(abandonné) (( my dirty little secret )) ✧ – tarkrennic – (( nsfw ))

“Let me know that I've done wrong. When I've known this all along. I go around a time or two. Just to waste my time with you. Tell me all that you've thrown away. Find out games you don't wanna play. You are the only one that needs to know. I'll keep you my dirty little secret. Don't tell anyone, or you'll be just another regret. Who has to know. When we live such fragile lives? It's the best way we survive.” (DIRTY LITTLE SECRET •• ALEX WHO?)


-10 BBY ▴ AILE SUD, QUARTIERS DU GRAND MOFF, AU SEIN DU VAISSEAU STAR DESTROYER IMPERIAL DE WILHUFF TARKIN. SALLE PRINCIPALE.

Orson Krennic a un secret. Un terrible et honteux secret. Depuis sa rencontre avec Garoche Tarkin, jeune Amiral et fils unique du Grand Moff Wilhuff Tarkin, les deux hommes sont ensemble. Aux yeux de tous, ils donnent l’air d’avoir une amitié saine, fusionnelle et solide, – pour le plus grand malheur de Wilhuff Tarkin –. A l’abri des regards, Garoche et Orson partagent bien plus que quelques déjeuners dans les meilleurs restaurants de Coruscant ou des vaisseaux impériaux, conversations professionnelles et railleries amicales. Ils partagent un secret. Ils s’aiment. Ils sont ensemble. Ils sont amants depuis que l’Empire galactique a été proclamé, il y a neuf ans. Ils s’aiment… Cette affirmation doit toutefois être nuancée, l’un aime beaucoup plus que l’autre. Garoche aime Orson plus que de raison. Il l’aime comme une jeune loup affamé, comme un adolescent prépubère, comme un premier et fougueux amour. Garoche est jeune, très jeune. Garoche est âgé d’une trentaine d’années. Orson vient de fêter son quarante et unième anniversaire. Leurs rapports sont nécessairement faussés depuis le départ. Ils le sont encore plus, parce qu’Orson Krennic possède un second secret, bien plus insidieux et gênant. Un secret que même Garoche ignore. Orson Krennic est amoureux fou du père de son jeune amant. Wilhuff Tarkin. Il l’aime d’une force qui en est bouleversante. Il l’aime, mais il est persuadé qu’aucune histoire entre eux n’est possible. Une fois avoir compris cela, il s’est naturellement tourné vers la personne capable de combler ce manque insoutenable. Garoche. Il a déplacé ses affections du père au fils, dans l’intention de passer plus facilement à autre chose et de donner une chance aux avances répétées de Garoche. Il aime rappeler que le premier pas dans leur relation n’est pas de son propre fait, mais de celui du fils de Tarkin. Garoche l’a voulu, alors il l’a eu. A quel prix ?

Sortir avec le fils de Tarkin ne l’aide pas tant que cela à passer à autre chose. Garoche lui rappelle constamment quelqu’un qu’il est impossible à séduire, impossible à aimer librement, impossible à avoir dans sa vie. Sortir avec Garoche le fait grandement souffrir depuis neuf ans. Orson Krennic est toutefois incapable de… faire autrement. Il passe ses journées avec le père, à discuter de problèmes techniques et de fomenter des complots politiques, tout en passant ses nuits avec le fils. Orson Krennic est un homme particulièrement tordu. Malsain. Sortir avec Garoche lui donne le sentiment qu’il a une liaison suivie et passionnée avec Wilhuff Tarkin. Les deux Tarkin se ressemblent en beaucoup plus de points que Garoche ne veut bien l’admettre, lui qui est dans le déni permanent ses agissements cruels de son père. Garoche est un pacifiste né, un vrai idéaliste. Quelqu’un de bien, avec des convictions, des valeurs nobles et une moralité exemplaire, loin des penchants douteux et tyranniques de son géniteur qui éveillent en Krennic la flamme incandescente d’une passion dévorante. C’est bien la seule chose qu’il est en mesure de reprocher à son jeune amant. De ne pas être comme Wilhuff à l’identique. De ne pas partager sa haine, son mépris, son penchant pour l’autodestruction et son tempérament impulsif. Garoche Tarkin est différent. Wilhuff Tarkin est le meilleur des deux. Orson Krennic se contente de goûter à la chair et au sang d’un membre illustre de la famille Tarkin, à défaut d’avoir exactement ce que son cœur et son corps désirent si fiévreusement depuis… l’ancienne République. Depuis la première fois qu’ils se sont rencontrés. Une rencontre houleuse, électrique, entre deux égos, deux caractères forts, deux tempéraments despotiques, deux lions enfermés dans une toute petite cage dorée et qui n’ont eu de cesse de vouloir s’entretuer durant toutes ces années. Pour Krennic, c’est un jeu sordide auquel il s’est voué avec Tarkin pendant très longtemps. Il a tout fait pour attirer l’attention de Wilhuff Tarkin. Même en se faisant détester de lui, en se faisant critiquer, en se faisant insulter, en se faisant humilier, même publiquement. Chaque mot s’échappant de la bouche de Wilhuff Tarkin le comble au plus haut point. Chaque sanction proférée, chaque fois qu’il pose ses beaux orbes d’acier dans les siens. Orson frémit constamment, lorsque ce regard Ô combien déstabilisant daigne le foudroyer. Le déshabiller. Il se sent si dur, comme le plus beau marbre de toute la galaxie, étrangement à l’étroit dans son uniforme. Comme maintenant, alors que Tarkin, lui et deux autres officiers observent l’image sphérique en pleine construction de l’Etoile de la Mort sur l’immense baie vitrée du Star Destroyer Imperial.

Ils discutent depuis une bonne vingtaine de minutes, et bientôt, le ton monte légèrement, comme à leur habitude. Du moins, le ton de Krennic grimpe d’un octave. Celui de Tarkin reste mesuré. Orson Krennic est agité, plutôt énervé même. Il déambule dans l’immense pièce, les mains dans le dos. Il s’agace en vérité de la présence des deux autres officiers avec eux, préférant pouvoir passer du temps seul à seul avec le Grand Moff. Las de ne pouvoir verbaliser ses véritables désirs, Orson Krennis trouve matière à se venger sur les deux pauvres officiers. Il leur reproche un nombre incalculable de choses, tellement de choses qu’il lui faut établir une liste, tout en rejetant les pans fluides de sa cape blanc immaculé en arrière. Au bout d’un moment, ses nerfs craquent. Il jette des regards presque désespérés à son rival, furieusement intenses. Tarkin semble l’avoir compris et ordonne à tout le monde de partir en faisant valoir la tournure plus confidentielle de ses échanges avec le directeur Krennic. L’impérial l’ignore encore, mais l’un de ses deux plus grands secrets vient d’être mis au grand jour dans l’esprit de Wilhuff Tarkin. Sa liaison avec son fils bien aimé. Une fois seuls, Krennic semble plus calme, normale. Son visage est apaisé, ses muscles sont enfin détendus. Orson a presque les rides lissées, et ses lèvres se courbent en un rictus satisfait. Discrètement. Il s’approche dans le dos de Tarkin, qui se trouve encore devant la gigantesque baie vitrée à observer en silence le panorama des étoiles. Les mains toujours dans le dos, Krennic sent comme des tremblements parcourir ses doigts, qu’il calme en serrant et desserrant les poings dans ses gants en cuir noir. « Gouverneur. » murmure-t-il dans un souffle. Enfin posté tout près de lui, aussi stoïque qu’une statue de cire, il souffle, sans se tourner vers lui, le menton levé, le visage droit devant lui et le regard perdu dans l’horizon des nombreuses constellations de la galaxie : « Magnifique, n’est-ce pas ? ». Le timbre de sa voix est excessivement chaud et rauque, légèrement altéré par l'excitation qu'il éprouve à cet instant de se trouver entre les deux plus grands amours de sa vie. (c'est bon il est parti loin là, il a des fantasmes chelous) D’un signe de la tête, Krennic désigne l’architecture de l’Etoile de la Mort, dont il est particulièrement fier. Il rit chaudement en agitant ses épaules, ne pouvant masquer son émoi devant la plus belle construction de sa vie. « Vous désiriez me parler… en privé ? » renchérit-t-il, l’expression toujours parfaitement calme, réprimant quelques micro-expressions. « Je me permets en amont de dissiper vos inquiétudes… Le projet est sorti de sa phase de stagnation. Nos ouvriers et nos techniciens avancent à pas de géant, comme vous pouvez le constater. Nos scientifiques finalisent les tirs. Nous serons bientôt prêts pour un premier essai. Vous serez le premier informé, Gouverneur. » conclut-il sur un ton parfaitement professionnel et contrôlé. Froid et arrogant.

Cela ne portera certainement pas sur le projet, mais Krennic se défend en pensant que les prochains mots de Tarkin ont vocation à lui porter préjudice. Probablement, mais sur un plan plus personnel encore… Le silence revient entre eux. Il lui semble déceler une certaine tension dans l’air, plutôt électrisante, ce qui symbolise l’état de son esprit et même de son cœur à cet instant même. Orson jette de temps à autres vers le visage de Wilhuff Tarkin, de manière presque compulsive. Qu’il est magnifique. Oui, autant que son projet. Il ne s’en rend pas toujours compte, mais la dilatation de ses pupilles atteint souvent son paroxysme, alors qu’il se perd dans la contemplation de son éternel rival. Il observe la ligne droite et parfaite de son nez. La finesse des rides au coin de ses yeux, l’air austère qu’il ne cesse de se donner, l’aura de supériorité et d’arrogance qui émane de chaque pore de sa peau. Quant à ses cheveux, légèrement grisonnants, Orson Krennic fantasme bien trop souvent sur ses doigts entre ses mèches, ou sur ses mains agrippant ses hanches avec possessivité. Il lui arrive parfois d’imaginer sa bouche entre ses cuisses, après avoir débouclé sa ceinture. Il lui arrive trop souvent d’avoir ces images obscènes à l’esprit, en pleine réunion, ou comme là, alors qu’il se trouve avec lui, devant son projet par-dessus la vitre du vaisseau. Wilhuff est son plaisir coupable. Orson semble percuter sur le regard quelque peu intense qu’il lui jette, lorsque les yeux bleus perçants de Tarkin se pose enfin sur les siens. Depuis combien de temps, à vrai dire ? Depuis combien de temps, Tarkin l’observe d’un drôle d’air, avec un scepticisme qui n’échappe pas à l’impérial en cape ? S’est-il trahi par son regard ? Est-ce par le léger sourire furtif au coin de sa bouche ? Sinon… Ou bien alors… est-ce par la rougeur sur ses joues ? Elle symbolise à merveille l’obscénité de chacune de ses pensées. Orson déglutit péniblement, frustré d’avoir manqué de vigilance, risquant d’exposer une attitude singulière, loin de tout ce qu’il a mis des années à construire avec Tarkin. Oui, il a pris soin de créer ce rapport agressif et condescendant, dans le seul but d’éveiller chez lui, si ce n’est de l’amour, au moins un sentiment. N’importe lequel. De la haine lui suffit amplement. Il veut juste que Tarkin ressente des choses pour lui. N’importe quoi. Krennic est désespéré. Il vient loger deux de ses doigts entre les plis de son col qu’il tire doucement en arrière. Orson Krennic est plein de nervosité. Une vraie boule de nerfs. Krennic essaie de reprendre contenance, ses lèvres se mouvent lentement sans former des mots durant quelques secondes, avant d'élever la voix. Grave, ferme, confiante et pleine d'autorité. « Je ne vous décevrais pas, Gouverneur. Vous serez fier de ce que j'aurais entrepris durant des années pour vous satisfaire. » Il lui dit cela avec les meilleures convictions du monde. Comme une sanction que l'on profère. Presque un peu trop solennelle. Orson sait exactement ce qu'il veut et le lui montre en lui réaffirmant son indéfectible loyauté, et le fait qu'il ne vit que pour servir le noble Empire. Pour le servir, lui. Des années... En effet. Orson accentue ces quelques mots à desseins, afin de leur apporter l'impact tremblotant qu'il faut. Cela fait des années qu'il travaille pour satisfaire ses moindres caprices, des années qu'il le désire dans le plus grand secret. Qu'il le désire si salement que s'en est ahurissant. Ce n'est pas que le projet. C'est lui. C'est eux. C'est pour eux qu'il se montre si perfectionniste et exigeant dans ses devoirs professionnels. Il veut le rendre fier et lui montrer qu'il peut être à sa hauteur. Dans l'espoir fou, qu'un beau jour, les yeux d'acier de Wilhuff Tarkin soient capables de lui retourner ses sentiments et ses désirs. « Si je puis me permettre un compliment, Gouverneur, je vous porte en très haute estime depuis que nous collaborons ensemble pour faire resplendir la toute puissance et la beauté de notre noble et glorieux Empire. J'ai une grande et sincère admiration pour votre personne. » confesse-t-il en gigotant encore les épaules et la tête, du panorama sombre de l’Étoile de la Mort qui se dresse devant eux, jusqu'au visage de Wilhuff Tarkin. Il se fige au même moment, crispé par le double sens de son compliment qu'il ne peut que saluer, persuadé d'être le seul des deux à être dans la confidence de ses plus noirs secrets.