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Dim 1 Aoû - 9:56
We'll write our way out
L'un des premiers réflexes d'Alexander, au moment de se retrouver sur cette île étrange dont il peinait à comprendre la logique (et ne nous leurrons pas, il ne la comprend toujours pas), a été de rechercher le plus de documentation possible afin d'obtenir autant de renseignements que nécessaire. Autant dire que la tâche était ardue (mais ce n'est pas là le genre de choses qui ont jamais su déranger l'infatigable Hamilton), mais surtout, elle semblait assez vaine, car si l'on pouvait semble-t-il trouver des ouvrages sur autant de sujets variés qu'improbables, ceux qui concernaient la ville elle-même et ses origines étaient soit introuvables, soit inexistants (cette ville n'a même pas d'archives ! Pour Hamilton, ce constat est de l'ordre de l'inconcevable).
Il a lu de tout, quand il n'était pas accaparé par les dizaines d'autres projets qu'il avait fait le choix de mener de front dans l'intervalle, et cela lui a permis d'avoir non pas une vision globale, mais du moins vertigineuse, plutôt, de la situation actuelle, de ce choc des cultures et des visions, émanant d'individus aux bagages plus différents les uns que les autres. Son scepticisme naturelle doit l'inciter à prendre certains récits avec des pincettes, bien sûr, mais il est difficile de ne pas être enclin à ne pas accorder ne serait-ce qu'un minimum de crédit à certains récits, tout improbables peuvent-ils sembler quand on sait que lui-même vient d'un siècle bien plus reculé que l'actuel et a contribué concrètement à l'histoire d'un pays que beaucoup connaissent mais dont tout le monde ignore le rôle qu'il a bien pu jouer, si bien qu'il y aurait de quoi se demander s'il l'a joué vraiment.
Bref, il se renseigne, il s'instruit, il lit, il découvre, il recoupe les informations, il recherche, encore et encore, quand il n'est pas trop occupé à tenter des percer les mystères du système politique de l'île en essayant de démanteler la mairie de l'intérieur (autant dire que le résultat n'est pas très probant pour le moment), ou à travailler à ses propres ouvrages, cela va sans dire. Parmi les lectures qui ont trouvé un écho tout particulier en lui, un roman (ou qui se présente comme tel en tout cas), d'un genre qu'il n'avait pour sa part jamais eu l'occasion de connaître avant cela : la science-fiction. L'ouvrage se voulait naturellement improbable (du moins c'est ce qu'Alexander s'imagine - il est capable de concevoir pas mal de choses, mais il a tout de même ses limites), mais son fond, ce qu'il racontait d'une situation politique et sociale, à une échelle galactique qui pouvait tout aussi bien se conformer à une échelle mondiale, ou même à celle d'un pays. Il a lu son livre. Trois fois. Et après ces trois lectures attentives, autant dire que ce pauvre ouvrage n'a pas été ménagé, quasiment toutes ses pages sont marquées de post-it de couleurs, et des annotations ont noirci la plupart des pages. Il y a bien des choses dont il souhaiterait discuter avec l'auteur du livre en question.
Alors, quand il apprend qu'il doit donner une séance de dédicaces, il n'hésite pas et décide de s'y rendre afin de rencontrer enfin l'auteur en question. Quand vient son tour de faire signer son exemplaire, il tend sans honte le livre griffonné, corné et annoté.
"Monsieur Kenobi, enchanté de faire votre connaissance. Votre livre est une véritable inspiration. Mais j'aurai quelques questions, notamment concernant les dérives idéologiques et politiques d'un régime républicain. Est-ce que vous accepteriez de prendre un café ? Quand votre séance de dédicaces sera terminée ? Je vous l'offre !"
▿ Métier : Aujourd'hui il gère sa propre boite "E.P. Studio" comme un vieil ami lui avait conseillé. On le connaît comme étant ce chanteur et cet acteur célèbre. Elvis veut se lancer dans de l'auto-management et aider les nouvelles étoiles montantes en les accompagnant.
▿ Quartier : Baker Street avenue
▿ Côté cœur :
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Obi-Wan avait fini son livre depuis un moment déjà. Celà lui avait donné une bonne année de travail. Est-ce qu'il en était content ? Il ne savait pas quel effet celà aurait sur la population et au final, les gens avaient adoré le lire. Ici, on appelait ses récits: sciences fiction. Car pour la technologie actuelle, ils étaient beaucoup plus avancés dans son livre. Mais Obi ne parlait simplement que de ses propres expériences. En changeant un peu les noms et les lieux, mais au final, l'histoire était là. On l'encourageait même à continuer.
Ce jour là, une librairie lui avait demandé de faire une séance de dédicace. Obi-Wan accepta avec plaisir. Il aimait avoir des retours des gens sur son oeuvre et surtout, Obi-Wan aimait le contact avec les gens. Il avait passé tellement de temps perdu dans ce foutu désert...
Il avait déjà bien entamé sa journée et avait rencontré tous types de personnes. Parfois beaucoup plus timides, parfois plus ouvert. Et après avoir bu une longue gorgée de son eau à disposition, ses yeux s'arrêtèrent sur deux mains tenant un livre dans un triste état. En tout cas, c'était la première pensée qui lui traversa l'esprit. Obi-Wan releva le regard vers l'homme qui se tenait devant lui et qui lui dit de but en blanc. Les lèvres d'Obi-Wan esquissèrent un sourire derrière sa barbe entretenue. Visiblement, cet homme avait des choses à lui raconter. Faisait-il parti de ceux de son monde qu'il ne connaissait pas ?
" Merci pour ce retour. Et bien, si vous avez du temps, ca sera avec plaisir. J'aimerai beaucoup discuter avec vous. "
Il reposa sa bouteille et regarde la file derrière l'homme, puis sa montre. Il en avait encore pour une heure.
" J'en ai encore pour une petite heure. Vous pouvez m'attendre près du comptoir j'y serai. "
Obi-Wan respectait toujours ses engagements. Il ne chercha pas à éviter cet homme, il ne voyait aucun inconvénient à entamer une discussion. Il reprit alors ses dédicaces, jusqu'à la dernière personne, soit quarante cinq minutes plus tard.
Il finit par se lever, rangea ses affaires, discuta avec son éditeur un instant avant de se diriger vers le comptoir où il trouva l'homme. Obi-Wan croisa les bras et lui dit dans un sourire:
" Voilà, comme promis. Il y a un café juste en face si vous le souhaitez. "
Il espérait juste que cet homme ne soit pas là pour venir lui mettre des bâtons dans les roues mais Obi-Wan restait toujours confiant et ce qu'il écrivait n'était que le reflet de sa propre expérience. Il ouvrit la marche pour arriver dans la rue.
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Mar 17 Aoû - 21:30
We'll write our way out
Alexander est d’un naturel sociable, et surtout bavard, il ne rechigne jamais à accaparer l’attention, si bien qu’il aurait parfois tendance à penser que tout le monde, dans la situation dans laquelle il place son interlocuteur, réagirait de la même manière que lui. Bien évidemment, ce ne saurait être plus faux, et il a en réalité de la chance d’entendre l’auteur lui confirmer avoir du temps à lui consacrer quand il aurait tout simplement pu décider de s’en moquer royalement, pas tant par pédantisme que parce que ces séances de dédicaces sont souvent éprouvantes, plus qu’on ne le soupçonnerait, et on a bien souvent, au terme de ces dernières, envie d’être laissé tranquille. Lui, tout ce qu’il retient, c’est que l’auteur accepte sa proposition avec plaisir, avant de lui apprendre qu’il en a sans doute pour une petite heure encore.
Alexander hoche la tête, il n’a pas l’intention de priver ceux qui attendent derrière lui de l’opportunité d’un moment d’échange avec l’écrivain. Lui, de son côté, trouve largement de quoi s’occuper dans le temps imparti. En même temps, comment pourrait-il trouver le temps long alors qu’ils se trouvent présentement dans ni plus ni moins qu’une librairie ? Alexander est un lecteur assidu, et sa plus grande frustration, ou l’une de ses plus grandes frustrations en tout cas, réside définitivement dans le fait qu’une vie entière ne suffira à l’évidence pas pour avoir tout lu, encore moins dans ce monde où les références littéraires ne sont plus celles qu’il a connues, l’obligeant de fait à reconsidérer tous ses acquis au regard d’une société qui évolue bien différemment, notamment selon des normes sociopolitiques qui échappent à toutes ses connaissances qu’il estimait pourtant largement développées.
Se remettre en question après avoir été si fort de convictions qu’il estimait inébranlables, ce n’est jamais simple, mais la lecture aide aussi à cela, de façon plus qu’évidente. Il se perd donc dans la lecture d’un ouvrage de philosophie qu’il n’a au demeurant guère le temps de lire dans son intégralité, quand Obi-Wan finit par le rejoindre au comptoir. En effet, l’écrivain est un homme de parole, et même si Alexander n’a pas vraiment gardé l’œil sur sa montre, il semblerait qui plus est qu’il ne l’ait pas fait attendre plus qu’il ne l’a promis (ce qui n’aurait définitivement pas été un problème en soi, cela dit).
"Avec plaisir, allons-y", accepte l’ancien père fondateur tandis qu’Obi-Wan lui propose de se rendre dans le café de l’autre côté de la rue. "Au fait, je réalise que je ne me suis pas présenté. Alexander Hamilton. Je suppose que ce nom ne vous dit rien, mais ça viendra, vous verrez."
Son discours peut aisément passer pour de la vantardise, et c’en est en partie, ne nous leurrons pas, mais ce qui motive Alexander n’est pas tant de se mettre en avant que de laisser une marque durable dans l’histoire. Si celle qu’il pensait avoir laissée dans sa vie passée semble ne pas compter ici, et bien peu importe, il recommencera, et d’une manière ou d’une autre, et il y a tant à faire. Une fois installés dans le café et leur commande passée, Alexander reprend aussitôt, décidé à ne pas tarder davantage avant d’entrer dans le vif du sujet.
"J’aurais voulu connaître vos sources d’inspiration, pour commencer. Vous avez réussi à décrire tout un organigramme politique avec beaucoup de détails très pertinents, mais je ne suis pas certain d’avoir cerné toutes vous références."
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Obi-Wan pouvait être assez curieux de ce qu'Alexander avait à lui dire concernant son bouquin. C'était bien sa première fois, et il voulait vraiment être à l'écoute des gens, et avoir leurs avis. Sachant en plus qu'une vision extérieure à ce qu'il s'était passé, pourrait peut être le conforter à l'idée qu'il n'avait pas à culpabiliser.
L'homme se présenta. Alexander Hamilton. Obi-Wan lui fit un sourire tout en continuant de marcher. Visiblement, il était confiant en lui. Obi-Wan n'était pas du genre à juger, il était plutôt dans l'observation et il voulait voir ce que cet homme avait à lui dire. Bien qu'une part de lui avait peur qu'il soit là pour tacler son oeuvre. Mais notre homme était assez sage pour faire la part des choses et avait pas mal de répondant quand il s'y mettait.
" Et bien, je n'ai pas besoin de me présenter vu que vous êtes venu à moi. " Répondit-il simplement.
Ils entrèrent dans le dit café et prirent place à une table. Après avoir passé leur commande, Alexander lui posa une question directement. Obi-Wan passa une main sur sa barbe, en réfléchissant à la manière dont il pouvait s'y prendre pour lui répondre. Etait-il assez ouvert pour comprendre qu'il vient d'un monde futuriste. CE monde futuriste ? Une chose en son temps.
" Et bien, je me suis inspiré de faits réels qui se sont passés chez moi. Je n'ai rien inventé. Je dois vous avouer que n'aime pas trop la politique, mais nous avons fait des erreurs alors, les retranscrire me semblait une bonne chose. Toucher le public, les faire réfléchir. Comment une république si prospère peut d'un seul coup décliner. Il ne faut jamais se baser sur nos acquis. C'est notre grande erreur. "
Et la confiance... Qu'en était elle ? Obi-Wan repensa à Anakin et le fait qu'il lui ait détruit la confiance qu'il avait pour lui. Non, rien n'était acquis, même avec nos proches. Obi-Wan s'en rendait compte et cette méfiance, il essayait de la ranger dans un coin car elle n'avait pas lieu ici. Dans ce monde... Mais à un moment donné, il allait bien devoir la remettre sur la table pour l'étudier et la soigner.
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Dim 22 Aoû - 11:07
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Non, en effet, Obi-Wan Kenobi n'a aucun besoin de se présenter, pas auprès de lui, en tout cas, et il ne peut que lui souhaiter de marquer les esprits, voire l'histoire avec son oeuvre, sans savoir que, pour ce qui est de marquer les esprits et l'histoire, ça avait déjà été chose faite. D'autres esprits et une autre histoire, certes... comme pour lui, tout compte fait.
Il ne faut pas longtemps, à peine sont-ils installés, pour qu'Alexander passe à l'offensive. Il ne lui a pas proposé de passer du temps avec lui pour examiner le fond de leurs tasses de café, il tient à en apprendre plus sur son œuvre, sur ses motivations, sur la manière dont elle a été réfléchie et construite. Et donc, il ne faut pas longtemps pour qu'il l'interroge, et il a fort heureusement la chance d'avoir affaire à un homme sympathique et conciliant (patient, aussi, ce qui n'est pas un moindre luxe), qui ne rechigne pas à étancher sa soif de savoir et à soulager sa curiosité.
Il lui apprend qu'il s'est inspiré de faits réels, qui se sont déroulés chez lui. Aucune œuvre, sans doute, ne découle en rien de l'expérience de son auteur. Quand l'homme lui apprend s'être inspiré de ce qu'il a vu, Alexander n'en déduit pas qu'il puisse venir d'un monde si différent de celui qu'il a lui-même connu, et certainement pas d'un monde aussi différent que celui dépeint dans son ouvrage. Il imagine qu'il s'est inspiré de systèmes politiques en vigueur chez lui, dans lesquels quelque part Alexander est capable de reconnaître certains systèmes et certaines dynamiques dans sa propre expérience ou dans ce qu'il a pu étudier de l'histoire. Mais quand il affirme n'avoir rien inventé, Alexander se sent plus interdit. Depuis son arrivée ici, force lui a été, pour s'adapter, de nombreuses choses qu'il aurait cru impossibles. Mais certaines informations sont plus complexes à accepter que d'autres.
"Pour quelqu'un qui n'apprécie pas vraiment la politique, vous en parlez très bien", répond Alexander, au fond un peu déçu d'entendre cela, comprenant de fait qu'il ne pourra pas forcément aborder des points trop "techniques" avec son interlocuteur au risque de le contrarier ou de l'ennuyer.
Certes, Alexander n'a pas vraiment de scrupules à contrarier les autres quand il peut y trouver son propre intérêt, mais dans ces circonstances, le but n'est pas d'ennuyer son interlocuteur mais plutôt de lui témoigner son respect et son admiration.
"Je ne peux que vous rejoindre là-dessus, apprendre de ses erreurs est primordial."
Et Alexander, qui en a commis beaucoup, en sait quelque chose.
"Espérons que ce message sache toucher les bonnes personnes."
Il trempe un instant ses lèvres dans sa tasse de café avant d'oser s'épancher sur le sujet qui le taraude.
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Obi-Wan connaissait quand même son sujet niveau politique. Pour un Jedi, il devait être aux faits et gestes de tous les systèmes politiques de la galaxie. Ce qu'il détestait sur ce sujet, ca n'était pas le système en lui-même mais ceux qui le dirigent. La corruption, les mensonges... Et il a vu où tout celà a mené.
" Disons que dans mon ancien travail, je devais avoir un œil sur tout. J'étais comme un Gardien de la Paix. Après ca n'est pas tant la politique en elle même que je déplore mais ceux qui y participent. Il y a beaucoup de personnes corrompues. Peu sont celles qui agissent pour le bien commun. "
Obi-Wan donna son avis clairement sur la situation et il est vrai qu'il était resté vague jusqu'à présent. Et il voyait que l'homme en face de lui attendait certaines réponses de sa part. Obi-Wan fit un léger sourire quand il parla du fait qu'il était d'accord avec lui.
" Je l'espère aussi. "
Le serveur vint leur apporter leur commande, Obi-Wan prit son verre entre ses mains, avant d'écouter la suite de ce qu'Alexander voulait lui dire. Notre ancien Jedi baissa la tête et se demanda comment répondre à cette question, sans mentir et sans se montrer un peu trop franc. Un juste milieu qu'il s'était accoutumé à avoir.
" Disons que nous savons que presque tout le monde ici ne vient pas de cette île mais d'ailleurs. Je suis comme vous je suppose: je viens d'un monde qui n'a rien à voir avec cette île. Après je ne vais pas dire que je n'ai rien inventé. J'ai agrémenté mes récits. Les noms ne sont clairement pas les mêmes. Nous avons tous une source d'inspiration et souvent la meilleure se trouve être la notre. "
Il but une gorgé de sa boisson longuement avant de reposer son verre, froncer les sourcils d'un air réfléchit et lui demanda: " Vous semblez vous y connaître pas mal. La politique et la structure de mes livres semblent vous intéresser aussi. Je viens à supposer que vous avez votre histoire aussi à raconter là dedans ? Certains ouvrages marquent mais le miens semble vous toucher en particulier. A moins que vous venez à trouver d'autres écrivains aussi de la sorte. Je ne pense pas vous avoir croisé avant. "
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Jeu 26 Aoû - 17:34
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Alexander peut-îl vraiment contester la vision que son interlocuteur a de la politique, ou plutôt de ceux qui la font et y contribuent ? Pas vraiment. Est-ce qu'il doit se sentir légèrement heurté dans sa fierté face au portrait que l'auteur dépeint des hommes politiques ? Sans doute un peu. Mais le fait est qu'Alexander ne s'est jamais mis dans le même panier que n'importe qui d'autre, et encore moins en politique. Il a cherché la reconnaissance, il a voulu que son nom marque l'histoire, c'est une certitude, et ce n'est pas un postulat très sain quand on se retrouve parmi les têtes pensantes d'un gouvernement, mais ses ambitions égoïstes ont bien souvent mené à des décisions finalement altruistes.
Il a été, du moins le pense-t-il, un bon politicien, du moins suffisamment juste, honnête, intègre pour avoir su faire passer les intérêts de sa nation encore naissante avant le sien (intègre au point de se montrer honnête au sujet d'informations personnelles qu'absolument personne ne lui avait demandées, et il serait capable de recommencer en dépit des conséquences qui en avaient résulté, c'est sans doute bien là le pire). Il n'a pas cédé à la corruption, ce qui ne veut pas dire qu'il a été irréprochable, loin de là. Mais pour peu qu'on ait du mal à supporter la politique et les politiciens, il en faut bien, pourtant, pour maintenir un gouvernement en place.
L'homme lui apprend qu'il n'a rien inventé, que tout ce qu'il a partagé dans son ouvrage est bel et bien réel, en dépit de ces quelques extrapolations que le travail d'écriture, qui plus est romanesque, exige très naturellement. Alexander est impressionné, il doit le reconnaître. Il a beau savoir que tous autant qu'ils sont, ils ont tous une histoire et un background différent, il est toujours difficile de s'adapter à celui des autres. Toutes les histoires qui lui ont été partagées n'occultent pas cette part de lui qui voudrait rationnaliser ce qui ne peut de toute façon pas l'être. Il est né des siècles plus tôt, dans un monde qui ne connaissait ni Internet, ni les smartphones, ni les voitures, il ne devrait plus être ça près, n'est-ce pas ?
"Je lis beaucoup, depuis toujours, mais plus particulièrement depuis que je suis ici." Il n'explique pas pourquoi, il pense que c'est évident. Le besoin de trouver des réponses dans ces ouvrages sur lesquels il n'aurait pas pu mettre la main d'où il vient. "Votre ouvrage m'a beaucoup parlé, je n'avais jamais vraiment eu l'occasion d'en lire de tels, et même si je vous crois, il m'est difficile de concevoir tout ce que vous y décrivez. Toutes les technologies qu'on trouve ici doivent vous sembler désuètes, mais elles n'existaient purement pas d'où je viens. La seule chose qui demeure intemporelle, c'est la politique, d'où qu'elle s'exerce il y a des siècles ou dans les siècles qui viendront, sa structure, ses acteurs et ses émoluments se recouperont toujours, c'est ce que je trouve fascinant dans votre histoire. Et en effet, vous êtes le premier auteur que j'aborde."
Mais il ne sera probablement pas le dernier. Quand Alexander a des questions, des interrogations, il se donne les moyens d'obtenir les réponses qu'il recherche. En l'occurrence, il est convaincue d'avoir beaucoup à apprendre de son interlocuteur. Chaque réponse qu'il lui accorde lui fait se poser des dizaines de nouvelles questions, et il se sent tout à fait prêt à tenir la jambe de son interlocuteur pendant un bon moment encore.
"Je suis écrivain, moi aussi. Le Fédéraliste, vous en avez peut-être entendu parler ? Je vous prêterai un exemplaire." Il marque une pause. "J'ai contribué activement à la mise en oeuvre d'un gouvernement qui n'en était alors qu'à ses balbutiements. J'ai, pour ainsi dire, la politique dans le sang."