Pour vous raconter l’histoire de Godric, il me faut remonter dans des temps immémoriaux, à l’époque de la conquête de la Gaule par les Romains. Plus exactement, au premier siècle avant Jésus Christ, sur la côte gauloise. Le tatouage sur son bras gauche en est la preuve. Il s’agit d’un symbole tribal désignant l’eau. L’enfance de Godric n’a pas été idyllique, loin de là. Tout d’abord, il fut capturé alors qu’il était adolescent par l’armée romaine  au cours d’une des invasions de la Gaule par Jules Cesar entre l’an 58 et l’an 52 avant Jésus Christ. Il fut ramené à Rome et vendu comme esclave. Par un malheureux coup du sort, il s’avéra que son maître romain était un vampire, et pas le plus sympathique de cette espèce. Il a marqué Godric en utilisant un tisonnier, puis il l’a torturé, le maltraitant physiquement et sexuellement, alors qu’il grandissait.

C’est à l’âge de seize ans que son maître le transforma en vampire. Pendant plusieurs années, voir un ou deux siècles, Godric resta aux côtés de ce maître cruel et sadique. Le temps pour lui d’apprendre tout ce qu’il y avait à savoir sur la vie vampirique et le temps de maîtriser ses nouveaux pouvoirs. Pensez-vous que Godric avait pardonné à son maître les traitements que celui-ci lui avait infligé alors qu’il était un mortel ? Ce serait bien mal le connaître que de penser une telle chose, mais une des qualités de Godric a toujours été la patience et il appliquait l’adage, qui n’était pas encore connu : la vengeance est un plat qui se mange froid. Une fois que Godric eut appris tout ce qu’il devait savoir et une fois qu’il maîtrisa parfaitement ses pouvoirs, il assassinat son créateur sans le moindre remord, au contraire, il en tira même une grande satisfaction. Enfin il avait sa revanche.  Bien sûr, cet acte n’est pas spécialement apprécié par l’ancienne communauté vampirique. Normalement, le lien qui existe entre un vampire et son créateur est un lien profond qui va bien au-delà de ce que les humains appellent l’amour, et Godric lui-même se demande comment il a réussi à tuer cet homme, mais le principal pour lui c’est qu’il y soit parvenu. S’en suivit alors une vie d’errance, la vie d’une créature chassée, traquée par ses semblables. Il ne voulait pas se frotter à la justice vampirique, alors il vivait caché dans des régions sauvages pendant des siècles.

Godric avait une fascination pour l’armée qui datait de sa capture par l’armée romaine quand il était enfant, si bien qu’il passait son temps à suivre et épier chacune des armées qui croisaient son chemin de vampire. Il suivait les armées, les observant et parfois participant aux batailles, se nourrissant des blessés et les tuant. C’est au début du dixième siècle, alors qu’il se trouvait en Britannia que sa route croisa celle d’Eric Northman. Il observa le Viking pendant que celui-ci participait à un raid côtier nocturne. Godric fut fasciné par la rage et l’habileté au combat du jeune homme. Après la bataille, alors que les compagnons d’Eric, mortellement blessé, s’apprêtaient à le brûler comme le voulait la coutume des Vikings, Godric interrompit la cérémonie et tua les deux camarades d’Eric et s’approchant de ce dernier, il lui offrit la vie éternelle et le transforma, créant ainsi entre eux un lien comme il n’en avait jamais connu auparavant avec son propre créateur.

Ensemble ils parcoururent le monde, décimant des populations pour se nourrir, jusqu’à ce que Godric décide d’en venir  à de meilleurs sentiments vis-à-vis de l’humanité, après plus de mille ans de haine et de destruction, il fit preuve de plus d’empathie et devint le Godric que l’on connaît aujourd’hui. En 1665, à Londres, il transforma Norah Gainesborough qu’Eric lui avait emmené. Le Viking avait été impressionné par le courage de la jeune femme qui avait été contaminé par la peste alors qu’elle s’occupait des malades.

En 1793, il connu la douceur de vivre à la française, Eric et lui habitant Paris et faisant ami – ami avec un tueur en série vampire de son état, Guerra.

Aux alentours de 1908, Godric devint le shérif vampire de la zone 9 de Dallas au Texas. Il y fonda un nid avec deux lieutenants en qui il avait toute confiance, même si les liens qu’il avait avec eux n’étaient pas aussi profonds que celui qu’il avait avec Eric et Norah.
Godric participa également à la Seconde Guerre Mondiale, portant l’uniforme des SS, mais travaillant uniquement pour lui, toujours secondé par Eric. C’est à cette période que les chemins de Godric et d’Eric se séparèrent. Ils ne se revirent pas pendant des décennies, même si Godric gardait toujours un œil de loin sur sa progéniture, prêt à intervenir en cas de besoin.

La dernière fois que Godric revit Eric, c’était peu de temps avant de s’offrir aux rayons du soleil. Il pensait que son sacrifice permettrait aux humains et aux vampires d’apprendre à exister ensemble, mais il ne savait pas qu’il se trompait. Il n’avait qu’un seul regret, celui de quitter Eric, il a même failli renoncer lorsqu’il a vu son Infant près de lui, prêt à se sacrifier pour le suivre dans la mort, Godric ne l’aurait pas permis. Il lui assura qu’il était toujours son père, son frère, son fils, qu’il l’aimait toujours autant, mais lui demanda de le laisser partir. C’est ce qu’Eric fit, la mort dans l’âme.

Et puis il y eut la lune rouge. Godric n’a rien compris. Il aurait dû mourir, alors pourquoi était-il là ? Que faisait-il dans cette ville ? En plus, il n’était même plus vampire. Il devait absolument comprendre ce qu’il s’était passé. Qui sait, peut-être pourrait-il retrouver des gens qu’il avait connu. Il n’y avait pas trente-six moyens de le savoir. Il commença donc ses recherches. Il a retrouvé un établissement, le Fangtasia. Il a bien l'intention d'aller y faire un tour, il n'y a pas beaucoup de personne qui appelleraient leur bar comme ça.