(abandonné) (( in your room )) ✧ – tarkrennic – (( nsfw ))

“Just say the word if you wanna go. Go and fall in love with someone else. Go on and find someone better. Who can keep you warm. Who can give you more. Yeah, we both know it's not enough. If all that we are is two matching scars. Lines in a movie. The same favorite song, we both sing along. Then I don't wanna be in love.” (I DON'T WANNA BE IN LOVE •• DARK WAVES)


WEST BAY, AU LARGE DE CUBA. ÎLE DES CAÏMANS. (( AVRIL 2022 )) ▴ (( NSFW ))


Orson Krennic se repasse en boucle les dernières paroles de Galen Erso, avant qu’il ne quitte l’entreprise pour une mutation d’un an en Angleterre. Orson et Galen travaillent dans la même entreprise depuis des années – spécialisée dans l’armement de pointe, à Los Angeles. Une puissante entreprise co-dirigée par Wilhuff Tarkin et Orson Krennic depuis plus de vingt ans maintenant. Excellent architecte, esprit brillant, il a toujours accordé une priorité exclusive à sa carrière et très peu d’intérêt à sa vie personnelle. Ce que son amant, ou plutôt, son ex-amant, Galen Erso, lui reproche. Galen a mis un terme à leur relation quelques semaines après être parti de l’entreprise. Par mail. Voilà comment Galen Erso a mis un terme à une relation tumultueuse et passionnée de deux ans et demi. Une relation… parfaite, selon Orson Krennic, mais insatisfaisante et terne pour Galen Erso. Galen n’a finalement jamais tenu à lui plus qu’il ne tient actuellement à Lyra. Elle est sa perle rare, sa moitié, celle qui le complète, son univers entier… Que sais-je encore tous les qualificatifs avec lesquels Galen a désigné sa chère et tendre, dans son mail un peu froid et expéditif, adressé à Krennic depuis la succursale de l’entreprise basée en plein centre de Londres, près de Hyde Park. Orson n’a pas supprimé le mail. Il lui arrive de le relire, sans doute par penchant masochiste. A chaque fois qu’il le relit, l’architecte cherche à le comprendre. Cela le met fou de rage, mais il persévère dans sa lecture au point de sentir son cœur se fendre toujours un peu plus et l’acide de ses entrailles remonter dans sa gorge jusqu’à le faire vomir. « Tu n’es pas vraiment le type de personne avec qui être en couple… Tu n’aimes pas les relations. Tu fuis les engagements. J’ai besoin de plus, car ce n’est pas suffisant, de quelque chose de substantiel… de quelqu’un… comme Lyra. » Lui, ne pas être le gars avec qui on peut être en couple ? Krennic peste, râle et fulmine dans son coin depuis des semaines… Depuis le mariage de Galen et de Lyra Erso. C’est une vraie blague. Galen le traite comme un moins que rien, et le voilà qui revient d’Angleterre en espérant pouvoir « rester simplement amis par affection » avec lui, en affirmant en plus que Lyra est au courant de leur passif et l'accepte volontiers. Krennic fulmine. Qu'est-ce qu'il en a à foutre qu'elle l'accepte ? Lyra est un caillou dans sa vie. Un caillou dans sa relation. Lyra lui a pris son amant. Pétri d'orgueil, Orson refuse d'admettre qu'il est principalement responsable de l'échec de sa relation de couple. Elle lui a suffit, telle qu'elle est, alors que Galen a toujours aspiré à davantage. Orson, en bon égocentrique, ne s'est jamais attardé sur les besoins de son compagnon. Seuls les siens comptent. Cette relation n'est finalement que le symptôme d'un trouble bien plus profond, une véritable phobie de l'engagement. Orson Krennic n'est pas la bonne personne pour Galen Erso. Ce n'est pas un chic type, quelqu'un avec qui fonder une famille. Il est désordonné, instable et exubérant. Ses colères, ses névroses, ses excès... Ce fut trop pour un homme gentil comme Galen Erso. Orson souffre aujourd'hui, incapable de comprendre ce qui a bien pu pousser son compagnon à le quitter à distance, aussi cruellement, et oser lui faire de tels affronts à son retour. Galen Erso ne peut lui faire de pire humiliation que celle-là. Galen écrit qu'il espère également lui faire rencontrer Lyra, avec qui il s’est marié à Londres. Krennic enrage. Il enrage si fort que les murs de son bureau dans la plus haute tour industrielle tremblent, à chaque fois qu’il vient faire percuter son ordinateur portable contre eux. Au fond, Galen Erso a raison. Orson Krennic n’est pas le genre d’homme à aimer être en couple. Volage, narcissique… Indisponible. C’est bien cela. Indisponible. Pour des raisons très précises, bien que refoulées.

Orson Krennic entretient depuis toujours une relation particulièrement tendue avec son associé et co-PDG, Wilhuff Tarkin. Wilhuff Tarkin est la raison pour laquelle Orson Krennic est indisponible émotionnellement, psychologiquement, et même matériellement. Toujours occupé à traîner dans son bureau en journée, soi-disant dans l'intention de perturber ses affaires, alors qu'il éprouve le besoin viscéral de lui confier aveuglément ses états d'âme ou ses problèmes sentimentaux en s'accrochant fermement à son ton sarcastique et à son ennui comme une bouée en pleine mer, à hurler à tout bout de champ, à se plaindre des heures interminables de leurs meetings, et malgré cela, à désirer avec ardeur remplir tout son agenda de leurs réunions la semaine d’après. Constamment en train de rabaisser Wilhuff Tarkin de toutes les manières possibles, autant en privé qu’en public, à remettre en cause son autorité au sein de l’entreprise, à arguer même être un bien meilleur co-PDG que ce dernier, à estimer que l’entreprise ne peut que mieux se porter débarrassée d’un tyran psychotique et maniaque comme lui, à lui reprocher de voler ses meilleurs projets ou même de le dénigrer auprès de leurs clients dans son dos, mais aussi à discuter intensément de tout et de rien avec lui comme de la pluie et du beau temps aux sujets plus sérieux et personnels, jusqu’à tard le soir, toujours avec un verre de vin rouge et un cigare cubain. Le constant que l'on peut se faire, c'est qu'Orson Krennic adore passer du temps avec Wilhuff Tarkin. L'insulter est une façade. Orson Krennic a besoin de son cynisme, de ses moqueries, de son indifférence ou de ses humiliations comme d'un shoot d'adrénaline, parce qu'après la souffrance, il y a toujours une récompense de sa part. Un sourire, même furtif. Un échange complice de regards. Un mot gentil. Une flatterie. Un geste, comme un effleurement ou une tape amicale sur l'épaule. Une faille dans la glace de ses orbes impénétrables et durs. Tarkin est un homme sévère, mais pas toujours. Pas toujours avec lui. Les masques tombent parfois, épuisés de leurs disputes incessantes et de leurs conflits d'égo. Ils aiment se taper dessus, s'emmerder gratuitement, juste par plaisir de voir l'autre rebondir et témoigner de l'intérêt. Il y a des moments très rares où ils parviennent enfin à se comporter comme des hommes égaux, l'un envers l'autre, et se respecter. Des moments où ils discutent sincèrement de sujets variés, comme de leurs chiffres d'affaire, de la vie, de l'actualité brûlante, ou même de leurs vies respectives et de leur passé. Sauf certains points de leur passé qu'ils nient depuis... toujours par honte, ou peut-être bien dans l'attente que l'autre cède aux pires confessions possibles avant de se confesser à son tour. Ils se complaisent dans cette relation chaotique, dans cette amitié tiède et ambigüe. Que de violence et de contradictions. Orson Krennic souffle le chaud et le froid avec Wilhuff Tarkin. Parfois même, leurs échanges sont amicaux. Un peu trop pour être innocents. Quelques sous-entendus par-ci et par-là, des allusions scabreuses déguisées, des provocations et des piques qu’aucun des deux ne daigne véritablement saisir. Ils flirtent sans en donner l’air. Tous les employés de l’entreprise sont d'ailleurs persuadés qu’ils couchent ensemble, en raison de la tension sexuelle évidente qui s'échappe d'eux. Krennic s'énerve et hurle par frustration, rien d'autre. Il veut dire à Tarkin de le regarder. C'est sa manière de fonctionner, d'attirer son attention vers lui, de lui faire signifier l'existence de sentiments romantiques. Galen Erso a finalement compris ce qu’Orson Krennic ne comprend toujours pas, – même à ce jour. S’il ne peut donner « plus » à qui que ce soit, Ô combien la relation est tumultueuse et passionnée, c’est parce que son cœur et son esprit sont accaparés par une autre personne. Wilhuff possède son cœur. Orson ne veut pas l’accepter. Baiser Wilhuff Tarkin… Physiquement parlant est une pensée qui effleure bien trop souvent son esprit. Une pensée qu’il convoite, à laquelle il lui arrive de repenser dans les bras de quelqu’un d’autre. Il a déjà pensé à Wilhuff avec Galen. Plein de fois. C’est un jeu entre eux. Ils jouent, ils se provoquent, ils ne s’aiment pas. C’est impossible… La haine peut-elle vraiment conduire à l’amour ? A moins que l’amour existe entre eux depuis le tout premier jour. Au final, ils ont fondé cette grosse entreprise à deux, au lendemain de l’acquisition du diplôme à l’université d’Harvard de Krennic. Ils l’ont fondé ensemble. A deux. Alors qu’ils se sont méprisés durant quasiment tout leur cursus universitaire, malgré la courte différence d'âge entre eux d'au moins cinq ans. Alors qu’ils ont été en compétition, en rivalité. Ils se haïssent, pas vrai ? Lorsque Krennic est arrivé en première année à Harvard, Tarkin vient de terminer son MBA et s'est lancé dans un doctorat universitaire. Cinq ans plus tard, ils se sont lancé dans le projet fou d'une start-up.

On ne peut nier l’évidente ambiguïté de leurs rapports ou de leurs échanges, déjà à l’époque d’Harvard. Un jour, même, ils se sont embrassés par jeu. Pour se prouver quelque chose de stupide. Tarkin a provoqué Krennic sur ses coucheries incessantes et sur son manque d'expérience de manière générale. Krennic est parti au quart de tour, comme d’habitude. Il l’a pris au mot, il lui a prouvé des choses. Il n’a toutefois jamais cru Tarkin capable de lui répondre. Un baiser rapide, pour commencer. Chaste durant les premières secondes, avant de tourner à la névrose et la violence. La passion a explosé entre eux. Ils se sont embrassés si forts que leurs lèvres s’en souviennent encore. Ils ont insufflé toute leur rage, tout leur mépris, toute leur soif de domination, de possessivité et d’emprise sur l’un comme sur l’autre dans ce ballet langoureux et particulièrement sensuel. Après le baiser, il y a eu des caresses. Fébriles et pressées, par-dessus leurs vêtements. Cette nuit-là, le jeu est allé beaucoup trop loin. Pris dans l’engrenage de leur passion, fortement alcoolisés tous les deux, ils ont couché ensemble dans la chambre d’étudiant d’Orson. Ils ont taché ses draps, les ont déchirés sous le coup de leurs ébats. Les jours qui ont suivis cet échange, Krennic a gardé des séquelles de cette nuit. Des griffures ensanglantées le long de son dos, des crampes malheureuses, ainsi que la marque de doigts imprimée autour de son cou. Ce soir-là, Wilhuff Tarkin lui a pris sa virginité. Krennic la lui a donnée sans réfléchir. Il n’en a pas eu besoin, cela lui a semblé… si évident, naturel. Tarkin devait être son premier. Tarkin a toujours été son premier. Pourquoi, si cela n’a jamais compté, si Wilhuff n’a jamais vraiment compté à ses yeux ? Ni Krennic ni Tarkin n’ont désiré reparler de cette soirée beaucoup trop gênante. Ils ont tous les deux repris le cours de leur vie, en s’insultant, en se disputant, en se reprochant monts et merveilles le reste de leur dernière année universitaire et ont fondé cette entreprise ensemble. Main dans la main. Leur prétexte est simple, il est d’une nature autre qu’émotionnelle. Ils sont tous les deux les meilleurs dans leur domaine. Quoi de plus normal ? Bien des années plus tard, leur relation est restée exactement la même. Figée dans une rivalité sordide. Galen Erso ne l’a jamais confronté au sujet de Tarkin et des bruits de couloir, par respect pour sa dignité. Il l'a simplement quitté.

Aujourd’hui… Krennic est seul. Si seul. Même ses conversations avec Tarkin n’ont plus exactement la même saveur qu’autrefois. Orson ne se remet pas de sa rupture avec Galen Erso. Humilié, blessé et brisé. Cela fait des mois que son travail en pâtit. Il arrive constamment en retard, parfois même, il ne vient tout bêtement pas et sans prévenir. Il néglige les délais, il met en colère leurs plus gros clients, il boit souvent. Trop souvent. Il arrive au travail alcoolisé, et est contraint par Tarkin de gentiment rentrer chez lui décuver son vin. Orson sort beaucoup. Il passe son temps sur les applications de rencontre, à la recherche non seulement de la « perle rare » mais surtout d’une personne capable de lui donner toute l’attention qu’il désire recevoir, en ces temps troublés. Il ne lui vient pas à l’esprit de se tourner vers Wilhuff, qui au-delà d’être son pire rival et son meilleur détracteur, est également ce qui se rapproche le plus d’un ami. Son plus vieil ami. C’est Tarkin, un matin, qui est venu le trouver dans son bureau après lui avoir gentiment fait remarquer sa présence dans l’entreprise. Pour une fois qu’il les honore de sa présence en ces lieux. Krennic n’a pas souhaité répondre à cette provocation, encore sonné par sa cuite de la veille. Il lui a parlé de ses problèmes personnels et de leur interférence dans les affaires de l’entreprise. Krennic a nié. Tarkin a insisté. Il lui a proposé de se détendre à l’étranger pendant une semaine. Avec lui. Comme des « amis ». Histoire de réfléchir sur l’avenir de l’entreprise ensemble. D’abord sceptique, Krennic a décliné cette proposition en prétextant avoir une montagne de dossiers à traiter au vu de ses récentes absences. Tarkin ne lui a pas laissé le choix. Soit il le suit pour s’aérer l’esprit et se recentrer sur le plus essentiel pour eux deux, donc pour l’entreprise, soit, c’est sa démission et sa renonciation aux actifs qu’il possède dans leur « bébé commun » qu’il sera forcé de lui soumettre à la première heure. Krennic l’a détesté de toute son âme ce matin-là. Il a accepté à contre cœur. Tarkin s’est même aventuré à lui affirmer qu’il ne regrettera pas ce choix. Il le regrette déjà au point de se mordre la lèvre jusqu’au sang. Wilhuff n’est pas son ami, alors pourquoi se soucier de son bien-être ? Il l’est. Orson ne le voit pas, mais il l’est. A sa manière tordue et distante, il l’est. Ni Orson ni Wilhuff ne sont particulièrement doués dans l’expression de leurs émotions, et encore moins des sentiments qui couvent en eux depuis l’université.

Ce voyage a pourtant si bien commencé. Pour Tarkin, sans doute. Orson, lui… n’a eu de cesse de se plaindre depuis leur départ à l’aéroport de New York. Dans l’avion vers les côtes cubaines, il s’est plaint de la chaleur étouffante de l’appareil, de l’absence de bière d’une marque précise, des ronflements aux alentours, de la présence des autres. Il s’est plaint à Wilhuff. Durant des heures, au point de se demander comme son associé et collègue de travail est parvenu à ne pas l’étrangler d’ici l’atterrissage. Finalement, Krennic a su trouver le sommeil, épuisé par ses reproches et ses plaintes incessantes. Il s’est lui-même épuisé. Endormi, c’est la première fois qu’il a sincèrement exprimé une réelle vulnérabilité. C’est un sommeil paisible et calme qui a supplanté toutes ses angoisses. Orson ne se souvient pas de tout, tant les maux de tête et la fatigue l’ont exténué au cours du trajet. Il lui semble avoir trouvé un endroit tranquille, une vraie petite niche, pour apaiser les battements chaotiques de son cœur. Wilhuff. Sa tête s’est négligemment posée dans le creux de l’épaule de son associé, installé à sa droite durant le long trajet au-dessus des nuages vaporeux. Elle s’est déplacée du dossier de son siège à Tarkin. Inconsciemment, presque naturellement. Orson a su trouver sa place, confortablement. Il l’ignore encore, ou ne veut pas l’admettre, mais la chaleur corporelle de Wilhuff Tarkin lui procure un plaisir incommensurable. Seul Wilhuff calme cette énergie débordante qui l’assiège bien trop souvent en période de stress intense. Il s’est assoupi pendant deux heures au moins, bercé par le rythme du pouls de Tarkin, tambourinant contre son oreille comme une délicate mélodie pour enfants. (fais dodo, gentil orson, fais dodo) Asphyxié par l’odeur musquée et boisée de l’eau de Cologne de son confrère. Une odeur dont il est bien incapable de se lasser, pour être parfaitement honnête. Cette odeur l’enivre comme la plus féroce des drogues sur le marché. Il a murmuré quelques mots, dont il ne se souvient plus. Des « Galen » prononcés dans un long soupir plaintif, assez agité, et… un « Wil » pour terminer. Un « Wil » doux, lent et dépourvu de toute animosité, mépris ou arrogance. Un « Wil » extrêmement chaud, soufflé contre la peau lisse et pâle de son plus vieil associé. Contrairement aux « Galen » exprimés avec une grande nervosité et un énervement palpable au vu des récents évènements, ce simple petit « Wil » a créé la surprise. Mais pas seulement. D’autres mots susurrés dans un souffle rauque l’ont accompagné : « Ne me quitte pas, toi non plus... ». Difficilement perceptible pour le reste de l’appareil, mais suffisamment pour les oreilles de Tarkin. Krennic parle en dormant. Généralement à cœur ouvert. « Je ne le supporterais pas… tu comprends… Tu sais… Wilhuff… Je… » Il n’a pas terminé sa phrase, emporté par un sommeil diaboliquement profond. Je t’aime, c’est ce que son cœur a hurlé à cet instant, incapable de se libérer de ses chaînes. Il a ensuite grogné, et est demeuré silencieux le reste du voyage, chacune de ses mains positionnées sur les accoudoirs de son siège, dont l’une, celle à côté de son collègue, s’est même permise de caresser distraitement les doigts de ce dernier. Leurs sièges étant proches, leurs mains se frôlant par moments, la tentation fut bien trop forte pour lui. Seul le sommeil l’expose à de tels rapprochements. Orson Krennic évite toujours soigneusement Wilhuff Tarkin de près. Il ne le côtoie que de loin. C’est un choix mesuré, pour des raisons qu’il refuse d’exposer. Elles lui appartiennent, Ô grand dieu jamais, il n’en parlera à qui que ce soit, et encore moins au principal intéressé.

Les heures qui suivirent leur arrivée furent pires que toutes. Krennic vint une nouvelle fois à se plaindre, une fois sorti de son sommeil. De tout. De la météo, du soleil, de la chaleur étouffante (encore une fois), du poids de ses bagages, du délai d’attente du taxi, du montant astronomique de la course. Cette semaine de « vacances » proposée par Wilhuff Tarkin pour lui changer les idées, et ainsi l’aider à se remettre sur de nouveaux rails s’annonce exténuante. Même à l’hôtel, l’un des plus beaux et des plus chers de West Bay, Orson Krennic trouva encore une fois des choses à redire. « La couleur des murs est atroce, Wilhuff. » s’est-il exclamé avec une moue dédaigneuse, avant de changer son visage en une expression froide et sinistre, devant le réceptionniste. Krennic parle, et semble ignorer les yeux de Tarkin qui roulent en direction du plafond à chaque fois que sa bouche s'ouvre. Krennic est d'une grande prévisibilité. Son besoin d'exprimer tout ce qu'il pense, sans même réfléchir, à son associé reflète l'ampleur de l'estime ou des sentiments qu'il lui porte dans le plus grand secret. Il a besoin de l'opinion de Wilhuff Tarkin. Qu'importe si Tarkin ne lui répond pas. Il doit montrer qu'il existe et tourbillonner autour de lui comme un petit ouragan incontrôlable. « L’ascenseur est vraiment petit. Et puis… ce… bruit, merde, cet écho… Je ne m’entends pas parler. Il faut dire quelque chose au directeur de cet hôtel... Je vais m'en occuper. Ne t'occupes de rien. Je sais quoi lui dire. » Krennic a râlé encore une fois, après avoir quitté le comptoir. (mais ferme ta gueule omg) Exaspérant, lui-même en a conscience et en joue. Tout a très mal commencé. L’avion, le trajet et enfin la chambre. Cette funeste plaisanterie. Une chambre pour deux. Krennic a pesté, une fois à l’intérieur de la chambre. Il a râlé sur son confrère, en cherchant à comprendre la vraie raison de ce choix. Aucune de ses réponses, ou plutôt, l’absence de réponses, n’a su le convaincre. Une erreur du réceptionniste, soi-disant. Krennic en doute encore aujourd’hui, deux jours après leur arrivée sur l’île tropicale. La première nuit fut un véritable Enfer. La chaleur. L’humidité. La présence de Wilhuff dans la chambre d’à côté. Fort heureusement, leurs appartements sont suffisamment spacieux et dotés de quelques pièces, dont deux grands lits séparés, mais une seule salle de bain. La salle de bain. Là fut encore un autre problème. L’intimité, ou plutôt, le manque d’intimité. Krennic a bien failli devenir complètement chèvre au bout de deux jours. Deux pauvres putains de jours. Dire qu’il en reste encore cinq autres avec… Wilhuff Tarkin.

« Wilhuff ! » hurle Krennic à l’autre bout du salon, apparemment en train de chercher son associé dans toutes les pièces de leurs appartements. Son associé ou quelque chose de très personnel. Il farfouille ici et là, sous les coussins, sur la surface lisse des meubles, et même sous les draps de son propre lit à la recherche d'un bien de très grande valeur. Son smartphone. « Wilhuff ! » répète-t-il, désormais figé devant la porte de leur seule et unique salle de bain. Ce n'est qu'au bout du troisième jour, peu avant le début de soirée, qu'une nouvelle dispute éclate entre eux. C'est forcément là-dedans, se dit-il, enrageant d'avoir oublié son smartphone dans la salle de bain, à la portée de quelqu'un comme son associé. D'aussi pervers et fourbe. Il s'agace parce qu'il veut plus que tout le récupérer et le mettre en sûreté à l'arrière de son jean. L'heure tourne. Il attend des messages. Il a toute sa vie dedans. Krennic s’impatiente de ne pas pouvoir vaquer à ses occupations comme il le désire, comme s’inonder d’eau de Cologne de luxe avant d'aller dîner au restaurant avec une demoiselle rencontrée… sur une application de rencontre. Une « autochtone » comme il aime l’appeler. (en plus d’être chiant il est facho, il a tout pour lui) Magnifique, au teint hâlé, aux beaux yeux noisette et à la chevelure couleur caramel, très ondulée. D’après sa photo de profil, bien entendu. « Putain, Tarkin, tu te dépêches ? » Krennic vocifère, mais le seul son perceptible est celui de l’eau de la douche italienne en marbre qui résonne entre les murs peints en bleu canari. « Tu sais très bien que j’ai rendez-vous dans une heure ! » Cette fois, il s’énerve vraiment. Le ton monte, Krennic tambourine à la porte comme un forcené. Un vrai possédé. « Tu le fais exprès, merde ! Coupe ce putain de robinet et laisse-moi entrer ! Je te jure que si tu dégages pas dans cinq minutes de là, je te… » grogne-t-il avant de couper net ses menaces, en percevant enfin le bruit de l’eau que l’on coupe. Son cœur manque un battement. Déjà ? « Wilhuff ! Putain ! C’est la dernière fois que tu me fais un coup pareil ! Ouvre cette foutue… » Un cliquetis résonne, celui de la serrure. « Merci bien ! Putain, Wilhuff, et tu t’étonnes d’être encore célibataire à ton âge ? » raille-t-il en empoignant la poignée ronde en cuivre pour pénétrer sans sommation dans la salle de bain, indifférent à la présence presque dénudée de Wilhuff Tarkin… Presque ? Son sang se glace et son cœur s’emballe comme une locomotive. Il reste planté, droit comme un I, la main encore sur la poignée de porte grande ouverte et le regard figé sur le corps à moitié nu de son confrère. Une simple serviette relativement épaisse et d’excellente qualité, nouée autour de la taille. Il balbutie alors, en détournant les yeux, se maudissant de tout son être pour ne pas avoir patienté cinq minutes avant d’entrer. Tarkin sort tout juste de la douche. Tarkin se cherche un peignoir luxueux. Tarkin est torse nu. Tarkin est putain de sexy. Pourquoi est-il si décontenancé par cette première vision de l’homme derrière le partenaire en affaires, de l’homme entièrement nu sous cette serviette, la peau encore ruisselante d’eau qu’il devine brûlante. L’odeur du savon, du shampooing et du parfum embaume le petit habitacle, ainsi que tous ses sens. Orson ne doit pas être surpris. Tarkin joue avec ses nerfs. Qui a commencé le premier ces petits jeux de nudité ? Lui-même durant les premiers jours à l’hôtel s’est amusé à se promener dans leurs appartements torse nu, parfois même entièrement nu dans le salon sans se soucier du regard perçant de son « colocataire ». Rien de plus naturel que ce genre de situation finisse par se reproduire. La première chose qu’il trouve à dire, c’est se plaindre et de proférer des menaces. Ces interminables menaces qui ne mènent toujours nulle part, mais qui comblent les blancs de leurs échanges. « Je te préviens, si tu me flingues encore mon rendez-vous ce soir, tout comme celui d’hier avec la petite anglaise, je ne sais pas encore ce que je vais te faire, mais je sais que tu vas le regretter, parce que moi, contrairement à toi, j'ai une vie sexuelle très active et épanouie. » gronde-t-il, agité et nerveux comme un enfant pris en flagrant délit de quelque chose de grave. Oui, de très grave. Il l’a regardé avec une insistance telle, qu’elle frôle en même temps l’indécence et l’insolence. Une lueur sombre dans les yeux. Pupilles semi-dilatées, bouche entrouverte. Charmé, électrisé, attiré au-delà du convenable. Tarkin n’y sera certainement pas indifférent, peut-être qu’il se moquera de cet état de transe prolongé, de ses balbutiements, de la rougeur recouvrant ses joues habituellement si pâles, ou bien encore de son refus de le regarder dans le blanc des yeux, tandis qu'il fait semblant de chercher quelque chose sans le trouver. C'est le black-out. Il ne sait plus ce qu'il veut vraiment. Krennic s’est détourné, fuyant des sentiments en les enfouissant profondément comme un trésor. Une boite de Pandore. Trouver Wilhuff Tarkin attirant est une véritable hérésie. Il doit se réveiller. Orson s’agite devant le miroir suspendu au-dessus du lavabo, en se parfumant à outrance, avant d’ordonner, toujours sans un regard vers Tarkin, quelque chose de particulièrement absurde au vu de son allure déjà apprêtée. « Sors maintenant, je dois prendre une douche. » grommèle-t-il en reposant le flacon de parfum de luxe Dior pour homme sur un coin de l’évier. Il s'en est aspergé au moins dix fois, comme pour chasser ses pensées obscènes. Pourquoi se parfumer et être déjà totalement habillé, si c’est pour finalement prendre une douche et devoir tout recommencer une seconde fois ? Krennic ne se souvient même plus des raisons exactes qui lui ont fait exiger l’accès à la salle de bain. Son smartphone. Tout ce qu’il sait, c’est qu’il doit éviter soigneusement Wilhuff. Surtout maintenant que son corps brûle d’une humiliation cuisante.

“Just say the word if you wanna go. Go and fall in love with someone else. Go on and find someone better. Who can keep you warm. Who can give you more. Yeah, we both know it's not enough. If all that we are is two matching scars. Lines in a movie. The same favorite song, we both sing along. Then I don't wanna be in love.” (I DON'T WANNA BE IN LOVE •• DARK WAVES)


WEST BAY, AU LARGE DE CUBA. ÎLE DES CAÏMANS. (( AVRIL 2022 )) ▴ (( NSFW ))


Ce peignoir molletonné de luxe ostensiblement entrouvert sur le corps finement musclé, et légèrement humide, de Wilhuff Tarkin, c’est beaucoup trop à supporter pour lui. Orson croit défaillir. Il cligne des yeux un nombre incalculable de fois, en cherchant à conserver son sang-froid et ne surtout pas exhiber le moindre signe de faiblesse ou d’attirance physique. Orson décide alors d’ignorer au mieux l’apparence de son partenaire d’affaires pour se reporter sur l’essentiel : son téléphone. Il soupire, un peu théâtralement, en laissant son ami et collègue se promener dans la salle de bain en tout quiétude. Il le dévisage compulsivement en train de s’installer face au grand miroir mural, avec l’intention de coiffer sa courte chevelure brune, aux reflets poivre et sel. Comme il est beau. L’âge lui va très bien, ne peut-il s’empêcher de penser au sujet de son insupportable associé en affaires. Krennic se flagelle mentalement pour cette pensée obscène et donne un coup de pied sur le sol de marbre, agacé, face à l’attitude de Tarkin. Comme un enfant capricieux, un enfant-roi. « Wilhuff, ne fais pas ça. » implore-t-il en offrant la paume de sa main gauche, dans l’espoir que Tarkin reviendra à la raison et lui confiera son précieux téléphone portable. « Tu ne vas pas… Encore un, vraiment ? » soupire Krennic, fustigeant Tarkin de ses orbes glacés. « Pourquoi fais-tu systématiquement foirer tous mes rendez-vous Tinder ? » Ça doit l’amuser, rien de plus. C’est même la seule et unique explication pour Orson Krennic. « Ça t’amuse, c’est ça ? C’est du sadisme, tu t’en rends compte au moins ? J’ai des besoins. Je suis un homme avec beaucoup de besoins à combler et ces filles… certes, beaucoup plus jeunes que moi, sont justement faites pour égayer mes soirées. » s’emporte-t-il en adoptant une voix grave dans le but de paraître plus menaçant face à son associé, tandis que son rythme cardiaque augmente d’un cran. Il sent sa poitrine se soulever d’avant en arrière, avec empressement. « Elles ne signifient rien de plus pour moi… » entend Krennic. Pourquoi se justifie-t-il donc ? « Tu as peur que j’en tombe amoureux ? » Il grimace, moqueur. « Tu es jaloux, peut-être ? » Orson hausse les épaules en faisant un pas devant Tarkin, pour lorgner discrètement et en toute impunité sur le cou humide de ce dernier, sur lequel il se met à souffler en parlant tout contre son oreille parfumée d’un mélange d’épices et de vanille. Ces gels douches, dans cet hôtel, sont horriblement chers mais exquis. La preuve en est que Krennic est tout émoustillé rien qu’en humant l’odeur de la peau de Tarkin, à la sortie de la douche. Son shampooing aussi est merveilleux. Quant à ses cheveux… Il devine leur nature soyeuse à vue d’œil. Il est si proche, après tout. Si proche, que chaque détail n’échappe pas à son regard brûlant, comparable à un radar de droïde. « Tu aimerais que je te comble, c’est ça ? » ironise l’homme d’affaires en riant chaudement, sur un ton un brin lubrique, en effleurant du bord de ses lèvres le cartilage de l’oreille gauche de Wilhuff Tarkin.

Il reste un instant proche de lui, avant de s’en éloigner dans un rire amusé, espérant secrètement avoir pu hérisser les poils des bras, et même plus encore, de Tarkin par ce léger rapprochement intimiste. Il joue, rien de plus. Tarkin ne le provoquera jamais au-delà de leurs limites. Ce sont des limites implicites. Il n’y a aucune règle à leur jeu sordide. Ils y jouent depuis tellement d’années… Orson est attaché à tous ces non-dits, ces désirs inavoués. C’est confortable, oui. Plus confortable que d’admettre être amoureux de son imbécile d’associé, qui s’avère accessoirement être son « meilleur ami » depuis l’université. (comment wiwi il a pris la place de galou dans cet AU omg) Insolent et provocateur, Orson Krennic aime jouer avec les nerfs de Wilhuff Tarkin. Par-dessus tout, il adore le couvrir de sous-entendus tous plus salaces les uns que les autres. Des phrases prononcées dans le vent, sans réel impact, puisqu’aucune d’elle ne s’accompagne d’actes. C’est leur jeu, à eux deux. Ils ont toujours « joué » ensemble à se provoquer, à se moquer, à s’insulter et à flirter. Orson soupire une nouvelle fois en se postant dos contre le mur de la salle de bain décorée à l’italienne. Il tend la paume, encore, dans l’attente de récupérer son précieux téléphone portable. « Tu me le rends, maintenant ? » Qu’il essaie de réparer ses bêtises, en passant… Comme recontacter la jeune femme. Sa soirée n’est peut-être pas définitivement avortée ? (je te conseille de le lui confisquer pour la soirée) « Bon. » s’impatiente-t-il, forcé de constater que Tarkin fait mine de l’ignorer superbement. Orson l’observe de dos, terminer de s’apprêter. Il aime le regarder faire ce genre de choses. Se coiffer, se raser, par exemple. Tarkin est si minutieux, dans chacun de ses gestes. Tarkin veut l’avoir à l’usure et il est sur le point de remporter la bataille pour ce soir, mais pas la guerre. Orson sent que la veine de sa tempe bat frénétiquement, enflant, à mesure que ses muscles se crispent sous la frustration intense qu’il éprouve de n’avoir réellement aucun contrôle sur la situation. Il désire tant récupérer son téléphone, c’est même obsessionnel. Il ne peut forcer Tarkin à lui donner ce qu’il veut, alors, il tente une parade mielleuse, en soufflant avec sa voix aussi sucrée que du miel d’acacia : « J’ai compris. ». Non, il n’a rien compris, mais doit convaincre Wilhuff que c’est le cas. « Puisque je suis coincé avec toi ce soir… » soupire-t-il exagérément, en gesticulant les épaules dans son élégant costume Hugo Boss. Il fait mine d’en être passablement contrarié, alors qu’une part de lui en est toute excitée. Ses yeux brillent comme l’éclat d’un diamant brut. Ils brillent d’enthousiasme, mais cela, jamais Orson ne confessera quoi que ce soit à l’intéressé. « Qu’est-ce que tu as prévu ? Partage-moi donc tes plans de cette petite virée entre mecs. » ironise Orson, tout en roulant ses beaux orbes froids au plafond. « Un établissement de strip-tease ? Une tournée des bars ? Du champagne et des fraises enrobées de chocolat dans le jacuzzi ? Une soirée au casino de l’île ? » Tout de suite, les pensées de Krennic se tournent vers les choses les plus salaces et exotiques. « Je te connais. Tu as forcément prévu quelque chose d’un peu olé-olé. » C’est l’hôpital qui se fout de la charité. « Enfin, peut-être qu'à ton âge, on a juste envie de se faire une soirée film avec un plaid et un verre de vin rouge devant Netflix, avant de se masturber au moment du coucher. » ironise-t-il en riant chaudement de sa plaisanterie foireuse. Il croise et décroises les bras, intenable. Il ignore dans quelle position les mettre. Ses sarcasmes sont mal venus. Orson et Wilhuff n'ont finalement pas tant d'années que cela de différence. Krennic plisse ses petits yeux, afin de mieux voir un détail au niveau de la nuque de Tarkin. Une goutte d’eau, se dissimule entre une touffe de cheveux poivre et sel. Il se retient de la récupérer avec la pulpe de son pouce. Il se retient même si fort, qu’il en serre les poings dans son dos. Croisant, puis décroisant les bras, Orson Krennic ne sait quoi faire de ses mains tremblantes.

“Just say the word if you wanna go. Go and fall in love with someone else. Go on and find someone better. Who can keep you warm. Who can give you more. Yeah, we both know it's not enough. If all that we are is two matching scars. Lines in a movie. The same favorite song, we both sing along. Then I don't wanna be in love.” (I DON'T WANNA BE IN LOVE •• DARK WAVES)


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« Supporter ma présence ? » rage Orson, en serrant les poings dans son dos. « Est-ce que tu sais qu’elles en redemandent toutes ? » Il fait le coq, en voulant provoquer un éclair de jalousie chez Wilhuff Tarkin. « Tu les entends me supplier de les baiser encore et encore ? » Il en est même très fier. Orson bombe le torse, tout en décroisant les bras. « Tu devrais le savoir, puisque ta chambre est voisine de la mienne… » prend-il le soin de préciser avec un sourire carnassier, évoquant le diable qui sommeille en lui. Krennic articule avec délectation, sa langue passant entre ses dents blanches, avant de se frayer un chemin jusqu’à sa lèvre inférieure qu’il se lèche avec gourmandise. Ce qu’il ne dit pas à Tarkin, c’est qu’il prend exagérément soin de ramener le plus de filles et de leur faire l’amour jusqu’à l’aube dans le seul et unique but de provoquer son collègue et ami de toujours. (tu parles d’un ami) C’est un jeu de concurrence entre eux. « Ne fais pas ton jaloux. Bien sûr que tu l’es… Jaloux comme un poux. » ironise-t-il en faisant un pas supplémentaire vers Tarkin. « Ah, tiens donc… Tu te chargeras toi-même de son cas ? » Il hausse un sourcil, curieux, et penche délicatement sa tête sur le côté. Orson veut en savoir plus. Beaucoup plus sur les penchants de Wilhuff Tarkin. « Et… qu’est-ce que tu lui feras ? » Puis-je avoir un avant-goût ? se retient-il de justesse. Trop de provocations n’est jamais bon, Tarkin peut être en mesure de comprendre les désirs véritables d’Orson, ce que l’intéressé ne veut en aucun cas. Tarkin ne peut savoir que son cœur, comme son corps, s’embrase tel le feu d’un volcan en éruption pour son odeur, sa voix autoritaire et ses beaux yeux magnétiques. Orson se permet de plus en plus de familiarités, particulièrement excédé par le fait… que Wilhuff refuse encore et toujours de lui rendre son téléphone portable. Il fait encore un pas et se stoppe lorsque la boucle de sa ceinture vient effleurer le nœud élégant du peignoir molletonné reliant la taille de l’homme d’affaires. « Par l’avant ou par l’arrière ? » chuchote-t-il dans son oreille, d’une voix aussi suave qu’obscène. « Quelle pratique tu préfères ? » Sous-entendu… Est-ce qu’il aime diversifier ses plaisirs ? « Si tu veux connaître la mienne… J’aime les prendre dans les deux cas de figure. » Tarkin n’est sûrement pas ignorant des frasques nocturnes d’Orson. Les rires alcoolisés et excités de ses conquêtes, les vantardises de Krennic, le « pop » significatif des bouteilles de champagne du mini-bar… (merci Wilhuff pour remplir le frigo) Il revient parfois même avec plus d’une fille dans leur chambre d’hôtel. Krennic adore les threesome. (je ne pensais pas écrire ça un jour dans ma vie) « Tu aurais des choses à apprendre de ma part. » se moque-t-il, cynique, puis éclate d’un rire amusé pendant qu’il éloigne son visage de l’oreille de Tarkin.

Il flirte longuement avec les pupilles d’acier de Wilhuff Tarkin, sans jamais lui céder quoi que ce soit. Il maintient son menton bien droit, comme un soldat. Son corps ne tremble pas, malgré la demande saugrenue du puissant homme d’affaires. Il rit. Dans un premier temps. « Je te demande pardon ? » grogne Krennic, acerbe. C’est une blague ? « Tu ne me demandes pas sérieusement d’enlever mes vêtements ? » Une question lui brûle alors les lèvres… Wilhuff Tarkin lui demande-t-il donc d’enlever tous ses vêtements ? « A quoi joues-tu encore, Wilhuff ? » Cela le dépasse, il ne peut cacher sa surprise à son associé. Une forme de curiosité malsaine se met lentement à naître en lui, sans qu’il ne parvienne à en identifier la cause. Krennic le défi du regard, refusant net de lui accorder ce petit plaisir sadique. « Si ta volonté est là de m’humilier, il en est hors de question. » Il ne se mettra pas nu devant Wilhuff Tarkin. Pas sans connaître tous les détails sordides. « A moins que tu ne cherches à comparer la tienne ? Tu risques d’être déçu. Je n’aimerais pas être à l’origine de complexes infantiles… » Il s’amuse de cette situation, tombant dans la vulgarité pure et simple pour s’empêcher de sombrer dans l’excitation ou d’accorder plus d’importance que cela à l’importante chaleur qui s’est engouffrée au niveau de son entrejambe. Krennic le jauge de haut en bas, furieux. Tarkin réitère son ordre, apparemment impatient. « J’ai bien entendu. » vocifère-t-il, les bras croisés sur son torse. « Je ne veux juste pas t’obéir sans en connaître la raison précise. » Krennic s’imagine tout et n’importe quoi. Il est offensé, certes, en songeant qu’il s’agit là encore d’un coup foireux de Wilhuff Tarkin, mais… Pourquoi se met-il sérieusement à l’envisager ? Tarkin s’agace. L’aura d’autorité qui se dégage de lui cloue littéralement Orson au sol. Et le voilà qui… de manière totalement inexplicable, se met à déboutonner chaque bouton de sa chemise blanche. Comme un automate. Il tourne le visage sur le côté, déformé par une grimace de colère, tout en ricanant nerveusement. Pris au piège dans le bleu des yeux de Tarkin, il se met à balancer sa veste élégante de costume au sol, puis sa chemise. « J’ai déjà pris une douche. » commente-t-il, désormais torse nu. Quelques griffures se trouvent au niveau de ses hanches et de son dos, causées par ses maîtresses. Il cherche alors Tarkin des yeux en débouclant sa ceinture et en la projetant, dans un mouvement de rage incontrôlée, dans un coin de la salle de bain. Orson ne lâche pas une seconde son associé du regard. Le bleu électrique qui jaillit de ses deux orbes est plein de colère, de frustration, de haine, mais surtout… de désir inassouvi et inavouable. Il prend plaisir à se déshabiller devant Tarkin. « Tu aurais dû le dire, tu sais… » marmonne Orson, au moment de faire descendre son pantalon. Un peu trop sensuellement pour ne pas être dans une dynamique de séduction. « …que tu voulais un strip-tease privé. » Il préfère en rire qu’en pleurer.

Krennic glisse ensuite le bout de l’une de ses chaussures vernies sur l’arrière du talon de sa deuxième pour l’extirper dans un « pop » discret. Il se débarrasse de ses chaussures, de ses chaussettes, et tire ensuite sur les pans de son pantalon désormais au niveau des genoux. Orson est presque nu. Il ne lui reste finalement qu’une seule chose… Son boxer sombre Hugo Boss. « Si tu me veux complètement nu, fais-le toi-même. » le provoque-t-il, bras le long du corps, sans sourciller ou même ciller. Orson le met au défi de tenir son engagement. Il hausse un sourcil, insolent. Après tout, Tarkin lui a bien proposé de le faire lui-même, non ? « Je t’en prie, sers-toi. Glisse tes doigts là… » Il désigne les bords de son boxer haut de gamme, en les écartant parfois pour dévoiler un bout de son aine ou bien sa pilosité pubienne, sans pour autant le faire totalement descendre pour exposer sa virilité à moitié excitée par la situation. Krennic cherche à faire le beau, mais les bouffées de chaleur qui se nichent dans le creux de ses reins le trahissent. Il aime l’ordre et la discipline. Il fond pour le ton autoritaire de Tarkin. « Si tu le veux tellement, prends-le. Viens le chercher. » Krennic relâche les bords, et donc l’élastique de son boxer brutalement du bout des doigts dans un claquement sonore qui marque immédiatement sa peau très blanche. Orson grimace de plaisir. Il aime être violenté, c’est son secret. « Déshabille-toi d’abord. Enlève ton peignoir. Fais sauter le bas et je ferais sauter le mien. » affirme-t-il, en pensant Wilhuff Tarkin incapable de commettre un tel acte d’exhibition devant lui. Il ne dévoilera pas son sexe sans avoir vu celui de Tarkin avant. Il ne fera pas le premier pas. « Dis-moi ce que tu prépares, Tarkin. Pourquoi mes vêtements ne me seront plus d’aucune utilité, selon toi ? On ne sort plus finalement ? » murmure Orson pour changer brutalement le sujet, ce dernier devient beaucoup trop chaud pour lui. Il renvoie alors Tarkin à ses planifications pour la soirée. « Tu en fais des cachotteries... » s’étonne-t-il. « Où est-ce qu'on va ? » Tant qu'il est nu à son tour, peu lui importe.