Des parents, un élément très centrale dans la société et surtout censé être le marqueur du début de l'existence... Pourtant, le concept semblant simple, est abstrait aux yeux de Crédence. 

Celle qu'il appela mère des années durant, était plus associée au bruit du fouet martelant sa peau chaque fois qu'il l'a contrariait qu'au souvenir d'une étreinte rassurante. A cette petite voix, aussi ne manquant jamais de lui rappeler que s'il osait s'approcher un peu trop près de sa fratrie adoptive ou d'une autre âme, il ne manquerait pas de les rendre aussi '' malade '' que lui. 

Il y avait eu Gellert ensuite, un homme qui était venu à lui dans un moment inattendu. Si quelque chose chez l'homme suintait la dangerosité, il ne pouvait ignorer que le Grindelwald avait été la figure la plus proche d'un père qu'il n'avait jamais eu. Celui qui semblait vouloir lui dicter sa conduite, user de lui, mais qui était aussi capable de lui promettre monts et merveilles à ses côtés et n'hésitait pas à lui rappeler à quel point il pouvait lui être utile avec son potentiel magique inexploré et sa dévotion. 

Et puis Queenie était là, cette femme curieusement empathique avec lui, presque maternelle, mais c'était Crédence qui tenait a maintenir une distance. Puisqu'il savait qu'elle ne manquerait pas de rapporter certains de leurs échanges auprès de leur l'autre. 

Autant dire que lorsque Crédence, avait appris l'identité de sa famille biologique et leur présence en ce monde, il n'avait su véritablement sur quel pied danser avec eux. 
Devait-il initier le contact ? Les entendre prononcer son véritable nom, Aurelius Dumbledore, les imaginer l'accepter parmi eux sans rien demander en retour, il en crevait d'envie. Seulement, après une vie à avoir été la marionnette de gens prétendument, affilie à lui, comment pouvait, il être certain qu'ils seraient honnêtes avec lui ? Qu'ils sauraient l'aimer ? De plus, ils l'avaient bien abandonné après tout, n'ayant jamais cherché a confirmer si son existence était avérée. 

Alors a la manière d'un animal blessé (ce qu'il était un peu en fin de compte), la solution l'a plus aisée avait été de fuir ses sentiments affectueux, ne laissant s'exprimer a l'égard de ses proches presque que de la colère. 

La lune rouge avait eu l'effet inattendu de mettre un terme à tout ça. Elle l'avait laissé seul depuis quatres  années, loin des influences positives comme négatives qu'il avait pu connaître. Sur l'île, il n'avait pu compter que sur lui-même pour se débrouiller, se faire sa place. Et en dépit de sa maladie et de son manque de magie et d'indépendance jusqu'alors, il y était parvenu.

Mais récemment, il apercevait des phénix un peu partout au détour de spots de pubs, de designs... Il en rêvait même parfois, et il commençait sérieusement au fur et à mesure des semaines à voir cela comme un signe que les Dumbledore étaient présents eux aussi et qu'il était était temps peut être de laisser une seconde chance à ceux qui partageaient son sang. 

Et quel était le meilleur moyen d'espérer croiser le chemin d'un Dumbledore ? Se renseigner puis se rendre dans les endroits magiques, écumant les diverses boutiques et pubs avant de se résigner à aller a Poudlard même. Sauf que le destin était joueur et c'était tout simplement dans la faculté même ou il étudiait depuis un moment déjà qu'il avait finalement appris la présence d'Albus, professeur a cet endroit. Comment ne pouvait il pas avoir senti sa présence avant ? Peut être a cause de l'absence de son phénix et de sa magie, et de ce monde qui semble se jouer d'eux parfois... 
. Rassemblant son courage, il prit la décision de se rendre au bureau du professeur après son dernier cours de la journée.  Après un instant d'hesitation, il toque fermement avant de voir la porte s'ouvrir rapidement pour laisser entrevoir l'homme le plus âgé des deux. '' Vous... Vous me reconnaissez ? '' demande t'il. Lui, il n'a pas de doute sur l'identité de son interlocuteur en tout cas. 
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Can we work it out? Can we be a family?

feat. Credence

De l’aventure d’Aberforth et du fruit de cette dernière, Albus n’avait rien su… ou du moins n’aurait-il dû l’apprendre que très tardivement, au détour d’une conversation que son frère ne voulait pas avoir – parce que son frère ne voulait de toute façon plus avoir la moindre forme de conversation avec lui tout court (l’arête déviée de son nez en disait long à ce sujet). Il était lui-même, à l’époque, bien trop accaparé par sa propre romance passionnée et par ses rêves de gloire excessifs… Il ignorait qu’en plus de n’avoir su protéger une sœur qui avait eu tant besoin de lui et d’avoir négligé un frère qui avait dû tenir à sa place un rôle qu’il avait dédaigné, il avait un neveu… un neveu qu’il avait lui aussi négligé… La famille (qu’elle soit de sang ou qu’on la choisisse, d’ailleurs)… Albus a beau, à l’instar de l’amour, considérer que c’est là une valeur humaine essentielle pour tout sorcier – et plus largement, pour tout être humain –, nul ne saurait affirmer à raison appliquer de beaux conseils qu’il avait si légèrement dispensé autour de lui durant son existence.

Albus ne sait pas qu’il a un neveu, non. Mais Albus connaît Credence. L’obscurial bien plus âgé que la moyenne… dont la présence et l’aura lui faisaient tant penser à sa défunte sœur. Credence, celui sur qui Gellert cherchait à tout prix à mettre la main après que l’une de ses visions l’y ait encouragé… Credence, l’enfant maudit (pas celui de la pièce de théâtre) au destin trouble et tragique, abandonné malgré lui à une guerre intestine dont il avait fini par être considéré comme une pomme de discorde, quand lui-même ne demandait qu’une chose… retrouver sa famille.

Quand Albus vient lui ouvrir la porte, ce jour-là, et que son regard tombe sur ce jeune homme aux airs toujours égarés, et qui semble plus que jamais exiger de guidance, il ne comprend pas immédiatement les raisons de sa venue – l’hypothèse la plus probable à ses yeux étant que ce soit Gellert en personne qui l’ait envoyé frapper à la porte de son bureau (mais cette hypothèse est rapidement balayée par ce qu’il ressent de désarroi sincère chez ce jeune homme égaré)… Il a tout à apprendre de cette situation, mais il est prêt à écouter. Il ne demande qu’à écouter, même.

« Credence. » Il lui adresse un sourire bienveillant avant d’ouvrir plus grand la porte afin de lui proposer de trouver une place confortable dans son bureau. « Tu es un garçon difficile à oublier, tu sais », dit-il avant de s’installer à son bureau, de proposer à Credence de prendre place sur la chaise en face, et de tendre dans la direction un paquet de friandises jaunes translucides. « Un bonbon au citron ? » Il n’attend pas la réponse de Credence pour en prendre un pour lui-même, qu’il déballe tout en toisant son jeune interlocuteur de son regard scrutateur. « Je t’écoute. Pourquoi es-tu venu me voir ? »