( abandonné ) (( NSFW )) “wicked little liars” ▴ (( jynnic )) – fb part (i).

Phelarion est une planète située dans le secteur Seswenna, dans les territoires de la Bordure Extérieure. Une planète qui émerveille toutes les autres par sa capacité à capturer les étoiles filantes comme à repousser celles qui s’en approchent de trop près. Phelarion est le joyau de l’Empire, les mines et le sable s’étendent dans les montagnes à des kilomètres à la ronde. Symbole de progrès technologique et de modernité. Phelarion exprime une magnificence qui ne peut se traduire avec des mots aussi simples. Il faut avoir vécu entre ses ruelles enfumées par les vapeurs industrielles, avoir arpenter ses commerces uniques et caresser des doigts ses étoffes précieuses pour en comprendre sa beauté. Phelarion est enviée et détestée pour son affiliation au règne du mal. Phelarion est une planète corrompue jusqu’à la moelle, servante de l’Empire Galactique. Berceau de deux puissantes familles aristocratiques impériales. Les Tarkin et les Motti. Phelarion fait la fierté de ses citoyens, qui s’en sentent extrêmement orgueilleux, parce qu’ils ont tout. Les citoyens de Phelarion sont tout. Les plus fidèles au règne impérial vous diront que cette vie trépidante mérite d’être vécue, que c’est un véritable honneur de faire partie des planètes préférées de l’Empereur Sheev Palpatine. Ils chantent les louanges de Phelarion en bons citoyens parfaitement endoctrinés à la philosophie Tarkin, soit la doctrine de l’Empire. Ils se sentent particulièrement euphoriques d’être considérés comme les meilleurs fidèles parmi tant d’autres. Pour rien au monde, les habitants de Phelarion voudront que la politique change de main. Ils clament qu’une fois avoir vécu à Phelarion quelques années, un sentiment d’appartenance vous assiège et vous donne l’impression de faire partie d’une grande famille. La famille des serviteurs de l’Empire. Vous ne pouvez alors décevoir votre Empereur bien aimé, Phelarion devient comme une partie de vous-même, au même titre que l’Empire. Vous lui devez loyauté et respect. Derrière toute beauté vient inévitablement son opposé, vous savez que toutes les roses ont des épines. La beauté ne peut exister sans une part de laideur, de même que le soleil se lève et se couche pour laisser place à la lune et son obscurité. Phelarion est loin d’être un bouillon de culture comme Coruscant City, capitale impériale. Une fois dans l’atmosphère de Phelarion, vous savez que vous marchez sur les pas des partisans les plus fidèles et les plus dangereux de l’Empereur Palpatine. Chaque citoyen impérial possède sa propre part d’ombre et de lumière, que ce soit à Phelarion ou à Coruscant. Le directeur Orson Krennic est loin de faire exception à cette règle, en tant que serviteur de l’Empire, il est lui-même une cible de choix. Orson Krennic s’est toujours enthousiasmé de l’architecture de certains lieux dans Phelarion. Si Wilhuff Tarkin n’était pas affilié à cette planète, Krennic aurait adoré vivre dans sa capitale. Port Tarkin. Quelle horreur. Une capitale qui porte son nom de famille. Ce nom, qui renvoie à son pire ennemi. Ce nom, qui lui arrache toujours une grimace de dégoût. A Port Tarkin, la capitale de Phalarion, des mondanités sont organisées presque tous les mois, afin de rendre d’étendre le faste et le luxe de l’Empire en conviant tous les aristocrates loyaux au régime de la galaxie. Orson Krennic est fidèle au rendez-vous. Au plus grand déplaisir du Grand Moff, Orson Krennic est malheureusement pour lui un invité de marque que l’on ne peut balayer du revers de la main comme un vulgaire insecte. Orson Krennic s’impose, par son charisme et son arrogance, partout où il passé, déchaînant passions et jalousies. Quoiqu’il fasse aux autres, il ne laisse en tout cas personne indifférent. On l’aime ou on le déteste. La plupart du temps, on le déteste. Tout le monde a forcément un avis sur ce véritable showman.

Le bruit de ses bottes noires résonne de manière chronométrée sur le sol de marbre blanc, les pans de sa cape virevoltent derrière lui lorsqu’il entre dans l’immense salon du manoir. Dans son dos, deux death troopers l’accompagnent par simple mesure de sécurité ou par excès de frivolité. Cette fantaisie est loin de laisser indifférent, celle-ci ne manque pas de faire soupirer d’agacement les personnes présentes. « Le directeur veut encore se faire remarquer. » soupire certains invités en gloussant nerveusement. Krennic se laisse emporter par l’effervescence de cette salle pleine d’impériaux et de leurs épouses ou compagnes officieuses. Il marche dignement, le pas lourd et le menton fièrement levé. Ses beaux yeux bleu océan décortiquent chaque expression des personnes qu’il rencontre avec la précision d’un rayon laser. Orson Krennic se présente à cette soirée comme le détestable Directeur Krennic, habillé de son uniforme blanc et de ses bottes noires parfaitement cirées. On peut lire dans son regard un mélange de condescendance et d’autorité, alors qu’il se permet de toiser les grands aristocrates impériaux en passant devant eux. Il lui arrive de frôler et d’en bousculer certains qui ne lui cèdent pas le passage. Orson Krennic ne craint personne ici. Orson est un dignitaire de l’Empire, architecte de la super-arme de destruction massive de Sheev Palpatine. Il incarne le progrès et la modernité, il est celui qui compte apporter la paix dans toute la galaxie au prix du sang des innocents. Un parfum de danger entoure ce haut impérial, une aura menaçante décourage même l’ensemble de ses détracteurs. Fier de son entrée triomphale sous les regards désabusés et fascinés de toute l’assemblée, Krennic accorde un sourire hypocrite aux maîtres des lieux : Wilhuff et Lady Tarkin. Wilhuff est agacé, Thalassa est amusée. « Quel prétentieux. » se disent-ils. Tarkin dévisage longuement la cape de Krennic qui lèche le sol marbré sur son passage. Krennic n’est pas allé le saluer en bonne et due forme sans doute en signe de provocation. Il est même passé devant lui, fièrement, sans un regard. Comme si ce genre d’attaques frontales est capable d’atteindre le cœur froid de Wilhuff Tarkin. Qu’il s’en amuse, un jour ou l’autre, la roue tournera et c’est Tarkin qui sonnera le glas de l’existence artificielle d’Orson Krennic. Orson n’est qu’un enfant à ses yeux. Un enfant avec une foutue cape qu’il trimballe dans toute la galaxie comme une ombre. Comme un signe ostentatoire de richesse et de réussite sociale.

Lady Thalassa Tarkin est la maîtresse de maison, tous les regards se tournent sur sa beauté foudroyante. Presque tous. Orson Krennic a les yeux posés sur bien autre chose : sa coupe de champagne. Par tous les astres de la Galaxie, comme il méprise les membres de la famille Tarkin. L’hypocrisie est insupportable. Orson déplore devoir faire des courbettes aux autres officiers impériaux, particulièrement envers Wilhuff. Il s’efforce de ne pas faire de vagues en public, mais l’envie de l’encastrer est de plus en plus violente. Ces soirées mondaines ont au moins le mérite de faire brasser un nombre incalculable d’aristocrates. Krennic s’empresse de faire son intéressant en charmante compagnie, auprès de femmes attirantes dans ces robes de soie ou de satin aux couleurs chatoyantes. Il s’esclaffe un peu trop bruyamment pour que la teneur de leur conversation soit innocente. Orson récupère une deuxième coupe au passage de l’un des employés de la famille Tarkin, un sourire enjôleur s’étirant sur son visage habituellement sévère en accueillant la compagnie de la maîtresse de maison. Lady Tarkin et Orson Krennic conversent durant quelques minutes, tandis que les autres nobles retournent à leurs occupations pour ne pas troubler la quiétude de leurs échanges. Au bout d’un certain temps, Krennic abandonne la femme du Grand Moff. En dépassant le corridor, des éclats de voix masculines résonnent entre les murs, celles-ci attirent sa curiosité malsaine. Krennic ralentir alors la cadence, ses pas sont plus lents et ses oreilles sont à l’affût de la moindre information susceptible de lui être utile. Lorsque son nom siffle dans ses oreilles, son corps se fige brutalement. « Avez-vous vu le Directeur Krennic ? » s’enquit l’une de ces voix. Jeune, bien plus jeune que lui. « Où croyez-vous qu’il se trouve, encore à faire son intéressant devant les nobles de l’Empire, lieutenant. Je l’ai aperçu en compagnie de ma femme. Krennic est un sombre idiot de croire un seul instant être capable de gagner mes faveurs de cette manière. » raille une voix reconnaissable entre mille, celle d’un homme d’âge mûr. Wilhuff Tarkin. Un éclair de frayeur traverse les yeux d’Orson Krennic, alors que ses doigts gantés se referment avec force sur sa coupe de cristal. Entre Tarkin et Krennic, c’est une assez longue histoire. Tarkin fantasme à l’idée d’écraser la carrière de Krennic du revers de l’une de ses bottes. Krennic aspire plus que tout au monde de pulvériser ce vieux gâteux à l’aide de sa précieuse Death Star.

« Je l’ai trouvé très porté sur l’alcool, Gouverneur Tarkin.  
– Sans doute l’un des restes d’une éducation de traîne-misère…
– Vous aviez raison, Gouverneur, un poste de haut rang dans l’administration ne suffit pas à effacer toutes les traces de sa médiocrité.
– Je vous avais bien averti, lieutenant. Nos origines sociales nous trahissent d’une manière ou d’une autre quel que soit le milieu dont on se revendique aujourd’hui. » expliqua Tarkin avec sagesse et cruauté.
– Ce pauvre Krennic ne peut qu’espérer se dégoter une fille de bonne lignée pour laver son nom.
– Parce que vous pensez qu’un père digne de ce nom de noble lignée, acceptera une pareille hérésie ? » Tarkin eu un léger rictus, ce qui n’échappa pas à l’œil vif d’Orson Krennic, dissimulé derrière l’une des grandes colonnes en marbre du hall d’entrée. « Ne soyez pas plus sot que vous ne l’êtes. L’aristocratie de l’Empire est bien plus conservatrice que vous ne le pensez. Krennic peut en revanche espérer une femme du peuple, et croyez-moi, ce sera un miracle au vu de son âge et son tempérament.
– Il est vrai que ses humeurs sont fatigantes. On plaisante encore entre nous certains soirs. » soupire le fidèle lieutenant du Grand Moff. Orson Krennic, une vraie drama queen.  

Devant ces moqueries, Krennic ne peut rester aveugle et sourd. Ces informations ne sont pas utiles, elles le blessent et ne font que le conforter dans ses projets d’éliminer le Grand Moff. Wilhuff Tarkin représente l’unique rempart entre lui et les confidences de l’Empereur. Tout en réfléchissant, il peine à contenir davantage sa hargne. Il serre alors les poings dans ses gants en cuir noir tellement fort, qu’il espère pouvoir déchirer le noble tissu. En vain. Il se sent à deux doigts d’exploser le mur le plus proche de son poing. Krennic soupire discrètement et ferme l’expression de son visage, avant de faire une entrée qu’il espère théâtrale devant eux. D’un mouvement d’épaule, il s’extirpe de la colonne contre laquelle il s’est reposé, tout en terminant son verre d’une traite, avant d’en profiter pour se recoiffer quelque peu. Lorsqu’il se présente devant les deux officiers impériaux, Krennic se réjouit intérieurement de la surprise qui se lit dans leurs yeux. Le lieutenant de Tarkin est terrifié par les yeux glacés de l’officier en cape blanche. Il détourne son regard de l’architecte pour le porter sur son supérieur hiérarchique direct, accablé par un sentiment de honte et de tromperie. Quant à Wilhuff Tarkin, ce dernier n’éprouve aucune once de remords et garde une expression faciale dénuée de toutes émotions, désespérément vide et calculatrice. Les deux hommes se toisent longuement, sans se dire le moindre mot durant quelques minutes. C’est finalement Tarkin, en claquant sa langue contre son palet en signe de désapprobation, qui décide d’ouvrir les hostilités entre eux.

« Ah. Directeur Krennic. Nous parlions justement de vous.
– Eh bien me voilà, Gouverneur… Puis-je vous être utile en quoi que ce soit ?
– Vous avez terminé avec Lady Tarkin, Directeur ? » ironise durement le Grand Moff.
– Votre femme m’expliquait justement l’histoire de sa famille, elle est à l’origine de l’exploitation minière de la planète Phelarion. Fascinant, vous ne trouvez pas ? »

Le sourire étrange sur le visage niais de Krennic interpelle le Grand Moff, qui trouve que ce dernier se comporte d’une façon qui n’appelle clairement pas à l’innocence. Tarkin fronce ses sourcils en signe agacement. « Certes, certes, certes… » maugréa-t-il en lisant parfaitement le jeu d’Orson Krennic. « Inutile de faire autant de manières, Directeur. Nous sommes entre nous, et non pas devant l’Empereur. » Par ce simple sous-entendu, exprimé d’une voix aussi glaciale qu’une brise de vent, Wilhuff Tarkin signifie à Orson que l’hypocrisie n’est plus nécessaire. Les deux hommes se haïssent d’une force qui ne laisse aucune chance à cette mascarade. « Nous sommes entre nous ? » répète alors Krennic en arborant un air faussement affligé. Il fait mine de ne pas comprendre où veut en venir le Grand Moff. Orson semble particulièrement outré par les sous-entendus de son supérieur hiérarchique. Très bien, puisque nous sommes entre nous, laissez-moi vous dire tout le mal que je rêve de vous faire. Les pensées d’Orson Krennic sont violentes, mais ses lèvres demeurent résolument closes. Seuls ses yeux jettent des éclairs qu’il espère aussi meurtriers que les rayons lasers de sa super-arme de destruction massive. « Ne soyez pas contrarié, Gouverneur, je lui ai simplement tenu compagnie. » renchérit-il en accentuant son sourire narquois. « En tout bien, tout honneur. » Krennic prend soin de préciser la nature de ses rapports avec Lady Tarkin, comme si son rival avait besoin d’une telle précision. Tarkin laisse échapper en réponse un léger rire amer. « Inutile de vous confondre en excuses, Directeur. J’ai parfaitement conscience que vous n’avez, de toute manière, aucune chance avec qui que ce soit en ce lieu. Les unions se tissent dans notre milieu, loin de moi l’envie de vous rappeler… vos modestes conditions de naissance. J’admire toutefois votre courage. Elle vous a sûrement donné la sensation d’être comme une étoile filante dans un ciel fait d’autres étoiles vieillissantes, c’est l’effet que Lady Tarkin procure à tous les hommes avec qui elle converse. Ne vous méprenez pas sur ses intentions. Ne lisez pas ce que vous avez envie de lire en elle. Ce ne sont que des impressions faussées par un esprit aussi obsessionnel que le vôtre. » souffle Tarkin d’une voix traînante en comblant les derniers centimètres qui séparent leurs corps. Bien évidemment Wilhuff Tarkin s’offre l’immense plaisir de lui rappeler ses modestes conditions de naissance, contrairement à celles des autres hauts gradés de l’administration impériale. Comme si Krennic n’en souffrait pas déjà suffisamment. C’est son point faible et Tarkin sait exactement comment appuyer dessus pour le faire exploser. Orson se retient de faire un pas en arrière. Il arbore une mine sinistre mais indifférente à cette violence verbale. Il en assez de ces humiliations quotidiennes, de ces railleries, de ces reproches, mais il se tient droit comme un droïde devant le Grand Moff. Krennic refuse de rompre le contact visuel entre eux. Ils s’observent dans un silence presque religieux, leurs yeux suffisent amplement à exprimer toute l’ampleur de cette animosité. Dans l’air, une tension est palpable, elle est dangereuse et asphyxiante. Krennic manque subitement d’air. « Je n’aime pas ses manières, sachez-le… mais pour une fois, je m’en réjouis fortement, Directeur. »

En croisant les bras contre le tissu de son uniforme, l’architecte lève le menton pour encaisser les dernières remarques de Tarkin. Son égo est piétiné, mais il s’abstient de faire le moindre commentaire pour le moment. Ses veines pulsent dangereusement, en revanche, et son palpitant émet des bonds gigantesques dans sa poitrine. Orson craint que sa carrière ne se brise d’un simple claquement de doigt en cas de dérapage. Ce n’est pourtant pas l’envie qui lui manque. Un point dans la figure, un coup de blaster. L’envie de clouer le Grand Moff est bien vivace. L’envie de le détruire brûle en lui et se matérialise par des pensées terribles, comme celle de le désintégrer d’un coup d'éclat vert de sa super-arme. Orson Krennic n’est plus qu’un désert brûlant de haine et de pulsions sinistres. Il remarque que le rictus sur les lèvres du Grand Moff ne fait que s’agrandir en sentant que Krennic déploie des trésors de self-control devant lui. Il arbore une mine sévère, les traits tirés et le visage légèrement surélevé en signe de provocation. Dans son dos, ses mains se desserent puis se resserent en faisant abstraction de la douleur provenant de la tension exercée au niveau de ses phalanges.

« Vous me faites perdre mon temps, encore une fois, Directeur. » Ce dernier mot, Wilhuff Tarkin le lui cracha au visage. Il a toujours su faire preuve d’une certaine ironie en prononçant le titre d’Orson Krennic, mais cette fois-ci, le comportement de l’architecte l’agace au plus haut point. L’animosité qui règne entre eux vient d’atteindre son paroxysme. Tarkin est en colère. Orson Krennic représente tout ce qu’il méprise le plus. Ces arrivistes, ces nouveaux riches, ces gueux qui se croient tout permis en battant des cils devant l’Empereur Palpatine et en recueillant un morceau du gâteau. Le pouvoir est pour les bien nés. Wilhuff s’éloigne enfin, sans une dernière recommandation bien placée, alors qu’il est désormais dos à Krennic. « Profitez bien de cette soirée de repos, Krennic. Nous nous reparlerons demain au sujet de l’avancée de vos travaux. L’Empereur n’est pas le dernier à s’impatienter. » Si Krennic avait l’occasion de le poignarder, ici et maintenant, tout serait bien plus facile pour lui. Il se hisserait enfin au rang de conseiller personnel de l’Empereur.

Une fois le Grand Moff éloigné, toute la tension qui s’est accumulée ces dernières quinze minutes s’échappe hors de lui dans un soupir de soulagement. En partant, le Grand Moff a certainement dû sentir le regard brûlant de haine de l’architecte. Orson gigote énergiquement les épaules et décontracte sa nuque. Krennic porte ses doigts gantés au col de son uniforme blanc couleur neige, avant de tirer nerveusement sur le tissu épais afin de dégager son cou. De l’air, Orson manque cruellement d’air. Il retourne dans la salle principale, le cœur lourd et les poings serrés dans son dos. Sa mâchoire se serre douloureusement, manquant de se décrocher sous la force de ses muscles. Orson est crispé, fou de rage, complètement dépassé par ses frustrations personnelles. C’est alors qu’il se met à échanger quelques mots avec trois autres officiers impériaux en espérant calmer ses tensions, qu’un détail attire son attention au niveau du grand escalier de l’entrée principale. Lorsqu’il voit cette mystérieuse jeune femme descendre les marches interminables du grand escalier de marbre, Orson Krennic est comme frappé par cette apparition. Elle lui semble presque surnaturelle, cette arrivée remarquée est loin de le laisser indifférent. Ses yeux s’assombrissent, ses pupilles glacées et inexpressives vrillent pour se dilater furieusement, à mesure que ses pensées se centralisent sur cette apparition. Quelque chose chez elle… est étrangement familier. Il ne peut dire si c’est dans son regard ou dans son visage, mais cette sensation de la connaître focalise toute son attention. « Qui est cette femme… » souffle-t-il, plus pour lui-même que pour quelqu’un d’autre. « Qui est cette femme ! » répète-t-il avec plus de force en tournant sa tête de droite à gauche. Cette fois, Orson s’adresse aux officiers qui l’entourent, ceux-là semblent autant captivés que lui par cette apparition. Krennic sait que ses propos sont agressifs, sa violence s’exprime toujours de façon disproportionnée. Il est persuadé qu’une femme aussi belle ne peut qu’être aux bras d’un haut dignitaire de l’Empire : un homme comme lui. Orson n’accepte de toute manière pas que les choses se passent autrement. Il veut et il aura cette jeune femme, par tous moyens. Orson Krennic n’échoue jamais. (on en reparle à la fin de Rogue One *PLEURE*) Tout ce qui l’obsède à cet instant précis, c’est l’identité de cette femme. Elle est jeune, bien trop jeune pour lui, mais elle est exactement tout ce qu’il aime. Elle incarne à la fois l’insolence et la grâce, la jeunesse et la pureté, la réserve et le courage, l’intelligence et la curiosité. Orson déambule dans la salle, faisant tournoyer les pans de sa cape blanche sur son passage. Orson observe au loin la manière dont cette robe éclatante valorise son corps, ses courbes sont comme sublimées un tissu qu’il suppose être de grande qualité. Cette beauté coupe le souffle de beaucoup d’officiers impériaux. Krennic n’attend qu’une seule chose à cet instant précis : que leurs regards se rencontrent afin qu’il puisse lui signifier toute la force de son désir. Fidèle à lui-même, Krennic plonge ses yeux bleu océan, partageant durant quelques secondes cette lueur d’une incroyable admiration, en espérant qu’elle puisse être partagée. Son regard en dit long sur ses intentions, et celles-ci sont de très loin aussi pures que le cristal de sa coupe de champagne. Sans rompre le contact visuel, Orson termine sa coupe d’alcool pétillant d’une traite. Plein d’assurance, mais surtout d’une arrogance mal placée, l’architecte a la sensation que des ailes poussent dans son dos.

Orson Krennic dévisage cette inconnue à la beauté fatale de manière compulsive, alors qu’il se trouve encore dans une conversation avec d’autres officiers. Il projette un regard plein de désir sur chaque partie de son corps, tout en caressant distraitement le cristal de sa coupe d’alcool pétillant. Orson dessine des cercles invisibles du bout de son pouce, distraitement, laissant son regard glorifier la courbe de sa poitrine qu’il devine parfaitement sculptée sous le tissu de sa robe. Ses pensées s’agglutinent autour de cette apparition, elles sont faites de curiosité et d’une certaine malveillance. Quant à son regard, il est si perçant qu’il menace de provoquer des brûlures sur le corps de l’inconnue. Il fait bien plus que simplement l’observer, il épie méticuleusement chacun de ses faits et gestes. Il attend le bon moment avant faire une apparition aussi remarquée que son entrée dans le manoir. Au bout de minutes qui paraissent interminables, Orson Krennic abandonne finalement sa conversation avec les autres officiers de l’Empire. Elle est en pleine discussion avec un jeune officier, et c’est exactement ce qui le décide à intervenir. Une main gantée se pose sur l’épaule du jeune officier qui vient de proposer une danse à la jeune femme. « Directeur Krennic ! » s’exclame-t-il en reculant d’un pas. Il semble gêné par le fait qu’Orson Krennic soit témoin de cette scène. « Laissez-nous. » ordonne Krennic sur un ton cinglant, en renforçant sa poigne sur l’épaule fine du soldat. « B… Bien. Monsieur le Directeur… » Pas un mot en trop. « Mademoiselle. » Orson incline poliment sa tête, alors que l’officier termine de se confondre en excuses avant de s’éloigner. Il est terrifié par l’aura menaçante qui plane au-dessus de l’architecte de l’Étoile de la Mort. Krennic ne prend pas la peine de suivre du regard la fuite en avant du soldat, qui s’en va retrouver ses camarades de promotion. « Ah, les jeunesses impériales… Ces jeunes hommes se croient décidément tout permis, sous prétexte de jouir du privilège d’être bien né et de représenter l’avenir de notre bien-aimé Empire. » se moque-t-il avec cynisme. L’expression de son visage n’est pas dénuée d’émotions, elle est tout simplement dépourvue de toute pureté. « Je pense qu’il est inutile de me présenter, ma chère. » souffle-t-il, se voulant charmeur, malgré toute l’arrogance qui ressort du timbre de sa voix. Orson Krennic est conscient que son nom, tout comme sa réputation sont des faits avérés dans toute la galaxie. Il en joue énormément, en adorant déambuler dans toutes les soirées avec la conviction que tous les regards sont portés sur lui ou que toutes les discussions portent sur sa personne. Krennic prend le poignet de la jeune femme avec grâce, avant de déposer un chaste baiser sur le dos de sa main. Ses lèvres s’écrasent sur sa peau, savourant sa texture et son odeur sucrée. Elle est délicieuse, et il s’en éloigne avec grand regret, non sans avoir brossé sa peau de ses lèvres durant quelques secondes. « Orson Krennic, au cas où vous l’auriez oublié. Directeur Krennic. » Un rappel qu’il suppose être inutile, mais qu’il prend toutefois le temps de faire. Il s’attend à ce qu’elle connaisse sa réputation. Qui ne connaît pas l’infâme Directeur Krennic ? Orson Krennic, l’architecte de l’Étoile de la Mort. On l’identifie aisément par sa cape blanche et son blaster lourd DT-29 accroché à la ceinture. Il est le seul officier haut gradé à parader en cape. Pour ce fils de modestes ouvriers, né dans la ville de Sativran sur la planète Lexrul, le fait d’être un membre du gratin de l’administration impériale est une réussite phénoménale. Bouffi d’orgueil et de préjugés, Krennic est le directeur du bureau de recherche en armement avancé depuis des années. Il supervise la construction du projet de l’Empereur avec soin, ce qui traduit un perfectionnisme qui vire bien souvent à l’obsession. Son travail représente absolument tout pour lui. Quant à l’Étoile de la Mort, elle incarne le projet de toute une vie. Ses détracteurs ne chantent pas les louanges de son perfectionnisme ou de sa rigueur intellectuelle. Ils préfèrent lui reprocher un certain laxisme et un ralentissement dans l’avancée du projet. Orson Krennic est un homme qui est parti de rien et qui est arrivé au sommet de l’administration. Tout semble réussir à cet ambitieux personnage caractériel et imbu de lui-même. Tout. Vraiment tout ? Non…  « Et vous êtes… ? » susurre-t-il en inclinant sa tête sur le côté, ses yeux brillent d’une lueur indéchiffrable, mais Ô combien intense. Quant à ses lèvres, elles affichent un sourire satisfait. Cette femme est son obsession de la soirée. Pour ce soir, elle est son nouveau projet fantasque.

Orson garde le poignet de la jeune femme, qu’il constate être extrêmement fin entre ses doigts gantés d’un très beau cuir noir. D’un mouvement ferme et décidé, Krennic attire cette inconnue contre lui. Il s’impatiente d’obtenir son accord. « Vous préférerez très certainement être guidée par un homme expérimenté, ces jeunes… sont bien trop impatients. » murmure-t-il au creux de son oreille, son souffle chaud se répandant le long de son cou d’albâtre. « Je sais ce que je fais. » Toujours. Orson sait toujours ce qu’il fait et avec qui il le fait. Presque, en tout cas. Il pense que cette femme est une énième noble, une amie de Lady Tarkin, alors qu’elle est en réalité la raison future de sa déchéance. « Vous êtes la meilleure raison qui me soit donné de me joindre à ces festivités. » Orson renforce son emprise, son autre main se glisse au niveau de ses hanches. Son pouce et son index effleurent le tissu soyeux de sa robe, s’amusant même à l’étreindre quelques instants, alors que leurs corps se toisent dangereusement. Il la force à s’écraser contre sa poitrine en la ramenant encore plus près de lui, sans interrompre le contact visuel une seule seconde. Le bleu de ses yeux brille avec intensité, son regard est lourd, voilé par un flot d’émotions qui traverse ses prunelles aux couleurs de l’océan. Il ancre son regard pour mieux se noyer jusqu’à en perdre la vue. Il y a même quelque chose… d’irrésistiblement familier dans son regard. Un petit air de « déjà-vu », mais Krennic est incapable de se souvenir exactement d’où. La dernière chose qu’il avait contemplé avec autant de puissance et d’émotion, c’était la station mobile de la super-arme impériale. « Me feriez-vous l’honneur de votre compagnie ? » Une question qui n’appelle finalement pas de réponse, puisqu’il s’est déjà publiquement positionné. Elle est à lui. Pour tout, pour danser, pour discuter, pour se promener, pour… d’autres choses encore. Tout ce que son cœur désire lui sera offert sur un plateau d’argent. Ainsi la volonté d’Orson Krennic est faite.