Sujet aléatoire - Jiraya Gama Sennin & Rhaenyra Targaryen

Un foutu sanglier. Ça en était honnêtement presque humiliant, surtout pour quelqu'un ayant l'habitude de fréquenter ces bois et de frayer des animaux et créatures en tout genre bien plus dangereux que ça se retrouvait hors-jeu à cause d'un sanglier. La journée s'était pourtant déroulée comme n'importe quelle autre - exception faite que Rhaenyra avait décidé de couper par la forêt pour raccourcir son trajet en direction de la maison de quelques précieuses minutes au lieu d'employer son itinéraire habituel. Des écouteurs diffusant de la musique à un niveau sonore beaucoup trop élevé dans les oreilles, un téléphone seulement partiellement chargé entre les mains pour lui permettre de garder son attention monopolisée et elle avait été parée.

D'un pas décidé mais surtout l'esprit transporté, elle avait commencé à traverser la forêt dans le but de pouvoir rapidement regagner la civilisation. Généralement, la Targaryen se montrait un peu plus précautionneuse lorsqu'elle s'aventurait dans ce type d'endroits : bien que peu réputée pour un instinct de survie la poussant à une quelconque paranoïa, l'idée de croiser la route d'une personne potentiellement malintentionnée était suffisante pour la forcer à rester un tant soit peu sur ses gardes. Cette fois néanmoins, un excès d'assurance ou simplement d'inconscience l'avait forcée à penser que rien n'était susceptible de se produire : après tout, pour le nombre de fois où elle s'y était rendue, elle n'y avait jamais croisé qui que ce soit et cela devait bien prouver quelque chose, non ?

Des soupçons, elle avait commencé à en avoir lorsque des grognements lui étaient parvenus entre deux musiques, la forçant à se stopper net dans son trajet. Fermant aussitôt son application musicale, la blonde tenta d'écouter les bruits environnants pour voir si c'était simplement son esprit qui lui jouait des tours ou s'il y avait réellement quelque chose de menaçant aux environs. Au bout de quelques instants à ne rien entendre, elle tenta de se remettre en route avant de se retrouver soudainement percutée par l'immense bestiole, celle-ci semblant néanmoins plus déterminée à fuir quelque chose d'autre qu'à réellement l'attaquer. Et si, en temps normal, elle n'aurait pas demandé son reste et aurait simplement détalé de son côté pour éviter de finir écrasée ou prise en chasse par quelque chose de plus menaçant encore, la manière dont sa cheville avait été furieusement piétinée par l'animal l'en empêcha. Les larmes lui étant montées aux yeux sous l'effet de la douleur, étant à peu près sûre qu'il y avait pas mal de possibilité pour qu'une fracture s'y soit glissée, elle se maudit mentalement pour son manque de prudence. Pour toutes ces fois où son père l'avait mis en garde, elle devait désormais reconnaître qu'il avait raison… mais périr dans des circonstances aussi ridicules que celle-là était tout de même particulièrement douloureux pour l'ego. Ou du moins était ce ce sur quoi elle médita un court instant qui lui parut pourtant déjà bien trop long, et ce jusqu'à ce qu'un parfait inconnu ne se retrouve face à elle. A vue de nez, elle lui aurait donné la quarantaine et une partie d'elle espéra qu'il soit davantage de ceux susceptibles de l'aider grâce à un quelconque instinct paternel ou quelque chose de ce style plutôt que de vouloir profiter de la situation. Ou simplement l'abandonner là, d'ailleurs. C'était évident : la présence d'un autre être humain ici à cette heure-ci résultait déjà du miracle, personne d'autre ne viendrait l'aider.

« J'ai… réellement besoin d'aide, parvint elle à articuler entre ses dents serrées de douleur, n'ayant toutefois pas encore réussi à se résoudre à utiliser une supplication en tant que telle. »

Si Rhaenyra avait écouté les conseils de son père à l'époque où elle vivait encore sous sa protection, probablement ne se serait-elle pas retrouvée dans une situation comme celle-là. Bon nombre de fois, il lui avait fait la leçon quant au fait de se balader en zone hostile et, dans cette ville, il y avait difficilement plus difficile qu'une forêt. Les mœurs y étaient différentes, les réprimandes en cas de délits également et c'était probablement grâce à cela qu'elle se permettait aussi souvent de tels écarts. Ici, elle n'était qu'une jeune fille parmi tant d'autres et personne n'aurait le moindre intérêt politique à s'en prendre à elle, après tout. Un animal sauvage, en revanche, ne faisait attention au statut de personne et ça... l'audacieuse avait eu tendance à l'oublier. Ce serait définitivement le type de mésaventures dont elle éviterait de parler à l'avenir et autour de laquelle elle broderait probablement une histoire un peu plus floue et moins honteuse si quelqu'un la questionnait à ce propos. Comment ses collègues pourraient ils la prendre un tant soit peu au sérieux en apprenant qu'un simple animal avait réussi à la terrasser ?

Enfin, ça, c'était déjà à condition de réussir à se tirer de ce mauvais pas. En dépit de la peur et de l'adrénaline qui déferlait dans ses veines, sa première tentative pour se relever fut un cuisant échec : compte tenu de l'état dans laquelle celle-ci se trouvait désormais, sa jambe refuserait probablement catégoriquement de la porter. Portant naturellement une main au niveau où la bête l'avait chargée, récupérer celle-ci emplie d'une substance vermeille qui ne lui était que trop familière.  « Merde ! » Jura t-elle aussitôt, très vite convaincue que les larmes ayant commencé à emplir ses yeux étaient tout aussi présentes à cause de la frustration de s'être faite avoir aussi bêtement que de la blessure en elle-même.

Toute la préoccupation que la Targaryen était supposée porter à son propre état se dissipa pourtant dès l'instant où quelque chose de beaucoup plus... grand rentra dans son champ de vision. Un crapaud violacé géant, accompagné d'un homme. Sa première pensée fut de croire qu'elle perdait complètement l'esprit, sa bouche s'entrouvrant légèrement de surprise sans en laisser échapper le moindre bruit. Oui, ça ne pouvait être que ça. Ou peut-être que les animaux sauvages de ce monde étaient dotés d'un poison suffisants pour lui faire imaginer ce genre de choses et qu'elle ne venait de l'apprendre, à ses dépends, que bien trop tard. Dépitée et à bout de force, elle laissa finalement retomber sa tête sur le sol plutôt que de s'efforcer à rester redressée : bien qu'elle n'y croit pas réellement, une partie d'elle avait sincèrement envie de croire que tout cela n'était que le fruit de son imagination. Ou mieux encore, un mauvais rêve. Peut-être aurait-elle la chance de s'éveiller au fond de son lit d'ici quelques minutes, la respiration haletante sous l'effet du cauchemar qu'elle venait de faire et qu'après une rapide vérification, sa jambe s'avérerait être complètement intacte.

Les yeux mi-clos, l'impression d'entendre des voix telles que des murmures la força à les rouvrir. Et, en dépit de toute sa surprise, sa vue fut la même que la première fois. Était elle franchement en état de tenter de comprendre ce qui était rationnel et ce qui ne l'était pas ? Définitivement pas. « Un sanglier. » Le simple fait de devoir se concentrer sur sa respiration en dépit de la douleur lancinante au niveau de sa cheville lui demanda un effort qu'elle n'aurait pas pensé devoir fournir aujourd'hui. Prenant une profonde inspiration, elle poursuivit. « Mais il était... réellement immense. » C'était pourtant tout sauf la première fois qu'elle se retrouvait confrontée à ce type d'animal - il lui était même arrivé d'en achever un simplement avec l'aide d'une dague. Sauf que cette fois, elle ne pouvait pas compter sur Criston pour l'empaler d'une épée en lui mâchant le travail. A vrai dire, elle n'était même pas réellement sûre de pouvoir compter sur l'inconnu qui lui faisait désormais face. Celui-là lui avait pourtant paru... différent. Plus agressif, sans aucun doute. Plus grand, également. Pas uniquement animal, éventuellement ; mais c'était peut-être uniquement la douleur qui suffisait à lui faire perdre l'esprit au point de se retrouver aux portes de la psychose.

Du coin de l'œil, la blonde vit l'humain extirper un petit récipient de verre de son sac. Celui-ci semblait contenir une étrange concoction qu'elle était bien incapable d'identifier et dès l'instant où il sembla la pencha légèrement dans sa direction dans le but de la faire boire, ses quelques semblant d'instinct de survie semblant enfin refaire surface. « Je ne tiens pas à paraître ingrate mais... qui êtes-vous ? » Lança-t-elle en posant initialement une main sur la sienne le temps de réfléchir quelques secondes à savoir si elle souhaitait prendre le risque de lui faire confiance avant de se résigner : ce n'était pas comme si elle était en position de jouer les difficiles. Une fois l'atypique potion avalée, ses sourcils se froncèrent légèrement avec une expression dubitative en réalisant que la douleur semblait étrangement commencer à s'estomper. Effet placebo ou liquide miraculeux ? « Qu'est-ce que vous êtes au juste ? Et qu'est-ce que c'était que... ça ? » Bien que désormais habituée à la médecine moderne qui était plus efficace que le lait de pavot d'antan, un effet aussi immédiat restait particulièrement étonnant.

Durant quelques brefs instants, sa réponse la laisse bouche bée. De là où la jeune fille venait, les gens tels que les ninjas n'existaient tout bonnement pas et la seule référence qu'elle ait résidait dans des livres ou films qu'elle avait pu voir à la télévision. Naturellement, ça ne pouvait que la surprendre. Pourtant, il lui fallut peu de temps pour relativiser : il ne lui avait pas fallu faire énormément de rencontres pour se rendre compte que les dragons, pour ne citer qu'eux, n'étaient considérés que comme de simples légendes dans l'imaginaire de beaucoup de gens issus de ce monde. Comment pourrait t-elle douter de l'existence de ninjas dans ces conditions ?

« En admettant même que je l'aurai voulu, ce n'est de toute façon pas comme si j'avais beaucoup d'autres choix que de vous croire... »

Le semblant de sourire quoi que déformé par la douleur présent sur son visage trahit que ses mots, bien que sardoniques, ne sont ni une provocation ni un quelconque reproche. S'il ne s'était pas trouvé dans les environs, les Sept seuls auraient pu savoir dans quel état elle aurait terminé : la bête aurait pu revenir pour achever le travail, au même titre qu'une autre ou de quelqu'un avec des intentions bien moins honorables qu'un homme inconnu décidant de lui venir en aide.

« C'est... d'une efficacité déconcertante, je dois le reconnaître. Je n'avais encore jamais vu quelque chose d'aussi instantané. »

Le lait de pavot, médicament qu'elle connaît le mieux, était réputé pour certes atténuer la douleur, mais il avait également la fâcheuse tendance de faire perdre l'esprit — effet qu'elle n'avait pleinement compris qu'en lisant des bouquins modernes. Quant à la médecine de cet endroit... il fallait reconnaître que même en étant plus variée et diablement plus compétente que celle administrée par les mestres, celle-ci était bien loin d'être aussi miraculeuse que l'étrange concoction qu'elle venait d'ingérer.

« Vous semblez particulièrement bien connaître cet endroit. Ainsi que ses créatures. »

Peut-être avait-il simplement plus l'habitude qu'elle de se promener par ici et était t-il par conséquent plus renseigné qu'elle ne l'était sur la faune et la flore environnante, mais sa curiosité ne pouvait qu'évidemment ressortir maintenant que la douleur semblait être passée au second plan. Comme pour prouver ce dernier point, la main au préalable fermement pressée autour de sa cheville relâche cette dernière, visiblement rassurée quant à l'état de cette dernière.

« D'accord. »

Cette fois, l'audacieuse toujours à la limite de l'insolence parvient à s'empêcher de plaisanter quant au fait qu'elle ne serait tout de même pas ingrate au point d'aller bien loin : compte tenu du fait qu'il lui était venu en aide, elle considérait désormais lui être quelque peu redevable. Et, bien qu'elle soit peu convaincue de réussir à lui être d'une grande aide si une telle chose devait se produire, sa conscience ne pourrait pas le laisser affronter (presque) seul le retour d'un sanglier enragé ou toute autre bestiole potentiellement dangereuse.

« Rhaenyra. Je m'appelle Rhaenyra Targaryen. »

En temps normal, elle aurait au moins essayé d'avoir une posture un peu plus digne comme son nom lui imposerait mais cette fois, l'idée ne lui vient même pas à l'esprit : il venait déjà de la trouver dans une posture ridicule et elle était de toute façon convaincue que ce nom n'avait que bien peu de probabilités de lui être familier d'une quelconque manière.

« Je prenais simplement un raccourci pour rentrer du travail, à l'origine. Je ne m'attendais pas vraiment à ce que... ce genre de choses me tombe dessus. »

Sinon, elle serait passée par la plage : en plus d'être son itinéraire habituel, l'éternelle présence de Syrax aux alentours de ces lieux avait quelque chose qu'elle considérerait probablement comme doublement rassurant désormais. Les yeux rivés sur les mains de son infirmier improvisé, la blonde se contenta d'acquiescer d'un bref signe de tête, visiblement suffisamment convaincue par les talents qu'il avait démontrés avec son breuvage que pour l'empêcher d'y opposer une quelconque résistance, serrant toutefois légèrement les dents face au léger mouvement imposé à sa jambe.

« Vous venez de me sauver, de Je vous dois une fière chandelle... »

Singulièrement reconnaissante, l'ancienne princesse détestait toutefois être redevable et espérait que l'occasion de lui rendre la pareille d'une quelconque façon se présenterait rapidement à eux. Fascinée, elle suivit le moindre de ses mouvements jusqu'à voir un véritable feu de camp naître sous ses yeux. Qu'est-ce qu'elle n'aurait pas donné pour être capable de faire ça également... Pourtant, ses pensées dérivent vers sa mère lorsqu'il lui propose une histoire : c'est le genre de traitements auxquels elle n'a plus eu droit depuis le décès de celle-ci et en dépit des années écoulées, elle aurait été incapable de le refuser. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, son dos se retrouve installé contre l'arbre le plus proche tandis que son esprit se laisse captiver par les aventures qui lui sont racontées jusqu'à ce que son conteur ne s'interrompe.

« Pourquoi ai-je l'étrange impression qu'il ne s'agit pas d'une simple histoire inventée ? »

Son expression amusée se détend toutefois, signe indéniable que son initiative a eu son succès. Il lui faut quelques secondes pour réussir à se sortir de l'état quasi somnolent dans lequel elle se trouve désormais et, avec un bref coup d'œil en direction de sa jambe endommagée, la convalescente laisse échapper un petit soupir.

« Vous pensez réellement qu'on va devoir passer la nuit complète ici ? Ce n'est pas que je ne me sens pas en sécurité avec... vous deux, se justifie t-elle en désignant tour à tour le ninja et son acolyte d'un signe de tête avant de poursuivre. Mais... je présume aisément que vous aviez mieux à faire que de jouer les nourrices pour une imprudente inconnue aujourd'hui. »  

Bien que n'ayant jamais eu l'occasion de dialoguer avec une personne issue du même univers que lui, sa façon de conter des récits aussi passionnés que captivants lui rappelait quelque peu les exploits de chevaliers qui avaient pu lui être autrefois narrés. Exception faite que, très souvent, les héros dont elle avait pu avoir vent des triomphes avaient vécu et étaient décédés bien avant qu'elle-même ne voit le jour, ce qui rendait la véracité de certains détails souvent très questionnable.

« Un tel mode de vie ne vous manque t-il pas ? J'imagine que retrouver l'équivalent ici n'a pas vraiment dû être réalisable... »

La concernant, elle avait considéré les différences entre ce monde et celui où elle avait vu le jour comme un avantage. Il n'y avait plus de trône pour lequel tout le monde semblait prêt à s'entretuer, plus de complots susceptibles de faire tomber sa tête à chaque coin de rue. Ici, chacun semblait avoir d'autres préoccupations qu'un foutu siège de fer pour lequel tant de gens avant (et après) elle avaient complètement perdu l'esprit. Le pouvoir en lui-même n'avait jamais été ce qu'elle souhaitait — ultimement, c'était de récupérer ce qui lui revenait de droit qui l'avait intéressée, au même titre que certains se battaient pour récupérer un bijou ayant appartenu à des parents désormais décédés.

« Une histoire à raconter ? »

C'était décidément une façon très poétique et plaisante d'aborder leur existence. Ce fut lorsque la discussion s'orienta sur la sienne qu'un soupir franchit ses lèvres, l'une de ses joues venant s'appuyer contre son poing en instant alors que ses pensées s'évadèrent en direction d'une époque dont elle avait tenté de laisser la majorité des éléments derrière elle. Du moins cela avait t-il été le cas jusqu'à ce que réapparaissent bon nombre de personnes ayant appartenu à ce même passé. Certains avaient été de bien meilleures surprises que d'autres mais chacune de ces entrevues avait partagé au moins un point commun : cette écrasante nostalgie.

« Je viens du continent de Westeros, dans un univers fort différent d'ici. Nous n'avons pas de ninjas ou de gardiens tels que le vôtre... » Son visage se fendit brièvement un sourire avant de poursuivre. « Mais nous possédons effectivement nos propres légendes et autres... singularités, si je puis dire. »

Empêtrée dans les coutumes dans lesquelles elle avait toujours grandi, l'ancienne princesse ne s'était naturellement rendue compte que celles d'ici étaient bien différentes en discutant avec d'autres personnes de cette ville. Individus dont les yeux s'étaient d'ailleurs écarquillés tels des soucoupes à l'entente de certains éléments. L'un d'entre eux, en particulier : leur lien particulier avec leurs dragons. Ce ne fut pourtant pas son angle d'attaque, son esprit ne pouvant que divaguer en direction de cette foutue prophétie.

« Bon nombre de rumeurs et de prophéties ont circulé tant dans mon univers que dans ma famille elle-même. Mon père, en particulier, y a toujours été très sensible. »

Et comment aurait t-elle pu ne pas en être persuadée face aux arguments qu'il avait pu avancer ? S'humidifiant les lèvres, la jeune femme s'apprêta à poursuivre lorsque l'avertissement du crapaud lui glaça aussitôt le sang. Peu importe ce dont il s'agissait exactement, la chose l'ayant initialement attaquée revenait à la charge et cette fois, elle avait visiblement prévu du renfort. La présence de Jiraya et de son gardien, toutefois, ainsi que des clones que le ninja venait de faire apparaître, lui permettait au moins de ne pas céder à une panique paralysante comme ça avait été le cas un peu plus tôt dans la journée. Face à sa question, le réflexe de venir palper ses poches lui vint d'instinct et, lorsqu'une de ses mains se retrouva au niveau d'un manche de plastique dur qu'elle identifia et sortit de sa poche immédiatement : un cutter.

« Ca devrait faire l'affaire. »

Ou en tout cas, ça le devait. Pourtant, ses doutes ne faisaient que de se renforcer en voyant le nombre de menaces potentielles s'approchant qui ne lui disaient rien qui vaille. Les attribuant d'abord à des figures animales comme celle précédemment aperçue, la manière dont le regard de l'une d'elles gagna soudainement de la hauteur pour atteindre celle d'un humanoïde lui fit très vite revoir son jugement.

« Qu'est-ce que... » Les mots lui manquaient, bientôt au même titre que le souffle. Dans quel merdier s'étaient-ils fourrés ? « Vous apprend-on à combattre ce type de créatures, chez les ninjas ? »

La plupart des dangers que les chevaliers et autres défenseurs du royaume dont Rhaenyra provenait étaient habitués à combattre des menaces que la Targaryen n’avait elle-même naturellement jamais affrontées : sa place de femme n’était pas sur un champ de bataille, en dépit des espoirs naïfs qu’elle avait pu entretenir plus jeune. Pourtant, en quelques mots, Jiraya semblait prouver que les différences entre leurs mondes étaient plus conséquentes que tout n’aurait pu le laisser croire. Le danger auquel lui et ses acolytes s’apprêtaient à faire face ne semblait même pas le faire tressaillir et pour cela, elle ne pouvait qu’en être soulagée. Reconnaissante, même. D’un naturel méfiant, c’était pourtant en lui, ce parfait inconnu rencontré seulement quelques minutes auparavant qu’elle remettait tous ses espoirs de survie – et il réussit même à lui arracher un sourire trahissant un semblant de nervosité face à sa question.

« Même lorsqu’on ne la cherche pas, c’est effectivement elle qui semble nous trouver… »

Confirma-t-elle avant que sa nervosité ne remonte en flèche face aux étranges et menaçantes créatures leur faisant face. Leur apparence combinée à leur attitude fut suffisante pour réussir à faire naître un frisson d’effroi qui lui parcourut le dos, frisson que la blonde s’efforça toutefois de réprimer du mieux qu’elle le pouvait. Une nouvelle fois, ses pensées s’égarèrent en direction de Syrax : bien que ne remettant nullement en question les compétences du ninja auquel elle faisait entièrement confiance, la familiarité qu’aurait pu lui apporter la présence de sa dragonne n’en était pas négligeable pour autant. Ses mots encourageants et remplis de confiance en lui étaient toutefois suffisant pour lui donner presque l’impression qu’elle pouvait en réalité faire face à ce qui les attendait.

« Votre courage n’a décidément rien à envier à celui des dragons, compagnon de Konoha. »

Bien que n’étant pas la plus élitiste des membres de sa famille, cela restait évidemment un compliment d’une bien rare occurrence venant d’une Targaryen. Elle recula d’un pas de sorte à se tenir juste derrière lui comme il le lui avait préconisé, tendant l’oreille pour tenter d’appréhender les éventuels mouvements des créatures. Son allié semblait savoir ce qu’il faisait et la boule magique tourbillonnant au creux de sa main l’intriguait autant qu’elle lui insufflait une assurance certaine : ils n’avaient pas à se battre à mains nues à proprement parlé. Une partie d’elle espérait qu’il ne se trompe pas quant à l’hypothétique et probable peur du feu des créatures : c’était effectivement une croyance relativement répandue et souvent avérée. Est-ce que le fait que celles-ci semblent ne pas être de simples animaux allait changer la donne ? Pour l’instant, rien ne semblait abonder dans ce sens : celles-ci, tournant en rond en évitant soigneusement de trop s’approcher du brasier, semblaient suivre cette théorie – d’une façon d’ailleurs que la jeune femme ne tarda pas à considérer comme suspecte. Au même titre que l’étrange ombre encapuchonnée se trouvant à plusieurs dizaines de mètres de distance d’eux. Ses sourcils se froncèrent lorsque ses yeux la remarquèrent enfin, tentant de distinguer ce que celle-ci fabriquait.

« Dites-moi… Est-ce que vous le voyez également ? »

C’était peut-être une question absurde mais l’entièreté de la situation (au même titre que cet endroit lorsqu’elle y était arrivée, d’ailleurs) commençait à la faire questionner sa santé mentale. Du peu qu’il lui était possible de voir à cette distance, ses mains semblaient gesticuler au même titre que ses lèvres, occupées à marmonner des paroles qu’il lui était impossible d’entendre.

« On pourrait presque croire que c’est lui qui les… contrôle ? »

Ou les invoque. La façon dont les créatures l’ignoraient copieusement en se trouvant pourtant plus proche de lui que d’eux en dépit de l’attention qu’il semblait leur porter pouvait pourtant laisser croire cela. Et si tel était le cas… ne valait il mieux pas s’attaquer directement à la source du problème, à condition que cela soit réalisable ?

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