(abandonné) (( born to be the pawn in every lover's game )) ✧ – gannic – (( nsfw ))

“Once upon a time, the planets and the fates and all the stars aligned. You and I ended up in the same room. At the same time. The touch of a hand lit the fuse of a chain reaction of countermoves to assess the equation of you. Checkmate, I couldn't lose. What if I told you none of it was accidental ? The first night that you saw me. Nothing was gonna stop me. I laid the groundwork, and then, just like clockwork, the dominoes cascaded in a line. What if I told you I'm a mastermind? Now you're mine. It was all by dеsign. 'Cause I'm a mastermind.” (MASTERMIND •• TAYLOR SWIFT)


1885 ▴ AURORA (COLORADO – USA) --- (( NSFW ))

Un visage aux traits carrés, d’inspiration nordique, magnifiquement dessiné et aux grands yeux sombres. Un beau marron chocolat, très tendre. Ce regard revêt aujourd’hui une teinte marron glacée. Glacé, comme à chaque fois qu’il se pose sur le sien. Galen Erso est un très bel homme. Un homme qui lui est toutefois hors d’atteinte, et ce, malgré le nombre incalculable de ses stratagèmes. Orson Krennic aime le contempler des heures durant, à chaque fois qu’il en a l’occasion. Comme aujourd’hui. Aujourd’hui, la mine de Galen Erso est déconfite. Cette pointe d’amertume dans le fond de ses yeux sombres lui procure l’effet d’un shoot d’ecstasy. Orson Krennic aime lire cette détresse émotionnelle si profonde, qu’il est non seulement touché par elle, mais fasciné au point de vouloir lire cette expression tous les jours de sa vie. (le sadique) La satiété n’arrive jamais avec Galen Erso. Il veut le blesser, le voir en émoi, le sentir au bord du gouffre pour en extirper toute l’énergie vitale, pour abuser de lui de toutes les manières possibles et imaginables. Orson Krennic est fier d’en être le principal responsable. Galen Erso l’ignore encore, mais tous ses récents malheurs, depuis au moins huit mois, sont causés par Orson Krennic. Son vieil ami, son futur gendre. L’amoureux de sa chère et précieuse fille unique, Jyn. Krennic déambule dans l’immense salle d’accueil de la plus grande banque de la contrée. La banque d’Aurora est célèbre, mais constamment prise d’assaut pour des raisons inexpliquées, vu le dispositif de sécurité que le shérif Krennic met régulièrement en place. Ce qu’il prétend, en tout cas, mettre en place. Il n’est pas dans l’intérêt personnel du shérif Krennic de rendre la banque d’Aurora moins faillible ou à l’abri des raids d’un gang de bandits de la région. Galen Erso est le propriétaire de cette banque depuis quelques années maintenant, et chaque attaque implique nécessairement une intervention de sa part. Chaque attaque justifie la présence du shérif Krennic après coup. Chaque attaque brise en deux le moral et le cœur de Galen Erso. Chaque attaque permet au shérif Krennic d’asseoir son emprise sur le directeur Erso. Il veut plus que tout le briser au point d’être son seul et unique espoir. Qu’il s’effondre auprès de lui, impuissant devant la ténacité de ces rustres bandits de grands chemins. Oui… Le shérif Krennic a tout intérêt à ce que les membres de ce gang poursuivent leurs attaques à main armée, tant qu’il en tire un profit à la fois financier et personnel. C’est un deal établi depuis des années. Krennic aide, conseille et fomente des attaques afin d’enrichir sa fortune personnelle. A quoi bon être le grand méchant que tout le monde méprise et désire voir au bout d’une corde un beau matin ? Être le héros, le célèbre shérif, qui protège la veuve et l’orphelin, est quelque chose de beaucoup plus gratifiant, même s’il s’agir d’un odieux tissu de mensonges. Krennic est le cerveau d’un célèbre gang de bandits. Ces cow-boys en ceinture, santiags et chapeaux en peau de bête. Celui qui murmure à l’oreille des gredins. L’ombre de ces criminels sournois et sanguinaires. La petite voix insidieuse qui s’engouffre dans l’esprit des plus honnêtes gens pour les orienter vers absolument tout, sauf vers ce qui est en mesure de le mettre en difficulté. Orson Krennic, ou le shérif Krennic, est un sombre traître à sa fonction. Un profiteur de la pire espèce. Il abuse de son autorité en se croyant Dieu tout puissant. Comme si tout lui est naturellement dû. Comme si rien ne peut le blesser. En aucune façon. Rien, non, rien ne peut le briser. A l’exception d’une personne. Galen Erso. Galen Erso, pour lequel son cœur bat un peu plus fort chaque jour.

Shérif Krennic. Orson Krennic est l’illustre shérif de la ville d’Aurora depuis cinq ans. Fiancé à Jyn Erso, la fille de son plus vieil ami et directeur de la plus grande banque de la contrée. Orson Krennic mène la ville d’Aurora, et tout son petit monde, à la baguette. Un vrai despote, selon certains citadins. Un héros, selon ses plus intimes partisans. Un putain de bâtard de menteur, selon ses détracteurs, dont Lyra Erso, fait malheureusement partie. Jyn, par amour, est aveuglée. Quant à Galen, c’est bien plus complexe encore. Galen est son vieil ami. Galen ne peut que croire en ses belles paroles depuis toujours. Galen ne peut que voir le bien en lui. Orson en profite, malin comme un singe. Entourloupeur de première classe. Orson sait comment gagner la sympathie de la population d’Aurora. Ses détracteurs ne sont pas tant que cela nombreux, malgré les rumeurs infâmes qui circulent parfois sur son compte. Des rumeurs quant à son allégeance, quant à sa sexualité, et même quant à sa relation étrangement fusionnelle avec le directeur de la banque d’Aurora. Certains parlent, dans les bistrots. On raconte que le directeur Ersso et le shérif Krennic s’apprécient dans un sens bien plus… charnel qu’ils ne veulent bien l’admettre, ou se l’admettre. Tout cela à cause d’une soirée, le jour de l’Independance Day. Une soirée magique, étoilée et accueillie par bon nombre d’américains. Un feu d’artifices prodigieux. Un baiser. Orson Krennic et Galen Erso se sont embrassés, ce soir-là, à l’arrière d’une grange. Il y a bien des années, un bon paquet d’années. Ils étaient jeunes. Très jeunes, trop jeunes. Orson n’était pas encore le shérif d’Aurora. Galen s’apprêtait à embrasser une carrière dans la finance. Orson avait vingt ans. Galen avait vingt-cinq ans. Ils se sont embrassés, un peu éméchés. Aussitôt, ils ont fait de cette soirée un véritable tabou, un cauchemar, un secret vilain et honteux qu’ils ont enfermé dans une boîte en fer, quelque part dans leur tête. Verrouillée à clé. Krennic n’en a pas reparlé le lendemain, et a même prétendu… ne conserver aucun souvenir des évènements de la veille. Galen n’a pas insisté. La vérité est bien plus cruelle. Orson et Galen ont fait plus que s’embrasser, dans les champs qui entourent la vieille grange. Pris dans leur fougue, ils se sont embrassés si passionnément, qu’ils se sont réfugiés dans la grange, à l’abri des regards. Dépassés par leurs émotions, par cette violence, ils se sont embrassés de plus belle. Ils se sont caressés. Orson a caressé Galen. Galen, lui, s’est laissé faire. (comme d’habitude *pan*) Orson s’est mis à genoux, entre les bottes de paille, après avoir poussé Galen à s’allonger contre elles sur le sol de l’étage. Orson l’a embrassé, dans cet endroit si intime qu’insolent. Frôlant l’indécence. Il l’a fait jouir entre ses lèvres humides, il a savouré la texture de sa verge dressée expressément pour ses beaux yeux bleus. Il a dégluti fortement en le sentant exploser dans sa bouche pour la première fois. Orson s’est ensuite redressé pour embrasser ses lèvres, et lui transmettre la saveur si particulière et chaude de son excitation. Ils ne sont pas allés plus loin. Orson a pris peur, en lisant quelque chose dans le regard de Galen. Peur que Galen soit tout bonnement si ivre, qu’il ne prend pas véritablement conscience de ce qui est en train de se dérouler entre eux. Peur d’être rejeté le lendemain. Peur d’être traité de pervers pour avoir des inclinations qui se détournent si cruellement des voies religieuses. Orson a nié, et s’est enfuit. En vrai lâche. Ils n’ont plus jamais été les mêmes. Orson et Galen se sont éloignés assez vite, pour des raisons obscures. Cela a brisé son cœur, mais il a fait front. C’est un mal pour un bien, s’est-il dit. Fort heureusement, Galen a quitté Aurora, quelques mois après cela. Orson est resté en ville, et s’est engagé dans les forces de l’ordre, jusqu’à devenir l’actuel shérif. Pendant des années, les deux anciens amis ont refait leur vie, à des kilomètres de distance, jusqu’à ce que Galen retourne dans sa ville natale avec femme et enfant. Galen est devenu le directeur de la banque. Orson a pris la relève de son mentor, l’ex-shérif Wilhuff Tarkin (je me marre là, très fort), avec qui… les relations ont toujours été particulièrement tumultueuses. Personne ne le sait, mais la rivalité ayant opposé les deux hommes durant des années, a été pensée par eux afin de cacher la véritable nature de leur relation. Tarkin et Krennic ont été amants. (il se tape tout le monde ma parole) Une liaison secrète qui leur a permis de préserver leur réputation et de s’aimer à la nuit tombée. Lorsque Wilhuff Tarkin est mort, assassiné par des bandits au cours d’un raid dans la ville voisine, ce fut un coup de massue pour son adjoint, Orson Krennic. Il l’a aimé fortement. Il l’a enterré et a présenté ses plus sincères condoléances à la famille de ce dernier, Thalassa et Garoche. Galen Erso fut son premier amour, celui qui lui a fait prendre conscience de ses attirances, mais Wilhuff Tarkin fut son premier amant, celui qui eut l’audace de le pousser au vice, de le mettre devant ses contradictions. Le petit manège ne fonctionna pas avec Tarkin. Ce qu’il fit à Galen, et ce qu’il reproduisit avec Tarkin n’eut pas les mêmes effets. Galen n’a pas insisté et s’en est allé, de honte ou d’amertume. Wilhuff, lui, a creusé jusqu’à l’humiliation, jusqu’aux aveux, jusqu’à l’abandon. Maintenant, Orson est seul. Livré à lui-même. Abandonné par son ami, amant éploré. Le shérif Tarkin est mort. Par sa faute. Il a failli à sa tâche de le protéger au cours de cette périlleuse mission. Il porte depuis lors ce fardeau, au point que sa vie entière s’en est trouvée complètement bouleversée.

Les années qui suivirent marquèrent l’avènement du shérif Krennic, vrai despote antipathique. Les années qui suivirent marquèrent surtout le début d’une longue et douloureuse descente aux Enfers. A la mort de Tarkin, il a décidé d’embrasser le côté obscur. Il est désormais tout puissant dans cette ville. Rien ne l’effraie, rien n’est en mesure de lui nuire. Pas même le retour d’un fantôme de son passé. Une histoire au goût inachevé. Maintenant qu’il est shérif, Galen Erso revient en ville. Nommé directeur de la plus ancienne banque de la région. Voilà quelques mois déjà que la famille Erso est de retour à Aurora. Quelques mois qu’il a su séduire la fille de son vieil ami, afin de se la faire épouser. Tout sera à lui. Le nom des Erso et le contrôle de cette satanée banque. Une banque très prisée, ancienne mais qui se trouve être le théâtre des représailles d’Orson Krennic. Quelques mois que ladite banque se faire régulièrement braquée, sous l’ordre du shérif Krennic. Il s’en délecte, comme une forme d’amusement cruel et sordide. Il s’amuse du désarroi de son plus vieil ami, celui qui l’a lâchement abandonné. Aujourd’hui, il est assez tard dans la matinée, lorsque Krennic achève son inspection hebdomadaire des coffres de la banque. Les mains dans les poches de son jean foncé, il soupire au moins une fois toutes les cinq minutes. Il soupire d’agacement, de frustration, et même de déception. C’est un jeu pour lui. Un putain de jeu. Au fond de lui-même, le shérif Krennic est heureux. Heureux que ses « hommes » aient pu réussir leur coup. Encore une fois. Krennic doit toutefois jouer son rôle à la perfection. Il continue de déambuler dans les couloirs de plus en plus étroits, sous le regard suspicieux du directeur Erso. « Non, vraiment… Je n’en ai aucune idée. » s’emporte-t-il en sortant d'un coup les mains de ses poches pour venir caresser du bout de ses doigts la crosse métallique du revolver qui repose à la droite de son ceinturon. Il récupère ensuite un gros cigare dans la poche extérieure, ainsi qu'un briquet, pour l'allumer assez machinalement sous les yeux de Galen. Cette conversation l'amuse tout en lui posant un sérieux cas de conscience. Erso le questionne innocemment, mais Krennic ne se laisse pas duper pour autant, il est évident que le financier a quelques doutes. « Ils doivent être plutôt bien informés des heures d’arrivée et de départ des convois de votre banque, directeur. » Krennic élabore sa petite théorie, et il n’est pas si éloigné de la vérité. Directeur. Directeur Erso. Il marque une distanciation entre eux de manière volontaire. Malgré le fait qu’il soit fiancé à la fille de Galen. Il se comporte avec lui comme si la relation tout entière doit être réécrite et recommencée. L’eau a coulé sous les ponts. De très longues années se sont passées sans qu’ils ne se parlent ou ne s’écrivent. Galen a décidé de refaire sa vie, en se mariant et en ayant un enfant, alors que lui… est resté dans cette ville. « Je réquisitionnerai trois hommes supplémentaires pour la prochaine fois. Voilà tout ce que je peux faire. Navré. » promet le shérif Krennic en offrant à Galen Erso son sourire le plus charmeur. Navré, absolument pas. Ce léger rictus illustre à lui seul le peu de considération que Krennic éprouve pour les déboires du directeur de la banque. Il promet des hommes, oui, bien entendu. Des hommes qui, mystérieusement, disparaîtront pour des raisons tout autant inexplicables. Il le jauge de haut en bas, derrière ses cils noirs. Une main à la ceinture, quelque peu désinvolte. Krennic est orgueilleux. Il pense être invincible, et cette suffisance s’exprime de toutes les manières politiquement possibles. Que ce soit par l’intonation arrogante de sa voix, le manière dont il toise son interlocuteur avec suffisance ou par sa manie de faire des allers et venues entre la salle des coffres et l’accueil principal, une manière bien à lui de marquer son territoire. Krennic contourne brutalement Erso pour traverser l’un des comptoirs vides. Tous les employés sont partis. Lui-même fait mine de s’en aller, avant de faire volte-face. Par fausse politesse, il rajoute d’une voix traînante : « Vous aviez autre chose à me signaler, directeur Erso ? »  Pas un instant, le bleu océan de ses yeux ne quitte Galen Erso. Il veut le noyer dans l’immensité de ses yeux hypnotiques, intenses. Comme autrefois. Directeur. Il insiste encore une fois sur la distance émotionnelle et professionnelle. Ce titre s'échappe de ses lèvres minces sur un timbre extrêmement doux, comme le plus sucré des miels en bouche. Il détache ses mots, un à un, en forçant même sur son accent prononcé pour leur apporter plus d'emphase. Un rictus s'installe au coin de ses lèvres. Narquois, amusé, et quelque peu charmeur. Son sourire signature. Cette situation l'amuse fortement. Il se sent comme un être  tout-puissant devant le directeur Erso. Orson s'efforce de nier les battements frénétiques de son palpitant, à chaque fois que son regard pénètre dans l'âme de Galen Erso à travers le marron chocolat de ses yeux plissés en sa direction. Soupirant de manière un peu théâtrale, le shérif Krennic tire sur son gros cigare avec une certaine désinvolture, audacieux et arrogant dans le même temps. De la fumée grise s'échappe du bout quelque peu noirci par le feu, qu'il avale à moitié, avant de souffler longuement un fin filet légèrement opaque en plissant les lèvres. (non mais tranquille il fume dans la banque, c'est bon, donne lui un whisky pour accompagner son cigare) Il rit doucement, feignant un état de nervosité en raison des défauts de surveillance en ville, alors qu'il sait exactement ce qu'il fait depuis le début.

“Once upon a time, the planets and the fates and all the stars aligned. You and I ended up in the same room. At the same time. The touch of a hand lit the fuse of a chain reaction of countermoves to assess the equation of you. Checkmate, I couldn't lose. What if I told you none of it was accidental ? The first night that you saw me. Nothing was gonna stop me. I laid the groundwork, and then, just like clockwork, the dominoes cascaded in a line. What if I told you I'm a mastermind? Now you're mine. It was all by dеsign. 'Cause I'm a mastermind.” (MASTERMIND •• TAYLOR SWIFT)


1885 ▴ AURORA (COLORADO – USA) --- (( NSFW ))

Le shérif Krennic se sent clairement en position de supériorité, là et maintenant, devant Galen Erso. Il le manipule et le traque comme un chasseur en pleine forêt, à la recherche du plus beau et sauvage sanglier de toute la région. Ou bien alors d’un poisson élégant qu’il entreprend de ferrer d’une main de maître. Orson attend impatiemment le moment fatidique où il pourra faire lourdement payer à Galen Erso sa fugue d’Aurora, il y a bien des années de cela. Il le lui fait déjà payer tous les jours, en ordonnant cette série de cambriolages, d’agressions dans sa banque. Il le lui fait payer à l’instant, en se comportant comme la pire ordure indifférente, en niant leur amitié passée, en créant une distance de sécurité entre eux. C’est sécurisant et glorifiant de se comporter ainsi. Le shérif Krennic veut faire payer au directeur Erso tout, absolument tout, sur leur histoire passée. Il refuse d’admettre avoir une lourde part de responsabilité dans l’échec de leur relation. Quelle qu’elle soit, cela dit. Autant amicale que romantique. Cela ne semble pas plaire à l’intéressé, puisqu’il s’autorise à rompre cette distance qu’il juge superficielle et déplacée, avant d’élever sa voix dans l’intention de lui faire des reproches : « Pas de ça entre nous, Orson. ». Krennic répond d’un simple haussement d’épaules, les mains toujours enfouis dans le fond des poches de son jean brut. Il sourit alors, moqueur et désinvolte. Ce fameux petit sourire signature, terriblement suffisant et provoquant. Orson Krennic est un provocateur né. Il aime tester les limites. Surtout celles de Galen Erso – son plus vieil ami et bientôt futur beau-père. Lorsqu’il repense à son prochain mariage… Oui, c’est la meilleure idée qui puisse exister. Jyn Erso est parfaite pour lui. Elle est ce qui se rapproche le plus de Galen Erso. Elle a son sang, sa chair, son nom. Lorsqu’il la prendra sauvagement, il se remémorera ses premiers émois en compagnie de son père. (je vais m’enterrer pour avoir écrit ça, dans toutes les dimensions, il est complètement taré)

Distrait quelques secondes, c’est à ce moment que le directeur de la banque reprend avec l’intention d’attirer son attention. « Nous sommes amis depuis si longtemps, tu t’apprêtes à épouser ma fille. Appelle-moi Galen comme tu l’as toujours fait, tu veux bien ? » Encore une fois, le shérif Krennic lui répond par un silence de plomb. Son rictus s’allonge, insidieux. Il se sent clairement en position de domination. Galen Erso est… sous son emprise. Il est impuissant pour empêcher les multiples vols, impuissant pour empêcher son mariage avec sa fille, impuissant pour empêcher Orson de le faire tourner en bourrique. C’est sa punition, se dit Krennic avec force, comme pour éloigner les premiers élans de culpabilité qui l’assiègent, lorsqu’il prend conscience de l’ampleur de sa cruauté. Le shérif décide tout bonnement « d’éluder » le pire de lui, – toute sa noirceur. Il ne doit pas, surtout pas, se mettre à faire des cas de conscience, pas après tout ce qu’il a accompli. Pas après tous les sacrifices, toutes les manigances, tous les complots, toutes les atrocités, toutes les manipulations… tous ces mensonges. Il risque de terminer pendu à un arbre en place publique pour avoir trompé tout Aurora depuis toutes ces années. Il risque de perdre le peu d’estime que son plus vieil ami semble encore éprouver pour lui, aussi incongru cela soit… Pourtant, des cas de conscience, le shérif Krennic commence malheureusement à en développer. Forcé d’entendre les plaintes du directeur Erso, l’homme pour lequel il n’a jamais cessé d’éprouver des sentiments autant passionnés que violents, il ignore comment le sortir des conséquences des scandales qu’il a lui-même provoqué. Erso évoque la fuite en avant de ses clients, et… la possibilité qu’il soit tué par ces fameux brigands. Une hérésie. Le cœur de Krennic s’emballe furieusement à cette pensée. Quelle idée grotesque encore Galen Erso se met-il dans la tête, lui qui est si intelligent, qui doit certainement savoir… que sa vie ne peut être ainsi mise à prix et bradée au premier brigand venu.

« Non. » rétorque Krennic sèchement, en agitant sa main comme pour faire disparaître un insecte invisible. « Non, non, non… ce n’est pas quelque chose qui arrivera. Ne t’en fait pas, Galen. Ils ne te toucheront jamais. Tu peux dormir sur tes deux oreilles, tout ce qu’ils veulent, c’est l’or de tes clients. Ils n’ont pas de consignes en ce sens. Ces gens-là, tu sais, ont toujours un code d’honneur. La parole d’un homme est sacrée, lorsqu’on lui donne accès à tout ce que son cœur désire le plus au monde. » Ils n’en ont pas le droit. Cela constitue leur accord de principe. Ils pillent en son nom, ils accèdent aux coffres sans se soucier de la surveillance ou de la présence des gardes, ils obtiennent énormément d’or grâce à ses conseils et ses ordres, mais à la seule et unique condition qu’aucun mal ne soit fait au directeur de la banque. Bien sûr, Galen l’ignore. Il ne peut savoir que Krennic se dissimule derrière toutes ces attaques. Il ne le peut, n’est-ce pas ? Orson semble si sûr de lui, si arrogant… et pour cause. Il élude cette possibilité comme s’il… savait que rien de mal ne pourrait vraiment arriver à Galen Erso. Cette confiance exacerbée est des plus suspectes, et a de quoi interpeller un homme aussi brillant que le directeur, mais Krennic n’en prend pas garde. Groggy de pouvoir, d’autorité et de confiance. Il pense être intouchable. « Ce n’est pas dans leurs plans. » Ce n’est pas dans leurs plans… Ils n’ont pas de consignes en ce sens… Orson disperse des indices, inconsciemment. Il laisse entendre que ces brigands reçoivent des consignes de quelqu’un d’autre, qu’ils sont donc organisés. Qu’il y a une tête qui leur apprend ce qui est bien ou mal, qui les appuient, qui les sanctionnent. Quelqu’un avec nécessairement un double visage… Quelqu’un comme… le shérif Krennic. Il ne réalise pas que Galen possède d’ores et déjà des soupçons le concernant, et qu’il ne fait que dévoiler une certaine connaissance approfondie de la psychologie de pareils brigands. Pris dans un étau de plus en plus brûlant, qui l’enserre au fur et à mesure que la présence de Galen Erso – la présence physique, se fait plus que troublante. Tout l’envahi comme dans une tornade, tout le ramène à cette fameuse nuit d’été, dans la grange à la sortie d’Aurora. Tout le ramène au véritable but de ces attaques. Une vengeance personnelle. Il est justement dans les plans d’Orson Krennic de saper la réputation de la banque de Galen Erso, et par ricochet, d’esquinter sa réputation. De le pousser à venir supplier le shérif. Ce n’est qu’une fois aux abois, vraiment perdu et ruiné, qu’il consentira à lui accorder sa clémence en mettant un terme à ses stratagèmes. Il n’est pas encore l’heure. Galen Erso n’a pas encore suffisamment payé. Certes, Galen évoque le fait que sa réputation commence déjà à en pâtir, mais Krennic estime que ce n'est pas assez. Non, rien n’est jamais assez douloureux pour cet insatisfait chronique.

« Tu exagères, Galen. » répond-il, en haussant un sourcil. Il le jauge avec désinvolture. « On parle encore de toi en bien autour de nous… » Une grimace, discrète mais furtive, vient naître sur le bas de son visage. Cela ne lui plaît pas. Cela le contrarie même fortement. Galen Erso a encore sa précieuse réputation. « Tu ne peux envisager de quitter Aurora. » dit-il brutalement. C’est un ordre. Krennic perd alors, pendant un instant, son sang-froid. Il ne s’amuse plus. Non, plus du tout. « Je vais épouser ta fille dans deux mois. Ta place est ici, et la sienne également. Avec moi. » martèle Krennic en élevant même la voix. C’est si soudain, presque incontrôlé. Incompréhensible. Seule une profonde rancune peut justifier un tel emportement, au premier signe de résignation. Krennic l’observe sans ciller, les yeux dans les siens. Il capture chacune de ses émotions, alors que leurs visages se frôlent au point que leurs souffles s’entremêlent durant de longues secondes. Il ne recule pas, il ne craint pas cette proximité insidieuse. Il s’impose de son corps, de sa présence. Il fait acte d’autorité, de domination. Il veut l’écraser. « Renouer avec ton passé, vraiment ? Et à quel passé exactement fais-tu référence ? » se moque-t-il d’un ton cynique et blessé. Krennif affiche un sourire amer. Galen Erso n’a jamais eu d’amis ici, à part lui. Galen Erso a toujours été isolé, sans lui. Galen Erso n’a pas eu de compagne, d’amour pouvant justifier le fait de vouloir « renouer avec son passé » ou d’avoir connu « les meilleurs moments de sa vie », si ce n’est avec lui. Cela le laisse… troublé. Comme dans un gouffre sans fond. Galen Erso confesse-t-il… des sentiments, ou du moins, une nostalgie pour le bon vieux temps passé en sa compagnie ? Malgré… malgré ce qu’il s’est passé entre eux dans cette grange ? Est-ce qu’il repense souvent à lui, à eux surtout, même encore maintenant ? Orson y repense, en tout cas. Voilà pourquoi il compte épouser Jyn Erso. Par vengeance, par envie d’avoir le sang et la chair d’un membre de la famille Erso dans son corps, de partager leurs étreintes. D’enfanter. Il a toujours été question de Galen Erso. Depuis toujours. (le schéma se répète dans toutes les dimensions omfg) « Non. Ne t’avoue pas vaincu sans te battre. » affirme Krennic, en semblant plus… doux, cette fois. Il prend un ton et surtout un regard moins agressif. Une lueur de pure tendresse se dévoile à la surface de ses orbes glacés, tandis qu’il vient poser une main sur l’épaule du directeur de la banque. Dans un geste qui se veut amical, mais… ambigu. Sa main reste un peu trop longtemps au même endroit. Elle s’accroche trop fortement à la chair musclée de Galen, par-dessus sa chemise et sa veste de velours. « Je verrais ce que je peux faire pour les retenir quelques temps. » Oui, bien sûr. Il sait exactement de quoi il parle. Il leur dira de se calmer pendant une à deux semaines, afin de dissuader Galen de cette idée fantasque de quitter Aurora, puis ils pourront revenir. Il compte endormir Galen encore un peu. Il parle comme s’il était en mesure de solutionner son problème, ce qui est bien le cas. Il s’exprime avec une assurance grotesque, parce qu’il possède une longueur d’avance depuis le début. « D’accord, Galen ? Promets-moi d’attendre quelques semaines, voir si cela se calme, avant d’envisager de quitter la ville avec ta famille. » Il marque un temps de pause, prêt à en venir au chantage, s’il le faut. « De toute manière, Jyn m’épousera. Si tu t’en vas avec Lyra, ce sera sans elle. On est bien d’accord ? » Son ton a quelque chose de… menaçant, même s’il se montre faussement amical et paternaliste. « Elle sera en sécurité avec moi. » Sûrement pas.