Il serait bien de dire que la vie de Pepa Madrigal n’a pas si mal commencé. Mais ce n'est pas le cas. Le bonheur n'a été qu'éphémère pour les Madrigal, car malheureusement, peu après la naissance de Pepa, de son jumeau Bruno et de sa jumelle Julieta, leur village a été attaqué. Ses parents ont donc fui sans attendre, leurs enfants et leurs maigres affaires sous le bras. Ils n’ont pas le temps d’aller bien loin et le père des triplés s’oppose à leurs agresseurs. Il n’en ressort pas vivant, brisant le coeur de sa femme et la laissant seule avec ses trois enfants. Seulement, le sacrifice de son mari n’a pas été vain : un don est finalement donné à la famille, en cadeau suite à la perte de ce membre aussi important des Madrigal. Chacun ont donc le droit grâce à l’Encanto, d’avoir un pouvoir qui leur est attribué à la naissance et qui ne se présente que lorsque l’enfant fête ses cinq ans.

Pepa grandit donc dans cette maison magique, qui leur offre ces pouvoirs et également la sécurité et elle obtient une fois l’âge requis, le pouvoir de changer la météo au gré de ses humeurs. Si elle est heureuse, alors il fera un grand soleil ainsi qu’une douce chaleur. Si elle est angoissée, alors un nuage apparaitra au dessus de sa tête et il se mettra même sans doute à pleuvoir. Et si jamais elle est en colère, là c’est autre chose : Pepa peut déclencher de véritables tempêtes, des ouragans dangereux.

Finalement, elle grandit, essayant de gérer au mieux son pouvoir. Mais il n’est pas pire que celui de son frère, Bruno. Lui peut voir l’avenir et ses prédictions sont toujours mal prises, mal vues. Tout le monde se méfie plus ou moins de lui et elle n’a jamais vraiment aimé ça. Pepa a toujours su que ce don tourmentait son frère et si elle avait pu échanger leur place, sans doute qu’elle l’aurait fait…

Quelques années plus tard, elle se marie avec Felix. Avec lui, elle a trois magnifiques enfants : Dolores, qui a le pouvoir d’entendre à plusieurs kilomètres à la ronde, Camilo qui lui est capable de changer d’apparence à volonté et le petit dernier Antonio dont le pouvoir est de parler aux animaux. Aux côtés de ses enfants, de son mari, de sa soeurs et de ses nièces, Pepa se fait une petite vie tranquille. Seulement, il y a encore une ombre au tableau.

Bruno.
On ne parle pas du Bruno.

Depuis le départ soudain de son jumeau, qui n’a laissé ni lettre ni dit au revoir, Pepa est infiniment triste. C’est pour cela qu’elle a décidé de tirer un trait sur Bruno. Elle refuse donc de parler de lui et de même mentionner son nom. Sa devise lorsque ses enfants ou nièces lui posent une question sur lui ?

On ne parle pas de Bruno.
C’est plus sage de ne pas parler de Bruno.

Malheureusement, Mirabel a été curieuse. Trop curieuse. Elle a posé des tas de questions et Pepa a essayé de lui répondre en dépeignant une version très imagée de Bruno, faisant de lui le méchant de l’histoire, afin qu’on cesse de s’intéresser à lui. Parce que ça ferait plus de mal que de bien, que Mirabel ou n’importe quel Madrigal, essaie de s’attacher à Bruno. Il finira forcément le coeur en miette, comme ça a été le cas pour Pepa. Elle a encore aujourd’hui, plus de dix ans après son départ, du mal à se faire à son absence. Après tout, il est son frère jumeau et elle l’aime.

Mais elle ne veut plus parler de Bruno.

Mirabel est têtue. Elle retrouve son oncle et en résulte un évènement terrible, qui conduit à l’effondrement de leur chère maison. Pepa et les autres ont la chance de sortir in extremis de la maison, avant que celle-ci ne tombe totalement en ruine. Puis, la seule chose dont elle se souvient ensuite, c’est de s’être réveillée dans cette ville inconnue. Sans sa famille, sans les siens. Depuis, elle les recherche sans relâche. Elle ne dispose plus de ses pouvoirs et se sent un peu démunie sans eux, mais pour Pepa, ça reste secondaire. La seule chose qui lui importe maintenant, c’est de retrouver son mari, ses enfants, sa mère et ses jumeaux…