effectivement, elle ne sait pas lire dans les pensées, et fort heureusement d'ailleurs ! Les pouvoirs qu'elle a déjà lui posent bien assez de soucis au quotidien pour qu’en plus, elle en rajoute !
Son sourire s’agrandit quand il lui dit qu’il prendra les deux fleurs qu’elle vient juste de lui conseiller et elle se met au travail avec plaisir, commençant à en choisir des plus jolies avant d’aller les emballer. « Oh, je comprends. Je ne m’attendais pas à ce que le temps soit aussi capricieux, à vrai dire. C’est rare, ici j’ai l’impression, non ? »
Alina a traversé toutes sortes de tempêtes dans sa vie, mais étrangement celles-ci n’étaient aucunement liées au temps. Elle n’est pas habituée à voir autant de pluie, autant de vent et de noirceur dans le ciel. Mais, elle ne saurait pas dire pourquoi, ça la rassure un peu, lui donne un certain sentiment d’apaisement. Finalement, elle lève les yeux vers lui quand il lui demande si elle a toujours été fleuriste et elle répond par un hochement négatif de la tête. « Pas du tout, non. Nous n’avions pas de fleuriste, là d’où je viens. » Il n’y avait quasiment pas de fleurs du tout, surtout. « J’étais cartographe au sein de l’armée de mon pays » poursuit-elle en terminant de s’occuper de la première fleur. « Il n’y avait pas de téléphone, ni d’internet là bas… Donc nous devions tout faire à la main, nous-même ». Elle sourit avec nostalgie. La cartographie n’était pas un boulot facile, ni même qu’elle aimait réellement. Mais au moins, elle avait une place dans la société, un emploi pas trop dégradant ni difficile et ça lui donnait l’occasion de voyager. « Et vous ? »

Alina ne peut s'empêcher d'être dubitative, bien qu'elle essaie de ne pas le montrer, de peur de passer pour une jeune femme stupide et peu éduquée. Mais dans le fond, c'est ce qu'elle est : peu éduquée. Sur ce monde-ci, s'entend. Parce qu'elle n'a absolument aucune espèce d'idée de ce que peut-être l'Angleterre ! Bien sûr, elle a saisi que c'est l'endroit d'où il vient, mais où est-ce que ça se trouve ? Dans un monde totalement différent du sien et certainement dans une époque tout aussi différente ? «Quel temps faisait-il, dans votre Angleterre ? » demande-t-elle alors avec cette curiosité qui maintenant, la caractérise. Là d'où elle vient, Alina n'a connu que des temps secs et chaud ou alors à contrario, particulièrement froids. Bref, un temps changeant selon les endroits où elle devait se rendre et certaines régions étaient très désagréables à traverser pour elle. Mais elle devait s'y plier sans rechigner. C'est pourquoi elle se plait assez ici : la météo est certes imprévisible, mais cela ne l'empêche pas de travailler, ni même de vivre. Pas de froid glacial, pas de chaleur à ne plus pouvoir respirer. Et surtout, pas de Fold. Pas de monstres. Ça, Alina apprécie et est prête à supporter un peu de pluie de temps en temps si ça veut dire qu'elle n'a pas à retourner d'où elle vient ! « Vous savez là d'où je viens, les priorités étaient autres que celles des fleurs et des choses aussi précieuses. » Elle pense notamment aux guerres et surtout aux pubs, bars, bordels contenant des prostituées ainsi que des endroits où se faisaient des jeux d'argent. Oui, tel était son monde. Quand on avait pas la chance d'être riche, on atterrissait dans des villes comme ça ou encore en pleine campagne. Ou sur un champs de bataille. Ou dans le Fold. Bref, que d'options peu réjouissantes, en somme ! « Vraiment, vous étiez professeur ? Dans une vraie école ? » Alina n'a jamais eu l'occasion de fréquenter ce genre d'établissement. Pour sa part, c'était la personne s'occupant d'elle et des autres orphelins qui faisait la classe. Et autant dire que ce n'était pas une partie de plaisir ! En tout cas, cela ne l'étonne pas que son client ait été professeur : il en a l'allure ! Et ce n'est pas là une mauvaise remarque, bien sûr. Soudain, elle se fige lorsqu'il lui demande si elle croit en la magie. Pourquoi lui demande-t-il cela ? Sait-il quelque chose sur les Grishas ? Pire : sait-il quelque chose sur elle ?! «Euh... La magie avec des tours de cartes et comme ceux qui sortent des lapins de leur chapeau, vous voulez dire ? » D'accord, elle essaie de noyer le poisson, mais elle n'a pas tellement d'autres options ! Elle ne connait pas cet homme et ne peut décemment pas lui dire qu'elle a des pouvoirs !

Alina sourit lorsque Albus lui confie que là d'où il vient, le temps était pluvieux. Elle regarde alors au dehors un instant, où l'eau ne cesse de tomber avec abondance, tout droit du ciel. «Vous ne devez pas être trop dépaysé alors ! » Alina par contre, l'est assez. Il ne pleuvait quasiment pas, dans son monde. Du moins, dans la partie du monde où elle vivait, qui était plutôt désertique. C'était assez triste, en y repensant bien ! Finalement, apprendre qu'Albus est professeur (ou l'était dans son Londres natal) la fascine un peu plus encore. Et il vise encore juste en disant que ce n'était pas son cas à elle. Effectivement, les écoles n'étaient pas des plus prioritaires... « Je viens d'un endroit assez pauvre. Et j'ai grandi dans un orphelinat aussi, ça n'aide pas vraiment. Chez moi, seuls les plus riches avaient la chance d'avoir un véritable enseignement. Je sais bien évidemment lire et écrire parce qu'il fallait certaines, bases, mais... » Alina n'a pas envie de cacher une vérité qui est criante. En arrivant ici, elle n'était pas la plus cultivée des filles. Elle n'avait pas de bonnes manières comme les jeunes femmes de la haute société, même si elle savait se tenir. Elle a beaucoup lu dans la bibliothèque du Little Palace et ça l'a aidée, mais... Les lacunes sont extrêmement dure à combler. Si elle n'avait pas été l'invocatrice de lumière, les choses auraient été tellement différentes. Déjà, personne ou presque ne lui aurait porté d'intérêt (et des fois, ça n'aurait pas été plus mal, mais bon !) et elle aurait vécu une vie simple de cartographe. Certainement qu'elle se serait mariée, qu'elle aurait eu des enfants et voilà. Une vie plutôt normale... Mais non. Le destin en a décidé autrement, et doublement puisque là voilà coincée ici ! « Bref, les professeurs nous apprenaient les bases de la vie, de la lecture et de l'écriture, ils nous apprenaient à nous débrouiller seuls et c'était plus ou moins tout. »

Alina perd un peu pied quand Albus se met à lui parler de magie. Elle se demande alors naturellement s'il est courant pour elle et ses aptitudes, mais ce dit que c'est impossible, puisqu'elle ne l'a jamais vu auparavant. Elle tente alors de jouer les idiotes et de faire celle qui ne comprend pas, mais il semble la percer à jour. Il sort ensuite une sorte de bout de bois qu'il agite doucement et là, la pièce semble comme prendre vie. Ou du moins, les plantes et fleurs environnantes. Impressionnée, Alina recule d'un pas, ses yeux un peu écarquillés posés sur le spectacle se déroulant devant elle. «Je... Comment est-ce que vous avez fait ça ? »  Elle n'est pas vraiment effrayée, simplement surprise. Puis son regard se pose sur le bout de bois qu'il tient encore dans sa main. «Vous êtes donc... un genre de sorcier ? » Elle se rappelle avoir lu des livres ici, en ville. Ds livres parlant d'hommes et de femmes munis de baguettes magiques, de grands pouvoirs... Mais elle n'aurait jamais imaginé que ça puisse être la réalité ! Quoi que, elle ne sait pas pourquoi elle est aussi surprise. Après tout, elle peut évoquer la lumière et la chaleur du soleil ! «Pourquoi est-ce que vous m'avez montré ça, au juste ? Je ne suis pas une sorcière, si c'est ce que vous pensez. »

Alina reste les bras ballants face à ce qu'il se passe devant elle. Qui l'aurait cru ! Elle est maintenant tellement habituée à cacher ses pouvoirs, qu'elle n'imagine pas vraiment d'autres personnes en avoir également. Mais c'est bel et bien réel, elle n'est pas seule, ici. Après, la problématique reste la même. Le pouvoir d'Alina est puissant et elle ne voudrait pas devenir une arme, encore une fois. Elle ne voudrait pas être flouée et finir avec le coeur brisé, en core une fois. Ce serait trop pour elle. Sauf que la question reste en suspend : pourquoi prend-il le risque de lui montrer ses propres aptitudes, au juste ? Elle déglutit alors quand il lui dit d'un air presque malicieux, qu'il sent qu'elle a des prédispositions magiques, elle aussi. Elle détourne le regard, un peu mal à l'aise. Comment peut-il le savoir ? Est-il voyant ? Lit-il dans ses pensées ?! Rien que cette idée lui fiche un peu la trouille, mais elle décide de ne rien laisser transparaitre. Elle doit rester calme et découvrir le pourquoi du comment sans porter de jugement. Oui, ne pas juger un livre par sa couverture, c'est son nouveau mantra. Mais cela peut-être à double tranchant. «Je ne sais pas comment vous en êtes venu à cette déduction, mais... je ne sais pas quoi vous dire. » Alina hésite longuement. Elle aimerait lui dire de partir et de ne jamais revenir, mais d'un autre côté, elle est curieuse. Il n'a pas l'air menaçant et elle pense que s'il voulait lui faire du mal, il ne se serait pas embarrassé à faire tout ça. Discuter avec elle, puis lui montrer sa propre magie. Il aurait tout simplement pu l'attaquer au moment où elle s'y attendait le moins. Au moment où elle était le plus vulnérable et hop, l'affaire aurait été dans le sac. Après tout, avant de la charmer avec ses actions et ses mots doux, Aleksander l'a bien kidnappée, contre son gré. Puis elle se demande si cette fois, elle ne devrait pas agir différemment ?! La première fois, elle s'est laissée faire et elle était encore vraiment novice. Elle ne savait pas comment gérer ses pouvoirs, comment les faire jaillir. Maintenant, elle sait. Maintenant, elle pourrait brûler du sol au plafond toutes les maisons et boutiques de ce quartier, si elle le voulait. Ou au contraire, elle pourrait faire disparaitre toute lumière, toute chaleur dans cette partie de la ville, et celle-ci ne ressemblerait plus qu'à un désert arctique sans vie. Elle pousse alors un soupir après avoir longuement fixé Albus dans les yeux. Elle ne voit aucune trace de malice dans son regard, ce qui la pousse presque à lui faire confiance et ça, ça l'énerve. Elle ne veut plus risquer quoi que ce soit, mais ne peut pas fermer la porte à quelqu'un qui pourrait avoir besoin d'elle, de quelque manière que ce soit. « Pourquoi êtes vous ici, réellement ? Que j'ai des pouvoirs ou pas, en quoi ça vous intéresse ? Vous avez les vôtres, ils devraient vous suffire. Et nous ne venons pas du même monde, si ça se trouve je suis beaucoup moins puissante que vous. » Alina joue plus ou moins au bluff, mais la question est réelle néanmoins. Qui peut lui dire qu'elle est la plus "forte" d'eux deux ? Surtout qu'il semble plus âgé, plus sage et plus expérimenté. Alors pourquoi l'approcher ? Pourquoi aujourd'hui ?

Plus les secondes passent, moins Alina est confiante. Et surtout, plus les secondes passent, plus elle trouve cet homme curieux. Mille questions se bousculent dans sa tête, mais elle ne peut pas s'empêcher de rire quand il affirme être plus puissant qu'elle. Ça, elle ne sait pas si c'est la vérité, mais ça a au moins le mérite d'être clair et plutôt amusant, sachant qu'il ne connait pas encore toute l'étendue des pouvoirs d'Alina.  «Oh, vraiment ? » Elle croise ses bras, dubitative. Donc elle est également censée savoir pourquoi il est ici ? Aurait-il un rapport avec Aleksander ? Sait-il des choses à son sujet et sur leur passé ? Ce serait peu probable, mais encore une fois... cet homme sait qu'elle a des pouvoirs alors qu'ils ne se sont encore jamais vus. Alors comment mesurer l'étendue de ce qu'il sait réellement ou pas ? « Là d'où je viens, j'étais à la fois aimée et redoutée. Alors vous voyez, je n'ai plus pour habitude de croire que quelqu'un pourrait venir me trouver et me parler de mes pouvoirs sans chercher quelque chose en contrepartie. Sans avoir quelque chose à me demander. » Elle marque une pause et poursuit : « Pour être honnête, vous ne savez pas ce dont je suis capable. Je pourrais parfaitement détruire tout le pâté de maison et vous avec, si je le voulais. » Alina n'essaie pas là de lui faire peur ou de le menacer, mais elle tient à ce qu'il sache à qui il a affaire, réellement. Alina est gentille, douce et généreuse, mais son pouvoir est tellement dangereux, mis entre de mauvaises mains. Heureusement, elle ne compte plus en faire usage, sauf cas extrême et pour sauver, non pour détruire. « On dirait bien que mentir ne me servirait à rien, n'est-ce pas ? Vous êtes ici et vous en savez apparemment beaucoup à mon sujet, alors que l'inverse n'est pas vraie et ça, ça a tendance à me pousser à me méfier, j'espère que vous pouvez le comprendre ? » Elle se tourne vers un bouquet de rose dans un vase près d'elle et en frôle les pétales. « Mes pouvoirs son ancestraux », dit-il presque d'un ton absent, sa voix demeurant légère tout de même. « Ils n'étaient qu'une légende, alors je vous laisse imaginer la complexité et la force qu'ils peuvent avoir. » Là, elle lève de nouveau les yeux vers lui : « La pluie n'est pas la seule chose pour laquelle vous êtes là et je suis à peu près sûre que les plantes vous intéressent un peu moins que mes pouvoirs, aujourd'hui. Alors puisque j'ai été honnête, soyez le aussi... Qu'est-ce que vous voulez ? »

Le discours de cet Albus effraie autant Alina qu'il ne la rend curieuse. Bien évidemment, elle se doute depuis longtemps maintenant qu'elle n'est pas la seule ici à avoir des aptitudes... spéciales. Ce serait totalement dingue et idiot à la fois qu'elle se retrouve ici seule et que tout le monde autour d'elle soit totalement normal. Donc oui, elle s'en doutait, tout comment elle se doutait qu'il n'y a sans doute pas ici que des gens bien intentionnés. Pourtant, elle n'en a croisé aucun depuis son arrivée en ville... hormis Aleksander, mais il ne se souvient encore de rien concernant son ancienne vie, donc... oui, il est sans doute à retirer de la liste des suspects à craindre pour le moment. En tout cas, cette nouvelle n'est pas des meilleures, c'est clair. Non seulement ils sont dans un monde qui leur est totalement inconnus, ils doivent faire affaire à leur propres démons, mais en plus se coltiner ceux des autres ? Rien que cette idée propre n'enchante guère Alina, qui pousse un soupir et fait la moue. Mais cela ne l'empêche pas d'être un peu plus méfiante. Elle s'est faite avoir par le passé, mais pas aujourd'hui. Plus maintenant.  «Donc... Vous auriez besoin de mon aide ? » Elle esquisse un sourire, un peu amère à cause des souvenirs qui refont doucement surface. « Croyez le ou non, mais ce n'est pas la première fois qu'on me fait ce discours. Qu'on me dit que mes dons sont précieux et qu'ils pourraient sauver le plus grand nombre. Seulement, il s'avère que j'ai été dupée, lourdement. » Alina coule un regard vers lui, ne sachant plus tellement sur quel pied danser, que et qui croire. Elle ne veut pas lui fermer la porte et a envie de le croire, mais d'un autre côté elle est encore terrifiée à l'idée d'être utilisée à des fins horribles. « De quels sorciers est-ce qu'on parle, exactement ? Si vous êtes aussi puissant que vous le dites, pourquoi ne pas vous en occuper vous-même ? » Alina n'est pas là désobligeante et ne cherche pas à le vexer, au contraire, il s'agit là d'une réelle interrogation, de curiosité pure. « Et combien sont-ils censés être, exactement ? » Un sorcier parait déjà suffisant, mais plusieurs qu'ils sont censés craindre ? Là, c'est encore moins rassurant !

L'esprit d'Alina tourne à plein régime. Elle essaie de remettre de l'ordre dans ses idées, mais ce n'est pas facile. Pas facile du tout ! Apparemment, ils sont face à un ennemi aussi dangereux que puissant, bien que Alina ne sache pas encore l'étendue totalement de leurs pouvoirs. Et s'ils étaient plus puissants qu'elle ? Qu'Aleksander ? Pourtant, dans leur monde, Aleksander et elle étaient de loin les êtres les plus mystiques, puissants, craints et adorés à la fois par les autres. Ici, elle se doute que ce ne sera pas le cas, mais... Oui, elle se pose des questions quand même. Et si elle ne faisait pas le poids ? Tellement de "si" qu'elle commence à sentir pointer une migraine !  «D'accord, et... Qu'est-ce qui vous fait croire que je pourrais vous être d'une quelconque aide ? » demande Alina avant d'ajouter : « Je ne dis pas que je le ferais, mais c'est là de la curiosité. Vous ne savez pas de quoi je suis capable, après tout. Pour ce que vous en savez, mes dons pourraient parfaitement se résumer à produire assez de lumière pour illuminer une pièce ou allumer une cheminée... » Ce qui serait risible en sachant tout ce qu'elle est capable de faire, finalement. Puis, le fait d'apprendre que ces fameux sorciers n'ont pas formé d'alliance n'enchante pas plus Alina que si c'était le cas. S'ils sont séparés, cela veut dire plus de menace... Mais également plus de chance pour un des deux mages noirs de s'en prendre à l'autre, qui sait ? Elle ne connait rien du monde de ce fameux Albus, mais la vanité est toujours plus ou moins la même pour tout le monde et chez les "méchants", il n'y a point d'alliances qui tiennent en général. Du moins, pas éternellement. L'un finit toujours par poignarder l'autre dans le dos. Alina pousse alors un soupir et croise ses bras, détournant un instant le regard. « Des Moldus, des mages, des sorciers... Votre monde était vraiment bizarre » dit-elle d'une voix pourtant posée. « D'accord, je vous écoute... Mais sachez si vous essayez de m'entourlouper, que je n'ai pas hésité à me débarrasser de la dernière personne qui s'y est risquée. » Alina voudrait rester hors des conflits, mais dans un sens, elle sait que si de mauvaises choses devaient se passer ici, elle ne pourrait pas rester les bras croiser. Déjà parce que c'est contre sa nature, puis surtout parce qu'elle n'est pas née avec ses pouvoirs pour rien. Elle doit les utiliser pour sauver le plus de monde possible, dans la mesure de ses capacités...

@Albus Dumbledore

Alors qu’Alina ne pensait pas pouvoir être plus surprise, elle se rend compte qu’elle s’est trompée. Cet Albus est un drôle de personnage mais s’il y a une autre chose pour laquelle il est doué, c’est pour lire dans les gens, parce qu’il a assez bien cerné Alina ! Suite à son laïus, elle pousse un soupir et finit par esquisser un sourire. « Vous êtes fort », répond-elle alors, s’inclinant là dessus. « Votre intuition est assez bonne, en effet, je peux voir ça. « Je n’ai pas toujours eu les pouvoirs que je possède », avoue-t-elle finalement. « Et j’étais déjà marginalisée à ce moment là. Les choses ont été différente une fois mes dons apparus, mais je n’ai pas l’impression que les choses aient changées pour moi à ce moment là. J’ai toujours été… à part. » Pas à sa place, c’est la bonne appellation d’ailleurs. Alina n’a jamais été à sa place nulle part, que ce soit à l’armée ou au Little Palace. Elle n’a jamais eu de réelle maison, tout simplement parce que sa maison a toujours été Mal. Peu importe l’endroit, tant qu’il était là, alors c’était bon. Tout allait bien pour elle. « Et tout le monde me sous estimait, pouvoirs ou non, alors oui je peux comprendre. »

Alina garde ensuite le silence pendant de longues secondes, écoutant Albus qui lui laisse un choix très simple. Rejoindre les rangs de son Ordre qui vise à aider la population ou alors fermer les yeux et continuer sa vie comme si de rien n’était. Mais Alina n’est pas idiote et elle sait maintenant qu’Albus ne l’est pas non plus. Il est très intelligent et sait manier les mots. Elle ne pourra décemment pas ignorer le fait que des personnes mal intentionnées sont susceptibles d’attaquer les gens en ville. C’est juste impensable pour elle et maintenant, elle est également concernée qu’elle le veuille ou non, rien que par le fait d’être au courant de ça. « D’accord, admettons que j’accepte de vous aider. Que voulez vous que je fasse, au juste ? »

@Albus Dumbledore    

Oui, on peut dire qu'Alina est intriguée, voire plus maintenant. Elle ne sait pas trop pourquoi, mais l'envie d'en savoir plus mêlée à l'envie de justice qui sommeille en elle l'incite à s'intéresser à tout ça. Elle ne sait pas encore si c'est une bonne idée, si cela va se solder par un échec, par la privation de ses pouvoirs ou encore de manière bien plus funeste... Mais oui, elle est prête à tenter le coup. Plutôt ça que de fermer les yeux et s'obliger à ne rien faire pour ensuite le regretter plus tard. Comme le dit apparemment Albus, cela ne l'engage à rien pour le moment, d'aller à une de leur fameuse réunions de l'Ordre et de voir ensuite ce qu'elle peut faire, quelle place et quel rôle elle pourra occuper. Alina prend une grand inspiration et répond finalement par un hochement de tête. « D'accord. Oui, je pense que je peux faire ça. Avez vous réussi à trouver d'autres personnes ? Des personnes comme moi, qui ne sont pas de votre monde mais qui possèdent des pouvoirs ? », demande-t-elle en détournant son regard vers les fleurs qui se trouvent près d'elle. « Dites moi... Est-ce que vous êtes toujours aussi convainquant ? Étiez vous un genre de politicien dans votre ancienne vie ? », elle esquisse un sourire, montrant qu'elle plaisante. Mais il est clair qu'il a l'argument facile, les mots semblent couler de source quand il parle et il possède un tel flegme, une telle aura qu'Alina ne peut qu'assumer quelle position il entretenait dans la société qui était la sienne, il y a encore quelques années. En tout cas une chose est sûre, il devait réussi à capter les foules sans réel effort !
Puis elle reprend son sérieux et le regarde avant de lui demander : « Où et quand, pour la réunion ? Dites moi l'endroit et l'heure et je ferais mon possible pour venir.»

@Albus Dumbledore    

Alina se sent malgré elle, assez rassurée qu'il ait trouvé d'autres personnes qui pourraient les aider dans cette tâche qui, a en croire Dumbledore, s'annonce ardue. Mais Alina a vu pire ? Aleksander était-il réellement pire, alors qu'elle ne sait pas encore concrètement contre qui elle devra se battre dans un futur, elle l'espère, assez lointain. Un futur inexistant serait mieux, bien sûr, mais elle est bien placée pour savoir que les personnes malfaisantes possèdent toujours énormément d'ambition et que ce n'est qu'une question de temps avant qu'elles ne passent à l'action. Et généralement, ce n'est pas joli joli à regarder ou même à vivre. Donc oui, si l'échéance pouvait être la plus reculée possible, ce ne serait que mieux ! « Je suis d'accord... Plus on est nombreux, mieux ce sera, j'imagine. Je... Vous pensez que ces sorciers sont susceptibles de chercher des alliés eux aussi ? », demande-t-elle se sentant un peu mal à l'aise de ne pas avoir réellement mis Aleksander sur le tapis avant. « Parce que... Pour être tout à fait honnête, la personne qui dans monde était plus ou moins l'équivalant des personnes que vous combattez... Elle est ici. Je l'ai rencontrée et apparemment, il ne se rappelle pas de moi. Ni de qui il était, mais tout le monde ici sait que la mémoire est quelque chose de compliqué. Tout pourrait lui revenir tellement facilement, surtout après que nous nous soyons vus... », elle marque une pause, cherchant ses mots. « Aleksander peut être dangereux. Il pourrait le devenir s'il se rappelait de ce qu'il a vécu et... et de ce que je lui ait fait, quelques temps avant d'atterrir ici.» Oui, elle lui a non seulement collé la dérouillée de sa vie, mais en plus elle l'a laissé pour mort dans à la merci des monstres dans le brouillard. Pas la meilleur manière de rompre une relation, n'est-ce pas ?!

Puis elle attrape la carte que lui tend Dumbledore et la regarde avec attention. Comme ça, à première vue, elle est totalement vierge de mot, avec pour seul ornement le dessin représentant une créature ailée qu'Alina ne connait pas. Puis elle relève son regard surpris vers lui : « Vous voulez dire que les mots vont apparaître comme par magie dessus ? » Elle ne peut s'empêcher de sourire, comme une enfant à qui on aurait donné un nouveau jouet. « Votre monde et vos pouvoirs sont si différents ! J'ai tellement de questions en tête du coup, maintenant ! Mais je garderai cette carte précieusement, c'est promis ! »

@Albus Dumbledore