Past always catches up | Orson

@Galen Erso


APPARTEMENT D'ORSON KRENNIC ET DE GALEN ERSO
(( NOVEMBRE 2023 ))


Lorsqu’il tourne la clé de l’appartement qu’il possède avec son compagnon, Galen Erso, l’écrivain à succès est loin d’imaginer que ce dernier vient d’avoir un flash du passé. Une réminiscence de ses souvenirs perdus, du fait de son amnésie en arrivant sur l’île mystérieuse. Krennic pensait que son plan était parfait. Sans défauts. Il y croyait dur comme fer. Lorsqu’il est arrivé sur cette île et qu’il a retrouvé le chemin de son ami de Brentaal IV par une succession de coïncidences bien heureuses, il a pensé pouvoir avoir une carte à jouer. Dans un premier temps, Orson planifiait simplement de se venger de Galen pour ce qu’il s’était passé dans leur monde. Pour Scarif. Pour Eadu. Pour toutes ces trahisons. Il voulait se venger plus que tout au monde. Il voulait détruire Galen Erso. Il préparait une vengeance digne de ce nom, en le découvrant dans ce lit modeste d’hôpital. Pendant que Galen se réveillait, il prenait un café serré au distributeur du deuxième étage et faisait les cent pas tout en réfléchissant à la meilleure manière de se venger. Au début, il ne planifiait pas de retomber éperdument amoureux de lui. Il pensait que ses sentiments avaient finis par disparaître avec le poids des remords, de l’amertume et de la trahison. Mais force est de constater qu’ils étaient toujours bien présents et vivaces. Krennic n’imaginait donc plus simplement détruire Galen Erso et le laisser pour mort. Non. Il allait emmener Galen Erso chez lui et le réformater. Le détruire de l’intérieur. Détruire sa psyché, les relations qui lui tenaient le plus à coeur dans leur ancienne vie. Il allait faire de Galen Erso un amoureux transi, sans femme, sans enfant. Quelqu’un qui lui obéirait au doigt et à l’œil. Il allait le forcer à l’aimer. Parce que c’est ce qu’il a toujours voulu, convoité, au plus profond de lui, sans jamais en avoir réellement conscience… Être aimé et chéri par Galen Erso.

Orson s’est donc inventé une vie. Pour lui et pour Galen. Il lui a fait croire qu’ils avaient toujours été bien plus que des meilleurs amis, anciens élèves de Brentaal IV. Galen ne s’était jamais marié. Il n’avait jamais eu d’enfant. Quant à Lyra… Cette dernière avait toujours été jalouse de leur proximité. Elle avait ainsi provoqué leur chute à tous les deux. Son plan était parfait, méticuleusement bien conçu, jusqu’à une certaine limite. Il ne pensait pas que Erso aurait un jour ou l’autre des réminiscences… Comme ce soir, où Orson rentre d’un rendez-vous avec un éditeur. Il rentre épuisé, les traits tirés, et découvre Galen face à l’écran de télévision affichant le visage de cette fougue Jyn Erso… Son sang se glace. « Oui, je suis rentré plus tôt que prévu. Ça ne s’est pas éternisé comme je le croyais… Il était d’un ennui mortel… » commente Krennic, le teint livide et faussement impassible, toujours planté droit comme un I sur le pas de l’entrée du salon de leur grand appartement. Il parle, ses lèvres bougent à peine pourtant. Il parle d’une voix presque traînante, pleine d’hésitations. Il a l’air si froid, si ailleurs, comme sur une autre planète… « Et la tienne ? De nouvelles actrices en vue ? » Il rit ensuite, en voulant détendre l’atmosphère anormalement pesante qui s’est installée entre eux presque automatiquement. La présence de Jyn sur grand écran vient de planter un froid polaire entre les deux ex collègues. Sans dire un mot de plus, Orson traverse le salon, prend la télécommande et éteint la télé brutalement. Il veut enlever cette image de sa tête et de celle de Galen, — car il a bien lu cette lueur dans les yeux d’ambre de son scientifique de compagnon. Galen se souvient de quelque chose. Orson doit donc inverser le plus rapidement possible le processus en détournant le sujet. « On commande indien ce soir, qu’en dis-tu ? » Il affiche son plus beau sourire charmeur. « Quoique… Des sushis, ce pourrait être plus festif. Et si nous fêtions cette fin de week-end dignement, mh? Je dois avoir une bonne bouteille au frais. » Un bon champagne, — Un Dom Pérignon — qu’il se gardait pour la fin de son livre (c’est Paul Sheldon le mec en fait), mais… Aux grands mots les grands moyens. « Je vais nous chercher des flûtes à champagne. » Il se volatilise presque aussi vite qu’il est arrivé, en jetant sa serviette en cuir sur le coussin moelleux du canapé dans lequel Galen est installé.

@Galen Erso


APPARTEMENT D'ORSON KRENNIC ET DE GALEN ERSO
(( NOVEMBRE 2023 ))


Orson ferme les paupières en sentant l’ombre de Galen se rapprocher de lui. Il ne dit rien pendant un moment, puis brise de silence salvateur entre eux par un compliment lâché dans un soupir lascif : « Comme c’est bon de te retrouver. ». De l’avoir si près de lui, tout contre lui. Dans son dos. Les bras le long de son corps tendu, les mains sur ses hanches et les lèvres sur la nuque. Orson ne se laisse pas distraire pour autant. Il s’affaire à verser de cet excellent mousseux dans les deux flûtes en cristal disposées sur le meuble de la cuisine. Il doit donner l’air que tout va bien, qu’il n’est pas inquiet. Galen ne doit surtout pas s’inquiéter. Il pourrait tout remettre en question. Krennic sent de longues sueurs froides se glisser dans sa nuque, à mesure qu’il réalise la gravité de la situation. C’est une perturbation sévère dans son plan machiavélique. Galen est à deux doigts de découvrir tout le pot au rose. Qu’est ce qu’il fera si une telle tragédie doit survenir entre eux ? Rien. Ce ne doit pas arriver. Surtout pas. Orson fera tout ce qui est en son pouvoir pour éviter qu’une telle chose n’arrive jamais. Orson s’est habitué à leur vie à deux. A cet appartement. À la présence de Galen dans son lit le soir. À son amour fou… Il en a besoin si viscéralement. Il refuse de prendre le moindre risque. Tout perdre est exclu. Il a tout gagné grâce à l’amnésie du scientifique. Si dans un premier temps, Krennic avait voulu faire du mal à Galen, voire le tuer en représailles pour toutes ces trahisons… Il s’était vite rendu compte que son propre coeur n’avait jamais pu cicatriser ou se détourner de son ex meilleur ami. Orson a toujours eu des sentiments complexes et possessifs pour Galen Erso. Destructeurs. Cela n’a jamais été de l’amitié. Ils n’ont jamais été comme des meilleurs amis. Il y a toujours eu cette atmosphère malsaine entre eux, cette tiédeur ambiguë qui leur convenait l’un à l’autre. Orson a mis des années à le réaliser. Il était amoureux de son meilleur ami de Brentaal IV. C’est pourquoi il a vécu la trahison de ce dernier à ce point personnellement. Comme une infidélité. Une rupture sentimentale. Une trahison violente,  passionnelle.

« Eh bien… » Orson marque une pause. Un temps d’absence dans ses calculs. « Donne-moi quelque chose d’exceptionnel à célébrer et tu verras bien ce que je nous préparerais, Galen. » Le sous-entendu est clair et limpide. Il attend quelque chose de Galen Erso. Quelque chose de précieux. Un engagement absolu et total. Pas le mariage, non. Orson déteste cette institution. Il y pense parfois mais élude presque aussitôt cette considération. Krennic est un esprit sauvage et libre, qui tient à demeurer indépendant. Comme s’il avait besoin d’une quelconque porte de sortie. Comme s’il avait peur que du jour au lendemain, tout ce qu’il a pu construire s’effondrerait à ses pieds. Comme si la relation qu’il avait mis des mois à construire, à travers ses mensonges et ses manipulations, pourrait lui éclater à la figure. Orson est nerveux. Plus que d’habitude. Il sait que Galen vient de réaliser quelque chose sur Jyn Erso et leur passé commun. Il ignore juste quoi exactement. Orson sait comment fonctionne Galen. Pour obtenir un aveu, il doit se montrer plus subtil que frontal. Il doit manœuvrer tel un serpent. Tout en évitant soigneusement de se compromettre.  « J’ai passé une dure semaine, Galen. Elle s’est terminée aussi mal qu’elle avait commencée. » lui confie Orson en exagérant le trait. Il joue la carte du comédien mieux que personne. Il pousse un soupir résigné, tout en guidant ses doigts épais jusqu’aux longues phalanges du scientifique. Galen lui enserre la taille. Ss présence dans son dos le fait frissonner. Il est incapable de résister à sa tendresse, à ses mains sur ses hanches ou à ses baisers appuyés dans le creux offert de sa nuque. « Peut-être que tu pourrais remédier à cela… mh? » souffle Krennic sur un ton joueur. Détourner l’attention de Galen de ce qu’il a bien ou voir ou de ce qu’il peut bien croire est sa priorité. Orson n’est pas naïf, toutefois. Pas complètement en ce qui concerne Galen Erso. Il ne se fera sûrement pas avoir deux fois par ces mêmes stratagèmes. Galen n’en restera pas là. Il craint que le scientifique ne se mette à faire des recherches dans son dos en ambitionnant de le trahir, comme par le passé.

@Orson C. Krennic


APPARTEMENT D'ORSON KRENNIC ET DE GALEN ERSO
(( NOVEMBRE 2023 ))


« Je vais y songer », souffle Galen au creux de la nuque de son amant. Il ferme un instant les yeux pour s’imprégner davantage de son parfum. Dans ses moments de doutes, quand les souvenirs menacent d’affleurer à la surface sans jamais le faire complètement, quand le doute s’immisce dans son esprit, il veut trouver un point d’ancrage rassurant dans la présence de l’homme qu’il aime, et qui le fait toujours se sentir à part, unique. « Difficile de savoir qu’offrir d’exceptionnel à quelqu’un qui a déjà tout », ajoute-t-il avec une légère malice, mais un fond de sincérité.

Au fond, il sait ce qu’il voudrait lui proposer d’exceptionnel, il y songe depuis un moment, d’ailleurs, mais il ne saute jamais le pas. Une réflexion ou une autre de la part d’Orson lui servent de piqûre de rappel : Orson n’est pas homme à se marier, et leurs fiançailles, si elles devaient avoir lieu, seraient une démarche égoïste, qui ne satisferait que lui. Et pourtant… pourtant, plus le temps passe, plus il s’éprend de cet homme qui devrait être son ennemi, plus l’épouser lui semblerait… logique ? Dans l’ordre des choses, surtout. Il ne sait plus grand-chose, pour ne pas dire rien, de sa vie passée, mais il veut croire qu’il a toujours espéré se marier. Parfois, il a même cette sensation-fantôme, celle de sentir sur son annulaire gauche le métal d’une alliance… Il a des fois des flashes incompréhensible… d’une belle cérémonie, d’une imposante cathédrale, et Orson, en costume, superbe, à ses côtés (normal, c’était son témoin).

Ces images sont si vives qu’elles ressemblent à des souvenirs, idée très vite occulté par le discours très radical d’Orson à ce sujet, qui veut très vite lui faire oublier une telle « lubie ». Oui, il doit oublier cette idée. Même s’il le voudrait vraiment, épouser Orson serait répondre à un caprice unilatéral. Par ailleurs, Galen voudrait tout retrouver de lui-même avant que de s’engager à ce point auprès de l’homme qu’il aime. Parfois, inconsciemment, il dresse entre eux des barrières invisibles dont il ne soupçonne pas les origines, mais qui n’en sont pas moins diablement solides. Et ce soir, alors que l’image de cette Jyn Erso reste imprimée dans son esprit, il ne peut faire abstraction de ce sentiment particulièrement dévastateur.

« Qu’est-ce qui pourrait combler l’exigeant Orson Krennic ? » il ajoute avec malice. Il se serre encore davantage contre lui. « Je vais te faire oublier cette semaine », lui promet-il. Ironique, promettre à l’autre un oubli que l’on voudrait soi-même sacrifier au prix d’une connaissance plus complète d’une situation qui chaque jour nous échappe davantage… mais Orson n’a jamais été quelqu’un de bien cohérent. « Il n’y a que toi et moi. Juste toi et moi. » Si seulement c’était vrai… s’il pouvait faire abstraction de toutes ces fichues pensées parasites uniquement parce qu’il le désirait… Ce n’est pas le cas, mais il fait de son mieux. Il a besoin de se convaincre de ce que cette histoire, cette vie, pourrait avoir de réel. Il ne peut supporter l’idée de faire face à ce qui ne serait rien d’autre qu’une violente illusion. Cette pensée aurait quelque chose d’improbablement douloureux pour lui. Orson est tout. Toute sa vie. Son univers tout entier. Il a gagné son pari, celui de le soumettre à sa seule emprise… Galen lui est dévoué, corps et âme, et envisagé de se libérer, par acquis de connaissance, à cette emprise, et similairie pour lui à la perspective de s’arracher le cœur… comment ne serait-ce que l’envisager ? « Et si on savourait ce délicieux champagne dans un bon bain moussant. Est-ce que ta soirée en vaudrait davantage la peine ? » il demande en glissant ses mains au-dessus de ses épaules, afin de les masser lentement. « Je te connais, Orson. Je sais que quelque chose te contrarie », dit-il d’une voix douce et attentive, tout en prenant soin de délier les muscles tendus de son amant. « Tu sais que tu peux tout me dire, n’est-ce pas ? »

@Galen Erso


APPARTEMENT D'ORSON KRENNIC ET DE GALEN ERSO
(( NOVEMBRE 2023 ))


Il a déjà tout. C’est exceptionnel de se le dire. Galen l’affirme et Orson pense qu’il a presque raison. Il a tout. Il a enfin tout. Ou presque. Il lui manque certaines choses… Sa vie d’avant. « Tu pourrais m’offrir une partie de ma vie d’avant. » plaisante à moitié Orson. Il fait bien souvent étalage de cette fameuse vie d’avant. Ce n’est pas la première fois que ce sujet vient sur la table. Sa vie lui manque. Celle qu’il a, actuellement, n’a de positif en soi que sa relation avec Galen Erso. Mais « tout avoir » aux yeux d’Orson Krennic c’est avoir sa vie d’impérial, d’architecte galactique et Galen Erso dans son lit. « C’est la seule chose qui me manque. » Il déglutit en osant difficilement prononcer les prochains mots. « C’est la seule chose qui fait tache dans cette vie de banlieue. » Paisible, beaucoup trop paisible. Une grimace se dessine sur son visage crispé. Orson est tendu. Pas un seul instant, il n’envisage d’évoquer le mariage comme finalité de leur relation amoureuse Ô compliquée. Orson s’est toujours montré extrêmement catégorique sur ce point. Pas d’union maritale. Pas d’anneau en métal autour de l’annulaire gauche. Pas de mariage. Jamais de la vie. Orson Krennic est un électron libre. Un esprit qui refuse toute responsabilité, toute forme d’engagement capable de le faire fuir et tourner le dos à la plus grande histoire de toute sa vie. Galen le sait, il n’insistera donc pas. Mais à chaque fois, Orson a le sentiment que l’ex scientifique essaie de remettre cette proposition sur le tapis. À chaque fois. Il se montre d’ordinaire fuyant. Mais cette fois-ci, c’est un souci d’une autre autre nature qui préoccupe les pensées de l’ex architecte impérial.

« Tu me combles, Galen. Je suis certes exigeant, mais j’estime être entre de bonnes mains… avec quelqu’un comme toi. » Il sourit. Un sourire franc, sans hypocrisie ou malhonnêteté. « Fais-moi cette mauvaise journée. » Rien qu’une soirée. Tous ces ennuis… balayés… « Je suis à ta merci. » Il soupire d’aise, en sentant les mains de Galen s’activer pour délasser toutes ses épaules nouées. C’est un maigre sacrifice qu’il lui fait, en acceptant d’être à sa merci pour la soirée. Orson est un obsédé du contrôle. Mais Galen mérite ce petit pas. Il doit à tout prix lui faire oublier cette Jyn Erso. Quel meilleur moyen que de lui donner une chose qu’il a pour habitude de lui refuser ? Cela le distraira suffisamment du réel problème de leur couple. Les mensonges. Le manque de communication. Les secrets. Jyn Erso. « J’admets que ta proposition est extrêmement tentante… » Un bon bain chaud, moussant à souhait, et une flûte de champagne. À quoi rêver de mieux ? Orson pousse un long soupir d’aise. Il pense avoir chassé les doutes de l’esprit de Galen. À tort, ce dernier revient à la charge. Orson préfère alors noyer le poisson en se fondant en compliments mielleux, tel le beau-parleur qu’il est. « Tu me connais très bien, sûrement mieux que moi-même, Galen… Tu as toujours su… Déjà à Brentaal… Est-ce la maturité ? Tu es de cinq ans mon aîné, après tout. » Est-ce qu’il peut tout lui dire ? Bien sûr… que non. Voilà le constat que s’en fait Orson Krennic. Non… Il ne lui dira jamais rien. Il en va de la survie de leur relation. Orson a bataillé comme un lion pour avoir ce qu’il a, actuellement. Il n’y renoncera pas. Il mentira, — encore et encore. C’est sa drogue. Le mensonge  est son moyen de survivre dans un monde de plus en plus hostile. « Fais donc couler ce bain, veux-tu ? » soupire Orson après un temps d’absence. « Nous parlerons après. » Ou jamais. « Ce n’est rien d’important. C’est… le travail. Je me sens dépassé par toutes ces deadlines. Je ne trouve pas d’inspiration pour écrire mon prochain livre. J’ai tout essayé… Je suis bloqué. Je m’inquiète, tout simplement. » confesse Orson avec un minimum de désespoir pour que cela soit crédible. Il ne ment qu’à moitié. Il est vrai qu’il est pris à la gorge par quelques pannes d’écrivain célèbre s’étant reposé sur ses lauriers, mais ce n’est pas ce qui le met réellement dans un état de nervosité telle qu’il en a les mains moites, la mâchoire contractée et les muscles de la nuque en miettes. « Il n’y aura toujours que toi et moi, tu me le promets. » Orson tourne son visage, très lentement. Il le dévisage du coin de l’œil. « Quoiqu’il se passe. J’ai ta parole. Tu me l’as juré. Y déroger serait une insulte à ton honneur. » Il se fait menaçant, sachant les principes éthiques très stricts de Galen. C’est si facile de le faire jurer, alors qu’il ignore tout de la vérité. Comme si Orson croyait pouvoir le garder dans cette bulle… jusqu’à la fin de ses jours. Ils font ménage à plusieurs en réalité. Lui, Galen et tous les souvenirs de famille de Galen qui feront un jour ou l’autre surface. Si ce n’est pas déjà le cas. Ils exploseront sans scrupules la bulle qu’à construite Orson Krennic sur cette île. Orson le perdra à tout jamais. Il perdra tout. Son ami, son amant, y compris son moyen de recréer l’Étoile de la Mort, ici bas.

 @Orson C. Krennic


APPARTEMENT D'ORSON KRENNIC ET DE GALEN ERSO
(( NOVEMBRE 2023 ))

Galen fronce légèrement les sourcils quand Orson suggère qu’il pourrait lui offrir une partie de sa vie d’avant… Ah, sa vie d’avant… Il n’est pas rare qu’il l’évoque, et encore moins rare que Galen cherche à s’imprégner de ces informations pour reconstituer le puzzle mental de sa propre histoire… Lui aussi, il aimerait retrouver sa vie d’avant, pour comprendre qui il avait été… et peut-être aussi pour redevenir l’homme qu’il a peur de ne plus être, parfois, quand le regard d’Orson se voile d’une nostalgie qu’il n’est pas capable d’interpréter correctement. Ici et maintenant, il ne peut que faire au mieux avec l’instant présent… qui est loin d’être désagréable, même si régulièrement perturbé par d’incompréhensibles échos d’un passé qui lui échappe presque intégralement. Une partie de sa vie d’avant… Parfois, Galen aurait presque tendance à entendre du reproche dans ce constat, comme s’il lui reprochait de l’avoir arraché à cette vie passée… Mais c’est probablement une surinterprétation de sa part… fondée sur ses propres incertitudes. Orson est insatisfait. Il le voit. Il le sent… Et il se sent insatisfait en retour, car il n’est pas capable de rendre véritablement son amant heureux… et c’est… profondément déplaisant. Galen ne veut pas remuer le couteau dans la plaie en remettant sur le tapis ses lancinants questionnements… Pourtant, ces derniers demeurent, et l’image de cette jeune femme, cette Jyn Erso, ne parvient jamais tout à fait à déserter son esprit.

Alors, c’est au fond une sorte de dérobade, à laquelle ils consentent tous deux, que Galen propose à Orson en suggérant de le détendre, et de lui faire oublier cette soirée désagréable. Une esquisse de sourire étire les lèvres de Galen quand il entend ces mots : « Je suis à ta merci ». Il ne pense pas que ce soit vrai, ni que ça le sera un jour… mais cela reste agréable à entendre malgré tout. Car s’il en est un qui est à la merci de l’autre, c’est bien Galen, dont la vie semble entièrement dépendre d’Orson, si bien qu’il ne possède presque plus rien d’autre. Le scientifique sait, au fond, qu’il serait probablement préférable, pour eux deux, qu’il mette sa curiosité en veilleuse. Après tout, il est des vérités qu’il n’est pas confortable d’entendre… alors pourquoi devrait-il se les imposer ? Parce que les questionnements qui le rongent sont de plus en plus oppressants… et qu’il n’est pas le seul à en souffrir… Alors oui, il insiste, et Orson consent à admettre que oui, quelque chose le tracasse.

Oui, Galen le connaît bien, il aime à penser qu’il le connaît mieux que personne – et réciproquement –, et qu’il est le seul à pouvoir toucher son âme comme c’est le cas… mais peut-il seulement s’enfermer dans cette certitude ? La vérité, c’est que Galen ne sait plus rien de lui-même… comment pourrait-il véritablement connaître Orson, comme il le voudrait tellement, lui qui ne demanderait qu’à rendre heureux l’homme qu’il a peur de rendre profondément misérable, malgré tout.

« Je m’en occupe tout de suite », répond Galen en dissimulant une moue déçue contre la peau de son amant, qu’il embrasse doucement alors qu’Orson suggère de lui faire couler un bain. Il ne veut pas se disputer, et il ne veut pas le contrarier encore davantage. Il sait qu’ils ne parleront pas après, quoiqu’Orson puisse vouloir dire… Galen n’a pas envie d’en arriver là… mais il comprend qu’il sera probablement plus utile et efficace qu’il fasse ses recherches de son propre côté. « Tu en fais trop », dit-il doucement alors qu’Orson se dissimule derrière des excuses liées au travail. Il sait que ce n’est pas que ça… mais il sait aussi à quel moment il doit cesser de tirer sur une corde déjà usée. « Je vais exciter ton information, crois-moi », ajoute-t-il d’un ton qu’il veut léger, plus mutin, afin de rendre le sourire à son amant.

« Une insulte à mon… » Galen interrompt son geste, pris de court par la menace affleurant à la surface de son discours, alors qu’il lui demande de lui promettre à nouveau qu’il n’y aura qu’eux deux… Galen se sent mal à l’aise… et légèrement heurté, également… Ne lui a-t-il pas suffisamment prouvé qu’il représentait pour lui. « Orson. Je te le promets. » Il plante son regard dans le sien. « Je ne suis rien sans toi. » Littéralement. Rien. Galen se redresse et s’écarte. « Ce bain ne va pas se préparer tout seul. » Il l’embrasse doucement. « Rejoins-moins dans cinq minutes, d’accord ? »

Le temps de leur faire couler un bain moussant et de leur préparer deux coupes de champagne. Pour l’ambiance, Galen se permet également d’allumer quelques bougies... Puis il se déshabille, l’esprit encore plein d’interrogations, avant de se plonger dans l’eau chaude. Il rêve que les bras puissants d’Orson lui fassent oublier pour de bon tout le reste. Mais ce n’est jamais tout à fait le cas.