La situation n'était pas simple, mais elle pouvait devenir plus compliquée encore. Se retrouver dans le passé d'Elizabeth avec la possibilité de changer un élément clé de son passé - ou en croyant détenir cette possibilité, tout du moins - était un événement particulièrement perturbant, mais s'ils rentraient le lendemain, alors cet événement n'aura été qu'une journée étrange dans cette vie qu'ils sont en train de construire tous les deux. Mais s'ils ne rentraient pas le lendemain ? Si cette journée particulière était en réalité le premier jour de leur nouvelle vie, dans un passé qui n'était pas celui d'Alexander, dans un passé qui les priverait tous les deux de la vie qu'ils avaient décidé de mener en s'aimant ? Elizabeth n'avait pas envie de penser au pire, mais Elizabeth imaginait toujours le pire, quoi qu'elle fasse. Il fallait tout envisager et cette possibilité devait l'être aussi, pour pouvoir s'y préparer.
Qu'adviendrait-il d'eux si cette hypothèse s'avérait être la bonne ? Dans ce nouveau monde, s'aimer représentait déjà un défi, alors ici... Ici, ils devraient surmonter bon nombre d'obstacles. Ici, ils n'auraient pas le droit de s'aimer. Ici, ils devraient vivre cachés. Ici, Elizabeth devrait reprendre ses fonctions, des fonctions qu'Alexander détestait plus que tout, alors elle deviendrait la représentation de ce qu'il haïssait le plus tout en étant la femme qu'il aimait. Et, surtout, ici, Alexander devrait accepter un monde, un mode de vie, qu'il avait combattu, sans jamais pouvoir lutter contre s'il voulait rester auprès d'elle. Elizabeth avait naturellement envie de croire en ses mots et en ses promesses, mais elle n'arrivait pas à imaginer Alexander vivre autrement. Elle ne pouvait pas l'imaginer arrêter le combat, se résigner, accepter l’inacceptable parce que ses combats et ses convictions faisaient de lui l'homme qu'il était. Elle avait l'impression qu'on ne pouvait pas dissocier l'homme et les idées, pas dans le cas d'Alexander. Et elle ne voulait pas le voir malheureux de devoir renoncer ou ne pas renoncer et tout perdre.
Bien sûr, comme à son habitude, Alexander essayait d'être rassurant et ce qu'il disait lui allait droit au coeur parce qu'elle savait qu'il avait envie de croire autant qu'elle en chacun de ses mots. Elle était plus que touchée qu'il puisse envisager de travailler pour elle, malgré ses convictions. Elle était touchée de savoir qu'il ne haïssait pas ce côté d'elle, qu'il ne haïssait pas ce qu'elle avait été. A ses yeux, c'était l'une des plus belles preuves de l'amour qu'il avait pour elle. Pour elle, il était prêt à faire une exception. Elle était son exception, l'exception à ses convictions. Alors que pouvait-elle répondre à ça ? Que pouvait-elle répondre à un homme qui l'aimait malgré ce qu'elle représentait, qui n'arrivait pas à détester cette partie d'elle et qui était prêt à tout essayer pour s'adapter, pour elle, même si ça voulait dire taire une partie de ce qu'il était ?
Et malgré leurs souhaits à tous les deux, malgré leur volonté, les choses seraient difficiles et ne fonctionneraient peut-être pas. Pourtant, il voulait y croire et essayer et il n'y avait rien de plus important aux yeux d'Elizabeth. Qu'il soit prêt à vivre caché, à ne jamais pouvoir vivre aux yeux de tous ce qu'ils éprouvaient l'un pour l'autre, qu'il ne puisse jamais avoir la certitude de ce qu'ils adviendraient d'eux à cause du contexte... C'était autant de preuves de la chance qu'Elizabeth avait de l'avoir à ses côtés et c'était autant de raisons qui la poussait à l'aimer davantage à chaque seconde. Elizabeth n'était pas stupide et, surtout, elle avait déjà vécu ce genre de situation. Elle savait à quel point ce n'était pas facile, à quel point les choses se compliquaient vite, à quel point il fallait s'aimer profondément et sincèrement pour avoir une chance de voir les choses fonctionner. Alors, les mots d'Alexander ne l'étonnaient pas, bien au contraire, ils lui prouvaient même qu'il réalisait la situation, malgré l'étonnant calme dont il faisait preuve. « Je sais à quel point cette situation est difficile... Je ne te mérite pas. » Comment mériter quelqu'un qui était prêt à tant de concessions et de sacrifices ? « Nous y arriverons. Si nous devons rester ici, nous y arriverons. Je ferai tout pour te faciliter les choses et... Je ne sais pas... Je me débrouillerai pour que tout soit plus facile pour toi. » Comment ? Elle était incapable de le dire parce qu'à cet instant, rien ne pouvait rendre la vie d'Alexander plus facile, mais elle trouverait. Elle trouverait parce qu'il méritait qu'elle se batte pour lui, pour ça. « On se fait certainement du souci pour rien parce que demain nous serons chez nous et cet endroit ne sera plus qu'un souvenir. » Et c'était le mieux à espérer pour eux et pour leur relation.
Alexander Hamilton
▿ Ton univers : Hamilton: An American Musical
▿ Date de naissance : 11/01/1980
▿ Age : 44
▿ Métier : Ecrivain, chercheur en sciences politiques, polémiste, travaille pour un maire qu'il n'a jamais vu...
▿ Quartier : Raccoon Square
▿ Côté cœur : I don't pretend to know the challenges we're facing. But I'm not afraid. Just let me stay here by your side. That would be enough.
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Dim 10 Sep 2023 - 16:45
Faire face à la réalité
feat. Elizabeth
« Ne dis pas de bêtise », répond immédiatement Alexander, avec un sourire tendre sur le visage, quand Elizabeth affirme ne pas le mériter.
Oui, c’est vrai, cette situation est particulièrement difficile, et Alexander ne saurait prétendre qu’elle ne l’affecte pas d’une certaine manière, mais ce n’est pas pour autant qu’il en tiendra sa compagne pour quoi que ce soit responsable. Même si elle le pousse parfois dans des retranchements qu’il n’aurait pas soupçonnés le moins du monde, elle a aussi le mérite de bousculer ses convictions. Il n’y a définitivement rien qu’il ne serait capable de faire pour elle, et ce n’est pas sans raison, c’est parce qu’elle lui a prouvé cent fois mériter toute l’attention que lui-même lui accorde.
« Tu me mérites plus que largement. »
Et il est loin d’être si exceptionnel, même s’il a une très haute estime de lui-même. Surtout en couple. Alexander n’avait pas été un bon mari pour son ancienne épouse, et même si Eliza lui avait pardonné de très nombreuses choses, c’était une chose qu’il ne pouvait définitivement nier… Non, il n’était pas digne de ces regards qu’elle lui adressait, et de cette dévotion qu’il découvrait dans son regard et qui lui donnait le sentiment de compter pour quelque chose à ses yeux. Il la mérite, ils se méritent l’un l’autre, et s’ils ont peut-être ce talent peu appréciable de se mettre l’un l’autre dans des situations absolument insoutenables, ils ont aussi le mérite de s’épauler l’un l’autre comme personne d’autre ne le ferait sans doute. Ils se sont terriblement bien trouvés, c’est ça la vérité. La stricte vérité. Et pour cette raison, peu importe les épreuves qui les attendent, ils réussiront à en tirer le meilleur parti possible.
Oui, ils y arriveront. S’ils doivent vraiment ne pas avoir d’autre choix que de rester ici, ils réussiront à sortir leur épingle du jeu. Et même si ce ne serait pas simple, ni pour l’un pour l’autre, ils parviendront aussi bien l’un que l’autre à faire preuve de concessions pour que leur histoire ne soit pas entachée par les circonstances. Ils en sont bel et bien capables, et c’est au fond la grande leçon qu’ils doivent tirer de cette éprouvante expérience. Même si leurs nerfs sont mis à rude épreuve, même si rien ne leur garantit véritablement qu’ils s’en sortent, ils seront toujours là l’un pour l’autre. Ils sauront s’apporter le meilleur, quoi qu’il advienne, et ce même dans les pires situations, celles qui mettent vos nerfs à rude épreuve et vous empêchent de réfléchir convenablement.
« Et si nous allions nous coucher ? » suggère-t-il après un temps. « Nous aurons tout le temps de découvrir, à notre réveil, où nous nous trouvons. » En espérant que leur intuition soit la bonne, mais à ce sujet, ils ne peuvent pas s’autoriser à afficher une confiance trop grande, c’est un risque que ni l’un ni l’autre ne seraient véritablement prêts à prendre. « Nous aviserons demain. »
Car c’est encore le mieux qu’ils puissent faire à l’heure actuelle, quoi qu’ils puissent en dire. C’est même une certitude.
Elle pensait sincèrement ne pas le mériter. Il était prêt à tant de concessions et de sacrifices pour elle qu'elle n'imaginait pas un jour pouvoir lui rendre tout ce qu'il lui donnait. Il avait eu un pouvoir libérateur, il avait joué un rôle capital dans sa vie. Il l'avait libérée de cette prison qu'elle s'était elle-même créée pour se protéger de Mary. Il lui avait permis d'être libre, d'aimer et d'être aimée. Il acceptait son passé, ses erreurs - dont certaines qu'ils avaient vues de ses propres yeux - et ce qu'elle pouvait être, malgré ses convictions et malgré ce qu'il était, lui. Il était prêt à accepter la menace que Mary représentait pour eux, pour lui. Il était prêt à affronter tous les obstacles qui pourraient se dresser sur leur route par sa faute. Il se montrait toujours attentif à elle, à ses besoins, à ses craintes. Il faisait toujours au mieux pour les faire taire et pour la rassurer. Et, aujourd'hui, il était prêt au pire pour elle, pour protéger un homme qu'elle avait aimé par le passé. Alors, comment était-il possible de mériter un homme comme lui ?
Alors non, à ses yeux, ce qu'elle disait n'avait rien d'une bêtise. Elle considérait véritablement ne pas le mériter. Elle considérait qu'elle avait une chance extraordinaire. Une chance qu'elle craignait de gâcher à chaque instant. Une chance qu'elle avait craint d'avoir gâché à l'instant où elle avait compris où ils étaient. Pourtant, il était toujours là, en train de l'aimer et de la soutenir, en train de repousser ses limites pour elle. « J'aimerais que tu ne changes jamais d'avis. » Après ce qu'il venait de voir, après ce qu'il apprendrait à l'avenir, après ce qu'il devrait supporter plus tard, ne changerait-il jamais d'avis ? Elle espérait. Elle espérait l'entendre toujours dire qu'ils se méritaient l'un et l'autre, qu'elle le méritait, lui, mais elle ne pouvait s'empêcher de penser qu'il finirait par changer d'avis. Parce que c'était comme ça, parce qu'elle ne pouvait être éternellement heureuse, elle ne le méritait pas. Pas après tout ce qu'elle avait fait.
Elle avait tellement de chances. Malgré toutes les difficultés, malgré les contraintes, malgré les risques, Alexander était prêt à tous les sacrifices et à tous les efforts. Elle ne pouvait être que touchée d'un tel amour, d'une telle dévotion. Alors, bien sûr, ils préféreraient tous les deux ne pas avoir à faire ces sacrifices, mais elle se rassurait de savoir qu'il y était prêt, si c'était nécessaire. S'il le fallait vraiment, ils s'adapteraient et se battraient pour avoir le droit de vivre ce qu'ils avaient à vivre, même s'ils devaient le faire cacher. Après tout, Elizabeth était convaincue que tous les deux, ensemble, ils pouvaient absolument tout. Ils se complétaient si bien, ils étaient tellement prêts à tout l'un pour l'autre, qu'elle en était persuadée. Alors, s'ils s'aimaient, s'ils continuaient à s'aimer, pourquoi serait-ce impossible ? Difficile, oui. Impossible, non.
« Tu as raison. » Se contenta-t-elle de dire dans un premier temps. Peut-être qu'il était préférable de dormir, d'attendre le lendemain et de voir, à ce moment-là, ce qu'il en était. C'était, tout du moins, ce que sa partie raisonnable lui soufflait. L'autre partie brûlait d'envie de sauver Gideon, de mettre fin à cette histoire immédiatement, de régler son problème, de changer son passé, de s'assurer qu'il resterait en vie. Alors, elle espérait autant quitter cet endroit qu'y rester. Elle était partagée, elle doutait et elle était incapable de savoir ce qu'elle désirait le plus, maintenant que l'heure fatidique approchait. « Allons-y. » Parce que ressasser tout ce qui la perturbait ne l'aiderait en rien à résoudre ses problèmes et ne lui donnerait aucune question à ses nombreux questionnements, autant abréger ce moment le plus possible. Ils n'étaient, de toute façon, pas maîtres de leur destin. La ville seule pouvait décider de leur sort, de leur avenir. Eux n'avaient plus qu'à attendre et espérer. Ils n'étaient que les marionnettes, celles qui devaient accepter et subir, sans rien dire, sans pouvoir intervenir. « Tu sais ce qui t'attend si on te découvre dans mon lit ? » Parce qu'il était plus facile de plaisanter - même s'il n'y avait rien de drôle à ce sujet parce que si ça devait réellement arriver, ils ne s'en amuseraient pas le moins du monde - que de penser à tout ce qui la tourmentait, elle le faisait, espérant ainsi se libérer un peu l'esprit.
Alexander Hamilton
▿ Ton univers : Hamilton: An American Musical
▿ Date de naissance : 11/01/1980
▿ Age : 44
▿ Métier : Ecrivain, chercheur en sciences politiques, polémiste, travaille pour un maire qu'il n'a jamais vu...
▿ Quartier : Raccoon Square
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Sam 14 Oct 2023 - 9:24
Faire face à la réalité
feat. Elizabeth
C’est presque un caprice d’enfant, une dérobade. Fuir la réalité et ses difficultés n’a jamais été dans les attributions d’Alexander, pourtant, qui avait plutôt tendance à foncer tête baissée et à faire face quoi qu’il advienne, et peu importe les épreuves et leur caractère inextricable… Au contraire, même, il avait un certain goût pour les défis… Alors quoi ? Est-ce se montrer lâche ou raisonnable de se contenter d’attendre le lendemain et d’espérer qu’il sera plus serein ? Impossible à dire… Quoi qu’Alexander ait tout de même son opinion sur la question. Le fait est qu’il est capable de déterminer la source de ce changement, en réalité. Elizabeth est la source de ce changement. Parce qu’il n’est pas question que de lui-même, ses décisions sont soumises à une variable qu’il n’avait jamais connue auparavant avec autant de force et de conviction.
Il avait aimé Eliza, son épouse, mais il n’avait jamais été capable de la faire passer avant son devoir et ses convictions, pas plus elle que sa famille, d’ailleurs – et son fils l’avait payé de sa vie… Avec Elizabeth, la chose est différente… Peut-être pourrait-on dire qu’il s’est assagi ? Peut-être que la chose n’a rien à voir, également… Toujours est-il qu’Alexander, en cet instant, estime bel et bien que le mieux qu’ils puissent faire reste encore d’attendre de voir ce que le lendemain leur réservera… en caressant le vague espoir qu’au lever du soleil, tout ceci sera seulement relégué au rang de mauvais rêve et rien d’autre. Par ailleurs, tout ce qui peut résoudre Elizabeth au calme et à la pondération ne saurait être négligé – ni négligeable – à ses yeux.
Ressasser tout ceci, retourner en boucle une conversation qui ne connaîtra pas de conclusion satisfaisante, ne servira à rien… ils le savent tous deux, même si c’est irrésistible. Cette nuit sera probablement très courte, et très certainement agitée, mais Alexander en prend son parti. Et finalement, Elizabeth semble en prendre son parti aussi, car la question qu’elle lui pose alors est moins un avertissement qu’une forme de plaisanterie… Qjuoi qu’elle contient peut-être bel et bien un fond relativement sordide.
« Un sort cruel, je n’en doute pas », il répond quand Elizabeth lui demande s’il a conscience de ce qui pourrait l’attendre si on le découvrait dans son lit. « Des tourments que je serai cent fois capables d’endurer tant qu’ils me gardent près de toi cette nuit », ajoute-t-il en passant doucement une main dans les cheveux d’Elizabeth avant d’approcher son visage du sien pour y déposer un tendre baiser. « Mais si sa majesté souhaite que nous fassions chambre à part… », ajoute-t-il d’un ton mutin, pas sérieux le moins du monde, toujours désireux de voir un doux sourire étirer les lèvres de celle qui, il l’espère, découvrira au même titre que lui, au lendemain de cette journée agitée, que rien n’est inscrit dans le marbre, et qu’ils pourront enfin reprendre le cours de la vie qu’ils se sont construite à deux, sans plus de crainte ni d’inquiétude.
Il était difficile de se résoudre à attendre. C'était certainement le mieux à faire, pour ne pas dire la seule chose à faire, mais ce n'était pas simple pour autant. Elizabeth ignorait tout des raisons de leur présence ici. N'était-ce qu'une plaisanterie de cette maudite ville ? Etait-ce une chance qui lui était offerte de faire mieux, de réparer la plus grosse erreur de sa vie ? Si c'était le cas, cette chance ne se représenterait jamais. Alors, avait-elle réellement envie de prendre le risque de la laisser passer pour ne pas avoir à affronter des instants difficiles et dangereux ? Si elle avait été seule, la question ne se serait même pas posée. Mais seule, elle ne l'était pas. Alexander était là, prétendant être prêt à prendre tous les risques et c'est ce qui l'inquiétait terriblement. Suffisamment pour la pousser à préférer la fuite à l'affrontement. Suffisamment pour la pousser à laisser passer une chance pareille.
Il était donc préférable de laisser le temps passer et d'aller se coucher. Attendre. Espérer - sans véritablement savoir ce qu'elle était en train d'espérer. Ils ne pouvaient faire que ça. Il y avait une certitude dans toute cette histoire : qu'importe ce qui allait se passer, Elizabeth en tirerait très certainement des regrets. Alors, plutôt que de montrer son trouble à Alexander - qui en avait malgré tout conscience, elle en était persuadée - elle préférait plaisanter. Plaisanter d'un danger qui pouvait se révéler vrai à tout instant, mais plaisanter quand même. Si on venait à le découvrir dans sa chambre, et pire, dans son lit, ils devraient affronter, tous les deux, des problèmes qui les dépasseraient de très loin. Alexander lui assurait pourtant qu'il accepterait cent fois ces tourments, pourvu qu'il puisse rester près d'elle, tout en lui passant une main dans les cheveux avant de l'embrasser tendrement. Elle profitait de chaque contact parce que chacun d'eux avait le don de la rassurer, de lui faire oublier où ils se trouvaient, de lui faire oublier les risques et les événements qu'ils devraient peut-être affronter dans un futur bien trop proche. « Ta reine t'ordonne de rester à ses côtés cette nuit et toutes celles qui suivront. » Des nuits qu'elle espérait loin d'ici, de cette chambre, de ce château. C'était un jeu qu'elle avait déjà dû jouer par le passé avec Gideon, mais c'était un jeu trop dangereux - et pas seulement parce qu'il y avait un risque qu'on les découvre, mais aussi parce que c'était un jeu duquel Alexander finirait par se lasser, s'ils devaient rester ici, elle en était persuadée, malgré ses promesses. « Viens. » Souffla-t-elle en lui attrapant la main pour qu'il vienne avec elle. « Je te promets que quoi qu'il se passe demain, je me battrai pour nous. » S'ils devaient rester ici, s'il devait finir par réaliser ce qui s'était passé et lui en vouloir, s'ils devaient affronter d'autres événements de ce genre, elle se battrait toujours pour eux - d'autant plus après avoir vu à quel point Alexander était prêt à faire des sacrifices pour elle. Et c'était une promesse qu'elle se faisait autant à elle qu'elle la lui faisait, à lui, parce qu'elle était rassurante, parce qu'elle leur promettait un avenir ensemble, peu importe les événements qu'ils affronteront le lendemain.
Alexander Hamilton
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▿ Date de naissance : 11/01/1980
▿ Age : 44
▿ Métier : Ecrivain, chercheur en sciences politiques, polémiste, travaille pour un maire qu'il n'a jamais vu...
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Sam 21 Oct 2023 - 9:07
Faire face à la réalité
feat. Elizabeth
Alexander, pour rien au monde, n’aurait admis autrefois accepter de souscrire à quelque ordre royal que ce soit, formel ou informel. Mais à situations exceptionnelles, mesures exceptionnelles… De la part d’Elizabeth, toute reine soit-elle (en espérant tout de même qu’ils se trouvent tous deux dans une dimension où elle ne le sera plus), il accepte tout, ou du moins il accepte de faire précisément ce que son lui passé aurait probablement considéré avec mépris. Une reine exige quelque chose de lui, et il y consent d’entrée de jeu, sans remettre la chose en question le moindre instant, et avec une certaine satisfaction, même. Car quand bnien même cette situation catastrophique n’a rien d’heureuse, ni pour l’un, ni pour l’autre, elle a du moins un mérite non négligeable : celle de mettre leurs sentiments à l’épreuve – et ces derniers, de toute évidence, sont particulièrement résistants.
« Vos désirs sont des ordres, ma reine », affirme-t-il d’un ton bien trop déférent, et en complétant le tout d’une courbette.
Il faut dire que cette ordre-là n’a absolument rien de difficile, tout au contraire. Passer cette nuit à ses côtés ? Et toutes celles qui suivront ? Bien sûr qu’il le veut. Il restera à ses côtés, fidèlement, loyalement, autant de temps qu’il l’estimera nécessaire. Dans cette situation plus que dans n’importe quelle autre, ils se doivent de se soutenir, et la présence de l’un est indispensable à l’autre, ce n’est jamais rien d’autre que la plus stricte et naturelle réalité : une réalité qui est incontestable, et qui ne doit surtout pas être contestée.
C’est très docilement qu’il la suit quand elle le lui demande, et qu’il serre la main qu’elle tend dans sa direction – une main qu’il serre probablement un peu trop fort, comme pour garder une prise ferme avec la réalité qu’elle incarne, mais aussi et surtout parce qu’ici et n’importe où, maintenant et plus tard, il ne voudra sous aucun prétexte la voir disparaître ou se dérober à son attention et à son regard, c’est une situation qu’elle serait tout bonnement incapable d’endurer. Incapable d’endurer sans douleur.
« Merci. »
La promesse qu’elle lui fait n’entere pas dans l’oreille d’un sourd, il y accorde toute la valeur nécessaire. Elle est prête à se battre pour eux. Et Alexander est capable de la même chose. Il n’a jamais eu de difficultés à se battre, moins encore au nom de ce qu’il estime juste – et il entend bien le prouver, de toutes les manières qu’il estimera valables et nécessaires.
« Je te fais la même promesse, mais en doutais-tu seulement ? »
Il n’attend pas réellement de réponse de sa part. Elle sait, et il est temps pour eux deux, à présent, de se reposer, ces promesses à l’esprit… en espérant que la journée à venir apaiserait leurs esprits.
Malgré tout le terrible de cette situation, malgré les difficultés qui les attendraient peut-être le lendemain, malgré les doutes et les craintes, Alexander était toujours capable de la rassurer et de la faire sourire - elle ne pouvait pas résister en le voyant s'incliner et en lui assurant que ses désirs étaient des ordres. Tous les deux étaient capables de bien des compromis, l'un pour l'autre. Au tout début de leur relation, jamais Elizabeth n'aurait imaginé qu'il puisse accepter ce qu'il avait vu ce soir - et ce, malgré ses nombreuses promesses de l'accepter comme elle était. Pourtant, il était prêt à accepter tellement d'elle, comme elle acceptait de se vouer corps et âme à ses projets, pourtant si contraire à ce qu'elle avait pu être, parfois. Ils se soutenaient, qu'importent les difficultés. Ils restaient présents l'un pour l'autre, qu'importent les événements. Il y avait ce quelque chose de naturel entre eux, qui les poussait l'un vers l'autre, qui les poussait à dépasser tout ce qu'ils pensaient impossible à dépasser en eux.
Elizabeth le voulait à ses côtés. Pour cette nuit et pour toutes celles qui suivraient. Dans cette réalité ou dans une autre. Il n'y avait personne à part lui et il n'y aurait plus personne après lui. Il avait su briser sa carapace - et elle ne le regrettait pas le moins du monde - pour une bonne raison : il était fait pour elle. Sur le papier, ils étaient trop différents, opposés et leur amour paraissait aussi improbable qu'impossible. La réalité leur avait pourtant prouvé qu'ils étaient capables de tout parce que leurs sentiments étaient profonds et sincères en dépits de leurs différences - ce qui ne s'expliquait pas et ne s'expliquerait jamais.
Il était désormais tant de dormir et d'attendre que la nuit finisse pour découvrir ce qu'il adviendrait d'eux. Alexander attrapait la main qu'elle lui tendait, la serrant dans la sienne avec une force qu'elle comprenait sans qu'il n'y ait besoin de dire quoi que ce soit. Ils avaient beau faire semblant, l'ambiance était lourde et pesante. Ils savaient tous les deux que d'ici quelques heures, toute leur vie changerait peut-être. Alors, en sentant cette main dans la sienne, elle ne pouvait s'empêcher de lui faire une promesse, celle qu'elle se battrait toujours pour eux, quoi qu'il advienne. Ce n'était rien que des mots, mais des mots qui avaient une véritable valeur à ses yeux. Ce n'était pas juste une promesse, c'était un serment. Et Alexander lui faisait la même promesse en retour. « Non. » Avait-elle seulement soufflé. Elle n'en doutait plus un seul instant. Plus après ce soir. Plus après ce qu'elle avait vu.
La nuit serait certainement courte et agitée. Dormir dans ces conditions paraissait presque impossible, mais blottis l'un contre l'autre, s'accrochant à l'espoir que cette nuit, comme toutes les autres, il resterait auprès d'elle, Elizabeth attendait le matin, en se rappelant la chance qu'elle avait d'être avec lui, la chance qu'elle avait qu'il soit près d'elle et en priant pour que jamais on ne lui retire ce bonheur.