@Albus Dumbledore

Leta n'aurait jamais pensé que revenir à Poudlard aurait pu être aussi difficile. En passant les portes de l'endroit qui a été sa maison pendant 7 années, elle est en prise à des sentiments mitigés : le coeur lourd, d'abord, pour tous les ennuis qu'elle a pu y subir. Toutes les brimades contre lesquelles elle s'est battue, toujours à cause de son statut de "batarde". Mais il n'y a pas eu que des moments malheureux, loin de là. C'est ici qu'elle s'est forgée. Ici qu'elle a tout appris, ou presque. Ici qu'elle a donné à la fois le meilleur et le pire d'elle-même. Si Leta est aujourd'hui une personne fiable et bien placée au Ministère de la Magie, c'est bien parce qu'elle a été pourvue d'une bonne éducation, qui l'a menée sur un chemin bien différent de celui qu'elle aurait pu prendre sans les bons modèles. Si elle avait suivi le destin de son géniteur, elle ne s'en serait pas mieux sortie. Si elle s'était laissée noyer par la haine et la colère, elle ne s'en serait pas mieux sortie.

Heureusement, elle a décidé d'être meilleure, malgré le profond mal être qui règne encore en elle. Et c'est donc avec à la fois la boule au ventre et le coeur battant la chamade qu'elle entre dans Poudlard. L'école n'a pas beaucoup changée. Les tableaux sont toujours là, fidèles au poste et en train de voyager de clichés en clichés. Elle passe devant eux, connaissant les chemins, recoins et couloirs par coeur. Elle reprend plaisir à passer devant son ancienne salle commune, bien que maintenant elle n'ait plus le mot de passe pour y entrer. Puis elle se dirige vers une salle de classe, nostalgique. C'était l'une des salle où se déroulaient ses cours préférés. Elle s'approche d'un des pupitres placé au milieu de la salle et le soulève légèrement. Là, sont inscrites des lettres au milieu d'une multitude d'autres gravures laissées là au fil du temps : L + N. Leta & Newt.

Voilà les vestiges de l'amour qu'elle ressentait pour lui quand elle était adolescente. Maintenant, cet amour là n'est plus d'actualité, mais il a laissé place à une grande tendresse et à un profond respect. Les temps n'ont pas été faciles à Poudlard, mais parfois elle regrette ces moments, ces années là où elle était insouciante et peu consciente du danger environnant...

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The past is the past. and it's painful.

feat. Leta

Son échange avec Torquil Travers avait été ainsi qu’Albus l’avait présumé : vain, dénué de sens et de substance. Plutôt que de s’inquiéter de l’urgence d’une situation qui leur échappe à tous, il avait préféré, et c’est un véritable tort, se focaliser sur lui et ses affiliations, pas tant par crainte qu’elles empiètent sur les intérêts du Ministère que par paranoïa, Albus en est convaincu. Albus, considère les entraves à son poignet… Cela aussi, c’était couru d’avance, mais à la requête de Travers, il ne pouvait pas répondre favorablement. Fallait-il le dire, l’admettre aussi ? Il ne le voulait pas, ou pas tout à fait. Quoiqu’il en soit, le voilà donc assigné à résidence à Poudlard, limité dans ses mouvements, dans ses actes et dans ses contacts : rien de bien réjouissant, somme toute. Mais il fera avec. Il a de toute manière admis qu’il ne serait pas l’acteur principal des événements à venir, et ce n’est pas sans raison s’il a « très subtilement » suggéré à Newt de se rendre à Paris et d’y retrouver Credence s’il le pouvait.

Alors qu’il est enfin libéré de sa conversation avec Travers et a pu échanger quelques mots avec Theseus, sans être totalement convaincu de l’impact que ces mots sauraient avoir sur lui et sur la situation à venir – il présume le pire et il ne pense pas se tromper à ce sujet (en même temps, il est sans doute celui qui connaît l’ennemi mieux que personne, et c’est bien là le problème). Alors qu’il traverse les couloirs et refait mentalement, comme il en a souvent l’habitude, le cours de la conversation passée afin d’en distinguer les nuances et de réfléchir à la suite, il découvre la silhouette de Leta Lestrange, assise dans une salle de classe, installée à un pupitre. Il l’observe un instant et décide finalement de se signaler.

« Leta. C’est une surprise. »

Pas tout à fait. Il sait qu’elle occupe une place d’importance au ministère, sa présence aux côtés de Travers et de Theseus n’a rien de si surprenante en soi, mais c’est une manière comme une autre d’engager la conversation avec elle. Leta Lestrange a été une de ses plus brillantes élèves du temps de Poudlard, mais aussi l’une de ses plus difficiles… Malmenée, et torturée par un passé douloureux qu’elle ne partage pas mais dont Albus et ses talents de legilimens peut deviner la teneur.

« Je ne pensais plus jamais vous revoir entre ces murs. »

Et pour cause, il ne fait aucun doute que dans l’ensemble, la jeune femme ne doit pas garder de ses années passées à Poudlard le souvenir le plus ému ou heureux. Bien qu’il fut son foyer et qu’elle y a sans doute trouvé parfois quelque forme de réconfort, elle a été sérieusement malmenée dans son adolescence.

@Albus Dumbledore

Leta sursaute, surprise et se lève, se détournant donc des gravures emprisonnées là, qui n'ont pas bougé avec le temps. Et qui ne bougeront certainement jamais. Son reflèxe premier est de vouloir s'excuser. Mais elle se souvient de justesse que non seulement elle a le droit d'être ici, mais surtout qu'elle n'a absolument rien fait de mal. Alors que généralement, un élève seul dans une salle de classe en dehors des cours n'est jamais un très bon signe. "Bonjour, professeur", dit-elle avec respect. Elle ne pourra jamais se résoudre à l'appeler par son prénom, parce qu'il a été son instituteur et son professeur pendant si longtemps. Et les habitudes ont la vie décidément très dure. Elle contourne les bureaux et s'approche de quelques pas. "Êtes vous aussi surpris que cela de me trouver dans une salle de classe ? Etais-je donc une si mauvaise élève ?" Peut-être l'était-elle. Après tout, elle a apporté son lot de problème autour d'elle. Non seulement parce qu'elle se défendait beaucoup à cause de ceux qui la brimaient, mais également parce qu'elle a même réussi à faire renvoyer Newt de l'école. Ce qui n'est pas une mince affaire ! On n'expulse pas les élèves pour rien, à Poudlard et si elle aurait dû être celle qui normalement, aurait pris la porte... Newt s'est sacrifié pour elle. Elle ne se l'est jamais pardonné non plus. Comme beaucoup d'autres choses qu'elle a fait dans sa vie, d'ailleurs. "Ce n'est pas la nostalgie qui m'amène, malheureusement. Mais ça, je suppose que vous le savez déjà, n'est-ce pas ?" Leta n'a jamais vu de personne plus intelligente qu'Albus Dumbledore. On dirait presque qu'il sait tout, qu'il a toutes les réponses, à chaque questions qu'on lui pose. Pourtant, il est humainement impossible de tout savoir. D'être aussi doué et intelligent. Mais Albus est spécial, Leta l'a souvent dit et le pense. C'est un grand sorcier, mais elle ne peut s'empêcher de se dire qu'il doit avoir son lot de squelettes dans le placard. Elle ne sait pas vraiment ce qui la fait se dire ça, mais personne ne peut être aussi parfait. Personne ne peut être aussi lisse et bien sous tous rapports.

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feat. Leta

La réflexion de Leta fait doucement sourire Albus, quand cette dernière suggère que la surprise lui vient du fait de la trouver dans une salle de classe. Leta avait été une élève dissipée, elle ne pourra sans doute pas prétendre elle-même le contraire, mais comme tout élève dissipée, elle avait évidemment des circonstances atténuantes et de bonnes raisons de l’être, et c’est quelque chose qu’Albus n’oubliait évidemment pas. Albus voulait bien croire que la jeune vert et argent qu’elle était alors ne l’ait pas spécialement porté dans son cœur, mais pour sa part, il n’avait jamais cultivé d’animosité particulière à son égard – comme à l’égard d’aucun de ses élèves, au demeurant. Non, en réalité, il avait pour elle davantage de compassion que de véritable mépris ou dédain.

« Au contraire, vous étiez une de mes élèves les plus brillantes », observe Albus avec légèreté.

Ce qui est effectivement le cas. Nombre de ses professeurs admettraient qu’elle avait été de la mauvaise graine, si l’on voulait, mais son intelligence ne faisait pour autant aucun doute. Leta est effectivement une jeune femme brillante, elle l’était adolescente, et Albus ne doute pas qu’elle ait su aiguiser cette qualité au fil du temps. Elle avait su échapper à la fatalité des a priori en s’entourant des bonnes personnes, somme toute, à commencer par Theseus Scamander, qui ne pouvait être qu’une bonne fréquentation pour elle.

Leta reprend la parole en observant que ce n’est pas la nostalgie qui a motivé sa présence ici. Cela, Albus le sait bel et bien. Elle est ici parce qu’elle a fait partie du personnel mandaté par le ministère afin de l’interroger et de réclamer une aide qu’il ne leur apportera pas. Parce qu’il ne le peut tout simplement pas. Et au-delà de cette impossibilité concrète et catégorique, il y a bien évidemment tout le reste, tout ce au sujet de quoi il n’a pas la moindre intention de développer en présence de son interlocutrice – ou de qui que ce soit au demeurant.

« En effet, je le sais déjà, et je crains fort de vous avoir fait perdre plus que largement votre temps, je suis navré pour cela. »

Il le dit trop légèrement pour être crédible. Il n’est pas tant désolé que cela d’être connu pour son aptitude à mettre des bâtons dans les roues du ministère de la Magie. Il ne faut pas croire, pourtant, Albus n’a aucune envie de contrarier le ministère dans le seul but de le contrarier, mais le fait qu’il a appris, et de longue date, que d’en passer par des chemins de traverse (au sens propre du terme) était la plupart du temps bien plus efficace que d’en passer par les voies les plus recommandées.

@Albus Dumbledore

Leta sent une sorte de fierté la gagner quand elle entend de la bouche de son ancien professeur qu'elle était une des élèves les plus intelligentes. Ça, elle le sait, sans faire preuve de vantardise. Elle a toujours été douée pour l'apprentissage, pour les sortilèges. Elle est très intelligente certes, mais également impulsive et c'est souvent ce qui change la donne dans les décisions qu'elle peut prendre, parfois. "Je voulais dire mauvaise, pas idiote." Oh, sur bien des points, Leta l'était, mauvaise. Elle s'est souvent vengée sur ceux qui ont osé lui causer du tort, bien que l'utilisation de la magie contre ses camarades était strictement interdit. Elle a souvent usé de stratagèmes pour arriver à ses fins. Alors oui, elle était sans doute mauvaise dans le sens où elle n'était pas des plus gentille. Mais comment l'être alors qu'elle était persécutée. Alors qu'elle vivait avec une rancoeur et un sentiment de culpabilité lui écrasant la poitrine un peu plus à chaque instants ?!

Ses yeux manquent finalement de se plisser sous le ton un peu trop léger d'Albus. Il prend les choses avec tant de recul et de légèreté que c'en est suspect aux yeux de Leta. Bien malgré elle, d'ailleurs, mais elle a horreur qu'on lui cache des choses. Qu'on l'empêche de faire son travail et de bien le faire, d'ailleurs. "Professeur, je pense vous avoir assez observé pour savoir quand vous dites la vérité ou non... C'est mon travail, de démanteler le vrai du faux, soit dit en passant." Elle fait quelques pas vers lui et demande : "Vous savez combien il est dangereux. Vous savez ce qu'il pourrait faire au monde, et pas seulement au nôtre. Il ne pourra pas courir indéfiniment, et nous cacher des informations se retournera contre vous, Albus." Leta ne dit pas cela de gaieté de coeur. Elle n'aimerait pas que les choses s'enveniment pour son ancien professeur, parce qu'elle ressent pour lui un profond respect.

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feat. Leta

Une esquisse de sourire se dépose sur les lèvres d’Albus au moment d’entendre la réponse très directe de Leta. Une chose est absolument certaine, et c’est que Leta Lestrange n’a rien perdu de son franc parler. Mais elle a raison, en effet, elle n’a jamais été une idiote et a bien raison de le souligner. Là où elle a tort, c’est de penser qu’elle puisse être fondamentalement mauvaise. Leta est une jeune femme intelligente, brillante, mais aussi une personne plus sensible qu’elle ne le laisse transparaître. Albus a vu le mal naître en certain seins et s’y développer. Au fil du temps, il a appris à le reconnaître. Et pour cette raison, il n’a aucun doute quant au fait que son interlocutrice n’a rien d’intrinsèquement mauvais. Elle est une bonne personne, qui a fait de mauvaises choses. Malheureusement, cela arrivez bien plus souvent qu’on ne le soupçonnerait.

La réponse, en apparence légère mais surtout évasive, du professeur déplaît profondément à son interlocutrice. Il n’a pas besoin de lire dans ses pensées pour le deviner et le comprendre, mais qu’importe. Il est des révélations qu’il ne peut faire que dans certaines circonstances et sous certaines conditions, et en ce qui concerne son interlocutrice, il n’a nulle intention de se complaire en détails qui seraient à ses yeux superflus. Pas par manque de confiance, non, mais avec la conviction que ce serait autant inutile pour lui que pour elle.

« Vous êtes en effet une fine observatrice, et pour cette raison, vous devriez savoir que je ne mens pas, Leta ; vous n’obtiendrez rien de ma part. »

Mais bien sûr, par mensonges, elle parle de ses mensonges par omission, et ces derniers sont particulièrement nombreux, et ils le resteront pour longtemps. Oui, il sait combien Grindelwald est dangereux, il le sait même mieux que personne, de même qu’il a conscience de ce que pourraient coûter au monde ses projets s’il décidait de les mettre à exécution – et le fait est qu’il sait très bien qu’il en est largement capable. Grindelwald n’est pas de nature à faire les choses à moitié, jamais.

« Si je disposais de la moindre information susceptible de vous aider à l’arrêter et si j’étais en mesure de le faire moi-même, croyez-moi, je le ferai. Je ne cherche pas à m’interposer, je ne suis pas non plus l’ennemi du Ministère, contrairement à ce que ses hauts-dirigeants auront choisi de s’imaginer », reprend-il en s’adressant à elle avec plus de sérieux. Le respect est ici mutuel, il ne cherche pas à l’abuser où à tourner ses actions en direction. C’est d’autre chose qu’il est question, et c’est bien plus compliqué, évidemment. « … mais je ne peux pas. »

@Albus Dumbledore

En venant ici, Leta savait qu'il ne serait pas aussi facile que ça d'obtenir des réponses de la part de son ancien professeur. Ce serait même être idiot que de penser être assez intelligent pour essayer de flouer Albus Dumbledore. Il a toujours au moins dix coups d'avance sur tout le monde et cela, Leta n'essaie pas de le combattre.
Elle essaie donc de lui faire entendre raison, mais bien évidemment, cela ne fonctionne pas. Il protège Grindelwald ou du moins, des informations précieuses le concernant. Et ça rend les choses encore plus graves à ses yeux...

"Vous ne pouvez pas ?" Elle fait quelques pas vers lui, sincèrement curieuse, maintenant. "Vous ne pouvez pas parce que comme vous le dites vous n'avez pas les réponses ? Ou vous ne pouvez pas, parce que quelque chose vous en empêche ?"

Leta a l'impression de totalement outrepasser ses droits, ce qui n'est bien évidemment pas le cas. Elle oublie souvent qu'elle n'est plus étudiante ici. Qu'elle a le droit de poser des questions, tout simplement parce que c'est son boulot de le faire et qu'elle veut retrouver l'ordure qui menace non seulement le monde sorcier, mais le monde moldu aussi. Le sujet est beaucoup trop grave pour qu'elle ne s'embarrasse des convenances. Elle poursuit alors : "Je ne pense pas que vous soyez l'ennemi du ministère, professeur. Mais sauf votre respect, je ne pense pas non plus que vous soyez des plus francs. Je ne vais pas vous faire l'affront de douter de vous ou vous forcer à me donner des réponses, parce que je vous respecte bien trop pour cela." Puis elle marque une pause, avant de demander : "Mais s'il se passe quelque chose de grave et que vous étiez au courant d'un simple détail... Arriverez vous à vivre avec la culpabilité ? Croyez-moi, elle pourrait vous ronger. Littéralement." Leta en sait quelque chose. Encore aujourd'hui, elle n'a pas fait la paix avec son geste, datant pourtant de l'enfance. Le fait est que, consciemment ou pas, elle a tué son frère et devra vivre avec ça jusqu'à sa mort.

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feat. Leta

Albus peut ressentir un changement réel s’opérer dans le comportement de Leta. Elle passe d’une certaine forme d’animosité à quelque chose qu’il serait plus judicieux d’assimiler à de la curiosité. Une curiosité tout à fait compréhensible au regard des informations qu’il vient de lui communiquer. Une curiosité qu’il ne sera pas en mesure de satisfaire malgré tout. Jamais il n’a parlé à quiconque du pacte de sang qui l’unit à Gellert Grindelwald. Lui et ce dernier sont les seuls à en avoir connaissance, et Albus préfère qu’il en soit ainsi. Il estime – à raison ou à tort – que cette information entre de mauvaises mains pourrait faire de sérieux ravages… Alors entre les mains du Ministère de la magie, c’est l’évidence même. Alors, aux questions de Leta, Albus se contente de répondre par un sourire sibyllin plutôt que de lui adresser une réponse plus franche et plus concrète.

Elle en tirera les conclusions qui s’imposent. Oui, quelque chose l’empêche bel et bien d’intervenir. Ce quelque chose, c’est bien sûr ce pacte du sang, bien concret, qu’il ne peut briser et qui l’empêche d’agir, mais il n’est pas question que de cela… il y a bien autre chose qui l’empêche d’intervenir, quelque chose de moins avouable, qui justifie toutes les excuses qu’il pourrait bien formuler pour en amenuir les effets.

Leta reprend la parole en affirmant ne pas considérer qu’il soit l’ennemi du ministère. Elle a tout à fait raison de le penser, ce n’est pas ce qu’il cherche à être, même si l’on aura, au sein de cette institution, tendance à le considérer comme tel. Certes, il pourra admettre qu’il ne fait pas vraiment d’efforts pour être perçu d’une autre manière. Et qu’il ressent une réserve naturelle vis-à-vis de ces dirigeants, sans compter bien sûr qu’il a toujours voulu se tenir à l’écart du monde politique, au nom de raisons qui lui appartiennent.

« J’apprécie sincèrement que vous vous épargniez de me faire un tel affront », répond Albus d’un ton amusé, car en affirmant qu’elle ne lui fera pas l’affront de douter de lui tout en affirmant pourtant ne pas croire en ses dires, ou du moins estimer qu’il n’est pas totalement honnête, c’est bien ce qu’elle fait – mais il n’en prend pas ombrage (d’autant qu’elle a tout à fait raison : il ment en effet. Pas omission, certes, mais cela n’ôte rien au fait qu’il ment tout de même). « Je sais ce que c’est que de vivre avec la culpabilité, Leta. Je sais quels ravages elle peut faire. Je vous comprends plus que vous ne pouvez le soupçonnez. »

Leta ne se pardonnera jamais la mort de son frère. Albus, lui, ne se pardonnera jamais la mort de sa sœur. Les regrets, les remords, sont ses compagnons de chaque instant.

« Mais il n’est rien que je puisse dire qui saurait être utile à notre ministre ou à quiconque. »

@Albus Dumbledore

Leta n'est pas bête et se rend bien compte que c'est peine perdue, à presque cent pour-cent, d'essayer de faire parler quelqu'un comme Albus Dumbledore. Il fait toujours les choses selon ses propres termes et surtout de manière experte et souvent des plus réfléchies et avisées. C'est pourquoi il est extrêmement rare de pouvoir lire en lui et en ses actions avant que celles ci ne se produisent. Avoir un train d'avance sur lui ? Il ne vaut mieux pas y penser, ni l'espérer trop fort !

Lorsqu'il lui dit qu'il sait ce que ça fait de vivre avec la culpabilité, Leta veut bien le croire. Elle se doute qu'il n'a pas fait que des choses louables dans sa vie, bien que pour l'instant assez courte pour un sorcier. Elle ne sait pas pourtant, de quoi il parle et cela la rend curieuse. Qui a-t-il perdu ? Qui a-t-il trahi ? Qu'est-ce qui a bien pu lui faire du mal et le pousser à en faire également ? Est-il aussi coupable qu'elle ? Leta a tué quelqu'un, un bébé. Pas par envie ni par préméditation : techniquement, c'est la tempête qui a tué son frère. Mais c'est elle qui a scellé son destin. Alors c'est tout comme, dans son esprit.

"Qui était-ce ?" demande-t-elle de but en blanc, sans pour autant être des plus intrusives. Si Dumbledore ne veut pas parler de Grindelwald, peut-être pourra-t-elle tenter une autre approche comme cela ? Elle ne cherche pas à piéger Albus (ce serait là encore, une envie bien présomptueuse) mais elle veut en savoir plus. N'importe quel détail peut être important pour comprendre son ancien professeur. "Quelqu'un de votre famille ?"

Parce qu'il n'y a pas pire souffrance que celle de s'en prendre de près ou de loin à sa famille, à son sang. Et ça, Leta en sait quelque chose, pas seulement à cause de son frère, mais surtout à cause de sa mère et de sa propre famille qui l'a reniée parce qu'elle a été agressée et que Leta en a découlé. L'abandon, la haine de son propre sang est quelque chose de puissant et il est terriblement dur de se construire avec ça. "Vous savez des choses, professeur. Vous êtes l'un des sorciers les plus intelligents et doués que cette terre porte, et ça aussi vous le savez." Elle ne cherche pas là à lui cirer les bottes, mais ne fait qu'énoncer une vérité pure.  "N'importe quel détail peut être capital, mais ça vous êtes au courant. Notre monde est en grand danger, de même que tout ceci." De ses bras, elle montre la pièce dans laquelle ils se trouvent, mais parle surtout de toute l'école. Des enfants qui y étudient, des professeurs qui y enseignent. "Une guerre se prépare et beaucoup de personnes risquent de mourir. Des élèves, des parents, des enfants. C'est pourquoi il nous faut quelque chose. Une localisation, un souvenir, un simple détail. Peu importe, mais il faut que vous réagissiez, professeur. Pas pour moi, pas pour le ministère... pour tout ceci et pour tout ceux que vous avez toujours protégé."

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feat. Leta

Albus n’a pas pour habitude de s’aventurer sur des terrains trop personnels avec aucun de ses interlocuteurs. Pour cette raison, peu nombreux sont ceux qui le connaissent vraiment et savent tout de son histoire. Contradictoirement, c’est probablement celui que l’on considère être son ennemi juré à ce jour qui le connaît mieux que personne n’en sera jamais capable. Au sujet de sa vie, il se montre cryptique, il détourne toujours le sujet, s’arrange pour présenter les choses à sa manière, et en fin de compte, ceux qui croient le plus en lui devront admettre, à la fin de la journée, ne pas forcément réellement le connaître. Pourquoi Leta aurait-elle donc le privilège d’entendre de sa part des confidences qu’il n’adresse à personne ? Eh bien… le fait est qu’il est plus simple de s’adresser à quelqu’un qui est très exactement capable de vous comprendre, surtout au moment où cette dernière éprouve, à l’évidence, l’infini besoin d’être comprise. Alors oui, en ces circonstances exceptionnelles, il s’autorise à se montrer plus bavard qu’il ne l’aurait été en temps normal, mais avec, tout de même, une proverbiale économie de mots.

« Ma sœur », répond-il donc sans pour autant rentrer dans les détails.

Mais Leta comprendra. Elle a perdu son frère et s’estime entièrement responsable du sort funeste que ce dernier a subi. Albus a perdu sa sœur, et ne se sent pas moins responsable de ce qui lui arrivé. Il a perdu Ariana, dans les circonstances les plus terribles et douloureuses que l’on puisse envisager… L’un et l’autre doivent à présent porter ce fardeau. En parler ne les en délestera pas, ne pardonnera pas leurs actes ou leurs crimes, mais peut-être leur conférera, un temps court, le sentiment d’être moins seuls.

Albus affiche un fin sourire de connivence quand Leta complimente son intelligence. Il ne prétendra pas l’être moins que ce qu’elle prétend. Au nombre des qualités que l’on voudrait imputer à Albus Dumbledore, l’humilité et la modestie ne font clairement pas partie. Non, Albus Dumbledore n’est pas un homme modeste, et il ne cherche pas à le prétendre. Il estimerait même parfois qu’il serait sous-estimé par ceux qui pourtant ne négligent pas véritablement sa redoutable intelligence.

« Puisque vous admettez la nature de mon intelligence, je suis certain, Leta, que vous savez déjà que je n’ignore rien de ce que vous êtes en train de me dire. »

Il sait quel danger encourt leur monde, cette école compris, il le sait peut-être même mieux que personne en vérité. Il sait quelle guerre se prépare, et les vies qui sont en jeu, et il comprend l’intention affichée du ministère, ce n’est pas pour autant que son discours évoluera d’une autre manière. Leta est convaincante, certes, mais elle ne le fera pas changer d’avis.

« Ma réponse reste néanmoins la même. »

@Albus Dumbledore

Leta ne connait d'Albus Dumbledore que ce qu'il voulait que l'on voit de lui. À vrai dire, elle se demande même si qui que ce soit connaisse vraiment le professeur de Poudlard. Mais elle doute qu'une telle personne (excepté Dumbledore) n'existe. En tout cas, elle a eu l'occasion de parcourir son dossier, plusieurs fois. L'a-t-elle fait ? Non, jamais. Pourquoi ? Parce qu'elle respecte l'homme, le professeur qu'il a été pour elle. Il a beaucoup fait pour ses élèves et pour les autres, il est plus intelligent que la moyenne et aussi... elle a un peu peur de ce qu'elle aurait pu trouver dans les dossiers. Si quelconque informations il y a dedans, s'entend. En tout cas, le fait de savoir que lui aussi a vécu un traumatisme sans doute similaire au sien la surprend et la décontenance un peu... mais qu'il s'agisse de sa soeur ? Là, la voilà plus que surprise, elle doit l'avouer. Il n'est pas rare qu'Albus prenne les gens au dépourvu, et Leta ne fait exception.

"Je vois..." Là, Leta ne peut que comprendre et se mettre à sa place, en effet. "Alors vous savez ce que ça fait." C'est là une question purement réthorique, parce que oui, il sait. Et elle aussi. Leta est prête à tout pour ne jamais ressentir une telle culpabilité, une nouvelle fois. Ça l'a déjà tellement détruite. Plus jamais. Et si elle ne peut pas chasser ses démons, elle chassera ceux qui sont dans la vie réelle et qui menacent de tout détruire sur leur passage. Alors elle demande. Elle supplie, presque. Mais le professeur reste inflexible, ce qui l'attriste autant que ça la déçoit, ce qu'elle n'essaie même plus de cacher d'ailleurs. "Très bien..." Elle s'approche de lui, le regardant droit dans les yeux.  "J'espère donc que, pour le salut de toute la communauté magique et surtout pour celle de votre conscience, que vous faites le bon choix en décidant de vous taire." Leta ne préfère pas insister. Elle sait qu'Albus ne dira rien, il faut qu'elle se rende à l'évidence. "Cette école a été ma maison, malgré tout." dit-elle en regardant la pièce dans laquelle ils se trouvent encore. "Ce serait tellement dommage de la voir détruite... Mais soit. Faites comme vous le souhaitez, comme toujours, professeur."

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feat. Leta

Albus hoche gravement la tête. Oui, il sait ce que ça fait. Et il sait à quel point cela est douloureux. Le simple fait d’évoquer Ariana est une véritable épreuve pour lui, mais une épreuve qui lui paraît indispensable… C’est une douleur de laquelle il ne cherche pas à guérir car la culpabilité, qu’il porte comme un fardeau, est la condition sine qua non à sa survie. C’est la contrepartie de sa propre existence. Il ne serait pas juste qu’il vive en paix, pas après ce qu’il a fait. Il n’aura de cesse que d’inviter les autres à faire la paix avec eux-mêmes sans être capable de le faire lui-même… C’est là l’une des nombreuses contradictions du professeur de défense contre les forces du mal, qui n’en manque définitivement pas, c’est une certitude.

« Je l’espère également », se contente de répondre Albus, inflexible quand son interlocutrice, en le regardant droit dans les yeux, lui fait observer qu’elle espère, autant pour le salut de toute la communauté magique que pour sa propre conscience, qu’il ne fait pas erreur.

Prétendre qu’il en est tout à fait certain serait mentir. Quand il est question de Gellert, la situation est toujours plus compliquée qu’il n’y paraît, et il n’est pas simple pour Albus de faire la part des choses entre son devoir et ce que son cœur renferme et renfermera toujours. Ce n’est néanmoins pas une décision impulsive ou irréfléchie qui le pousse à prendre cette décision. Il reste convaincu que la meilleure option est celle qu’il a choisie. Il n’attend néanmoins pas d’en convaincre qui que ce soit. Il sait que ce serait peine perdue. Il ne peut être en paix avec aucune de ses décisions, cela ne l’empêche pas de considérer faire ce qui est le plus juste. Et en effet, il considère que quoi qu’il décide de faire, c’est toujours dans l’intérêt de tous, dans l’intérêt de tous et rien d’autre.

« Cela ressemblerait presque à une menace », commente-t-il quand Leta lui fait remarquer qu’il serait dommage que Poudlard finisse en ruine par… sa faute, par la faute des décisions qu’il n’aura pas eu le courage de faire. « Ou à un chantage que j’estimerais tout à fait indigne de vous », ajoute-t-il d’un ton léger.

Oui, Albus fera comme il le souhaite, puisqu’il a toujours procédé ainsi. Ce n’est pas pour rien s’il est, de longue date, dans le viseur du ministère de la Magie. Il le sait, il a pu même lui arriver d’en jouer un peu, il est vrai – en pure provocation, cela va sans dire. Mais ce n’est pas, néanmoins, ce qui l’intéresse le plus en l’occurrence.

@Albus Dumbledore

Leta, sans pouvoir s'en empêcher, éclate de rire face à la remarque d'Albus. Un vrai rire, qui vient du coeur. Un rire empli d'étonnement et de stupeur aussi. Elle, menacer ? Faire du chantage ?! Cette idée seule lui parait tellement incongrue qu'effectivement, elle ne peut stopper le rire qui passe la barrière de ses lèvres. Et étrangement, ça lui fait du bien, de rire un peu. De s'amuser malgré elle, sous le coup de la surprise. Ça fait redescendre un peu la pression beaucoup trop énorme qui pèse sur ses frêles épaules.

"Professeur" commence-t-elle après s'être un peu calmée. "Je sais bien que j'étais à Serpentard et que nous ne sommes pas réputés pour être les personnes les plus fiables et les plus adorables sur Terre... mais tout de même." Elle soutient son regard, y décelant son éternel malice et son immense intelligence. "Je ne suis pas assez idiote pour menacer qui que ce soit ici, et certainement pas vous, croyez le ou non. Et puis quel intérêt aurais-je à vous faire du chantage ? Je ne sais pas si je dois être vexée ou non que vous ayez même pensé que je puisse tomber aussi bas." Elle pince ses lèvres un instant et poursuit : "Je voulais dire par là que si le monde magique tombe, Poudlard tombera avec lui, et ce ne sera pas de mon fait ni celui du Ministère. Loin de moi l'idée de vous menacer, Professeur, je dis simplement ce que je pense. Nous sommes en danger et malgré tout le respect que je vous doit... Vous ne pourrez pas protéger tout le monde ici. Pas si une guerre éclate entre le bien et le mal. Il y aura des victimes et j'étais sérieuse en disant que je serais triste de voir cet endroit tomber. De tous, ça a été et ça restera mon préféré." Leta a vécu beaucoup de choses difficiles ici... Mais c'était sa maison. C'est l'endroit qui a fait d'elle ce qu'elle est aujourd'hui et ce malgré les obstacles posés sur le chemin. "Puis-je au moins vous demander ce que vous comptez faire ? Rester ici et regarder le monde magique tomber, peut-être ?"

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feat. Leta

« C’est bien ce que je dis… Vos propos ressemblent à des menaces, mais pour rien au monde ils n’en seraient », répond posément Albus, avec un fin sourire, après avoir laissé Leta rire de ce rire franc auquel il est vrai, il ne s’était pas attendu.

Le professeur ne pensait pas avoir dit quoi que ce soit de bien hilarant, il s’est contenté de faire le constat d’un discours sans trop d’équivoque. Elle laissait entendre qu’il causerait la ruine de Poudlard s’il ne coopérait pas, cela, il l’a très bien compris, et s’il s’en tient à son propos, ce n’est peut-être pas un chantage au sens propre du terme… Mais cela ressemblerait d’assez près à un chantage affectif, dirons-nous.

« La maison Serpentard est une maison porteuse de valeur que j’admire, contrairement à ce que vous pensez peut-être. Votre ambition notamment, et votre intelligence aiguë. Et croyez-le ou non, je n’ai jamais douté ni de l’une, ni de l’autre. » Il sourit. « Je pense que vous avez mal interprété mes propos et je m’en excuse. Je n’ai aucune intention de vous vexer. Encore moins de vous heurter. »

Mais il peut comprendre néanmoins que son interlocutrice soit sur la défensive. D’autant qu’en définitive, ses explications coïncident bel et bien avec ce qu’il avait compris de son discours. Si le monde magique devait tomber, et Poudlard avec, ce ne serait pas de son fait ou de celui du ministère.. Mais en grande partie du sien s’il devait décider de ne pas collaborer… Un discours qui laissait entendre qu’il prenait les pires décisions possibles.

« Poudlard ne tombera pas. Quant à la guerre imminente, monsieur le ministre devrait probablement cesser séance tenante de me croire le seul capable de pouvoir l’empêcher ou encore de s’imaginer que mon refus d’obtempérer résulte d’une intention de renverser le gouvernement. Je suis en droit de ne pas donner mes raisons, mais ces dernières sont sans rapport avec mon intention vraiment sincère d’arrêter Grindelwald. Et je ferai le nécessaire pour l’empêcher de nuire. »

Ce qu’il compte faire ? Non, il ne restera pas dans l’inactivité la plus totale. Albus a fondé son propre réseau, il compte bien agir à sa propre échelle, mais il n’a aucune confiance dans le Ministère, et ce n’est certainement pas vers lui qu’il se tournera le moment venu.

« Je me ferai un plaisir de ne pas rester ici pendant que le monde magique s’effondre mais j’ai bien peur que votre cher ministre n’ait pris la décision de m’assigner à résidence. Devrais-je donc lui désobéir ? » ajoute-t-il d’un ton léger.

Malgré tout le respect qu’il peut avoir envers Leta, il ne peut rien lui dire. Certaines informations doivent demeurer confidentielles.

@Albus Dumbledore

"Jouer sur les mots, une de vos spécialités..." dit-elle pourtant sans mépris aucun. Leta applaudit même la capacité qu'a Albus Dumbledore a manier les mots et les propos pour illustrer ses propres pensées et motivations. "Nous les Serpentard, avec certes des qualités, mais on ne peut nier le fait que les autres nous craignent et nous méprisent. Nous jugent sans nous connaitre à cause de l'esprit étriqué de notre fondateur." Leta ne partage pas les dires de Serpentard, ni les idéaux d'ailleurs. Tout simplement parce que selon elle, les sorciers au sang purs peuvent être tellement pires que les sangs mêlés ou encore que les nés Moldus. Sa propre mère en a fait les frais et a payé de sa vie les ambitions et l'envie de conquérir d'un sorcier au sang plus pur que n'importe quel autre. Donc oui, Leta exècre le genre de personnes qui se valorisent en se sentant supérieur aux autres, surtout à cause d'une histoire de sang. Le sang est parfois un poison, une malédiction, l'enfer de toute une lignée. "Tout va bien, croyez le ou non, il en faut en réalité un poil plus pour me vexer et me blesser." Pendant son adolescence et ses années dans cette école, Leta s'est comme blindée. Elle a répondu aux attaques par des attaques encore plus poussées et s'est presque faite expulser pour ça. Puis elle arque un sourcil quand Albus lui assure que Poudlard ne tombera pas. Comment peut-il en être aussi sûr ? Cette école est l'endroit le plus sûr des environs, certes... Mais pourquoi un mage ne s'attaquerait-il pas aux personnes qui s'y trouvent, au juste ? "Pour être honnête, je ne sais pas à quoi joue le Maire et je ne pourrais pas me mettre à sa place. Est-ce qu'il a la bonne manière de gérer les choses ? Non, je ne pense pas. Je vous croit Professeur, et je sais que vous n'êtes sans doute pas intéressé par l'idée de monter à la tête du gouvernement en place, sinon vous l'auriez fait depuis bien longtemps. " Et possible que si c'était le cas, le monde magique ne s'en porterait que mieux plutôt que sous la garde de tous les incapables qu'ils ont vu sur le trône de Maire auparavant... Leta comprend ensuite que le Maire a encore frappé en assignant Dumbledore a domicile. Quel crétin ! "Je ne vois pas pourquoi je suis si surprise d'apprendre ça. Je suis désolée que notre Maire vous soupçonne. Méfiance ou pas, vous êtes précieux pour notre communauté et je ne comprends pas qu'il n'essaie pas au moins de vous donner le bénéfice du doute..." Elle pousse un soupir. "Êtes vous certains de ne pas vouloir devenir Maire ?"

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The past is the past. and it's painful.

feat. Leta

Albus ne cherche pas réellement à contredire Leta quand cette dernière lui fait remarquer que jouer sur les mots a toujours été une de ses spécialités. Elle n’a probablement pas tout à fait tort, quand bien même Albus estime que chaque mot a son importance et que les isoler et en jouer n’est pas nécessairement une manipulation… ou bien à une manipulation à des fins utiles. C’est vrai, les Serpentards ont très souvent été mal jugés par ceux qui n’appartenaient pas à cette sorte de clan très sélectif, et l’histoire a souvent isolé des membres de cette maison parmi les plus redoutables mages noirs de l’histoire de la sorcellerie, mais Albus a conscience de l’invalidité d’un tel constat. Il a enseigné bien assez longtemps, à nombre d’élèves de toutes les maisons, pour avoir constaté une plus grande complexité à l’affaire que ce qui se laisse voir à première vue.

Est-ce que tout va réellement bien ? Leta n’est pas de nature à se vexer si facilement en effet, et elle dispose d’un bagage tel qu’elle a naturellement dû se blinder… Mais il devine aussi que la situation, dernièrement, l’oppresse et la met sous pression… Rien de surprenant à cela tandis que tant de rumeurs courent au sujet du présumé retour de son frère disparu. Il est on ne peut plus normal que Leta, dans ces circonstances, subisse une pression difficile à endurer, et ce qu’elle soit en mesure de l’appréhender et de l’assumer ou non.

Leta admet ne pas savoir ce que le Ministre de la Magie a à l’esprit… Albus, lui, le devine, et rien de ce qu’il présume n’a vocation à lui plaire. Ce sont des informations qu’il préfère ne pas partager pour le moment, d’autant qu’il ignore si impliquer Leta, pour l’heure, serait une bonne chose. La jeune femme a d’ores et déjà fort à faire en réalité. Albus esquisse un fin sourire quand la jeune femme admet qu’il n’a probablement aucune volonté d’administrer le pays, sans quoi, la chose serait déjà faite. C’est effectivement le cas – ce poste lui a été proposé plusieurs fois déjà, et toujours, Albus s’est vu le décliner aussi poliment que possible (parfois un peu moins).

« Je crains fort que dans l’état actuel des choses, un simple doute suffise tristement à nous incriminer », remarque le sorcier avec un fin sourire. « Notre ministre n’est pas vraiment à blâmer. Des circonstances exceptionnelles exigent des mesures exceptionnelles, parfois impossibles à prendre… Je doute fort que je serais capable de faire mieux à sa place », ajoute-t-il avec légèreté. « Non, je suis certain de ne pas vouloir devenir ministre. » Plus que certain. « Le pouvoir n’aurait pas le meilleur des effets sur moi. »

@Albus Dumbledore

Albus Dumbledore est un homme de pouvoir. Il faudrait être aveugle pour ne pas le voir, pour ne pas s'en rendre compte. Seulement, son pouvoir pour l'instant, ne s'étend pas au delà de l'école Poudlard. Et encore, Leta n'en est pas moins certaine. La voix de son ancien professeur peut peser sur la balance et beaucoup croient en lui. Beaucoup se reposent sur lui. Beaucoup le craignent, aussi. Et pourquoi ? Parce qu'il sait des choses. Parce qu'il a du pouvoir. Pas tangible, certes. Pas si officiel que cela, certes. Mais un pouvoir, quel qu'il soit, reste un pouvoir.

Puis, face à la réponse de celui-ci, Leta se permet un rire léger. "Pitié, professeur : pas à moi. Le ministère est peut-être crédule, le Ministre également, mais moi ? J'ai beau ne pas savoir ce que vous souhaitez cacher, mais je sais déjà que vous avez plus d'un tour dans votre sac." Elle s'approche de son ancien bureau, qu'elle vient frôler du bout des doigts. "Vous et moi savons que les apparences comptent. Qu'il faut parfois être plus malins que tous les autres, quitte à paraitre plus faibles, pour passer inaperçu." Avec le temps, Leta est passée maitre dans l'art de se faire passer pour quelque chose qu'elle n'est pas. Avant, elle était le fruit d'un viol. Ensuite, elle a été cataloguée comme violente et chaotique... Et maintenant, elle est cette jeune femme innocente et pleine d'objectifs, fiancée et prête à s'unir à un homme de bonne famille.

De la poudre aux yeux que Leta veut bien leur vendre. Elle ne montre que ce qu'elle veut bien montrer d'elle et peu de gens savent quel est son vrai visage. Elle suppose alors qu'il en est de même pour son ancien professeur. Elle ne saurait pas l'expliquer, mais elle a l'impression que non seulement il en dit moins que ce qu'il devrait et également qu'il fait beaucoup pour brouiller les pistes. "Si vous parvenez à gérer des élèves aussi pénibles que je l'ai été pendant ma scolarité, je pense que vous pouvez tout faire" ajoute-t-elle d'un ton léger. Mais d'un autre côté, elle comprend son point de vue et sa décision. Mener tout un monde de front est peu aisé. Elle n'aimerait pas non plus être à la place du Ministre, même si on lui proposait. Pourtant, elle trouve des valeurs chez Dumbledore qui pourraient être bénéfiques pour le monde magique, c'est cela qu'elle trouve dommage.

"Professeur... Si je n'étais pas ici de manière purement officielle... est-ce que votre discourt aurait été différent ? A propos de Grindelwald et des renseignent que vous détenez sur lui ?" Elle demande cela par pur acquis de conscience. Albus est aussi têtu qu'elle, Leta sait qu'elle ne pourra rien en tirer."

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feat. Leta

Leta n’a pas l’air de le croire, elle moque même sa réponse, pourtant, Albus est tout à fait sincère. Oui, il a plus d’un tour dans son sac, en effet, mais ce n’est pas pour autant qu’occuper un poste de pouvoir lui conviendrait… Au contraire, même, ce qu’on reconnaît chez lui pour être des qualités, Albus y voit des défauts en sommeil, qui s’exprimeraient pour ceux qu’ils sont réellement si on courait le risque de remettre entre ses mains plus de pouvoirs et de responsabilités qu’il ne devrait en temps normal qu’il ne faudrait en supporter.

« Je ne suis pas le grand stratège que vous supposez que je suis, Leta. Et je ne crois pas avoir dit être faible. Je suis bien loin de l’être », ajoute-t-il avec une lueur de malice dans le regard.

Albus n’est pas l’humilité incarnée, même s’il est vrai, en réalité, qu’il cache bien son jeu. En l’occurrence, il ne pense pas, non, s’être présenté comme quelqu’un de faiblesse… mais en revanche comme quelqu’un ayant conscience de sa faiblesse… Et c’est effectivement le cas. Albus sait pertinemment que cette faiblesse est grande, et qu’elle pourrait bien tout balayer sur son passage… si elle devait être encouragée… Chose que Leta fait à sa manière, et sans s’en rendre compte. Oui, Albus compte après sa discrétion, sur ce point, Albus ne peut le contester.

« Il y a une différence notable entre ce que nous sommes capables de faire, et même de bien faire, et ce que nous devons faire de mieux », se contente-t-il d’affirmer, énigmatique.

Le discours de Leta n’est pas différent de celui que lui ont opposé de nombreux sorciers, convaincus que le ministère britannique serait entre les meilleures mains possibles si ces mains étaient les siennes. Ils ne savent pas… ils n’ont pas la moindre idée de ce que recèle son cœur et ses pensées d’une obscurité qu’il se doit de rejeter constamment, peu importe à quel point cette dernière l’anime ou l’appelle.

« Je ne vous parle pas comme à une interlocutrice officielle, Leta. Il y a bien de choses que je vous ai confiées que je n’aurais certainement pas partagées au cours d’un entretien plus formel », observe-t-il simplement. « Je ne vous dis rien de plus que ce que je suis en mesure de vous apprendre, Leta. Je le sais, le résultat est insatisfaisant. Mais je ne peux pas vous en apprendre davantage. »

Elle ne le croira peut-être pas, mais Albus est pourtant tout à fait sincère.