Fantôme [ RP Dan ]

{ RP Sombre : mention de morts, suicide, drogue, alcool, rupture, vide existentielle... un rp Drama quoi }

Actuellement, Aidan ne sait plus trop où il est, ni même s'il est toujours vivant. Il s'est mis dans un triste état, à picoler jusqu'à n'en plus pouvoir, à fumer ou prendre des choses sans même se soucier de ce que c'était... Bien sûr, ce n'était pas la première fois, mais ça faisait bien longtemps qu'il ne s'était pas défoncé à ce point, il s'était un peu calmé en rencontrant Linus, il avait commencé à prendre sa vie en main. Et puis plus rien. Plus rien n'avait d'importance depuis, sa famille était morte, la seule personne qu'il aimait avait déserté de sa vie, à quoi bon vivre ? à quoi bon ressentir soit une douleur incommensurable, ou rien du tout ?

Il se demandait parfois s'il n'était pas juste mort ce soir-là, le soir de sa tentative de suicide, car il ne supportait plus de vivre dans ces conditions. Avait-il vraiment vu Eve ce soir-là et avait-il renoncé ? Où n'était-ce que son esprit malade qui avait tout imaginé ? Cinq ans et demi étaient passés depuis et il ne savait toujours pas si ce qu'il vivait était réel ou non, il avait l'impression d'être enfermé dans un cauchemar dont il ne se réveillerait jamais. Il faisait semblant de rien, s'amusait comme si rien n'avait d'importance à part s'amuser et prendre du plaisir, il se mettait dans cet état pour ne pas devoir penser, mais peu importe ce qu'il faisait, ses démons le hantaient toujours.

Ce soir, il était tel un zombie errant visiblement dans la forêt, ne se souvenant même plus comment il était arrivé là, et il s'en fichait. Une seule chaussure à ses pieds, l'autre marchant à chaussette, sous la pluie, se laissant mouiller et éclabousser par la boue sans que ça l'inquiète à un seul moment. Il continua de marcher ainsi, sans but précis, jusqu'à arriver à ce qui semblait être un point d'eau. Ne lui demandez pas si c'est un fleuve, un lac, une rivière... ça pourrait être une flaque d'eau qu'il ne verrait pas la différence de toute façon. Il regarde le ciel, complétement désabusé, alors que le tonnerre grondait. Il se dit que se faire foudroyer, ce ne serait peut-être pas mal comme mort.

Tout à coup, sans que l'on comprenne ce revirement de situation, il attrapa sa batte de baseball, la seule qui l'accompagnait fidèlement même à travers les mondes différents, batte en main, il donna un violent coup dans l'eau tout en laissant sortir un cri de rage qui s'éleva seul dans la forêt. Il tapa encore plusieurs fois, s'éclaboussant finalement plus qu'autre chose, puis s'arrêta une fois à bout de souffle, son visage couvert d'eau, ne pouvant ainsi déceler si c'est la pluie, le point d'eau, ou les larmes. Il balança sa batte sur le côté, cela lui rappelait l'époque où il avait déjà frôlé la folie et qu'il avait détruit le miroir avec. Il en avait marre. Marre d'être dans ce tunnel sombre où le peu de filet de lumière est aussitôt détruit. Marre de la solitude, de ce cœur vide que rien ne semble combler.

Il se laisse tomber sur le sol et ferme les yeux, se laissant partir si loin qu'il ne sait pas s'il en reviendra...

Perdu quelque part sous la pluie, emprunt à la peine et au désarroi, il pourrait bien s'endormir sous la neige qu'il ne verrait même pas la différence. Il se sentait comme s'il se noyait sans même être dans l'eau, s'enfoncer lentement dans le noir et les ténèbres, comme si aucune lumière ne pouvait plus l'atteindre. Comme si c'était trop tard. Le cœur lourd, brisé, en mille morceaux, déchiré, il ne savait même pas comment son âme survivait. Avait-il encore seulement une âme ? Lui qui ne vivait qu'en était sous dragues et influences, où était son vrai lui qu'il avait tant tenté de camoufler et d'étouffer au fond de lui, au point de ne plus savoir respirer et ne plus rien ressentir. Il ne voulait pas affronter le monde, il ne voulait pas affronter ses sentiments ni voir tout ce qu'il a perdu, il ne voulait pas ressentir à quel point il était seul. Entouré, certes, mais que par des gens qui ne le connaissent pas vraiment, qui ne savent de lui que ce qu'il affiche en surface, mais rien n'est réel au fond. Il ne parle jamais vraiment de lui. Et il ne pense pas que ça intéresse les gens, de toute façon.

Il ne sait pas trop pourquoi il est là. Certainement pour extérioriser cette rage qu'il a en lui et qu'il garde, emmagasine, comme s'il pouvait tout laisser en lui sans que ça ne sorte jamais. C'est comme ça depuis son arrivée dans ce monde où il s'est débrouillé seul, où ça n'a pas été tous les jours facile pour lui, mais il a fait avec, ravalant toute colère et toute tristesse qu'il aurait pu avoir, parce qu'il était juste comme ça. Il ne s'énervait jamais, ne parlait pas de lui et ne laissait pas les autres s'inquiéter pour lui. C'était lui qui écoutait les autres, qui prenait soin d'eux à sa façon, et il n'avait jamais cherché à ce que ce soit réciproque, comme si le simple faisait que les autres trouvent le bonheur puisse être suffisant au sien. Mais ce n'est pas vrai. Il l'a su quand il a senti son cœur se briser. C'était fini, plus rien ne serait comme avant, il ne serait peut-être jamais le même maintenant qu'il ressent cette douleur qui ne veut plus partir.

Il avait enfin trouvé quelqu'un qui comptait vraiment pour lui. Enfin trouver un endroit où il se sentait vraiment chez lui. Il s'était remis à vagabonder depuis, comme si finalement, le fait qu'il n'avait pas de boulot pour payer le loyer n'était qu'une vague excuse. Il s'était de nouveau perdu, mais comment allait-il finir par se retrouver cette fois ? Tout son monde s'était écroulé et n'existait plus à présent. Tout était noir et vide, il pourrait bien être mort, verrait-il seulement la différence ? Pourtant, il entend cette voix qui l'appelle avec force. Une voix qu'il entend en écho dans sa tête jusqu'à lui faire revenir des abysses sombres dans lequel il était profondément tombé. Il sent son corps lourd et froid, comme s'il était vraiment mort au final, il se dit que ce n'est peut-être pas plus mal, mais des mains chaudes l'agrippe et cette voix ne semble pas vouloir le laisser tranquille, l'inquiétude qu'il ressent lui donne finalement la force d'ouvrir doucement les yeux. Il voit cet homme, qu'il ne connait absolument pas, et qui tente de le garder en vie, qui semble s'inquiéter de son sort alors qu'il n'est rien pour lui. Rien pour personne...

- ça va...

Sont les seuls mots qui traversent ses lèvres, mais le sourire triste qu'il peine à afficher indique certainement tout le contraire, même s'il s'est caché tout ce temps dans le déni, il faut avouer qu'Aidan est un très mauvais menteur, et même lui sait très bien qu'en ce moment : il ne va pas bien. Mais se l'avouer et l'avouer à quelqu'un d'autre, ce sont deux choses bien différentes.