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Dim 25 Fév - 15:52
The World turned upside down
feat. Elizabeth
« Ah, Alexander ! On te cherchait partout, où est-ce que tu étais ? »
Un jeune homme agité, la fraîche vingtaine, mais le front creusé d’une barre soucieuse, s’est précipité dans sa direction et adressé à lui comme s’ils se connaissaient depuis toujours… Le politicien a beau tourné et retourné la situation dans tous les sens… il est convaincu de ne l’avoir jamais vu… et il a pourtant une excellente mémoire. Alexander est tenté de poser directement la question au principal concerné, mais il choisit finalement de ne rien en faire. Avant toute chose, Alexander a besoin de comprendre. Il a besoin de conceptualiser au mieux ce qui peine à l’être pour le moment… Il fait donc le choix, pour commencer, d’observer et d’analyser, afin de comprendre une bonne fois pour toutes ce qu’il en est.
« J’espère que tu as préparé tes arguments, ils ont été très clairs. Tu dois être concis et direct. » « Et tout le monde sait que je suis doué pour la concision », réplique Alexander à la recherche d’un semblant de complicité avec ce total inconnu. Ce dernier grimace, pas d’humeur à rire… Au moins, il y a des choses qui ne changent pas. Peu importe ce qu’il se passe, le tempérament d’Alexander le précède. « Sérieusement, Alex, on pense tous que c’est une erreur, tu sais… », il dit plus sérieusement. « Il est encore temps d’annuler… » « Annuler quoi ? » « Ce n’est pas drôle… C’est évident que c’est un piège… » « Eviter les pièges qu’on nous tend, c’est comme refuser une invitation, c’est le comble de l’impolitesse. » « … Pas quand on tient à la vie… »
Alexander soupire… Le peu qu’il analyse de cette situation ne lui dit rien qui vaille. A qui aura-t-il affaire ? Un ennemi politique, sans doute… Tarkin, probablement. En effet, ça fleure le piège, mais après tout… Il pense chaque mot qu’il a prononcé un peu plus tôt. Même en se sentant complètement à l’ouest et en ne sachant absolument pas ce qui a bien pu se passer pour qu’il se trouve dans cette situation, sa vision reste la même.
Tout en s’efforçant de poser des questions les moins flagrantes possibles, il suit son acolyte qui l’invite à prendre place dans un véhicule, qui bientôt file à travers les rues de la ville… jusqu’à se garer dans une rue qu’Alexander connaît particulièrement bien : devant lui se dresse l’imposant bâtiment où il a pour habitude de travailler tous les jours : la mairie. A l’entrée, un homme austère l’attend et l’accueille, encore un total inconnu aux yeux d’Alexander.
« Monsieur Hamilton. Vous êtes presque en retard. » « Presque », réplique le père fondateur que l’homme jauge d’un regard hostile. « Madame la maire est prête à vous recevoir. Vous avez cinq minutes. »
Madame la maire. Alexander ne peut s’empêcher d’afficher de grands yeux. Se peut-il vraiment qu’il s’apprête à rencontrer le mystérieux maire de la ville en personne ? Cela expliquerait son sentiment actuel, son impression d’incompréhension… Il hoche seulement la tête et suit ce nouvel inconnu à travers les escaliers et couloirs du bâtiment, jusqu’à rejoindre un imposant bureau, ce fameux bureau auquel il n’avait jamais eu accès.
« Madame la maire, monsieur Hamilton est là. » Hamilton n’entend pas ce qui se dit de l’autre côté de la porte. Il attend, fébrile, jusqu’à ce que l’homme l’invite à pénétrer la pièce. Et alors il la voit, assise à son bureau, dos droit, attitude digne, princière… non, l’attitude d’une reine.
Il y avait des choses qui ne changeaient jamais, même d'un monde à l'autre. L'attrait qu'Elizabeth avait pour le pouvoir ne l'avait jamais quittée. Son besoin de contrôle, son besoin de se sentir en sécurité, son besoin d'avoir du pouvoir... Rien n'avait changé, à part qu'elle n'avait plus une couronne sur la tête par la force des choses, par héritage. Ce pouvoir, elle avait dû le gagner. Le prendre. Pas à la loyal, évidemment. Pas en se faisant élire - parce que c'était le mot à la mode dans ce nouveau monde. Elle s'était constitué sa propre armée. Elle s'était constitué un entourage puissant et elle avait frappé vite. La première.
Il n'était pas facile de garder le pouvoir dans une ville qu'elle ne contrôlait pas entièrement et qui semblait être dotée de sa propre conscience, mais elle s'y était faite, avec le temps. Elle avait même appris à s'en servir à son avantage, à l'utiliser pour faire taire les plus faibles ou pour justifier ses pires actes, ceux nécessaires lorsque l'on possédait une telle place. Les mystères de la ville étaient une menace facile, mais efficace.
Pour ne pas donner l'idée d'une monarchie - cette ville regorgeait de démocrates, de républicains, de rois, d'empereurs et d'elle ne savait quoi d'autre, il fallait donc jouer finement - elle avait pris la place du maire de cette ville. Mais de mairesse, elle n'en avait que le nom. Ses actions étaient en totale contradiction avec son titre. Ses largesses et ses lois favorables aux habitants n'étaient là que pour acheter leur silence, leur soutien. Elle n'était pas un tyran, elle n'en avait jamais vraiment été un, mais elle restait une reine avec du pouvoir, une reine qui n'aimait pas être contredite ou qui n'aimait pas que les choses ne se passent pas comme elle le souhaitait, une reine qui agissait plus par peur que par désir, une reine qui détruisait avant d'être détruite. Cette ville n'avait pas changé tout ça.
Pour donner l'illusion d'une certaine liberté, d'autres partis politiques étaient tolérés. Ceux qu'elle avait jugés trop dangereux n'existaient plus, mais d'autres perduraient. Tuer tout le monde, tous ceux qui avaient des idées contraires aux siennes, aurait été beaucoup plus simple, mais il lui fallait s'assurer du soutien de certains puissants - et elle craignait qu'ils ne voient cela que comme une menace - et ne pas se mettre tout le peuple à dos. Alors, à son plus grand regret, elle n'avait pas pu agir ainsi.
Puisqu'il fallait faire avec ces autres partis, il fallait faire avec. A force de négociations et avec des idées derrière la tête, Elizabeth avait fini par organiser un rendez-vous avec l'un de ses adversaires : Hamilton. Selon ses sources, c'était un nom qui revenait un peu trop souvent - non seulement parce que l'attaquer publiquement était, semblait-il, une habitude chez lui, mais aussi parce que certains commençaient à citer son nom pour lui succéder, pour instaurer une vraie démocratie, pour donner une vraie liberté aux habitants - et le danger qu'il représentait devenait sérieux. Trop sérieux pour qu'elle ne réagisse pas.
L'homme arrivait enfin. Elizabeth était prête à le recevoir. Prête à conserver son calme face à ses potentielles attaques et à lui répondre. Installée derrière son bureau, Elizabeth le laissait entrer. Elle s'apprêtait à parler la première, mais il l'avait fait. Elizabeth fut un instant déconcertée par la surprise qu'elle avait l'impression de lire dans sa voix et dans son regard, mais elle s'était bien vite reprise. Il était important de ne jamais rien laissé paraître, de garder un masque. « On m'avait parlé de votre impertinence. Je ne peux que constater qu'on ne m'avait pas menti. » L'appeler par son prénom, alors qu'ils ne se connaissaient pas, c'était faire preuve d'un manque d'éducation flagrant, mais était-ce réellement étonnant ? « Ni vos attaques répétées, ni cette invitation ne vous donne le droit d'être familier. Nous en resterons donc à Madame pour vous, monsieur Hamilton. » Elle conservait son calme, mais avoir face à elle celui qui tentait de lui voler cette place - ou, tout du moins, de l'en déloger - n'était pas simple. Qu'il se permette des familiarités compliquait davantage les choses. De quel droit le faisait-il ? Pour la déstabiliser ? Pour lui montrer qu'elle n'était rien ?
« Ne perdons pas de temps inutilement, que voulez-vous ? » A part son départ, évidemment. Elle, de son côté, savait très exactement ce qu'elle aimerait : voir cette tête au bout d'une pique pour montrer ce que risquaient ceux qui s'opposaient à elle, mais tuer ses ennemis politiques n'était pas une bonne idée. Pas comme ça, en tout cas.
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Alexander Hamilton
▿ Ton univers : Hamilton: An American Musical
▿ Date de naissance : 11/01/1980
▿ Age : 44
▿ Métier : Ecrivain, chercheur en sciences politiques, polémiste, travaille pour un maire qu'il n'a jamais vu...
▿ Quartier : Raccoon Square
▿ Côté cœur : I don't pretend to know the challenges we're facing. But I'm not afraid. Just let me stay here by your side. That would be enough.
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Mer 6 Mar - 17:36
The World turned upside down
feat. Elizabeth
Alexander réfléchit à toute vitesse… il comprend qu’il n’a qu’un temps restreint pour analyser cette situation et la comprendre… et il faudra qu’il la joue fine. Elizabeth l’observe avec une certaine curiosité, mais surtout, Elizabeth l’observe comme une femme qui ne le connaîtrait pas, comme une inconnue qui s’adresserait à un autre connu, dont elle ne connaîtrait que la réputation. Est-ce que ça peut vraiment être le cas ? Malheureusement, ici, dans cette ville, Alexander a dû bien vite accepter le fait que tout était effectivement possible, et que l’on n’était jamais à l’abri de quoi que ce soit. Le politicien trop bavard ne sait comment réagir en premier lieu, mais il sait que perdre toute contenance lui fera perdre le moindre avantage dont il dispose encore… alors… plutôt que de convaincre, par tous les moyens possibles, Elizabeth qu’elle est sa femme, il décide de voguer avec le courant, juste le temps nécessaire pour nager contre lui, le moment venu… juste le temps de glaner le nombre adéquat d’informations qu’il sera susceptible d’obtenir.
Ce ne sera pas la première fois, après tout (et Alexander gage que ce ne sera pas la dernière non plus) où Elizabeth et lui se retrouveront propulsés dans une sorte d’ailleurs dont il faudra accepter de se dépêtrer, peu importe les épreuves à affronter… Considérer les choses sous cet angle aide à relativiser… car après tout, ils se sont tirés d’affaires à chaque fois… Mais toutes ces autres fois… Eh bien… ils faisaient front ensemble, et ils se rendaient plus fort… La pensée qu’il pourrait devoir, cette fois, agir contre elle plutôt qu’avec elle… n’a rien de franchement agréable. Mais toutes les situations ne peuvent pas l’être. En certaines circonstances, il faut accepter que certaines situations éprouvantes fassent obstacle aux plus heureuses. C’est ainsi que l’on s’endurcit, c’est ainsi que l’on accomplit les plus hauts desseins.
« En ce cas, madame, pardonnez mon absence inacceptable de courtoisie », répond Alexander avec un sourire en coin, toujours bien trop effronté pour être honnête et pour que son interlocutrice puisse le prendre au sérieux.
Ce qu’il veut ? Ce qu’Alexander veut, en cet instant, c’est comprendre ce qui lui arrive et être capable d’agir en conséquence, mais il a bien compris que ça ne pourrait pas être aussi simple. Il va falloir qu’il ruse s’il veut parvenir à quoi que ce soit – il n’aura pas le choix. Difficile de savoir ce qu’il est supposé vouloir alors qu’il parvient à peine à conscientiser la situation telle qu’elle se présente… Mais il n’a probablement pas le choix.
« Vous savez déjà ce que je veux… Un gouvernement transparent, une gérance politique équitable… » Que tu reviennes à la raison et que tu ne me traites pas comme un étranger…, a-t-il si fort envie d’ajouter. Mais il ne le fait pas, bien sûr. « Nous pourrions passer un marché, tous les deux. Vous aimez le pouvoir plus que de devoir vous justifier publiquement de son exercice, je me trompe ? Peut-être pourrions-nous envisager une sorte de… collaboration, tous les deux. »
Il était impertinent et effronté. Elle n'attendait pas autre chose de ce genre d'homme, en réalité, mais elle en était tout de même agacée. Il ne la prenait pas au sérieux et elle sentait qu'il se moquait bien de ce qu'elle lui demandait, ce qui ne faisait que l'agacer davantage. Pourtant, elle restait impassible et ne relevait pas. Perdre son calme si vite et pour si peu n'aiderait en rien. Bien au contraire. Il fallait qu'elle donne l'impression de maîtriser la situation et d'être capable de se contrôler, en toute situation. Pour se donner toutes les chances, mieux valait aller directement à l'essentiel et gagner du temps.
Sans plus attendre, il confiait sa volonté. Il ne lui apprenait rien de nouveau. A quoi bon se rencontrer pour lui dire ce qu'elle savait déjà ? Et, surtout, ce qu'elle n'offrirait jamais. Il lui faisait perdre son temps, pour le moment, et son temps était précieux. La suite était, en revanche, plus... Intéressante ? Surprenante, en tout cas. Elle ne s'attendait certainement pas à une proposition de ce genre de sa part. Une proposition qui avait tout d'un piège dans lequel elle ne tomberait pas. Elle ne voulait pas l'avoir de son côté, elle voulait l'éliminer définitivement du paysage politique - et du paysage tout court, même. « Vous me haïssez et vous avez en horreur tout ce que je représente, pourquoi voudriez-vous d'une alliance ? » Pour obtenir des informations plus facilement afin de la faire tomber, évidemment. Il devait la penser crédule ou stupide, elle n'en savait rien, mais il se trompait s'il croyait qu'elle pouvait tomber dans ce genre de piège aussi facilement. L'expérience lui aura appris bien des choses et, notamment, de ne jamais faire confiance à qui que ce soit. Cet homme ne faisait pas exception.
« Je suis en position de force. Cette ville est déjà à moi et je ne crains aucun des adversaires face à moi. » C'était faux, évidemment. Elle avait peur. Peur d'être délogée, peur d'être tuée, peur d'être éliminée pour mettre quelqu'un d'autre à sa place, mais ce n'était pas le genre d'informations dont on faisait part à l'ennemi. Lui devait voir une femme forte, sûre d'elle et de ses capacités. Il devait voir une femme déterminée, prête à se battre, qui n'avait peur de rien. Une femme qui avait toutes les cartes en main et qui n'avait rien à gagner dans sa proposition. Elle devait mener la danse, pas lui. Elle devait être en position de force, pas lui. « Qu'aurais-je à y gagner ? » Il n'était pas question qu'elle confirme ce qu'il avait dit, de ce qu'elle aimait ou non dans le fait d'être à la tête de cette ville - elle n'avait à se justifier de rien, tôt ou tard, son pouvoir serait absolu. Il ne devait pas avoir l'impression d'avoir un moyen de pression sur elle, un moyen pour négocier. Il devait penser qu'il n'avait rien à lui offrir et qu'elle était seule à avoir tous les pouvoirs. « Qu'aurez-vous à y gagner ? » Avait-elle repris en le regardant droit dans les yeux. Après tout, c'était bien ça, le plus important : ce que lui y gagnerait. Et elle connaissait déjà parfaitement la réponse à cette question.
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Alexander Hamilton
▿ Ton univers : Hamilton: An American Musical
▿ Date de naissance : 11/01/1980
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Dim 10 Mar - 10:30
The World turned upside down
feat. Elizabeth
« Oh non… », répond Alexander avec une singulière sincérité. « Je ne vous hais pas. »
Il le dit avec une honnêteté désarmante. Parce que c’est le cas. Qu’importe si cette Elizabeth est loin de ressembler à celle avec qui il partage sa vie, quand il la regarde, quand il plonge son regard dans le sien, il reste conquis bien malgré lui. Non, il ne la hait pas. Il hait peut-être tout ce qu’elle incarne, si elle représente bel et bien un pouvoir oppressif, qu’il lui est impossible d’accepter, mais elle, peu importe les circonstances et peu importe la dimension, il ne pourra jamais la détester… C’est impossible, inenvisageable… c’est juste plus fort que lui.
« C’est une erreur de votre part… c’est quand on commence à se croire invincible qu’on est le plus vulnérable… et je ne doute pas qu’une femme aussi intelligente que vous en ait pertinemment conscience », répond Alexander toujours sur le même ton assuré qu’elle avait employé elle-même.
Il ne le dit pas pour la provoquer – ou juste un petit peu… Il le pense réellement. En politique, il faut toujours être sur ses gardes, ne jamais se reposer sur ses acquis… ne jamais se satisfaire de son insatisfaction. C’est une chose qu’il a rapidement comprise, et qui ne changera certainement pas. Ce n’est pas ainsi que les choses doivent se passer, ce n’est pas ainsi qu’elle doit diriger. Lui donner des conseils en la matière serait malvenu, mais le but n’est définitivement pas pour lui d’entrer en conflit ouvert (contre toute attente) mais bien d’apprécier une de ces proverbiales conversations qui ont fini par faire le sel de son existence. Peu importe ce qui lui arrive, il ne se sent absolument pas capable de s’en passer.
« Mais vous n’êtes pas totalement sincère, n’est-ce pas ? Vous êtes bien trop intelligente pour vous reposer sur vos lauriers sans redouter le moindre coup d’Etat, la moindre opposition. »
De cela, Alexander est d’autant plus convaincu qu’il a bien vu comment elle se comportait en ce qui concernait Mary, d’une manière qui, en certaines circonstances, lui avait presque semblé paranoïaque… Non, elle n’est pas de ceux qui s’assoient sur leur pouvoir et pensent que tout leur est acquis, une bonne fois pour toutes.
« Vous aurez à gagner le plaisir de ma compagnie, et il est moins incommodant que vous le pensez », dit-il malicieusement quand elle lui demande ce qu’elle aurait à y gagner… Ce qu’il estime en soi plutôt encourageant, à dire vrai. « Et moi, en plus du plaisir de la vôtre, je gagnerai l’opportunité de vous convaincre de la validité de ma vision politique. »
Il y avait quelque chose de terriblement troublant dans sa façon de répondre qu'il ne la détestait pas. Il y avait une vérité qu'elle n'était pas capable de comprendre, un sens qu'elle n'imaginait pas une seule seconde. Et elle se sentait incapable d'y répondre quoi que ce soit, au risque de paraître déstabilisée, ce qu'elle refusait.
Elle voulait renvoyer l'image d'une femme forte et puissante. L'image d'une femme qui n'avait peur de rien et de personne. Une femme qu'il était impossible d'écraser. Là encore, elle s'était imaginée une tout autre réponse. Elle s'était imaginée qu'il critiquerait la façon qu'elle avait d'être persuadée d'être invincible en jugeant son comportement, mais il y avait une part de mise en garde dans ses mots... Elle en avait l'impression en tout cas. De la mise en garde et... Des compliments, du genre qu'on ne faisait pas à l'ennemi en temps normal. Si son but était de la déstabiliser, il marquait un point. Ses mots semblaient empreints de quelque chose qu'elle ne saisissait pas exactement. Une vérité. Comme s'il la connaissait - ce qui était impossible, à moins qu'il n'ait eu accès à des informations personnelles sur elle pour savoir exactement quoi dire, quand, pour la perturber - comme s'il était conscient de bien des choses la concernant.
Il la comprenait mieux que personne. Il lisait en elle - ou il déduisait intelligemment les choses en faisant comme s'il en était persuadé pour la déstabiliser ? « Est-ce une sorte de menace dissimulée sous une mise en garde ? » Elle n'y croyait pas vraiment, mais elle tentait de le percer au jour, de le comprendre - et surtout, elle se refusait à lui faire comprendre qu'il avait raison, qu'elle mentait, qu'elle était suffisamment intelligente pour ne jamais faire confiance, pour ne jamais se méfier. Tentait-il de lui faire comprendre que son parti finirait par prendre le pouvoir grâce à un coup d'état ? Tentait-il de l'intimider en lui prouvant qu'il n'avait pas peur de lui dévoiler ses plans parce qu'il savait qu'il gagnerait quoi qu'il arrive ? « Il existe une façon simple d'éviter un coup d'état : éliminer ses adversaires, purement et simplement. » Elle, elle ne dissimulait pas sa menace. Elle était même plutôt évidente. Bien sûr, éliminer ses adversaires amenait son lot d'ennuis et de révoltes, en réalité, mais à force, en montrant que l'on perdait plus en se battant qu'en se taisant, ces révoltes se faisaient de plus en plus rares. Il fallait montrer que l'on était prêt à tout, qu'on ne reculerait pas. Ça ne protégeait jamais entièrement, mais c'était un moyen qui s'était révélé efficace par le passé.
Alors, quel était le sens de sa proposition ? De cette alliance ? Elizabeth ne comprenait pas ce qu'il cherchait, ce qu'il attendait. Ses réponses ne l'aidaient pas davantage. Au contraire. « Vous me semblez bien sûr de vous. » Le plaisir de sa compagnie ? Rien que ça ? Et politiquement, que lui apporterait-il ? Après tout, c'était bien à ça qu'il devait servir, non ? Et ils semblaient si différents qu'elle doutait qu'ils puissent s'entendre... Son argument tombait donc à l'eau, selon elle. « Et si c'était moi qui réussissez à vous convaincre que ma vision des choses est plus juste ? Meilleure pour cet endroit ? » Encore une fois, il lui semblait sûr de lui. Trop.
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Alexander Hamilton
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Dim 24 Mar - 22:38
The World turned upside down
feat. Elizabeth
« Je n’ai aucune intention de te… de vous menacer », affirme-t-il avec sincérité, parce que ce n’est pas le cas. Une autre version de lui-même, qui n’aurait pas avec Elizabeth le passif qui l’unit à elle n’aurait peut-être pas hésité à usé de menaces, qui pour la peine n’auraient rien eu de dissimulées, mais ici et maintenant, et parce qu’il veut croire la connaître envers et contre tout, en dépit des circonstances, et même si elle-même ne sait plus rien de lui…. Il veut croire qu’ils sont capables d’avoir les mêmes conversations passionnées qui l’avaient fait s’éprendre d’elle en premier lieu, et qu’ils seront capables de trouver un terrain d’entente, quoi qu’il advienne.
« Vos adversaires sont nombreux, et pour certains plus puissants que vous ne le soupçonnez sans doute. Tôt ou tard, vous devrez faire face à un rival qu’il vous sera impossible d’éliminer », commente-t-il d’un ton sérieux. « Et non, je ne parle pas nécessairement de moi… Mais ceux qui s’imaginent ne pouvoir jamais être écrasés sont généralement ceux qui subissent les plus grandes déconvenues.
Il entend ses menaces, qui n’ont rien de sous-jacentes, mais il n’a pas l’intention d’en dire quoi que ce soit. Entendre Elizabeth s’exprimer d’une manière si rigoureuse qu’il était difficile de ne pas la trouver cruelle était particulièrement déplaisant aux yeux d’Alexander, mais il prend sur lui pour ne pas se montrer plus affecté qu’il ne l’est véritablement… Il est loin de tout comprendre encore à cette situation, mais il prend sur lui pour l’endurer le plus dignement possible. Il comprend bien qu’il n’a tout simplement pas le choix… Et qu’il ne veut surtout pas avoir le choix dans tous les cas.
Il affiche son sourire le plus insupportablement fier quand Elizabeth constate qu’il paraît bien sûr de lui. C’est le cas, en effet. Son impertinence lui vient de là, d’une confiance en lui que beaucoup ne peuvent considérer comme agaçantes… Mais Alexander n’attend pas réellement après l’avis des autres pour agir comme bon lui semble, et sans hésiter le moins du monde.
« Je vous en prie… Cherchez à me convaincre. Partagez votre vision, dites-moi quels sont vos projets », ajoute-t-il finalement. « Si vous parvenez à me convaincre, alors je vous promet de ne plus insister. »
Comme si Alexander Hamilton était véritablement capable, de quelque manière que ce soit, de ne pas insister… L’on pouvait très sérieusement en douter.
Sa sincérité était désarmante, même pour Elizabeth qui était habituée à ne pas se laisser désarmer facilement. Lorsque cet homme, qui avait passé des années à s’attaquer à elle à distance, lui affirmait qu’il n’avait aucune intention de la menacer, elle le croyait. Il ne se protégeait pas d’une quelconque attaque en s’assurant de ne pas représenter une menace pour elle, ce n’était pas ainsi qu’elle l’interprétait en tout cas, mais elle le croyait tout de même... Sans être capable de dire pourquoi. Sa sincérité, perturbante, était évidente. Et perturbée par cet homme, elle l’était, malgré toute sa bonne volonté de ne pas se laisser avoir. Elle craignait tant de se faire piéger, d’être manipulée, qu’elle restait sur ses gardes normalement, mais il y avait quelque chose chez lui qui l’empêchait de l’être pleinement. Il dégageait quelque chose qui… Quelque chose qui l’empêchait d’être celle qu’elle aurait désiré être lors de cet entretien : forte, imperturbable, puissante, froide.
S’il ne la menaçait pas, pourquoi la mettait-il en garde ? Pourquoi cet homme, son adversaire politique, voulait la mettre en garde ? En y regardant de plus près, elle pouvait même avoir l’impression qu’il essayait de… La protéger. Non, ça n’avait aucun sens. Il se cachait derrière des conseils pour mieux la manipuler, pour lui donner l’impression qu’elle pouvait avoir confiance en lui... Ça ne pouvait être que ça. Alors, elle, de son côté, essayait de se montrer inaccessible, menaçante, impossible à toucher. Là encore, malgré ses menaces évidentes, il continuait à la mettre en garde, à la pousser à se montrer prudente... Elle avait conscience du nombre et de la puissance de ses ennemis, elle n’était pas complètement stupide, mais montrer ses craintes, c’était se rendre faible aux yeux de ces fameux ennemis, leur donner l’occasion d’attaquer. Les rivaux impossibles à éliminer, elle connaissait. Mary avait été ce type de rival pendant de longues années. Mais au bout du compte, n’avait-elle pas réussi et gagné ? Se laisser guider par la peur et l’impossible n’était pas une bonne solution. Pour autant, elle ne se sentait pas invincible. Elle voulait juste le faire croire à ses adversaires. « Bien des dirigeants ont réussi, avant moi, à rester en place malgré des adversaires puissants et nombreux, malgré des adversaires jugés impossibles à écraser. » Répondit-elle avec certitudes – après tout, elle en était un exemple, tout comme bon nombre d’autres rois avant elle, même si des contre-exemples existaient et ne devaient pas être oubliés. L’important n’était pas tant d’éliminer les adversaires finalement que de savoir les garder à l’écart. Et elle refusait qu’il puisse la voir comme une pauvre chose, incapable de vaincre chacun de ses ennemis ou incapable, au contraire, d’avoir conscience de la puissance de ces derniers. Elle avait conscience de tout cela et elle avait peur, mais elle croyait en ses capacités et sa puissance et elle était persuadée de pouvoir réussir, sans oublier le risque d'échouer pour autant.
S’il la mettait en garde, il souhaitait également lui apporter une forme de soutien. Il souhaitait rester à ses côtés, il souhaitait collaborer avec elle. Ils étaient si différents, avaient des projets différents pour cette ville, alors qu’espérait-il ? La faire changer d’avis ? Il y avait une forme de prétention chez lui, d’assurance, il était sûr de lui et de ce qu’il valait. Là, elle reconnaissait l’homme dont on lui avait parlé. Face à la fierté qu’il affichait et face à ses certitudes, Elizabeth essayait de lui montrer les choses autrement. Et si ce n’était pas lui qui la faisait changer d’avis, mais elle qui réussissait à le faire changer d’avis ? Il y avait une forme de jeu qui s’installait entre eux. Un jeu qui pouvait s’avérer dangereux parce qu’Elizabeth n’hésiterait pas une seule seconde s’il devenait menaçant pour elle et ses projets, d’une façon ou d’une autre. « Promettez-moi de me soutenir publiquement si j'arrive à vous convaincre. » Tout l’intérêt était là pour elle, même si elle supposait qu’il n’avait aucune intention de se laisser convaincre et de ne plus insister, en réalité. Tout comme elle n’avait aucune intention de partager, dans le détail, ses projets pour qu’il puisse ensuite s’en servir contre elle. Il n'aurait le droit qu'au minimum. « Il faut à cette ville un pouvoir fort, puissant. L’inconstance et l’instabilité du système que vous proposez permettraient aux pires d’entre-nous d’accéder au pouvoir et plongeraient la ville et ses habitants dans une situation impossible où chacun revendiquerait le pouvoir, au risque de conduire cet endroit dans le chaos. » Elle n’offrait pas la liberté la plus absolue, ni même tous les droits aux habitants, mais elle offrait, à ses yeux, quelque chose de juste, de stable. Elle offrait d’éviter la guerre et le chaos en échange du soutien des habitants et du pouvoir. N’était-ce pas équitable, dans le fond ? Ou mieux que rien, en tout cas, puisque chacun pouvait y gagner quelque chose.
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Dim 14 Avr - 12:06
The World turned upside down
feat. Elizabeth
« Dans l’histoire de l’humanité, tous les grands dirigeants, même ceux qui se pensaient invincibles, ont fini par être évincés… c’est dans l’ordre des choses », commente-t-il. « A ce sujet d’ailleurs… je suis assez curieux de savoir de quelle manière vous avez botté en touche notre ancien maire. »
Tu m’étonnes que la chose l’intéresse ! Alexander avait déployé une énergie et une motivation folle à sa lutte contre le système en plus, le tout pour n’aboutir à aucune sorte de résultat. Bien sûr qu’il est curieux, et bien sûr qu’il veut savoir comment elle s’y est prise. Dans ce monde sensiblement similaire et en même temps différent, il est à la merci d’informations qu’il n’est pas encore entièrement capable de comprendre, et il tient absolument à en apprendre plus.
« Bien sûr, vous pouvez bien faire ce que vous désirez de mes humbles propos. »
Qui ne sont pas si humbles, car les propos d’Alexander Hamilton, en réalité, ne le sont absolument jamais. En l’occurrence, s’il invite Elizabeth à s’interroger à ce point, c’est parce qu’il a besoin de comprendre… de la comprendre. Il n’a pas la moindre envie d’être son ennemi (même si son alter ego, dans ce monde, semblait avoir la ferme intention de l’arracher à son piédestal pour des raisons qu’Alexander n’a pas réellement besoin d’interroger.
« Si je suis convaincu », mais il a quelques doutes pour le moment, et il ignore si ces doutes sauront être dissipés ou non – il en doute quelque peu. « … je ne vois pas pourquoi je vous refuserai mon soutien public. »
En l’occurrence, il est on ne peut plus sincère. Il ne cherche pas à être sur le devant de la scène, il ne cherche pas à gouverner en soi, il veut seulement que le gouvernement réponde à ses attentes et à ses idéaux. C’est ce qui compte= vraiment pour lui. Si ce maire contre lequel il avait tant bataillé avait su correspondre à sa propre vision de la politique, s’il n’avait pas eu tant à redire sur ses méthodes et sa vision, son destin dans le monde qu’il avait foulé après sa mort aurait été bien différent.
« Un pouvoir fort et puissant, sur ce point nous sommes d’accord, mais on peut décider d’exercer un pouvoir aussi fort en écrasant les autres ou en leur tendant la main », il dit avec prudence, sans totalement rejeter le discours d’Elizabeth en dépit de ses relents totalitaires. « Quelles sont les grandes décisions que vous avez prises jusqu’ici ? »
Sa première réflexion avait fait sourire Elizabeth. Etait-il de mauvaise foi ou était-il persuadé de détenir la vérité ? Si une personne, dans cette pièce, devait la détenir, ce ne serait certainement pas lui. Elle ne lui en laisserait ni l'occasion, ni le droit. La seule vérité qui importait était la sienne. « Ne soyez pas de mauvaise foi, monsieur Hamilton. » Souffla-t-elle dans un premier temps. « Bien des dirigeants ont su conserver leur pouvoir jusqu'au bout. Il est vrai qu'ils possédaient un titre différent de celui de Maire, mais dans le fond, ça ne change pas grand-chose. » Alors, non, elle ne le laisserait pas dire qu'elle était condamnée à tomber comme tous les autres, parce que tous les autres n'étaient pas tombés. Des systèmes étaient parfois tombés, après des siècles et des siècles, pour de nouveaux systèmes tout aussi imparfaits ou dangereux - mais tout le monde préférait fermer les yeux en prétendant que tout était mieux maintenant - mais elle ne comptait pas vivre la même chose. « Et si je vous disais que je n'avais rien fait ? Absolument rien ? » Vérité ou mensonge, à lui de déduire ce qu'il voulait. Même si, cette fois-ci, elle était plutôt du côté de la vérité. Elle n'avait pas fait grand-chose contre le Maire, presque rien en réalité et elle ne l'avait même jamais rencontré. « J'ai décidé que cette place serait la mienne, je me suis battue pour l'obtenir et... Je l'ai eue. Je ne saurais vous dire pourquoi l'ancien Maire n'a pas réagi... » Ni pourquoi elle se confiait autant à lui, alors qu'elle l'avait fait venir pour l'empêcher de continuer à lui nuire - ça n'avait aucun sens. « Peut-être n'y a-t-il tout simplement jamais eu de Maire ? » Peut-être n'y avait-il jamais eu personne ? Comment savoir, après tout ? Il n'y avait jamais eu aucune preuve de son existence.
Pour le reste, elle essayait d'obtenir de lui son soutien - même si elle n'était pas certaine d'en faire grand-chose. Elle espérait le convaincre comme il essayait de la convaincre. Elle avait parfaitement conscience que ça ne fonctionnerait pas - il y avait fort peu de chances pour qu'il change d'avis subitement, même face à ses arguments - mais... puisqu'il semblait vouloir jouer à ce jeu, ils allaient y jouer, au risque de perdre. Il semblait même partant pour lui accorder ce qu'elle voulait, mais elle en doutait grandement. Elle doutait, d'une part, de pouvoir le convaincre et, d'autre part, de le voir la soutenir. Et malgré ses affirmations - auxquelles elle préférait ne rien répondre - elle n'ajoutait rien, parce qu'elle ne le croyait pas, mais le dire n'y changerait rien.
A la place, elle préférait en revenir à l'essentiel, à sa politique, à cette discussion qu'il cherchait à avoir. Elle lui expliquait, sans jamais entrer dans les détails, ce qu'elle pensait de la politique, de la façon dont le pouvoir devait s'exercer dans une ville comme celle-ci au risque de voir le chaos prendre le dessus et régner. Mais selon lui, pour exercer ce pouvoir fort qu'elle mettait en avant, il y avait deux solutions - et il y avait fort à parier qu'il jugeait qu'elle avait choisi la plus mauvaise des deux solutions. Elizabeth écrasait et éliminait lorsqu'elle jugeait que c'était une chose nécessaire. En politique, pour obtenir ce qu'on voulait, il fallait savoir faire taire ses sentiments et ses scrupules, sans quoi la porte était ouverte pour vos adversaires. « Je crains que nous ne voyions pas exactement les choses de la même façon. Il ne s'agit pas d'écraser ou de tendre la main, mais plutôt de s'assurer de la stabilité du système en place, de la sécurité de cet endroit en prenant les décisions qui s'imposent. » Même si ces décisions consistaient à écraser les pires de ceux qui souhaitaient cette place... Et il y avait bien pire qu'elle - et bien mieux, également - entre ceux qui souhaitaient faire de cet endroit leur nouveau terrain de jeu, en réduisant ses habitants à de simples pantins, et ceux qui souhaitaient mettre la ville à feu et à sang.
A sa question, Elizabeth avait d'abord souri, en se demandant à quel jeu il jouait. Il cachait quelque chose, il cherchait quelque chose, mais Elizabeth n'arrivait pas à le cerner. Après être restée silencieuse, à le fixer droit dans les yeux pour essayer d'en retirer quelque chose, elle s'était levée, sans jamais le lâcher du regard. « Je ne comprends pas à quoi vous jouez... Je ne sais pas ce que vous cherchez... A me faire dire quelque chose, certainement, mais j'ignore quoi... » Disait-elle franchement, espérant le déstabiliser un minimum. « Vous passez votre temps à scruter le moindre de mes faits et gestes, vous suivez de près tout ce qui concerne ma politique, et vous me demandez quelles ont été mes grandes décisions ? » Que voulait-il l'entendre dire exactement ? Quelle faute voulait-il entendre avouer ? Voulait-il seulement savoir ce qu'elle considérait comme les grandes décisions ?
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Alexander Hamilton
▿ Ton univers : Hamilton: An American Musical
▿ Date de naissance : 11/01/1980
▿ Age : 44
▿ Métier : Ecrivain, chercheur en sciences politiques, polémiste, travaille pour un maire qu'il n'a jamais vu...
▿ Quartier : Raccoon Square
▿ Côté cœur : I don't pretend to know the challenges we're facing. But I'm not afraid. Just let me stay here by your side. That would be enough.
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Dim 12 Mai - 15:39
The World turned upside down
feat. Elizabeth
Alexander, pour rien au monde, n’admettrait être de mauvaise foi, pourtant, Elizabeth a bien sûr raison, certains dirigeants ont bien conservé leur pouvoir jusqu’à la fin, mais à cela, Alexander est capable de soutenir des arguments qui, évidemment, tiennent précisément de cette mauvaise foi que son interlocutrice n’a en rien tort de lui reprocher.
« Ces dirigeants ont simplement passé l’arme à gauche avant de se confronter à qui les y aurait inévitablement forcés », commente-t-il avec un sourire amusé. « Et surtout, ils n’avaient jamais eu le loisir de croiser ma route », ajoute-t-il avec légèreté.
En vérité, Alexander aurait presque pu douter du fait qu’un certain dirigeant pouvait être débouté quand il luttait contre ce maire indétrônable, au cours d’une multitude de combats qui le faisaient passer pour Don Quichotte face à ses fichus moulins à vent. Mais Elizabeth a réussi, alors c’est que tout est possible, et qu’il pourrait même en tirer un certain enseignement quand il retrouvera – il l’espère – sa propre dimension… car il n’est pas nécessairement voué à rester là éternellement, n’est-ce pas ?
Seulement voilà, Elizabeth affirme n’avoir absolument rien fait. Alexander fronce les sourcils. Il est incapable d’admettre que la situation ait été si simple… Sans oublier qu’il ne néglige pas la possibilité, plus que réelle, que l’ancienne reine devenue mairesse ne cherche simplement à le mener en bateau. Elle se joue de ses incompréhensions et de ses propres incertitudes, y compris de ces conversations qu’ils avaient déjà pu avoir tous les deux, même si elle ne semble pas s’en souvenir. Ils avaient déjà soulevé cette possibilité… Qu’il n’y ait pas réellement de maire à proprement parler… mais il y avait nécessairement quelque chose, malgré tout…
Il était impossible de considérer la chose autrement. Quelque part, et même si les circonstances continuent de le perturber légèrement, Alexander trouve une certaine satisfaction dans la situation actuelle, elle est capable de trouver, en effet, une sorte de plaisir sincère dans le fait de simplement pouvoir débattre avec elle, même dans ces circonstances singulières, il a l’impression, ainsi, de ne pas l’avoir perdue tout à fait, et que la flamme continue de briller et de les embraser tous deux… sans le moindre doute possible. Après tout, même dans leur vie passée, ils avaient été loin d’être d’accord sur tout… Si ce n’est sur ce qu’ils ressentaient l’un envers l’autre.
« Je n’ai rien contre maintenir la stabilité d’un système efficace, encore faut-il que le système en question soit parfaitement efficace et digne de satisfaire les intérêts de son peuple. » Il marque une pause. « Et si je suis ici… », ajoute-t-elle, presque davantage pour lui-même que pour son interlocutrice. « … c’est que ce n’est probablement pas le cas. »
A quoi joue-t-il ? N’ayant pas toutes les cartes en mains, il ne sait pas lui-même… Mais ce n’est pas parce qu’il a rejoint une partie en cours de route qu’il ne cherchera pas à l’emporter pour autant… Et il ne faut certainement pas compter sur lui pour déclarer forfait. L’ennui… comme elle le fait remarquer elle-même… C’est qu’il n’est pas vraiment celui à qui elle pense s’adresser. Malgré tout, Alexander ne tarde pas à s’accrocher aux branches du mieux qu’il le peut… Car bien sûr, il ne peut pas juste se permettre de dire les choses comme il le pense.
« Une grande décision à vos yeux n’en sera pas nécessairement au mien. Je veux seulement m’efforcer d’adopter votre point de vue. »
Cet homme semblait avoir réponse à tout. Pour chaque argument, il avait un contre-argument, pour chaque question, il avait une réponse. Il se révélait sûr de lui et d'une mauvaise foi incroyable. Il n'avait jamais tort, savait toujours tout... Elizabeth se demandait comment il avait pu survivre en politique, jusqu'ici, avec un tel comportement. Elizabeth se demandait même comment elle avait pu le laisser agir comme il l'entendait jusqu'à présent. Peut-être avait-elle fait l'erreur de le sous-estimer ? De ne le considérer, dans un premier temps, en tout cas, que comme un agité qui ne savait que revendiquer et parler, sans savoir agir ? Désormais, elle se confrontait à lui. A lui et à ses certitudes ridicules. « Je suis heureuse de ne pas vous avoir rencontré avant, dans ce cas. Comme bon nombre de mes semblables, je suppose, » souffla-t-elle, pour entrer dans son jeu - sans pour autant lui accorder le moindre crédit - sans se cacher d'avoir déjà eu du pouvoir autrefois, et pas de celui qu'il préférait, évidemment.
Il prétendait être capable d'entendre son point de vue ou d'entendre ce qu'elle avait à dire, mais son opinion, déjà bien tranchée, ne changerait pas. Elizabeth le savait. Sans prendre plus de précautions, il sous-entendait que son système n'était ni efficace, ni capable de satisfaire les intérêts du peuple. Son système n'était pas parfait, mais le bien-être du peuple lui tenait à coeur - dans une certaine mesure. Elle n'était pas un tyran. Elle n'était pas un monstre. Elle était une reine, avec du pouvoir et le besoin de se protéger de tout et tout le monde, alors elle se servait de ce pouvoir pour satisfaire ce besoin, à sa façon. Quoi de plus naturel, finalement ? Entre se terrer éternellement dans la crainte de voir ses ennemis s'en prendre à elle et s'en prendre à ses ennemis la première, elle avait fait un choix. Un choix qui l'avait menée jusqu'à cette place. Place qu'elle ne comptait pas lâcher, pour rien au monde. « Vous donnez l'impression d'avoir une opinion déjà bien tranchée sur ma façon de gérer cette ville. » Souffla-t-elle, tout d'abord, avant d'ajouter, tout en conservant son calme : « Cependant, je ne pense pas qu'il soit intelligent de me le dire si ouvertement, alors que vous êtes seul au milieu d'un terrain ennemi. » S'il voilait à peine ses reproches concernant sa façon de diriger cette ville, elle voilait à peine ses menaces. Ils savaient tous les deux à quel jeu ils étaient en train de jouer et ils en avaient accepté les risques.
Alexander cherchait quelque chose, elle en était persuadée, mais elle était incapable de dire de quoi il s'agissait. A ses questions, il devait forcément y avoir un sens caché, quelque chose... Pourquoi voulait-il évoquer ce qu'elle considérait comme de grandes décisions ? Pour les démonter une à une ? Pour la faire dire quelque chose qu'il ne fallait pas et s'en servir contre elle ensuite ? Ou peut-être disait-il simplement la vérité et qu'elle était trop méfiante, comme souvent ? « Je pourrais vous dire que je suis plus accessible que notre ancien Maire, que les habitants ont quelqu'un à qui s'adresser et qu'en prenant cette place, j'ai pris la plus importante de toutes les décisions pour libérer cette ville de ce tyran invisible. Je pourrais vous dire que je permets à chacun d'être ce qu'il est, que je fais preuve de tolérance. Je pourrais vous dire que je me préoccupe du bien-être de tous en appliquant une tolérance zéro envers tous ceux qui représentent un danger pour cette ville et ses habitants. Je pourrais vous dire que j'ai mis fin aux actions des plus dangereux d'entre-nous... mais je suppose que rien ne sera jamais assez à vos yeux ? » Elle ne parlait pas de choses précises, de décisions précises, plutôt de grandes idées, mais quelque chose lui disait qu'il ne serait pas d'accord avec elle, quoi qu'il arrive. « Alors, fonctionnons autrement. Si vous me disiez quelles seraient les grandes décisions que vous prendriez vous, pour cette ville, si vous aviez la chance d'être à ma place ? » Afin de voir à quel point ils étaient incompatibles et incapables de la moindre alliance.
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Alexander Hamilton
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Sam 3 Aoû - 11:32
The World turned upside down
feat. Elizabeth
« J’ose espérer que vous ne penserez pas toujours ainsi », répond Alexander, légèrement radouci (et probablement pas pour longtemps, vu l’énergumène), alors qu’Elizabeth observe dans un souffle être heureuse de ne jamais l’avoir connu auparavant, comme d’autres de ses semblables.
Ses propos fleurent l’ironie douce et l’absence totale de conviction dans ses revendications, mais Alexander l’accepte… en partie… le cœur serré. Cet Elizabeth-là, rencontrée dans des circonstances si peu propices, sera à coup sûr difficile, voire impossible à convaincre. Elle lui avait déjà prouvé dans leur autre vie qu’elle ne se laissait certainement pas influencer facilement, et c’est une chose qu’il a toujours profondément aimé chez elle, mais quelle douleur malgré tout que de l’entendre s’exprimer de la sorte. Lui ne demanderait que de l’avoir rencontrée plutôt, surtout à l’heure où la question se pose : est-il condamné à vivre cette vie, à présent, et à ne jamais revenir d’où il vient ?
Cette pensée est déroutante, mais surtout profondément désagréable. La voir et envisager l’avoir peut-être perdue pour toujours est un exercice impossible, insoutenable… il ne veut pas avoir à l’endurer. Malgré tout, ces circonstances lui permettent au moins de se trouver en sa présence, et qui sait si cela ne pourra pas faire une différence. Quelle différence ? Il n’en sait trop rien, vraiment. Pour l’instant, il s’efforce surtout de ne pas se laisser dépasser par une conversation qu’il n’avait absolument pas pu ni su préméditer. « Peut-être que je vous crois plus indulgente que vous ne le prétendez. Peut-être commets-je l’erreur de croire vous connaître », dit-il simplement quand elle lui fait remarquer qu’il n’y a rien d’intelligent dans le fait de s’opposer à elle si ouvertement (oui, il ne change pas sur ce point – ce n’était déjà pas intelligent de manœuvrer de la sorte dans sa dimension, et il ne pouvait pas s’empêcher de le faire pour autant). Il ne devrait pas davantage prononcer les mots qui s’échappent de ses lèvres, mais qui peut-il ? Oui, Elizabeth ne peut que le considérer comme un ennemi, et la réciproque devrait être tout aussi vraie, mais… Alexander ne saurait faire autrement que de substituer, régulièrement, l’image de cette politicienne aux dents longues à celle de la femme tout aussi caractérielle qui a volé son cœur. Les deux sont au fond les mêmes… Alors comment saurait-il s’empêcher de l’aimer malgré tout ?
« A vrai dire… », constate Alexander, après que son interlocutrice lui ait fait remarquer avoir fait beaucoup pour la ville, réussissant (pas trop longtemps quand même) à lui clouer le bec. Elle a raison sur de nombreux points : un dirigeant de chair et de sang valait mieux qu’un maire invisible et inaccessible… La notion de tolérance zéro, en revanche, le crispe légèrement… On ne peut prétendre appliquer une politique entièrement juste sous ce prétexte. « Je déplorerai toujours en partie votre politique, mais j’admire votre parcours. » La vérité, c’est que sa politique, il ne l’a pas vue à l’œuvre, alors… « La tolérance zéro est à mes yeux une erreur… Quand la suspicion de danger devient considérée comme un danger intrinsèque, alors qu’advient-il de notre droit à l’erreur. » il marque une pause. « J’ai… rédigé un projet de constitution, trois fois rien… » (Juste 422 pages absolument indigestes.) « Je vous la ferai lire, à l’occasion. » Il marque une pause. Il ne peut pas continuer ainsi. « J’ai une confidence à vous faire. Mais il vous faudra faire l’effort de me croire sur parole. »
Bien que ce rendez-vous s'éternisait au-delà de ce qu'Elizabeth avait prévu, il y avait bien peu de chances pour qu'elle change d'avis à son sujet un jour ou l'autre. Il n'était pas aussi désagréable qu'elle l'avait imaginé - et elle en était la première surprise de ne pas trouver sa compagnie infiniment désagréable - c'était vrai, mais il restait le même homme. Prétentieux, sûr de lui, incapable d'assumer ses erreurs et ses torts. Tout ce qu'elle détestait par-dessus tout. Non, elle restait persuadée qu'elle était heureuse de ne jamais l'avoir rencontré avant - et elle se retenait d'ajouter qu'elle aurait aimé ne jamais avoir à le croiser tout simplement. A ses yeux, il n'était rien d'autre qu'un homme avide de pouvoirs et de reconnaissance qui se cachait derrière de belles propositions. Ses belles paroles n'avaient pour but que de convaincre. Il était le genre à cacher ses ambitions pour mieux les abattre dès qu'il en aurait l'occasion. Non, décidément, elle aurait préféré ne jamais le connaître.
Il devait avoir aussi ce genre de sentiment de toute puissance qui le poussait à se croire invincible. Sinon comment pourrait-il lui parler ainsi de sa politique alors qu'il était en territoire ennemi ? « Je ne suis pas indulgente. » Parce que l'indulgence, c'était la faiblesse. Et si ces ennemis la pensaient faibles, ils s'attaqueraient à elle. Elle l'avait déjà vécu toute sa vie, elle ne comptait pas laisser les choses se reproduire ici, dans ce nouveau monde. « Vous ne me connaissez pas. Vous connaissez ce que je veux bien montrer à cette ville, comme tous les autres, mais vous ne me connaissez pas. » Fallait-il être stupide pour prétendre connaître quelqu'un que l'on rencontrait pour la première fois ? Décidément, il l'agaçait autant qu'il l'étonnait.
Puisqu'il fallait se soumettre à cet exercice, puisqu'il fallait qu'elle liste une partie de ce qu'elle avait fait dans cette ville, Elizabeth s'y pliait. Elle constatait avec une satisfaction non dissimulée avoir réussi à le faire taire un court instant. C'était une chose qui semblait tellement impossible qu'elle ne pouvait que s'en réjouir. Elle s'attendait à le voir rétorquer telle ou telle chose, à s'offusquer de ce qu'elle considérait être juste, mais elle avait eu le droit à un... compliment ? S'il n'était pas de son côté concernant la politique qu'elle appliquait, il admirait son parcours. La suite, bien sûr, était du Hamilton tout craché - il ne fallait pas abuser des bonnes choses. Cette critique, qu'elle attendait de lui, ne l'étonnait pas. « Vous êtes faible. C'est pour cette raison que je suis à cette place et pas vous. » Rétorqua-t-elle calmement, comme une banale vérité. « Il faut être capable de prendre les décisions qui s'imposent lorsqu'une situation l'impose, même si cela implique le risque de faire une erreur. Pour le bien de la majorité. » Si un danger se présentait, perdre du temps à s'assurer de telle ou telle chose, était perdre un temps précieux pour se protéger de ce danger avant qu'il ne soit impossible de s'en défaire. Il fallait agir vite, quitte à ce que des innocents soient punis en même temps que des coupables. Le bien du plus grand nombre devait prévaloir sur tout le reste.
Elizabeth était curieuse de connaître son point de vue sur l'administration de cette ville, sur la façon dont elle devrait être gouvernée. Sa réponse la faisait sourire. « Un projet de constitution... Rien que ça... » Il était plus prêt à gouverner que bien des gens qui étaient au pouvoir. Elle s'y reconnaîtrait sans doute très peu, mais elle était sincèrement curieuse d'y jeter un oeil. Juste comme ça. Juste pour voir.
Ce qu'il lui demande ensuite l'étonnait. A vrai dire, elle ne comprenait pas bien ce qu'il était en train de lui demander, ni pourquoi. « Voyez-vous, j'ai pour habitude de ne jamais croire personne sur parole. » Surtout lorsqu'il s'agissait de son adversaire politique. « Mais je vous écoute, parlez. » Il l'avait rendue curieuse, alors sans pouvoir lui promettre de le croire, elle voulait l'entendre.
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Alexander Hamilton
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Dim 11 Aoû - 16:52
The World turned upside down
feat. Elizabeth
Alexander ne prend pas la peine de répondre à son interlocutrice quand cette dernière lui fait remarquer qu’il ne la connaîtrait pas. Il ne peut absolument pas être de cet avis. Bien sûr qu’il ne le peut pas. Quand bien même les circonstances sont si différentes dans cette dimension, quand bien même il leur apparaît presque impossible de trouver un terrain d’entente dans ces circonstances, le politicien serait bien capable de ne pas croiser son regard et de vouloir lire dans ses jolies prunelles l’expression d’une manifestation même lointaine de la femme qu’il avait progressivement apprivoisée. Oui, il veut croire qu’il la connaît, et qu’il connaît d’ailleurs davantage ce que renferme son cœur plutôt que la façade publique qu’elle adresse au monde, et qu’il ne peut que se permettre de deviner, au vu des circonstances, sans s’autoriser la moindre certitude. « Si ce n’est que cela, alors nous pourrions faire plus ample connaissance », propose-t-il, évidemment trop effronté pour son propre bien.
Bien sûr qu’elle ne va pas le prendre au sérieux, bien sûr qu’elle n’entendra pas raison ni ne s’adoucira sous ses beaux yeux sous le prétexte qu’Alexander lui-même recherche obstinément en elle la femme qui a pu lui dire, droit dans les yeux, qu’elle l’aimait – ce qu’Elizabeth, en cet instant, paraît à l’évidence à des milliers d’années-lumière d’être capable de faire (et on ne va pas la blâmer pour ça, on va plutôt reconnaître que ça tombe sous le sens, vu les circonstances).
Elle s’en moque, elle n’a aucune raison de vouloir le connaître… Et probablement estime-t-elle le connaître déjà. Ce qui ne serait pas faux, par ailleurs, car Alexander est d’une transparence terrible sur son tempérament et sur sa manière d’être et de penser, si bien que ses opinions sont endurées par tous ceux qui n’avaient absolument rien demandé. D’ailleurs, c’est ce qui se passe quand il évoque le projet de constitution qu’il s’est appliqué à rédiger avec soin (quoique ces précieuses pages sont probablement restées dans une autre dimension… ou pas, Alexander, dans n’importe quelle dimension, est probablement aussi désespérément assidu et incapable de faire dans la concision). Il balaie cette réflexion pour le moment. Il décide de jouer une carte qui pourra très probablement lui exploser en pleine figure, mais il doit faire ce qu’il doit, quitte à le persuader en faisant mention d’information très personnelles, qu’il ne devrait certainement pas connaître.
« Je ne suis pas celui que vous pensez rencontrer. Tout comme vous n’êtes pas celle que je voudrais revoir. Je ne sais pas comment je suis arrivé ici, mais je viens d’une autre dimension… très semblable. Et très différente. J’ai pris la place de mon alter ego et j’ai envisagé de me laisser porter par le courant, mais… disons que ce n’est pas vraiment ma nature. »
Il y avait chez cet homme quelque chose qu'Elizabeth ne comprenait pas, malgré tous les efforts qu'elle faisait. Il l'attaquait un jour, il semblait chercher sa compagnie le lendemain. C'était certainement une ruse pour la manipuler, lui faire dire des choses, la convaincre qu'il n'était pas un danger avant de prendre tranquillement sa place, mais Elizabeth devait avouer être perturbée par ce qu'il dégageait - en plus d'en être profondément agacée. « Peut-être auriez-vous dû commencer par-là ? » Avant de s'en prendre à elle et à sa politique, avant de l'attaquer aussi souvent que possible, avant de chercher à la faire quitter sa place ? N'aurait-il pas dû, d'abord, chercher à la connaître puis s'en prendre à elle ? Pour le moment, il ne la connaissait pas. Il ne savait rien de ce qu'elle était, en dehors de ce qu'elle voulait bien montrer à cette ville et ses habitants. Non, lui cherchait quelque chose, mais elle ignorait quoi précisément. Elle savait simplement qu'il s'agissait forcément d'une forme de manipulation.
Manipulation qui prenait désormais une autre forme, sans doute parce qu'il ne réussissait pas avec sa première méthode. Il prétendait vouloir lui dire quelque chose. Une chose pour laquelle elle devrait le croire sur parole. Ils n'étaient rien l'un pour l'autre, ni amis, ni même des connaissances... alors pourquoi le croirait-elle sur parole ? Il était dans sa nature de se méfier, plus encore lorsqu'elle avait face à elle un adversaire politique. Cependant, elle acceptait de l'écouter. Il l'avait rendue curieuse, elle devait l'avouer.
Il avait alors repris la parole pour lui expliquer qu'il n'était pas celui qu'elle pensait rencontrer et qu'elle n'était pas celle qu'il voulait revoir. Elizabeth, à cette première information, fronça les sourcils, incapable de comprendre où il voulait en venir, ce qu'il tentait de lui dire ou lui faire comprendre. Avant qu'elle ne puisse le questionner, il avait continué. Son regard reflétait son incompréhension et son étonnement. Se moquait-il d'elle ? Bien sûr qu'il se moquait d'elle ! Cette ville était capable de bien des choses, mais là... Elle ne savait même pas quoi en dire. « D'une autre dimension ? » Ne pouvait-elle s'empêcher de répéter. « Et l'autre vous se promène tranquillement dans votre dimension, c'est cela ? » Qu'il continue de la prendre pour une idiote, elle allait perdre patience. « Vous me faites perdre un temps précieux monsieur Hamilton et vous me faites perdre patience. » Autrement dit, elle ne le croyait pas et il l'agaçait parce qu'elle n'était pas capable de comprendre quel était son plan pour la piéger. Et il n'y avait rien qu'Elizabeth ne détestait plus que de ne pas maîtriser et contrôler une situation.
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Jeu 15 Aoû - 10:21
The World turned upside down
feat. Elizabeth
Alexander sait qu’il y a de très fortes chances pour que son interlocutrice refuse catégoriquement de l’entendre et de le croire, ce qu’il comprendra naturellement. Cette situation heurte naturellement le bon sens le plus ancré, et Elizabeth n’a jamais été quelqu’un de fantasque… Pas plus qu’Alex lui-même, d’ailleurs. Ce dernier a fini par consentir une certaine tolérance pour les événements surnaturels et les phénomènes paranormaux – difficile de faire autrement quand on se retrouve précipité, après sa mort, dans un autre monde et dans une autre époque, et que la ville, au gré de ses fantaisies, nous a fait vivre et subir d’absurdes et improbables péripéties, qui ne peuvent s’accepter et se contempler que sous un prisme surnaturel.
Malgré tout, si les rôles devaient être inversés, il n’est définitivement pas certain qu’il serait en mesure de croire Elizabeth sur parole. Sans doute que non. Mais Alexander tente le tout pour le tout. Jouer au jeu de celui qui sait tout quand il ne sait rien est amusant mais lui donne le sentiment d’être ce même imposteur qu’il reproche souvent à d’autres d’être. Il ne peut vraiment pas l’accepter. Il devine aisément son scepticisme dans la manière dont elle répète ses dires. Elle doit considérer qu’il la mène en bateau… et honnêtement, comment la convaincre du contraire ? « Peut-être bien… », remarque Alexander, surpris de n’y avoir songé avant, quand Elizabeth suggère que son autre lui se promène peut-être dans sa propre dimension… Il imagine son Elizabeth faire face à cet homme qui ne la considère que comme une ennemie et son cœur se serre. Se peut-il qu’il s’agisse bel et bien de cela ? Que leurs rôles se soient inversés, tout simplement ? Cette pensée le prend à la gorge. « Je n’avais pas vraiment envisagé cette possibilité. »
Elle ne le croit pas, bien sûr, et Elizabeth lui fait remarquer, à juste titre, qu’il lui fait perdre autant son temps que sa patience. Il sait qu’il va devoir s’y prendre autrement pour parvenir à la convaincre… Et même là, il ignore si la chose sera bel et bien suffisante.
Ce qui n’est pas vraiment malin de sa part, en réalité… Mais pour sa défense, il s’était retrouvé si violemment projeté dans cette situation qu’il n’avait pas vraiment eu le temps de se poser pour réfléchir à tête reposé à cette situation et à ce qu’elle pouvait comprendre de difficulté et de complexité. « Nous nous connaissons bien, d’où je viens. Très bien même. Pour tout dire… vous êtes la personne la plus importante à mes yeux. » Il réfléchit à toute allure. « Demandez-moi quelque chose, n’importe quoi. Une chose que vous pensez être la seule à savoir. Je répondrai. »
Elizabeth était prête à croire en beaucoup de choses, mais à ce que le Alexander Hamilton qui était devant elle n'était pas celui de son monde... Non. L'idée qu'il existait plusieurs réalités qui s'entremêlaient, l'idée que certains habitants de ces réalités pouvaient se retrouver à glisser dans une autre... Quelque chose dérangeait Elizabeth avec cette idée. Peut-être n'était-elle pas suffisamment ouverte concernant les capacités et les moyens de cet endroit à agir comme il le voulait, mais elle ne pouvait pas croire Alexander sur parole. Et elle lui faisait part de ses doutes et de son impression qu'il était en train de se moquer d'elle. Son trouble, alors qu'il prétendait ne pas avoir songé à l'idée que son double pouvait se promener dans sa réalité pendant qu'il était ici, semblait réel. Soit il était un excellent acteur, soit il perdait la tête et racontait simplement n'importe quoi, soit il disait la vérité. Cette dernière option paraissait toujours impossible à Elizabeth, mais elle se devait d'exister, au même titre que les deux autres. Juste au cas où.
Il ne réussissait pas à la convaincre. Au mieux, il lui faisait perdre temps et patience, ce qu'elle n'avait jamais particulièrement apprécié. Elle appréciait maîtriser toutes les situations et par ce qu'il lui disait, elle ne contrôlait rien du tout. Pour la convaincre, il insistait en prétendant qu'ils se connaissaient bien dans son monde. Bien au point qu'elle était la personne la plus importante pour lui. C'était à son tour d'être troublée par cette information. Que voulait-il dire exactement par là ? De quoi avait peur son autre elle pour se rapprocher de quelqu'un de si différent ? De si dangereux ? Tout les opposait et il semblait impossible que deux êtres comme eux soient capables de faire des efforts pour s'entendre. Pour faire mieux que s'entendre. Elle voulait lui demander ce qu'il entendait par là, elle voulait lui demander d'expliquer comment est-ce qu'une chose pareille était possible, mais il avait été le premier à reprendre la parole. Il l'avait reprise si vite pour qu'elle le teste, pour qu'elle lui pose une question dont elle était seule à avoir la réponse. Elle hésitait. Si une autre elle existait bel et bien quelque part, aurait-elle pu confier des informations personnelles à cet homme, ce qu'il semblait croire ? Avait-elle envie, de toute façon, qu'il lui confirme ce qu'il venait de dire en répondant à sa question ?
En réalité, elle avait peur d'entendre la vérité parce qu'elle ne saurait pas quoi en faire, parce qu'elle serait toujours aussi perdue. Pourtant, la partie d'elle qui voulait le faire plier et prouver ses mensonges continuait de chercher la bonne question. Celle qui mettrait son interlocuteur en mauvaise position parce qu'il serait incapable d'y répondre. « Parlez-moi de Mary. » Demanda-t-elle dans un premier temps, avant de se reprendre presque aussitôt. « Non, ce serait trop facile. » Certains étaient au courant ici, il avait bien fallu en parler pour régler le problème et peut-être avait-il des alliés dans son camp, des alliés qu'il aurait manipulés pour obtenir des informations ou pour les faire changer de camp. Il fallait une question beaucoup plus personnelle. Une question dont la réponse ne se trouvait nulle part. Ni dans les livres, ni chez ses conseillers. Une question dont elle était seule à avoir la réponse. « J'ai la mort d'un homme sur la conscience... » Pas qu'une seule, des hommes tués par sa faute ou ses décisions, il y en avait des tas. « Une mort que je ne me suis jamais pardonnée. » Ici ou dans un autre univers, elle ne pouvait imaginer avoir réussi à se pardonner. « Si nous sommes aussi proches que vous le prétendez, vous devez savoir de qui il s'agit et pourquoi il est mort. » Elizabeth était persuadée qu'elle n'aurait jamais parlé de ça à qui que ce soit, mais s'ils étaient aussi proches qu'il semblait le dire... Peut-être aurait-elle pu finir par se confier à propos de Gideon et du fait qu'il soit mort par sa faute, parce que quelqu'un avait de bonnes raisons de se venger d'elle ? C'était la seule question à lui poser. La seule façon de vérifier ce qu'il était en train de dire.
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Alexander Hamilton
▿ Ton univers : Hamilton: An American Musical
▿ Date de naissance : 11/01/1980
▿ Age : 44
▿ Métier : Ecrivain, chercheur en sciences politiques, polémiste, travaille pour un maire qu'il n'a jamais vu...
▿ Quartier : Raccoon Square
▿ Côté cœur : I don't pretend to know the challenges we're facing. But I'm not afraid. Just let me stay here by your side. That would be enough.
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Sam 17 Aoû - 9:03
The World turned upside down
feat. Elizabeth
Alexander n’est pas vraiment surpris que la première chose qu’Elizabeth souhaite lui demander concerne, en premier lieu, Mary. Cette dernière fait certainement l’objet des considérations les plus violentes et complexes d’Elizabeth, et c’est là une chose dont il ne doute pas qu’elle l’ait poursuivi dans n’importe quelle version alternative de la réalité… Au fond, ça le rassurerait presque… pas nécessaire le fait que l’ombre de Mary pèse toujours sur l’existence d’Elizabeth – bien sûr que non. Mais parce qu’il y a quelque chose d’apaisant dans le constat de réalités intangibles, capables de survivre à de si particulières circonstances. Par ailleurs, le fait qu’elle daigne l’interroger est plutôt bon signe, cela veut dire qu’en dépit de son scepticisme au-delà de légitime, elle accepte tout de même d’entendre la possibilité d’une réalité accessible dans des théories qu’elle serait largement en droit de trouver fumeuses – car si leurs rôles étaient inversés, Alexander ne sait pas du tout comment lui-même réagirait.
Alexander est prêt à partager avec elle toutes les informations qu’elle avait daigné elle-même lui communiquer au sujet de Mary, mais en fin de compte, elle décide d’aborder les choses sous un angle différent. Parler de Mary serait bien trop facile, selon elle… Elle n’a peut-être pas tort… après tout, il aurait suffi qu’il s’associe avec sa plus grande ennemie. Alors, elle choisit de s’égarer sur un terrain plus complexe. La mort d’un homme, une mort qu’elle ne s’est jamais pardonnée… immédiatement, un nom vient à l’esprit d’Alexander. Un nom et des événements bien spécifiques… dont il avait été témoin bien malgré lui, et dont il gardait un souvenir marquant – encore un pilier de leur histoire commune qui semblait à peine faire sens mais qui, d’une certaine manière, les avait rapprochés, tous les deux, car à mesure qu’ils perçaient la carapace l’un de l’autre, ils apprenaient aussi à aimer – à adorer, même – ce qui savait se dissimuler sous la surface.
« Oui, tu m’as parlé de Gideon. »
Alexander glisse tout naturellement, presque malgré lui, vers le tutoiement. Il se voit difficilement faire autrement alors que ce sujet est si personnel que mettre une distance trop grande entre elle et lui à cet instant, par son simple langage, lui paraît absolument inacceptable, hors de propos.
« Tu n’es pas responsable de ce qui lui est arrivé… »
Pas directement, du moins… Sans doute cela revient-il au même… et comment Alexander pourrait-il parler ? La plus grande mort qu’il ait sur la conscience, pour sa part, est celle de son propre fils. Certes, ce n’était pas lui qui avait appuyé sur la gâchette, mais il n’en était pas moins responsable.
« Enfin… je sais que ma parole ne vaut pas grand-chose en cet instant, à tes yeux, mais tu ne peux te flageller éternellement pour ce qui lui est arriver. Encore moins te reprocher de l’avoir aimé. »
Si Elizabeth acceptait de lui poser des questions, elle ne s'attendait pas réellement à obtenir des réponses. Elle imaginait le prendre à son propre piège et lui faire admettre qu'il mentait. Parler de Mary lui avait paru être une bonne idée dans un premier temps, puis elle s'était dit qu'il aurait été presque trop simple pour un homme comme lui d'obtenir des informations à ce sujet. Non, pour le piéger, il fallait un sujet bien plus personnel et secret. Un sujet qu'Elizabeth n'aurait abordé avec personne d'autre que le principal intéressé. Un sujet qui lui était si personnel et intime qu'il ne pouvait pas en avoir entendu parler par qui que ce soit. La question devenait alors une évidence aux yeux d'Elizabeth : Gideon. Il était son plus grand secret et son plus grand regret. Jamais Elizabeth n'en aurait parlé. Pas à n'importe qui, en tout cas. Pas sans la présence d'une absolue confiance - quelque chose qu'elle n'offrait presque jamais.
Alors, oui, elle s'attendait à le voir hésiter, à le voir se tromper. Elle s'attendait à tout sauf à entendre ce prénom. Un prénom qu'elle ne voulait pas entendre de sa bouche. Un prénom qui réveillait en elle bien trop de choses, d'autant plus dans ces circonstances. Il n'y avait pas que l'évocation de cet homme qu'elle avait aimé. Il y avait tout le reste. Il tentait de lui dire ces mots qu'elle aurait aimé entendre, mais pas de la part d'un adversaire, d'un inconnu. Elizabeth se laissait submerger par ses sentiments, aussi nombreux que contradictoires. Elle était surprise, bien sûr, et en colère qu'il se permette de lui donner des conseils ou de la rassurer. Elle était morte de peur à l'idée que des informations aussi personnelles aient pu filtrer et elle était terrifiée à l'idée qu'il pouvait dire vrai sur son monde, à l'idée qu'elle ait pu trahir Gideon. Elle était agacée par la familiarité qu'il utilisait pour s'adresser à elle, comme s'ils étaient réellement proches, et elle ressentait une chose étrange à l'idée que cet homme puisse être au courant de ses sentiments, de ses regrets les plus profonds. Et elle ne supportait pas que cet homme lui donne l'impression qu'elle devait se pardonner l'impardonnable. Il n'était personne pour faire ça. « Vous ne m'amusez plus du tout. Je vais vous faire arrêter, je vais vous enfermer, je vais vous faire regretter chaque mot, je vais... » S'emportait-elle, ne réussissant à gérer autrement le surplus d'émotions qu'en s'en prenant à lui, comme s'il était responsable de ce qu'elle ressentait. Pourtant, elle devait se calmer. Elle se connaissait et savait les décisions irréfléchies qu'elle était capable de prendre dans ces moments-là. Des décisions qu'elle ne voulait pas prendre avant d'avoir eu des réponses à toutes les questions qu'elle se posait. « Je veux savoir qui vous a raconté tout ça ? » Il y avait forcément quelqu'un derrière tout ça. « Je veux savoir qui vous êtes... » Elle aurait aimé être plus autoritaire qu'elle ne l'était, mais elle n'y arrivait pas. Elle n'y arrivait pas parce qu'une part d'elle-même commençait à lui souffler l'idée qu'il ne pouvait pas mentir. Pas s'il avait en sa possession des informations aussi personnelles. Des informations que personne n'aurait été capable de lui apprendre. Personne, à part elle.
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Alexander Hamilton
▿ Ton univers : Hamilton: An American Musical
▿ Date de naissance : 11/01/1980
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▿ Métier : Ecrivain, chercheur en sciences politiques, polémiste, travaille pour un maire qu'il n'a jamais vu...
▿ Quartier : Raccoon Square
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Sam 24 Aoû - 10:00
The World turned upside down
feat. Elizabeth
Son choix de tout lui dire est à double tranchant, il le sait pertinemment. Même avec des preuves en béton armé, la défiante Elizabeth aurait toutes les meilleures raisons du monde de ne pas le croire et de ne pas accorder de crédit à son discours… Ce n’est pas parce qu’il dispose d’informations très précises sur elle et sur sa vie qu’elle va soudainement s’imaginer que tout ce qu’il dit est vrai… Elle songera probablement qu’il a extorqué ces informations d’une manière complètement malhonnête… Bref… il sait que l’affaire n’est pas dans le sac sous le prétexte d’avoir décidé de jouer la carte de l’honnêteté avec elle. Mais il fera ce qu’il devra malgré tout pour s’assurer qu’elle l’écoute. Il ignore si elle finira par le croire… Mais il fera tout pour que ce soit le cas. S’il doit être coincé ici, dans cette dimension, et ne jamais revenir dans la sienne, il refuse, catégoriquement, de mener une vie où elle le détesterait. C’est un de ces combats qu’il ne se voyait pas mener un jour, et qui lui paraît pourtant importer plus que toutes ses ambitions politiques. Comme quoi tout arrive.
Elle réagit de manière particulièrement radicale… au fond, ce n’est pas surprenant. Elle menace de le faire arrêter et de le faire enfermer, elle menace de lui faire regretter chaque mot qu’il aura prononcé… Alexander devine que ce ne sont pas des menaces en l’air, mais il fait ce qu’il peut pour garder la face et ne pas se laisser déstabiliser pour autant. Il doit garder la tête haute et rester fort quoi qu’il en soit, c’est dans sa manière d’être, de puis le tout début. « Vous ne voulez pas cela », affirme-t-il alors en tentant de rester le plus calmes possible, afin d’espérer calmer ne serait-ce qu’un peu une décision qu’il espère particulièrement irréfléchie. « Vous ne voulez pas faire de moi un martyre », ajoute-t-il avec un sourire qu’il veut conciliant, mais ce n’est décidément pas si simple.
Elle l’interroge, elle ne laisse rien passer, elle veut comprendre… et c’est compréhensible… Mais il sait d’avance que ses réponses ne seront pas convaincantes.
« Tu m’en as parlé. »
Il ne va pas préciser les circonstances dans lesquelles il avait découvert ce pan de son histoire, cette fois, il est évident qu’il ne la croirait pas ne serait-ce qu’une seule seconde.
« Ici je suis visiblement ton ennemi politique, mais d’où je viens… je suis ton ami, ton confident… ton amant. Je suis ton mari. Enfin… ton presque-mari, on n’a pas encore eu le temps de se marier dans les règles de l’art. »
Elizabeth voulait et aimait se contrôler en toute situation. Pourtant, se laissant emporter par ses émotions, elle n'en était pas toujours capable. En posant ces questions à Alexander, jamais elle ne s'était imaginée obtenir la moindre réponse, alors l'entendre lui parler de Gideon comme si elle avait réellement pu se confier à lui... L'entendre lui dire qu'elle devait se pardonner et qu'elle ne pouvait pas s'en vouloir éternellement... C'en était trop pour elle et elle s'emportait. Elle ne supportait pas de le voir savoir, elle ne supportait pas de savoir qu'il connaissait une vérité que personne n'aurait dû connaître. Elle ne le supportait pas lui, tout simplement. Alors, pour le faire taire et pour que ces vérités meurent avec lui, elle lui promettait de l'enfermer et de lui faire regretter chaque mot. Elle n'avait bien sûr pas pris le temps de réfléchir à sa menace, lancée sous le coup de l'émotion, et il semblait tenter de la calmer, de la ramener à la raison, conscient certainement de ce fait. « Vous vous donnez trop d'importance pour imaginer que votre emprisonnement ou votre mort vous donnerez un tel statut. » Elle ne se laissait pas manipuler. Elle était seule à savoir ce qu'elle voulait ou non, lui ne savait rien. Et elle n'était même pas certaine de ce qu'elle voulait vraiment le concernant, alors comment lui pourrait-il savoir ? En revanche, elle savait qu'il essayait de la convaincre d'agir autrement - ce qui était parfaitement logique, il se protégeait - et qu'il se donnait bien trop d'importance - ce qui ne l'étonnait pas. Malgré ce qu'il laissait paraître, il avait peur, elle en était persuadée.
Elizabeth avait besoin de comprendre. De savoir. Elle voulait le pousser à avouer ses mensonges, elle voulait qu'il se piège lui-même en se contredisant ou en commettant une erreur, quelque chose d'irréfutable qui lui serait fatal. Il devait lui dire comment il avait appris des informations aussi personnelles, comment il avait pu être mis au courant et par qui, surtout. Evidemment, sans surprise, il restait sur sa première version : elle était celle qui lui avait tout raconté. Une autre elle. Une Elizabeth pour qui il n'était pas juste un adversaire politique. La suite était... elle ne savait même pas comment la décrire, tant elle était à nouveau partagée entre tout un tas de sentiments. Il était vraiment prêt à tout, il osait tout pour obtenir ce qu'il voulait. Avec un tel tempérament, prêt à tout comme il l'était, il était presque étonnant de voir qu'il n'était pas encore assis à sa place. « Fallait-il que ma situation soit si désespérée pour que je partage mon lit avec un républicain ? » Elizabeth n'envisageait pas, peu importe la dimension, s'être écartée du pouvoir, ne pas avoir cherché à prendre la première place dans cette ville. Alors, avait-elle commis trop d'erreurs pour être obligée de se rapprocher d'un homme comme lui, capable, peut-être, de lui apporter une certaine sécurité et la certitude de garder sa tête ?
Il y avait quelque chose de très désagréable dans le fait de savoir que cet homme la connaissait personnellement, intimement, même si ce n'était pas tout à fait elle, quand elle ne connaissait rien de lui - à condition qu'il dise la vérité, évidemment. « Et l'était-elle tellement pour que j'accepte de partager ma vie avec lui ? Enfin, presque partager ma vie avec lui. » Elle n'en avait pas juste fait un ami utile, bon à utiliser quand la situation l'exigeait. Elle en avait fait un homme avec qui partager ses secrets et sa vie. Elle en avait fait son amant et son mari - ou presque. Pourquoi presque ? Pour pouvoir reculer au bon moment ?
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Sam 31 Aoû - 12:02
The World turned upside down
feat. Elizabeth
Alexander hausse les épaules, il s’autorise à penser le contraire concernant le fait que lui en prison, ou lui mort, même, pourrait bel et bien l’ériger au statut de martyre. Cela n’a pas tant à voir avec sa personne qu’avec ce besoin très humain que le peuple possède bien souvent, de se tourner vers un symbole fort, une icône quelconque, suffisante pour leur insuffler un nouveau souffle. Mais il ne débattra pas de la question avec son interlocutrice. Il n’en voit pas l’intérêt. En cet instant, et contre toute attente, il se moquerait assez d’avoir la moindre importance aux yeux du peuple, si tant est qu’il puisse en avoir au moins pour elle…
Mais cette expectative est certainement absurde autant que vaine. Il pourra bien chercher à la convaincre, et à force d’insistance (après tout, faire preuve d’insistance est un domaine qu’il maîtrise particulièrement bien), peut-être saura-t-il même la faire douter, ce n’est pas pour autant que des sentiments quelconques trouveront leur place en ce cœur qui n’envisagerait pas un seul instant de battre pour lui… quand le sien continue de battre à tout rompre, en dépit de la raison elle-même.
Malgré tout, il semble l’avoir suffisamment ébranlée dans ses convictions pour commencer à laisser l’idée de cette autre vie, si absurde soit-elle, se faire une place dans son esprit. Cette version d’Elizabeth n’est peut-être pas faite pour l’aimer, mais Alexander a malgré tout besoin qu’il soit capable de donner un moindre crédit à la réalité de leur histoire dans cet ailleurs inaccessible qu’il voudrait tant regagner à présent. La Elizabeth qu’il a apprivoisée et qui l’a séduite lui manque tellement, en cet instant. Il donnerait absolument n’importe quoi pour la retrouver. Pour les retrouver.
« Tout aussi désespéré que je l’ai été pour tomber amoureux d’une reine », dit-il quand Elizabeth lui pose une question qui a le mérite de le faire sourire. Même si ce sourire a quelque chose de triste. « Ce n’est pas le désespoir que m’inspire notre histoire, c’est tout l’inverse », affirme-t-il tout de même avec plus de sérieux, même s’il sait qu’elle ne le croira pas. C’est néanmoins sincère. C’était un espoir total et réciproque qui était né de leur improbable histoire. Un espoir qu’il aimerait regagner. « Nous nous comprenions au-delà de notre passé, de nos erreurs ou de nos aspirations. Nous partagions quelque chose d’unique… Et je ne vous demanderai pas, bien sûr, d’être même capable de le comprendre, mais je ne suis pas capable de poser les yeux sur vous et de ne pas y songer. C’est plus fort que moi. » Il marque une pause. « Même dans ces conditions je n’arriverai pas à te haïr, Elizabeth. »
Elle ne le croyait pas. Pas sur parole, en tout cas. Elle ne donnait aucun crédit à ce qu'il racontait parce que ce qu'il racontait lui semblait impossible. Dans n'importe quel monde. Ils ne partageaient rien. Leurs valeurs étaient différentes, leurs visions de la politique et du monde également. Et qu'y avait-il de plus important dans leur vie que la politique ? Ils étaient nés pour ça. Ils vivaient pour ça. Il ne s'agissait pas de dépasser de simples désaccords, mais d'aller bien au-delà de ce qu'ils étaient pour pouvoir former un couple... C'était impossible. C'était impossible, mais Elizabeth ne pouvait s'empêcher de commenter, d'écouter et de questionner. Il aurait été plus simple de le faire sortir, par la force s'il le fallait, de se débarrasser de lui pour ne plus rencontrer le moindre problème, mais elle l'écoutait et lui accordait plus de temps qu'elle ne pensait être capable de lui accorder. Sans savoir pourquoi.
Si ce qu'il racontait était vrai - et même si ça lui paraissait toujours aussi impossible - elle avait dû se retrouver dans une situation catastrophique et désespérée pour se rapprocher d'un homme tel que lui, d'un républicain qui détestait chacun de ses points de vue. Se rapprocher de lui avait certainement été un moyen de se protéger ? Il lui paraissait impossible qu'une autre raison ait pu entrer en compte parce qu'il lui paraissait impossible que la politique n'ait pas une place importante, essentielle et centrale, même, dans sa vie. Alors, il ne pouvait s'agir que de désespoir. Comme pour lui, en tombant amoureux d'une reine, avait-il répondu. Une reine et un républicain. N'était-ce pas ridicule ? Invraisemblable ? Et il voulait lui faire croire ça ? Et elle avait envie de croire ça ?
Si Elizabeth ne répondait rien, Alexander, lui, avait repris la parole pour affirmer que leur histoire n'inspirait pas le désespoir, bien au contraire. A l'écouter, si ce qu'il disait était vrai, ils n'étaient pas ensemble pour les besoins de l'un ou l'autre, mais bel et bien parce qu'ils ressentaient quelque chose l'un pour l'autre. Il semblait dire qu'ils avaient été capables de dépasser ce qu'ils étaient, ce pour quoi ils se battaient pour faire naître quelque chose d'unique. C'était troublant, elle ne pouvait le nier. C'était troublant de lire autant de sincérité dans un mensonge, troublant de l'entendre lui dire qu'il ne pouvait pas la détester avec tant de vérité alors qu'il lui faisait vivre un enfer depuis des mois, troublant de voir de la vérité dans ce regard pour quelque chose qu'il était en train de créer, sans qu'elle ne comprenne pourquoi. « Elle vous aime vraiment ? » Avait-elle soufflé, laissant son trouble parler pour elle un instant. Parce que c'était ce qu'elle ressentait à travers ses mots. « Elle a abandonné la politique pour vous ? » Elle se reprenait aussitôt. Il maîtrisait l'art de la manipulation à la perfection, elle ne pouvait lui retirer cette qualité. Elle maîtrisait l'art de l'accusation à la perfection et elle le rendait responsable de ce que son autre elle avait pu abandonner - parce qu'ils avaient beau partager quelque chose de particulier, s'il disait la vérité, ils ne pouvaient pas vivre harmonieusement en se battant continuellement pour une place. Elizabeth se connaissait. Par amour, elle aurait été prête à tout abandonner - en revanche, elle n'envisageait pas une seule seconde l'avoir abandonnée bien avant de l'avoir rencontré par crainte de ce que Mary pourrait lui faire. « Je n'arrive pas à comprendre ce que vous gagneriez en tentant de me faire croire tout cela... » Souffla-t-elle sans jamais le lâcher du regard. En réalité, elle commençait à croire qu'il disait la vérité parce que justement il n'avait aucune raison d'inventer tout ça. « Alors, je commence à me dire que vous n'êtes pas en train de mentir. » Aussi invraisemblable que cela puisse paraître.
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Dim 15 Sep - 9:56
The World turned upside down
feat. Elizabeth
Il ne sait pas si elle commence à le croire ou non, mais il a le sentiment d’être parvenu à percer ses défenses, petit à petit… Avec un peu d’effort, il réussira peut-être à la convaincre, ou au moins à dépasser l’émotion négative que toute cette situation lui inspire à coup sûr. Elle semble un rien troublée quand elle reprend la parole, et pour Alexander, c’est d’ores et déjà une victoire. Une victoire évidente, même. Il esquisse un léger sourire quand Elizabeth, pour parler de cette autre elle-même qui n’est pas tout à fait elle et reste elle malgré tout, lui demande si elle l’aime vraiment. « J’ose le croire en tout cas. »
Il est même certain des sentiments d’Elizabeth à son égard. Ils ont eu bien assez d’occasions de se prouver à quel point ils tiennent l’un à l’autre, et combien ils sont indispensables à la vie l’un de l’autre. Toutes les épreuves qu’ils ont traversées n’auraient pu ni su l’être s’ils n’étaient pas si honnêtement épris l’un de l’autre. Ils s’aiment, voilà tout, peu importe si leurs tempéraments et leurs histoires sont bien différentes. « Elle n’a pas exactement abandonné la politique. Nous en discutons très souvent. » Et leurs débats sont pour le moins animés. « Elle n’a pas choisi d’en faire une carrière, et ce même avant que nous nous rencontrions. » Il l’observe de haut en bas. « Mais elle me soutient. Et je la soutiens également. Contre toute attente, nos opinions ne sont pas toujours si divergentes. »
Et plus d’une fois, Elizabeth avait invité, encouragé Alexander à se challenger, et à se remettre en question. Ce n’est pas une chose facile, surtout avec quelqu’un d’aussi borné et obstiné que lui… Mais l’influence qu’ils savaient avoir l’un sur l’autre, loin d’être néfaste, leur avait été plutôt bénéfique. « Vous avez raison, si c’était un mensonge, je n’y gagnerais rien », répond Alexander alors qu’Elizabeth tente de démêler la vérité dans des discours qu’elle aurait de fortes chances de considérer comme absurdes.
Oui, en effet, c’est alambiqué, ça peut paraître particulièrement capillotracté. Mais justement, n’est-ce pas la preuve par l’exemple qu’il ne lui ment pas ? Tout imaginatif soit-il, il ne serait certainement pas capable d’inventer de telles fantaisies… Et surtout, si Alexander Hamilton est beaucoup de choses, il n’est définitivement pas un menteur. C’est même tout le problème. En politique, la sournoiserie et la dissimulation sont des atouts dont il n’a jamais été capable. Lui, de son côté, a largement préféré l’honnêteté, et il en réclame tout autant de la part de ceux à qui il adresse de son temps et de sa verve conversationnelle.