(abandonné) (( i may be bad, but i'm perfectly good at it )) ✧ – tarkrennic – (( nsfw ))

“Feels so good being bad. There's no way I'm turning back. Now the pain is for pleasure, cause nothing can measure. Love is great, love is fine. Out the box, outta line, the affliction of the feeling leaves me wanting more. 'Cause I may be bad, but I'm perfectly good at it. Sex in the air, I don't care, I love the smell of it. Sticks and stones may break my bones, but chains and whips excite me. 'Cause I may be bad, but I'm perfectly good at it.” (S&M •• RIHANNA)


-17 BBY ▴ APPARTEMENTS DE WILHUFF TARKIN, DERNIER ÉTAGE DE LA TOUR RÉSIDENTIELLE 500 REPUBLICA. CORUSCANT CITY.   --- (( NSFW ))


« Mon père va vous pulvériser. » argue une petite voix à l’accent caractéristique des impériaux, fier et haut perché. Cette voix appartient à un jeune garçon installé confortablement sur le grand canapé en cuir qui fait face au sien, une lueur de défi dans le fond des yeux. Plein de malice, ce petit être guette un froncement de sourcil, un claquement de langue, ou même un hurlement de la part de celui qui lui fait office de « babysitter » ce soir. Orson Krennic. Quelle ironie. Putain de vie de merde. Pourquoi s’est-il laissé embarquer là-dedans ? Ce ne devait être qu’une « formalité » selon son père. Un détail à régler de dernière minute, une urgence. Un service honorable, susceptible de lui ouvrir les portes d’une promotion. L’enfant l’observe dans l’attente d’une réaction qu’il puisse utiliser contre lui. Soit en rapportant tout à son vénérable père, soit en manœuvrant lui-même. Il veut le pousser à bout. Ce petit a passé la soirée avec lui, et le voilà déjà capable de cerner sa personnalité explosive et énergique. C’est un vrai petit diablotin. « Lorsqu’il saura tout ce que vous avez fait ce soir. » renchérit-il dans le but d’énerver encore plus Krennic en lui rappelant les détails de cette sombre soirée. Les hurlements dans tout l’appartement, l’odeur de brûlé venant de la cuisine et la fumée qui s’en est échappée jusqu’à enfumer tout l’étage de l’immeuble, le début d’incendie du rez-de-chaussée, les appels de détresse du petit, les explications incohérentes auprès des voisins inquiets, puis aux services d’urgence ayant été appelés pour solutionner le petit incendie. Orson Krennic a foutu un beau bordel dans les appartements du Grand Moff Tarkin. Par la faute du gamin. « A votre place, je démissionnerai avant qu’il ne soit trop tard. Pour le peu d’honneur qu’il vous reste, monsieur. Mon père dit souvent que vous êtes né sans… » Orson inspire une profonde bouffée d’air, il se sent au bord de l’implosion. Plus il le pousse, et plus il se retient de l’attraper par le col de sa chemise parfaitement pliée, en digne successeur du nom des Tarkin, et de le balancer par la fenêtre de l’appartement. Il se retient si fort, que s’en est douloureux. Ses phalanges blanchissent sous ses gants en cuir noir. « Tu n’es pas à ma place, gamin. » grommèle-t-il en grinçant férocement des dents. Krennic se fait une réflexion, tout en scrutant les moindres faits et geste du fils de Tarkin. Le petit se lève, puis fait le tour du salon quelques secondes, en sifflotant un air de parade militaire impérial. Les jeunesses impériales. Il est vrai qu’il y a passé un mois, l’été dernier, selon son père. Il les rejoindra très certainement dans un an ou deux de manière plus régulière, voire définitive. Ce gosse… Lorsque l’enfant se tourne enfin dans sa direction, après être allé ranger un livre dans une immense bibliothèque, c’est avec un sourire diabolique et un regard pétillant d’amusement cruel qu’il accueille son étonnement. Oui… Ce gosse est l’incarnation du mal. La surprise d’Orson est sincère. Comment un enfant à l’apparence angélique peut-il se révéler être un véritable démon ? Si jeune, qui plus est. Garoche Tarkin est à l’image de son géniteur. Malsain, pervers, hypocrite, condescendant, fourbe, manipulateur et… insupportable.

Cette voix… Ce regard d’acier. Ce sourire fier. Putain de gosse. Il n’en peut plus. Ce gamin ressemble fortement à Wilhuff Tarkin en certains aspects. Physiquement, c’est une évidence. Caractériellement… Il s’avère en très bonne voie. Le petit Garoche Tarkin n’a que dix ans. Il est… caractériel et désobligeant, alors que le père est un modèle de patience et de discipline exemplaire. Il ne tient pas en place, alors que son géniteur est une statue de cire ambulante. « Mon père sait que vous me manquez de respect ? » Perdu dans ses pensées noires et dans ses jurons, le petit le ramène cruellement à la réalité par ses provocations incessantes. Orson hausse un sourcil, ne comprenant pas bien sa requête. « Vous m’appelez gamin alors que je suis le fils d’un Grand Moff. » Il rit. Orson se met à rire. Nerveusement et amèrement. Ce sont les nerfs qui lâchent après cinq longues heures à supplier que l’on vienne lui donner une corde pour se pendre à l’immense lustre de cristal qui domine un coin du salon luxueux du Gouverneur. Qu’est-ce qu’il a bien à foutre de l’étiquette, en présence d’un gosse de dix ans ? Fils de Grand Moff ou pas, ce gamin est un pitoyable petit être. « Ça vous amuse, Krennic ? Vous rirez aussi tout à l’heure, lorsque mon père rentrera et qu’il verra que vous avez mis le feu chez lui. » Là, c’est la provocation de trop. Krennic se met à serrer les poings aussi fort qu’il peut en pestant : « C’est directeur Krennic, gamin. » Par les étoiles, ce qu’il peut détester l’accent aristocrate du gamin. Très similaire à celui du père. « Plus pour longtemps, si vous voulez mon avis. » le coupe presque immédiatement Garoche Tarkin, un sourire moqueur encore présent sur ses lèvres minces. « Je n’ai pas demandé l’avis d’un gosse. » marmonne l’impérial en attrapant ses genoux entre ses mains pour se servir d’appui. Il se lève lentement, mais sûrement en poussant un râle d’agacement. « Quant à l’incendie… Nous savons très bien ce qu’il s’est vraiment passé. Tu as déclenché cet incendie, tu as appelé le service responsable à Coruscant en m’accusant de cambriolage et d’agression sur enfant. Ce que j’ai fait depuis des heures, c’est de veiller sur ta sécurité. Je suis bien trop vieux pour ces enfantillages. Je suis uniquement là par sympathie pour ton père et… » Orson se coupe brutalement devant le rire cynique du gamin. Il y a quelque chose qui le perturbe dans le comportement de Garoche. Ce gosse est foncièrement malveillant. Il est possédé par le mal. (c’est bon je me marre, j’ai tous les films de parodie d’enfants diaboliques en tête là) « Vous êtes là pour vous faire mousser. » Quelque part, l’enfant n’a pas tort. Krennic referme sa bouche en affichant une mine sévère, lèvres pincées en signe de mécontentement. « Vous perdez votre temps, Krennic. Mon père vous hait déjà. Vous êtes un idiot pour lui. » Étrangement… Cela lui fait l’effet d’un coup de poignard au cœur d’entendre ces mots proférés avec autant de hargne.

Orson Krennic n’a jamais envisagé cette possibilité, au moins une fois dans sa vie. S’occuper d’enfants, avoir lui-même des enfants, ou surveiller les enfants des autres… Quelle horreur. L’idée même le révulse jusqu’au plus profond de sa chair. Il n’a accepté que parce qu’il s’est retrouvé au pied du mur par Tarkin, mais pas seulement – il a accepté parce que c’est Tarkin. L’enfant a raison sur tout. Orson a espéré pouvoir se « faire mousser ». Impressionner le Gouverneur. Sympathiser avec le Gouverneur. Rentrer dans son intimité… Pour commencer. Orson est dans un certain déni de ses émotions. De drôles de sentiments le portent inévitablement à désirer évoluer près du Gouverneur Tarkin. De l’amour. Une attirance refoulée. Après tout, Tarkin lui a vanté les mérites de son éducation en lui confiant la garde de son fils pour quelques heures seulement. Un enfant sage. Bien sous tous rapports. Éduqué avec discipline et autorité. Extrêmement mature pour son âge. Héritier d’une longue lignée d’aristocrates impériaux. Conneries, oui. Lorsqu’Orson Krennic repense aux circonstances exactes de sa présence dans le salon du Gouverneur Tarkin, c’est avec une profonde amertume qu’il se mord l’intérieur de la joue. Comme pour se flageller. Se punir lui-même de ne pas s’être suffisamment affirmé devant Wilhuff Tarkin. Lui dire non est exclu, mais détourner le sujet est une solution. Une solution qu’il a ridiculeusement occulté, tant les lèvres minces et la voix rauque du Gouverneur Tarkin ont su parasiter son esprit si brillant. Tout a commencé en début de matinée. Krennic a guetté la fin du meeting dans les locaux du département depuis de longues minutes pour s’entretenir en privé avec le Grand Moff. Wilhuff Tarkin lui a promis de regarder ses dernières notes sur le projet de l’Étoile de la Mort. Il le lui a promis. Il y a cinq jours déjà. Krennic a donc insisté. Une fois, deux fois, jusqu’à six fois. Par courriels, par enregistrement holographique et même de vive voix. Tarkin l’a comme à chaque fois envoyé paître poliment, toujours avec une petite phrase désobligeante. Acide et cruelle. Terriblement excitante. Krennic le déteste profondément. Il le hait d’une force. Il le hait pour trouver toujours le moyen de l’humilier avec dignité et se hait encore plus pour se sentir particulièrement émoustillé par son arrogance. La figure du Grand Moff l’interpelle, le captive, le fascine au point de frôler la folie furieuse. Son uniforme impeccablement repassé, couleur vert olive. Son petit sourire mesquin en coin, délicieusement tentant qui malmène son cœur et brouille ses pensées. (non mais il est maso c’est bon, il a le syndrome de Stockhölm) Pour les beaux yeux du Gouverneur Tarkin… Orson Krennic est capable de dire « oui » à tout. Absolument tout. Même le pire.

« Vous surveillerez mon fils unique, Krennic. » Tarkin est implacable. Krennic est désabusé. « Mais… Gouverneur, ce n’est pas ce que nous avions… » Il tenté de protester de toutes ses forces, heurté par cette requête qu’il juge avilissante. Lui, directeur du département des armes avancées de l’Empire, superviseur du projet de super-arme de l’Empereur, s’occuper du fils du Gouverneur ? Insensé. Krennic s’y est opposé. Tant bien que mal. « Je sais, directeur, mais j’ai un entretien de la plus haute importance avec l’Empereur qui vient de se placer. Vous m’attendrez donc dans mes appartements. Etant sur place, cela nous facilitera la tâche à tous les deux. » Krennic s’est retenu difficilement de rire de son propre sort. Ce sont, à ses yeux, des prétextes ridicules. Il soupçonne même fortement que le fameux entretien prévu entre le Grand Moff et l’Empereur ait été planifié quelques jours plus tôt. « Je n’ai guère d’expérience. » a-t-il répliqué avec fermeté et froideur, les poings serrés. « Ce n’est qu’un enfant, allons, directeur Krennic. » Un enfant, un enfant… Justement. Là est tout le problème. Orson Krennic déteste une chose précise dans la vie, et ce sont les enfants. Il les trouve médiocres, sales, mal élevés et diaboliques. Des petits humains miniatures perturbants. Effrayants, un peu comme les clowns. Krennic n’aime pas non plus les clowns. (JE VEUX UN REMAKE DE CA, NON MAIS FAUT FAIRE UN RP D’HALLOWEEN 2) Tarkin ne le transformera pas en idiot et sûrement pas en boy à tout faire. Il est directeur. Il a des responsabilités importantes. Il est âgé de quarante ans. Il a autre chose à faire que surveiller un enfant qu’il devine aussi ennuyant que son géniteur. La motivation d’Orson ne permit pas de faire céder le Grand Moff, bien décidé à lui confier une tâche qu’il considère comme « un véritable honneur » selon ses propres mots. « Certes, mais… » En un clin d’œil, tous ses beaux discours et sa fière motivation se sont effondrés sous ses pieds, au simple son tendancieux de la voix du Gouverneur. « Souvenez-vous, directeur. Tous vos services sont requis, vous êtes à notre disposition. » Notre disposition… Krennic se souvient s’être retenu de hurler en se mordant la lèvre si fort que le goût du sang s’est imprégné longuement dans sa bouche brûlante, aux dents grinçants de rage. « Vous m’aviez promis de regarder les améliorations que je vous ai proposé concernant le projet. » Des promesses en l’air, comme toujours. Tarkin ne lui accordera jamais l’attention qu’il convoite si férocement. « Plus tard, Krennic. Après ma communication. Dans mon bureau. » Est-ce qu’il peut encore lui faire confiance ? Orson y a cru. Quelques secondes. Il a cédé. Orson cède toujours. La différence hiérarchique, le charisme de Tarkin. « Bien… » a-t-il grommelé entre ses dents, d’une voix très basse, un peu comme un chuchotement forcé. Tout ne s’est pas arrêté là, avant de s’en aller, Wilhuff a précisé une donnée très importante à laquelle Krennic n’a prêté qu’une oreille distraite : « Faites attention, c’est un enfant… avec quelques conflits intérieurs depuis la disparition de sa mère. » Quelle jolie manière de sous-entendre que son fils est un enfant turbulent, en conflit ouvert et franc avec toute forme d’autorité, insupportable et extrêmement capricieux, élevé avec une cuillère en or dans la bouche, bien trop choyé par sa défunte mère, Thalassa Tarkin. Sur le papier, Krennic ne s’est pas méfié plus que cela. Confronté au fait, c’est un véritable Enfer, et il a beau prier tous les astres de la galaxie, personne ne vient le délivrer de ce calvaire.

Une chose est sûre, Garoche Tarkin est un enfant extrêmement mature pour son âge. Doué d’une excellente élocution, d’une richesse dans son vocabulaire et de manières d’adulte. Il copie son père à merveille. Sans doute lui voue-t-il une admiration sans bornes. Ce qui insupporte encore plus Orson Krennic. « Bon. Ça suffit. Restes-là. Va t’asseoir dans un coin et laisse-moi travailler. » grimace Krennic en levant les yeux de son datapad à l’écran coupé sur deux fenêtres  –  l’une sur un texte scientifique et l’autre sur des dessins numérisés. Il en a assez d’entendre chantonner Garoche un peu partout et de faire le tour du salon, touchant objet sur bibelot, insatisfait par ses trouvailles. Il lui donne un putain de tournis. « Non. » répond Garoche avec un sourire qu’Orson qualifie de pervers. C’est cela. Ce gamin est pervers. Non pas au sens lubrique, il est pour cela beaucoup trop jeune. Non, ce gamin est pervers dans le pire des sens. Il est provocateur, sournois et cruel. Ce sourire… Krennic meurt d’envie de le lui faire ravaler d’une bonne gifle. Blesser le fils du Gouverneur est toutefois une erreur stratégique monumentale. « Va t’asseoir, tout de suite. » Krennic élève la voix, en déposant son datapad sur le coin du canapé. La colère monte, petit à petit dans ses veines en feu. Garoche éclate de rire en réponse, – ce gamin est persuadé qu’Orson joue avec lui. Il ne joue pas. Non, Orson va tout bonnement se lever et lui foutre son poing au visage. « Si vous faites quelque chose contre moi, je le dirais à mon père. » le prévient l’enfant en sentant le danger. Garoche le sent dans les yeux assombris de Krennic, dans son souffle de plus en plus haletant, et dans le fait que son corps vient tout juste de se raidir, prêt à bondir d’un instant à l’autre hors du canapé pour l’attraper. « C’est la dernière fois que je te le demande. Va t’asseoir sur ce canapé. Lis, occupe-toi, ou dors. Fais le mort, qu’importe. Fais ce que tu veux, je n’en ai rien à faire. Je te demande le silence. Je ne veux plus t’entendre. Compris ? » Krennic grogne entre ses dents, insultant l’enfant de tous les noms dans un coin de sa tête. N’est-il donc jamais épuisé ? Pourquoi l’a-t-il laissé s’empiffrer de biscuits et autres cochonneries auxquelles il n’a pas prêté plus d’attention que cela ? Il y a quelques heures, Garoche a poliment demandé la permission de descendre en cuisine en prétextant quelque chose qu’Orson a déjà totalement oublié. Affalé dans le canapé et perdu dans ses conclusions sur son datapad, Krennic l’a tout bêtement autorisé à faire tout ce qu’un enfant à une heure tardive n’est pas supposé faire. Krennic espérait naïvement avoir un peu de silence et de paix pour étudier ses conclusions. Il ne l’a pas surveillé, non, il s’est laissé distraire par ses communications, ses prises de note et ses dernières modifications des schémas qu’il désire avidement montrer au Grand Moff. Tout devant être parfait pour Wilhuff Tarkin. Krennic doit de ce fait tout vérifier. Tout relire, tout rectifier, et probablement changer certaines tournures de phrases, en bon perfectionniste et maniaque qu’il est. Le taux très élevé de sucre dans le sang de Garoche explique certainement cet état de nervosité extrême.

Orson referme ses doigts lentement dans le creux de ses paumes, à deux doigts de se lever d’un bond. Mieux vaut ne pas qu’il se lève. « Et vous ? Vous êtes supposé me surveiller, mais vous avez passé la soirée sur votre datapad ou en discussion par hologramme. Que croyez-vous que mon père vous dira lorsque je lui répéterais ? » S’en est trop. Comme une tornade drapée de blanc, Krennic se lève sous les hurlements de l’enfant, pour l’attraper par le col de sa chemise toute proprette. « Ça suffit ! Saloperie de gamin ! » crie-t-il, excédé. Les veines de ses tempes se mettent soudainement à gonfler sous la chair rougie de colère de son visage déformé par une grimace. « Lâchez-moi ! » Non, il ne le lâchera pas. Krennic n’a que faire des pleurnicheries d’un enfant. Il serre encore plus sa poigne et l’approche plus près. Menaçant, fou de rage, Orson Krennic est désormais incapable d’entendre raison. Il vient d’atteindre un point de non-retour. Depuis des heures, cet enfant l’agace, l’horripile, le met dans des situations angoissantes et traumatisantes pour quelqu’un qui n’a finalement jamais eu le moindre instinct paternel de toute sa vie. « Vous me faites mal ! » hurle Garoche, en se débattant furieusement pour s’échapper des griffes de Krennic. « Je ne crois pas avoir entendu le mot magique. » grogne-t-il en laissant ses doigts remonter le long du cou du fils de Tarkin, pour les refermer brutalement. Garoche étouffe quelque peu. Il tousse, mais Krennic ne desserre pas sa prise. Il l’étrangle doucement, très lentement par de brèves pressions. Il ne le tuera pas, non. Il n’est pas fou à ce point. Il lui fera simplement peur, tellement peur… que Garoche se tiendra définitivement tranquille pour le reste de la soirée. « Lâchez-moi, s’il vous plait, Krennic… » marmonne à contre cœur Garoche, pris dans son égo, lui aussi. « S’il vous plait, QUI ? » Des « Krennic » à tout bout de champ, il en a également plus qu’assez. Garoche ne semble toujours pas disposé à céder. Ils se dévisagent, leurs orbes glacés se lançant des éclairs durant de longues secondes. Garoche est buté pour son âge, bien trop buté. Krennic aura toutefois le dernier mot. Il le sait. « J’attends ? » insiste l’impérial, visiblement indifférent aux souffrances et aux gémissements du petit. « Di… Directeur Krennic. S’il vous plait, directeur Krennic. » confesse Garoche dans un souffle un plus difficile que tous les autres. « Parfait. Si tu en rapportes un seul mot à ton père, si j’entends autre chose de sa bouche que des félicitations et des compliments pour m’être si soigneusement occupé de toi… Je te promets de revenir et de t’étrangler jusqu’à ce que le message soit bien imprimé dans ton esprit. Me suis-je bien fait comprendre ? » Garoche hoche la tête timidement, les yeux exorbités et sincèrement apeuré. « Je ne t’ai pas entendu ! » vocifère Krennic, impatient. « J’ai… J’ai bien compris, directeur Krennic. » répète Garoche comme un automate. Sans conviction. « Et que diras-tu à ton cher père, mon enfant ? » Une esquisse de sourire se meurt au coin de la bouche d’Orson, enfin en situation de force. « Je dirais… Je dirais à mon père que vous étiez très bien… et que vous vous êtes bien occupé de moi… » Ce n’est pas assez pour Krennic. « Et quoi d’autre ? » Devant l'absence de réponse de l'enfant, Krennic le lui fait comprendre en secouant son col un peu nerveusement. Avec davantage d'autorité. « Tu lui diras de me donner plus de considération. Tu lui diras de lire plus attentivement mes recherches. Tu lui diras de m’accorder l’importance que j’estime avoir à ses yeux, mais surtout au sein de notre noble et glorieux Empire. Tu lui diras de me donner une augmentation et une meilleure position. Tu lui suggéreras de me nommer Moff, pourquoi pas. Tu lui diras de m’inviter à vos réceptions plus souvent, afin que je puisse rencontrer davantage de beau monde… Tu lui diras de parler de moi en bien à l’Empereur. Tu proposeras même que nous pourrions être, lui et moi, de très bons amis… Parce que nous sommes tous les deux faits du même bois. J’aimerais beaucoup me rendre dans sa maison de vacances sur Phelarion. Voilà ce que tu vas lui dire, espèce de petit prince pourri gâté ! » Les joues de l’enfant s’empourprent, et les larmes montent au coin de ses yeux, mais cela ne fait pour autant pas arrêter Orson Krennic. Non, ce qui le fait desserrer brutalement son étreinte et libérer le cou de l’enfant de Tarkin… Eh bien, c’est Tarkin lui-même.

Un bruit se fait entendre, de l’autre côté du salon, et d’un simple coup d’œil, Krennic aperçoit la figure d’autorité du Grand Moff sur le pas des portes. Son sang se glace, son corps se fige comme une statue de cire, son visage désormais livide revêt soudainement une expression d’effroi et de culpabilité, ses yeux s’ouvrent en grand de surprise, son cœur manque de s’échapper de sa poitrine en battant si fort. Il relâche immédiatement le petit Garoche, qui, presque en larmes, s’éloigne jusqu’à se dissimuler dans un coin de la vieille cheminée du salon, apparemment calmé. « Je… » murmure le directeur, stupéfait par la visite impromptue du Gouverneur. Comment lui expliquer les choses, comment lui mentir ? « Je… » Des mensonges, Orson en a à la pelle. Mais là, pris en flagrant délit, aucun n’est suffisamment bien travaillé pour le sauver. « Oh… Quelle agréable surprise… Gouverneur, vous… Vous… arrivez tôt, si tôt, tiens… Je ne vous attendais pas avant… avant vingt-trois heures. » déglutit-il péniblement. Un goût d’acide lui monte en bouche. Il en a des nausées. Orson se sent comme un petit animal, effrayé et piégé. Vingt-trois heures. Il a au moins une heure d’avance. Sans doute… Krennic s’interroge. Il se demande si les difficultés rencontrées au cours de la soirée ne sont pas déjà parvenues aux oreilles du Grand Moff, au point de précipiter son retour dans ses appartements de la plus haute résidence luxueuse de Coruscant City. « Tout s’est parfaitement bien passé. Je pense qu’il est désormais temps que je… prenne congé pour la soirée. » marmonne Krennic, incapable pourtant de faire le moindre mouvement. Il reste avec un genou au sol, planté au beau milieu du salon du Gouverneur, les mains le long de son corps. Fuir, oui, c’est une excellente idée. Krennic en oublie d’un coup le but réelle de sa visite. Tarkin lui a promis de voir des choses avec lui concernant le projet. Il percute brutalement en lisant de l’incompréhension dans les yeux du Gouverneur Tarkin, ainsi qu’autre chose d’indéfinissable, et rajoute, comme prétexte : « Ah… Oui, notre entretien… Concernant le projet, nous pourrons en discuter un autre soir ou pourquoi pas… par échanges de courriers électroniques, c’est même mieux d’ailleurs. Plus j’y pense, plus je me dis que nous devrions faire comme cela. Par courriers. Vous êtes un homme extrêmement débordé, ne gaspillez pas votre temps avec ces histoires. Mon datapad vous est toujours ouvert. Ne vous embêtez pas pour moi. Je suis très fatigué, vous comprenez, et vous l’êtes très certainement aussi. Votre fils est… » Épuisant, insupportable, le diable incarné. « Tout à fait charmant. » Il se mord au même moment la lèvre, avant de rire doucement. Son petit ricanement chaud et nerveux, si caractéristique de ces moments de gêne et d’hypocrisie. Il est mal à l’aise, terriblement mal à l’aise. Tant pis pour le projet. Cela fait une semaine qu’il attend une réponse favorable du Gouverneur sur ses travaux, des jours qu’il attend un entretien en privé avec lui, mais la situation vient de prendre un tout nouveau cap. « Puis-je prendre congé ? » Il est temps pour lui de s’éclipser. Pour une raison inconnue, mais probablement symptomatique de l’attirance très poussée que le Grand Moff exerce sur lui, Orson reste encore quelques secondes dans cette position de soumission indirecte. Pas vraiment à genoux, mais presque. Le dos courbé, le menton légèrement incliné en signe de profond respect. Il guette l’autorisation du Grand Moff pour quitter la pièce. Krennic espère même recevoir son autorisation pour se redresser.

“Feels so good being bad. There's no way I'm turning back. Now the pain is for pleasure, cause nothing can measure. Love is great, love is fine. Out the box, outta line, the affliction of the feeling leaves me wanting more. 'Cause I may be bad, but I'm perfectly good at it. Sex in the air, I don't care, I love the smell of it. Sticks and stones may break my bones, but chains and whips excite me. 'Cause I may be bad, but I'm perfectly good at it.” (S&M •• RIHANNA)


-17 BBY ▴ APPARTEMENTS DE WILHUFF TARKIN, DERNIER ÉTAGE DE LA TOUR RÉSIDENTIELLE 500 REPUBLICA. CORUSCANT CITY.   --- (( NSFW ))


« Non. » lui dit le Grand Moff Tarkin. Froid et condescendant. Hors de lui. Krennic frissonne, encore sur ses genoux. Il observe en silence le petit Garoche se diriger vers son vénérable père, se plaindre d’un simple regard brillant de larmes. Orson fulmine intérieurement. Il serre les poings dans son dos, meurtrissant le cuir parfait de ses gants noirs. Saloperie de gosse. Krennic l’insulte, il veut l’étrangler… Ce gamin lui aura gâché la soirée, et même la vie, car Tarkin le lui fera payer. Il le sait. Tarkin le lui fera payer au centuple. En y repensant, Orson réalise qu’étrangler le fils du Gouverneur est une idée complètement suicidaire. Comment réparer cette erreur ? Orson fusille le petit de ses orbes froids, jusqu’à ce que ce dernier soit remonté à l’étage, non sans un sourire en coin machiavélique dirigé dans la direction de l’impérial en cape blanche. Saleté de gamin. Il en jubile, en plus. Il sait que son père va lui passer un savon. Lorsqu’ils ne se retrouvent plus que deux, deux adultes consentants, l’un ordonne au plus jeune de tout lui expliquer. Krennic déglutit profondément. Comment lui expliquer sans blâmer ce gosse ? « Je peux tout vous expliquer, oui. » répond Krennic d’une voix aigüe, en se remettant correctement sur ses deux jambes. Deux bottes noires en cuir. Il fait un pas vers Tarkin, le visage blême et la peau moite. Il transpire au niveau de ses tempes, de sa nuque. Une fine pellicule de sueur translucide brille à la lumière des lampes du grand salon luxueux de l’appartement. « J’ai fait de mon mieux. J’ai surveillé votre bien-aimé fils, qui a joué, étudié, selon vos recommandations, et même mangé, apparemment, comme je n’avais pas toujours les deux yeux sur lui… » Krennic déglutit en confessant à la fois son inexpérience, mais surtout sa naïveté de croire qu’un enfant se surveille exclusivement du coin de l’œil. Les muscles de sa gorge se serrent au même moment. « Je pensais avoir bien fait, mais… Il m’a échappé des doigts. Je l’ai autorisé à manger, mais en l’absence de surveillance de ma part, il… Il a mis un sacré bazar dans vos cuisines. Il a mis le feu. Vraiment. Vos cuisines ont pris feu, et j’ignore bien comment… Comment votre fils a bien pu s’y prendre. J’ai bien évidemment appelé les autorités compétentes, et le problème a été solutionné, avec quelques dégâts matériels, certes… Je les financerai tous. Je réparerai les dégâts. C’est ma responsabilité. Je ne voulais pas entacher votre si beau et précieux mobilier, Gouverneur, loin de moi cette idée… » dit-il en retrouvant peu à peu contenance. Orson marche en même temps, jusqu’à se trouver à quelques centimètres du Grand Moff dont l’expression faciale sévère et froide n’augure rien de bon pour son matricule.

Tarkin lui a recommandé de ne pas blâmer son enfant, or, Krennic ne peut inventer une toute autre histoire que la stricte vérité, quel qu’en soit le prix. « Je ne vous mens pas. Je n’essaie pas de me protéger et de tout mettre sur la faute de votre précieux héritier. J’ai conscience de l’importance qu’il a et occupera dans l’Empire en grandissant… Je sais qu’il est le fils bien né d’un puissant aristocrate et qu’en comparaison, je ne suis… » Il se coupe, cela devient douloureux. « Qu’un roturier. » C’est en grimaçant qu’il prononce ce mot, semblant être une insulte. Orson a terriblement honte de ses origines sociales, mais il sait que mentionner le fait devant Tarkin comblera ce dernier de satisfaction, et Orson est décidément prêt à tout pour redonner le sourire à ce dernier. « Je vous assure avoir tout fait pour… me faire obéir de lui et lui enseigner la discipline, mais votre fils est… Enfin, plus que turbulent. Vous ne m’aviez pas dit qu’il épuiserait aussi vite mes capacités de résistance. J’ai craqué. Mes nerfs n’ont pu en supporter davantage. » Il baisse la tête quelques secondes, le temps de se donner la force mentale de porter le blâme, le corps stoïque face au Grand Moff. « J’admets ma faiblesse. » Que peut-il dire de plus, que de s’excuser platement, en lui jetant un regard brillant vers Tarkin.

Est-ce qu’on peut dire qu’il se jette à ses pieds ? Oui, on peut le dire. Orson Krennic n’a à cet instant plus aucune once de dignité ou de respect pour lui-même, obsédé par un seul et même objectif : arranger les choses avec le Grand Moff. Qu’importe si sa longue cape traîne sinistrement dans son dos, sur le sol de marbre de l’immense salon de Tarkin, qu’importe également si sa posture soumise le tourne en ridicule. Il a merdé. Vraiment merdé, cette fois. Orson en a conscience. Il a tout foutu en l’air. Tarkin ne l’a pas expressément signifié, mais son sous-entendu au sujet de son avenir dans l’Empire galactique est suffisamment clair. Limpide comme du cristal. Son avenir dans l’Empire est compromis. Lui qui se faisait une joie de gagner des points auprès de Wilhuff Tarkin, en est complètement défait. Anéanti par l’idée même d’avoir pu décevoir le Grand Moff, le deuxième homme le plus puissant du régime. Il doit rattraper les pots cassés. Il doit plaider sa cause. Il doit rester à genoux, alors même que Tarkin ne lui a encore rien imposé. Il lui fait signifier, par cette posture évoquant celle d’un chat faisant le gros dos, pour proposer sa confiance et sa loyauté, qu’il est prêt à tout pour ses beaux yeux cruels. Prêt à supplier, littéralement à ses pieds, son pardon. Il anticipe les ordres prochains du Grand Moff Tarkin. Il s’aplati devant sa grandeur, sa supériorité, sans rechigner. Dos courbé et tête baissée à quelques millimètres des bottes parfaitement cirées du Grand Moff, Orson Krennic demeure dans cette position un long moment. Jusqu’à ce que Tarkin lui-même décide d’y mettre un terme. Il reste silencieux, lèvres tremblantes, ignorant quoi dire pour ne pas aggraver son cas et assurer son avenir glorieux dans l’Empire.

C’est alors qu’il se trouve en pleine réflexion, ses orbes allant de droite à gauche, ses veines pulsant dans ses tempes moites de peur et de honte, qu’il s’aperçoit de l’odeur merveilleuse et entêtante du cuir des bottes noires de Tarkin. Sa bouche les effleure pratiquement. Il hésite, doit-il aller aussi loin pour séduire le Grand Moff ? Il ne lui a rien demandé, après tout. Cela passerait sans doute pour un geste d’obséquiosité grotesque. C’est ce qu’il fait pourtant, pris dans la tourmente et la peur de ne plus rien représenter dans l’Empire. De ne plus rien être aux yeux du Grand Moff, – déjà qu’il n’était pas grand-chose. Il veut le séduire, il le veut. Il veut être dans ses petits papiers et bien au-delà, plus que tout au monde. Par amour pour le régime impérial, par fascination malsaine pour la position supérieure du Grand Moff Tarkin, par amour véritable pour ce même homme, Orson Krennic embrasse le dessus de ses bottes. Cette forme parfaitement arrondie, glacée et lisse. Ses lèvres minces dessinent un rond bien circulaire. Il ponctue ce geste de soumission absolue et totale pour son supérieur hiérarchique direct par quelques mots, des murmures fébriles : « Je vous ai déçu. Je le comprends. Je le regrette profondément, monsieur le Gouverneur. ». Un blanc suit ensuite. « Je… ferais tout pour vous faire oublier ce malentendu, pour que vous tourniez la page sur ma terrible erreur. Je me flagellerais si vous me le demandez. Je m’excuserais platement auprès de votre fils, si vous l’estimez nécessaire. Je me mettrais à genoux, comme maintenant, jusqu’au petit matin, si vous désirez sanctionner mon insolence. Je ferais tout pour rester dans votre giron, dans vos papiers. Pardonnez mon incompétence dans… la gestion des choses domestiques… Je vous confesse n’avoir que des compétences médiocres, en matière d’éducation. Je n’ai pas d’enfants, je n’ai… aucune idée de comment me comporter avec eux, et encore moins avec le fils… d’un homme aussi puissant et noble, que vous êtes. » Il soupire dans une longue plainte, la bouche pâteuse. « Je suis indiscipliné et borné... et définitivement trop arrogant. » Cela lui brûle la gorge de prononcer ces mots, de se vendre à ce point. Il se déteste si fort à cet instant. « J’ai besoin d’être éduqué. Apprenez-moi. » admet Krennic d’une voix très faible, comme un secret. Tarkin a-t-il pu entendre cette requête étrange ? « Si j’apprends, je me comporterais mieux avec lui et même avec vous… Je saurais vous rendre fier, Gouverneur. C’est là mon souhait le plus précieux. Vous contenter, vous satisfaire, vous rendre heureux. Je le désire plus que tout. Et pour cela, je donnerai tout mon temps, toute ma personne sur l’autel de votre gloire. Je vous admire viscéralement, Grand Moff Tarkin. Je vous admire au point… de me mettre à genoux, avant même que vous ne me le demandiez. Je vous admire… au point de vous supplier et de mettre ma fierté de côté, l’espace d’un instant. Je vous admire au point… que c’est terriblement douloureux de me trouver dans la même pièce que vous, de toucher votre indifférence glaçante, alors que je n’aspire du fond de mon cœur, qu’à vous attirer. » clame-t-il d’une voix forte, sans trembler.

Il dévie, cela va beaucoup trop loin. Krennic parle, se confuse en excuses, la voix fébrile malgré le ton presque solennel, et s’épanche sur une nature bien plus personnelle de son admiration, de ses sentiments pour Tarkin. « Vous êtes tout pour moi. » admet-il, en espérant que Tarkin se montrera conciliant, en sachant cela. « Tout, Gouverneur. Depuis toujours. » C’est obscur, mais c’est une déclaration d’amour pur et obsessionnel. « J’espérais vous rendre fier… en acceptant de surveiller votre fils unique. C’est pour vous que j’ai accepté. C’est pour me rapprocher de vous que j’ai donné de mon temps et de mon énergie… » Oui, enfin... Il a tout de même passé sa soirée rivé sur son datapad, et n'a accordé à Garoche que quelques paroles méprisantes et regards en coin. Tu parles d’un babysitter dévoué. « Je pensais qu’en pénétrant l’intimité de votre demeure, en vous côtoyant avec votre fils, vous verriez enfin que je peux être quelqu’un de confiance, quelqu’un méritant d’être votre apprenti. Je rêve de vous avoir comme mentor depuis des années, de bénéficier de votre enseignement. Apprenez-moi. Donnez-moi une seconde chance de vous prouver que je peux être quelqu’un de suffisamment digne pour vous représenter, pour porter votre héritage, mais surtout… pour être quelqu’un dans l’Empire galactique. Je peux être votre meilleur allié. Votre bras droit. Votre assistant. Votre adjoint. Votre conseiller. Votre confident. Votre plus proche et meilleur ami… Je peux être tout ce que vous voudrez, Gouverneur. Du moment que vous… me pardonnez mes écarts d’aujourd’hui. Par pitié, ne me renvoyez pas. Laissez-moi continuer. Ne brisez pas ma carrière. Je me sens… si proche d’atteindre tous mes objectifs. Ne me jugez pas sur une simple soirée. Donnez-moi une période d’essai. » Il déglutit en serrant ses poings contre le sol dur, alors que son propre corps se tend mystérieusement, brûlant d’un désir malsain pour la domination du Grand Moff.

« Je vous admire. » articule Krennic, la voix enrouée. « Je vous aime profondément. » Il l’a dit. La chute est terrible, presque involontaire. Il se donne complètement. Il lui donne tout. Il veut se faire pardonner. « Pardonnez-moi d’être faible en votre présence. Votre fils m’a déstabilisé. Il vous ressemble tant… Vous êtes un homme merveilleux, Gouverneur. Un homme merveilleux, mais bien seul. Désespérément seul, depuis la disparition tragique de votre femme. Je le suis aussi. Seul. Nous sommes deux hommes seuls. Nous pourrions… apprendre énormément l’un de l’autre. Nous pourrions nous épauler. » marmonne-t-il en relevant finalement son visage blême en direction du Moff, qui se trouve alors étonnamment grand, en comparaison. Orson se racle la gorge, gêné par sa propre audace. « J’ai fauté, et ne vous ferait pas l’insulte de le nier. Vous avez toutes les raisons du monde de m’en vouloir et de me renvoyer sur-le-champ, mais… réfléchissez-y. Je peux vous apporter énormément. Donnez-moi une chance de rattraper mes médiocres connaissances en matière d’éducation : à vos côtés. Laissez-moi être cette personne pour vous. Je donnerai tout ce que je peux vous donner en échange de vos bons conseils. Je vous donnerai ma loyauté, mon efficacité, ma dévotion absolue… Regardez-moi, Gouverneur. Laissez-moi être à vos côtés, laissez-moi être cette personne importante, si essentielle dans votre vie, pour vous. » Autrement dit, laissez-moi être votre élève, ami, amant et amour unique. Il lui fait comprendre d’un simple échange de regards, à quel point ses déclarations sont sérieuses, et bien qu’obséquieuses, ne sont pas encore le véritable reflet de ce qu’il est capable de faire pour lui. Krennic est obsédé par lui depuis tant d’années. Cet amour frustré et contrarié n’a plus aucune limite. Orson tremble de la tête aux pieds. La situation l’angoisse, mais le poids de ses mots lui parvient enfin en tête. Il a déroulé son discours sans réfléchir, et se trouve désormais dans une impasse. Il a spontanément cru que Tarkin l’épargnerait en découvrant l’ampleur de sa servilité, mais surtout, la force de ses sentiments pour lui, d’une nature bien plus romanesque que strictement professionnelle… mais finalement, peut-être qu’il vient de donner à Tarkin tous les moyens de le renvoyer sur-le-champ. « Donnez-moi… redonnez-moi une chance. Je ne la gâcherai pas, cette fois. Je vous le jure sur mon nom, sur ma réputation et même sur… ma propre vie. Je vous obéirai, quoique vous me demandiez de faire pour vous plaire. Je veux vous plaire. »

“Feels so good being bad. There's no way I'm turning back. Now the pain is for pleasure, cause nothing can measure. Love is great, love is fine. Out the box, outta line, the affliction of the feeling leaves me wanting more. 'Cause I may be bad, but I'm perfectly good at it. Sex in the air, I don't care, I love the smell of it. Sticks and stones may break my bones, but chains and whips excite me. 'Cause I may be bad, but I'm perfectly good at it.” (S&M •• RIHANNA)


-17 BBY ▴ APPARTEMENTS DE WILHUFF TARKIN, DERNIER ÉTAGE DE LA TOUR RÉSIDENTIELLE 500 REPUBLICA. CORUSCANT CITY.   --- (( NSFW ))


Orson Krennic l’écoute l’insulter, presque de tous les noms, sans broncher. Il se contente docilement de baisser la tête, d’acquiescer en silence et de serrer les dents. C’est le Grand Moff Tarkin qui parle, le deuxième homme plus important dans tout l’Empire. Il ne peut le contredire, tout comme il ne peut le décevoir. Il accepte alors de porter tous les blâmes, il ne peut de toute manière faire entendre raison au Grand Moff. Le Grand Moff est furieux et est bien parti pour avoir raison de lui. Orson comprend assez vite que quoi qu’il dise, cela ne servira à rien ; Tarkin refusera d’entendre ses arguments. « Quoique je dise, vous camperez sur vos positions, n’est-ce pas Gouverneur ? » grimace-t-il, meurtri. « Vous voulez m’entendre dire ce qui vous arrange, que je n’ai pas surveillé avec assiduité votre fils ? C’est le cas. Je l’ai fait. Je mérite d’être puni pour cela. » dit-il d’une voix grave, rauque et terriblement séduisante. Il parle de « punition » comme d'une « faveur sexuelle ». Il le couve dans le même temps de ses beaux yeux clairs, brûlants de désir. Orson parle avec un sérieux remarquable, sans ciller, sans faiblir. « Je ne l’ai pas surveillé parce que toutes mes pensées… étaient focalisées sur vous, Gouverneur. » admet-il, en sachant très bien que cela plaira à son supérieur et bourreau. « Je pensais à vous si obsessivement… J’avais grande hâte de vous voir rentrer et vous occuper de mes travaux. » murmure Orson en avalant difficilement sa salive sous le poids de ses confessions. Krennic avait surtout grande hâte qu’il s’occupe de lui, tout particulièrement.

En découvrant le geste du Grand Moff, lorsqu’il vient déboucler sa ceinture, avec l’intention manifeste de lui faire du mal, son sang ne fait plus qu’un tour. Il déglutit péniblement, craignant le pire concernant cet homme dont la cruauté n’a dans toute la galaxie aucune égale. « Non, je… S’il vous plaît. Ne me frappez pas. » Il l’implore, en baissant la tête pour venir embrasser encore une fois ses bottes, en signe d’abandon total et dévoué. « Regardez, c’est le cas. Je me montre généreux avec vous. Je vous présente mes excuses les plus sincères, n’en parlons plus, Gouverneur. Tout ce que je vous demande, à genoux, c’est de me donner une autre chance de vous satisfaire. » Il ne précise pas la nature de cette satisfaction, mais elle est évidente à présent. « Je ferai tout ce que vous voudrez sans réfléchir. » promet-il, tout en daignant relever la tête vers son maître et supérieur. Il est sincère. Il lui obéira. Il fera tout pour regagner son estime et lui faire oublier les circonstances tragiques de cette soirée. « Je vous ferai oublier cette soirée. Je… J’ai conscience de ne pas être votre égal, pour le moment, mais… J’aspire à l’être. Permettez-moi de l’être. Vous pouvez faire de moi quelqu’un de digne, d’aussi puissant que vous. Vous pouvez faire que je sois digne de respirer le même air que vous, de me tenir dans la même pièce que vous, d’aspirer aux mêmes choses luxueuses que vous… » chuchote Orson, gravement. Il est vexé, profondément blessé par les insultes précédemment proférées par le Grand Moff, mais son devoir de soldat est d’encaisser. Il doit encaisser pour assurer son avenir dans l’Empire. Wilhuff Tarkin a raison, il n’est pour le moment digne de rien. Il doit gagner sa place dans ce monde. « Vous êtes mon moyen de devenir quelqu’un dans la haute société. Je veux être comme vous. » Il s’acharne à lui dire ces mots et les lui répéter avec détermination, pour que le Grand Moff puisse se rendre compte de sa force de caractère. « Je n’abandonnerai pas, malgré vos insultes ou vos coups. Je sais que j’y arriverai. Je m’en donnerai les moyens. Grâce à vous. Pourquoi… Pourquoi ne l’envisagez-vous pas ? » Il redresse peu à peu sa tête, pour qu’elle se trouve proche de l’entrejambe du Grand Moff. « Vous parlez de me montrer extrêmement généreux… Je le serais, si tel est votre désir. Parce que ça l’est, n’est-ce pas ? Ceci est votre désir ? » Il pense comprendre ce que Tarkin exige de lui, et sans attendre d’en recevoir l’ordre, il embrasse son bassin avec ferveur. Un baiser puissant, fébrile, par-dessus le tissu de l’uniforme du Moff. « C’est ce que vous me demandez ? » Il a besoin d’en être sûr… Il craint de faire fausse route. De prendre ses désirs sordides pour des réalités. Orson nage en terrain inconnu. S’il se trompe dans les intentions du Moff, la sanction sera fatale. Puissante. Orson pense ne pas se tromper, non. Tarkin lui demande de le caresser, de le toucher, de le sucer, c’est obligé. « Je vous ferai du bien, Gouverneur. Beaucoup de bien. Je vous lécherai partout. Je sucerai chaque partie de votre corps. J’embrasserai votre peau… Je vous embrasserai, et vous brûlerez pour moi. Comme je brûle pour vous. Je n’aspire qu’à vous contenter. C’est là, le but de mon existence, Gouverneur. » Il scelle cette promesse sordide d’un nouveau baiser, cette fois, positionné pile contre l’entrejambe de son supérieur. Orson l’embrasse en gémissant. Il sent le goût du textile… tout contre sa langue. « Ai-je la permission… de vous mettre à nu ? » susurre l’impérial, d’une voix caressante, séductrice. Il se montre charmeur, doux et patient. Comme l’apprenti qu’il aspire à être, se voir façonner dans la violence et l’humiliation par Wilhuff Tarkin en personne. Du bout de ses lèvres, il caresse et dépose de légers baisers le long de cette verge encore cachée. Il n’attend que son ordre, son autorisation, pour baisser sa braguette, éloigner les tissus, et le prendre en bouche jusqu’à l’asphyxie. « Je vous laisserai m’étouffer avec, si vous le voulez. Je veux simplement que vous m’accordiez… le privilège d’être… votre amant. Je désire être dans votre intimité. Je vous désire, Gouverneur. Est-ce… une erreur… de ma part ? Est-ce… impossible à obtenir de vous ? »