(abandonné) (( i wanna hurt you just to hear you screaming my name )) ✧ – alternative tarkrennic (( nsfw ))

“In your room, where time stands still or moves at your will. Will you let the morning come soon or will you leave me lying here. In your favourite darkness. Your favourite half-light. Your favourite consciousness. In your room, where souls disappear only you exist here. Will you lead me to your armchair or leave me lying here. Your favourite innocence. Your favourite prize. Your favourite smile. In your room, your burning eyes cause flames to arise. Will you let the fire die down soon or will I always be here. Your favourite passion. Your favourite game. Your favourite mirror. Your favourite slave. I'm hanging on your words. Living on your breath. Feeling with your skin. Will I always be here.” (IN YOUR ROOM •• DEPECHE MODE)


-0 BBY – DE SCARIF AU STAR DESTROYER DE WILHUFF TARKIN


Orson Krennic observe en rampant, heurté et dévasté par les circonstances amères de sa défaite, cette énorme lune grisonnante qu’il distingue avec plus de netteté dans le fond du ciel de la planète Scarif. Il s’accroche à la vie, et essaie même de se relever – en vain. Son épaule le fait terriblement souffrir, si bien qu’il est incapable de se sauver lui-même. Il serre alors dans un geste désespéré, son épaule noire et fumante, en grognant de douleur. Pourquoi maintenant ? La victoire est encore possible, alors pourquoi ordonner un tir de l’Étoile de la Mort ? Ses hommes peuvent défendre la base, aucun d’eux n’a encore dit son dernier mot. Qui a bien pu… Qui a bien pu lui faire un coup pareil, alors qu’il se trouve sur les terres paradisiaques de Scarif. Lui, le directeur Krennic. Le puissant directeur du département des armes avancées de l’Empire. Le père et bâtisseur de la super-arme de l’Empereur. S’ils possèdent l’Étoile de la Mort, c’est uniquement grâce à lui. (oula les chevilles, et galen erso alors ?) Sans lui…

Sans lui, ils ne sont personne. Que de la poussière. Quelque part, c’est une fin digne pour un officier de son rang. Tué par sa propre création. Meurtri par sa propre arme. Brisé par son pire et détestable rival. Tout est la faute de Wilhuff Tarkin. Krennic comprend rapidement que Tarkin est derrière la pulvérisation du centre de recherches impérial. Tarkin a voulu l’anéantir, le faire exploser. Tarkin a réussi son coup. C’est personnel. Cela a toujours été une affaire personnelle entre les deux illustres rivaux. C’est une leçon de vie, une leçon amère que lui donne le Grand Moff Tarkin. Le sombre traître a dévoilé sa dernière carte, il a maintenant les moyens de l’écarter définitivement de l’équation. C’est ce qu’il vient de faire en ordonnant le bombardement de Scarif, alors que Krennic s’y trouve encore.

Orson Krennic croit durant quelques secondes que sa dernière heure vient de sonner en l’an -0 BBY sur la planète Scarif, au moment crucial où le tir aveuglant de l’Étoile de la Mort vient percuter violemment les terres tropicales dans un tremblement sinistre. Orson Krennic se trompe, fort heureusement pour lui – sa dernière heure n’est pas encore venue. Wilhuff Tarkin lui réserve encore autre chose. Krennic ferme les paupières à regret, en sentant ses dernières forces l’abandonner, lorsque sa dernière vision est pour cet éclair vert émeraude dans le creux d’un très beau ciel bleu, légèrement couvert de nuages. Orson refuse d’admettre la fin d’une vie prometteuse, une ascension fulgurante dans la haute administration de l’Empire galactique. Il refuse de voir ces décennies de bons et loyaux services se voir balayées par les secousses d’un terrible tremblement de terre.

Son dernier regard est pour l’Étoile de la Mort. Son Étoile de la Mort. Cette gigantesque lune grise, mécanique, époustouflante et effrayante. D’une beauté unique, mortelle. Sa beauté. La perle de sa vie. Sa maîtresse. L’Étoile de la Mort est sur le point de ravager le centre de recherches d’une minute à l’autre, et recouvrir toute trace de vie de feu et de poussière. Krennic lutte encore quelques secondes, mais s’écroule au sol, alors qu’il se trouve à genoux. Allongé sur le ventre, les bras en avant, les coudes légèrement appuyés, il essaie de garder un peu de la dignité qui lui reste. Sa cape est déchirée, son uniforme blanc est tâché de saleté, de son propre sang. Krennic est forcé de se résigner. Il ne perd pas une bataille contre la galaxie, il perd la guerre. Tout est fini. Entre lui et Tarkin, il ne doit en rester qu’un. Tarkin remporte les lauriers, la gloire et la paternité du projet de trente ans de vie, alors qu’il ne récolte qu’une humiliation cuisante et une mort foudroyante. Un destin tragique.

Orson est bien trop choqué pour pleurer son triste sort. Ses yeux se recouvrent progressivement d’un léger voile humide, mais il ne pleure pas. Non, il garde les yeux ancrés dans la lune grise qui se trouve devant lui, avec le regard déterminé et prêt à affronter son destin. Il l’observe avec une étrange fascination, Krennic est fier de disparaître par son tir aveuglant. S’il doit mourir, autant que cela soit des mains de sa propre création. Il ne passe pas le temps qui lui reste à insulter Tarkin de tous les noms. Il préfère admirer sa création. Ses dernières minutes sont pour Galen Erso, mais ses dernières secondes sont pour elle. Krennic est heureux de contempler en personne sa toute-puissance, elle est exactement telle qu’il a désiré la concevoir. Il ne peut que s’extasier devant la force de sa déflagration, la forme arrondie de son corps métallique, elle est de toute beauté. Elle est parfaite (comme moi *prend la porte*), mais elle n’est plus sienne.

Krennic défaille sous les cris de death troopers qui s’affairent autour de lui pour l’exfiltrer à bord de la première navette mise à leur disposition. « Sauvez le directeur Krennic. » sont les derniers mots qui résonnent dans ses oreilles, douloureuses. Orson s’effondre avec le panorama sinistre de sa précieuse Etoile de la Mort. Le projet de toute sa vie. Est-ce bien elle qui lui a porté le coup final ? Quelle ironie cruelle. Il espère silencieusement retrouver Galen Erso. Les astres ne lui réservent toutefois pas un sort aussi enviable. Lorsqu’Orson Krennic sort de sa torpeur, c’est à bord d’une navette de transport, en direction de la capitale impériale de Coruscant City. Les officiers se précipitent à son chevet, et essaient d’apaiser la blessure de son épaule. Il ne rejette pas leurs efforts. Il les ignore délibérément. Orson Krennic est présent, sans être là. Son corps est installé sur son siège, ses yeux sont vides de toute expression, mais son esprit est ailleurs. Chacune de ses pensées se concentre sur Wilhuff Tarkin. Ce satané Wilhuff Tarkin. Il parle dans son dos, il complote pour le faire tuer d’une manière « honorable ». Il paiera. Il paiera au centuple tout le mal qu’il lui a causé. Pourquoi. Pourquoi fait-il tout cela ? Pourquoi dégaine-t-il tant d’efforts pour anéantir chacun de ses rêves sous le revers de l’une de ses bottes ?

« Wilhuff Tarkin. » grommèle-t-il, en répondant aux questions de ses hommes par un simple nom. Ils se dévisagent, intrigués. Krennic répète alors, devant le silence interdit qui s’installe dans la navette. « Je veux voir le Gouverneur Tarkin. » Seul son adjoint, (qui n’est pas Ronan *PLEURE*) s’exprime en cherchant à l’en dissuader : « Dans votre état, vous devriez rentrer à Coruscant, Directeur Krennic. Nous pouvons joindre le Gouverneur à distance, convenir avec lui d’un entretien par hologrammes, pendant que vous… » Krennic se lève d’un bond, en assénant un violent coup de poing contre le meuble qui se tient à sa droite. « MAINTENANT ! » hurle-t-il, excédé. « Je veux voir Wilhuff Tarkin tout de suite. Je dois le voir en personne. » Mort, de préférence, se retient-il de préciser pour sa propre sécurité. La voix d’Orson Krennic tremble doucement de colère, elle est si grave, puissante. Elle coupe le souffle à toutes les personnes présentes. Orson Krennic est fou de rage. Les têtes se dévisagent encore une fois, et cèdent à cet ultime caprice. La navette s’écarte de sa route, pour prendre la direction d’un imprenable Star Destroyer impérial qui se trouve au-dessus de l’atmosphère de la planète Scarif, désormais détruite. Celui de Wilhuff Tarkin.

Quelques heures plus tard, la navette s’amarre sans difficulté à bord de l’un des vaisseaux impériaux, après s’être annoncé au poste de contrôle. La navette d’Orson Krennic. Il n’attend pas longtemps, avant de s’en extirper, accompagné de trois death troopers qui suivent sa cape déchirée comme son ombre. (MA CAPE SACRILEGE IL FAUT L’EMMENER AU PRESSING TOUT DE SUITE) Orson Krennic a eu le temps de réfléchir sur la meilleure manière de détruire Tarkin. Par un coup de blaster en plein cœur, ou bien au milieu du front ? Rapide et efficace. Non… Orson veut lui faire payer cet affront plus insidieusement. Pourquoi pas le torturer, à commencer par tirer dans la jambe, puis dans l’épaule, jusqu’à ce qu’il s’écroule sur ses genoux et implore sa pitié. (c’est bon il déraille, sauvez-vous il a pété un fusible) Les idées fusent dans sa tête, mais aucune ne semble le satisfaire complètement. Il ignore encore ce qu’il dira ou fera face au Grand Moff, mais une chose est sûre, il explosera dans un hurlement de rage. Ce satané Wilhuff lui a d’abord pris le projet de toute sa vie, puis a failli le faire exploser sur Scarif en voulant se débarrasser de lui. Lui, un haut dignitaire impérial. Lui, le père de l’Etoile de la Mort. On ne se débarrasse pas aussi facilement d’Orson Callan Krennic. (ah non c’est pire qu’une sangsue ou le gars-là dans le film Halloween, il revient tous les huit épisodes, increvable celui-là, même si tu le tues de toutes les manières possibles, il revient TOUJOURS)

Les portes coulissantes de l’un des corridors du Star Destroyer s’ouvrent pour laisser passer le directeur Krennic, qui s’avance, droit comme un I, vers la salle de conférence. Il marche le pas lourd, déterminé. Son corps tout entier s’efforce de contenir un flot d’émotions violentes, à commencer par des tremblements au niveau de ses membres. « Où est-il ? » s’enquit-il en se tournant vers le groupe d’officiers qui termine de ranger l’une des salles de conférence du Star Destroyer. Ils s’observent longuement, cherchant leurs mots, mais l’impatience de Krennic les prend de court : « Tarkin ! » s’énerve l’impérial en cape. « Directeur Krennic… ? Hum… Nous venons de terminer le meeting, il est parti pour la salle de contrôle à l’avant du vaisseau, mais pourquoi vous êtes… » Mais à peine l’un des deux officiers en uniforme vert bouteille eut-il donné satisfaction à Krennic, que ce dernier leur tourne superbement le dos. Il virevolte, sa cape le suivant à la trace, en traquant sans relâche l’objet de toutes ses pensées. Les secondes défilent lentement, beaucoup trop lentement à son goût. Elles deviennent des minutes, d’interminables minutes. Tarkin l’obsède. Littéralement. Orson ne fait attention à personne, en s’avançant dans les couloirs obscurs du Destroyer. Il tourne à droite, puis à gauche, en croisant des officiers qui le saluent respectueusement ou qui semblent être surpris de sa visite. Sans doute l’ont-ils tous pensé mort sur la planète Scarif. Qu’importe. Orson ne les salue pas en retour et ne répond à aucune question. Seul le visage de Wilhuff Tarkin l’intéresse. Il rêve de lui enfoncer son poing au visage, de lui casser son visage, de le massacrer. Il le fera saigner. Il le fera supplier. Il le détruira, tout comme ce dernier a cherché à réduire sa glorieuse et noble existence à néant des mains de sa propre création. Tarkin a cherché à l’humilier, mais il brûlera dans les feux de l’Enfer pour cela. (va te cacher)

En arrivant enfin devant les portes tant espérées, une voix l’interpelle à sa gauche. « Directeur… » Krennic ignore l’un des officiers. Il passe devant lui en le snobant magistralement, comme une tornade. « Directeur Krennic ? » répète-t-il en essayant de le retenir d’entrer, mais rien n’y fait. Orson appuie sur le bouton d’ouverture – un simple scanne de sa main. « Où comptez-vous aller comme ça ? » s’étonne le lieutenant qui cède finalement le passage à Krennic, qui rentre en force dans la pièce à l'architecture très moderne. Il s’inquiète, comme tous les autres officiers avant lui, des réactions intempestives du directeur au vu de son état d’énervement. Orson est instable. La colère s’échappe de ses pores, si bien qu’il est vain pour lui de dissimuler l’état de son énervement. Toutes les personnes qui le croisent s’en rendent compte. Orson Krennic se trouve dans un état proche de la démence. Une colère sanglante gronde en lui, il la comprime fortement pour ne la laisser s’exprimer que devant la principale source de tous ses malheurs. Krennic conserve son regard assassin, haineux, sur le route qui le conduit à l’intérieur de la salle de commandes.

« Directeur, que faites-vous là ? » réprimande un officier en le voyant débouler en trombe sans avoir été annoncé auparavant. Encore une fois, il n’obtint pas de réponse de l’intéressé. Tarkin se trouve là. Enfin. Leurs regards se rencontrent, et se toisent longuement à une distance raisonnable, que Krennic rompt pas à pas, sans sourciller ou même cligner des yeux. Il ne donnera aucune satisfaction à son rival. Il ne lui donnera pas le plaisir de l’avoir presque détruit. Presque. Car sa plus grande victoire à cet instant précis, c’est de parader en vie devant lui. C’est lui montrer qu’il s’est manqué, malgré ce coup de génie. Orson et Wilhuff le savent bien. Wilhuff a essayé de le tuer. Orson n’est pas dupe de ses manigances. Le caractère impardonnable de la trahison de Tarkin suscite chez lui une envie de destruction telle qu’il en a le souffle coupé et les doigts tremblants d’une excitation cruelle et malsaine. Le lieutenant en charge de la surveillance se tient toujours à sa droite, ses yeux dévient respectivement d’Orson Krennic à Wilhuff Tarkin, dans l’attente d’une parole de la part de l’un ou de l’autre. « Laissez-moi passer. » rétorque Krennic, sans un regard pour lui. Pauvre officier insignifiant. En s’avançant plus près, il le bouscule même d’un mouvement brutal de son épaule valide – l’autre étant malheureusement emprisonnée par un bandage sophistiqué. Le coup de laser qu’il s’est pris plus tôt sur Scarif a rendu son bras momentanément immobile. Orson ignore exactement combien de temps sa blessure récupérera, probablement des semaines, voire des mois, avant de se rétablir complètement. Il n’éprouve pour l’instant aucune douleur grâce à la prise conséquente d’analgésiques, conscient toutefois qu’à la disparition de leurs effets bénéfiques sur son organisme, la douleur risque d’être fulgurante et considérable.

« Gouverneur. » murmure Krennic d’une voix faussement calme, difficilement mesurée. « Vous avez l’air surpris de me voir… » ironise-t-il avec ce qui lui reste de sang-froid. Son cynisme et son humour sonnent terriblement faux. L’agressivité qu’il éprouve en ce moment pour Wilhuff Tarkin se ressent à des kilomètres, comme une aura dangereuse qui plane autour de lui et des restes de sa cape majestueuse. « Je suis navré de vous imposer ma venue impromptue, mais sachez que… je reviens non sans mal de Scarif. » Le ton est posé. Krennic dévoile son jeu et ses éventuels futurs reproches. « Qui est dorénavant une zone sinistrée, pour ne pas dire… rayée de la galaxie. » L’intonation est contrôlée, mais elle est trahie par le tremblement qui s’échappe de sa bouche en fin de phrase. De la rage. Scarif est maintenant ravagée par la faute de Tarkin. « Les nouvelles ne sont pas bonnes et je dois vous en faire part. De préférence… en privé. » Il jette finalement un regard sur les côtés, contrarié par la présence des quelques officiers, si bien qu’il demande sur-le-champ leur départ de la salle. « Plus vite que ça ! » insiste Krennic en grognant sa hargne, alors qu'il se met à serrer avec énergie ses gants en cuir dans le creux de sa main gauche valide, jusqu’à vouloir les déchirer de frustration. (heureusement il est gaucher, c’est à l’épaule droite qu’il s’est blessé) Il est déjà hors de lui. On se doute très facilement qu'une fois les officiers sortis, c'est une véritable tornade qui s'apprête à déferler sur Wilhuff Tarkin. Ces derniers s’exécutent, non sans marmonner des protestations à voix basse. Krennic n’y fait pas attention. Quelle importance ? Tarkin se trouve enfin devant lui. C’est lui qui doit payer pour tout le mal qu’on lui a fait sur Scarif. En attendant le départ de tous les impériaux, Krennic ancre le bleu océan de ses yeux dans l’acier de ceux du Grand Moff Wilhuff Tarkin. Orson tremble, incapable de se contenir. Pas une seconde ne passe, sans qu’il ne fléchisse dans ses résolutions de l'encastrer au mur le plus proche, ou à n'importe quoi d'autre. Son regard le dévore, comme un loup face à sa prochaine proie. L’intensité de ses yeux redouble d’ardeur, et une léger voile opaque, noirâtre se dessine. Ses yeux s’obscurcissent pour des raisons qui lui échappent. Il ne recule devant rien pour exprimer toute la rancœur, l’animosité et l’envie de… meurtre qu’il éprouve au plus profond de sa chair. Lorsque les portes coulissantes se referment sur le dernier officier, et qu’un silence glacial embaume les quatre murs de la salle de contrôle, Orson Krennic laisse enfin tomber le masque de fausse cordialité devant son pire ennemi et assassin.

« Comment avez-vous pu ? » crache-t-il à l’instant même où il distingue le bruit d’aspiration si « familier » des portes qui se referment dans le dos des officiers impériaux. « C’est grâce à MOI que nous en sommes là ! » renchérit Krennic, en hurlant cette fois. Il ne se contient plus, c’est inutile. Plus personne n’est dans la pièce, plus personne ne peut les entendre. Orson Krennic explose, comme une putain de bombe nucléaire en face de Wilhuff Tarkin. « Sans moi… Sans moi… Vous n'auriez jamais pu LA faire fonctionner ! Et voilà comment vous remerciez ma loyauté envers l’Empire ? Ma loyauté envers VOUS ? Je vous ai toujours servi, mes intentions ont toujours été de glorifier notre saint et noble Empire ! Comment avez-vous pu me punir de la sorte ?! Après toutes ces années... que j'ai sacrifié... au profit de VOS propres intérêts ! Je vous ai personnellement servi aveuglément ! J'ai servi l'Empereur... Je vous ai livré l'arme comme convenu ! Il n'a jamais été question de me... trahir en remerciement ! Cette Étoile, j'y ai consacré ma vie entière, et je l'ai construite moi-même ! Elle ne fonctionne que grâce à mon putain de génie, enfoiré de traître ! » C’est invraisemblable pour Orson qu’on puisse vouloir attenter à son existence. Surtout d’une manière aussi abjecte et fourbe. Pas l’un des siens. Pas un impérial. Même… Tarkin. Pas lui. Orson se sent trahi, blessé et meurtri. Malgré toute l’animosité qu’ils éprouvent l’un pour l’autre, leur conflit est allé bien au-delà de toutes ses espérances. Pour empêcher son interlocuteur de nier une quelconque implication, il justifie son coup de sang de la manière la plus imparable du monde : « Vous avez essayé de me faire exploser là-bas ! » Krennic s’approche ensuite de plus en plus dangereusement tout en hurlant, quitte à y perdre le souffle, la vie, tout. « Sur cette putain de planète ! » précise-t-il en s'époumonant au passage, même si toute précision n’est à ce stade plus nécessaire. Il confronte enfin le regard d'acier de son assassin, une fois à quelques millimètres de son corps. Orson le toise, sans ciller. Avec arrogance, suffisance, mépris et... une pointe de déception, peut-être même de tristesse. Krennic est troublé, ses pensées violentes et contradictoires fusent de partout. Le tuer, maintenant, plus tard ? Le frapper ? Le mettre à genoux ? Le faire supplier, avant de le tuer à genoux ? Il ne sait pas ce qu'il peut lui faire de plus dégradant encore, il ne parvient plus à réfléchir correctement. L'impérial est profondément amer. Son détestable rival. Comme Orson rêve de lui crever les yeux et de les lui faire avaler ensuite. « Sur Scarif ! » Orson Krennic lève fièrement le menton et décide d'approfondir son regard pour envelopper celui de Tarkin de toute sa fureur et de ses pulsions obscures et pénétrantes. On peut aisément distinguer la présence de de flammes brûlantes qui dansent dans le fond de ses pupilles à moitié dilatées. Cette situation le met dans tous ses états. Elle l'excite plus que de raison.

Il dégaine d’un coup son précieux blaster amélioré DT-29 pour mettre en joue le Gouverneur. Le canon de l’arme se frotte à sa jugulaire, fermement. « Donnez-moi une raison… Une bonne raison… de ne pas vous faire sauter, ici et maintenant. » menace-t-il. Orson Krennic n’est plus que l’ombre de lui-même. Son uniforme autrefois si blanc et immaculé est terne et sali par ses blessures, par ses échecs. Sa cape, si majestueuse et fluide, est à moitié déchiré dans son dos et les pans sont noirs de suie. Quant à son torse, le bandage camoufle une partie de son uniforme que l’on a coupé, afin de libérer la blessure de façon à la soigner plus efficacement, sans le déshabiller intégralement. (il aurait pété un cable de toute façon, il n’aurait pas permis qu’on le touche, déjà là c’était limite) Orson Krennic revient de loin. De la guerre. De l’Enfer. Il a frôlé la mort par la faute de Wilhuff Tarkin. (il va bientôt en expérimenter une autre de mort… *siffle*) « Vous n’êtes qu’un sombre connard, Wilhuff ! » vocifère Krennic en articulant tant bien que mal, son rythme cardiaque atteignant un seuil encore jamais atteint, les veines de ses tempes et de son cou ressortant dangereusement au rythme d'une poitrine qui se soulève et qui redescend. Wilhuff. L'impérial se permet la fantaisie de le nommer par son prénom pour la première fois, en faisant fi de la hiérarchie, de l'éducation, du protocole. Qu'importe au fond, après ce qu'il a essayé de faire. Krennic s'en moque désormais. Tarkin a dévoilé son pire visage aujourd'hui en essayant de l'assassiner. Il est hors de question pour lui de continuer ses courbettes ridicules et hypocrites. Les masques tombent encore plus bas. C’est par une dernière provocation, qu’il ponctue son ultime menace. Une insulte. Sombre connard, suivi de l’emploi de son prénom – qu’il n’a jamais prononcé jusqu’à maintenant. Pourquoi démontrer une marque de respect à quelqu’un qui a essayé sciemment et sans scrupules de vous tuer ? Ses gestes sont maladroits, précipités. Ils témoignent d’une véritable instabilité émotionnelle. Krennic n’est pas encore certain de vouloir le tuer d’un coup de blaster. Il ignore s’il en sera capable, au prix de terminer ses jours dans une prison impériale ou exécuté pour haute trahison envers le deuxième homme le plus puissant de l’Empire galactique. Le Grand Moff Tarkin. « Suppliez-moi. » ordonne enfin Krennic. Sa décision est prise, après quelques secondes d’inattention durant lesquelles il a dévié son regard bleuté vers un écran d’ordinateur, avant de le reporter sur son interlocuteur. Il ne le tuera pas. Il bluffera, en revanche. « Suppliez-moi de ne pas vous tuer pour ce que vous m’avez fait subir. » Les humiliations perpétuelles depuis des années, même sous la République, les complots, les tentatives de sabotage, de meurtre. Leur passif est extrêmement lourd. « Suppliez-moi à genoux. » Ces mots osent franchir la barrière de ses lèvres minces, muées en une moue sévère et boudeuse. La main qui tient son précieux blaster tremble, mais ses yeux ne faiblissent pas une seule seconde et maintiennent à contact perçant, presque obsessionnel avec le Grand Moff. Il veut le briser de toutes les manières possibles.

“In your room, where time stands still or moves at your will. Will you let the morning come soon or will you leave me lying here. In your favourite darkness. Your favourite half-light. Your favourite consciousness. In your room, where souls disappear only you exist here. Will you lead me to your armchair or leave me lying here. Your favourite innocence. Your favourite prize. Your favourite smile. In your room, your burning eyes cause flames to arise. Will you let the fire die down soon or will I always be here. Your favourite passion. Your favourite game. Your favourite mirror. Your favourite slave. I'm hanging on your words. Living on your breath. Feeling with your skin. Will I always be here.” (IN YOUR ROOM •• DEPECHE MODE)


-0 BBY – DE SCARIF AU STAR DESTROYER DE WILHUFF TARKIN


« Vous n’avez pas envie de me voir mourir. » Orson Krennic répond à cela d’un éclat de rire moqueur et froid. Il répond avec plus d’ardeur en cognant son arme contre l’uniforme parfait et épais, sans pli et vert foncé du Grand Moff Tarkin. C’est une sanction. Il lui fait comprendre qu’il va beaucoup trop loin en affirmant une chose pareille. « Faites attention, Gouverneur. » susurre-t-il en tenant malgré tout à garder une distance de sécurité physique entre eux. De sécurité… Pourquoi donc ? Wilhuff Tarkin est en danger, et lui, pour la première fois de l’histoire de leur rivalité, est au-dessus, armé et bien énervé. Son instabilité peut être à la fois une bénédiction ou une malédiction. « Je ne rêve de rien d’autre, sachez-le. » C’est à moitié vrai, mais Tarkin ne peut connaître les dessous de ses déviances sexuelles sordides. Au fond, ce qu’il ne lui dit pas et ce qu’il refusera toujours d’admettre, c’est que le fait de prendre aussi mal et personnellement l’acte de trahison de Wilhuff Tarkin dissimule des émotions bien plus contrastées qu’il ne laisse sous-entendre. Il prend l’acte de trahison de Tarkin comme un coup de poignard. En plein cœur.

Tarkin est un sombre enfoiré. Pourquoi donc ne tire-t-il pas sans plus attendre ? C’est si facile… Tarkin se tient fièrement devant lui, vulnérable et offert. Il peut finalement lui faire tout ce qu’il désire, exorciser tous ses démons, réaliser ses plus obscurs fantasmes... (IL Y EN A UN QUI VA SE FAIRE…) Non. Quelle est cette idée incongrue qui s’engouffre dans sa tête et prend de plus en plus d’espace ? Il se voit… lui faire des choses terriblement salaces. Il se voit lui ordonner, une fois à genoux, de déboucler sa ceinture, le prendre en bouche et lui faire le plus grand bien, pour changer. Krennic semble dépassé par la situation qu’il vient de provoquer. Surpris par la tournure de ses pensées détraquées, Krennic doit se faire violence pour ne pas perdre la face. « Nous n’avons pas besoin d’en arriver là. Orson… » Quelque chose le perturbe, c’est la première fois qu’il s’en aperçoit. Le fait que Tarkin prononce son prénom… « Orson. » comme une clé déverrouillant un coffre secret et intime, accompagné d’un changement dans sa manière de s’adresser à lui, avec ce tutoiement si familier et respectueux… Wilhuff Tarkin débloque des verrous, peu à peu. Un à un. Orson Krennic ne sait comment contrôler les élans douloureux de son propre corps, qui trahissent minute en minute ses véritables intentions à l’égard du Grand Moff. Il ne s’attend pas à éprouver ces émotions perverses, puissantes et urgentes. Qu’est ce qui lui arrive, bon sang ? Krennic se maudit pour avoir de tels élans inappropriés, alors qu'il doit simplement... l'étrangler, le découper en morceaux et faire un gigantesque feu de joie avec eux. Il est arrivé et a déferlé telle une tornade dans le seul et unique but de tuer Wilhuff Tarkin, de se nourrir de son effroi et de lui ôter le dernier souffle de vie. Pourquoi désirer… quelque chose de bien différent de sa part ? Krennic élude. Il refuse d’admettre ou de se confronter à cette dualité émotionnelle. Ses sentiments sont clairs et précis depuis qu’ils se connaissent. De la haine, une bonne couche de haine. Du mépris. De la condescendance. Wilhuff Tarkin ne lui inspire sûrement pas de l’envie. Orson Krennic refuse d’être attiré en quoi que ce soit par Wilhuff Tarkin. C’est une putain d’hérésie. Que lui arrive-t-il, putain ? Pendant un court instant, l’impérial en cape a le regard voilé, et les pupilles fortement dilatées. Du désir. Au-delà de la fureur qui est la sienne, de la tornade qu’est Orson Krennic, il y a du désir. Du désir sexuel, noir et sale.

Krennic lutte pour ne pas se réjouir d’entendre son prénom s’échapper des lèvres fines du Grand Moff Tarkin. Le pire, c’est que l’impérial en cape désire l’entendre encore et encore. Jusqu’à en être écœuré. Tarkin reprend, tandis que Krennic renforce sa prise. Il cogne l’arme tout contre la chair offerte du Grand Moff, dans le creux de son cou, près de sa pomme d’Adam. « Est-ce que tu as envisagé un seul instant de te demander ce qui nous a menés à cet instant ? » Tarkin a beau lui jeter un regard froid, faire son beau, lui confronter toute sa condescendance, cela ne changera strictement rien. Krennic demeure indifférent à toutes ces tentatives d’intimidation. Il lui offre son expression faciale la plus méprisante. Sourcils froncés, bouche déformée par la rage, et le pouls tambourinant avec frénésie. « Éclaire-moi, dans ce cas, Wilhuff. » rétorque l’impérial le plus sèchement possible. Il emploie son prénom, mais c’est désormais devenu une habitude entre eux. Krennic l’emploie avec un soin particulier, en lui apportant toute la chaleur qu’il éprouve malgré lui. Lui aussi, craque. Il emploie le tutoiement, sans s’en rendre compte. Les masques tombent pour exposer une familiarité qui n’a jamais eu lieu entre eux. « Qu’est-ce qui nous a mené au fait que tu m’aies trahi, que tu m’aies humilié, que tu m’aies… Que tu aies essayé de me faire exploser ? » Cynique, Orson Krennic ne voit absolument rien d’autre à ajouter. « Quelle malchance, cela n’a pas fonctionné. Les étoiles sont avec moi. Je ne mourrai pas aujourd’hui, pas avant de t’avoir fait payer le prix de mon exécution. Tu veux savoir lequel est ? Je veux t’humilier, je veux que tu m’implores de ne pas te faire subir des atrocités, je veux te voir pour la première fois… » Se faisant plus menaçant, le directeur s’approche pour forcer le Grand Moff à émettre quelques gestes de recul, jusqu’à ce qu’ils se retrouvent tous deux à l’arrière d’une immense bureau. « Apeuré. » Pas un instant, Orson Krennic ne baisse le regard ou n’affiche le moindre signe de faiblesse. Il doit conserver sa position dominante, avant que Tarkin ne prenne conscience de l’existence de certaines failles. « Apeuré à cause de moi. » répète-t-il, le sourire aux lèvres. Un sourire loin d’être sympathique ou sincère, plus carnassier qu’autre chose.

« Baisse ton arme. » entend-il Wilhuff lui souffler. Orson ne se souvient pas exactement du moment précis où ses mains se sont mises à trembler au point de relâcher quelque peu son emprise. Le blaster lui glisse presque des doigts, du fait de leur incroyable moiteur. Il ne lâche toujours pas. Il garde le Grand Moff en joue. « Range ce blaster et parlons. » Parler, mais parler de quoi ? Chacune de ses paroles mielleuses, couplée à l’intonation doucereuse de la voix de Wilhuff Tarkin a pour but de lui faire courber l’échine. « Parler ? » répète Krennic d’un ton haineux. Un rire, encore un, s’échappe. « Comme c’est cocasse… » Il tourne la tête à droite pour dévisager un coin du plafond, sans grand intérêt. Pendant ce temps, Tarkin se croit malin, plus malin que lui. Tarkin lui prend l’avant-bras, pour l’inviter à baisser la main qui contient l’arme. Cette dangereuse main, qui maintient le précieux blaster entre ses doigts gantés de cuir et tremblants à l’extrême. Orson se laisse faire avec une docilité qui le surprend. Ce qui l’étonne davantage, c’est le plaisir qu’il éprouve dans ce premier rapprochement physique. Ce contact lui brûle la peau, sous les couches épaisses de son uniforme impérial blanc. Krennic grimace, mais n’enlève pas cette main. Il ne fait rien pour le décourager de le maintenir au calme. Cela marche presque. Presque, Krennic s’apaise. Quelques secondes seulement, en l’espace desquelles la confusion se lit de manière claire dans le bleu électrique de ses orbes. Son égo, son âme, son cœur sont brisés en mille morceaux. Et ce monstre ose le toucher et lui dire de se calmer, de baisser son arme. « Tu me sous-estimes. Encore une fois. » Il plisse ses beaux yeux bleu océan, glacés et à la fois si électriques. Brûlants. Krennic le dévore des yeux. L’attention qu’il lui offre brûle la chair de son ennemi, tant elle est insistante. Ce qu’il déteste le plus, c’est l’expression impassible que Tarkin arbore constamment. Rien ne semble atteindre de près Wilhuff Tarkin. Il en est malade. Si profondément malade. Orson Krennic veut le détruire, le pulvériser, l’humilier, le mettre à genoux. Au lieu de lui obéir, Tarkin persévère dans ses manipulations. Putain de mascarade. Putain de menteur. Putain de manipulateur. Putain de connard de merde. « Tu sais… Lorsque j’étais allongé par terre, au sommet de la citadelle de la base militaire de Scarif et que je voyais mon œuvre approcher au-dessus de ma tête, mes dernières pensées ont été pour toi, avant que l’on m’exfiltre d’ici. J’ai pensé à toi… Je me disais aussi… Wilhuff, nous devons parler de cela avant que tu ne fasses une chose pareille… Laisse-moi mettre à plat tous nos différends, laissons-nous le temps de nous apprivoiser et de trouver un terrain d’entente… » Il parle alors, ses lèvres se meuvent très lentement, mais suffisamment pour former ces quelques mots. Il les prononce avec une douleur insoupçonnée, proche de l’insupportable, proche de la blessure de cœur. La plus sanglante, la plus secrète, la plus poignante. « Je n’ai jamais prié, mais cette fois… J’ai prié pour que l’on me donne une seconde chance pour te le faire payer. » Krennic sent les veines de ses tempes gonfler sous sa peau fine. « Est-ce que tu m’as entendu, Wilhuff ? Est-ce que tu m’as épargné ? Non… non, au lieu d’avoir de la pitié, tu as fait feu pour me détruire. Sans mes death troopers et sans leur intervention miraculeuse… Tu aurais réussi ton coup. Tu m’aurais tué, tu aurais éliminé une menace. Dois-je te blâmer pour cela ? Au fond, n’aurais-je pas fait exactement la même chose ? » Il tremble à la fois de rage et de douleur. Orson Krennic ressent la brûleur aigre de l’acide dans sa gorge, une envie de vomir ses entrailles vient le saisir. Il se retient autant qu’il le peut, son corps entier se soulève au rythme de sa respiration chaotique. En un clin d’œil, son esprit se déchaîne et tourbillonne, toutes ses émotions passent du chagrin à l’incrédulité, et enfin à la rage.

Lorsqu’il y repense, son « Directeur Krennic. Vous avez survécu » sonne encore en lui comme le pire affront jamais fait dans toute sa pauvre vie. Comment peut-il se montrer aussi hypocrite et de mauvaise foi devant tous leurs hommes ? Comment peut-il ne pas admettre l’étendue des dommages, faits à son intégrité morale et physique, enfin publiquement ? Comment peut-il ne pas confesser cette virulente animosité ? Comment peut-il ne même pas… murmurer des excuses, un tant soit peu correctes ? Il doit payer.  « Tu ne t’es jamais excusé. » lui reproche-t-il d’une voix grondante, emplie d’une amertume malheureuse. Tarkin ne s’est pas excusé… mais pour quoi exactement ? Pour tout. Cela le réveille brutalement. Alors que son bras est désormais étendu le long de son corps, presque défait, il reprend immédiatement le contrôle de son corps et de son esprit. Krennic s’agace et s’énerve de plus belle. Il est trop instable pour pouvoir être contrôlé aussi facilement. « Je ne crois pas avoir entendu d’excuses, là maintenant, pour Scarif, depuis que je suis rentré. » grogne Krennic en appuyant le canon glacé de son vieux blaster DT-29 plus fortement contre la veine carotidienne du Grand Moff Tarkin. Un coup, et s’en est fini de lui. Un effleurement, une coupure froide, et le sang ruissèlera à flot sur son uniforme. « Ni en public, ni en privé. » Menaçant, Orson ne joue plus. Une aura de froideur s’extirpe de lui pour envelopper étrangement la pièce. « J’exige des excuses de ta part. Maintenant. D’abord, tu me les fais en personne… » chuchote-t-il, avant de céder à sa colère pour agripper le col d’uniforme de Tarkin pour imposer ses ordres. Il rapproche le visage de Tarkin près du sien pour chuchoter ses prochains mots dans le creux de son oreille. « Et après, tu les formuleras en public. Je veux que tous tes soldats et l’Empereur sachent quel serpent tu es vraiment. » Détachant chaque mot pour leur apporter plus d’impact, Orson Krennic le pousse une dernière fois contre le bord du bureau en métal. « Je veux que tout le monde sache que tu es un sombre traître… Un petit enfoiré. » Il l’insulte avec un tel plaisir que s’en est insolent. Il adore cette position de supériorité que lui octroie l’usage d’une arme face à un homme désarmé. C’est un acte de pure lâcheté, mais Tarkin a commencé. Tirer avec sa propre création est également un acte condamnable.

Orson Krennic est un enfant capricieux, pourri-gâté, exigeant qui ne recule devant rien pour satisfaire tous ses besoins et toutes ses pulsions. « Mais avant cela… cher Wilhuff… Tu vas me faire un plaisir que je rêve de te voir me faire depuis longtemps… A genoux. Tout de suite. Je veux te voir à genoux, comme je l’ai été sur Scarif, implorant ta miséricorde depuis le ciel. Une miséricorde qui n’est jamais venue… » ironise-t-il en roulant les yeux au ciel, fulminant de tout son être. Krennic le pousse davantage, jusqu’à ce que sa croupe se heurte au métal. D’un clin d’œil, il peut le renverser en arrière pour qu’il se retrouve à sa merci. Il ne le fait pas, il lui impose juste sa présence au plus près de sa chair. Leurs soufflent se caressent, à cette proximité de plus en plus insidieuse. Leurs torses se soulèvent, au rythme de leur respiration, puis s’écrasent de concert. « Je ne me répéterai pas. La prochaine fois, c’est ta jambe que je pulvérise. Compris ? » susurre Orson d’une voix mielleuse, en pensant à la peur qu’il s’apprête à infliger au Grand Moff. Oh, il ne lui fera rien. Il ne le forcera en rien. Il désire lui faire croire qu’il est bien capable d’en arriver à de telles extrémités, ainsi emporté dans sa folie. Ce n’est qu’un putain de jeu sadique pour lui. Un jeu sadique qui revêt maintenant une dimension perverse. « Déboucle ma ceinture. » ordonne Orson froidement, sans ciller ou trembler. Il doit se montrer parfaitement serein, pour impacter le plus possible Wilhuff Tarkin. Lui faire croire qu’il compte le forcer à le prendre en bouche. Krennic baisse lentement les yeux vers la ceinture en cuir de son pantalon, dissimulée sous sa veste d’uniforme blanc.

« Qu’est-ce que tu attends ? » cingle-t-il, en fronçant les sourcils, avant de claquer sa langue contre son palet en signe de mécontentement. « Déboucle-là et fais-moi sur-le-champ ce que ta femme adore sûrement te faire… » précise Krennic sur un ton impatient, tout en logeant sa bouche contre l’oreille droite du Grand Moff Tarkin pour apporter le plus de chaleur et d’intimité à son ordre. « Tu vois ce que je veux dire ? » ricane-t-il, en laissant dans le même temps ses lèvres longent son cartilage, avant de se retenir fortement de le mordre. Quelque chose chez lui… Sur sa peau… l’attire. Il résiste, ce n’est qu’un jeu pour lui. Ce n’est qu’une manière sordide d’imposer sa volonté. Il reculera ensuite, il le laissera, et il le tuera, ou pas. Peut-être qu’il le laissera en vie et… Il se gardera de s’approcher de lui, ou de lui refaire confiance. Cette proximité lui permet de s’imprégner de l’eau de Cologne de son rival. Asphyxiante, boisée et musquée. Lui-même a le sentiment désagréable d’étouffer. « J’attends quelque chose d’exceptionnel, sinon, la prochaine intrusion que je te ferais sera bien plus… personnelle. » Il n’apporte pas de détail, mais se contente d’un coup d’œil vers l’entrejambe de sa proie. Krennic parle de son intimité. Il est difficile de ne pas comprendre ce qu’il sous-entend avec un ton aussi rieur. « Je te prendrais de force, Wilhuff. » dit-il dans un long souffle chaud, alors que ses yeux brillent d’un amusement cruel. Brutal, vulgaire. Il ne passe pas par quatre chemin, afin de lui faire dresser les cheveux sur la tête. C’est de bonne guerre. Tarkin mérite de trembler à son tour. Tarkin mérite de croire qu’une telle chose est sur le point d’arriver s’il ne consent pas à satisfaire son égo. « Après tout… Tu m’as volé une première fois, ce n’est que de bonne guerre, que je te vole quelque chose à mon tour. Le prix doit être à la hauteur du mal que tu m’as causé. Un projet de trente ans de vie… Avec quoi es-tu capable de me l’échanger, Wilhuff ? Tu n’as rien d’autre d’aussi sacré à m’offrir. » se justifie-t-il, en jouant le rôle de l’agresseur à merveille. Il espère juste une chose, c’est que Tarkin ne fera rien en ce sens, sous peine d’exposer la surface lisse, ce vernis parfait. Ce n’est que de la provocation, il ne s’attend pas réellement à ce que son rival déboucle sa ceinture et lui fasse quoi que ce soit, même si une part bien enfouie de lui… le convoite réellement. Il refuse juste de l’imaginer, de l’envisager, d’accepter cette ambiguïté. Krennic joue à un jeu des plus dangereux en souhaitant heurter le plus intimement et violemment Tarkin. Avec lui-même.

« Que dites-vous de cela, Gouverneur ? Je vous obéis, une fois encore, nous discutons… Nous ne faisons que discuter. » chuchote Krennic d’une voix caressante, en accentuant avec ironie le titre de son rival. « Ah et… Ne me touche plus… sans mon autorisation. » grogne-t-il en désignant cette main sur son bras. Ce contact encore brûlant lui donne des vertiges qu’il essaie vainement d’occulter. Il adore et c’est justement le fond du problème. Il se surprend à vouloir que Tarkin ne le lâche jamais, qu'il s'approche toujours plus davantage. C'est un cercle vicieux. Une part de lui refuse cette inévitable et étrange attirance comme le pire des fléaux, tandis qu'une autre... la recherche et la convoite à tout prix. Il refuse que Tarkin le touche, mais il sollicite certaines attentions de sa part par pure provocation et jeu. Oui, mais dans son esprit, Tarkin ne le fera jamais. Son honneur et sa dignité sont saufs. Ce n'est qu'un putain de jeu. Une provocation dégradante visant à humilier le Grand Moff après le coup foireux de Scarif. Qu'un jeu... Vraiment ? Plus Krennic se dupe lui-même, plus il s'enfonce dans ses propres mensonges et se frustre de se trouver dans une dualité aussi sordide. S'il avait su le simple effet aphrodisiaque que c'est pour lui de tenir une arme contre son pire ennemi et rival, sans doute ne se serait-il même pas risqué à un tel acte de vengeance. Trop risqué. C'est une hérésie. Maintenant, il est trop tard pour reculer. Pris dans l'engrenage, il doit aller au bout de ses menaces et lui faire peur, sans jamais dépasser l'étape des paroles crues et malsaines. Ni Krennic ni Tarkin n'iront au-delà. Krennic se rassure autant que possible, car ces menaces proférées revêtent un dangereux dilemme au fond de son être. Il les regrette plus que tout, à présent qu'il les a prononcées. Encore une fois, c'est trop tard pour faire un rétropédalage. De quoi aurait-il l'air ? Krennic n'a tout bêtement pas réfléchi à la portée de ses actes ou de ses paroles, emporté dans la tournante de sa colère et de son besoin viscéral de mettre le Grand Moff dans l'embarras. C'est lui maintenant, qui l'est. Agité, nerveux et angoissé, il s'emporte et s'excite encore plus. Une aura brûlante émane de lui, comme un volcan sur le point d'entrer en éruption. Dédaigneux et méprisant, il agite son bras en voulant dégager la main du Grand Moff. Chose étrange, c’est qu’il a seulement attendu maintenant pour le faire. « Tu me demandes d’avoir pitié de toi ? Alors que n’en as eu aucune… pour moi. Je veux te tuer, plus que tout. Je veux te faire du mal. Tu m’en as fait. N’est-ce pas légitime de ma part ? Tu m’as blessé. Tu m’as détruit. C’est mon tour, maintenant. » Il soupire ensuite, un peu exagérément. Ses menaces sont fortes, cruelles et intimes, mais elles l’excitent et l’amusent plus que de raison. Orson le torture, il n’en fera rien. Il veut simplement le pousser à bout et dans ses derniers retranchements afin d’obtenir des suppliques. Krennic n’est pas un être à ce point perverti. Il ne prendra pas par la force ce que Tarkin ne consentira jamais à lui donner. Il ne veut d’ailleurs pas de rapports personnels aussi passionnés ou sensuels entre eux… Enfin, c’est ce qu’il se borne à croire, mais ses paroles chaudes et suaves, ainsi que sa gestuelle ou tout bonnement ses ordres pervers trahissent encore plus la nature contradictoire de ses émotions. « Tu n’as même pas eu la décence… de me présenter tes regrets. » déplore-t-il d’une voix tremblante. Est-ce qu’il est vraiment capable de tuer Wilhuff Tarkin ? Non. En sachant qu’il risque d’être arrêté pour haut trahison par la suite. Non… encore une fois. Non. Le simple fait qu’il se mette à le menacer sexuellement aussi spontanément illustre bien cette incapacité. Krennic veut simplement le blesser et l’humilier, et peut-être obtenir enfin de lui des excuses.

“In your room, where time stands still or moves at your will. Will you let the morning come soon or will you leave me lying here. In your favourite darkness. Your favourite half-light. Your favourite consciousness. In your room, where souls disappear only you exist here. Will you lead me to your armchair or leave me lying here. Your favourite innocence. Your favourite prize. Your favourite smile. In your room, your burning eyes cause flames to arise. Will you let the fire die down soon or will I always be here. Your favourite passion. Your favourite game. Your favourite mirror. Your favourite slave. I'm hanging on your words. Living on your breath. Feeling with your skin. Will I always be here.” (IN YOUR ROOM •• DEPECHE MODE)


-0 BBY – DE SCARIF AU STAR DESTROYER DE WILHUFF TARKIN


Orson Krennic se trouve au bord du gouffre. D’un immense et insupportable précipice. Il est en position de supériorité, il sait détenir l’avantage sur lui. Il le sait, mais alors… Alors pourquoi cette douleur dans sa gorge ? Pourquoi cette sensation de sécheresse, pourquoi cette difficulté évidente dans le simple fait de déglutit, pourquoi ces battements cardiaques de plus en plus précipités ? Orson Krennic sent qu’il est en train de perdre la main… Dangereusement. « Je ne t’ai jamais sous-estimé. C’est justement parce que j’avais conscience de ton potentiel, de ton œuvre et de ta valeur que j’ai fait ce que j’ai fait. » Lorsque Tarkin lui affirme ce genre de choses, – Krennic ne peut que ricaner amèrement. « Conneries. » rétorque-t-il froidement, avec une agressivité bien palpable. « Tu ne me feras pas croire une chose pareille. Tu ne me manipuleras pas. Tu ne m’auras pas. » Sur ces derniers mots, Orson Krennic est parfaitement clair. Il insiste lourdement, détachant chacune de ses syllabes pour leur apporter un véritable impact plein de haine et de mépris. Comme il le hait… Comme il le hait… Comme il le hait… Il ne jouera pas le jeu de Wilhuff Tarkin. Il a bien compris les intentions véritables de Tarkin. Le tuer et rien d’autre. Orson Krennic ne s’attend vraiment à rien d’autre que de la haine de sa part. Il n’imagine rien, et c’est peut-être ce qui le frustre autant, au fond de lui.

Orson ne le quitte pas d’une fraction de seconde, le scrutant compulsivement. Il le dévisage avec un mélange de désir et de colère. Ses yeux projettent des éclairs invisibles, ses mains tremblent d’impatience, tout comme ses lèvres. Il est très pâle du visage, comme, frappé d’une fureur subite qui ne veut toujours pas s’apaiser. Les traits de son visage sont tirés, fatigués et cernés. Il a beau jeter le plus profond regard noir, il y a des choses qui dénotent dans cette apparence prétendument méprisante et menaçante. Tarkin les remarque peu à peu, à son plus grand déplaisir. Ses tremblements sont si forts qu’il sent le canon de son blaster glisser de temps à autres. Tarkin peut le voir, oui… Il peut déceler cette fébrilité, ce doute intérieur. Krennic est dans la tourmente. Il hésite, et c’est un problème. La frustration qui gronde en lui comme un violent orage aveugle sa capacité de réflexion. Seuls ses besoins primaires, ses pulsions les plus secrètes motivent chacun de ses faits et gestes. Il désire tant lui arracher son rictus, son ton arrogant et son apparence bien proprette. Il désire le faire plier… à sa volonté, sans savoir qu’en réalité, c’est celle de Tarkin qui renverse la tendance. Krennic n’est pas dupe, il est évident que son interlocuteur tentera le tout pour le tout. Il essaiera de négocier, de lui faire croire que ce n’est pas véritablement ce qu’il recherche… Il voudra l’arnaquer, comme toujours. « Je ne te demande pas d’avoir pitié de moi, tout comme je n’implorerai pas ton pardon. Ne t’attends pas non plus à ce que je te présente mes excuses… Tu ne veux rien de tout ceci, dans tous les cas. » En réponse, Orson hausse un sourcil, tout en gardant une expression faciale fermée et inexpressive. Cela lui demande un effort presque surhumain de demeurer indifférent, – parfaitement de marbre devant les mimiques du Grand Moff. Ce dernier semble avoir mis le doigt sur quelque chose. Le plus inavouable. Le secret d’Orson Krennic.

« Ne joue pas à ça avec moi. » grommèle-t-il, au beau milieu de la tirade du Moff, plus pour lui-même qu’à son attention. « N’essaie pas de me psychanalyser. » dit-il d’une voix plus forte, cette fois-ci. Elle claque comme une brise d’air, tremblante, plus fébrile qu’il ne le veut bien. Tarkin reprend son petit speech. S’en est un, aux yeux de Krennic. Il le laisse parler et se gargariser de ses belles paroles, de ses tentatives de le détourner de sa voie. « N’essaie pas de négocier. » le coupe le directeur impérial sèchement, avec un sourire inversé, qui s’apparente davantage à un rictus moqueur. « C’est inutile. » tranche-t-il, avec un aplomb remarquable, malgré les circonstances tendues qui l’emprisonnent comme dans un étau. Lorsque le regard du Moff le sonde de haut en bas, en s’attardant particulièrement sur son entrejambe, c’est là que les défenses de Krennic commencent à voler en éclat. Ce n’est pourtant que le début. C’est incroyable, mais la seule présence de Tarkin le rend incroyablement dur. Orson se sent peu à peu happé dans une chaude étreinte, si familière et agréable, dans son ventre, jusqu’à ce qu’elle devienne véritablement insupportable et suffocante, en s’étendant à sa virilité. Il se sent comme le marbre. Chaud, dur. La tension que seul Tarkin est capable d’insuffler lui coupe le souffle. Elle est lancinante, de plus en plus douloureuse, vibrant au rythme des sous-entendus scabreux et des affirmations du Moff. « Je sais ce que tu veux. Ce que tu veux réellement. Tu t’es montré très clair à ce sujet. » Krennic déglutit péniblement, en manquant presque de s’étrangler. Oui, c’est ce qu’il a dit. Oui, c’est son petit jeu. Oui, c’est lui qui a amorcé ce caractère sordide dans leurs échanges, mais… Mais… Il n’a jamais pensé un seul instant à ce que Tarkin se fraye un chemin dans la brèche. « Tu ne veux pas me tuer. C’est autre chose que tu veux. Et tu le veux depuis longtemps, n’est-ce pas ? » Il ne dit plus rien. Cloué, scotché sur place. Krennic se surprend même à opérer un mouvement de recul, presque trop spontanément pour être en mesure de dissimuler son trouble aux yeux de son supérieur hiérarchique et « presque » assassin. Oui, depuis longtemps, si longtemps que ses draps s’en souviennent. C’est honteux et terriblement humiliant, mais c’est la plus stricte vérité. Krennic sent son corps entier se tendre violemment sous les mots cruels du Moff. Ses muscles se contractent et se referment désespérément autour du canon de son vieux blaster DT-29. Il transpire, oui, il est si moite, là maintenant. Krennic s’acharne pour ne pas lâcher son arme, mais la chaleur qui l’envahi sous la forme de profondes et lentes bouffées le met aux abois.

Finalement, après un court silence, Krennic le brise. « Tais… Tais-toi… » profère-t-il d’une voix forte mais secouée. Krennic sent ses premières résistances craquer. « Tais-toi. » Il ne veut pas l’entendre, non. Sa voix est… comme du miel en bouche. Qu'il s'arrête de dire des vérités, par pitié. Krennic ferme les yeux quelques secondes, comme pour se ressaisir, afin de ne surtout pas faiblir maintenant. Son visage exprime toute l'ampleur de ses tourments, de sa douleur. Krennic contracte ses muscles, durcit le son de sa voix et s'efforce de faire abstraction du rythme effréné des battements de son palpitant. « Je ne veux pas t’entendre. » bafouille-t-il en forçant le canon de métal de l’arme contre la jugulaire du Grand Moff, se faisant plus menaçant. L’aura qui s’échappe de lui est terriblement dangereuse, mais tout autant désordonnée. Krennic est affolé. Tarkin le prend au mot, ce qui le surprend. Lorsqu’il lui a proposé, ou plutôt ordonné, de lui faire des caresses sexuelles, Orson est allé trop loin. Il le sait. Il plaisantait, il le provoquait, rien de plus. Il ne voulait pas… Il ne pensait pas que cela irait vers cette extrémité. Il pensait jouer avec Tarkin et lui faire peur. Simplement. Sa colère l’a aveuglé, tout comme le désir qu’il cache au fond de lui. Qu’il se cache aussi à lui-même… « Profondément, viscéralement… Peut-être même au point d’en perdre le sommeil, pas vrai ? » Tout à fait. Tarkin tire et marque. « Je… Quelle idée. Tu te prends pour qui ? Dans tes rêves les plus sordides, certainement… Comme si j’aurais eu… envie depuis longtemps de… Comme si je pouvais avoir ce genre de fantasmes te concernant… Tu… es en plein délire. » se défend-il, agressif, la mâchoire contractée et le bas de son visage déformé en une grimace de dégoût. Krennic n’ose pas le dire à voix haute. Son premier réflexe est d’étouffer sa gêne dans un rire moqueur, cynique et traînant. Un ricanement aigu, particulièrement nerveux. Un ricanement qui présume bien des vérités. Il dévie son regard bleu vers un coin de la pièce, cherchant à se réfugier sur un point fixe, quelque part, avant de retourner quelques secondes plus tard s’ancrer dans ceux d’acier du Moff. Krennic n’est plus qu’un brasier ardent, désormais. Il halète maintenant, ses respirations sont plus rapides et moins profondes. Quelque chose se met à démanger son entrejambe avec insistance. Il le veut. Il veut Wilhuff Tarkin. Cette prise de conscience, bien qu'inattendue, le submerge de vertiges. Chaque fois qu'il s'approche, Krennic se crispe un peu, retenant sa respiration pendant que les doigts de Tarkin s’approchent dangereusement de la boucle de sa ceinture d’acier. C’est qu’il en supplierait presque d’être achevé. D’un coup d’œil, il observe ces doigts longs et délicats se promener sur les bordures, sans le satisfaire en l’en débarrassant – mais est-il seulement prêt un seul instant pour… accepter un pareil rapprochement entre eux ? « Plutôt… Plutôt mourir… sur Scarif une bonne fois pour toutes… » confesse Krennic, les yeux mi-clos. Plutôt mourir que de te donner raison, songe-t-il.

Le souffle brûlant de Tarkin contre son visage le fait presque défaillir. Il tremble encore plus, heurté, blessé, et confronté à ses pires démons. Oui, il le veut depuis longtemps. Très longtemps, en réalité. Trop longtemps. Orson a chaud, tellement chaud, qu’il en transpire. Une fine particule de sueur se niche au niveau de ses tempes et de son front, tandis que sa main menace de se baisser très lentement, avant de remonter plus vivement, une fois ses esprits retrouvés. « Tu ne m’auras pas. » grogne-t-il, les yeux humides. Sans le vouloir, son reproche comporte un sous-entendu salace. Rien ne sépare leurs corps, leurs yeux sont désormais l’un dans l’autre. Krennic l’observe avec hargne et obsessivement. L’éclat azur de ses orbes glacés danse sensuellement avec celui plus froid, plus mesuré, de Wilhuff Tarkin. Il lui fait partager toutes ses émotions. Dans le même temps, les doigts du Moff s’abandonnent le long de l’importante érection, dissimulée entre les plis de son pantalon d’uniforme noir, sous sa veste blanche de l’ISB. Krennic, stupéfait, écarquille les yeux et hausse les sourcils au moment précis où ces longs doigts se referment sur sa virilité. Par surprise. Ce geste est inattendu et le déstabilise clairement. Il manque d’en lâcher son blaster. « Wi… Wilhuff. » gémit-il, malgré lui. C’est si… bon, mais pas assez. Oui, Orson comprend enfin que c’est exactement ce qu’il veut. Il veut les doigts de Tarkin autour de son sexe, allant et venant, à un rythme régulier et lancinant, jusqu’à le faire exulter. Il ne fait que l’empoigner, rien de plus, mais… c’est déjà énorme pour l’impérial. Krennic retient sa respiration, déjà chaotique. Une légère rougeur vient colorer ses joues, alors qu’il prend enfin conscience de ce qui est en train de se passer entre eux. C’est exactement comme dans ses fantasmes les plus honteux. Cette autorité qu’à Tarkin le met au supplice. Krennic soupire d’impatience, grognant entre ses dents. Tarkin découvre sans doute sa dureté, ce qu’Orson ne peut désormais lui dissimuler. Il est si… C’est embarrassant. « Trop longtemps, en fait. » admet-il, en fermant les paupières quelques secondes, comme saisi par ce geste Ô combien intime et brutal. Il reprend les précédents propos de son interlocuteur. Oui, il le veut depuis longtemps. Oui, si profondément et viscéralement qu’il en perd le sommeil la nuit. Krennic baisse naturellement son blaster, laissant son bras lâché le long de son corps. Il ne le menace plus, il se contente de l’observer avec dédain et dégoût – de lui-même.

« Ne le dis à personne. » Ça y est, il s’affole. Krennic tremble en parlant, ses lèvres se mouvent faiblement, comme un chuchotement. Tarkin sait pour sa dureté évidente, donc… pour son excitation. Comment nier le fait qu’il est excité par lui, désormais ? « Si jamais tu le répètes… » menace-t-il, fébrile. Krennic réalise que sa verge enfle encore plus, sous la pression de la paume du Moff contre elle, sous ses vêtements. Il la sent pulser, brûler et désirer être libérée. Par lui. « Putain. » Il rit. Encore ce rire nerveux. Au même moment, son visage se tourne sur le côté. Krennic est terrifié. Cette gêne qu’il ressent entrave tous ses mouvements, aveugle toutes ses pensées. Horrifié, il devrait se retirer et rejeter sa main. Partir sans demander son reste, faire comme si de rien. Rien ne s’est passé, après tout. Rien, absolument rien. Son honneur est sauf. Oui mais… Orson ne part pas. Il reste là. Il ne fait aucun mouvement pour repousser cette main, toujours accrochée à sa virilité, par-dessus son uniforme. « Je te hais, tu le sais, au moins ? » Oui… Il le hait autant qu’il le désire dans son lit, au plus profond de sa chair. Il le « hait ». C’est plus facile de s’en convaincre que d’avouer désirer quelqu’un d’inaccessible. « Tu bluffes. » Simple provocation de sa part, qu’il accompagne d’un rictus provocant et arrogant. Krennic refuse d’avouer clairement vouloir ce que Tarkin s’apprête à lui faire subir. Il ne veut pas le verbaliser, et espère pousser son interlocuteur à lui donner tort. Il veut que Tarkin aille beaucoup plus loin, qu’il le débarrasse de cette prison de tissus que constitue son uniforme réglementaire et le soulage enfin. Ici et maintenant. Dans cette salle. Quoique… Une pensée furtive l’effleure, ce n’est peut-être pas le bon endroit ou le bon moment. Et si on les surprenait ? II hésite, oui, il hésite à l’inviter à poursuivre dans ses quartiers. Il le veut dans son lit. Il veut souiller ses draps avec son odeur. Il le veut depuis longtemps. Il le refoule, tout bêtement. « C’est le contexte. » vocifère-t-il en reniflant un peu fortement, tourmenté par cette réalisation soudaine. Ce désir refoulé depuis des années qui le prend par surprise, en le noyant avec sa pauvre culpabilité. Krennic manque d'expérience, ses piètres tentatives de dissimulation le rendent encore plus... flagrant sur la vraie nature violente et complexe de ses sentiments. Il justifie son érection tant bien que mal. Il refuse d’admettre que c’est Wilhuff, lui-même, qui le rend fou. « Je suis en colère. » Frustré, hors de lui… de n’être qu’un désert entre ses mains, sous le souffle de sa bouche, la manière si attirante qu’il a de lui chuchoter tout et n’importe quoi à l’oreille. « Ne crois pas des choses… Tu m'indiffères à un point. » Mensonges. Alors... Il relève son blaster, dont le canon se heurte à la ceinture d'acier du Grand Moff. Ce n'est pas nécessairement un geste délibéré, Orson ne trouve juste pas la force de monter plus haut. Il est comme... figé, au beau milieu de son pire cauchemar. Ses émotions bafouées, ses sentiments inavoués sont sur le point d'éclater et le caractère sordide, Ô combien malsain de cette rivalité menace d'être exposée au grand jour. Et lui, impuissant, n'est rien d'autre qu'une pauvre chose tremblante et fébrile sous les yeux électriques du Grand Moff Tarkin. Il est là sans être là. Son âme s'échappe comme par magie de son corps stoïque, telle une statue de cire. Orson Krennic veut lui faire du mal, oui, mais pas pour les raisons qu'il l'a dans un premier temps cru. Orson Krennic veut le blesser, détruire Wilhuff Tarkin pour lui faire éprouver de telles déviances, une attirance cruelle et obsédante pour un monstre encore plus infâme qu'il ne l'est lui-même.