Il était une fois...
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((amnésie));America n’a aucun souvenirs de son enfance réelle. Son amnésie est, en effet, un mécanisme de défense pour survivre avec ses traumatismes. Malgré son âge adulte, la jeune femme continue de se réfugier dans la fiction. Elle est donc persuadée d’être une princesse extra-dimensionnelle, originaire d’une planète peuplée uniquement de femmes. Ses mères se seraient sacrifiées pour sauver leur dimension, se dispersant dans le ciel comme plein de petites étoiles.
((capacités)); Avant de perdre ses pouvoirs, America pouvait, d’un coup de poing ou de pied, créer des vagues d’énergie destructrices ou ouvrir des portails en forme d’étoile qui lui permettaient de voyager dans l’espace, le temps et les dimensions. America était aussi hyper-consciente des mouvements de l’univers et pouvait sentir ce qu’il se passait ailleurs dans l'univers ce qui lui permettait d’intervenir rapidement en cas de soucis (on pourrait considérer ça comme un genre de GPS cosmique). Sa vitesse, sa force, son endurance, sa longévité et sa résistance étaient surhumaines.
► Un jour de juillet, alors que les feux d’artifices marquant la fête nationale américaine rougissent le ciel de New York, la petite America (très original, compte tenu des circonstances, oui) pousse son premier cri, loin d’être son dernier. Elle est la première enfant d’Amalia et Elena Chavez, deux microbiologistes. Sa petite sœur Catalina, dont elle a tout oublié de l’existence, naît deux ans plus tard. Les mômes grandissent dans un environnement épanouissant, accompagnées de deux mamans (les Amerimoms, comme America aime les surnommer) qui les encouragent à suivre leur curiosité. America est une petite brute hyperactive, mais on l’aime comme ça. En bref : tout va bien jusqu’à ce que ça n’aille plus.
Quatre mois après son cinquième anniversaire, America développe des symptômes du
syndrome Edges, une rare anomalie des chromosomes XX. À défaut de pouvoir compter seulement sur leurs ressources afin de trouver un remède, ses mamans proposent de mettre leurs savoirs scientifiques au service des recherches de l’excentrique docteur Gales. America et Catalina y rejoignent d’autres enfants observées pour le même problème. À priori, les fillettes y vivent bien, protégées du monde extérieur et autorisées à s’amuser ensemble, mais la réalité est toute autre : elles ne sont rien de plus que des rats de laboratoire, subissant jour après jour maintes expérimentations. Parfois, les Starlings (le nom que l’on donne à ces enfants) sont enfermées dans le
Parallèle Utopique, une chambre d’expérimentation que les adultes font passer pour un portail les expédiant dans une autre réalité, alors qu’un flot d’énergie interfère avec leurs chromosomes affectés. Au fil de ces expériences déficientes en éthique, America acquiert ses pouvoirs qui deviendront l’objet d’une fascination pour le docteur Gales.
► Le séjour d’America dans l’institution du docteur Gales s’achève tragiquement. Ses parents, dégoûtées par les manigances du scientifiques, complotent pour détruire les installations et évacuer les enfants. Amalia périt dans l’explosion tandis qu’elle aide les fillettes à sortir. Elena, qui prenait la fuite America et Catalina, est interceptée et tuée par Gales sous les yeux de ses enfants. Avant que Gales ne l’attrape, America ouvre un portail étoilé et s’y jette, sans parvenir à sauver Catalina. L’enfant chute dans l’Atlantique, où elle flotte, sans désir de survivre, jusqu’à Jones Beach. Aussitôt, elle est repérée par les Santana, un jeune couple qui décide éventuellement de l’adopter et de l’élever comme leur propre fille malgré leurs moyens financiers limités. Devant la famille de la famille de l’un, elle est présentée comme une cousine éloignée de l’autre. America prend leur patronyme et devient membre à part entière de cette merveilleuse famille composée de gens qui lui ressemblent. Elle s’attache tout particulièrement à Roberto, son nouveau grand-frère, qui lui offre une peluche qu’elle gardera précieusement.
America ne se souvent de rien quant à son ancienne vie. Dans sa tête, elle est la princesse du Parallèle Utopique et elle a pris la fuite suite au sacrifice de ses mères pour sauver leur univers.
► Dans le cadre d’un exposé à l’école primaire, America présente son arbre généalogique où figurent le Demiurge créateur du Parallèle Utopique, ses Amerimoms, sa grand-mère et elle-même. L’enfant explique ses origines extra-dimensionnelles à ses camarades de classe qui n’attendent pas une seconde avant de s’en moquer. Le sang chaud d’America la pousse à en venir aux mains. À l’issue de l’incident, les Santana amènent America voir un psychologue, persuadé que ses traumatismes la poussent à vivre dans un monde fantaisiste. Mais l’enfant ne tarde pas à les surprendre lorsque ses pouvoirs se manifestent pendant une séance.
C’est alors le début d’un nouveau calvaire pour le couple : se prétendant sauveuse de la veuve et de l’orphelin, America commence à prendre des risques et à foutre son nez dans des histoires d’adultes qui ne la regardent pas. Désormais capable de voyager à travers le multivers, elle passe plusieurs jours loin de la maison, dans un verse ou un autre.
► Plus les années passent, plus America met les pieds dans des affaires dangereuses, attirant les regards de la police sur un quartier déjà précaire. Alors qu'elle n'a que 15 ans, les choses se corsent entre elle et sa famille adoptive, jusqu’à atteindre un paroxysme conflictuel le jour où elle interrompt un repas dans un état misérable. America Santana quitte le foyer et redevient America Chavez, jugeant leur quotidien inadéquat par rapport à ses ambitions.
Sa carrière super-héroïque prend son véritable envol au sein de la
Teen Brigade qu’elle dirige un petit moment aux côtés d’Ultimate Nulifier, aussi connu comme « le seul garçon qu’elle a embrassé de toute sa vie et le plus grand regret de son existence ». Comparé à un groupe de super-héros adultes, leurs missions sont relativement moins intenses (si on ignore la fois où elle s’est retrouvée nez à nez avec Dr. Doom) et tendent surtout à les opposer aux Young Masters, un groupe de jeunes vilains. America n’y reste pas longtemps et, dès qu’elle quitte le groupe (car leurs goûts musicaux sont incompatibles), elle reprend ses voyages extra-dimensionnels, épuisée de vivre sur la Terre.
► Un jour, quelque part sur la
Terre-212, Teen Loki essaie de lui refiler la mission d’exterminer Billy Kaplan (aka Wiccan) pour le supposé bien de tous. Une proposition qu’elle refuse catégoriquement: non seulement l’idée en elle-même va à l’encontre de son code de valeurs, mais le pauvre type serait aussi le Demiurge à l’origine du Parallèle Utopique. Alors, même s’il n’est, selon elle, rien de plus qu’un ado chiant, un idiot comme chacun d’eux, il doit être protégé ; elle en fait sa mission personnelle dès son retour sur la
Terre-616.
C’est ainsi qu’elle se retrouve coincée aux côtés des
Young Avengers, dans la tempête « Maman », résultat d’un parasite s’attaquant seulement aux adultes, que Wiccan a ramenée d’une dimension quelconque , convaincu qu’il s’agissait de la mère de Teddy (aka Hulkling). Comme quoi l’enfer est pavé de bonnes intentions… Pendant plusieurs mois, le groupe doit se battre non seulement contre leurs propres parents, vivants ou ramenés à la vie, sous l’emprise du parasite tenace, mais aussi contre leurs exs, alliés de Maman (bonjour, Ultimate Nulifier). Quand ils en viennent à bout du stratagème, America accepte de rester auprès d’eux, sous la bannière des Young Avengers.
► Dans le grand cycle des choses, le multivers est détruit (c’est une longue histoire pour une autre fois) et Dr. Doom (à l’origine de cette longue histoire) crée sa propre planète:
Battleworld. America est donc amenée à vivre sur
Arcadia, une île où les toits sont rouges et où les jardins ne cessent jamais de fleurir. Elle est hébergée par une variante féminine de Loki, puis accueillie au sein de l’
A-Force, un groupe de super-héroïnes dirigé par She-Hulk. La planète Battleworld étant une drôle de macédoine de réalités, il n’est pas rare d’y croiser des choses incongrues, comme un mégalodon (le truc censé être disparu depuis l’ère pliocène) tombé du ciel et heureusement intercepté par America. America étant America, elle ne contrôle pas sa force lorsqu’elle propulse l’animal au loin pour sauver les habitants. Le choc brise un morceau du mur, le «
Shield », séparant les Deadlands du reste de Battleworld. Sans le réaliser, America vient d’enfreindre une des règles clés et de mettre à mal l’intégrité de la population. Malgré la tentative de She-Hulk pour convaincre le shérif Strange de l’absoudre, elle est arrêtée par la Thor Corps et condamnée à défendre le Shield pour le reste de son existence.
La sentence d’America sur le Shield ne dure qu’une vingtaine de jours, puisque celui-ci est assiégé par « Nick the Fury », supposément mort, et l’Ultron Engine, avant de s’effondrer, partiellement détruit par la Chose durant sa confrontation avec Doom. America et dame Katherine, deux des survivantes, s’enfuient par un portail étoilé.
► Suite à la reconstitution du multivers, America intègre les
Ultimates, un groupe de super-héros chargé des enjeux cosmiques. Au même moment, l’équipe fait face à une menace de taille : Galactus (aka Devourer) est affamé et s’apprête à honorer son surnom en gobant une planète de plus. L’adolescente s’allie donc à Monica Rambeau pour récupérer son incubateur échoué sur la planète Moroder-9. Une fois chose faite, Galactus y est enfermé, mais le travail de la machine s’accélère et le géant renaît avec une nouvelle volonté : restaurer les planètes qu’il a mangées.
Mais Galactus (aka Lifebringer) est relégué au second plan. Leur plus gros souci, à ce moment-là, sont les Doomlocks, des appareils créés par Doom et qui interfèrent avec l’écoulement naturel du temps, désormais brisé. America craint un
« spaghetti temporel, un spaghetti qui crie », soit une déformation totale de l’espace et du temps, donc des corps physiques qui l'habitent, s'ils tentent ne serait-ce que de retourner dans le passé pour empêcher Doom d'inventer les Doomlocks. Sortir de l’espace-temps leur semble donc être l’option la plus sécuritaire. En entrant dans la zone neutre, Adam, Monica et Carol s'opposent à Anti-man pendant qu'America garde la faune galactique sous contrôle. La tâche est lourde et Chavez ploie. N’arrivant pas à récupérer ses forces à temps pour stabiliser leur sortie de l’Omnivers, le vaisseau se désagrège et ils sont sauvés juste à temps par Galactus qui, après leur avoir expliqué que le temps n’est en réalité pas brisé, les endort et les ramène à leur QG.
► Lorsqu’est soulevée la possibilité d’utiliser d’utiliser les pouvoirs d’Ulysse Cain pour prévenir des crimes se déroulant dans le futur, la communauté super héroïque est divisée en deux camps : ceux qui jugent l’option morale et ceux qui la jugent immorale. Les Ultimates soutiennent qu’il est en leur devoir d’intervenir, ce qu’ils font en s’opposant à l’attaque du Celestial Destructor et, éventuellement, celle de Thanos. Cette dernière coûte la vie à James Rhodes (aka War Machine) et la santé à Jennifer Walters (aka She-Hulk), ce qu’America vit particulièrement mal, rongée par un sentiment de culpabilité injustifié.
America soutient sa meilleure amie Kate Bishop (aka Hawkeye) pendant le procès de Clint Barton (aka Hawkeye), accusé du meurtre de Bruce Banner (aka Hulk) lors d’une tentative de prévenir, encore une fois, un crime du futur.
Elle s’oppose vivement à Carole Danvers (aka Captain Marvel) et cette volonté d’agir contre des actions futures lorsque celle-ci accuse vivement (sans preuves concrètes et à tort) Alison Green, une banquière, d’être une agente secrète d’Hydra.
► Tout va bien, jusqu’à temps que ça n’aille plus (prise deux): Lisa, la copine d’America depuis quelques années (la même avec qui elle a dansé pour trouver la force de fermer des trous dans le tissu de l’univers…), refuse catégoriquement de suivre America sur le campus de l’université Sotomayor, entre les deux dimensions, où elle vient d’être acceptée. C’est le cœur et l’orgueil brisé qu’elle abandonne Lisa et le confort de l’appartement de New York pour celui d’une van de fortune. Au moins, elle n’est pas seule : elle retrouve son ami Prodigy, et se lie d’amitié avec les filles du Leelumultipass Phi Theta Betas et part régulièrement en voyage avec Kate Bishop quand elle retourne sur la Terre.
C’est aussi la période où elle apprend le plus sur la portée de ses pouvoirs et sur l’importance de penser en dehors des cadres, de ne pas toujours compter sur ses portails. Entre ses voyages dans le passé où elle éclate la gueule d’Hitler et échange avec Peggy Carter au sujet de l’importance de prévoir chacun de ses coups (« planifier pour les nuls »), sa rencontre accidentelle avec Storm dans la salle d’entraînement des X-Men et sa volonté de sauver Lisa (qui a mis en scène son enlèvement avec l'aide des Chavez Guerillas)... Elle réalise vite qu’elle peut faire beaucoup plus que voyager entre les dimensions et frapper plus fort qu’une humaine normale. America ne fait qu’une avec les forces de l’univers.
À l’issue d’un combat opposant America, les Leelumultipass et les Chavez Guerrillas à une mystérieuse figure, America rencontre sa grand-mère qui lui était jusqu’alors inconnue. Pour celle qui croyait n’avoir aucun ancêtre, c’est un choc. Elle refuse de la suivre, mais la vieille femme n’a pas l’intention de lâcher le morceau et rapplique quand c’est le temps de la sortir des embrouilles durant un match de boxe interrompu par un gang de vilains. Elle gagne ainsi la confiance de la jeune femme qui accepte de la rejoindre à la bordure de du Parallèle Utopique pour l’écouter parler des origines de son monde. Or, Madrimar lui révèle qu’elle a quitté le Parallèle le jour de sa naissance et que, depuis toujours, son regard veille sur elle, sans jamais intervenir. Dur à avaler pour une America dont l’enfance s’est déroulée sans la certitude d’être un jour tout à fait à sa place.
► Quelque part au début des vacances d’été suivant sa première année d'université, America traîne ses pattes en
Californie où, en compagnie de Kate Bishop et d’une autre poignée de jeunes super-héros, les
West Coast Avengers sont remis sur pieds. Rien de bien glorieux, entre la télé-réalité pour payer les comptes et le QG en rénovation perpétuelle. La première mission de l’équipe : défendre Santa Monica contre un flot de requins de terre. Le lien est vite fait entre l’attaque et l’arrivée de B.R.O.D.O.K., un jeune homme particulièrement lourd, qui attise la méfiance des WCA, convaincus qu’il s’agit de M.O.D.O.K. en déguisement parfaitement ridicule. Outré d’apprendre qu’on enquête à son sujet, B.R.O.D.O.K. lance une attaque de femmes-monstres géantes sur la ville qu’ils parviennent à arrêter avant que Santa Monica ne soit détruite sous leurs pieds. America s’amuse encore de l’image, très bien gravée dans sa mémoire, de Kate, transformée en faucon géant sur deux pattes.
Les semaines qui suivent, ça s’enchaîne sans vraiment de repos : Madame Masque et son jeu de l’enfer dans un parc d'attractions abandonné, un culte vampirique qui sort d'on ne sait pas trop où qui la confond avec un agneau sacrificiel, sa nouvelle petite amie, Ramone Watts, devenue une super-héroïne pour les sauver, la mère de Kate qui veut sa peau (revirement de situation: la mère de Kate, supposément morte, est aussi un vampire)...
Et puis, cette fiche lune rouge venue tout gâcher...
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La Lune Rouge aurait pu être un accident cosmique comme un autre s’il n’avait pas dépourvu America d’une part essentielle de son identité : ses pouvoirs. Une mauvaise blague de Doom ou Thanos ? Peut-être, mais au point où elle en est, en ce moment, elle en a pas grand-chose à foutre à part ruminer et essayer comme elle peut de trouver un moyen de les récupérer. Quoi qu’il en soit, devoir s’adapter à un nouvel environnement n’a plus de secrets pour une voyageuse du Multiverse de son calibre. À part broyer du noir, Chavez a eu quatre ans pour essayer de se fondre dans son rôle d’humaine normale. Elle a pris un petit boulot dans une boutique, sans vraiment de coeur au ventre ou de patience avec la clientèle, juste pour pouvoir payer son petit appartement semi-en en ruine semi-confo et subvenir à ses besoins. Elle continue de s’entraîner et d’encourager ses semblables à faire pareil. Elle fait ses courses chaotiquement, parce que préparer une liste d’épicerie, c’est une notion pour les autres. Mais autant soit peu normale qu’elle puisse prétendre être, elle est la preuve qu’on peut évacuer la fille de la super-héroïne, mais pas la super-héroïne de la fille : même sans pouvoirs, elle continue de taper sur la gueule de ceux qui cherchent les problèmes et de prêter main forte à ceux qui en ont besoin. Parce que même en phase « colère » du deuil, America reste celle qu’elle est, en quête constante d’adrénaline, de dopamine et de la satisfaction de savoir qu’elle a pu aider.