La nuit étend son manteau sur le monde, il est 9h du soir et j'arrive pas à dormir. Je jette un oeil sur mon réveil, je me retourne et me tourne sans guère de succès. A chaque fois que je ferme les yeux je vois la peur sur les visages des hommes alors que les flammes de l'enfer s'abattent sur eux. Les ailes des papillons calcinées vole dans l'atmosphère, j'ai pris mon traitement mais hélas j'aurais beau changé de cachets, les âmes des êtres vivants viennent toujours me bouffé. Pour moi, c'est trop. Je me lève d'un pas décidé, je mets une veste, je prends mon paquet de cigarette et je ferme la porte de mon appartement à clé, direction la plage.

Lorsque j'arrive sur le lieu il y a pas grand monde, on a beau être au printemps le temps est pas encore clément, il fait chaud mais c'est pas encore les nuits d'été caniculaire dont je raffole. Ça me fait toujours étrange de voir les gens se cherchés de la fraîcheur alors que moi ça me fait rien la chaleur. Je suis plutôt content qu'il n'y a pas âme qui vive, les humains c'est pas ma tasse de thé, c'est juste que j'ai toujours été tout seul à vivre dans mon volcan et ça me plaisait, enfin disons que je m'en fichait pas mal, mon coeur était une coquille vide quand j'étais l'oiseau de feu.

Je m'installe devant la mer qui s'écrase, je sors mon paquet et je fume clope sur clope alors que mon esprit vagabonde dans les méandres de ma très longue vie. J'essayais vraiment de changé mon destin et l'aide de Sven et de sa positivité apportait un vent de fraîcheur dans cet océan de remords. Est-ce que c'était possible de devenir autre chose qu'un monstre de lave dévorant les rêves des hommes, des animaux, anéantissant leurs constructions ? Cette nouvelle vie me disais que oui, mais comment rembourser des millénaires de chaos enflammé ? Trois ans c'était pas suffisant.

《Tu crois que tu peux changer ta vie parce que tu t'appelle Igor ? Tu est né pour la destruction et le chaos, tu est fait pour ça tu ne peux pas échappé à ce qu'il y a au plus profond de toi, oiseau de feu, tes remords ce ne sont que du vent》  

Les paroles proviennent d'un coquillage posé à côté de moi.

《Tu est un monstre, une créature crée pour être le bras droit vengeur de mère nature, ici tu redeviendra un jour cet être et cette ville, ces habitants, sauront alors combien tu est ignoble, oiseau de feu, enfin s'ils arrive à survivre assez longtemps aux brûlures pour contempler l'horreur de ta nature》

J'essaie d'ignorer tant bien que mal ces élucubrations hallucinatoires alors que jailli la silhouette d'Albus Dumbledore, un homme que je connais bien. Un professeur dans une université de la ville, ne sachant trop comment ouvrir la conversation, étant pas ultra social avec les humains je lui tends le paquet de cigarette :

《Bonjour, monsieur Dumbledore, vous voulez en fumé une ?》

Comme je m'en doutais, Dumbledore refuse poliment l'invitation à prendre une clope dans mon paquet, en même temps il n'a pas l'air très porté sur ça d'après ces paroles. Je hausse les épaules et continue ma cigarette comme si rien n'était, mais  l'énergie que dégage cet homme est très particulière. Une douceur toute paternelle, c'est pas une émotion qui m'est vraiment connue, j'ai beau partagé l'anniversaire de la Terre j'ai encore des choses à apprendre.

« Parfois, pour mettre un terme aux peurs qui nous étreignent et aux questionnements qui nous contrarient, le plus simple reste encore de les partager》

Si ça pouvait être si facile de parler des milliers et des milliers et des milliers de vies que j'ai fauchée dans ma rage destructrice, et encore avec mon âge j'ai la mémoire qui flanche, je ne me rappelle pas de toutes les catastrophes naturelles que j'ai engendrée.

《Oh, vraiment ? 》

Mon ton est légèrement sarcastique, j'en avais parlé que à Sven de mon passé et encore j'ai pas l'impression qu'il aie vraiment très bien compris le sens de mes actions étant donné son jeune âge, je souffle et la fumée se répand dans l'atmosphère iodé.

《Je suis l'oiseau de feu, j'ai l'âge de la Terre, on dirait pas hein ?  Mais  j'ai pas envie de parler de ça》

Je contemple la mer, elle aussi peut se montrer cruelle à bien des égards, les inondations et autres tsunamis peuvent en temoigné, la nature est aussi belle dans sa miséricorde qu'elle est sans pitié dans sa colère, mais rien ne peut chassé la culpabilité de mon coeur de lave malgré tous les beaux discours que je peut me faire.

《Regardez-moi ça, c'est pitoyable, la forme primordiale de la destruction qui pleurniche, un être dangereux capable d'éradiquer des villes réduit à fumé clope sur clope en se lamentant, où sont passée les nuées ardentes, la lave, les explosions, le feu ?》

Le coquillage continue de déblatérer ces trucs, et j'essaie de ne pas prêter foi à ces provocations et ces insanités, me concentrant sur Albus. Je l'examine en silence, et puis je remarque ces yeux, une certaine sagesse s'y reflète, ça semble vraiment être une bonne personne, de ce que je peux en voir.

《Que les humains sont petits face à la puissance de la nature, si insignifiants》 fis-je pour moi-même

Je reprends une bouffée de ma cigarette avant d'écraser le mégot machinalement sur un mouchoir de poche histoire de pas trop pollué la plage.

《Vous devriez faire gaffe, le soir y'a des gens pas clair qui traîne sur les plages où qui sont un peu torchés》

J'avais entendu des rumeurs au boulot par des bénévoles et j'ignorais si c'était vrai où si c'était pour inciter les gens à pas trop traîner sur la plage à cause des échouages de méduses. Dans le pire des cas çà lui ferait peut-être peur et il me laisserais tranquille. Pas que j'aime pas les humains c'est juste que j'ai toujours été un solitaire et puis..Il faut reconnaître que les deux pieds sont pas évident à comprendre et à décrypter c'est aussi pour ça que je les évite.

《Des gens qui sont pas attiré par la chasse au coquillage si vous voyez ce que je veux dire》

Les humains m'étonneront toujours, surtout celui-ci qui à l'air tellement particulier, très différent de tout ceux qui ont croisé ma route. Il avait une prestance, une carrure, quelque chose, un truc.

《J'ai dit qui j'étais》

Pour le faire fuir, je mentionne les gens complètement pété qui rode dans les parages mais ça marche pas vraiment, mentionnant qu'il sais se défendre et qu'il ne s'inquiète pas spécialement pour sa vie. Oh eh bien oui, vu sous cet angle il vaut mieux se retrouver en face de petites frappes que de moi sous forme d'oiseau de feu. La première option on peut s'en sortir si on sait bien manié les poings, la deuxième est beaucoup plus compliquée, disons qu'il faut savoir courir le marathon et être sportif.

《Moi aussi》

C'est alors que vient un très gros quiproquo :

« Vous savez ce que sont les phénix, Igor ? Ce sont des oiseaux de feu, tout comme vous. »  « Les phénix sont étroitement liés au destin de ma famille depuis des générations »

Je ressens à cet instant une pointe au coeur, évidemment j'ignorais pas ce qu'était un phénix, c'était des oiseaux de feu renaissant de leur cendre et dont les larmes pouvait guérir, j'avais lu un conte russe parlant d'un prince qui se faisait aidé par une de ces créatures. Mais elles étaient toutes bonnes, nobles, douces et bienveillantes, ce qui n'était pas mon cas, loin de là. Déjà elles étaient pas faite de lave mais de feu. Je regarde Dumbledore avec stupéfaction, en réalité je savais pas si je devais rire où être gêné qu'on me confonde avec une créature aussi resplendissante. J'étais un phénix de lave, du moins j'en prenais la forme, mais j'étais le chaos.

《Y'a erreur sur la marchandise, professeur Dumbledore, je suis une entité pas une créature, mais qu'est-ce qui vous fait pensé que je suis..un phénix ? 》

J'étais soulagé car il allait sans doute partir, déçu de ne pas trouver un phénix, quoi c'est pas ce qu'il recherche ? Mais en moi, tout au fond de mon coeur j'étais triste de peut-être décevoir ces espoirs, de pas être cette majestueuse bête mais un horrible monstre de lave, la mélancolie ça me change pas, tient !  Je reprends la parole avec sarcasme :

《J'étais pas mignon, Прости (désolé) je dirais qu'en me voyant sous ma véritable forme c'est  plutôt l'envie très pressante de faire le marathon de la ville qui vous viendrez à l'esprit》   

Les hurlements terrorisés de mes victimes vrombisse alors dans ma tête, les pleurs, les cris tourmentés des animaux de la forêt, j'étais poursuivi par les âmes des êtres vivants à qui j'ai fauché la vie, cette vie humaine était autant une chance de faire pénitence qu'une punition très cruelle, je commençais petit à petit à le réaliser, c'était pour ça que les cachets ne marchait pas. On pouvait pas amené une force de la nature devant un tribunal, en revanche on pouvait l'enfermée dans la peau d'un homme pour qu'elle revive des catastrophes naturelles qu'elle a engendrée et qu'elle en souffre.

Il n'a jamais considéré les phénix comme mignons, au moins ils ont plus de noblesse que moi, et sont pas voué à la désolation, maintenant que je suis humain je m'aperçois que j'aurais aimé que l'un d'entre eux prenne ma place.

《Détrompez-vous, pour sauver leurs vie, quelque soit leurs âges, certains sont capables de tailler des pointes qui rendrait jaloux un Velociraptor. Évidemment que sous cette forme je suis inoffensif et vous risquez rien y'a aucune raison d'avoir peur》   

Je garde le silence en écoutant son discours, qui me parle quand même pas mal, attisant ma curiosité sur cet homme à l'aura si différent des autres humains. Était-ce un devin, un omniscient pour lire ainsi dans les gens ? J'en savais rien et je saurais peut-être jamais. Mais il avait raison sur un point : j'étais terrifié à l'idée de redevenir l'oiseau de feu. En fait j'étais plutôt écartelé puisque une partie de moi rêvais de retrouver mon volcan et l'autre avait conscience que le sacrifice pour ça serait la perte pure et simple de mon âme et peut-être de mes souvenirs d'homme, mettant en grand danger la population de la ville. Je me rassure en me disant que, pour me changé en entité, j'avais besoin de mon lieu d'habitation et il n'y avait pas de volcans dans le secteur, du moins pas pour le moment mais cette ville étrange pouvait faire apparaître n'importe quelle chose.

J'avais bien du mal a contenir ma curiosité, après il avait raison, je comprends son message, vivre avec l'instant présent, mais au bout d'un moment, à fuir le passé où à l'ignorer il vous explose pas à la figure ? Surtout que c'était quand même pas évident d'ignorer les hurlements d'horreur des victimes de mes éruptions. J'avais déjà essayé mais plus je le faisais plus les hallucinations empirait.

《Oui je comprends ce que vous dites, le présent à plus de poids que le passé mais au bout d'un moment, à force de se fuir où de fuir le passé, il vous explose pas à la figure?  Je veux dire que je bosse dur pour m'ecarter de l'oiseau de feu mais c'est un peu difficile d'ignorer les hurlements et l'agonie de mes victimes, voyez, j'ai acquis une conscience que j'avais pas avant, j'étais une entité guidée par le néant》  

J'essayais d'analyser Albus, de comprendre le fonctionnement de ses pensées, j'avais plus envie qu'il parte, j'avais envie d'étudier cet homme à l'allure si imposante. Je garde un très long silence, essayant de capter cette race que je considérais comme des cloportes lorsque j'étais la forme primordiale de la destruction. Aujourd'hui, j'avais appris à en aimer certains, cette douce chaleur qui étreint la poitrine de l'homme et de la femme.

《Vous êtes professeur d'histoire, la ville de Pompei vous donne un exemple de mes capacités en tant qu'entité》

J'avoue qu' à force de côtoyer Albus, j'avais aussi réussi à l'apprécier, avec Sven c'était un des rares que j'avais fait entrer dans mon coeur mais alors qu'il était complexe à cerner ! C'est parce que je tenais à ma solitude que j'avais voulu qu'il parte, c'est tout. C'était un type bien, ils avaient bien de la chance les élèves de l'université. Et c'est aussi pour ça, je pense, que j'avais senti la tristesse d'avoir déçu ces attentes d'un beau phénix, c'était la toute première fois que j'experimente cette situation humaine et c'était pas très agréable.

《Vous, les humains, êtes des bestioles bien difficile à cernées, mais vous on peut vous décerner le prix du plus nébuleux, professeur Dumbledore, vous êtes pas un humain ordinaire, n'est ce pas ? Les deux-pieds sont déjà pas simple à comprendre mais alors vous ?》

Oui je venais de dire d'un être humain que c'est une bestiole, les codes sociaux c'est pas trop ancré, mais quel autre terme usé ? Je me rallume une clope pour remettre de l'ordre dans mes idées.

《Chaque humain né avec des émotions, vous riez, vous pleurer, vous êtes en colère, je suis venu à la vie guidé par l'instinct de désolation, sans aucune attache que de servir mes pulsions destructrices, aucun coeur, zéro émotions. C'est pas facile d'expérimenter des trucs qui sont naturels pour vous mais pas pour moi, et une conscience c'est un truc inédit, la Nature m'a pas crée pour  ça》

C'était pour ça que j'arrivais pas à gérer ces visions d'honneur.

《Je vous donne raison, professeur, la science des sentiments est complexe, j'ignorais que des humains pouvait également avoir des problèmes pour maîtriser leurs émotions. Pourtant c'est quand même votre qualité première, si j'peux dire.》

Oui, c'est un fait contre nature qu'un être comme moi ressente des émotions mais je m'y faisait malgré tout, de toute façon j'avais pas vraiment le choix. J'ai appris seul à les gérer et certaines d'entre elles m'ont pris beaucoup de temps à maîtriser. Mais de ces 3 ans passés ici j'avais évolué sur un autre plan de conception : je voulais protéger la vie  plutôt que la détruire et mettre mes pouvoirs au service de tout ceci si je les retrouvais. Il était hors de question que je redevienne un monstre, l'idée était terrifiante, j'avais la crainte de me réveiller un matin dans mon volcan apparut par magie, avec plus aucuns souvenirs de ma vie humaine, poussant un rugissement immonde (très similaire à celui de Rodan !) terrifiant toute la ville et ne rêvant que de voir cette même ville calcinée me donner des frissons. Surtout que j'avais pas envie d'être emmerder par l'armée de cet endroit. Je secoue la tête pour chasser cette horrible pensée et pour me concentrer sur les paroles d'Albus, une nouvelle fois, surtout qu'elles avaient éveillée en moi un vif intérêt, chassant la peur de mon esprit.

《Un sorcier ? Comme dans Terremer ?》  

J'avais du mal a retenir ma curiosité pour la magie, un concept que j'ai découvert grâce à la série Terremer de Ursula Le Guin et que je trouvais aussi féerique que bizarre à mes yeux d'entité. J'adorais les romans de fantasy, les contes et parfois les récits de ce que les hommes nomme science-fiction,  j'adorais lire de toute façon, c'était une passion humaine qui s'est développée toute seule, une véritable évasion qui me permettait d'oublier les cadavres du placard.

《C'est de naissance ? Où pas ? Vous l'avez appris tout seul ? Genre comme dans Terremer on dois connaître le vrai nom des choses ? 》  

C'était peut-être impoli de poser des questions comme ça mais c'était plus fort que moi j'arrivais pas à réprimer toutes les questions que je pouvais avoir sur cette nature.

《Où alors vous êtes le seul dans votre genre ?》  

Une étrange peine envahie mon âme à la pensée que, peut-être, il était le seul à avoir des pouvoirs magiques, mais j'ai pas le temps d'en savoir plus sur le sujet qu'une odeur de bière se fait sentir dans l'air et qu'une saucisse torchée nous interpelle :

《Vous avez des clopes ?》

Peu amène, je réponds d'un ton sec :

《Y'a pas écrit distributeur de clopes, casse-toi et va desoûler ailleurs》
《Oh connard, on t'a élevé chez les porcs? Laisse-moi t'apprendre les bonnes manières, à toi et ton grand-père》

Là dessus il sort un canif, à cet instant la chaleur de l'atmosphère augmente sans que ça ne me fasse rien. Je sais bien que Dumbledore n'avais pas besoin de moi pour être protégé mais c'était plus fort que moi là aussi et contre nature. Ma voix s'élève, menaçante :

《De un c'est pas mon grand-père de deux touche à un seul de ces cheveux, enflure, et je testerai une nouvelle recette sur toi : le porc grillé à la bière》

Là dessus, alors que je m'apprête à me battre à main nue la température de mon corps augmente d'un coup et, sans prévenir, de la lave jailli de la paume de ma main droite pour gicler dans une explosion devant le pauvre type qui eue un vif mouvement de recul.

《Après trois ans, ça réapparaît comme ça》

Je regarde le dos de ma main pour m'apercevoir que mes veines, de bleue, étaient passées à rouge incandescentes.

Je lâche ma main des yeux et regarde le type, complètement terrorisé, lâcher son canif et s'enfuir en hurlant comme un dingue. J'étais heureux d'avoir retrouvé une part de moi, une partie de mon identité, je n'avais pas encore retrouvé mon feu et je priait pour que la prochaine étape ne soit pas la transformation en monstre de lave dévorant tout sur son passage.

« Fascinant… »  « Comment vous sentez-vous ? Vous pensez être capable de le contrôler ? »

Je dois dire que c'est bien la première fois qu'un humain trouve la lave fascinante, d'habitude les hommes ont tendance à prendre la fuite qu'à trouver ça fascinant. Pour ce qui est du contrôle, étant donné que ça faisait 3 ans que je suis dans ce corps humain, privé de mes facultés, j'avais un doute là-dessus.

《Je sais pas, ça fait 3 ans que je me suis retrouvé dans la peau d'un homme sans mes facultés d'oiseau de lave et je ne sais pas si elles vont supporter le changement corporel 》

Approuvant mes dires, une autre explosion se fit entendre et à nouveau un jet de lave atterri sur le couteau du bourré, sous la chaleur le bois pris feu et la lame fondit complètement. À ce moment-là, un rugissement immonde se fit entendre, venant de moi et rappelant d'où je tenais ce pouvoir retrouvé. Incontrôlable, un autre jet de lave atterri un peu plus loin et pris la forme de mon ancienne apparence, une immense entité de lave ayant la forme d'un phénix qui poussa un autre rugissement, mettant en panique les quelques personnes de la plage qui prirent la fuite en criant et dans une débandade absolue devant cette abomination apparue, elle fini par retomber mollement sur le sol. Et la plage était désormais très déserte.

《Bon ben je la présente, c'est mon ancienne apparence, la partie de moi la moins reluisante, j'sens que certains vont devoir prendre quelques somnifères pour dormir》   Je fais, en référence aux humains qui viennent de se barré ventre à terre

Je regarde le professeur avec curiosité, ainsi il n'était pas le seul ? J'étais plutôt rassuré de le savoir, être le seul de son espèce ne doit pas toujours être facile. Du moins je pense.

《Terremer c'est un cycle de fantasy en plusieurs tomes écrit par Ursula le Guin et j'ai lu l'intégrale, du moins sous ce format là c'est une brique de 1000 pages avec des illustrations plutôt réussi, j'ai pas une très grande imagination du coup ça m'a permis de visualiser les choses et ça collait bien à l'atmosphère, je trouve》

En effet, j'avais du mal a visualisé les personnages, je les voyais comme des ombres chinoises, alors quand un bouquin est illustré ça m'aide pas mal. J'essaie de rebondir sur sa phrase de tout à l'heure :

《Un.. don de naissance ? Rassurez-vous, vous êtes bien plus humble que certains d'entre les vôtres qui croient dominer la Nature, j'suis moi-même une force de la nature, j'suis la forme primordiale de la destruction et si vous pensez être bon en magie vous avez le droit, j'me trompe ?》  

Là-dessus, ma curiosité augmente davantage pour cette histoire de sorciers et j'interroge le professeur. Comment des créatures aussi petites peuvent-elles être capable de tel prodige ?

《Racontez-moi, j'ai envie d'en savoir plus sur la magie, c'est un concept si.. féerique oui c'est le mot.. et en même temps si étrange, comment l'Homme, si minuscule, peut contenir tant de force en lui ? D'où vient-elle ? 》

J'ouvre les yeux, jamais dans ma longue vie je n'avais entendu un récit pareil : des sorciers et des nons sorciers ? Je bois avidement les paroles du professeur et je m'aperçois qu'un autre monde existe que celui de la destruction et du chaos, je m'aperçois que les hommes, ces vulgaires cancrelats à la vie aussi courtes qu'une bougie sont capables de créer, d'inventer, des choses extraordinaires. En tant que forme primordiale de la destruction, j'ai jamais eue d'émotions autres que la faim de mort et le mépris pour tout ce qui bouge, respire. La perspective me donne le tournis, alors que je touche la baguette du bout des doigts.

《Eh ben, moi qui vous aie toujours considéré comme des cancrelats, j'me rends compte que, en faites, votre espèce peut créer des choses extraordinaires défiant toute concurrence. Oui, parce que avant, je m'en foutais bien de votre stupide existence,  j'ai toujours été guidé par deux trucs : répandre la désolation et le mépris pour tout ce qui bouge et respire.  Finalement, vos vies ne sont pas si pathétiques, et votre joli monde ne mérite pas les flammes de l'enfer》

Oui, ce récit est des plus fascinants, un univers pareil est vraiment magnifique mais je me demandais bien si j'y aurait ma place parmi les leurs, délicatement je m'empare de la baguette du professeur, avec la peur de la réduire en cendres, elle est vraiment très étrange.


« Qui sait si ma magie ne serait pas en mesure de vous aider à canaliser la vôtre. »

《Vous croyez être capable de dompter la destruction ? Que pouvez-vous contre la puissance de la Nature, je serai curieux de le savoir? 》

Je le regardais avec un mélange d'espoir et de doute, j'avais à coeur de croire que, peut-être grâce à cette mystérieuse magie, la dernière étape de ma particularité serait peut-être plus douce à supporter si un jour elle arrivait. Je ne voulais plus de morts sur la conscience, j'avais trop de sang sur les mains pour en avoir d'autres encore. Mon visage reste de marbre mais des larmes de lave coule silencieusement de mes yeux pour tomber sur le sol, en proie à la douleur mentale, du moins ça y ressemble. J'experimente ce que j'avais fait endurer à tant d'êtres vivants pendant des millénaires.

《Les hommes m'ont fait des offrandes, ils m'ont priés afin que j'épargne leurs vies, sans succès, ça me laisse de glace, indifférent》

Ils m'ont offert de la nourriture, ils ont bâti des temples successifs, ont carrément inventé des prières, mais ça n'a jamais été un moyen de m'arrêter car, quand la mane est ouverte l'eau ne s'arrête jamais et continue de couler.

《Comment réparer ce que j'ai fait ? Professeur, trois ans c'est pas suffisant pour faire pénitence d'actes commis depuis la naissance de la Terre et.. j'me demande même si c'est réparable, avez-vous déjà commis... des..choses comme les miennes ? 》

《Ouais je vais essayer, mais en fait j'crois que vous m'avez déjà jeter un sort non ? Ça sort tout seul ce que j'ai sur le coeur, un humain comme vous on en rencontre pas tout les jours》  

J'étais pas du genre à me confier comme ça, mais Albus n'était pas comme les autres, il dégage une bienveillance qui fait que ça sort tout seul. L'oiseau de feu est la pire partie de moi et pourtant il n'avait pas peur. Ainsi j'étais pas tout seul à avoir du sang sur les mains, je reste silencieux face à la révélation d'Albus, soudain je réalise qu'on est pas si différent en faite, c'est juste le nombre de victimes qui change. Une seule pour lui, énormément pour moi. Pourtant on a rien à voir de par nos origines, c'est un sorcier et je suis une entité semeuse de souffrance. Pourtant, un pont nous unissait de la plus improbable des façons.

《Je suis désolé pour votre soeur, je.. avoir du sang sur les mains c'est terrible, mes condoléances ? 》

Je regarde mes mains avec une autre vision de mes pouvoirs et de ma nature. J'avais envie de faire quelque chose pour lui, au moins un peu soulagé ce qu'il pouvait ressentir très probablement. Je tends alors ma main et, essayant de capter mentalement la race humaine, j'essaie de construire un golem de lave. Un petit geyser sors du sable et ,concentré, j'essaie d'être un minimum réaliste alors que l'humain se forme. Elle ressemble à rien, elle est ultra moche faut le dire, pour un humain de lave c'est affreux mais c'est le geste qui compte mais surtout ça représente très bien la perception des humains que je possède sous forme humaine. Et le fait que, de base c'est un pouvoir fait pour détruire, non pour créer, ça arrange pas les choses.

《Ça ressemble à rien je vous avoue, mais vous pouvez vous imaginez que c'est votre soeur, et vous pourrez venir lui parler quand vous voulez, je sais pas si elle pourra vous répondre mais si vous avez besoin de lui dire des trucs, elle sera là》  

Le rouge commence à monter aux joues, j'étais pas à l'aise mais si je pouvais pas soulager mes propres souffrance, je pouvais au moins soulager les siennes et puis je lui était reconnaissant de m'avoir proposé de l'aide. C'était quelqu'un de bien, vraiment, loin de l'idée de termite que j'avais des humains, même si ce n'est pas tout à fait un humain c'est un sorcier.

《Je sais, c'est pas super beau, c'est un pouvoir qui sert à la désolation pas à la vie ou la création mais servez vous de votre imagination, comme ça votre soeur sera toujours là》

Pour la première fois de ma vie, mon pouvoir allait servir à faire le bien plutôt que la destruction.

《On est pas si différent, vous et moi, c'est juste les origines qui change, et je vous comprends mieux que quiconque, je sais ce que c'est, et puis c'est une manière de vous remercier pour votre aide, une offrande en quelque sorte, mais c'est pas vous qui m'en faites une c'est moi. Je suis pas le phénix que vous cherchez, j'aurais sincèrement aimé que vous soyez tomber sur lui plutôt que sur moi, ces créatures ont la magnificence que j'aurais jamais et elles vous représente mieux que moi. Servir votre famille aurait été un honneur, vous servir également mais.. .rah j'en perds les mots.. merde..》

J'étais réellement sincère, je pensais ce que je disais, j'étais pas un hypocrite, c'est pas mon truc de mentir où de lécher les chaussures des humains, j'ai toujours été franc, être asocial ça aide aussi je crois.

《Une offrande à un cancrelat comme lui ? Tu est pitoyable pauvre destruction, vivre avec les hommes te ramolli le coeur, au lieu de l'écouter brûle le au plus vite et occupe toi du reste》 fis cette petite voix, avec un ricanement mauvais à la clé.

Et voilà que ça recommence..

《Votre magie elle consiste en quoi, au juste ?  》  

« Votre pouvoir n’a jamais que la fonction que vous souhaitez lui donner »
《Quand on est humain oui, pas en tant qu'entité, on peut pas donné une fonction à un pouvoir quand on ressens rien》

Je n'étais pas vraiment fier de ma création, une créature sans visage qui ressemble plus à un bonhomme en pâte à modeler qu'à un golem  humain de lave. Mais je voulais faire un geste pour lui, dans la mesure du possible et de mes moyens, je me sentais démuni en face de la douleur secrète qui le ronge, et je le comprenais mieux que jamais. Cette culpabilité qui déchire l'âme, je sais ce que c'est pour le vivre tout les jours et toutes les nuits. Je me sens en union avec le professeur, un fil invisible nous relis de la plus improbable des façons.

《Vous pouvez pas savoir à quel point je vous comprends, déjà que des milliers de victimes c'est difficile à gérer pour moi, j'ose pas imaginer une pour vous》

Je ne savais pas quoi faire pour le consoler, j'avais jamais réconforté personne, j'avais semé que des larmes et de la terreur, des morts à foison, j'étais un monstre et aujourd'hui je voulais tendre la main à quelqu'un, même si c'était contre nature. Je pose doucement une main sur son épaule, et d'une voix apaisante, ce qui m'étonne, à mon tour je prends la parole :

《Mais les hommes sont capables de tout reconstruire après avoir vu leur monde se détruire après une catastrophe naturelle, vous êtes des entêtés, vous, les cancre..Les humains pardon,  je suis certain que vous arriverez à reconstruire une vie stable  ? La destruction, le chaos peut amener à des choses extraordinaires, faire table rase du passé pour repartir sur des relations plus apaisées, c'est une métaphore évidemment, hein ! 》  

Lorsqu'il tends son regard vers l'océan j'en fait de même, la beauté cruelle de Gaïa m'apparaît dans toute sa largeur, sa splendeur. Aussi douce que violente, capable de prendre la vie grâce à ses tsunamis. Je me dis qu'elle devait régulièrement en avoir sur la conscience, elle aussi, avant de réaliser qu'elle n'en à pas, c'est une entité sans âme, tout comme moi autrefois.

« Ce monde a des vertus bien étrange »« Vous le savez peut-être, il a le don de rendre la vie à ceux qui l’ont perdu… »  

Il l'avoue : sa soeur est revenue à la vie et à cet instant je deviens blême, pour ne pas dire livide. Si sa soeur est ici.. mes victimes.. mon volcan.. Mais j'efface mes soucis alors que je vois le professeur heureux d'avoir retrouvé Ariana, sa soeur et je me réjouis secrètement de cette nouvelle  :

《Je suis heureux pour vous, Ariana est un nom magnifique pour une humaine, je trouve. Mais malgré tout, cette chose restera à votre disposition si jamais》  

Une autre hallucination vient remplacée la première, je vois une femme richement habillée, le corps calciné, un rictus mauvais sur les lèvres :

《J'ai agonisée des heures avant de mourir, monstre tu ne mérite pas l'amitié de ce brave homme, ni sa douceur, tu ne pourras jamais échappé à ce qu'il y a au plus profond de toi, tu fuit et tu fuit mais faire souffrir c'est ton destin, je suis morte à cause de toi et je veux te voir payer, tu mérites pas le bonheur, ordure démoniaque, entité infernale. Tu ne peux pas changé et tu ne changera jamais, oiseau de feu, oiseau de feu, OISEAU DE FEU À JAMAIS ! 》  

Ce hurlement m'arrache une grimace et je me retiens de me bouché les oreilles, je regarde Albus avec hésitation, il a été franc avec moi et je me dois d'être pareil pour lui.

《Professeur Dumbledore... Je voudrais vous parler de quelque chose.. j'ai...euh...Des hallucinations, mes victimes viennent me cracher des insanités dans la tête.. celle-là, c'est une femme richement habillée, elle me dis qu'elle à agonisée des heures avant de mourir elle me traite de monstre, elle me dis que je mérite pas votre amitié ni votre douceur et que je pourrais pas échappé à ce qu'il y a au plus profond de moi... c'est ma conscience qui me hante mais c'est possible que ça soit de vrais fantômes ? Où vont les hommes quand ils meurent ? 》 

Car ,à travers les hallucinations, je commence à me poser la question de la vie après la mort, où sont allé tout ces innocents ? Determiné, je vise une canette de coca cola avec ma lave, elle prends feu. J'avais changé d'avis, pourquoi je serai pas capable de veiller sur ce petit homme sage mais tout aussi rongé que moi  ? Je le fais bien avec les animaux du refuge pourquoi pas avec lui ?

《Je veillerais sur vous, je vous protégerais jusqu'à ce que ma véritable nature me rappelle à l'ordre, tant que j'ai encore des émotions, je vous le promet, professeur  ! Vos ennemis découvriront que je suis une menace naturelle pour eux, je serais très cruel si on vous touche, vraiment impitoyable, ainsi va la Nature, je vais juste leur filer un peu la frousse pour qu'ils comprennent》  

Un petit sourire en coin étire mes lèvres, un peu déçu de ne pas en apprendre davantage sur cette mystérieuse magie :

《Les secrets des humains sont-ils si difficiles à expliquer, petit homme ? Mais vous avez raison, vous avez vos mystères et nous, entités, les nôtres, et ils dépassent votre compréhension. Les entités sont assez indépendantes, j'ai jamais eue de maître, on ne règne pas sur un volcan, c'est lui qui domine, au début ça à pas été facile de me plié à un supérieur. Et j'ai encore bien du mal avec le concept d'avoir quelqu'un au dessus de moi, quand j'ai mené seul ma barque, enfin mon volcan, pendant des millénaires》  

Je savais parfois faire preuve de sagesse par moment quand j'étais pas hanté par la mort.

《Vous êtes un humain, vous faites des erreurs à votre taille, enfin je crois.. Vous avez le mérite d'avoir ressenti des remords immédiat, je vois un homme bienveillant et doux qui peut réparer sa faute, qui est assez fort pour ça moi j'aurais jamais assez d'une vie pour réparer les souffrances que j'ai engendrée, et je veux me faire pardonner également de votre espèce en vous protégeant même si vous n'avez pas besoin de moi, je suis un têtu. Ici je suis plutôt protecteur..trop parfois.. Et puis entre bouffés il faut se serrer les coudes, vous savez j'ai peur de rien ni personne, depuis quand l'oiseau de feu flanche devant une menace ? Sans déconner on dirait que je vante mes capacités pour un entretien d'embauche..  》 fis-je en riant doucement, amusé.

Je regarde mes mains et ce corps humain qui me sert de prison avec les émotions humaines comme geôlieres, c'est vrai que si je voulais je pouvais soumettre à mon bon vouloir cette ville et détruire les habitations, mais non, je désire protéger la vie plutôt que la saccagée.

《Je suis conscient que je devrais cesser d'être terrifié par le monstre qui est en moi..  j'peux pas m'en empêcher c'est plus fort que moi, j'ai peur qu'il se réveille, qu'il sorte de sa cage et qu'il vous détruise, j'veux pas un scénario à la Pompeï, j'veux pas perdre Sven, vous, Orphéus.. j'veux pas être l'assassin sans coeur du peu de proches que j'ai.. ni des innocents d'ailleurs parce que cette force fait pas la différence entre les amis et les ennemis, les criminels et les innocents. Faire du mal a des innocents c'est horrible, mais c'est pire quand c'est quelqu'un que vous aimez, votre histoire avec Ariana en est un exemple. 》  

 Je confie donc réellement ce qui me fait peur dans l'idée de redevenir l'oiseau de feu. En attendant Albus à le don de faire ressortir le meilleur de moi-même, à ces côtés je me découvrait autrement, je commence à réaliser que c'est peut-être à cause du fait qu'il voyait d'abord l'humain en moi plutôt que le monstre et qu'il n'avait pas peur de moi. Et puis il possède une énergie très douce, très apaisante et surtout très positive, contagieuse. En tant qu'être séculaire, je suis assez sensible aux énergies que dégage les autres.

《Mais vous..vous voyez l'humain plutôt que le monstre, vous n'avez pas peur de moi et vous vivez vous aussi dans le tourment d'une vie innocente que vous avez arrachée, vous faites ressortir le meilleur du pire c'est pour ça que je veux vous protéger. Vous êtes un homme juste, peu importe ce qu'en pense les autres, je comprends bien à présent, vous êtes un bon professeur, grâce à vous vos élèves peuvent donné le meilleur d'eux-mêmes, vous le faites ressortir. Je..vous avez raison..peut-être que je pourrais contrôler l'oiseau de feu.. Je veux y croire !  Je veux vraiment veiller sur vous et je m'y accrocherais de toute mes forces pour conserver un semblant d'âme lorsque.. Le moment de la métamorphose viendra.  》  

Et cette promesse de veiller sur lui serais garante de mon humanité, j'essayerais de m'y accroché de toute mes forces pour conserver un semblant d'être. Il m'explique que les humains n'ont pas réussi à découvrir les secrets de la mort, et que certainement la culpabilité me bouffe tellement que mes victimes viennent me cracher des horreurs alors qu'elles sont loin d'ici. Je suis très étonné par son récit, et je ne m'en cache pas :

《 Là par contre je comprends pas sur ce coup.. vous les deux pieds qui êtes si intelligents tout ce que vous bâtissez, avec la magie que vous manipulez etc vous n'avez jamais réussi à percer les secrets de la mort ? C'est un truc de dingue, quand même》  

Je bloquait sur ça, comment des êtres aussi évolué qu'eux peuvent rester dans le flou total quand à la mort, ils ont créer tant de choses, pourquoi n'ont-ils pas créer pour comprendre les mystères de l'après vie ? Je me sens un peu déçu l'espace d'un instant de découvrir que les humains possède leurs limites dans la créativité.

《Et c'est pas moi qui vais vous expliquer la vie après la mort, j'en sais rien de ce qu'il y a après, j'étais juste "chargé" de l'apocalypse.》  

Il s'amuse de ma dernière phrase, oui j'étais prêt à le protéger contre vent et marée, cet humain m'intéresse beaucoup, je me sens proche de lui, c'est d'ailleurs une première pour moi que de me sentir en communion avec un humain. Je le regarde avec intérêt alors qu'il me parle de m'aider à défendre une cause juste, oui je voulais narguer la Nature en protégeant les autres, je voulais mettre mes pouvoirs au service des humains, des animaux, des végétaux, et ça me tiens à coeur. Je le fais déjà avec le refuge pour les animaux, mais je voulais faire plus, beaucoup plus.

《Dites-moi, je suis tout ouïe》

《Vous savez la raison pour laquelle les offrandes, les supplications étaient stérile devant moi, professeur ? Quand la nature se venge, il n'est plus temps des prières》

Il pas vraiment tort et j'ingurgite ces mots en silence, j'en comprends le poids et la signification.  La peur pour moi ça à toujours été là fuite des êtres vivants pour sauver leurs vies, jusqu'à maintenant où, dans la peau d'un homme, j'experimente l'attachement envers autrui et la peur de les faire souffrir, une autre forme de peur finalement.

« Je ne doute pas un seul instant que vous y parviendrez »

Ces mots me font chaud au coeur et à les entendre ça me fait du bien, il avait confiance en moi, je le voyais à ces yeux et c'est bêta mais j'ai envie de faire honneur à sa confiance, et ça me donne davantage envie de me battre pour conserver cette âme qui m'a été donnée, et pour veiller sur lui.

《Merci, petit homme, une promesse est une promesse, vous êtes sous la protection d'une entité séculaire désormais, et le premier qui vont touche j'en fait du barbecue. 》

C'est vrai que cette histoire de mort est un petit peu étrange, comment des gens aussi intelligents peuvent-ils ignorer ce qui se passe après la mort ? Vous me direz que j'en sais pas plus qu'eux, mon rôle c'était pas de mener les âmes des êtres vivants dans l'autre monde, mais de répandre le soufre, la mort, la peur, le feu et la lave, bon si d'une certaine manière je les y amenés de façon atroce dans l'au-delà, l'autre monde, et pour ça je faisais plutôt bien le travail, que j'ai plus envie de faire désormais. Je voulais voir autre chose, d'autres horizons, divorcé avec mon épouse la destruction et balancé notre fils le chaos..

« Certains sorciers ici servent des intérêts de destruction qui n’ont rien à envier à votre vous passé. C’est ce qui définitivement vous distingue d’une personne intrinsèquement mauvaise. Ceux-là ne peuvent se dissimuler derrière l’excuse d’une nature initiale violente et destructrice. Contre l’avènement de ces sorciers, nous aurions besoin de tout le soutien disponible. Le vôtre pourrait bien nous être précieux. »

Là encore, je digère l'information qui m'est donnée mais saisissant à bras le corps la seconde chance qui m'est offerte, je m'exclame :

《Wow sérieux y'a vraiment des sorciers perchés qui ont une araignée au plafond, comme vous le dites eux ils ont pas l'excuse d'être une force de la nature ...  J'vous y aiderais, avec plaisir que j'suis à votre service, professeur, une bonne baston ça se refuse jamais. Et puis j'ai promis de vous protéger oubliez pas... Mes pouvoirs sont à vous. 》

Car je saisis bien les opportunités dans cette situation 1)  j'allais protéger des innocents, me racheter auprès des humains, des animaux et des végétaux 2) Ça me donne une motivation supplémentaire pour mon combat contre la force de la nature vengeresse qui dors en moi, pour garder mon âme 3) J'ai promis de protéger Dumbledore et cette raison rejoignait les deux autres, il avait percé le coeur du volcan avec sa douceur et sa bienveillance 4) Une bonne bagarre je dis pas non.

《Alors autant combattre la destruction par la destruction, c'est le cas de le dire j'en étais la forme primordiale, est-ce que vous pouvez m'en dire plus sur la situation, si c'est possible bien sûr ?  》

C'est grâce aux romans fantasy, aux contes, que ma conscience s'est construite, ces histoires sont porteuses de leçons qui m'aide beaucoup à forgée mon âme, s'imprégne en mon coeur tourmenté. Les livres ont une très grande place dans mon existence et, si j'avais pas tant tenu à réparer mes fautes, j'aurais sans doute bossé dans une bibliothèque où à la librairie.

« Sorciers ou humains, la quête de pouvoir transcende parfois la raison elle-même »

《La raison et même la nature j'dirais professeur》  

J'étais réellement sincère et intéressé par apporté mon soutien et mon aide à ces deux-pieds doués de magie, et j'écoute donc avec attention les informations sur cet ennemi qui menace de prendre l'ascendant sur tout le monde. Et en fait, c'est pas une araignée au plafond qu'il à ce sorcier maléfique mais carrément des termites. Neanmoins apprendre qu'on peut séparer son âme en plusieurs morceaux comme une recette de cuisine afin d'être immortel est quelque chose qui me laisse une forte impression, car j'ai la sensation qu'il faut avoir une sacrée puissance pour arrivé à faire un truc pareil. Dumbledore m'explique qu'il fallait trouver les objets pour les détruire mais qu'ils n'avaient aucune idée de l'endroit où ils sont. Tout ça était dingue, même pour une vieille carne comme moi, mais tellement déroutant et.. magique.

《Ah, mais je vous ai pas dit qu'il fallait combattre la destruction par la destruction ? S'il faut les détruire, ces artefacts, autant que je m'y colle, un bon jet de lave et on en parle plus, où de feu parce que je peux aussi créer du feu mais j'ai pas encore retrouvé ce pouvoir, je suis la forme primordiale de la destruction mais également l'esprit du feu. J'aurais jamais pensé qu'on pouvait décortiquer son âme comme une cacahuète pour accéder à l'immortalité c'est incroyable. J'ai l'impression que votre sorcier est très puissant pour faire ça et qu'il s'amuse à tordre le cou à dame nature pour y parvenir, sérieux, à ce stade, c'est plus l'araignée au plafond qu'il à celui-ci c'est des termites qui lui ravage les neurones. 》

J'étais vraiment fasciné par ces histoires de sorcellerie, cette seconde, non troisième chance qui m'est offerte, je veux pas la laissée passé, ni la loupé, je voulais pas décevoir mon protégé surtout, et être digne de sa confiance. Je me mets donc à la place d'un sorcier, ce qui est pas évident pour un être comme moi, c'est un exercice assez difficile, étant donné que j'avais jamais vu de sorciers durant ma très longue vie.

《Mais avant faut y mettre l'aile dessus, si j'étais un humain, sorcier maléfique de surcroît, où je cacherait des objets d'une telle valeur ? Chez moi, où alors dans un endroit discret et éloigné des yeux trop curieux》  

Je repense alors à ces sorciers cruels avides de destruction, pire encore que moi peut-être, et je ponctue la phrase avec cynisme :

《Il serait pas du genre à danser la mazurka a la vue d'une éruption volcanique où d'un tsunami, ce mec ? Genre il aurait sans doute adoré entendre les hurlements des malheureux que j'ai anéanti sous mes pulsions vengeresses s'il avait pu assister à mes réveils en guise de violons mais vous inquiétez pas il va pas danser longtemps, je vous aiderais avec joie pour mettre fin à son petit délire grandiloquent, j'suis à votre service, bref j'm'égare vous le savez, à votre avis quel endroit de la ville correspond à la description ? Un hangar abandonné ? Une maison en ruine ? Un manoir hanté ? Où peut-être aussi qu'il les garde sur lui par peur qu'on les lui vole ? 》  

J'essayais de m'inspirer des livres que j'ai lu pour venir en aide à Dumbledore, je me souviens des intrigues de bouquins où les antagonistes cache des choses importantes pour eux dans des endroits souvent désert où pas grand monde va et vient.

《Je sais pas si c'est un bon raisonnement, ça vient des histoires que je lis, pas forcément de mon expérience avec les humains, si ça peut donné une piste j'en serais ravi, si vous voulez j'peux me charger de les éliminés ces artefacts mais.. y'a un truc qui me chiffonne, c'est de la magie et moi mes pouvoirs c'est grâce à dame nature que je les possède, du coup il a peut-être paré à toute éventualité et.. ces objets sont peut - être indestructible, mon feu, si je le retrouve entre-temps, et ma lave y viendront pas forcément à bout.  》  

C'était une hypothèse qui tenait la route je trouvais, mais qui me réjouis pas des masses car c'est la première fois que je doute de l'efficacité de mes dons.

À cet instant précis de doute, un jet de lave incontrôlé sort de ma paume et atterri un peu plus loin mais je remarque que celui-ci est différent des autres, car la silhouette d'un homme devant ce qui reste de sa maison apparaît dans l'élément, net et précis, il regarde avec un air d'impuissance, bouche serrée...Le gigantesque monstre de lave au regard vide qui se dresse devant lui tandis que les hurlements des quelques malheureux survivants de la bâtisse écroulée à cause des gros fragments de roches expulsés par le volcan résonne dans l'atmosphère, ils tentent de fuir l'éruption et l'inquiétant oiseau qui l'accompagne, leurs silhouettes terrorisées se dessine également dans la lave. Lui tombe finalement a genoux devant l'entité il commence à prier, mains serrées.

"Pitié, aie pitié, épargne-nous, épargne cette ville, tout puissant oiseau de feu, je t'en prie, je t'en supplie, qu'est-ce qu'on à pu faire de mal à ton encontre ? On à respecter toutes les procédures du culte, pourtant, les offrandes, les prières.. pourquoi une telle indifférence ? "  

Une voix de femme, en pleurs, se fait entendre :
" Cousin Illion, il faut partir, la ville est presque détruite, cette chose n'a pas d'âme, la nature est en furie, ça ne sert à rien de la raisonnée, il faut fuir.. NOOOON"   Un hurlement déchirant déchire l'atmosphère apocalyptique du souvenir.

Car sans écouté le plaidoyer, l'entité englouti tout, un hurlement de souffrance s'échappe de la bouche de l'homme impuissant qui se prends mille degrés sur lui, engloutissant également les débris de la maison, quelques humains sont toutefois parvenu à courir assez vite pour échapper au désastre et se sont réfugié sur une colline au loin, les cris terrifiés s'estompe, un autre souvenir apparaît montrant le temple dédié à l'oiseau de feu brûlé puis s'effondré sur lui-même suite a la force d'un  crachat enflammé sorti du bec de l'entité les humains prenant la fuite pour échapper à l'incendie et la destruction puis la lave retombe au sol.

《Un souvenir de lave, je ne me souviens pas de cette scène, je me souviens pas de toutes les éruptions》

J'ai beaucoup de difficultés à cacher mon émotion devant ce souvenir matérialisé oublié, à la contenir, le regard de cet homme, Illion, me hante. C'était très dur pour moi moralement de contempler ça, toute cette puissance qui se déchaîne sur les hommes. Cette rage destructrice sans aucune raison. Mais je serre les poings, déterminé à ne plus jamais faire revivre ça à personne.  

《Je..Je pensais pas que ma lave était imprégnée de..ça ni que je pouvais faire ça, je veux plus jamais ça, que ça soit par un sorcier maléfique ou autre, ça augmente davantage encore mon envie de veiller sur vous et les hommes les animaux et les végétaux, professeur, à quoi ressemble ces artefacts ? 》

Le ton de ma voix est tout aussi déterminé que mes poings serrés.

J'ai beaucoup de difficultés à me remettre de ce souvenir de lave et de la violence de celui-ci. Le regard d'Illion me hante encore alors que j'essaie de remettre mes idées en place. Et de comprendre que ma lave garde en mémoire la trace des morts horrible que j'ai créé, car je devine que certaines personnes n'ont pas pu sortir à temps du temple et sont décédées écrasées par l'écroulement. Des morts affreuses, ils ne sont pas passés de l'autre côté du miroir en paix.

《Je vous avais  prévenu, mais il tient qu'à moi d'inscrire en ma lave des souvenirs moins tourmentés. Ha et sinon vous pensez pas qu'on a pas déjà essayer de me détruire ?  Quand je dors je me pétrifie, je me change automatiquement en pierre basalte dans la cheminée du volcan et du coup ils sont déjà arrivé avec les marteaux de forges une fois ou deux pour essayer de me péter sans succès, le basalte c'est une pierre volcanique très dure c'est pour vous dire la Nature est bien faite dans sa cruauté》   

Déterminé, je plonge les mains dans ma veste imitation cuir pour en sortir une très vieille liste de courses et un stylo bic oublié là. Je note avec une très grande application tous les objets qu'il me decrit comme étant de potentiels artefacts, et deux personnes. Non, sérieusement on peut mettre un bout d'âme dans quelqu'un ? Là ça dépasse complètement mère Nature.

C'est alors qu'il m'annonce vouloir me protéger également, j'arrête d'écrire pour lever lentement la tête vers le professeur. Ça me touche profondément, et je sais pas quoi dire, même si je commence à réaliser doucement que mes pouvoirs, placés entre les mauvaises mains de ces fameux sorciers destructeurs, pourrait être dangereux, peut-être. Sans parler de ma forme ultime, des kakis, les militaires qui savent très bien comment accueillir des monstres dans mon genre. Mais ça me touche beaucoup, ça fait tout drôle.

《Merci c'est gentil à vous, je..j'avoue que je sais pas quoi dire, mis à part qu'on est liés désormais, on se protégera mutuellement dans ce cas-là. Mais qu'est ce qui vous fait penser ça ? En tout cas...merci.. Albus, votre prénom est bien beau aussi pour un prénom deux-pieds, mais je crois que ça se fait pas trop bien dans les coutumes humaines de nommé un professeur ?  Dans tous les cas ca me fera pas renoncé à sortir les griffes pour vous protéger.. 》  

Je veux vraiment veiller sur Dumbledore et tout mes proches, j'suis une maman tigre avec eux. Et ça fait du bien de pas être jugé par quelqu'un comme un tueur sans coeur alors que je veux justement sortir de ce carcan et cette quête, en plus de mon boulot au refuge, me donne toutes les cartes en main pour le faire.

《Vous inquiétez pas non plus pour la magie, j'dirais rien à personne, les entités possède leurs secrets, votre secret est bien gardé avec moi, promis, ouais parce que des fois la magie c'est pas super bien vue dans les bouquins que je lis. Mais la magie c'est Mère Nature qui vous à béni de sa main, pour moi c'est la Nature et y'a rien de mal à ça, c'est même un beau cadeau de sa part.》  

Par exemple j'avais lu récemment un énorme roman de fantasy où la magie était interdite dans une partie du monde et où les dragons sont pas bien vu, moi j'ai jamais rien eue contre la magie, au contraire j'trouve ça ultra fascinant, c'est féerique et c'est juste ultra passionnant, intéressant. Quel concept !

《J'vous aiderais à mettre les mains sur les artefacts, pour les deux personnes qui ont un bout de votre ennemi en eux, déjà j'aurais jamais pensé qu'on puisse mettre des morceaux d'âme dans des gens, l'exorcisme c'est peut-être un bon compromis, sans pour autant leur faire du mal ? On pratique ça en magie aussi ?》   

J'écris les noms des objets à côté de leurs nombres : un diadème, une bague, une coupe, deux deux-pieds, un journal et enfin un médaillon.

《Ça fait beaucoup d'éclats d'âmes éparpillés ça, il lui en reste encore où il à carrément fait le grand nettoyage ? Il à quel doux prénom ce sorcier maléfique, d'ailleurs ? Si j'ai le droit de savoir bien entendu ? 》