What kind of sorcery is this? ((Ted))

What kind of sorcery is this?

with @Edward Tonks (the twin?)

Il y a des jours où il s’étonne du naturel avec lequel il s’est adapté en ce monde, mais ce n’est pas comme si on lui avait donné le choix. Obtenir son permis de conduire a été l’un de ses premiers accomplissements et jusqu’à ce jour, Arthur n’a rien fait de moins qu’exceller dans l’art du conducteur modèle. Alors ce matin, son ego s’est vu irrité lorsqu’il a trouvé sur son pare-brise, un présent dont il se serait bien passé. Sa seule erreur a été d’oublier son fichu téléphone alors qu’il vit au douzième étage, et de s’être arrêté sur le trottoir pour cela. Il n’avait pas le temps de trouver mieux au risque de se mettre en retard et Arthur est toujours ponctuel. Il ne s’est absenté que deux minutes, ou presque et l’endroit n’est pas si dangereux ou du moins, pas autant que cette maudite feuille l’atteste. Il a froissé le procès-verbal entre ses doigts et repris le cours de sa journée, sans rien laisser paraître de tout cela jusqu’à la fin de son service.

Il est un peu moins de dix-sept heures quand il claque la portière de son suv, le visage troublé, mais déterminé et c’est avec sang-froid qu’il passe les portes du commissariat. Il aurait aimé apercevoir l’agent qui l’a verbalisé pour avoir la possibilité de se défendre avant d’être jugé, car c’est bien là ce qui le dérange. On l’accuse de quelque chose en son absence et il devrait payer sans l’ouvrir ? Il prenait la peine d’écouter les plaidoiries sous son règne, autrefois, mais ça fait partie des choses auxquelles il ne s’habitue pas encore ici. Il s’arrête donc devant l’accueil où on lui fait signe d’attendre, mais il en décide autrement en plaquant sa petite feuille froissée contre le bureau. Pourquoi est-il venu présenter cela ici ? Pour contester son amende, pardi. C’est plus de cent dollars qu’il n’a pas envie de payer, pour un stationnement pas si dangereux à ses yeux et il est prêt à revoir la sentence à la baisse, au mieux, car il ne réfute pas sa culpabilité. Il voudrait seulement parler à l’agent responsable de son humeur massacrante, son matricule noté scrupuleusement sur sa maudite feuille, mais on lui refuse cette requête.

“Ce n’est pas si simple” lui dit-on, tandis qu’un jeune policier l’amène à l’écart pour tenter de le raisonner. L’ancien roi prend sans doute les choses trop à cœur, car il y a des cas bien plus graves à défendre qu’un défaut de stationnement, mais il en va de son honneur. Il vit et s’adapte aux mœurs du vingt-et-unième siècle, mais il vient d’un autre temps et quelques années ne suffisent pas à effacer toute une vie de règles différentes. S’il écoutait le chevalier qui sommeille en lui, il jetterait même ses mitaines en cuir au sol, pour provoquer l’impertinent en duel. Ce pauvre agent ne lui a rien fait, mais en comprenant qu’il n’aura pas gain de cause, Arthur s’acharne sur le jeune homme en levant la voix sur lui. C’est injuste, c’est bruyant et au vu de cette querelle qui menace la tranquillité des lieux, on le menace de l’escorter vers la sortie – “ne me touchez pas.” Sec et froid, mais n’est-ce pas un comble pour quelqu’un qui travaille dans la sécurité ? Il devrait savoir garder son sang-froid, lui mieux que quiconque, mais c’est là une tare qui le suit depuis son enfance. Il n’a pas souvent de patience lorsqu’il se sent offensé.  

What kind of sorcery is this?

with @Edward Tonks (the twin?)

Une belle bande d’incapables, voilà les termes qui lui viennent à l’esprit quand la situation s’envenime et qu’un des agents lui attrape le bras. Ce n’est cela dit qu’un avertissement et une incitation à sortir de lui-même, mais Arthur n’est pas vraiment décidé à bouger. En fait, il remarque tout juste l’attroupement qui s’est formé autour d’eux et ne s’en voit que plus amer. Ils sont rapides et efficaces pour le chasser, mais lorsqu’il s’agit d’aider quelqu’un… il n’y a plus personne et alors qu’il en fait la remarque, avec en prime un sourire des plus insolents, c’est la goutte de trop. Ils sont maintenant deux sur lui avec la ferme intention de le traîner jusqu’aux portes, mais Arthur veut désormais s’y rendre par lui-même - fierté oblige - et leur somme de le lâcher. Il est en train de jouer avec leur patience et il le sait, mais l’atmosphère change soudain lorsqu’un civil attire l’attention. Les policiers qui le retiennent se taisent pour écouter, perplexes et Arthur ne discerne pas grand-chose de sa position, mais il entend vaguement la conversation qui se profile non loin. Il entend bien que la personne essaie de calmer la situation, mais il ne comprend pas pourquoi celle-ci émet des excuses… du moins, jusqu’à ce que les policiers le relâchent et qu'on le pousse devant son mystérieux sauveur.

Il aurait pu relever la brutalité du geste ou leur adresser une dernière remarque acerbe, mais le choc lui lève toute répartie. Envolée tandis que son reflet lui fait face et il se souvient avoir entendu le mot ’frère’ plus tôt, oublié sur le moment, mais qui prend plus ou moins son sens désormais. “Quoi ? Ma… femme ? Ah, oui.. bien sûr.” Ses pensées se bousculent dans son esprit confus, mais il a tout de même compris l’intention derrière tout cet acte. C’est évident que cet homme, qui lui ressemble en tous points, ne le connaît pas plus que lui. Il le voit dans son regard et l’entend dans son rire forcé, mais face aux visages perplexes autour d’eux, Arthur entre dans son rôle. Les policiers s’éloignent enfin, sauf un qui le regarde avec défiance et celui-là même qui l’a poussé quelques minutes plus tôt. “T'as d’la chance mon gars et j'te conseille d'écouter ton frangin si tu n'veux pas de problèmes. Il en faut toujours un plus débile que l'autre, faut croire.” Bien que tilté par la remarque acide, Arthur a retrouvé sa lucidité et il prend une grande inspiration avant de s’élancer vers son mystérieux jumeau. Lorsqu’il arrive à son niveau et pour ne pas réduire ses efforts à néant, il prend l’homme par les épaules et lui tapote gentiment le dos en avançant, direction la sortie.    

Ils s’éloignent assez, mais pas trop non plus, quand Arthur s’arrête pour lever le masque et laisser son visage exprimer toutes les questions qu’il se pose. Comment est-ce possible ? Il est fils unique et n’a jamais eu d’enfants, à sa connaissance. Il a déjà rencontré un autre Arthur, mais avec un visage différent ; se pourrait-il qu’il y ait un deuxième lui, au sens le plus propre ? Ce serait bien plus perturbant que ça ne l’est déjà et l’idée ne lui plaît guère, à dire vrai. “Excusez-moi, mais… qui êtes-vous ?” Il le dévisage sans trop s’en rendre compte, fasciné par les détails de leur ressemblance et curieux aussi, vraiment curieux, de savoir s’ils ont un lien de parenté. “Avant tout merci, vraiment. Vous n'étiez pas obligé d'intervenir … c'est plutôt fou comme coïncidence, d'ailleurs.” Dit-il en regardant vers le bâtiment, songeur, puis à nouveau vers son double. Quelles étaient les chances ? Il fronce les sourcils, comme soucieux d’être face à un quelconque maléfice, mais pourquoi prendrait-on la peine de lui sauver les miches ? Non, ce n’est sûrement qu’un mystère de plus lié à cette maudite ville. “C'est… perturbant. Je m'appelle Arthur, au fait.” Il tend une main entre eux, mais un homme en uniforme les approche en courant et il change d’avis pour lui donner un coup amical dans l’épaule, tout sourire. “Votre portefeuille, monsieur !” Oh, il a dû l'oublier à l'accueil. Il récupère l’objet en remerciant l’employé et attend de le voir s’en aller pour soupirer. En soit, il n’a plus besoin de jouer la comédie maintenant, mais c’en est presque amusant.  

What kind of sorcery is this?

with @Edward Tonks

Ce monde ne cessera de le surprendre, décidément et alors qu'il s'adapte tout juste à sa modernité et ses lois, voilà que le sort choisit de le tester à nouveau. Il pourrait être coincé dans un rêve ou être victime d'une hallucination, mais l'emprise des policiers sur son corps est bien réelle et sans trop chercher à comprendre, Arthur décide de jouer le jeu. Parce qu'il n'a pas envie d'envenimer les choses malgré tout – même si son tempérament le contredit – et qu'il ne voudrait pas gâcher les efforts de son double.. car c'est ce à quoi la ville le confronte aujourd'hui : un sosie un peu trop parfait, qui a aussi trompé les gens autour et pour qui désormais, les deux blonds seraient des frères. Arthur lui-même pourrait le croire si ce monde n'était pas aussi mystérieux qu'inquiétant. Sorcellerie que tout cela, mais face à la bienveillance de l'autre homme, il n'y voit pas autant de mal qu'il le devrait. Au contraire, l'ancien roi se montre plutôt curieux sur l'identité de ce double qui pourrait encore le surprendre. Son ego lui dit qu'avec un tel charisme – égal au sien, les chevilles vont bien – l'homme devait avoir son lot de particularités et d'expériences, quelles qu'elles soient. Edward Tonks, en voilà un drôle de nom. Il ne fait pas attention au fait qu'il l'ait appelé 'Arthur' ou du moins, pas dans l'immédiat, jusqu'à ce qu'il se présente en retour et qu'il réalise.

“Comment..?” Il aurait manqué un épisode de sa vie ? Il ne lui a même pas précisé son nom de famille, mais l'intonation de sa voix ne laisse aucun doute et c'est troublant. Puis, le nom de Merlin est mentionné et alors, tout s'explique. Il n'est plus question de parler de hasards entre sa rencontre avec un autre Arthur et un sosie, qui tous deux ont eu affaire au Merlin de sa réalité avant lui. Sa surprise n'est pas aussi forte que sa rancœur, envers ce monde et ses créateurs, mais il garde la face malgré tout. “Oh, vraiment ? Alors vous saviez que j'existais ?? Je veux dire… que vous aviez une copie conforme quelque part ? J'espère qu'il ne vous a pas trop ennuyé.” Dit-il avec humour, en parlant de son ami. Après quoi, l'intervention d'un policier lui rappelle les raisons de leur rencontre et l'embarras revient au galop. Il se frotte la nuque en réaction aux paroles de Ted, d'une générosité bien rare toutes époques confondues. “J'essaie de prendre sur moi la plupart du temps, j'vous assure. Vous allez rire, mais je suis un agent de sécurité ici et c'est un peu mon boulot de.. garder mon sang froid. On en attendait pas moins de moi avant aussi, mais… attendez, donc Merlin vous a tout dit ?” Qu'il demande, en ressassant toutes les informations. Ted semble savoir qui il était avant, le Arthur des légendes, c'est vrai.. il avait presque oublié que son histoire a pris bien des formes au point même qu'il existe d'autres versions de lui-même. Et voilà, son cerveau fume encore à cette pensée.

Arthur revient dans le moment présent et il y pense, mais Ted n'est sûrement pas venu au commissariat sans raison et cette intervention a dû changer ses plans, d'une certaine façon. “Vous étiez là pour quelque chose d'important ? Une enquête peut-être ? Mais au lieu de m'en vouloir, vous seriez prêt à revenir jouer la carte du frère pour m'aider ? Vous êtes d'une bienveillance bien étrange. Devrais-je m'en méfier ?” Le ton est à moitié sérieux, à moitié léger, mais il n'en serait pas à sa première erreur de discernement ni à son premier excès de confiance. “Je me sens en dette envers vous cela dit, alors si je peux faire quelque chose… et si jamais un jour les ennuis vous trouvent, je vous rendrai la pareille.” C'est la moindre des choses, non ? Il lui sourit et sort son téléphone en avance, même s'il aimerait discuter un peu plus avec l'homme et qu'il ignore si ce dernier est pressé ou non.  



PS: Oh ne t'inquiètes pas, ça arrive