« Les mécomptes, les désillusions, les vaines attentes, tout cela m'a tellement rompu à toutes les disgrâces, que je suis indifférent aux événements de l'amour, bien que j'en aie encore toutes les passions. La privation a été l'état normal de ma vie. Je suis habitué à être privé, ce qui est le dernier terme de la misère du cœur. » - Sully Prudhomme
BASTION - Locaux principaux à Coruscant – Salle de recherche – 20h00.
La journée était déjà bien entamée et l’équipe de géologue travaillait d’arrache-pied depuis plusieurs mois sur un projet d’une importance capitale. Il s’agissait du développement d’une nouvelle super-arme, capable de tout détruire n’importe quel vaisseau sur son passage en cas d’attaque. C’était une arme qui était censée fortifier les défenses balistiques de l'Empire, le but de cette nouvelle technologie était de permettre à ce que celui-ci soit directement en état de marche, sans attendre un chargement trop long, et donc gagner un temps considérable sur des attaques ennemies surprise. Il s’entamait également sur des armes à petit calibre, à portée de mains avec un cristal particulier qui n’était autre que le Kyber. Ses cristaux grandissaient dans la nature, en majorité dans des cavernes ou des grottes, sur de nombreuses planètes à travers la galaxie et étaient particulièrement difficile à trouver. C’était Lyra elle-même et son équipe qui s’était rendu sur les lieux, en exploration, afin d’en extraire leurs roches tout en gardant et protégeant l’environnement, cela lui était toujours primordial. Madame Erso était à la tête du projet, grande scientifique renommée partout dans la galaxie, elle était le cerveau et la créatrice de cette ébauche avec le Directeur Krennic. Nommée au poste de Chef de Projet, la scientifique qu’elle était, était plus que ravie de participer à cette révolution, notamment à ce rang qui lui permettait d’obtenir de nombreux avantages par la même occasion. Il fallait rappeler également qu’Orson Krennic, son recruteur et ami de toujours, lui avait donné un sérieux coup de main, et les contacts ne manquaient certainement pas chez lui. Bien évidemment, c’était aux mérites que Lyra était arrivée ici, et a toujours su faire preuve d’un travail remarquable et impeccable en tant que géologue en chef.
Aujourd'hui, en revanche, la tournure des événements allait prendre un sens bien dramatique, un sens qu’elle n’aurait songer vivre dans sa profession, ainsi que sentimentalement parlant. Pendant ce temps, Lyra était en train de superviser son groupe d’un œil averti, elle était partout à la fois, une véritable machine dont rien ne l’arrête. Son métier, c’était sa vie, celui en quoi elle s’était toujours battue depuis ses études, et tout allait peut-être basculer en ce jour, à cause d’une maladie appelé « jalousie » lorsque celle-ci pouvait être mal utilisée et de manière compulsive par une personne ravagé par la désolation. C’était une information dont elle était totalement ignorante et qu’elle ne tarderait pas à savoir un jour. Alors accompagnée de deux personnels de son équipe, ils étaient alors en pleine résolution d'équation afin de décider sur quelle trajectoire le super-laser pouvait prendre. Les expressions de Lyra étaient reconnaissables entre toutes lorsque sa concentration était à son maximum. Les sourcils légèrement froncés et ses yeux verts plissés, aucune erreur ne devait être toléré dans ce genre d’affaire qui concernait également toute une entreprise et l’avenir des êtres vivants peuplant la galaxie.
Toujours en pleins calculs, c’était brusquement et par une force inouïe que les deux grandes portes de la Salle de Recherches furent fracasser sans aucune vergogne. Tout le personnel dont Lyra sursautaient par ce fracas inhabituel alors que des stormtroppers faisaient irruption de manière presque inquiétante. La meneuse fronçait automatiquement les sourcils une nouvelle fois, mais de manière bien différente cette fois-ci. L’interrogation face à autant de raffut l’intriguait, car l’équipe n’était pas dans l’habitude de recevoir ce genre de visite. Sans plus attendre, Lyra s’était approcher des soldats sans aucune once de peur, pourquoi le devrait-elle d’ailleurs ?
- Je peux vous aider peut-être ?
- Madame Erso, vous êtes attendu à la Tour de Contrôle par le Directeur Krennic, veuillez nous suivre s’il vous plaît ainsi que votre équipe au complet.
Ses questionnements s’étaient démultipliés après cette annonce, dans la Tour de Contrôle avec ses équipiers ? C’était une information plutôt inhabituelle, car pour la plupart des rendez-vous, cela se faisait en temps normal entre elle et Krennic seulement lorsqu’il s’agissait de faire des éclaircissements sur le projet.
- Est-ce que je peux vous demander pourquoi ?
Aucune réponse. Ok, ils ne semblaient guère jouer la comédie, même à travers leurs casques l’ont pouvait y ressentir leur froideur. Aucune révélation supplémentaire, Lyra allait devoir prendre son mal en patience. Étrange, vraiment étrange… D’un signe de la tête, la Chef de groupe donnait le feu vert à ses collègues de la suivre avec le plus grand des silences, par précaution. Qui avait-il de si important pour qu’Orson souhaite la voir avec autant de personnes ? Son questionnement restait sans réponse pendant sa marche, et elle n’allait pas tarder à avoir sa réponse, la véritable cause de ce rendez-vous qu’elle n’était malheureusement pas prête d’oublier.
Quelques passages par de longs couloirs interminables et une montée vers l’ascenseur principal, les géologues, nerveux, étaient arrivés à la Tour. Lyra tentait de les rassurer, c’était elle et elle seule qui devait gérer cette situation. Lorsque les portes en métal grisâtre s’ouvrirent fluidement, Lyra avait alors un mauvais pressentiment, et c’était en entrant dans cette grande pièce que ses doutes s’affirmaient davantage. L’équipe de Krennic était là elle aussi, alors que Krennic se tenait au centre, reconnaissable de son habillement fait de blanc ainsi que sa cape. Un frisson lui avait parcouru tout son corps au fur et à mesure de son avancé, les mains derrière le dos d’un pas sûr. Le visage d'Orson était incroyablement renfermé, stoïque et d’une froideur à en faire pâlir plus d’un. Lyra tentait de se montrer totalement neutre, elle ne manquait jamais de professionalisme, et n’allait certainement pas se dégonfler devant la foule malgré tous les regards figés sur elle. Pourtant, l’atmosphère dégageait semblait pesante, voire même intimidante. Que se passait-il ? La géologue n’avait jamais vu Krennic dans ce genre d’attitude, elle tentait alors un léger rictus à son égard, rictus qui bien évidemment transparaissait ses soupçons quant à ce rendez-vous improvisé. Elle décidait donc finalement de briser ce silence de plomb qui n'inaugurait rien de bon.
- Vous m’avez demandé Directeur Krennic.
Orson, sa langue avait failli fourcher en nommant son prénom du but en blanc, et heureusement qu’elle s’était rattraper de justesse afin d’éviter un moment de solitude extrême. Il fallait dire que ses deux-là se connaissaient depuis un certains bout de temps déjà avec son mari Galen, et avaient œuvrer sur de nombreux projets, donnant ainsi naissance à une amitié plus que soudé. Enfin, du côté de Lyra, son amitié le concernant était semée de doutes et d’incertitudes mais était pourtant persuadée que cela rester de l’attachement affectif somme toute banale dans une relation comme celle-ci. Toutefois, la géologue était très loin de s’imaginer des révélations que le Directeur allait lui faire face, très loin de s’imaginer de la tempête déferlante qu’elle allait devoir subir, seule, devant tout le personnel et membre important du projet.
▿ Métier : Ex-romancier de génie, auteur de best-sellers et désormais ingénieur en armement à Mordor Industries depuis fin 2022 • Critique littéraire à ses heures perdues • Expert en science-fiction
▿ Quartier : Baker Street Avenue, dans un appartement en colocation avec son fiancé, Galen Erso.
▿ Côté cœur :
― Krennic laughed to ease the mood. “You know what I find interesting – or maybe ironic is the word. It’s that each of us wants what’s best for you. In a way, we’re competing to make you happy, as old-fashioned as that sounds. And each of us has a different idea about what you should be doing. (…) and I maintain that you’re meant for bigger things, and will continue to do whatever I can to bring opportunities to your attention.” Galen smiled thinly. “Don’t think I don’t appreciate it.”
(CATALYST : A ROGUE ONE NOVEL ✧ James Luceno)
― “We have to put some meat back on those bones of yours,” he said as he crossed the cabin to Galen, “but I think I could get used to the beard.” (Orson Krennic to Galen Erso – CATALYST : A ROGUE ONE NOVEL ✧ James Luceno)
― Was Galen to become the prize in a contest between them? Well, hadn’t he always been that? (Orson Krennic about Galen Erso and his rivalry to Lyra Erso – CATALYST : A ROGUE ONE NOVEL ✧ James Luceno)
••• ❝ i'll never stop looking for you. i'll never let you entierly. you’re the only truth in a sea of lies. you're in my blood. now and forever. ❞
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― Beings had been known to hide on Coruscant for a lifetime, but Galen wouldn’t be one of them. He wouldn’t be able to stay away from his research. He would have a change of heart. He would turn himself in. He would reach out… The anger and despair he had felt in the air-speeder returned and settled on him like a great weight. “Galen,” he said, as if orphaned. Then: “Galen!” shouting it to the busy sky. (Orson Krennic about Galen Erso – CATALYST : A ROGUE ONE NOVEL ✧ James Luceno)
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••• « It’s just so hard not to think of you...
think of where you are.
My Stardust, my Death Star. »
▿ Dons/capacités/pouvoirs :
▿ L’Étoile de la Mort
▿ Blaster lourd DT-29 amélioré (macroscope)
▿ Astromécano C2-B5
▿ Expertise tactique et stratégique
▿ Connaissances approfondies en armement
▿ Autre(s) compte(s) : Orion Black ◊ Nolan Sorrento ◊ Sheev Palpatine ◊ Thalassa Tarkin ◊ Celia St. James ◊ Sauron ◊ Perséphone
▿ Messages : 380
▿ Points : 986
▿ Date d'inscription : 05/03/2022
▿ Notes :
▵ LAME IVDU TAROT ○ L'EMPEREUR
—⥼ ※ ⥽—
AUTORITÉ ╳ ACTION ╳ POUVOIR ╳ DIRECTION ╳ VOLONTÉ ╳ PERSÉVÉRANCE ╳ ENTÊTEMENT ╳ PUISSANCE ╳ TYRANNIE
—⥼ ※ ⥽— « We were on the verge of greatness. »
-(O)rson (C)allan (K)rennic-
« I don't have to sell my soul. He's already in me. I wanna be adored. I don't need to sell my soul. He's already in me. I wanna be adored. You adore me. I wanna be adored. I gotta be adored. » ( i wanna be adored ϟ the stone roses )
« I used to roll the dice. Feel the fear in my enemy's eyes. Listen as the crowd would sing: now the old king is dead ! Long live the king ! One minute I held the key. Next the walls were closed on me and I discovered that my castles stand upon pillars of salt and pillars of sand.
People couldn't believe what I'd become. Revolutionaries wait for my head on a silver plate. Just a puppet on a lonely string. Who would ever want to be king.
┉ ┉ ┉ ┉ ┉ ┉ ┉ ┉ ┉ ┉ I used to rule the world.
┉ ┉ ┉ ┉ ┉ ┉ ┉ ┉ ┉ ┉
Seas would rise when I gave the word. Now in the morning I sleep alone. Sweep the streets I used to own. For some reason I can't explain, once you'd gone there was never, never an honest word.
┉ ┉ ┉ ┉ ┉ ┉ ┉ ┉ ┉ ┉ That was when I ruled the world. » ( viva la vida ϟ coldplay )
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it's his project.
it's his life.
it's his everything.
it's the death star.
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▴ WILHUFF T. (1 - AU) -0 BBY ❘ Krennic survit à Scarif ⋄ Retrouvailles explosives ✰ (MAJ ✎ 23.02)
▴ WILHUFF T. (2 - AU) -10 BBY ❘ Krennic a une liaison cachée avec le fils de Tarkin ⋄ Réalité dans laquelle Garoche est en vie ✰ (MAJ ✎ 09.10)
▴ WILHUFF T. (3 - AU) -31 BBY ❘ Jeunesse de Krennic à Brentaal ⋄ Tarkin est enseignant ⋄ Relation professeur-élève ✰ (MAJ ✎ 23.02)
▴ WILHUFF T. (4 - AU) -13 BBY ❘ Galen Erso est mort ⋄ Tarkin est amoureux de Krennic ⋄ Obsessions ✰ (MAJ ✎ ??.??)
▴ WILHUFF T. (5 - AU) 4 ABY ❘ Post-Bataille d'Endor ⋄ Tarkin et Krennic ont survécu à Scarif & Yavin ⋄ Incarcération ⋄ Passion inavouée ✰ (MAJ ✎ 23.02)
▴ WILHUFF T. (6 - AU) 4 ABY ❘ Post-Bataille d'Endor ⋄ Krennic a trahi l'Empire et est un agent important de la NR ⋄ Tarkin est arrêté ⋄ Krennic et Tarkin sont des ex-amants ⋄ Interrogatoire ✰ (MAJ ✎ 28.03)
▴ WILHUFF T. (7 - AU) 2022 ❘ Sur l'île ⋄ Krennic et Tarkin sont en couple ⋄ Leurs souvenirs sont revenus ✰ (MAJ ✎ ??.??)
▴ WILHUFF T. (8 - AU) 2022 ❘ AU!Moderne ⋄ Krennic et Tarkin sont associés de leur start-up ⋄ Passion refoulée ⋄ Galen a rompu avec Krennic ⋄ Voyage dans les îles ✰ (MAJ ✎ 17.03)
▴ WILHUFF T. (9 - AU) 4 ABY ❘ Suite AU!Prison ⋄ Douches ⋄ Incarcération ✰ (MAJ ✎ 02.02)
▴ WILHUFF T. (10 - AU) -18 BBY ❘ Babysitting qui tourne mal ⋄ Krennic surveille le fils insupportable de Tarkin ✰ (MAJ ✎ 27.03)
“Daylight, spent the night without you, but I've been dreaming about the loving you do. I'm over being angry about the hell you put me through. Hey man, bet you can't treat me right. You just don't know what you was missing last night. I wanna see you begging, say, "Forget it" just for spite. I think of you every night and day. You took my heart, and you took my pride away. I hate myself for loving you. Can't break free from the the things that you do. I wanna walk but I run back to you. That's why I hate myself for loving you.” (i hate myself for loving you ▵ joan jett & the blackhearts)
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TOUR DE CONTRÔLE • BASTION
Il caresse vaguement sa lèvre inférieure du bout de son pouce, tout en tapotant sur l’écran de son datapad, un verre de vin rouge dans l’autre main. Lyra Erso. Il grimace en grattant sa lèvre jusqu’à ce qu’elle lui fasse mal. Pourquoi elle ? Orson soupire et rejette son dos contre le siège de son siège de bureau. Elle est si… Et il va devoir… Ce n’est pas comme si une autre option se présente à lui. Orson se met à masser chacune de ses tempes avec des mouvements circulaires du pouce et de l’index. Des maux de tête. Toujours les mêmes. Il se lève en manquant de renverser son siège sur le coup. Au même moment, un officier d’une vingtaine d’années entre dans ses appartements en franchissant les lourdes portes coulissantes en acier. Il entrouvre ses lèvres en pensant présenter ses salutations, ce qui est chose vaine, puisque Krennic intervient par anticipation. « Allez me chercher Lyra Erso. » La voix froide d’Orson gronde dans les couloirs de l’un des plus grands centres de recherche du département des armes avancées de l’Empire. Bastion. Une succursale des locaux principaux du bureau placé sous sa direction depuis quelques années. « Lyra Erso et toute son équipe. » précise-t-il, en s’arrêtant pour faire face à l’un des officiers sous son commandement. « Toute son équipe, directeur ? » s’étonne l’officier, échouant lamentablement à dissimuler sa surprise. Orson Krennic s’entretient à l’ordinaire seul avec Lyra Erso sur l’avancée du projet. Il n’est là que depuis quelques semaines, mais c’est un petit rituel qui ne lui échappe pas désormais. Qu’est ce qui a bien pu faire changer le directeur sur sa manière de fonctionner avec Lyra Erso ? « J’ai dit tout le monde ! » vocifère Krennic en levant l’un de ses doigts gantés contre le torse de l’officier, apparemment trop jeune pour se rendre compte du tempérament colérique de son supérieur hiérarchique. Il enfonce son doigt dans l’uniforme de l’officier à chacun de ses mots, tout en enchaînant comme une mitraillette : « Vous débarquez, officier ? » s’énerve-t-il. Orson a l’audace de croire que toute son équipe a conscience de ses lubies ou de ce qu’il ne faut pas dire pour ne pas éveiller son courroux. « Je… Je sors de l’académie de Carida, directeur Krennic… Il y a un mois tout juste… Je vous prie… Je vous prie de me pardonner. » rétorque l’officier. Krennic n’a cure des explications et encore moins de ses excuses. « Hors de ma vue. » s’agace Orson en rejetant les pans de sa cape en arrière dans un mouvement fluide de ses bras. Il balaie l’air comme pour chasser un insecte de l’une de ses mains, faisant tressaillir son interlocuteur. Orson profite ensuite de la fuite du jeune homme pour marcher sans but dans ses luxueux appartements. Il ne cesse de visualiser tous les reproches et les explications qu’il compte de lui asséner afin d’asseoir son autorité hiérarchique devant l’équipe. Lyra Erso. Elle sa faiblesse depuis longtemps déjà. Lyra Erso, elle est son ici et son maintenant, son toujours et à jamais. Krennic inspire une profonde bouffée d’air en quittant à son tour ses appartements pour se diriger dans l’ascenseur. Alors qu’il grimpe les étages jusqu’à la tour de contrôle du centre scientifique, ses pensées sont toutes focalisées sur les yeux de la femme de Galen. Lyra est si belle et malheureusement… si loin de lui. Hors de portée, comme une créature divine. Orson désespère de la voir, et encore plus de lui parler. Chaque moment passé en sa compagnie est toujours un moment qu’il chérit comme un assoiffé devant une somptueuse oasis en plein désert. Habituellement, c’est le cas. Mais là, maintenant, il s’apprête à bouleverser une relation qu’il s’est efforcé de construire pendant des années. Une amitié si fragile, d’autant plus qu’elle est biaisée par la force de ses sentiments. Les minutes passent et la crainte de se trahir vient enserrer son âme comme dans un puissant étau. Orson garde les bras croisés dans son dos, longeant les pans de sa cape blanche. Ses poings se ferment et se desserrent au fur et à mesure. Il trouve de plus en plus le temps long. Orson se met à faire volte-face à plusieurs reprises pour fusiller des yeux les casques noirs des membres de sa garde rapprochée. Il lève alors les bras en agitant sa cape en signe d’agacement. Il ouvre la bouche, à deux doigts d’émettre une plainte, lorsqu’un bruit d’aspiration plus que familier résonne derrière lui. Orson se remet aussitôt en place, le dos droit et le menton fièrement haut. Les portes métalliques coulissent pour faire apparaître Lyra Erso et son équipe. Lorsque leurs yeux se rencontrent, son cœur manque un ou deux battements. Orson se sent comme pétrifié, dans un état de transe. Presque naturellement, le coin de ses lèvres menace de se retrousser en un sourire sincère. Il a bien envie d’accueillir cette apparition d’un sourire, mais c’est quelque chose qu’il décide au lieu de cela de comprimer en lui, comme le reste de ses sentiments. Au lieu de cela, il lui offre une expression impassible et un regard glacé comme un iceberg.
Lorsqu’elle se met à l’interroger sur ses raisons pour la convoquer dans la tour de contrôle à une heure aussi tardive, Orson préfère ne pas lui répondre. Pas dans l’immédiat. Il risque d’exploser dans un discours incohérent sinon. Orson pèse intérieurement ses futures accusations, tout en essayant de se convaincre qu’elle ne doit pas être tenue responsable. C’est forcément quelqu’un d’autre qu’elle. Une femme aussi brillante est incapable de commettre un tel impair. Elle ne peut l’avoir trahi, pas après tout ce qu’il a fait pour elle ou son mari. Orson et Lyra sont proches, comme des amis. Comme des amis. Juste des amis. En apparence, du moins. Il reste aussi muet qu’une tombe. Une qualité qui ne lui sied guère. Orson se définit avec plaisir par d’autres adjectifs que la patience ou le silence. Il semble étrangement calme, même si ce n’est que pour un instant bref. Orson baisse spontanément la tête pour trouver le cuir de ses bottes étrangement intéressant. Quelques secondes seulement avant de relever les yeux sur elle. Orson est prêt à revêtir son plus beau masque ce soir. Lyra Erso a cessé d’être une amie. Elle est responsable d’une erreur tragique qui risque de lui coûter sa place dans l’Empire. Orson garde les lèvres closes, se retenant de les mordre ou de les sentir trembler sous sa langue. Ce n’est pas tant l’aura dangereuse qui émane de lui qui trahi son énervement, mais bien la mine sinistre qui enveloppe les traits de son visage. Il remarque que sa langue fourche en voulant prononcer son prénom. Orson. Dans d’autres circonstances, il l’aurait bien reprise sur ce fameux « Directeur Krennic ». Orson l’aurait encouragée à prononcer son prénom, parce qu’il adore le son de ce dernier dans sa bouche – il raffole de son léger accent lorsqu’elle roule le « r » d’Orson. Il trouve que son prénom sonne à ses oreilles lorsque c’est elle qui lui souffle. Orson n’est pas dupe, si d’autres n’ont pas fait attention à ce détail, il attache beaucoup d’importance à ce dernier. Orson Krennic est proche de Lyra Erso. Très proche. Autant que peuvent l’être des amis. Ils travaillent ensemble depuis des années. Lyra éveille beaucoup de respect et d’admiration. Un seul détail cloche à cette relation, c’est l’existence du mari de Lyra. Pas n’importe qui, puisqu’il s’agit de son meilleur ami, c’est même son seul ami. Orson a conscience que c’est très mal, mais il ne peut s’empêcher de la regarder avec les yeux de la compassion et du désir. Lyra peut être son type de femme. Il lui vient même d’envisager l’idée qu’elle le soit vraiment, avant de se raisonner. Orson n’a jamais eu de temps pour autre chose que sa fantastique et omniprésente vie professionnelle. Sa carrière est finalement comme une maîtresse. Jusqu’à ce que Lyra entre dans l’équation. Lyra est une exception. Une exception qui le dévore intérieurement depuis des années. Le voilà qui lorgne sur la femme de son meilleur ami en toute impunité. Il ne peut pas, et cela le frustre terriblement. Lyra est intouchable, mais il ne rêve que de la toucher. Alors cette petite scène ce soir, c’est aussi une façon très malsaine pour lui d’extérioriser l’ensemble de ses frustrations.
« Pourquoi vous êtes là… » murmure-t-il d’une voix douce, mais menaçante. La colère gronde, elle est prête à tout éclater en un battement de cil. « Vous vous demandez vraiment pourquoi ? » ironise-t-il sur le ton de la moquerie en voulant amuser les officiers présents autour de lui. Il leur jette des coups d’œil pour s’assurer de son petit coup de théâtre. Il s’étrangle presque dans un ricanement. « Que faites-vous ici, si ce n’est rendre compte d’un travail pour lequel vous êtes apparemment bien trop payée. » Orson hausse un sourcil tout en cinglant l’air ambiant de sa voix puissante. Quelques éclats de rire font écho au sien. Une pique inutile mais nécessaire pour l’architecte. Orson agite sa tête, apparemment las. « Docteur Erso. » Voilà qu’il lui fourgue du docteur Erso. Il renonce à son si doux prénom. Lyra, c’est pour les intimes. Il ne l’utilisera pas en public, alors qu’il s’apprête à la ridiculiser devant toute son équipe. Il faut dire que la présence de l’équipe complète n’est pas franchement utile. Il n’a de choses à reprocher qu’à Lyra Erso, mais il a malgré tout pris la décision de convoquer tout le monde. Il aurait très bien pu se contenter d’un bref entretien en huis clos. Cela aurait été beaucoup moins drôle... Orson est obligé de faire acte d’autorité en public, il s’avère que cette dernière est ébranlée depuis un moment à cause de bruits de couloirs. Krennic doit montrer qu’aucun membre de son équipe ne bénéficie du moindre traitement de faveur, et encore moins Lyra. Il désire montrer que le puissant directeur qu’il est est incapable de faillir ou de montrer la moindre indulgence. Pas de pitié ou de compassion en cas d’échec. Orson doit le faire autant pour lui que pour elle. Il doit se montrer intraitable et exprimer toute sa fureur. Cela le glace intérieurement, car l’idée de se montrer infecte avec la personne qu’il aime est une véritable torture. « Dois-je vraiment vous rappeler l’importance de ce projet ? Que pouvez-vous me dire sur la clause de confidentialité de votre contrat, docteur Erso ? » cingle-t-il en demeurant aussi distant qu’il est en mesure de l’être dans une situation sensible comme celle-ci. Ce timbre de voix est loin de la voix chaude et suave qu’il adopte en sa présence en espérant que celle-ci vienne caresser ses oreilles. Loin de ses paroles rassurantes et compatissantes destinées à éveiller en elle les graines d’un amour naissant. Loin de ses gestes tendres, de ses attentions pour qu’elle ne manque jamais de rien, tout en confortant sa position à ses côtés. Lyra est son plaisir coupable. La femme de son meilleur ami. Lyra est la seule femme dans la galaxie qu’il ne peut pas toucher. Lyra semble par ailleurs avoir fait son choix, il y a bien des années en épousant Galen. Que peut-il donc lui offrir ? Orson veut croire qu’il est possible qu’un beau jour ses affections puissent être retournées au centuple, mais ce n’est que pure folie. « Regardez-moi. » dit-il avec autorité – si ce n’est pas avec un certain despotisme – en levant le menton pour la toiser de sa hauteur. Les scientifiques se dévisagent entre eux, fortement intrigués par les sous-entendus graves proférés par leur supérieur hiérarchique. « Regardez-moi bien lorsque je m’adresse à vous. » renchérit-il en approchant son visage du sien pour que son souffle chaud vienne se répandre dans son cou. Orson en profite alors pour contempler la lueur qui brille dans les yeux envoûtants et Ô combien séducteurs de la fougueuse Lyra Erso. Regarde-moi, Lyra. Pardonne-moi. Il ne la traite finalement que comme n’importe laquelle de ses employés. Lyra Erson n’est pourtant pas n’importe quelle scientifique. Elle est son amie et c’est en cela qu’elle représente un danger. Elle représente absolument tout pour lui, tel est son crime. Son crime est d'être bien trop belle et inaccessible. Un court silence succède ses allégations. Un court silence pendant lequel Orson s’efforce de contrôler les palpitations de son coeur. Peine perdue. Sa poitrine gonfle puis se dégonfle comme un ballon rempli d’hélium. Ses mains sont dans son dos, personne ne peut alors déceler les tremblements qui l’assaillent. Ces tremblements trahissent des sentiments d’une rare violence, mais surtout contradictoires. Il se sent à la fois en colère par l’idée même d’une trahison ou d’une erreur de la part de sa meilleure scientifique, mais aussi dévasté de devoir l’humilier publiquement. Il a réfléchi pendant des heures avant de la convoquer – elle et toute son équipe. La pression exercée par ses supérieurs hiérarchiques est si puissante, qu’il ne peut laisser passer quelque chose d’aussi grave, même venant de Lyra. Même venant de celle… qui envoûte son corps et son âme depuis des années. Une tension est de plus en plus palpable dans l’air ambiant, un parfum de danger enveloppe les esprits des personnes présentes. Orson ne s’explique toujours pas. Il laisse planer un certain mystère parce qu’il a sans doute le sens du spectacle et de la mise en scène. Orson est en plein tumulte intérieur, s’efforçant de trouver le courage de traiter Lyra comme n’importe quelle scientifique. Orson éprouve l’envie de s’entretenir en aparté et de renvoyer toutes les personnes présentes, mais il parvient à éluder cette faiblesse en se détournant d’elle. Il ne peut la regarder plus longtemps pendant qu’il est en train de commettre l’irréparable. Il envoie valser tous ses efforts pour s’attacher ses affections en espérant préserver sa réputation. Un directeur de son envergure ne peut laisser passer une erreur aussi dangereuse. Si celle-ci s’avère véridique, c’est tout le projet qui risque alors d’être compromis. « Des faits d’une extrême gravité ont été portés à ma connaissance ce matin. » Enfin, le couperet tombe et les explications pleuvent. « Certains détails confidentiels du projet de l’Empereur Palpatine ont fuité depuis l’un de nos centres de recherche. » Inutile de préciser lequel, puisque toute l’équipe scientifique de Bastion est réunie dans cette salle ici présente. Nul suspense. Orson insiste lourdement en évoquant le nom de l’Empereur pour imprimer dans l’esprit de chacun ce que cela implique. Pour eux. Pour lui. Orson risque sa place, son honneur, sa vie même en cas d’échec. « L’Empereur est extrêmement déçu, tout comme je le suis. » fait-il remarquer. Orson sent bien que sa voix commence à partir dans les tons. Elle gronde comme les éclairs du tonnerre dans l’obscurité d’un ciel orageux. « Docteur Erso, comment justifiez-vous cette faille dans votre sécurité ? » Krennic articule en prenant le temps de séparer ses syllabes, afin que nulle personne ne puisse douter de sa colère. Il l’accuse d’avoir causé la fuite du projet de l’Empereur. Il l’accuse devant tout le monde de trahison, ou en tout cas, d’inattention. « Cette erreur va nous coûter cher. Cette erreur va ME coûter excessivement cher. » cingle-t-il en remuant sa nuque en arrière, afin de délasser ses muscles endoloris. Il semble retrouver un rythme cardiaque à peu près normal durant une minute, avant d’exploser finalement en un cri de rage. Il s’énerve, il hurle sa frustration, tout en rompant les derniers centimètres qui séparent son corps de celui de Lyra. « Je ne tolère aucune fuite, aucune erreur de calcul, aucune faille dans MON projet au sein de MON équipe. Suis-je parfaitement clair, docteur Erso ? » persifle-t-il en pointant du doigt son interlocutrice, tout en profitant de cette proximité pour humer le délicat parfum fleuri qui s’échappe de ses cheveux soyeux. Une torture terrible, si douce et exquise. S’ils étaient seuls, sans doute aurait-il cédé à la tentation de baiser ses lèvres sans même lui demander son autorisation. « Votre erreur est de ce fait mon erreur ! Et quelle erreur … de vous avoir fait confiance ! Est-ce que vous tenez tant que cela à foutre en l’air toute ma carrière ?! » Orson agite avec énervement la tête de droite à gauche. Sous le cuir de ses gants noirs, ses poings tremblent, tandis que ses joies s’empourprent de plus belle. « C’était … une erreur de ma part… de vous confier la direction de cette équipe. Une femme ne devrait pas occuper une telle place dans notre glorieux Empire. » Misogyne et cruel. Orson ne l’est pas toujours, puisqu’il est partisan du mérite, quel que soit le sexe du cerveau qui se trouve face lui. Mais cette fois-ci, devant tous ces hommes virils et satisfaits d’observer le docteur Erso en fâcheuse posture, Krennic se montre infecte et macho. Ça y est. Il vient de tout faire capoter. Tout est détruit entre eux. Leur amitié, l’espoir que celle-ci puisse devenir plus… bien plus. Comment peut-elle aimer un monstre aussi injuste que lui ? Krennic est dépassé par sa propre tendance à l’autodestruction. Il l’aime au point que son cœur n’est désormais plus qu’une terre aride et brûlante. Il l’aime d’une force qui le persuade que l’humilier est la meilleure chose à faire pour veiller sur son bien. Il l’aime au point de vouloir la préserver des rumeurs, et surtout, de ne pas la mettre en porte-à-faux vis-à-vis de Galen. Il l’aime… autant qu’il est capable de la détester pour l’effet qu’elle lui procure. Ces sentiments comprimés en lui par respect pour son amitié avec Galen l’étranglent depuis bien trop de temps. Orson espère se débarrasser de ses affections en revêtant le costume de bourreau. Il espère secrètement pouvoir l’éloigner suffisamment longtemps pour reprendre le contrôle. Il déteste ce qu’elle est la seule capable d’éveiller chez lui. Elle lui fait perdre le contrôle de ses désirs, de ses aspirations et de ses devoirs envers l’Empire ou son amitié envers Galen. Il n’est pourtant pas homme à s’émouvoir à la simple vue d’une jolie femme. Son cœur est noir de ses ténèbres et endurci par les épreuves de la vie. Il est réputé aussi dur que le plus beau marbre, fort de toute l’atrocité de ses actes. Ses crimes sont connus dans toute la galaxie aux yeux des rebelles, bien qu’il passe pour un véritable héros dans ceux des citoyens du noble Empire. Lyra est une femme d’une pureté inégalable. Une femme aussi belle et pure convient à un homme comme Galen. Un homme gentil et calme. Doux et pacifiste. Un ange de pureté ne s’éprend pas d’un démon comme Orson Krennic. Orson Krennic est antipathique, arrogant, obsessionnel, cruel et sans considération pour la valeur de la vie humaine. Que peut-il bien lui offrir ? Il l’aime comme un fou, il la convoite compulsivement depuis des années, et malgré la puissance de ses sentiments amoureux, il se montre capable de la pulvériser en un éclair. Orson Krennic n’est pas un homme gentil, et encore moins quelqu’un de bien pour elle. Il ne peut toutefois s’empêcher de la désirer davantage, entre deux explosions de rage. Il rêve de l’attraper par la taille et de l’embrasser furieusement devant tout le monde. Il fantasme sur la saveur sucrée de ses lèvres, la douceur de sa peau nue entre ses doigts. Ces pensées l’éloignent du droit chemin. Orson ferme les paupières durant quelques instants afin de rassembler ses esprits. L’odeur de Lyra chatouille ses narines, leur proximité physique lui donne des envies qui n’ont pas lieu d’être entre un directeur et une scientifique. Encore moins entre deux amis. Orson soupire de lassitude, alors que ses tempes le foudroient de douleurs fulgurantes. Le stress, la fatigue, l’énervement. Tant de choses malmènent son esprit troublé par la seule présence de Lyra Erso. « J’exige des explications. » ordonne-t-il en défiant ses yeux des siens. La poitrine d’Orson se soulève au rythme des battements effrénés de son palpitant, et vient rencontrer celle de Lyra à chaque inspiration. « Docteur Erso. » Orson croit déceler un moment d’absence dans les yeux de sa scientifique et amie. Il élève alors la voix pour attirer son attention sur lui. « Je vous écoute. » Qu’elle se défende du mieux qu’elle le peut, ce n’est pas comme si Krennic ne dispose pas déjà d’un avis tranché sur la question. Dans l’attente de ses explications, il en profite pour scruter chaque détail de son visage de porcelaine. Orson détaille les pores de sa peau comme avec un laser, apparemment satisfait – du moins, intérieurement – de ce qu’il contemple avec autant d’obstination. Il parcoure des yeux ces quelques rides d’expression dissimulées aux coins de sa bouche, la ligne parfaite de son nez, le vert émeraude de ses pupilles ou ce léger anneau noisette qui les recouvrent en leur milieu. Il se sent happé non seulement par son parfum, mais aussi par la beauté de son visage. Lorsqu’enfin, il en arrive à ses lèvres rosées et délicates, son propre cœur s’embrase comme par magie. Orson regrette tant qu’ils ne soient pas seuls, tous les deux. Est-ce qu’il est prêt à prendre le risque de briser une amitié pour lui signifier son attirance ? Probablement pas en étant parfaitement sobre ou en possession de ses moyens. Orson confesse toutefois en être capable en pleine crise de colère ou de confusion. Plus qu’une fois. Ses pensées sont toutes dirigées vers le visage déçu et blessé de Lyra. Elle n’a aucune idée de ce qu’il regrette à cet instant précis – de ce qu’il est en train de perdre. Tout est à cause d’eux. Ces impériaux qui ont propagé des rumeurs, ces mêmes officiers qui ont osé émettre des doutes sur sa manière de diriger une équipe de cette envergure.
désillusion. writing music: i'd come for you ▵ nickelback ; make me wanna die ▵ the pretty reckless ; i hate myself for loving you ▵ joan jett & the blackhearts ; note:
ஃ Haven't they suffered enough? But you can't get enough of shutting down systems for personal gain. If you mess with things selfishly, they're bound to come undone. Do you get off on pain? We're not pawns in your game. – Commander In Chief (demi lovato) ஃ
Invité
Ven 23 Sep - 1:05
DÉSILLUSION
Orson & Lyra
« Les mécomptes, les désillusions, les vaines attentes, tout cela m'a tellement rompu à toutes les disgrâces, que je suis indifférent aux événements de l'amour, bien que j'en aie encore toutes les passions. La privation a été l'état normal de ma vie. Je suis habitué à être privé, ce qui est le dernier terme de la misère du cœur. » - Sully Prudhomme
L’issu de ce rendez-vous lui était totalement inconnu, tant pour elle que pour toute son équipe qui se demandait bien ce qu’il pouvait faire ici. L’élément le plus étrange dans cette affaire était sans aucun doute la présence de toutes ces personnes influentes de l’Empire, de soldats gradés et il y avait Orson qui se tenait au milieu de tout cela, tel un Roi présent et accompagnés de ses sujets. Seulement, l’envers du tableau se voyait être bien plus pessimiste que cela, pour ne pas dire catastrophique. C’était cette atmosphère incroyablement austère et pesante qui confirmait ses premières sensations. Silencieuse, ça, elle l’était, et le serait pour encore plusieurs minutes de cela. Lyra se tenait devant son équipe comme s’il s’agissait de les protéger à partir de cet instant, seulement, c’était bien Elle qui allait en payer les conséquences aujourd’hui. C’est en observant le visage bien plus dur que d’habitude de Krennic que la brune s’était permis de froncer des sourcils. Qu’était-ce donc que ce visage ? Les traits de ce visage qu’elle connaissait depuis des années, lui paraissaient bien tiraillés. Ce n’était certes pas la première fois qu’elle observait un Krennic en colère, mais cette fois-ci, cela était bien différent. Le rythme de son palpitant s’était légèrement accélérer alors qu’elle faisait en sorte de se rapprocher davantage de son préposé ami. Les mains derrière le dos, ses doigts se crispaient entre eux que pouvait bien signifier ce mutisme inhabituel par rapport à ce personnage qu’elle ne connaissait que trop bien, ou pas. Alors qu’il semblait observer ses bottes en cuir, Lyra, elle, ne la quittait pas des yeux, elle en était incapable. Puis la simple appellation de ce « Docteur Erso » lui sonnait comme une bombe à retardement soudainement. Le protocole se voulait exigeant quant aux titres, dans ce genre de situation, là n’était pas l’embarras, c’était plutôt la façon dont il avait énoncé ses deux mots qui lui avaient sonné étrange. Son regard actuel reflété l’interrogation, et rapidement la consternation à la découverte de ses paroles. « Vous vous demandez vraiment pourquoi ? » Lyra était prête à donné un Oui affirmatif, elle voulait savoir à tout pris, mais les rires des officiers venait de la mettre dans une fâcheuse situation et dans le même temps l’interrompre. Plus les minutes avançaient, plus sa présence ici semblait se ternir, tout comme sa crédibilité et l’ont peu dire, son égo qui en prenait un certains coup. Le fait qu’Orson l’affiche ainsi devant toute cette assemblée était pour elle d’une incompréhension déconcertante, voir même pire, décevante. Qu’est-ce qu’il gagnait à mettre Lyra dans ce genre de circonstance, et devant son équipe en plus ? Ses scientifiques avaient tous eu plus ou moins la réaction que celle du Docteur Erso, l’ignorance et notamment une certaine surprise du comportement du Directeur envers Lyra car c’était la première fois qu’il s’adressait à elle de la sorte.
C’est lorsque les révélations pleuvaient que la géologue écarquillait ses prunelles teintées de vert, foncièrement dénue de ces informations. Impossible, impossible, impossible, ce même mot se répétait en boucle dans son esprit, et pourtant, aucun mot ni même excuse n’était sortit de ses lèvres tant la stupeur était violente. Sa bouche légèrement entrouverte, son regard s’était soudainement baisser vers le sol, se tournant nerveusement de droite à gauche, non pas par honte ou par soumission comme l’espérer certains, mais par des interrogations qui n’était évidemment plus les mêmes que les premières. Toutefois, elle n’avait eu guère le temps de songer davantage à cette révélation que la scientifique sursauta de surprise, et peut-être même de peur par ce cri de rage qui était apparu tel un éclair en pleine tempête. Devant son changement de comportement, ses paroles s’apparentaient à des coups de lame devenant de plus en plus profonde et inattendue. Elle n’osait même plus tourner son visage vers son équipe tant la honte la submerger subitement, elle pouvait ressentir une douleur interne traverser toutes les veines de son corps, des ondes négatives qui la submerger dont elle tentait de ne pas démontrer.
La femme qu’elle était ne pouvait se dégonfler devant lui et son équipe dont elle tenait énormément, face à ses accusations plus que gravissime .Elle devait garder sa crédibilité de meneuse et ne pouvait accepter de telles balivernes venant de sa part, malgré son rang. Alors, elle prit son courage à deux mains et relevait son visage de porcelaine de nouveau vers Orson qui n’était qu’à quelques centimètres d’elle alors qu’il osait pointer du doigt vulgairement son « amie ». Elle le toisait du regard, les dents serrées, ce n’était plus la honte ou l’incompréhension qui avait pris place mais une colère plus flagrante. Ses yeux légèrement plissés, le coin de ses lèvres trembler légèrement alors qu’elle pouvait ressentir le souffle d’Orson lui caressait son visage légèrement relevé vers son regard de glace, afin d’arriver à sa hauteur. « C’était … une erreur de ma part… de vous confier la direction de cette équipe. Une femme ne devrait pas occuper une telle place dans notre glorieux Empire. » Était-ce peut-être, ou assurément la phrase de trop alors que son cœur manquait un battement, une horrible sensation l’avait traversé. Tel iceberg flottant sur cette mer agitée, voilà qu’il venait de s’effondrer en un instant, il avait réussi à briser le cœur de Lyra. Ses yeux vengeurs se mettaient à briller subitement, trop briller même dont elle ne pouvait plus s’en cacher, inonder par des émotions multiples qui la ronger de l’intérieur. Malgré son caractère et les prises de décisions d’Orson, elle était la seule, et cela depuis toujours, à oser le contredire si elle jugeait cela nécessaire, elle était la seule dont Krennic semblait porter un certain intérêt pour elle, mais Lyra pensait que c’était toujours qu’une impression, ou le fruit de son imagination. Son âme souhaitait vagabonder ailleurs, loin d’ici, loin de lui, son souffle se faisait plus bruyant telle une tempête en ébullition. Rage, déception ou encore humiliation, tant d’amertumes à son égard venait de se révéler et d'envahir La Lyra, un comportement qui lui était totalement inconnu jusqu’à aujourd’hui, elle n’avait jamais eu autant l’envie de gifler quelqu’un de sa vie, même pas à Galen lorsque parfois ils venaient à se disputer.
Maintenant c’était différent, il venait d’atteindre un point sensible, peut-être même un point de non-retour, semblable à une flèche lancer en plein cœur et éteindre cette Lyra joyeuse en toute circonstance. Il se foutait d’elle, et venant de la part de quelqu’un qu’elle appréciait plus qu’elle ne le devrait, la douleur n’en était que plus terrible. « Je te déteste. » Voilà la phrase qu’il lui était venu à l’esprit alors que son regard à l’accoutumance chaleureux et bienveillant s’était métamorphosé en une froideur méconnaissable. Ses joues rougissaient face à la frustration, l’énervement de ne rien pouvoir lui faire faire, mais ce ne serait qu’aggraver son cas si elle devait écouter ses petites voix ou ses sentiments, alors, elle décidait de faire taire ses pulsions. Elle aurait pu entendre ses phrases de la bouche de n’importe qui, n’importe quelle femme, n’importe quel homme excepté Orson et cela l’anéantissait. Entre l’amour et la haine, il n’y a qu’un peu, doux euphémisme que de remarquer que cette phrase prenait tout son sens entre ses deux âmes torturées. Prenant un instant de répit tout en fermant les yeux, la brunette tenter de reprendre une allure plus « professionnelle », il voulait apparemment des explications alors que sa décision semblait être déjà prise. Se raclant la gorge douloureusement, les mains dans le dos, la tête haute, plus aucune autre personne n’exister dans cette pièce excepter celui qui venait de pulvériser une relation qui lui était très chère à ses yeux.
- Vous m’en voyez navré de vous contredire Directeur Krennic, il est impossible que des informations aient pu fuité ou du moins, sous ma direction, cela ne ce serait jamais produit. Lyra était incroyablement clair dans ses mots et dans ses propos. Pas de bégaiements, d’hésitations, tout a avait été énoncé d’une fluidité déconcertante. Et pourtant, à l’intérieur de ce corps, se cacher une femme anéantie. Si cela est le cas alors cela ne vient pas de mon fait, il y a très certainement quelqu’un qui a pu volontairement fuité ces informations, et certainement pas mon équipe. Nous travaillons d’arrache-pied sur ce projet depuis des mois, à quoi cela nous servirait-il ? Lyra se posait réellement cette question, et la réflexion était revenue de nouveau, tentant de trouver comme cela a-t-il pu se passer sans qu’elle ne s’en rende compte. Elle marquait une pause, les bras croisés alors qu’elle s’était délicatement approchée de lui de manière tout de même raisonnable, alors que bien évidemment, elle aurait voulu plus, secrètement. Vous devez pourtant le savoir. Oui, elle avait osé révéler cette phrase devant absolument tout le monde malgré les événements. Lyra était une véritable téméraire dans l’âme, et cela, depuis sa plus tendre enfance. Elle tentait de pousser ses réflexions plus loin qu’elle le voudrait, alors qu’une vive voix s’était annoncé non loin derrière elle, lui faisant écarquiller les yeux couleur émeraude par cette intervention, devant le traître, avant de se tourner vers l’un de ses scientifiques, ne s’attendant certainement pas à l’intervention de l’un deux.
- Elle n’a rien fait, nous n’avons rien fait Directeur Krennic, nous vous sommes fidèles depuis toujours et encore plus venant de la part du Docteur Erso, vous ne pouvez l’accuser à to...
- Kolian ça suffit ! Interrompit Lyra subitement et d’un ton sévère, qui cachait une certaine angoisse. C’est… Son visage se dirigeait de nouveau vers Orson, ses expressions étaient cette fois-ci plus différentes que les dernières fois, indescriptibles alors qu’un frisson lui parcourut tout son échine. Une discussion entre moi et le Directeur Krennic, et personne d’autre. Elle ne voulait guère mettre en péril la vie de ses scientifiques, où pour certains, des amis s’y trouver, elle ne pouvait tolérer cette défense qui pour elle, n’était certainement pas à son avantage, elle tenait bien trop à eux. Laissez-les partir, ils n’ont rien à voir dans cette histoire. Venait-elle de lui faire une demande qui ressemblait à un supplice ? Il semblerait que oui, et même elle n’en revenait toujours pas, surtout après ce qu’il venait de lui balancer à la figure, elle savait que telles accusations pouvait engendrer une condamnation à mort, et la femme altruiste qu’elle était n’accepterait en aucun cas cette fin tragique. Un, deux, puis trois pas supplémentaire, la distanciation intime était dépasser, le souffle rapide et le buste droit, une allure théâtralisme, elle prit une décision irréelle, tout comme cette situation et cette distance minime qu’elle n’avait jamais osé dépasser. Vous voulez un coupable ? Alors cherchez-le au lieu de nous accuser ainsi ! Femme imprévisible, ça elle l’était, la détermination se lisait dans ses yeux, avec toujours cette pointe de mélancolie à son égard. La foule s’était déchaîné face à cet aveu qui n’en était bien évidemment pas une, notamment les impériaux et les officiers, certains surpris et d’autres effaré par l’impétuosité de cette dernière dont l’un d’eux n’a pu se contenir "C’est un scandale !". Lyra ne s’était plus contrôler et était rester stoïque face à sa propre bêtise, sa colère avait repris le dessus, complètement désorientée, stressée et dépassée sur ce qui se suivait. Quelle idiote. Quel idiot. Elle s’était finalement reculé, avec l’apparition d’une perle salée sur l’une de ses joues rosées, les mains tremblantes, attendant à son tour de nouveaux reproches à tout-va et les ricanements de ses messieurs détestables. Au point où elle en était, la géologue allait certainement ne pas tenir très longtemps. Certes, elle restait une femme et une scientifique courageuse, où rien ne l’arrête, mais elle restait surtout, et depuis toujours, cette Lyra au cœur doré, emprisonner par une complicité qui n’en était finalement pas une.
▿ Métier : Ex-romancier de génie, auteur de best-sellers et désormais ingénieur en armement à Mordor Industries depuis fin 2022 • Critique littéraire à ses heures perdues • Expert en science-fiction
▿ Quartier : Baker Street Avenue, dans un appartement en colocation avec son fiancé, Galen Erso.
▿ Côté cœur :
― Krennic laughed to ease the mood. “You know what I find interesting – or maybe ironic is the word. It’s that each of us wants what’s best for you. In a way, we’re competing to make you happy, as old-fashioned as that sounds. And each of us has a different idea about what you should be doing. (…) and I maintain that you’re meant for bigger things, and will continue to do whatever I can to bring opportunities to your attention.” Galen smiled thinly. “Don’t think I don’t appreciate it.”
(CATALYST : A ROGUE ONE NOVEL ✧ James Luceno)
― “We have to put some meat back on those bones of yours,” he said as he crossed the cabin to Galen, “but I think I could get used to the beard.” (Orson Krennic to Galen Erso – CATALYST : A ROGUE ONE NOVEL ✧ James Luceno)
― Was Galen to become the prize in a contest between them? Well, hadn’t he always been that? (Orson Krennic about Galen Erso and his rivalry to Lyra Erso – CATALYST : A ROGUE ONE NOVEL ✧ James Luceno)
••• ❝ i'll never stop looking for you. i'll never let you entierly. you’re the only truth in a sea of lies. you're in my blood. now and forever. ❞
—⥼ ※ ⥽—
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― Beings had been known to hide on Coruscant for a lifetime, but Galen wouldn’t be one of them. He wouldn’t be able to stay away from his research. He would have a change of heart. He would turn himself in. He would reach out… The anger and despair he had felt in the air-speeder returned and settled on him like a great weight. “Galen,” he said, as if orphaned. Then: “Galen!” shouting it to the busy sky. (Orson Krennic about Galen Erso – CATALYST : A ROGUE ONE NOVEL ✧ James Luceno)
—⥼ ※ ⥽—
••• « It’s just so hard not to think of you...
think of where you are.
My Stardust, my Death Star. »
▿ Dons/capacités/pouvoirs :
▿ L’Étoile de la Mort
▿ Blaster lourd DT-29 amélioré (macroscope)
▿ Astromécano C2-B5
▿ Expertise tactique et stratégique
▿ Connaissances approfondies en armement
▿ Autre(s) compte(s) : Orion Black ◊ Nolan Sorrento ◊ Sheev Palpatine ◊ Thalassa Tarkin ◊ Celia St. James ◊ Sauron ◊ Perséphone
▿ Messages : 380
▿ Points : 986
▿ Date d'inscription : 05/03/2022
▿ Notes :
▵ LAME IVDU TAROT ○ L'EMPEREUR
—⥼ ※ ⥽—
AUTORITÉ ╳ ACTION ╳ POUVOIR ╳ DIRECTION ╳ VOLONTÉ ╳ PERSÉVÉRANCE ╳ ENTÊTEMENT ╳ PUISSANCE ╳ TYRANNIE
—⥼ ※ ⥽— « We were on the verge of greatness. »
-(O)rson (C)allan (K)rennic-
« I don't have to sell my soul. He's already in me. I wanna be adored. I don't need to sell my soul. He's already in me. I wanna be adored. You adore me. I wanna be adored. I gotta be adored. » ( i wanna be adored ϟ the stone roses )
« I used to roll the dice. Feel the fear in my enemy's eyes. Listen as the crowd would sing: now the old king is dead ! Long live the king ! One minute I held the key. Next the walls were closed on me and I discovered that my castles stand upon pillars of salt and pillars of sand.
People couldn't believe what I'd become. Revolutionaries wait for my head on a silver plate. Just a puppet on a lonely string. Who would ever want to be king.
┉ ┉ ┉ ┉ ┉ ┉ ┉ ┉ ┉ ┉ I used to rule the world.
┉ ┉ ┉ ┉ ┉ ┉ ┉ ┉ ┉ ┉
Seas would rise when I gave the word. Now in the morning I sleep alone. Sweep the streets I used to own. For some reason I can't explain, once you'd gone there was never, never an honest word.
┉ ┉ ┉ ┉ ┉ ┉ ┉ ┉ ┉ ┉ That was when I ruled the world. » ( viva la vida ϟ coldplay )
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it's his project.
it's his life.
it's his everything.
it's the death star.
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▴ WILHUFF T. (1 - AU) -0 BBY ❘ Krennic survit à Scarif ⋄ Retrouvailles explosives ✰ (MAJ ✎ 23.02)
▴ WILHUFF T. (2 - AU) -10 BBY ❘ Krennic a une liaison cachée avec le fils de Tarkin ⋄ Réalité dans laquelle Garoche est en vie ✰ (MAJ ✎ 09.10)
▴ WILHUFF T. (3 - AU) -31 BBY ❘ Jeunesse de Krennic à Brentaal ⋄ Tarkin est enseignant ⋄ Relation professeur-élève ✰ (MAJ ✎ 23.02)
▴ WILHUFF T. (4 - AU) -13 BBY ❘ Galen Erso est mort ⋄ Tarkin est amoureux de Krennic ⋄ Obsessions ✰ (MAJ ✎ ??.??)
▴ WILHUFF T. (5 - AU) 4 ABY ❘ Post-Bataille d'Endor ⋄ Tarkin et Krennic ont survécu à Scarif & Yavin ⋄ Incarcération ⋄ Passion inavouée ✰ (MAJ ✎ 23.02)
▴ WILHUFF T. (6 - AU) 4 ABY ❘ Post-Bataille d'Endor ⋄ Krennic a trahi l'Empire et est un agent important de la NR ⋄ Tarkin est arrêté ⋄ Krennic et Tarkin sont des ex-amants ⋄ Interrogatoire ✰ (MAJ ✎ 28.03)
▴ WILHUFF T. (7 - AU) 2022 ❘ Sur l'île ⋄ Krennic et Tarkin sont en couple ⋄ Leurs souvenirs sont revenus ✰ (MAJ ✎ ??.??)
▴ WILHUFF T. (8 - AU) 2022 ❘ AU!Moderne ⋄ Krennic et Tarkin sont associés de leur start-up ⋄ Passion refoulée ⋄ Galen a rompu avec Krennic ⋄ Voyage dans les îles ✰ (MAJ ✎ 17.03)
▴ WILHUFF T. (9 - AU) 4 ABY ❘ Suite AU!Prison ⋄ Douches ⋄ Incarcération ✰ (MAJ ✎ 02.02)
▴ WILHUFF T. (10 - AU) -18 BBY ❘ Babysitting qui tourne mal ⋄ Krennic surveille le fils insupportable de Tarkin ✰ (MAJ ✎ 27.03)
“Daylight, spent the night without you, but I've been dreaming about the loving you do. I'm over being angry about the hell you put me through. Hey man, bet you can't treat me right. You just don't know what you was missing last night. I wanna see you begging, say, "Forget it" just for spite. I think of you every night and day. You took my heart, and you took my pride away. I hate myself for loving you. Can't break free from the the things that you do. I wanna walk but I run back to you. That's why I hate myself for loving you.” (i hate myself for loving you ▵ joan jett & the blackhearts)
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TOUR DE CONTRÔLE • BASTION
C’est triste à dire, mais Orson Krennic a conscience d’avoir atteint un point de non-retour entre eux. Leur amitié, si belle et profonde, vient de se crasher. Brisée en mille morceaux par ses propres incertitudes, son manque cruel de confiance aux autres, et surtout son incapacité à croire en l’innocence des personnes qui lui tiennent le plus à cœur. Pour Orson Krennic, les personnes les plus proches de lui sont nécessairement celles qui le trahiront un jour ou l’autre. Il peine à développer une confiance aveugle aux autres, à moins de posséder un très lourd passif, comme c’est le cas avec Galen Erso. Et là, c’est sa femme qu’il traite ouvertement de menteuse devant une assemblée de scientifiques surpris, effarés, amusés dans le cas de certains officiers. Galen est son ami d’enfance, il ne peut que lui faire confiance. Quant aux autres… La tâche s’avère plus compliquée qu’il ne le désire réellement. Lorsqu’il repense à Galen… Il se sent mal. Mal du fait de son amitié avec sa femme. Au fond, qu’est-ce qui l’embarrasse tant que cela ? Pourquoi se sentir anxieux d’une amitié pure et sincère ? Parce qu’elle ne l’est peut-être pas. Pour Orson, sa relation avec Lyra dépasse largement le cadre d’une amitié saine et honnête. Il la désire dans un sens qui dépasse l’entendement. Il la désire, non pas comme amie, mais comme amante, comme compagne, comme épouse. Galen l’ignore, et c’est tant mieux pour lui. Que penserait-il ? Son meilleur ami et sa femme ? Quel cliché. Krennic déteste cette idée. Finalement, le fait d’avoir quelque chose à lui reprocher est sa porte de sortie, son moyen de prétendre qu’il n’y a rien de plus qu’une entente amicale entre eux. Puisqu’ils n’ont encore rien faits, ils ne sont encore coupables de rien. Galen n’est pas bafoué. Orson n’a pas trahi son amitié. Orson ne ment pas non plus à Lyra en prétendant tenir à leur amitié, alors qu’il ne désire que de l’envoyer balader du revers de la main, afin d’être un prétendant pour elle. Un courtisan. Quelqu’un qui espère dans l’ombre, depuis toutes ces années, gagner son affection. Son amour. Là, maintenant, Orson Krennic est extrêmement mal engagé pour obtenir quoi que ce soit d’elle qui ne soit pas mué d’une profonde animosité.
Il sait qu’il est en train de tout foutre en l’air, toutes ces années à discuter avec elle sur ses travaux de recherche, à s’intéresser à sa vie avec Galen, à partager des dîners à trois, à parler d’elle en bien aux bonnes personnes pour encourager sa carrière, à la contempler avec un mélange d’admiration et de désir… Tous ses efforts pour que Lyra Erso puisse l’apprécier sont partis en fumée d’un simple claquement de doigt. Il n’a suffi que d’une faille dans la sécurité du laboratoire, un odieux malentendu, pour que la paranoïa et les psychoses de Krennic ne règlent définitivement leurs comptes. Krennic est autodestructeur. Il détruit tout ce qu’il aime, c’est indéniable. Il ne peut s’en empêcher, parce qu’inconsciemment, la peur de ne pas réussir à atteindre les personnes qui tiennent pour lui est bien trop déstabilisante. Lyra Erso le rend chancelant, idiot et naïf. Lyra Erso le fait constamment douter de lui, de la force de leur amitié, de ses capacités à probablement prendre la place de son mari. Il désire pourtant prendre sa place. Plus que tout au monde. C’est tragique de souhaiter en secret évincer son plus vieil et proche ami, d’envisager lui planter un couteau dans le dos pour lui prendre son épouse. Orson se méprise la plupart du temps pour avoir en tête ces pensées indignes d’une amitié solide et intéressante. Galen ne mérite pas un ami comme Orson. Qui n’a de nom d’ami que lorsque cela l’arrange. Quant à Orson, il doit se raisonner. Il ne peut faire cet affront à Galen. Parfois, certains jours en tout cas, il parvient à se convaincre de prendre ses distances avec Lyra. Il arrive à accepter qu’une simple amitié lui suffise. Qu’elle soit heureuse avec Galen, et que l’amitié entre les deux hommes mérite d’être préservée de ses pulsions sordides. Ses bonnes résolutions ne durent jamais bien longtemps. Comment lutter contre ces sentiments impérieux, qui le font la désirer et penser à elle en des termes susceptibles de mettre Galen dans une colère noire ? Krennic n’a pas demandé à éprouver quoi que ce soit pour elle. Il n’a pas demandé à tomber amoureux de Lyra. Il l’aime, terriblement, obsessivement, passionnément. Il l’aime au point que s’en est tous les jours douloureux. Partagé entre ses devoirs et ses sentiments. Partagé entre son amitié de longue date avec Galen, et ses sentiments forts pour la femme de ce dernier. Il se sent comme déchiré de l’intérieur, à la croisée des chemins. Il ignore quoi faire, quoi dire. Et là, maintenant, ce sont des incertitudes qui ont finalement pris la décision à sa place. Puisqu’il ne parvient pas à faire son choix, puisqu’il préfère douter des personnes qu’il aime le plus, plutôt que de se confronter à elles et de leur admettre la profondeur de ses sentiments, il laisse ses névroses tout foutre en l’air. Krennic essaie de se rassurer, tant qu’il le peut encore. C’est bien mieux comme ça. C’est mieux qu’il l’accuse, plutôt qu’il l’embrasse. Elle ne peut que le trahir, elle ne peut décemment pas… partager ses sentiments. C’est impossible. Ils ne peuvent être ensemble dans la même tourmente. Inconsciemment, c’est ce qu’il désire tant, sans parvenir à le verbaliser, et encore moins à lui-même.
Orson demeure sans voix un bref instant, alors que Lyra Erso se met à défendre son honneur, bec et ongles. Il doit admettre qu’elle l’impressionne à cet instant précis. Encore plus qu’en temps normal. Lyra est une femme forte, stupéfiante et courageuse. Une véritable guerrière. Il adore ce côté sauvage qui émane d’elle, cette vivacité d’esprit. Il ne s’est de toute manière jamais ennuyé avec elle. Malgré la gravité de la situation, malgré sa colère qui monte en flèche au fond de lui, Orson Krennic est tout bonnement séduit par la manière qu’elle a de lui tenir tête. Publiquement. Les bras croisés, Krennic lui offre son expression la plus sévère, la plus glaciale. Ses yeux la dévisagent avec dédain, parce qu’il n’a de toute manière pas le choix que de se comporter avec une suffisance familière. Parfois, son visage se penche légèrement pour observer quelques secondes les dalles du sol de la salle de conférence. Il détourne les yeux, lorsque les choses deviennent beaucoup trop compliquées à assimiler sans sourciller ou éprouver une once de regret. Il regrette, bien sûr qu’il regrette… Il souffre, c’est un vrai déchirement que de lire la déception et la honte dans ses beaux yeux tendres. Elle est déçue de lui. Sans doute qu’elle se sent même trahie, humiliée par cet ami si cher et précieux. Quant à la honte, elle n’a certainement pas honte de sa propre personne. Lyra est une femme forte et fière. Non… Krennic suppose qu’elle a honte de lui, de son comportement, d’avoir sûrement pu lui faire à ce point confiance. Ce qu’il lit également dans ses yeux, c’est de la défiance, de la détermination et une sincérité troublante… C’est au moment de lire cette étincelle d’honnêteté dans le fond de ses prunelles, qu’Orson commence à douter sérieusement de la véracité de ses accusations. Et s’il se fourvoyait sur toute la ligne ? Pourquoi l’aurait-elle trahie, quel intérêt aurait-elle à le planter ainsi ? Lyra se défend avec justesse, cela force l’admiration de l’impérial. Il aime le fait de savoir qu’elle ne se démontera pas devant lui, même sous la pression.
Malgré l’impassibilité qui se lit dans l’expression de son visage, indéchiffrable et livide, Orson est ailleurs. Il donne l’air d’être concentré sur la situation, mais ses pensées vagabondent sur d’autres sujets. Il ne peut s’enlever de la tête cette petite voix qui lui chuchote qu’il se trompe complètement sur Lyra. Qu’il est même en train de tout détruire entre eux, au nom d’insécurités et de fantasmes qui n’ont pas lieu d’être. C’est plus simple de prétendre qu’elle vient de le trahir. Il se dit qu’il pourra plus facilement l’oublier. Oublier son envie pressante de s’excuser, de congédier tout le monde pour se retrouver seule avec elle, de lui dire à quel point… cette situation lui pèse. Que leur amitié lui pèse. C’est plus confortable de l’accuser, de la détester, de la mépriser. Orson veut la haïr. Il le veut tellement. Il veut avoir raison… mais il se trompe. Quoiqu’elle fasse, quoiqu’elle dise, Orson Krennic comprend à cet instant qu’il est bien incapable de la détester. Il lui trouve mentalement des excuses. Il réfléchit à toute vitesse à un moyen de la protéger, de ne pas l’inculper, de rejeter la faute éventuellement sur quelqu’un d’autre. Il ne veut pas que quelqu’un la blesse, mais c’est exactement ce qu’il est en train de faire. Lorsqu’une voix l’interpelle, un certain Kolian, un scientifique de l’équipe, le visage de Krennic se fige et son regard bleu se durcit davantage. Kolian prend la défense de Lyra. Il a raison, mais c’est la manière qu’il emploie qui contrarie fortement Orson. Qui est-il pour la protéger avec autant d’ardeurs ? Est-ce qu’ils… Une pensée effleure son esprit et le met clairement dans de mauvaises dispositions. Elle parle ensuite, et coupe la parole au scientifique avec sévérité. Orson ne peut dissimuler un léger rictus au coin des lèvres. Si furtif, qu’il en est imperceptible. Elle affirme que c’est une discussion entre eux. Oui… Cela a toujours été le cas. Il a toujours été question d’eux. Une pointe de jalousie dans le son de la voix, Orson s’élève, avec froideur et menace : « Vous avez entendu votre responsable ? Restez à votre place, si vous tenez à votre poste au sein de mon département. » L’impérial adresse ensuite un regard perçant au scientifique. Plein de condescendance et de colère. S’il daigne encore prendre la parole, Orson Krennic ne répond plus de rien. « Le prochain qui élève la voix pour prendre la défense de qui que ce soit dans cette salle sera renvoyé sur-le-champ, me suis-je bien fait comprendre ? » s’énerve-t-il, avant de claquer violemment sa langue contre son palet en signe de désapprobation. Il décroise les bras, rapidement, pour rejeter sa cape en arrière, avant de les recroiser. Un geste inutile, mais qui trahit une apparente nervosité. « Le docteur Erso me semble capable de prendre sa propre défense. » renchérit-il, avec l’ombre d’un rictus au coin de la bouche. Des ricanements venant d’officiers impériaux résonnent dans son dos. Ils se moquent d’elle. Ils échangent même quelques mots désagréables à son sujet, persuadés qu’elle sera la prochaine à sauter de l’équipe. Soi-disant aussi… qu’une femme ne peut occuper un poste à responsabilités sans apporter le discrédit sur l’ensemble de son équipe. Des insultes misogynes et cruelles qui l’enserrent comme dans un étau, contraint de les laisser couler pour n’éveiller aucuns soupçons. Il ne doit pas la défendre, alors que l’envie de le faire lui brûle les doigts sous ses gants en cuir noir. Il brûle de rejeter la faute sur quelqu’un d’autre pour la protéger. Il brûle pour elle, tout simplement.
« Docteur Erso, soyons bien clairs sur un point. » murmure-t-il, alors qu’elle vient de rompre les derniers centimètres qui séparent leurs corps. Les derniers centimètres symbolisant la décence. « Cela aurait été une autre scientifique, n’importe qui, son sort aurait été définitivement réglé, et je doute que vous l’auriez apprécié. » La menace est claire. Si cela n’avait pas été Lyra, il aurait ordonné qu’on l’exécute. « Vous abusez de vos privilèges. » Ces derniers mots, il les lui souffla, à quelques millimètres de ses lèvres parfaites. Ses yeux dévient des siens à sa bouche bien dessinée, pulpeuse. Il devine durant quelques instants le goût sucré de ces dernières, la manière dont ses lèvres peuvent rougir, ainsi pressées contre les siennes, mais surtout… Il imagine ses gémissements. S’il attrapait ses hanches, maintenant, pour l’embrasser avec passion, que dirait-elle ? S’en offusquerait-elle ? Après tout, n’est-ce pas elle, qui décide de braver son autorité devant tout le monde, qui se permet de le contredire – alors qu’il existe une règle d’or selon laquelle Orson Krennic ne doit jamais être contredit –, en s’approchant à ce point de lui ? Orson peut sentir son souffle chaud sur son visage. A cette proximité, il peut même observer la lueur dans ses yeux, si foudroyante et pleine d’audace. « Et de ma patience… » chuchote-t-il, plus pour lui-même qu’à son attention. Krennic ne recule pas, malgré la proximité de leurs visages. Il la jauge longuement, avec le menton fièrement levé et les bras croisés contre son uniforme blanc. Orson refuse de céder. Il la dévore littéralement des yeux, dans l’attente de la moindre faille. Et… la voilà. La faille qu’il découvre avec stupeur, cette larme salée, qu’il suppose brûlante, qui roule sur l’une de ses joues pâles. Une phénomène étrange se produit alors en lui, Krennic est fortement troublé par la détresse émotionnelle de sa scientifique et amie. Son cœur se contracte douloureusement dans sa poitrine, dans le même temps, son pouls s’accélère. Il vient de la blesser. Vraiment de la blesser. Elle reste forte, se retient de craquer, mais la présence d’une larme ne laisse planer aucune doute sur la brutalité de ses accusations et de l’humiliation cuisante qu’il vient de lui infliger. Gratuitement, cela dit. Il l’a acculée dans le seul but de dissiper ses propres angoisses. Égoïstement. Pourquoi ne lui fait-il pas confiance ?
Orson cligne plusieurs fois des yeux en essayant de conserver son masque de froideur, mais la tâche s’avère de plus en plus compliquée, maintenant que son cœur est touché, et que ses pensées sont toutes focalisées sur la souffrance de la seule femme qu’il n’a jamais aimée. Sincèrement aimée. « Il y a beaucoup de choses que je tolère, docteur Erso… D’autres moins. Et ce que vous me faites en est une. » Cette larme est de trop. Elle l’a poignardé en plein cœur. Il souffre de la voir souffrir ainsi, mais comment revenir en arrière, comment empêcher leur relation de se fissurer ainsi ? Krennic soupire longuement, tout en la dévisageant avec force. Il ne baisse pas le regard et s’adresse au reste de l’équipe sèchement : « Comme l’a souligné si aimablement le docteur Erso… C’est une discussion entre elle et moi. Sortez. Tout le monde. » dit-il avec autorité. Les quelques visages présents se regardent longuement, dans l’attente d’un mot de la part de la responsable du projet. « J’ai dit tout le monde ! » martèle Krennic, sans rompre le contact visuel avec sa scientifique. Que Lyra acquiesce ou non, il s’en moque. Il doit lui parler en privé, parce qu’il sent bien qu’elle vient d’atteindre ses limites. Cette larme… le hante encore. Elle l’obsède. C’est pour Lyra qu’il fait tout ça. Aussi étrange cela puisse être, c’est pour la protéger des autres, qu’il se montre aussi dur et cruel.
désillusion. writing music: i'd come for you ▵ nickelback ; make me wanna die ▵ the pretty reckless ; i hate myself for loving you ▵ joan jett & the blackhearts ; note:
ஃ Haven't they suffered enough? But you can't get enough of shutting down systems for personal gain. If you mess with things selfishly, they're bound to come undone. Do you get off on pain? We're not pawns in your game. – Commander In Chief (demi lovato) ஃ
Invité
Jeu 1 Déc - 23:40
DÉSILLUSION
Orson & Lyra
« Les mécomptes, les désillusions, les vaines attentes, tout cela m'a tellement rompu à toutes les disgrâces, que je suis indifférent aux événements de l'amour, bien que j'en aie encore toutes les passions. La privation a été l'état normal de ma vie. Je suis habitué à être privé, ce qui est le dernier terme de la misère du cœur. » - Sully Prudhomme
Il n’y a pas pire sensation que la trahison. Elle vous traverse, vous transperce de toute part sans aucun scrupule. Douloureuse, la déception l’étranglait au fil des secondes, la brusquait, une lame plantée dans sa pauvre naïveté. Son cœur s’écœure. C’était bien la pire peine qu’elle pouvait recevoir de lui, d’un ami qui n’en était finalement pas un. Cette trahison enserrait son cou, comme une corde qui lui semblait si courte, près de la mort. Il avait transgressé leur loi, rompu leur pacte qu’était l’amitié, et peut-être bien plus encore dans un déni flagrant. Elle avait mal, terriblement. Lyra s’était sentie comme trompée, non pas dans le sens même d’un couple, mais de savoir que tout ce qu’elle avait vécu avec lui n’était que pur mensonge et manipulation, elle ne pouvait plus voir les choses autrement. Le menteur qui traite un autre menteur innocent. À cette réflexion, la scientifique ne faisait que s’enfoncer elle-même dans sa haine mélanger à cette mélancolie dévorante de son âme si ensoleillée par nature, empathique et ô combien à l’écoute des gens qui en avaient le plus besoin. Lyra était cette femme aux mille rêves, mille projets déjà depuis sa tendre enfance. Les journées défilaient et le soir, quand tout devenait blanc, son cœur dans la main, en un élan, elle partait au bout de l’infinie galaxie et des planètes qui y trônaient. Pour un instant, son âme s'envolait et redevenait enfant. C’était cette petite Lyra qui avait toujours habité la femme forte et non pas moins téméraire d’aujourd’hui, et c’était sans doute grâce à cela qu’elle avait pu arriver là où elle en est. Elle se détestait autant qu’elle le haïssait d’avoir répondu à ses appels, à ses interrogations, à avoir pu même s’allier avec lui, d’avoir cet espoir qu’enfin il comprendrait, qu’enfin il réfléchirait, mais non, il n’en était rien. Lui qui jadis, parlait avec de tendres mots, lui qui avait été là lorsque Lyra traversait des périodes difficiles, de doutes, de remises en question, mais aussi de réussites et de ses exploits et vice-versa. De bien vulgaires souvenirs.
Lyra voulait prouver son innocence, autant qu’elle le pouvait, non pas seulement pour elle, mais également pour son équipe qui était inévitablement dans l’échiquier. Lyra était la reine qui tentait de protéger ses fidèles d’une affaire plus qu’injuste, mais aussi sans le savoir, intimiste. Toutefois, comment faire changer d’avis un Orson qui était déjà sûr du contraire, et que ses explications n’étaient que volage, histoire de faire passer le temps et la ridiculiser davantage. C’est d’ailleurs la défense d’un de ses scientifiques, Kolian, qui lui procurait une très mauvaise sensation, elle savait que son intervention n’avait en rien améliorer son cas bien que ses mots l’avaient particulièrement touché au fond d’elle. Néanmoins en cet instant, la colère était bien trop présente pour ne pas voir là la sincérité de ses propos. Malgré son intervention, Orson se jouait d’elle, encore et encore. Il tombait des mots barbelés d’intolérance, d’un manque cruel d’humanité. Certes, l’impérial était ce qu’il est, avec ses hauts et ses bas, et bien souvent ses sautes d’humeur intempestive. Il avait ses défauts, mais ses qualité aussi étonnant que cela puisse paraître, si l’on cherchait bien, au fond de son âme, elle l’avait décelé, ou du moins, à un passé qui lui semblait déjà fort lointain. Il aurait une bonne raison de lui en vouloir mais il ne cherchera pas la vérité, c’était toujours lui qui avait raison. La carte était jouée et la cassure était déjà réalisée. Ses yeux s’illuminaient dangereusement, elle ne voulait pas lui offrir ce plaisir d’observer une Lyra en train de faillir, mais il était déjà trop tard lorsque cette larme s’était invitée devant lui et toute l’assemblée. Elle s’était empressée de l’essuyer subtilement, comme si ce qu’il a pu voir n’était que le fruit de son imagination. Sauf que les langues se déliaient face à cette vision, face à ce rapprochement plutôt inédit entre le directeur Krennic et le docteur Erso.
Une autre scientifique ? Lyra comprit malheureusement trop rapidement ses sous-entendus. La mort, voilà ce qui lui aurait été réservée si elle n’avait pas eu un minimum d’affinité avec lui. Il était vraiment cruel, comment pouvait-il l’être avec elle ? Qu’avait-elle fait pour mériter ce châtiment si féroce ? Rien et tout à la fois. La brunette se débattait à l’intérieur d’elle-même, véritable hécatombe, ses iris émeraude, perçant, glacial, inhabituellement instable dévisager son ami d’autrefois. Sa patience, son insultante patience plutôt oui… Cet aspect si fière, si égocentrique, comment pouvait-il oser la regarder ainsi telle une vulgaire criminelle ? Elle n’acceptait pas CE regard, pas de lui, cela devenait trop dur à le supporter dans cette tournure. C’est par sa décision à vouloir discuter seul à seul que Lyra s’était permise de briser leur observation respective et alors lui tournait le dos. Avant le départ de son équipe, la scientifique leur adressa un hochement de tête ainsi qu’un regard qui se voulait rassurant, mais qui brillait bien trop pour ne pas voir sa souffrance intérieure. Un léger sourire vide, perdu sur son visage tiraillé leur étaient adresser avec toute la sincérité qu’elle pouvait leur offrir. Cela pouvait sonner presque comme des « Adieux », toutefois, il lui en fallait bien plus pour se montrer aussi défaitiste. Orson avait enfin pris une décision sensée, la seule depuis son arrivée à la tour de contrôle. Pourquoi tant de spectacle pour au final leur faire tous prendre congé ? L’humiliation était donc son moteur d’adrénaline, ce besoin irrépressible de montrer qu’il est le Chef, Le Directeur Krennic dans toute sa splendeur et son sadisme, dissimulait pourtant par un mal qui le rongeait de l’intérieur, loin de se douter que c’était également l’anéantissement pour lui, mal placé certes.
Une fois l’équipe, les quelques soldats et les officiers sortis de la salle, jusqu’aux claquements des lourdes portes métallique, un silence de plomb s’était installé. Toujours dos à lui, le visage baissait vers le sol, les yeux fermés, Lyra n'en revenait toujours pas de ce qu’il venait de se dérouler. Trop d’informations, trop de questionnements, d’incompréhensions traversait son esprit en un temps bien trop court. Lyra était calme, bien trop calme après une telle dégradation de son image et de sa réputation.
- Comment as-tu pu…
Une faible voix s’était révélé en ses lieux à l’atmosphère pesante, gorge serrée et cœur battant. Tout d’abord discrète, presque timide. Le tutoiement était revenu naturellement, ils avaient toujours parlé ainsi après tout, pourquoi cela changerait-il ? Le teint pâle, le souffle haletant, ses poings s’étaient serrés dangereusement, enfonçant sans s’en rendre compte ses ongles dans le creux de ses paumes par une force incontrôlable, la blessant au passage. La scientifique, finit, après de longues minutes interminables, par se retourner, lui faire face de nouveau, les traits de sa mine durcie par tout ce qu’elle avait dû et ce qu'elle allait encore subir.
- Tu… Sa silhouette restait figer comme attacher dans le temps, une posture moins droite que toute à l’heure, plus affaissée, plus relâchée. Ses doigts parcouraient son visage par nervosité, elle espérait encore que cet événement avait pu être un mauvais cauchemar. Tu as osé… Les mots lui étaient difficiles à prononcer, à révéler, les lèvres tremblantes et la gorge nouée par l’émotion. Douter de moi, de notre amitié. Sa main devant sa bouche pour retenir de craquer, de pleurer éternellement devant lui, elle valait mieux que ça. Voilà qu’elle s’était mise à piétiner de droite à gauche, toujours de cette main qui se baladait à présent sur sa crinière brune, laissant ses mèches se mélangeaient entre elles, tout comme son esprit tourmenté. S’il te plaît, ne me dis pas que tu crois sincèrement ce qu’on t’as raconté ? L’espoir, aussi maigre soit-il, était, malgré tout cet acharnement, encore là. Elle ne pouvait y croire, savoir que cette discussion avait pu être réelle, ses regards de pitiés de ses scientifiques, les insultes des officiers, et surtout celui de Krennic qui n’avaient aucunement réagi sur ses comportements. Elle qui avait toujours les réponses à ses questions, elle n’en avait cette fois-ci aucune. Son âme perdait de sa sérénité ou du peu de contrôle qui lui restait. Son sang était en ébullition. Son irritation n’amoindrissait guère ce désastre. Ce voile de haine continuait de se frayer un chemin.
- Tu n’es qu’un... Elle se stoppe in extremis, malgré qu'elle était déjà dans sa lancée. Tu m'as menti pendant tout ce temps !
Elle le détestait de lui faire si mal, elle le détestait de lui infliger une telle rage, elle qui a toujours su faire preuve d’un calme olympien, voilà qu’il avait réveillé la bête qui sommeillait en elle. Elle avait osé l’insulter, mais n’avait-il pas fait la même chose à son égard ? Sa colère était aussi grande que la confiance qu’elle avait placée en lui. Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça, hein ? On aurait pu en parler ensemble sans… toute cette scène au moins ! Les dents serraient, elle s’était brusquement rué sur lui, le prenant par le col de son uniforme de ses deux mains avec fermeté, la rage dans ses mots et ses gestes. QU’EST-CE QUE J’AI FAIT ORSON ? Tu l’as placé dans une position délicate, lui qui avait toujours le contrôle sur lui-même, il était désarmé face à elle, Lyra était sa force et sa faiblesse à la fois. Un comportements des plus inattendus venant d’elle, plongeait dans l'inconnu, elle écarquillait de ses yeux grands ouverts,. Tu m’as salie, tu m’as humilié ! Ivre de vengeance, elle transperçait les yeux bleu océan de son « ami ». Ça ne te suffisait pas de me dénoncer sans aucune preuve, il fallait que tu gonfles ton ego mal placé devant tout le monde ! Elle était une véritable tempête déferlante dont plus rien ne l’arrêtait. Il avait commis la pire des trahisons et il était en train d’en payer fatalement le prix. Pourtant, la jeune femme s’était toujours rappelé que la haine était la colère des faibles, mais il avait mis à bout toute la patience que Lyra avait la capacité de posséder. Une, puis deux, puis trois larmes se suivaient en cascade sur son visage pâle d’amertume. Elle voulait tellement lui faire du mal, le marteler, l’insulter, lui montrer sa déception encore et encore, laisser son corps s’exprimer plus que ses mots. Cependant, elle n’en avait pas la force de le faire véritablement, ou du moins pas comme cette gifle qu’elle a pu lui offrir à l’instant, rapide, claquante mais qui restait à une force tout de même mesurer. Elle l’avait giflé, elle était choquée, laissant au passage quelques gouttes de sang non pas celui d'Orson mais de Lyra, s'étant blesser quelques minutes plus tôt sans s'en rendre compte en serrant ses poings bien trop violemment. Aveugler par la rage, elle ne l'avait même pas remarquer. Elle s’était éloigner de lui doucement, de peur qu’elle reçoive elle aussi un châtiment, elle ne le reconnaissait plus, elle ne savait donc pas comment il pouvait réagir maintenant. La douleur lui était trop lourde et sans le savoir, son cœur brisé s’était exprimer à sa place, par cette gifle, ce n’était plus la collègue et scientifique, c’était un être plus qu’attirée par Orson dans un déni et une innocence totale et d'une déception bien trop forte. Elle était face à l’absence de l’être cher qui lui manquait déjà. Elle avait fini par se taire, laissant les sanglots la submerger malgré son silence, elle était dépassée de ses propres mots et gestes, combien de temps cela allait-il durer ? Son âme aimerait que tout disparaisse à jamais, en un claquement de doigts. Le monde entier dépendait de ses yeux clairs et toutes leurs haines coulaient dans leurs regards.